• André Franquin est né en 1924 à Etterbeek, en Belgique.  Il a été profondément marqué par Blanche Neige et les sept nains de Walt Disney sorti sur les écrans francophones en 1938. La charte graphique de ce film a provoqué des vocations chez tous ceux de sa génération dont font parties Morris, Peyo, Goscinny ou Uderzo.

    franq110.jpgLe jeune André va suivre une année de cours mortifères à l'école Saint-Luc de Bruxelles puis est remarqué par un producteur belge de dessins animés. Le studio CBA recrute aussi Maurice de Bevere (Morris) et Pïerre Culliford (Peyo). Franquin a alors 20 ans. Après la Libération, les productions américaines font leur retour en force et les bruxellois sont mis au chômage.

    Morris entraine alors Franquin à Charleroi, chez les Editions Dupuis. Charles Dupuis les place alors sous la tutelle de Joseph Gillain alias Jijé. Le trio devient alors très soudé.

    Morris invente Lucky Luke tandis que Jijé confie à André le destin du personnage de Spirou.

    En 1948, Jijé entraine Morris et Franquin de l'autre côté de l'Atlantique et les deux jeunes belges rêvent  de Disney. Hélas les studios à Burbank ne recrutent pas de dessinateurs européens. Les trois reviennent alors sur le Vieux Continent.

    Franquin, durant dix-neuf albums, va insuffler humour, modernité et richesse aux Aventures de Spirou et Fantasio. On peut distinguer grosso-modo deux périodes. D'abord de 1948 à 1955, Franquin livre des épisodes légers, un peu enfantins avec une dominante de l'humour. Puis de 1956 à 1968, la série prend un ton plus grave en même temps que le trait du dessinateur s'affirme. Franquin révèle alors son fond pessimiste qui explosera plus tard dans Les Idées noires.  Ajoutons qu'au sein de l'univers de Spirou qu'il va enrichir, Franquin est le créateur du Marsupilami !

    Une série moins connue de l'artiste est Modeste et Pompon. Il y a alors au début des années 1950 une rivalité entre le journal Spirou de Dupuis et le journal Tintin  de Raymond Leblanc. On ne débauche pas les auteurs d'en face. En 1955, Franquin franchit le pas ! En effet, Franquin et Dupuis se brouillent pour une question de droits d'auteurs. André va alors s'essayer au gag en une page chez la concurrence et va faire évoluer un couple non marié au coeur du modernisme des années 1950.

    Puis Franquin et Dupuis se réconcilient en 1957. André crée alors un nouveau pesonnage pour le journal de Dupuis : le gaffeur Gaston Lagaffe.  Il mène alors plusieurs séries de front mais laisse bientôt  en 1959 Modeste et Pompon aux mains de Dino Attanasio.

    Cependant, Gaston Lagaffe restera le chef d'oeuvre, en tout cas l'oeuvre la plus personnelle d'André Franquin. Les premiers albums sont au format à l'italienne. Le tout premier opus est même confondu avec une offre promotionnelle et à été distribué gratuitement par les libraires. Il côte aujourd'hui près de 3000 euros sur le marché de la BD !

    L'univers de Gaston, c'est évidemment Prunelle, Mademoiselle Jeanne, le gaffophone, la voiture de Gaston, le Chat, la mouette, De Maesmeker, l'agent Longtarin. A partir de 1968, Franquin se consacre exlusivement à son personnage fétiche, Gaston, bien entendu !

    En 1977, Franquin a 53 ans et lance avec son complice Delporte un supplément dans le journal Spirou nommé Le Trombone illustré. C'est sur ce support qu'il lance Les Idées noires qui trouveront ensuite refuge dans Fluide Glacial.

    Franquin s'éteint le 5 janvier 1997. Il aura marqué durablement la bande-dessinée de son temps et pour les générations futures.


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  • Véronique Ovaldé est une figure montante de la  littérature contemporaine. Elle a fait la rentrée littéraire 2011 avec son nouveau roman Des vies d'oiseaux (paru aux éditions de l'Olivier) mais c'est de Ce que je sais de Vera Candida, republié récemment en poche chez J'ai Lu dont je vais vous parler aujourd'hui.

    Vera Candida est un roman des femmes écrit par une femme. Je n'ose pas dire roman féministe. Le livre a remporté par ailleurs le Grand Prix des Lectrices ELLE, ce qui va dans ce sens !

    Le récit se passe à Vatapuna, une ile fictive au large de l'Amérique du Sud et à Lahoméra un pays du même continent tout aussi fictif. On est dans des lieux en pleine déliquescence, de bidonvilles pauvres et de polices politiques.

    Le récit, toujours, s'ouvre de manière rétrospective, en flash-back (ou par une analepse pour parler formaliste). Vera Candida,atteinte d'un cancer, revient sur son ile pour passer ses derniers jours et renouer avec ses racines.

    Dans ce livre, on suit quatre générations de femmes : Rose Bustamente qui pêche au filet et exerce aussi le plus vieux métier du monde (pécheuse et pécheresse ?). elle va croiser la route de Jeronimo, une espèce de playboy excentrique et décadent. La génération suivante est celle de Violette Bustamente puis vient ensuite Vera Candida.  Enfin, il y a la petite Monica Rose dont on ignore l'identité du père car elle est née d'un viol.

    Ce sont donc dans ce roman quatre portraits de femmes blessées qui font face à l'adversité avec courage.

    Mais les rares figures masculines du roman sont encore plus mal loties. il y a d'abord Jéronimo dont l'origine de la fortune semble douteuse et qui finira par se pendre, seul et ruiné. Il y a aussi Itxaga -alias billythekid (deuxième allusion au Far-West) - qui n'a pas vraiment les attributs du prince charmant : bec-de-lièvre, doigt amputé (signe de castration), Vespa pour seul véhicule et manque d'assurance pour séduire celle qu'il aime à savoir Vera Candida.

    Bref, tous les personnages sont marqués par la souillure. Ce roman pourrait être vite déprimant par ses sujets graves mais comme le style tend du côté de la légèreté, de la désinvolture et plus encore d'une forme de tendresse et d'empathie du narrateur pour ses personnages, la lecture s'avère agréable.

    Enfin, un mot sur le titre. Qui est ce "je " de Ce que je sais de Vera Candida. Le narrateur ? Le lecteur? Et l'identité du violeur de Vera Candida ? Je penchais pour un anonyme mais en fait le récit nous assène une révélation assez sidérante dans les derniers chapitres sur son identité et je dois dire  que je ne m'y attendais pas et cela a été une claque ! Véronique Ovaldé sait endormir le lecteur pour mieux le surprendre !

    Une auteure à surveiller donc !

    A bientôt !


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  • Joss Whedon a pris un pari risqué en lançant la série Angel à la fin de la saison 3 de Buffy contre les vampires. il n'était pas sur (mais hautement probable) que le spin-off trouve son public et dans tous les cas la série mère perdait un personnage clé !

    Néanmoins, au bout de trois ans, on peut déjà dresser un bilan. La petite sœur a su se démarquer de son aînée, imposer son propre style plus sombre, après les tâtonnements de la première saison. Avec cette saison 3, l'intrigue et les relations entre personnages gagnent encore en épaisseur. Voyons cela plus en détails !

    Au début de cette saison, nos héros sont de retour de la dimension de Pyléa d'où ils ont ramené une jeune angel.jpgphysicienne, Winnifred Buckle, encore traumatisée de cette expérience et qui mettra quelque temps à se réadapter à la civilisation. Une intrigue amoureuse, suivant le schéma classique du triangle amoureux, va se mettre en place entre Fred, Gunn et Wesley et c'est Gunn qui emportera le cœur de la belle, ce qui contribue aussi au parcours houleux de l'ex-Observateur dans cette saison. En effet, Wesley va trahir Angel !

    Le cœur de cette saison tourne autour de la naissance du fils d'Angel. au cours de la saison 2, Angel a connu une étreinte torride, au cours d'un moment d'égarement, avec Darla, une autre vampire ressuscitée.  La naissance d'un enfant de deux vampires, qui plus est un enfant humain, est un phénomène impossible donc on devine dès lors que le gamin a quelque chose de spécial. Darla va par ailleurs se sacrifier pour donner naissance.

    Dans le passé, Angelus et Darla, au XVIIIème siècle, ont assassiné de nombreux innocents dont la famille de Holtz, un terrible et déterminé chasseur de vampire. Déterminé au point de se faire mettre en sommeil pendant 200 ans par un démon, Sarjan qui suit son propre agenda. Holtz revient donc au XXIème siècle pour remplir sa vengeance. Il va se confronter au dilemme introduit par l'arrivée du fils d'Angel dans l'équation. Finalement, l'homme va enlever le nouveau-né (avec l'aide de Wesley qui redoute une prophétie selon laquelle "le père tuera le fils"). Connor va donc grandir à Quarrtoth, la "pire des dimensions démoniaques".

    A la fin de cette saison, Holtz et Connor sont de retour à Los Angeles. Holtz va manœuvrer pour monter le fils contre le père et y parvenir. Ce qui nous amène sur le cliffhanger qui conduit à la saison 4 !

    Parallèlement à tous ces événements, les luttes de pouvoir entre Lilah et ses associés continuent au sein du cabinet d'avocats maléfiques Wolfram et Hart.

    A bientôt !


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  • Erik Satie est un artiste complet du XXème siècle, célèbre pour certains, méconnu pour d'autres. A une époque où le style wagnérien domine la musique classique, Satie va composer une oeuvre où a contrario, c'est le dépouillement qui prime sur l'emphase.

    Satie est né à Honfleur le 17 mai 1866 d'une mère protestante écossaise et d'un père catholique français. Très vite, la famille s'installe à Paris mais la mère du jeune garçon meurt alors qu'il n'a que quatre ans ! Dès lors, l'enfant va être confié à ses rigides grand-parents paternels et vivre de 1872 à 1878 en pension à Honfleur. Je signale au passage que sa maison est devenu de nos jours un musée qui montre une exposition agencée en parcours scénographique très intéressant.

    Erik Satie est un élève mal poli et paresseux et au terme de six années de pensionnat, son père le rappelle à la capitale. Entre temps, en 1874, le garçon a pu prendre des leçons de piano avec Vinot, de l'école de Niedermeyer, organiste à l'Eglise Sainte-Catherine. Le retour à Paris marque la fin de cet initiation. Dorénavant, c'est son père, tout aussi rigide, qui se charge de son éducation.

    En 1879,Mlle Barnetsche, pianiste de renom, devient sa belle-mère et lui inculque des rudiments musicaux suffisants pour qu'il puisse entrer au Conservatoire. Satie prend aussitôt en haine et la musique et le Conservatoire d'où il est renvoyé après deux ans et demi de cours, jugé sans talent, et réadmis en 1885.

    Par la suite, Erik Satie est touché par la grâce et hante Notre-Dame-de-Pairs et s'immerge dans le chant grégorien.

    Dégouté du Conservatoire, il le quitte définitivement en 1886 et s'engage dans un régiment d'infanterie à Arras. Mais il se rend compte qu'il a échangé une prison pour une autre, se rend malade et est finalement réformé.

    De 1890 à 1898, Satie fréquente le "pays des peintres et des poètes", c'est à dire la Bohème et Montmartre. Il quitte en effet  le domicile paternel pour un logis exigu qu'il appelle "le placard". Il devient rapidement une des figures pittoresques de ce microcosme. Il lit Mallarmé et Verlaine, fréquente "le Chat Noir" de Rodolphe Salis. Ses premières admirations musicales vont à Bach, Chopin, Schumann. Il lit également Salambo de Flaubert, visite l'Exposition Universelle de 1889 où il admire des ensembles de chanteurs roumains (ces deux éléments apporteront une touche d'orientalisme à certaines de ses compositions par la suite). C'est sa période "gothique" avec les première œuvres que sont les quatre Ogives. En 1887, il s'attèle aux Sarabandes et l'année suivante aux Gymnopédies.

    A partir de 1891, il est "tapeur à gage" à l'auberge du Clou où il fait la connaissance de Debussy. Il est séduit par un mage, le Sar Joseph Péladan et devient en 1888, membre de l'Ordre de la Rose-Croix Kabbalistique pour lequel il écrit de la musique. On peut donc dire qu'à cette période, Erik Satie est partagé entre le clinquant de la fête et des cabarets et le mysticisme et l'ésotérisme (l'écrivain humoriste Alphonse Allais,également né à Honfleur, le surnommera "Esoterik Satie").

    En 1892, Satie engage une liaison avec le peintre Suzanne Valadon (1865 - 1938), la mère d'Utrillo. L'idylle se brise au bout de six mois et l'artiste en gardera une misogynie légendaire. En 1893, il prend ses distances avec Péladan et abandonne ses idées religieuses.

    En 1898, Erik emménage à Arcueil dans ce qui deviendra sa "tour d'ivoire" et où nul n'entrera, hormis lui-même, et ce jusqu'à sa mort, 27 ans plus tard. Il s'isole peu à peu, conservant toutefois une amitié avec Debussy, fondée sur une estime réciproque. En 1905, il s'inscrit à la Schola cantorum ou pendant trois ans, il étudie le contrepoint.

    Erik_Satie_portrait.jpgEn 1911, l'artiste solitaire sort de son isolement musical lorsque Ravel révèle ses premières œuvres au public de la Société musicale indépendante (SMI). La gloire commence alors pour Satie.

    Début 1915, il fait la connaissance de Jean Cocteau et collabore avec lui et Picasso au ballet cubiste Parade dont la création au Chatelet en 1917 provoque un scandale. Satie est alors catalogué "artiste décadent". Néanmoins, il est soutenu par un groupe de jeunes artistes, des musiciens, les Nouveaux Jeunes qui deviendront le Groupe des Six.

    Parade, pourtant, marqua une date. Pour Apollinaire, ce "bijou de boulevard" constituait le point de départ de "l'esprit nouveau". Le poète participa à la rédaction du programme et inventa à cette occasion le mot "sur-réalisme".

    Après la Grande Guerre, Satie participe de la contestation générale qui règne dans les avant-gardes artistiques et sert de porte drapeau notamment au mouvement Dada de Tristan Tzara. A partir de 1921, de jeunes musiciens se regroupent autour de lui et forment l’École d'Arcueil.

    A la fin de sa vie, Satie se fâche plus ou moins avec la plupart de ses admirateurs et disparait sans amis et sans enfants le 1er juillet 1925 d'une cirrhose du foie. On retrouvera notamment pas la suite dans son appartement d'Arcueil, dans un état de désordre incroyable, plus de 4000 cartes de visites annotées et 200 faux-cols ainsi qu'un grand nombre de costumes et de paires de chaussures, témoignant de l'aspect obsessionnel d'un artiste à la personnalité par ailleurs excentrique et atypique !

    Pour terminer ce billet, je voudrais vous indiquer une référence bibliographique, à savoir :

    Anne Rey; Satie; Seuil - collection "Solfèges"

    qui contient les informations données plus haut et des indications de pur solfège sur les compositions d'Erik Satie, informations qui dépassent largement mes compétences !

    A bientôt !


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  • Le but de ce blog n'est pas de raconter ma vie. Néanmoins pour introduire La nuit des temps, je vais revenir sur une anecdote vécue.

    Lorsque j'étais en classe de Seconde, au lycée, j'avais une prof de français exceptionnelle qui nous avait fixé un programme de lectures riche et éclectique. Jugez plutôt : du Balzac, du Vallès, du Stendhal, Erich Maria Remarque, du Orwell, Alain-Fournier, du Zola et d'autres que j'oublie ! Dans la liste, figurait aussi René Barjavel avec son roman La nuit des temps.

    A 15 ans, ce livre allait constituer un choc pour moi !

    Je l'ai relu très récemment et n'ai pas retrouvé les même émois. Il faut dire que le livre représente la science-fiction des années 1950 - 1960 (l'ouvrage est de 1968) sur fond de Guerre Froide et de message écologique et New-Age. il a un petit côté désuet mais charmant. La relecture en fut plaisante !

    René Barjavel est né en 1911, fils de boulanger de la Drôme. Il exerce différents métiers avant de devenir journaliste à 18 ans pour Le Progrès de l'Allier. En 1935, l'éditeur Denoel lui propose un poste à Paris. Barjavel-La-Nuit-des-temps.gif

    Sous le pseudonyme de G.M. Loup, il signe des critiques de cinéma pour l'hebdomadaire Le Merle blanc. En 1943, sous occupation allemande, il publie son premier roman Ravage et un an plus tard, Le Voyageur imprudent qui popularise les paradoxes temporels et sera adapté au cinéma en 1972 par Pierre Tchernia (et qui a aussi inspiré l'excellent L'Armée des douze singes de Terry Gillian avec Bruce Willis et Brad Pitt).

    A la libération, Barjavel se lance un temps dans le scénario de cinéma puis part pour Montpellier où il fonde un magazine.Il continue à publier des romans dont Le Grand Secret en 1973 et avant cela La nuit des temps.

    La nuit des temps raconte la découverte par des scientifiques des vestiges d'une civilisation disparue depuis 900000 ans et enfouis sous les glaces du pole sud. La communauté internationale va s'unir pour explorer ses ruines et va réanimer une femme cryogénisée (puis plus tard un homme) qui se nomme Eléa. Ce roman est une variation de plus autour du thème des amants maudits, ici Eléa et Paikan.

    Eléa va faire le récit de la chute de la civilisation de Gondwana en guerre avec une autre nation et qui a décidé d'abriter ses populations dans des Grands Abris. Mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu.

    La narration assez classique est interrompu par des courts chapitres en italiques où s'exprime un "je", celui d'un des savants de l 'expédition qui s'est épris de la jeune femme et regrette à postériori la tournure dramatique qu'ont prise les évènements. On est donc dans une narration rétrospective.

    René Barjavel demeure un auteur clé de la science-fiction française, bien avant Bernard Werber, et de la culture populaire.

    A bientôt !


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  • Comme promis, voici maintenant, dans le cadre des "Chroniques BéDéphiliques" un billet critique sur The last days of American crime de Rick Remender (scénario) et Greg Tocchini (dessins).

    Je connaissais déja Rick Remender par ses travaux chez Marvel. On lui doit des épisodes du Punisher (toujours donc dans le registre polar / flingues / voyous) et aussi des histoires Uncanny X-Force, la série ultra-violente des titres X-Men.

    Greg Tocchini, le dessinateur, a lui oeuvré sur Star Wars, X-Men et Spiderman. Alex Maleev a signé les couvertures dans son style inimitable !

    Last_Days1.jpgL'action de ce comics qui s'étend sur trois tomes en VF se déroule aux USA au début du XXIème siècle. On pourrait qualifier ce titre de BD post 11 septembre. En effet, le gouvernement américain semble avoir trouvé la parade au terrorisme et au crime en procédant à l'émission d'une onde hertzienne qui doit supprimer toute véléité de violence hors-la-loi chez les individus. Parallèlement, tout l'argent des Etats-Unis doit être converti sous forme numérique exclusivement. C'est donc la fin du papier monnaie.

    Dans ce contexte, une bande de marginaux vont tenter un ultime coup de bluff, un ultime crime, en détournant des fonds. Ce groupe est mené par Graham / Rory qui s'associe à la très sexy et trouble Shelby et son sociopathe de copain Kevin.

    Voila une BD qui verse dans l'ultra-violence servie par le trait nerveux et précis de Tocchini. On est davantage dans la ligne sombre à la Frank Miller que dans la ligne claire. Les personnages ont des personnalités complexes et bien "dessinées". On ne compte plus les trahisons et retournements de situations.

    La BD compte également un certains nombres de seconds rôles de la pêgre, occasions de scènes hallucinantes et horrifiques telles les exécutions en masse auxquelles se livre ce caid dans son hacienda (et dont les cadavres s'empilent dans sa cour, qui rappelle les heures les plus sombre du XXème siècle) ou ce voyou qui meurt la mâchoire ouverte contre une rampe de balcon.

    Un scénario bien ficelé, un dessin approprié, dynamique, voir cinématographique au service de l'histoire et dans la VF des bonus en fin des tomes (interviews, couvertures, croquis...).

    A déconseiller toutefois aux âmes sensibles !

    A bientôt !


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  • Et oui, aujourd'hui ce blog souffle sa troisième bougie avec ce 242ème billet !

    Dans l'idéal, j'aurais voulu faire correspondre ce troisième anniversaire avec le 250ème billet ou avec le premier article des "Chroniques littéraires" volume 4 mais ça n'a pas été possible ! Je n'ai pas écrit assez de billets pour atteindre ce chiffre rond.

    De fait, le volume 4 des "Chroniques littéraire" devrait commencer d'ici Noël. J'ai pris un peu de retard par rapport aux années précédentes !

    Quels seront les prochains articles de ce blog ?

    A court, moyen ou long terme (c'est à dire probablement entre le billet 250 et le billet 300), il y aura The last days of american crime, Véronique Ovaldé, Emmanuel Carrère, Angel Saisons 3 et 4, Buffy Saison 7, un Amélie Nothomb (promis depuis longtemps)...

    Après la biographie de Zola et dès qu'elle sera finie, je commencerais la biographie d'Aragon qui m'a suivi tout au long de l'année universitaire 2010 - 2011.

    On continuera aussi des séries au long cours : l'histoire de la lecture, la philosophie, Le Louvre, les BD, les critiques de romans Star Wars. Concernant l'Histoire, le blog historia-drizzt laissé à l'abandon depuis plus d'un an devrait regagner du poil de la bête (suite de la série sur la Seconde Guerre Mondiale et début d'une série sur la Grande Guerre).

    Peut-être sera-t-il également question de Claude Levi-Strauss, de Michel Onfray, d'Albert Camus ? ....

    Voila, restez à l'écoute et ...

    ... à bientôt !


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  • Epicure est l'un des philosophes qui a été le plus calomnié de tout temps. Cependant, à notre époque, sa "côte" est à la hausse, dans un temps dominé par l'utilitarisme et la quête du bien-être. Un disciple du sceptique Pyrrhon d'Elis fut le premier à baptiser Epicure et ses disciples du nom de "pourceaux".

    Epicure serait, selon les sources, né à Samos ou à Athènes (en 342/341 avant JC) et aurait vécu son enfance à Samos.Quoi qu'il en soit en 323, av. JC  il séjourne à Athènes puis un court temps à Mytilène (312 av. JC?) avant de s'établir à Lampsaque. A ce stade, il écrit beaucoup  et commence à professer sa doctrine et à réunir amis et disciples (Métrodore, Timocrate, Idoménée, Léontios, Thémista, Polyène ou Colotès...).

    En 306 av. JC, il revient à Athènes, fait l'acquisition du "Jardin" et ouvre une école. Il meurt en 270 av. JC de la Maladie de la Pierre.Quatorze scolarques vont lui succéder.

    La source principale par laquelle la doctrine d'Epicure nous est parvenue sont les Vies et doctrines des philosophes illustres, dixième livre, de Diogène Laerce ainsi que dans divers témoignages antiques glanés par des érudits. Le texte le plus lu du philosophe est la Lettre à Ménécée.

    La doctrine d'Epicure fonde le bonheur sur la recherche de l'ataraxie ou état de tranquillité de l'âme, c'est à dire absence de douleurs de l'âme. Pour cela, il ne faut rechercher que les plaisirs simples. En effet, le philosophe épicurien classe les plaisirs, les besoins et surtout les désirs en plusieurs catégories. Il y a les désirs naturels dont la satisfaction est nécessaire, les désirs naturels mais non nécessaires que l'on peut contenter occasionnellement et les désirs vains qui au bout du compte vont causer plus de désagréments. Parmi ces désirs vains, il y a la recherche de la gloire et de la richesse et l'engagement dans la carrière politique. C'est en raison du rejet des épicuriens de la vie politique qu’apparaîtront des méfiances de la part des élites romaines lorsque Lucrèce (de 99 à 44 av. JC), auteur de De la nature,  se fera le relais d'Epicure dans le monde latin. Dans ces désirs vains et illimités, Epicure range aussi la passion voluptueuse.

    Parmi les vertus enseignées au Jardin, il y a aussi la philia, c'est à dire l'amitié, montée en grande estime. On évoquera aussi le tetrapharmakos ou Quadruple remède qui enseigne qu'il ne faut craindre ni les dieux, ni la mort et "le bien est facile à contenir, la mal est facile à supporter."

                     (Billet réalisé d'après le dossier "Epicure" du magazine Lire numéro 390 de novembre 2010)


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  • Voici un deuxième article sur les trésors du Louvre. Cette fois-ci je vous emmène visiter les salles 75, 76 et 77 de l'Aile Denon, une longue salle austère crée pour le musée impérial en 1863 dont le décor rouge foncé et or, œuvre d'Alexandre Dominique Denuelle est aisément reconnaissable.

    Ce qui frappe au premier abord, c 'est la taille monumentale des peintures, et leur maîtrise technique achevée, qu'il s'agisse des tableaux de Jacques Louis-David, d'Antoine-Jean Gros ou de Théodore Géricault.

    Jacques-Louis David (1748 - 1825) fut le peintre du règne de Napoléon Ier. Son œuvre la plus célèbre reste le Couronnement de Napoléon où l'empereur, debout, pose la couronne sur la tête de Joséphine. Plus de 150 personnages figurent sur ce tableau élogieux. David est également connu pour Le Serment des Horaces qui flatte les idéaux de la Révolution.

    On doit à Jean-Auguste- Dominique Ingres (1780 - 1867) un portrait de Mademoiselle Caroline Rivière, un dessin très minutieux qui respire la sérénité.

    Dans la salle Molien, également tout de rouge parée,  sont exposés les grands tableaux de l'époque Romantique française.

    Le Radeau de la Méduse  de Théodore Géricault (1791 - 1824) compte également parmi les chefs-d'oeuvres exposés dans cette galerie.Il décrit les souffrances de naufragés et se divise en deux espaces : à gauche de la toile, le désespoir, la souffrance et la résignation et à contrario, de l'autre côté, la perspective d'être secouru tandis qu'un navire se profile à l'horizon. Une construction très géométrique pour ce tableau.

    Parmi les tableaux exposés salle Molien, on trouve également Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, le 11 mars 1799 d'Antoine-Jean Gros et les peintures d'Eugène Delacroix (1798 - 1863), le très célèbre Le 28 juillet, la Liberté guidant le peuple (avec son Gavroche inspiré par Hugo) ou Mort de Sardanapale.

    delacroix la liberte guidant le peuple

    Voila, la visite est terminée... pour l'instant ! 

    A bientôt !


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  • La rentrée littéraire 2011 nous a livré un nouveau David Foenkinos.

    Les souvenirs est un roman qui aborde des sujets graves : la vieillesse, la mort, l'amour. Mais à cette gravité, se joint un traitement, une écriture qui allie finesse et légereté.

    Le narrateur qui pourrait être David Foenkinos, mais qui est en réalité nommé à une reprise Patrick, est gardien de nuit dans un hôtel. Il espère devenir écrivain mais ne trouve pas l'inspiration.

    Ce livre est un livre générationnel : Patrick va perdre son grand -père puis sa grand-mère va devoir être confiée à une maison de retraite. Dans le même temps, ses parents se retrouvent à la retraite : son père s'ennuie et sa mère va faire une dépression nerveuse, frôler la folie. David Foenkinos par le biais de son narrateur se livre, comme dans ses romans précédents, à une fine analyse des sentiments humains à laquelle il adjoint des éléments pittoresques comme cette croûte représentant une vache, dans la maison de retraite. Le sujet est profond, le ton est délicat et il y a une pointe d'humour.

    La grand-mère va soudain disparaitre : au sens littéral. Elle va faire une fugue d'adolescente, pour retrouver son enfance à Etretat. Ce roman est celui de la mémoire. En effet, entre les chapitres, le narrateur insère des souvenirs appartenant à un personnage apparaissant dans l'intrigue, des personnages principaux aux simples figurants, digressions écrites en italiques.

    La question secondaire que pose ce roman est celui du rôle de l'imagination et de la mémoire dans l'écriture romanesque. Le narrateur ne parvient pas à écrire un livre car il n'a pas d'imagination. Mais en réalité, il y parvient à la fin du récit - et nous livre précisément ce récit (il y a du Proust chez Foenkinos !). Donc on pourrait en conclure que pour devenir écrivain, il faut avoir une certaine expérience de la vie !

    A bientôt !


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  • Après un billet sur le film Sucker Punch, nous allons rester encore un peu dans le "Girl Power" en parlant de Buffy contre les Vampires et de sa saison 6 !

    Nous avions laissé Buffy pour morte à la fin de la saison 5 (je vous renvoie à un précédent billet). En même temps, du point de vue de la production, la série changeait de network, migrant de la chaine WB (dont le public est essentiellement celui des ados) vers UPN. On pouvait donc s'attendre à un ton plus mature.

    Ce fut effectivement le cas ! De nombreux fans devaient par la suite reprocher à Joss Whedon et Marti Noxon, aux commandes de cette saison, son ton beaucoup plus sombre.

    Dès le départ de cette saison, Buffy est ramenée du Royaume des Morts par ses amis, sur l'initiative de Willow dont les talents de sorcière ne cessent de croitre. La Tueuse de vampires devra s'extraire elle-même de sa tombe pour revenir sur Terre où les choses lui semblent plonger dans le chaos. Je tiens à signaler à ce stade un parallèle avec le dernier épisode de cette saison où Buffy et sa soeur Dawn s'extirpent également d'une tanière souterraine (mais dans une optique plus optimiste, celle d'une renaissance et d'une découverte du monde).

    En réalité, Buffy n'était pas en enfer mais au Paradis. Dans cette saison, elle est en quête de repères, a définitivement abandonné ses études et travaille au Double Mix Palace, un fast -food.

    Les autres personnages ont également des évolutions vers plus de noirceur.

    Anya et Alex Harris vont préparer leur mariage mais le marié, devant la perspective de connaitre une existence semblable à celle de ses parents, marquée par le reproche, va prendre peur et abandonner à contre-coeur sa belle devant l'autel. Suite à quoi, Anya va redevenir un Démon de la Vengeance.

    Dawn, la petite soeur de Buffy (apparue dans la saison précédente) a du mal à trouver sa place et se révelera kleptomane.

    Gilles est absent la plupart de la saison, reparti en Angleterre (sans doute pour des questions de disponibilité de l'acteur Anthony Stewart Head) mais tient un rôle majeur dans l'épisode double final.

    Spike continue son évolution commencée dans la saison 4 avec l'implantation d'une puce dans son cerveau par y7qxcofrl'Initiative. Il va vivre une passion torride et trouble avec la Tueuse. La fin de la saison recèle une surprise majeure concernant ce vampire... mais je ne dis rien !

    Enfin, Willow tient une place importante au sein de cette saison ! Le "méchant "de la saison 6 est le Trio, un groupe de geeks, féru de magie (Warren, Jonathan, Andrew) mais vers la fin de la saison, c'est la sorcière Willow qui va devenir la menace... et une menace majeure ! La relation avec Tara se complique et quand celle-ci meurt, mademoiselle Rosenberg perd la tête et sombre dans la magie noire.

    Il est bien connue que la série fonctionne sur le principe de la métaphore, métaphore de la vie au lycée comme entrée dans la vie dans les trois premières saisons et ici, dans la saison 6, on notamment métaphore de l'addiction à la magie comme addiction à la drogue. Donc, on le voit, saison très sombre !

    Enfin, pour terminer, citons deux épisodes marquants de cette saison 6 :

    Tout d'abord, l'épisode 6 -7. "Que le spectacle commence" qui est un épisode expérimental comme l'était "Un silence de mort" dans la saison 4. Il s'agit cette fois d'un vieux rêve de Joss Whedon : réaliser une comédie musicale ! C'est donc un épisode chanté et dansé qui a demandé beaucoup plus de travail à l'équipe. A regarder en VF et en VO !

    Enfin, l'épisode 6 -17. "A la dérive", épisode assez dérangeant puisque la thèse de cet épisode est que toute la série Buffy ne serait qu'un délire de son héroine, Buffy, qui est en réalité une folle enfermée dans un asile !

    Voila, une saison 6 très éprouvante pour ses héros qui va conduire à une saison 7 beaucoup plus réjouissante avec le retour d'une ancienne menace !

    Le mieux est encore de (re)visionner vous-même cette série !

    A bientôt !


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  • Le pouvoir de l'imagination ! Tel pourrait être le thème de cet époustouflant film de Zack Snyder à qui l'on devait déja le très beau visuellement 300, d'après le graphic novel de Frank Miller.

    sucker_punch_05-568x1024.jpgA la mort de sa mère et de sa soeur, Babydoll, une jeune fille de 20 printemps, se voit dépossédée de son héritage - et pire - de sa liberté par son beau-père qui la fait interner dans un asile d'aliénés. Le "eye roller" doit passer d'ici cinq jours pour pratiquer une lobotomie sur la jeune fille.

    Pour s"évader de cet enfer, Babydoll qui peut compter sur l'aide de quatre autres "pensionnaires" va se réfugier dans des mondes oniriques tout en échafaudant un plan d'action qui consiste à récupérer cinq objets dont une carte, le feu, un couteau et une clé (le cinquième élément étant mystérieux). C'est donc en un sens un film métaphorique où la quête de chacun des items donne lieu à une excursion dans l'imaginaire. Le film oscille entre monde réel et fantasme tout du long.

    Si on peut trouver cependant le scénario un peu mince - en fait, il est basé sur le schéma de la quête -  le film est une merveille visuelle. Il est sorti en mars 2011 aux USA et récemment en DVD. Ses sources d'inspirations sont multiples, nombreuses références à la culture populaire depuis Jules Vernes et le steampunk, le jeu vidéo, le film de samurai, le film de guerre, le manga, les comics, les pin-up, les pulps, l'héroic-fantasy, le film de zombies... Trop d'influence pour toutes les citer !

    Nos cinq héroïnes vont en effet affronter samourais géants, soldats du Kaiser zombifiés, orcs et dragons, robots etc... Tout en disposant d'un large arsenal technologique : fusils mitrailleurs, méchas de combats, bombardier B17, Black Hawk, etc.

    Voila, je commence avec ce film une rubrique cinéma sur ce blog. J'espère que vous apprécierez !

    A bientôt !


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  • C'est la rentrée littéraire 2011 ! J'ai fait mon stock de livres pour l'occasion. A la librairie, j'ai fait l'acquisition de Limonov d'Emmanuel Carrère, Les souvenirs de David Foenkinos et enfin Le Ravissement de Britney Spears de Jean Rolin.

    C'est de ce dernier roman que je voulais vous parler aujourd'hui. J'ai bien accroché ! Acheté hier soir, j'avais terminé de le lire ce midi et je le classe donc dans mes "coups de coeur".

    Pas de malentendu ! Il ne s'agit pas d'une biographie de la star de la pop ! C'est plutôt un roman pratiquant l'ironie, à l'humour sous-jacent (mais aucunement méchant envers la chanteuse) sur fond d'histoire de barbouzes.

    En effet, un groupe islamiste s’intéresserait à la star et projetterait de l'enlever ou de l'assassiner pour frapper l'Occident.

    Les services secrets français - "les meilleurs du monde" - envoient un de leurs agents, le narrateur pour surveiller Britney et la protéger le cas échéant. Cependant, disons le aussi ce n'est pas non plus un thriller !Britneey.jpg

    L'agent en question est passablement inadapté pour cette mission -qui ressemble à un poisson d'avril (et on le découvrira à la fin à un autre objectif) - : il n'a pas son permis de conduire, se déplace uniquement en bus (occasion de décrire Los Angeles), fume dans les lieux publics, manifeste de la mélancolie et aussi une légère paranoia, inhérente à son métier. C'est un personnage touchant au final.

    Le roman présente les affres de la vie de Britney Spears et aussi de Lindsey Lohan, aux prises avec les paparrazis. On y croise également Katy Perry, Rihanna, Lady Gaga... En fond, il est également question de la marée noire du Golfe du Mexique de 2010 (l'action se déroule d'avril à juillet 2010).

    L'agent va devenir un spécialiste de la vie de Britney sans toutefois jamais lui parler. On découvre longuement Los Angeles, ses lieux à la mode, ses écureuils, ses lignes de bus. L'auteur nous livre quelques belles descriptions lyriques du décor (soleils couchants, collines verdoyantes etc.). C'est certes un roman amusant, jubilatoire même, mais aussi écrit d'une belle plume.

    Voila un roman bien alléchant utilisant comme personnage secondaire la star découverte en 1999 avec Baby one more time, une chanteuse que pour ma part j'apprécie, plus humaine que Rihanna ou Lady Gaga.

    A bientôt !


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  • J'ai déjà eu l'occasion de vous faire un article de "Présentation générale" sur la série Stargate SG-1 de Jonathan Stargate SG-1 - Saison 1Glasser et Brad Wright, série à la longévité remarquable - parmi les plus longues du genre si on exclut des monuments comme Star Trek ou Docteur Who (qui ont un impact limité en France jusqu'à des dates récentes).

    Cette série en 10 saisons, de 1997 à 2007, prolonge le film de 1994 de Emmerich et Devlin et en développe la mythologie ! Par la suite, quand les deux hommes à l'origine de ce film décideront de compléter cet opus cinématographique en réalisant une trilogie, il renieront les différentes séries télé et déclareront vouloir revenir à zéro, faire table rase ! Mais alors que les années 2010 se terminent, on n'a toujours pas vu le bout du nez de Stargate 2  et 3 ! Vous pouvez trouver un article sur Stargate, la porte des étoiles, ailleurs sur ce blog !

    Nous allons maintenant détailler la Saison 1 - sortie en 1997 - de Stargate SG-1  qui prolonge le film, le revisite, installe de nouvelles bases et de nouveaux personnages comme Samantha Carter, une militaire et scientifique, jouée par Amanda Tapping - et le Jaffa Teal'c - joué par l'afro-américain Christopher Judge - qui sera de toutes les conventions de fans des années après la fin de la série !

    La série va aussi contribuer à la gloire de Richard Dean Anderson  - découvert précédemment dans le rôle du débrouillard MacGyver et qui prouve ici qu'il peut jouer d'autres rôles ! Et enfin, on ajoute Michael Shanks pour compléter le quatuor de l'équipe SG-1 - qui est l'une des douze équipes qui opèrent à Cheyenne Moutain sous la direction du Général Hammond - joué par Don S. Davis, vu précédemment, dans le rôle d'un général déjà, il me semble, dans les séries Mystères à Twin Peaks  et X-Files !

    Les premières Saisons comportent 22 épisodes et se terminent généralement par un épisode double qui débouche sur un cliffhanger - en fait cet épisode en deux parties se commence dans une Saison et se termine au début de la Saison suivante, obligeant les fans à rester fidèle au programme ! Par la suite, au milieu des années 2010, le schéma de séries plus courtes comprenant entre 10 (comme Game of Thrones !) ou 16 épisodes (comme The Walking Dead par exemple !) ou encore les séries Netflix, sera la norme ! Ceci s'explique par des budgets plus conséquents par épisode ! Donc moins d'épisodes !

    La série Stargate SG-1 est tournée à Vancouver, à la frontière canadienne ! On a beaucoup rigolé à propos des planètes qu'ils sont supposé explorer durant les diverses Saisons, toutes identiques ou presque, ce qui fait dire à l'un des personnages : "Tiens, encore une forêt de séquoias !" ! En même temps, on n'a pas les budgets pour créer des mondes à la Star Wars comme la planète Felucia par exemple !

    Les intrigues de cette première Saison sont encore assez simples et ressemblent à des one-shots - des histoires auto-conclusives et pas des arcs sur le long terme ou sur plusieurs Saisons !

    On a évidemment des récits sur les Goa'Ulds et en particulier sur le nouvel antagoniste, Apophis - joué par Peter Williams, dans le double épisode qui ouvre la Saison, "Enfants des Dieux", dans l"épisode 12, "Retour sur Chulak"  - qui s'attarde sur Teal'c, sa famille et le peuple Jaffa (une autre nouveauté de la série) ! On a aussi l'épisode final où Apophis envoie une flotte vers la Terre pour la conquérir, épisode nommé "Dans le nid du serpent" qui fait suite à deux autres épisodes, "Une dimension trop réelle" qui introduit les univers parallèles et un monde ou Apophis gagne puis "Décisions politiques", récit bouche-trou qui n'est qu'un récapitulatif de la Saison mais où les héros décident contre leur hiérarchie de stopper Apophis ! On nous présente une autre Goa'Uld, Hathor - jouée par Suann Braun - dans l'épisode qui porte son nom !

    On nous présente aussi d'autres races dont les quatre faisant parties d'une Alliance Galactique : les Anciens, créateurs des Portes et qui se sont "élevés", ont vécu l'"Ascension", les Nox, peuple pacifique dans l'épisode éponyme et enfin les Asgards dans "Le Marteau de Thor", assimilés au Petits Gris ou Greys de Roswell et des théories ufologistes !

    Puis des épisodes one-shots qui jouent sur des archétypes, des thèmes classiques de la SF - exercices imposés ! -  ou qui posent des dilemmes moraux ou des questions de sociétés ! Vaste ambition pour cette série ! On retrouve de-ci, de- là, des hommes redevenus primitifs, un peuple nomade faisant pensé à des mongols des steppes, des robots, un homme abandonné lors d'une mission précédente du programme "Porte des Étoiles" ou encore des créatures aquatiques bercées dans l'art de l'illusion !

    Voilà, je ne détaille pas plus ! A ce stade de la série, au niveau de cette Saison 1, les récits restent assez simples mais gardent une certaine fraîcheur - par la suite, j’aurais tendance à trouver que les acteurs surjouent voire cabotinent ! En fait, cette série aurait du s'arrêter à la Saison 5 ou 6 ! Mais on aura l'occasion d'en reparler en temps et en heure !

    A bientôt !


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  • La délicatesse est un roman sentimental. Il pourrait s'inscrire dans la veine des recueils Harlequins ou Nous Deux/ Mondiales Editions mais s'en distingue par sa qualité d'écriture. Le roman de Foenkinos se caractérise aussi par une certaine forme d'humour et d'autoparodie que n'ont pas les romans précités. Ce livre a par ailleurs été récompensé d'une dizaine de prix.

    Jugeons l’œuvre sur pièce ! Nathalie est une jeune fille bien sous tous rapports. Par le fruit du hasard - comme généralement dans les histoires d'amour - elle rencontre François et une idylle nait entre eux. Mais voila, à ce stade, le roman prend un faux départ. François est fauché par une voiture et Nathalie se ferme à l'amour. D'autres hommes vont alors tenter d'entrer dans sa vie. Charles, son boss, échouera. Markus, employé maladroit, parviendra à la séduire à force de surprises et de délicatesse.

    Voila donc un roman qui devrait plaire aux femmes et aux hommes n'ayant pas une nature de brutes.

    Le roman s'organise en plus d'une centaine de "chapitres" courts (parfois quelques lignes). Il y a deux particularités.

    D'abord, certains chapitres sont d'amusantes digressions sans réelle utilité en apparence. Quelques exemples :

    Chapitre 39 - Code d'accès de l'immeuble de Markus A9624

    Chapitre 45 - Titre d'un tableau de Kuzimir Malevitch : carré blanc sur fond blanc (1918)

    Ces courts détours ne sont pourtant pas sans rapport avec la trame et sont très amusants.

    Enfin, il y a les notes de bas de pages, parfaitement inutiles et donc indispensables, également de portée humoristique ou ironique.

    De plus, le roman est ancré dans l'actualité de 2008 - 2009 et n'est pas intemporel comme la plupart des romans à "l'eau de rose" : allusion à la faillite de l'Islande, au duel Aubry - Royal pour la dirigeance du PS etc...

    Un roman que j'ai apprécié et que vous apprécierez également si vous recherchez une certaine forme de légèreté, de nostalgie et d'émotion dans la littérature !

    A bientôt !


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  • Morris est un auteur de bande-dessinées qui pouvait se targuer d'avoir connu le succès pendant 60 ans avec un seul personnage, Lucky Luke, le "poor lonesome cowboy".

    Maurice De Bevere, alias Morris, est né le 1er décembre 1923 en Belgique. Il apprend le dessin très jeune au moyen des cours par correspondance de Jean Image. A 20 ans à peine, il est engagé, en 1942, en qualité de traceur à la Compagnie belge d'actualité qui réalise de courts dessins animés. Son style graphique est à ses débuts très inspiré par les oeuvres de Walt Disney avec des personnages très ronds.

    A la CBA, le jeune artiste fait la connaissance d'André Franquin, d'Eddy Paape et de Pierre Culliford alias Peyo. A la fermeture du studio, Maurice De Bévère s'installe chez Joseph Gillain alias Jijé qui est le principal instigateur du journal Spirou. Franquin  vient alors d'y reprendre la série Spirou et Fantasio et Will, Tif et Tondu. Jijé, Franquin, Morris et Will seront bientôt surnommés la "bande des quatre".

    Morris commence à publier en 1945 dans Le Moustique des mêmes Éditions Dupuis. Il y conçoit énormément de couvertures. Il adopte son pseudonyme en 1946, lors de la première  aventure de Lucky Luke à la fin de l'année dans l'Almanach Spirou 1947 et qui se nomme Arizona 1880. Puis, après ce coup d'essai réussi, parait La Mine d'or de Dick Digger dans Le journal de Spirou numéros 478 à 502.

    Encouragé par Charles Dupuis, Morris poursuit l'aventure Lucky Luke. S'enchainent entre 1949 et 1956, sous forme d'albums, Rodéo, Arizona, Sous le ciel de l'Ouest, Lucky Luke contre Pat Poker, Hors-la-loi, L'Elixir du Docteur Doxey, Lucky Luke contre Phil Defer... Morris va placer les aventures de son cow-boy sous le signe de l'humour et de la parodie, très influencé en cela par le journal américain MAD.

    En 1948, en effet, Morris et Franquin suivent Jijé aux Etats-Unis. Morris continue d’œuvrer sur Lucky Luke et se documente dans les bibliothèques américaines et y découvre notamment l'existence des Dalton. Par l'intermédiaire de Jijé, Morris se lie d'amitié avec René Goscinny. Le futur papa d'Astérix lui propose alors de lui écrire des scénarios pour son cow-boy. Dès 1955, parait Des rails sur la prairie, scénario de Goscinny et dessins de Morris. Une collaboration qui ne se démentira pas et donnera d'excellents albums comme La Diligence, Canyon Apache, Dalton City, Ma Dalton parmi tant d'autres. Une collaboration et une amitié qui se clôt en 1977 lorsque Goscinny décède d'une crise cardiaque durant un test d'effort. Le dernier album de ce duo sera Le fil qui chante.

    LuckyLuke.jpgEn 1968, Morris quitte les Editions Dupuis pour rejoindre le magazine Pilote ou travaille Goscinny. Les Editions Dargaud vont publier désormais les albums de Lucky Luke au format cartonné cette fois. Le départ de Lucky Luke de Dupuis va permettre la création des Tuniques bleues, conçue comme série remplacante sur l'Ouest américain.

    Les aventures de Lucky Luke, ce sont une galerie de personnages emblématiques : les Dalton, les cousins Dalton (Joe, Jack, William, Averell), Jesse James, Billy The Kid, Calamity Jane, le fidèle cheval Jolly Jumper et le stupide chien Rantanplan (qui aura droit dès 1987 à sa propre série). C'est également le prospecteur, l'indien, le croque-mort, le desperado, le tricheur au poker etc...

    A la mort de Goscinny, Morris marque une pause puis sollicite de nombreux scénaristes : Vicq, Bob de Groot, Xavier Fauche et Jean Léturgie etc... L'homme à l'eternel noeud pap s'entoure de nombreux assistants, livrant souvent plus d'un album par an au cours des années 80 et 90 ! Au total, près de 90 albums !

    Lucky Luke se verra adapté deux fois au cinéma (avec Terence Hill puis Jean Dujardin) et sera aussi visible sous forme de plusieurs  séries animées.

    Morris décède le 17 juillet 2001 à l'âge de 77 ans. Aujourd'hui, le dessinateur Achdé poursuit son oeuvre dans Les nouvelles aventures de Lucky Luke d'après Morris. Les scénarios sont signés de l'humoriste Laurent Gerra puis Daniel Pennac et Tonino Benacquista.

    Lucky Luke poursuit donc une carrière débutée sous les meilleurs auspices !

    A bientôt !


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  • Les gens est un roman de Philippe Labro de 2009 qui suit les itinéraires de vie de trois personnages principaux et d'une foule d'individus secondaires. L'auteur utilise la métaphore des rails de train qui se croisent pour parler de ces destins.

    Les trois protagonistes sont Maria, une jeune polonaise élévée aux USA par une famille adoptive (et abusée par son père adoptif), Caroline, une parisienne trentenaire qui vient de se faire plaquer par son amant et enfin Marcus Marcus  star de la télévision, présentateur pratiquant l'interrogatoire incisif et infirme sentimental.

    Vous l'aurez peut-être deviné en lisant les lignes précédentes (ou le quatrième de couverture) le point commun de ces personnages est le manque d'amour.

    Bien entendu, ces destins vont finir par se croiser. Maria va être engagé comme fille au pair par les Stadler, dont lui sera nommé ambassadeur américain à Paris. Là, elle va rencontrer Caroline embauchée comme coach par madame Stadler. De plus, Caroline a une nouvelle liaison avec David, l'homme à tout faire de Marcus Marcus.

    Mais je n'en dévoilerais pas plus. Le dénouement est assez intéressant et bien mené.

    C'est un roman qui se lit bien. J'émettrais toutefois deux réserves.

    Tout d'abord, si la psychologie des personnages centraux est assez finement posée, on ne peut pas en dire autant des seconds rôles. Cela reste assez caricatural. De plus, la majorité des personnages sont des gens de la haute, des cadres dynamiques, des "winners", des stars des média, pas d'ouvrier ou d'équarisseur ! On a droit au cliché habituel des bobos qui se font un rail de coco dans les toilettes !

    Second reproche : Labro a déclaré qu'il remplissait des carnets entiers d'aphorismes et de citations depuis l'âge de quinze ans. Et bien, on sent qu'il cherche à rentabiliser ses efforts. Il nous assène à tout bout de chant des proverbes par le biais de ses personnages. Ca fait un peu téléphoné ! Un ou deux proverbes, ca peut encore aller mais point trop n'en faut. Ca me rappelle une métaphore où il est question de culture et de confiture !

    Certes, ne vous méprenez pas, j'aime bien ce qu'écrit Labro. Mais je dois dire que même si j'ai passé un bon moment en lisant Les gens, qui a des qualités, j'ai préféré Quinze ans par exemple.

    On sent trop les réflexes de journalistes sous les gens.

    Cependant , je ne vous empêcherais pas de le lire, surtout si vous aimez les comédies humaines. C'est ici une fresque à la Balzac dans le monde moderne, ce qui nous manque un peu dans le paysage littéraire actuel.

    A bientôt !


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  • - Il faut absolument que tu lises cette BD, c'est une bombe !

    C'est sur les conseils d'un féru de BD que j'entamais la lecture du tome 1, Ce qui est écrit,  de la trilogie Jason Brice.  Le récit tourne autour de l'enquête d'un détective privé sur la découverte d'un carnet, dans les années 1920, par une jeune anglaise et qui annonce la mort de celle-ci. Des signes annonciateurs doivent précéder le drame et il manque une page au carnet.

    9782800140636-G.JPGLe héros va donc se lancer sur la piste d'un écrivain disparu dans la nature, Morgan Fatoy,  l'auteur du carnet et qui semble disposer de dons prophétiques puisqu'il avait prévu le naufrage du Titanic, dix ans auparavant.

    J'ai trouvé que ce tome 1 se rapprochait des récits de Conan Doyle sur Sherlock Holmes, une intrigue assez classique en fin de compte, même si le twist (rebondissement) final est assez bien pensé.

    Donc, j'ai dit à mon ami que je n'étais pas convaincu !

    Mais, en fait, je m'étais trompé car le récit prend véritablement son envol, à mon avis, avec le tome 2, Ce qui est caché et le tome3, Ce qui est révélé. L'intrigue se poursuit et se complexifie. Nombres de questions se posent et les réponses sont amenées lentement avec parcimonie. On peut dire que le scénariste; Alcante, sait doser son suspens. Les scènes s'enchainent parfaitement. On se pose une question et un flash-back commence aussitôt à amener des éléments de réponse.

    Bref, je ne veux rien révéler de plus de l'intrigue de cette trilogie et préfère vous laisser la surprise. Je dirais juste que Jason Brice va être très profondément impliqué dans cette histoire et qu'il est lié à Morgan Fatoy. Il y a, vous l'aurez compris des éléments fantastiques dans ce récit, que n'aurait pas renié un Lovecraft. Et qui est ce mystérieux personnage dans l'ombre qui semble tiré les ficelles ? Pourquoi fait-on une excursion en Égypte ?

    Bref à lire d'urgence !

    A bientôt !


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  • J'ai déja eu l'occasion ici de parler de la série Buffy contre les vampires. Je vais maintenant vous toucher un mot de l'adaptation en bande-dessinée de la série en présentant les trois premiers tomes des "Buffy Classics" parus chez Fusion comics, une filiale de Panini comics.

    Dès la diffusion de la saison 2, une série BD sur Buffy a été réalisée mais il faut attendre les derniers numéros du comics (du numéro 51 au numéro 63) pour que le récit illustré s'interesse aux évenements de la saison 1.

    En fait, il y avait bien eu au départ une adaptation en comics du téléfilm originel baptisé justement "L'origine" et scénarisé par Dan Brereton et Christopher Golden (à qui on doit par ailleurs de nombreux romans Buffy). Mais à partir du numéro 51 du comics (et des scénaris de Scott Lobdell et Fabian Nicieza), on revient en quelque sorte sur les évènements entre le téléfilm et la saison 1 de la série, une sorte de saison 0 pour ainsi dire!

    Il a donc tout d'abord "Buffy : l'origine" ou comment Buffy Summers, alors pom-pom girl un peu cruche à Los Angeles, se voit dévoiler son héritage par l'Observateur Merrick. Elle affrontera un premier vampire puissant, Lothos, et aura un premier petit ami, Pike. A la fin de cette BD -et du téléfilm - elle met le feu à un gymnase et part  fuguer à Las Vegas avec Pike.

    La BD suivante se nomme Viva Las Vegas. Buffy et Pike affronte un couple de vampires siamois. Comic---Buffy-Saison-1---Tome-1Angel le vampire avec une âme agit déjà en coulisses mais ne croise pas encore la route de Buffy. A la fin de l'histoire, Pike abandonne miss Summers.

    Le tome 2 chez Fusion comics, intitulé Une vie volée (Slayer interrupted en VO) qui est une référence au film Girl interrupted avec Wimona Ryder, s'ouvre avec Dawn et Hoppy l'ourson. Dawn est la petite soeur de Buffy, introduite dans la saison 5 et rétrospectivement dans les saisons précédentes et donc dans ce récit. La fillette affronte un ours maléfique.

    Dans le récit Une vie volée proprement dit, Dawn découvre le journal intime de sa grande soeur et ses histoires de vampires.Elle alerte ses parents, Hank et Joyce (en passe de se séparer) qui décident d'interner Buffy en hôpital psychiatrique (il est fait référence à ces évènements dans le dérangeant épisode 17 de la saison 6, A la dérive). a l'intérieur de l'asile, Buffy va affronter des démons  au sens propre comme au figuré. Pendant ce temps, en Angleterre, Giles passe un rite initiatique d'Observateur.

    Le tome 3 se nomme Un pieu dans le coeur. Hank et Joyce Summer se séparent et Buffy, sa mère et sa sœur partent vivre à Sunnydale. Giles arrive au lycée de Sunnydale par la même occasion et est engagé par le proviseur Flutie comme bibliothécaire. Angel et le démon Whistler procèdent à un rituel qui doit soulager la peine de Buffy mais lui attire en réalité plus de problèmes. Dans cet épisode, le cabinet d'avocats maléfiques Wolfram et Hart (de la série Angel) fait également une très brève apparition.

    Voila, des récits qui ont l'intérêt d'apporter des éclaircissements sur des pans entiers du passé de Buffy, de combler les brèches chronologiques, certes pas transcendants, mais qui se laissent lire. Fusion comics a réalisé un beau travail éditorial en regroupant tous ces récits et en y adjoignant aussi des histoires sur Spike et Drusilla. A terme, tous les comics Buffy devraient être édités en français (et les comics Angel ?).

    Je vous renvoie également à mon billet sur le comics Buffy saison 8 tome 1.

    A bientôt et bonnes lectures !


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  • Antoine Compagnon est professeur de littérature française à la Sorbonne et à Columbia University. il signe avec Le démon de la théorie, un essai érudit mais néanmoins accessible pour peu que l'on s'interesse à la théorie littéraire.

    L'auteur a entamé sa carrière au milieu des années 1970. Il publie La Troisième République des Lettres en 1983 et Les Cinq Paradoxes de la modernité en 1990, qui constituent un tryptique avec l'ouvrage qui nous intéresse aujourd'hui.

    Le livre se penche sur les débats entre la théorie littéraire des érudits et le sens commun. Celle-là repoussant les préjugés de celui-ci.

    Différents aspects, autant de questions sont abordées : la littérature comme essence, l'auteur comme autorité du texte (problématique depuis que Roland Barthes a décrété la mort de l'auteur !), le monde comme sujet de l’œuvre, la lecture comme dialogue (ou l'intention de l'auteur et la réception du lecteur), le style (comme écart à la norme), l'histoire littéraire (et ses rapports à l'Histoire) et enfin la valeur ou qu'est -ce qu'un classique et qu'est-ce que la littérature "culinaire"?

    Ce sont donc cinq points essentiels plus deux autres subalternes qui sont abordés. Je n'essaierais pas dans ce billet de résumer ou de paraphraser la démarche de Compagnon. Je voulais juste vous rappeler l'existence de cette ouvrage et vous en conseiller la lecture

    Par ailleurs, je vous renvoie aussi à mes billets sur les formalistes russes, sur Sartre et sur les livres de Barthes.

    A bientôt !


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  • Les franchises télé génèrent des produits dérivés qui sont d’abord un moyen de faire de l’argent ! Mais c’est aussi pour les fans le moyen de prolonger le plaisir télévisuel ! Mais qu’en est -il des romans dérivés ?

    Nous allons parler ici de Lost, 24 et Angel (séries auxquelles j’ai par ailleurs déjà consacré des billets !)

    La série Lost, succès d’ampleur mondiale, s’est vue déclinée en quelques romans. Il y a le Bad Twin de l’écrivain fictif Gary Troup (que j’ai déjà chroniqué) mais il y a aussi trois romans (à ma connaissance) sur les personnages de troisième plan de la série, les figurants dans les rôles des survivants du vol Oceanic Airlines.

    Les deux premiers romans Espèces menacées et Identité secrète sont l’œuvre de Cathy Hapka et le troisième, Signes de vie, de Frank Thompson.

    J’ai lu Espèces menacées. L’auteur s’intéresse à Faith, une jeune et brillante étudiante en biologie qui va se faire abuser par des activistes et se retrouvera impliquée dans un complot contre un chercheur. Cherchant à fuir, elle se retrouve sur le vol Oceanic. A la manière de la série, on suit les premiers jours sur l’île - et on retrouve certaines séquences de la série d’un autre point de vue, celui de Faith – ainsi que son passé avant d’embarquer pour l’Australie par l’alternance avec des flash-backs. Un roman distrayant mais qui n’apporte rien dans l’intrigue de la série elle-même. .

    La série 24 heures chrono a aussi été adapté en romans, qui se déroulent avant la saison 1 de la série. Il en existe une dizaine mais seul la moitié ont été traduits en français et encore sont mal distribués. Comme pour Lost et Angel, les romans 24 sont édités en France par Fleuve Noir.

    Opération Hellgate est un opus de Marc Cerasini tandis que le tome 2, Veto power, est signé John Whitman qui a également écrit la série jeunesse Star Wars - Galaxie de la peur, romans d’épouvante. Whitman est donc un habitué des adaptations de franchise même si entre Star Wars et 24, c’est un peu le grand écart.

    Dans ce roman, Jack Bauer est aux prises avec des terroristes de l’IRA. L’action se déroule à New York et non à Los Angeles. On est dans le cas de figure de la saison 8. On a essayé de respecter le temps réel car le livre est divisé en 24 chapitres, chacun s’étendant sur une heure. C’est un peu artificiel et cela marche moins bien que dans la série. Néanmoins, il y a de l’action mais dans le genre, je préfère les romans de Tom Clancy. Même réserves que pour les romans Lost donc !

    Passons aux romans Angel ! Les écrivains des premiers romans de la franchise sont des auteurs de SF et de Fantasy assez secondaires mais pleinement immergés dans la pop culture ! Citons Nancy Holder, Mel Odom, Jeff Mariotte, Thomas E. Siegoski, John Passarella,Dokey Cameron...

    Rédemption est écrit par Mel Odom. Angel, le vampire avec une âme est arrivé depuis peu à Los Angeles. Il forme un trio avec Doyle et Cordélia. Donc l’intrigue du roman se déroule durant la première moitié de la saison 1 (avant la mort de Doyle du fait du Fléau). On retrouve bien l’ambiance de la série et c’est le principal pour ce genre de livre. L’intrigue, en fait, se divise sur deux plans chronologiques : en 2001 à Los Angeles et dans un flashback, en 1758, à Galway, en Irlande.

    De nos jours, Angel est chargé de protéger une actrice à la mode, une héroïne de série-TV, qui interprète une vampire et se nomme Whitney. Elle est en effet menacée par une bande de tueur qui s’avérera, après enquête de Doyle, auprès d’une médium vaudou, une secte de religieux guerriers, l’Ordre du Sang (une branche fanatique de jésuites). Mais voila, les traits de Whitney rappellent à Angel, une certaine Moira, une humaine qu’il a combattue et pensait avoir tuée lors d’un raid de pirates à Galway il y a deux cents cinquante ans. Y-a-t’il un lien entre Whitney et Moira ? Et pourquoi les religieux veulent-il la tuer ? Angel pourra-t-il la protéger ?

    Je vais maintenant vous révéler le fin mot de l’affaire, ne lisez pas plus loin si vous voulez garder la surprise ! En réalité, Moira a échapper à la mort en 1758 en passant un pacte avec un démon femelle gaélique. Une part d’elle est devenue démoniaque et commet d’affreux crimes ! Angel va donc devoir à la fin du roman se livrer à un exorcisme. Une lecture plaisante qui met en avant un type de démon-fée que, à ma connaissance, l’on a pas vu dans la série-télé. Malheureusement, comme les autres romans, Buffy, Lost ou 24, ce roman est difficile à se procurer aujourd’hui, à part sur e-Bay. Mais sont-ce vraiment des lectures indispensables ? Par pour un mordu de vrai littérature mais peut-être à la rigueur pour un fan de ces franchises atteint de collectionnite aiguë et qui aurait vu tous les épisodes télévisuels !

    A bientôt !


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  • Pour les besoins des films, il est souvent nécessaire de simuler des blessures et des entailles, de vieillir un personnage , quand il n'y a pas tout simplement des monstres à l'écran.

    La postiche est un objet hérité de la tradition du théâtre. Dans le domaine du maquillage au cinéma, les maîtres sont anglo-saxons.

    Du temps du cinéma muet, des comédiens comme Bela Lugosi (Le Fantôme de l'Opéra, Notre-Dame de Paris) fabriquaient eux-même leurs postiches.

    Puis en 1931, le maquilleur Jack Pierce se fit connaître par sa conception du monstre de Frankenstein dans le film homonyme (James Whale, 1931), avec Boris Karloff dans le rôle de la créature. Le maquillage consiste alors en prothèses appliquées par couches successives. Devant le succès du film, Pierce fut propulsé responsable des créatures du studio Universal et œuvra sur La Momie (Karl Freund, 1932) ou Dracula (Tod Browning, 1931). Il conçut alors des loups-garous, des momies et des vampires d'anthologie.

    Avec l'arrivée du cinéma couleurs, les maquillages, entailles et blessures se devaient d'être encore plus réalistes. Dansloup-garou-de-londres-to-1-g.jpg les années 50 et jusqu'aux années 70, le maquilleur Roy Ashton travailla pour les films de la Hammer dont les films de Terence Fisher tel une nouvelle version du Fantôme de l'Opéra (1962).

    En 1968, le public fut ébahi par les effets de deux films et les singes de Stuart Freeborn sur 2001, l’odyssée de l'espace et ceux de John Chambers sur La planète des singes.

    Puis, l'anglais Dick Smith, créateur du premier studio de maquillage, travailla sur L'Exorciste (William Friedkin, 1973) et les déformations du visage de Linda Blair. Il procéda aussi à des vieillissements d'acteurs tels un Dustin Hoffman de 120 ans dans Little Big Man (Arthur Pean, 1970) par application de couches de latex et en sculptant dessus les rides une à une, Marlon Brando dans Le Parrain (Francis Ford Coppola, 1972),David Bowie dans Les Prédateurs (Tony Scott, 1983) ou enfin, F. Murray Abraham en vieux Salieri dans Amadeus (Milos Forman, 1984).

    Dick Smith publia un livre : Do-it yourself Monster Make-Up où il livrait ses secrets de métier, ce qui provoqua un tollé dans la profession mais en fait concourra à fabriquer la génération suivante de maquilleurs.

    Dans les années 1980, Rob Bottin et Rick Baker, ancien assistant de Dick Smith œuvrèrent à deux films de loup-garous : Hurlement et Le Loup-garou de Londres. Ils travaillaient avec du latex et des prothèses mécaniques amovibles mais aussi des bladders (prothèses en plastique souple). Rick Baker fut le premier maquilleur récompensé d'un oscar.

    On pourrait encore citer le sourire de Jack Nicholson en Joker dans Batman (Tim Burton, 1989) ou d'Arnold Schwarzenegger dans Terminator (James Cameron, 1984), les effets de Star Wars ou du Seigneur des Anneaux.

    De nos jours, bien qu'à l'ère de l'ordinateur et de l'image de synthèse, le maquillage spécial est encore très largement répandu, que ce soit au cinéma, dans les séries télé, dans le clip ou la pub !

    A bientôt !


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  • Le Tombeau d'Alexandre le Grand constitue une énigme archéologique car de nos jours, l'on n'a toujours pas déterminé où le célèbre conquérant avait été inhumé.

    C'est donc sur cette énigme qu'Isabelle Dethan, diplomée d'une Maitrise de Lettres Modernes et férue d'Histoire bâtit ce qui s'annonce comme une trilogie historique. Deux tomes sont parus à ce jour : Le Manuscrit de Cyrène et La Porte de Alexandre.jpgPtolémée. L'ensemble est dessiné et colorisé par Julien Maffre.

    L'histoire n'est pas révolutionnaire mais se lit avec plaisir. Le récit se déroule à Alexandrie en 1858 et, comme vous devez vous en douter, l'on suit les recherches d'une bande de chasseurs de trésors (l'archéologie se constitue à cette période) qui recherchent la fameuse tombe. Deux d'entre eux périront dans un incendie à la fin du tome I et au début du tome II, on retrouve Charles, Eleonore, Maxime, Louise et Lazare sur piste d'Alexandre.

    L'un des principaux intérêts de cette BD est le soin apporté à la description des personnages et aux relations qui s'établissent entre eux. Par exemple, Louise va nouer une idylle avec Lazare qui est à moitié égyptien. Les décors, dans les teintes de bruns, sont aussi un point fort de cette BD et restituent bien l'exotisme de l’Égypte et le cadre du XIXème siècle.

    Cependant, la course au trésor n'est pas, nous l'avons vu, sans danger. Il s'agit de rassembler trois morceaux de parchemins pour retrouver la tombe tant convoitée et un archéologue anglais va concurrencer nos héros et il ne s'embarrasse pas de scrupules !

    Bref, si vous voulez passer un bon moment de divertissement , retrouver le cadre de l’Égypte et vous instruire sur l'Histoire, je vous conseille cette BD dont j'attends la conclusion !

    A bientôt !


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  • Les Secrets de Marrakech, publié par Sans-Détour est un supplément de contexte pour le jeu de rôle L'Appel de Cthulhu, traduction de Secrets of Morocco, publié par Chaosium.

    Le cadre est donc comme le titre français ne l'indique pas le Maroc et pas seulement Marrakech. Après New York, cap sur l'Afrique du Nord ! Ce volume porte sur la tranche le numéro 4 car c'est le quatrième ouvrage de la collection. il est certes un peu moins épais que les précédents tomes mais n'en demeure pas moins très intéressant !

    Il s'agit bien évidemment du Maroc à l'époque du jeu, c'est à dire les années 1920 et 1930. On est en pleine Guerre du Rif et les tensions coloniales sont vives. Le pays a fait l'objet de lutte entre la France et l'Allemagne en 1905 et 1911 (Episode de la frégate Panther, Crise d'Agadir et Traité de Fès instruisant un protectorat français sur le Maroc en échange de terres du Congo à l'Allemagne). En 1920, la pays est donc sous influence française sauf le nord (région de Tanger) sous protectorat espagnol.Le Sultan possède lui un pouvoir limité car ce sont les protectorats qui nomment les fonctionnaires.

    l-appel-de-cthulhu-les-secrets-de-marrakech.jpgLe contexte historique nous est présenté (mais à mon avis rien ne vaut un vrai manuel d'histoire, mais dans le cadre du jeu, ici, cela suffit !) ainsi que les villes de Rabat (capitale politique), Casablanca (capitale économique) et Marrakech la perle du sud. Des plans (assez sommaires) sont fournis (ainsi que pour Chefchaouen, Agadir et Mahgish). Dans les présentations des villes, on découvre les strates successives de batiment, depuis l'antique Kasbah jusqu'aux nouveaux quartiers des fonctionnaires. c'est l'occasion de mettre sur le devant de la scène des Personnages Non-Joueurs, le marchand de thé, le responsable d'hôtel,, l'espion de l'ONI (Office of Naval Intelligence), des services secrets américains. Certains de ces PNJ fournissent leur aide aux rebelles de la Guerre du Rif. il y a donc possibilité de monter des intrigues politiques en plus des classiques chasses aux créatures du Mythe de Cthulhu.

    ces créatures sont présentes : sous les villes, l'imprudent  pourra parcourir à ses risques et périls les tunnels des goules ou dans les Monts de l'Atlas ou la Vallée du Rif, croiser un culte de Shub-Niggurath, voir un Sombre Rejeton.

    Il y a aussi des indications sur la gestion d'une expédition dans le Sahara. il y a peu voir pas de route dans les Monts de l'Atlas et le seul moyen de locomotion demeure la mûle ou le chameau. D'ailleurs, les statistiques de jeu de quelques animaux locaux sont fournis (mais la faune n'est pas aussi fourni que dans Secrets du Kenya un autre supplément ).

    Enfin deux scénarios complètent l'ouvrage. Je ne les ai pas trouvés très convaincant (il y a beaucoup de travail pour le Meneur de Jeu pour en faire quelque chose d'intéressant !) : Les Tablettes d'Ur-Nansha (fouilles archéologiques et culte d'un Grand Ancien) et L'océan de Sable (à la recherche d'un avant-poste atlante dans le Sahara)

    Voila, un constat mitigé ! L'ouvrage demeure cependant de belle facture (présentation, mise en page, photos, plus que contenu) A acquérir pour les Gardiens de Cthulhu qui désirent dépayser leurs joueurs !

    A bientôt !


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  • Une balle perdue est une nouvelle de Joseph Kessel, de 1935, disponible notamment en Folio 2 euros et dans le recueil Pour l'honneur aux Editions Plon.

    Car d'honneur, il en est précisément question dans ce récit. Et de fraternité aussi ! Kessel retrace des évènements dont il a été le témoin, l'insurrection de Barcelone en 1934, deux ans avant la Guerre Civile Espagnole : les tentatives des desperados pour s'opposer au pouvoir de Madrid en harcelant les autorités depuis les toits.

    Le personnage principal se nomment Alejandro, c'est un garçon de la rue, un cireur de chaussures. Il est anarchiste et admire Gurreaz, le héros de Saragosse. Il a noué une forte amitié virile (non dénouée d'ambiguité d'ailleurs!) avec Vicente, un indépendantiste catalan. Il y a aussi la mystèrieuse jeune femme anglaise, inaccessible, qui ne parait qu'au balcon et à la fenêtre de son hôtel. Enfin, il y a Juan, l'ami de misère d'Alejandro, joueur de guitare.

    Alejandro ressent de l'attrait pour les armes et dans le vent de la révolte, il entre en possession d'une carabine. Le titre de la nouvelle laisse d'ailleurs supposer, au lecteur averti, qu'il y aura au moins une victime avant la fin du récit.

    Une balle perdue est un roman de l'action (comme La Condition humaine de Malraux). L'intrigue s'étend sur trois jours et deux nuits au cours desquelles Alejandro découvrira la vraie nature humaine. Vaut-elle la peine que l'on se batte pour elle ? L'action révèle les hommes !

    Il y a dans cette histoire un lyrisme qui se dégage des descriptions de la ville de Barcelone : description des batiments, récurrence des motifs de la verdure et des pigeons, jeux de lumières et d'éclairage sur les façades. Ces effets introduisent des moments de répit dans l'action et les dilemnes moraux des personnages.

    Bref un petit texte agréable à lire sur le transat en une après-midi !

    A bientôt !


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  • Lors d’un précédent billet, je vous avais présenté la série La Geste des Chevaliers Dragons ainsi que les quatre premiers tomes. Pour rappel, cette bande-dessinée est scénarisée par le duo Ange, pseudonyme commun d’Anne et Gérard Guéro. Entre temps, j’ai appris que le duo utilisait aussi le pseudonyme Gaby pour signer une série qui court depuis 2005, à savoir Les Blondes. Rien de commun à priori entre ces deux œuvres, si ce n’est qu’elles mettent en scène des personnages féminins, stupides dans le cas des Blondes et volontaires dans le cas des Chevaliers dragons.

    Je vais maintenant vous parler des tomes 5 à 7 !

    Tout d’abord le tome 5, Les jardins du  palais, qui est dessiné par Paty. Vingt ans se sont écoulés depuis qu’un dragon a propagé le Veill sur le palais du Doge. Aujourd’hui la nature a repris ses droits et la végétation a tout envahit et les monstres rôdent. Or, au cou du Doge, dans le palais, on peut trouver un joyau qui désignera le descendant de la lignée. Un groupe de chevaliers dragons va s’aventurer en ces lieux pour récupérer le bijou pour l’héritier, groupe accompagné d’une apprentie. Mais les motivations des différents membres divergent et seront source de conflits. Les Chevaliers parviendront-ils à accomplir leur mission où seront-il victimes de la corruption des hommes ?

    Couverture_bd_9782849468531.jpgDans le tome 6, dessiné par Sieurac, Par-delà les montagnes, on suit les péripéties dans le nord de la chevalier Raiad qui va devoir affronter un cas de conscience, un véritable dilemme moral, dans une époque reculée alors que toutes « les régions n’étaient pas civilisées et tous les codes de la chevalerie pas fixée ».

    En effet, le volume commence par un combat contre un dragon. Rien de plus classique dans cette série et Raiad est séparée de son groupe de combattantes et recueillie et soignée par la tribu des Nauris.

    Or l’on sait par les précédents tomes, que là où il y a un dragon, la corruption des corps et des esprits, par le biais du Veill, s’étend. Or les Nauris présente déjà des anomalies physiques dû au Veill, mais cependant, ils ne présentent aucune trace de corruption morale. Or la doctrine de la Geste en ces temps reculés est de « nettoyer toute zone infestée par la déchéance et d’occire les créatures malfaisantes engendrées par la présence des dragons ». Mais dans le cas des Nauris que faire ? C’est le dilemme qui se présente à Raiad. Elle prendra la défense de cette tribu. Des siècles plus tard, suite à cette affaire, il sera décidé de ne plus se préoccuper des zones envahies par le Veill, de laisser les choses suivre leur cours et revenir à l’état initial de façon naturelle (les mutants étant stériles).

    Mais qu’advient-il des Nauris et de Raiad ? Ca je vous laisse le découvrir ! A signaler, une superbe scène qui évoque le face à face entre Gandalf et le Balrog dans le Seigneur des anneaux, c'est-à-dire une confrontation au dessus d’un précipice !

    Enfin, sur ce tome 6, je voudrais ajouter que la conduite de l’intrigue est exemplaire ! Chaque élément, chaque personnage joue un rôle dans la progression de celle-ci et il n’y a pas d’éléments inexploités. Bref, du grand art !

    Le tome 7 s’intitule Revoir le soleil et est dessiné par Thierry Démarez. Cette fois-ci l’histoire se déroule dans une cité au pied d’un volcan où quatre chevaliers dragon sont dépêchés afin de prévenir ses dirigeants de la présence d’un dragon et de la menace du Veill. Or cette cité pratique l’esclavage et d’une certaine façon son aristocratie est déjà corrompue de longue date. Les chevaliers vont donc être en butte à ces leaders avec un dilemme moral –une fois de plus – faut-il libérer les esclaves ? Pour une fois, une histoire qui finit bien !

    Voila ! Comme les précédents tomes, le scénario adopte des tonalités assez sombres et pessimistes. Les intrigues se situent à différentes époques et l’ensemble forme un puzzle. Les différents dessinateurs, enfin, permettent à la série de toujours se renouveler !

    A bientôt !


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  • Nous abordons maintenant la période 1869 - 1871, soient les derniers instants du Second Empire. A cette époque en effet, l'opposition à Napoléon III se fait plus virulente.

    Zola écrit dans La Tribune et Le Rappel (journal fondé par l'entourage de Victor Hugo) et donne un courrier dans Le Gaulois. Le ton de ces causeries est polémique.

    Il commence L'Histoire d'une famille qui débute au coup d'état du 2 décembre 1951 et peint les groupes sociaux ayant tiré avantages de l'Empire. Le premier roman du cycle s'intitule la Fortune des Rougon et se déroule en province, à Plassans. Peu après, Zola prépare La Curée qui a pour cadre Paris mais toujours la même famille, les Rougon-Macquart.

    Des troubles éclatent en province et à Paris dans le même temps (juin-octobre 1869)

    Zola habite à cette époque au 14, rue de la Condamine, quartier des Batignolles. Il y accueille un jeune aixois, Paul Alexis, qui deviendra un fidèle ami. L'éditeur Albert Lacroix accepte le projet des Rougon-Macquart avec une avance de 500 francs par mois pour l'auteur.

    Le 31 mai 1870, Zola a épousé Alexandrine Meley et continue à publier des pamphlets assez vifs contre l'Empire. Le Rappel se passe de ses services après un article jugé trop élogieux pour Balzac mais Zola collabore alors à La Cloche, autre journal républicain.

    Le 19 juillet 1870 éclate la guerre entre la France et la Prusse de Bismarck. Le 2 septembre, c'est la défaite de Sedan. et deux jours après, l'Empire s'effondre, ce qui sauve Zola de poursuites judiciaires suite à un article violemment antibonapartiste publié le 5 août. La publication de La Fortune des Rougon dans Le Siècle est interrompue depuis le 10 août. Le 7 septembre, la famille Zola quitte Paris pour Marseille afin d'échapper au siège.

    Zola espérait un poste de sous-préfet de la part du gouvernement de la Défense nationale mais ne sera pas exaucé, malgré l'appui - assez mou - des amis politiques de Gambetta. A Marseille, il fonde avec Marius Roux un journal éphémère, La Marseillaise.

    Un membre de la Délégation du Gouvernement, Glais-Bizoin, prend Zola comme secrétaire à Bordeaux. Sa femme et sa mère le rejoignent.

    L'armistice avec la Prusse est signée le 28 janvier 1871. Une Assemblée nationale est élue le 8 février et siège à Bordeaux.. Zola devient le chroniqueur parlementaire de La Cloche et Le Sémaphore de Marseille,observateur privilégié.

    Le 14 mars 1871, il rentre à Paris car l'Assemblée déménage à Versailles. Pendant la Commune, du 18 mars au 8 mai, il réside à Paris puis à partir du 10 mai à Bennecourt. Il assiste, de retour à Paris, consterné, à la répression dans le sang de la Commune et au retour à "l'ordre moral".

    La publication de La Curée est interrompue le 5 novembre sur décision du Parquet. Zola est désormais surveillé par la république conservatrice.

    A bientôt pour la sixième partie : La conquête du succès.


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  • Je ne le cache pas, j'adore Daniel Pennac ! Pour moi, ses romans et ses essais sont comme des friandises. J'avais déja lu Chagrin d'école peu après sa sortie en librairie fin 2007 (il avait alors obtenu le prix Renaudot 2007) et généralement j'évite de relire des ouvrages que j'ai déja lu (sauf si je les ai lu il y a plus de dix ans ou si c'est dans le cadre de mes études littéraires !) mais là j'ai fait une exception et l'ai relu cette semaine.

    J'ai déja eu l'occasion de critiquer trois ouvrages de Pennac : Comme un roman, Au bonheur des ogres et Des chrétiens et des Maures. La série ne s'arrétera probablement pas là : il me reste à lire entre autres Monsieur Malaussène, Malaussène au théatre, La Fée Carabine et même la bande-dessinée Lucky Luke contre Pinkerton (avec Tonino Benacquista).

    Chagrin-d-ecole.jpgChagrin d'école est-il un énième roman sur l'école ? Un prolongement de Entre les murs de Bégaudeau ou La fabrique du crétin, essai de Brighelli ? En fait, il louche à la fois vers le roman autobiographique et un peu vers l'essai. Cette fois-ci, c'est le point de vue d'un ex-cancre (mais un cancre tout de même) qui finit par devenir professeur de français et écrivain à succès, le tout traité avec humour et lucidité.

    Car le jeune Pennac a beaucoup souffert à l'école, de long moments de solitude devant les devoirs à rendre, les problèmes de maths que l'on arrive pas à résoudre :" mais tu le fais exprès !" Et bien non, le cancre ne le fait pas exprès. Pennac prend la défense des cancres et nous apprend que rien n'est jamais perdu. Tout enfant peut un jour devenir !

    Qu'est-ce qui a sauvé Pennac ? Trois choses : l'amour de la lecture (voir à ce sujet son essai Comme un roman) où des milliers de pages avalées, hors du cadre scolaire, au sujet desquelles on croit ne rien retenir, finissent quand même par imprégner et forger l'individu. Chez Pennac, cela à contribué à developper son goût de la narration. Personnellement, je suis de cet avis: seul la lecture -et peut-être l'expérience de la vie mais de manière très moindre - permet de se lancer dans l'écriture (et pas seulement pour des raisons orthographiques).

    La deuxième chose qui a sauvé Pennac, ce sont quatre professeurs, imprégnés de leur matière (mais qui dès qu'il rentraient chez eux passaient à autre chose), de l'amour du métier... et de considération -aujourd'hui, on dirait  du "respect". Pour ces professeurs, rien n'était jamais perdu. Si l'on aidait les élèves en perdition, c'était uniquement par ce que lorsque quelqu'un se noie, il est un devoir de le réanimer !

    Enfin, le troisième événement qui le fait devenir, c'est la rencontre avec l'amour (valorisant) à l'adolescence.

    Pennac nuance son propos sur bien des points, trop nombreux pour être énumérés ici ! Par exemple, il précise qu'il ne dévoile pas son parcours personnel pour se vanter. Enfin, il explique que celui qui a quitté l'école très tôt n'est pas nécessairement perdu pour la société, qu'il y a naturellement des élèves modèles (ce qu'il appelle des élèves "friandises"). Et surtout, il ne nie pas les problèmes sous-jacents : chômage, problèmes familiaux des élèves, pathologies, ZEP etc Mais il déclare qu'il faut se garder de tirer des généralités sur ce que l'on nous montre dans les médias sur ce qui se déroule dans les banlieues par exemples, ou sur les moindres agressions et faits divers mis sous les projecteurs avec un effet démultiplicateur.

    Il tente de cerner la psychologie du cancre (en ayant été un véritable lui-même). Il fournit un début d'explication et d'analyse sur l'évolution des élèves entre les années 1960 et les années 1990 (où il arrêta d'enseigner) toujours valable de nos jours : la transition de l'élève "pull-chandail" à l'élève-client.

    Voila, j'ai été enthousiasmé -comme toujours - par la lecture de Daniel Pennac. Et je recommande à tous les professeurs et surtout aux cancres de se lancer dans la lecture de ce livre. Pourquoi d'ailleurs, enseignants, ne pas le proposer à la lecture à vos élèves ?

    A bientôt !


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  • Le Mont Saint-Michel est réputé mondialement au même titre que les pyramides ou la Muraille de Chine. il accueille chaque année près de trois millions de touristes, ce qui le place au deuxième rang des monuments français les plus visités, derrière la Tour Eiffel. Il est entré au patrimoine de l'UNESCO. Mont.JPG

    Il se trouve que le 14 juillet 2011, j'ai eu l'occasion de parcourir la Baie du Mont Saint-Michel avec un guide très sympathique, Luc, qui nous a appris des montagnes de choses. Je ne reprend pas ici son discours car ce billet n'y suffirait pas (et je vous conseille vivement d'effectuer la visite par vous-même, avec un des guides bien sûr !). Je tire ces infos d'un guide papier acheté sur place et de connaissances que je possédais déja.

    Je ne reviens pas sur les origines géologiques du Mont sinon qu'il y a 500 millions d'années , il y avait là un océan à la place de la Manche où se formèrent des dépôts de schistes et se produisit également une remontée de magma qui forma le Massif Armoricain (formation granitique). Puis, jusqu'à 200 Millions d'années, l'érosion produisit son effet. La dernière glaciation, enfin, en 17000 avant JC, acheva la formation du paysage actuel dans ses grands aspects car suite à l'action de l'homme, depuis un siècle, l'ensablement gagne la Baie !

    Avant d'être un des trois lieux de pélerinages les plus couru du Haut-Moyen-Äge (avec Rome et Jérusalem, puis Saint-Jacques de Compostelle), le monde était un lieu de culte celte où l'on aodrait un principe masculin. Là, les frontières entre le monde des Vivants et le monde des Morts s'abolisaient le jour de la Samain. Son nom d'origine était le mont Tombe (latin tumba, tumulus, tombe et du celte tum : lieu élevé).

    Au VIème siècle, des ermites chrétiens avaient édifié deux sanctuaires, l'un à Saint-Symphorien, l'autre à Saint-Etienne.

    En 708, l'Archange Saint-Michel rendit trois fois visite en songe à Aubert, l’évêque d'Avranche, pour lui ordonner la construction d'un sanctuaire à son nom. Aubert ne tint pas compte de ce présage les deux premières fois, mais à la troisième visite, l'Archange posa un doigt de lumière sur la tête de l’évêque qui lui fit un trou dans le crane "par lequel on voyait la cervelle." (ce crâne est conservé à la basilique Saint-Gervais à Avranche).

    Un taureau indiqua l'endroit ou construire le sanctuaire mais une immense pierre, probablement un dolmen, occupait l'endroit. L'enfant Bain, douzième fils d'un ouvrier parvint à la renverser avec son pied et elle girait actuellement là où se trouve la chapelle Saint Aubert !

    Le sanctuaire aura la forme d'une grotte pouvant accueillir cent personnes, réplique de la grotte du Mont Gargan en Italie du Sud où était apparu Saint-Michel à la fin du Vème siècle et pour la première fois en Occident.

    Aubert donne l'ordre à un collège de douze chanoines de s'installer sur le Mont pour célébrer le culte de Saint-Michel. Il envoie deux émissaires à Gargan afin de rapporter des reliques de l'Archange, un morceau d’étoffe et un fragment de pierre sur laquelle il s'était tenu. Le sanctuaire est dédicacé le 16 octobre 709.

    Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le Mont, comment il est devenu Normand, l'arrivée des bénédictins, les péripéties de la Guerre de Cent Ans, le Pélerinage et les Pélerins, le Déclin, comment il fut transformé en prison et nombres de considérations sur l'architectures et la Baie. Mais je m'en tiendrais là aux origines et n'exclu pas de faire d'autres billets sur le sujet plus tard ! Des chercheurs passent toute leur vie sur le sujet sans jamais l'épuiser !

    A bientôt !


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  • La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.

    C’est sur cet incipit qui n’annonce pas la couleur qu’Aragon va bâtir une histoire autour de l’amour d’Aurélien et Bérénice.

    Et oui, aujourd’hui, je vais vous parler du quatrième roman du Cycle du Monde réel, qui porte le nom de son héros : Aurélien.

    Décidément, Aragon sait très bien parler de l’amour. La façon dont il décrit les monologues intérieurs de son personnage principal concernant ses sentiments et ceux de l’être aimé montre une grande expérience de l’auteur pour ces affaires là. Je rappelle qu’Aragon eut plusieurs amours dans sa vie dont Nancy Cunard et bien entendu Elsa Triolet.

    Mais le personnage d’Aurélien se sent étranger à la société. Il est en effet un rescapé de la Grande Guerre et il y a un passage dans le roman –mettant en jeu une anecdote sanglante racontée par le personnage de Fuchs – qui montre toute l’horreur dont il a été témoin et l’instigateur au cours du conflit. Aurélien proclame à un moment qu’il n’a eu qu’une maîtresse : la Guerre.

    La Guerre justement : le roman, qui se passe en 1923, évoque la Grande Guerre et se termine en 1940 alors qu’Aurélien est capitaine dans l’armée française qui recule devant l’offensive du Troisième Reich. Et cet épilogue annonce le roman suivant du Cycle : Les Communistes.

    Aurélien a été écrit au début des années 1940, parallèlement aux poèmes de la Résistance, donc durant le conflit. On a par ailleurs reproché à Aragon d’avoir écrit une histoire d’amour en ces heures sombres. Ce a quoi l’écrivain a répondu qu’il n’avait pas fait que cela. C’est sous-estimer l’importance de la guerre dans le roman.

    On retrouve des personnages des autres romans du Monde réel, selon une technique de retour des personnages à la Balzac. Ainsi, on retrouve Diane de Nettencourt des Cloches de Bâle,  Edmond Barbentane des Beaux Quartiers et Blaise d’Ambérieux des Voyageurs de l’impériale.

    Les lieux ont également une grande importance dans Aurélien. Ce sont des lieux de passage où les amants ne cessent de se manquer. C’est aussi la ville de Paris et là Aragon renoue avec ses années surréalistes et le Paris de Anicet ou le panorama, roman.

    Bérénice rêve d’absolu et dans ces conditions l’amour d’Aurélien et de cette femme ne se concrétisera pas ! Tout ça pour ça diront certains aigris ! Mais je vous laisse plutôt découvrir ce roman par vous-même.

    A bientôt !


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