• En 52 avant J.C, la ville d'Alésia, en Gaule, est le lieu d'un affrontement entre les légions de Jules César et les combattants unis autour de Vercingétorix. C'est un des moments les plus épiques de la Guerre des Gaules. Un siège interminable et éprouvant a lieu qui voit la victoire des romains et la rédition du chef gaulois devant le futur imperator.

    A cette époque, Jules César est alors proconsul de la République romaine tandis que Vercingétorix est un chef de guerre arverne parvenu à fédérer une soixantaine de tribus gauloises.

    Attardons-nous davantage sur Vercingétorix ! Il serait né en 80 avant J.C, à Gergovie, là-même où il triompha de César. César a envahi la Gaule en 58 avant JC alors que Vercingétorix n'a que 20 ans. Son père est exécuté par l'aristocratie arverne et le jeune guerrier accepte de collaborer avec l'occupant auprès duquel il apprend les techniques militaires les plus avancées. En 53 avant JC. il prend le pouvoir du clan arverne et du parti anti-romain !. Il est un orateur convaincant et un tacticien chevronné et rallie à lui nombre de tribus. Il refuse d'abord l'affrontement direct avec les troupes romaines et les épuise dans une série de courses-poursuites jusqu'à la bataille de Gergovie. Après la défaite d'Alésia, il est emprisonné par Jules César et meurt en 46 avant JC, étranglé dans sa geôle à Rome.

    Avant Alésia, l'armée romaine de César a donc subi une défaite à Gergovie. Alésia a lieu quelques mois plus tard., C'est une ville promontoire et fortifiée située dans l"actuel département de la Côte d'Or. La citadelle est réputée imprenable et compte 80000 guerriers. Les gaulois sont nombreux mais moins bien organisés que les légions romaines. Ce sont néanmoins des combattants très motivés !

    Vercingétorix comptait sur un affaiblissement supposé des troupes de César. il effectue une attaque surprise qui vise à porter le coup fatal à l'ennemi mais cette tentative échoue. Les gaulois se réfugient alors dans l'oppidum fortifié d"Alésia.

    César n'aligne que 70000 légionnaires et ne peut donc envisager un assaut frontal. Il instaure donc un siège long. Les vivres vont manquer pour les gaulois et les renforts tardent à venir !

    César établit deux lignes défensives autour d'Alésia : l'une pour empêcher toute sortie et l'autre pour bloquer l'arrivée des renforts. Ainsi les sorties en force sont repoussées ainsi que l'armée de renfort de 240000 hommes.

    Certes en large sous-effectif, l'armée romaine a une fois de plus démontrer, à l'occasion d'Alésia, sa supériorité stratégique et tactique. Vercingétorix finit par déposer les armes. Cette victoire va contribuer au prestige de César et marquer un pas dans son accession au trône d'Empereur. Mais c'est une autre histoire !

    Source : supplément éditorial de l'album d'Alix (Jacques Martin) : Le Sphinx d'or en collection kiosque

    A bientôt !


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  • Dans Le Petit Journal du 8 août 1909, Ernest Laut écrit : "Blériot atterrit sur la falaise de Douvres". Louis Blériot, pionnier de l'aviation naissante, vient en effet de réaliser un véritable exploit au terme d'une compétition qui l'opposa à Hubert Latham.

    1909-8-aout-Le-Petit-Journal-Bleriot-traverse-la-manche-en-.jpgLouis Blériot est né à Cambrai en 1872. Il va contribuer tout au long de sa vie au développement de l'aéronautique dans le monde entier. C'est un aviateur mais aussi un ingénieur et un industriel français. Diplômé de l’École centrale, il travaille quelques temps dans l'industrie automobile avant de se tourner vers l'aviation. Il est le premier à détenir un brevet de pilote. En 1905, après s'être associé un temps avec Gabriel Voisin, il commence à construire ses propres monoplans (deux ailes, un fuselage entoilé, des gouvernes arrières et un moteur Antoinette de 25 ch.).

    L'ingénieur Blériot effectue un premier vol concluant en octobre 1908 au dessus de la Beauce où il parcourt environs 7 kilomètres à 20 mètres au dessus des marguerites. Cependant, il ne bat pas le record de Farman de 27 kilomètres ! Blériot est alors qualifié de "l'homme qui tombe toujours". Ce surnom le quitte après son exploit au dessus de la Manche.

    Le quotidien britannique Daily Mail offre une récompense de 1000 livres à l'aviateur qui parviendra à rallier l'Angleterre depuis le continent, le vol devant être effectué de jour et l'appareil ne devant à aucun moment toucher l'eau !

    Hubert Latham, qui pilote son biplan Antoinette IV, relève le défi le 19 juillet 1909 mais une panne de moteur survient et l'avion est précipité dans la mer. Latham est secouru de justesse par le torpilleur Harpon qui l'escortait !

    L'aviateur Blériot est alors au bord de la faillite et tente de jouer son va-tout. Il se lance le 25 juillet 1909 à 4 heures 41 du matin, malgré un temps nuageux et une blessure à la jambe, dans sa périlleuse entreprise à bord du Blériot XI doté d'un moteur Anzani de 3 cylindres et d'une puissance de 25 ch. La suite, on la connait : il atterrit sans encombres à Douvres.

    Outre le prix du Daily Mail, l'Etat français lui passe une commande de cent avions. Durant la Grande Guerre, l'usine de Blériot fournira plus de dix mille appareils dont le célèbre SPAD. Après la guerre, Blériot construit aussi des motocycles et crée une compagnie aérienne d'avions commerciaux.

    A bientôt !


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  • Mona Ozouf est une historienne réputée, spécialiste de la Révolution française. Durant quatre décennies, des années 1970 aux années 2000, elle a livré, dans un exercice imposé, des chroniques littéraires au Nouvel Observateur. Aujourd'hui, elle rassemble plus d'une centaine de ses articles dans La cause des livres paru à la nrf / Gallimard.

    Ces critiques sont regroupées en sept rubriques : Une patrie littéraire, Une liasse de lettres, Voix d'ailleurs, Portraits de femmes, Tableaux de la France et des Français, Lumières, Révolution, République et Parmi les historiens.

    Mona Ozouf commente notamment un grand nombre d'essais, s'intéressant aussi bien à l'essayiste et à travers lui à la figure dont il est question dans l'essai. Étant une spécialiste de la période contemporaine, ses préférences vont à des figures des XVIIIème et XIXéme siècles.

    On verra donc apparaître dans ces pages Balzac, Hugo, Flaubert, Lamartine, Chateaubriand, Michelet, Germaine de Stael ainsi que les personnages de la Révolution : Danton, Robespierre, Condorcet, Charlotte Corday.

    L'auteur de tous ces articles a conservé un lien étroit avec ses racines bretonnes. De la Bretagne et des terroirs, il est aussi question dans Tableau de la France et des Français.

    Enfin, le livre se termine par des articles en hommage à des historiens : Alain Corbin, Marcel Gauchet, George Dumézil, Pierre Nora pour n'en citer que quelques uns.

    Le style de Mona Ozouf est travaillé et élégant. Ce livre brille par son érudition. Les articles n'étant pas classés par ordre chronologique, on saute d'une décennie à l'autre avec un brin de nostalgie.

    A bientôt !


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  • Le 8 août 1788, devant une situation financière désastreuse, Louis XVI se décide à convoquer les Etats généraux pour l'année suivante. Cette assemblée ne s'était pas réunis depuis 1614.

    Les dernières récoltes ont été mauvaises. La monarchie s'est endettée notamment à cause de la Guerre d'Indépendance Américaine. Des émeutes se multiplient en province.

    Le roi Louis XVI a tenté de concilier la mise en place de l'administration et les privilèges de l'aristocratie et du clergé. les_etats_generaux.GIFTurgot puis Necker puis Calonne ont voulu des réformes fiscales, réformes qui ont rencontré la résistance des privilégiés, exemptés d'impôts.

    Tout ceci conduit donc à la réunion des Etats généraux le 5 mai 1789 dans la salle des Menus Plaisirs de Versailles. Des cahiers de doléances ont été remplis dans les provinces les mois précédents la convocation des représentants. Il y a les députés de la noblesse, ceux du clergé et ceux du Tiers- état. Les représentants du Tiers-état, la plus grande partie de la population (bourgeois, notables, commerçants, paysans etc) sont aussi nombreux que ces des deux autres ordres mais les votes se font à raison d'une voix par ordre et non par tête comme le réclame le Tiers-état.

    Louis XVI a réunit les États généraux afin de pouvoir lever de nouveaux impôts et, dès le départ, ne prête guère attention aux revendications du Tiers-état en vue d'une société plus égalitaire. En effet, sous "l'Ancien Régime" (nom donné à la Monarchie après la Révolution), l'ascension sociale se fait en fonction des droits alloués à la naissance, par l'achat puis la transmission héréditaire de charges, et non selon les mérites et les talents des uns et des autres.

    Le 17 juin 1789, les députés du Tiers-état se proclament Assemblée Nationale, rejoints par quelques élus de la petite noblesse et du bas-clergé.

    Le 20 juin, ils prêtent serment de ne pas se séparer avant d'avoir donné au pays une constitution : c'est le serment du Jeu de Paume.

    Le 23 juin, ils bravent le Roi et refusent de se disperser à son injonction. Mirabeau aura cette phrase célèbre :" Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous ne sortirons que par la force des baïonnettes."

    Début juillet, les évènements se précipitent; Necker est renvoyé, ce qui provoque la colère dans le pays. Camille Desmoulins harangue le peuple de Paris et le 14 juillet 1789, les gens de la capitale prennent la Bastille.

    La Révolution, de juridique, est devenue populaire. Elle est désormais en marche !


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  • Le Chat, personnage crée par Philippe Geluck à l'origine dans les pages d'un supplément du quotidien belge Le Soir, est un drôle de phénomène !

    Imaginez un chat porté au dessus de sa condition, vétu d'un costume cravate, et proferant paroles tantôt philosophiques, tantôt absurdes !

    chat-Geluck.jpgJ'ai découvert Le Chat par le biais de Ma langue au Chat, qui est le sixième tome d'une série qui en compte à ce jour seize. Je le connaissais déja par les interventions de Geluck dans les émissions de Michel Drucker mais l'album m'en a donné un plus vaste florilège.

    Le Chat, ce sont des strips en trois cases d'une part et des caricatures en une seule image d'autre part. Le Chat est partisan du calembour, pratique l'ironie et l'autodérision. Il nous renseigne sur la condition humaine. Je l'ai trouvé désopilant ! Il a un penchant pour les souris (normal, il reste un chat !), et a aussi son ami Roger, le cafetier du coin.

     

    Quelques morceaux choisis !

     

    "La mort, c'est un peu comme la connerie.

    Le mort, lui, il ne sait pas qu'il est mort.

    ... ce sont les autres qui sont tristes.

    Les cons c'est pareil."

     

    ou encore

     

    "Dans ce monde égoïste qui est le nôtre

    On se demande parfois si on ne devrait pas se déguiser en miroir

    pour que les autres nous accordent un regard."

     

    Un comique sous lequel se cache une certaine gravité ! Profond, je vous dis !

    Et une lecture recommandée car le rire est signe de bonne santé !

    A bientôt !


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  • Voici un ouvrage, Une rencontre, de Milan Kundera qui entre dans la catégorie des essais de cet exilé tchèque.

    On connait surtout Milan Kundera pour son roman L'insoutenable légéreté de l'être. Mais il est également un essayiste de talent. Dans cette catégorie, on lui doit L'art du roman.

    Une rencontre se découpe en neuf parties : des articles, des critiques, une interview. Il est question de littérature, de peinture, de musique et d'Histoire.

    Kundera revient sur les expériences artistiques qui ont marqué son existence, sur fond de printemps de Prague.

    C'est l'occasion pour le lecteur profane de découvrir des artistes d'Europe de l'Est : Marek Baenczyk, les Skvorecky, le compositeur Janacek. Les amitiés de l'essayiste vont aussi à l'Amérique Latine à travers Carlos Fuentes ou Gabriel Garcia Marquez. On aperçoit à un moment l'artisan de la "négritude", Aimé Césaire, ou encore les surréalistes.

    Dans ses articles, Kundera porte la réflexion notamment sur les rapports entre barbarie et sentimentalisme, sur le sens à donner à l'exil ou encore sur les liens entre histoire individuelle et la Grande Histoire.

    J'ai une prédilection pour ce genre qu'est l'essai ou le recueil d'articles critiques car il permet sur un petit nombre de pages d'aborder plusieurs champs de la réflexion tant littéraire que philosophique, historique ou artistique par exemple.

    Et avec ce livre, j'ai découvert Kundera !

    Bonne année 2012 et à bientôt !


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  • Le dernier récit d'Emmanuel Carrère est la biographie d'Edouard Limonov, personnage étonnant et polémique aux multiples facettes. L'auteur a reçu le prix Renaudot 2011 pour ce roman mêlant l'itinéraire d'un être singulier et la grande Histoire, plus précisément celle de la Russie depuis la fin de la "Grande Guerre Patriotique", comme les Russes appellent la Seconde Guerre Mondiale..

    On verra donc aussi se succéder dans ce livre : Staline, Khrouchtchev, Brejnev, Gorbatchev, Eltsine et Poutine. J'avoue que suite à la lecture de cet ouvrage, je suis un peu moins ignorant des réalités russes dont les médias occidentaux ne donnent peut-être pas toujours une juste vision. Emmanuel Carrère est le fils de l'Académicienne Hélène Carrère- D'Encausse, d'origine russe et russophile émérite. Il connait donc bien son sujet, ce pays où sa famille a ses racines.

    Mais revenons à Edouard Limonov. Le personnage est en effet sujet à polémique et certains ont  pu reprocher à l'auteur de donner une vision sympathique d'un type qui ne l'est pas : leader d'un parti d'extrème-droite dont le drapeau s'inspire du drapeau nazi, un fasciste donc !

    En réalité, d'une part, Carrère ne juge pas et oscille -il le dit - entre divers sentiments envers son personnage -sujet : fascination, admiration, surprise, moquerie, dégoût et d'autre part, le personnage de Limonov est ambivalent et pas d'un seul bloc !

    Certes, Limonov a une conception du monde un peu schématique : divisé selon lui entre deux catégories d'individus, ceux qui réussissent et les ratés. Lui ne veut évidemment pas faire partie du groupe des pauvres types !

    Limonov mènera une vie d'aventurier : voyou en Ukraine, poète underground à Moscou, clochard puis majordome d'un milliardaire à New-York, écrivain a succès à Paris, soldat en ex-Yougoslavie et taulard en Russie.

    D'un certain point de vue, Ed Limonov a en effet des aspects peu ragoûtants (notamment lors de son allégeance aux miliciens serbes) mais c'est aussi un homme fidèle en amitié, et tout en contradictions, détestant les pauvres mais prêt à venir en aide à ceux touchés par l'infortune. Enfin, Limonov est aussi attachant pas son côté "Pied-Nickelé".

    Le mieux que je puisse vous conseiller est de lire ce récit. Vous l'aurez compris, parce que Limonov est précisément un aventurier, cela ne rend son parcours que plus romanesque ! Carrère réussit une fois de plus à nous livrer un témoignage passionnant qui touche à la complexité des êtres et du réel, des apparences et des masques. L'auteur semble persister après le Jean-Claude Romand de L"Adversaire à dresser des portraits d'êtres atypiques voir "monstrueux", en tout cas hors normes et c'est ce qui est fascinant pour le lecteur !

    A bientôt !


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  • Avant d'en venir à la série de BD Rapaces, qui compte 4 volumes, quelques mots sur le scénariste Jean Dufaux et le dessinateur Enrico Marini !

    Jean Dufaux est né en 1949, à Ninove, une ville belge en région flamande. Sa formation initiale touche au 7ème art, le cinéma donc, dont il s'initie à l'histoire et aux techniques. Il se passionne aussi pour la psychanalyse de l'art. A la fin de ses études, il exerce le difficile métier de critique de cinéma à CinéPresse et écrit des nouvelles et quelques pièces de théâtre, notamment à destination du public jeunesse. Mais à l'aube des années 1980, il se tourne vers la BD.

    Qu'on ne si trompe pas, Jean Dufaux est un homme d'une grande culture, qui possède chez lui une impressionnante bibliothèque contenant aussi bien des essais, que des romans classiques, des polars, de la SF etc. C'est une grande curiosité qui est son moteur. Grâce à son érudition eclectique, il signe des BD diverses et variées. Citons le tome 4 de La complainte des Landes perdues avec Rosinsky, Niklos Koda, Djinn, Dixie Road, Les Rochester, Hammett , Croisades ou encore Murena avec Delaby au dessin. Et bien évidemment Rapaces dont il est question dans ce billet !

    Enrico Marini est d'origine italienne, né en Suisse à la fin des années 1960. Il rejoindra l'Ecole des Beaux-Arts de Bâle de 1987 à 1991. C'est un passionné de manga et cela se ressent dans son style. Enfin, c'est un coloriste hors pair. En dehors de Rapaces, il est surtout connu pour la série Le Scorpion (de Desberg) et Les Aigles de Rome.

    Soyons clair : Rapaces est une énième histoire de vampires. Mais l'approche est un peu différente ! Le mot "Vampire" Rapaces-copie-1.jpgn'est cité à aucun moment dans aucun des quatre tomes mais nos créatures, dans ce récit, en ont bien les attributs : elles vident leurs victimes de leur sang, sont immortels, craignent la lumière du jour et les croix (encore que dans le récit, nos "anges de la nuit" subissent une sorte d'évolution qui les en immunise), elles se transforment en loup, volent etc...

    Au début du récit, des individus haut placés sont assassinés par un mystérieux couple de jeuens gens : le frère et la soeur, qui leur plantent des aiguilles dans un kyste qu'ils ont tous derrière l'oreille.

    En réalité, l'inspectrice Vicky Lenore (et son fidèle adjoint transi d'elle, Spaggi) vont se trouver au milieu d'un conflit entre deux générations de suceurs de sang. D'un côté,nous avons une sorte de Camarilla (pour reprendre un thème d'un jeu de rôles fort célèbre sur les vampires de l'éditeur US White Wolf dans les années 1990), regroupant tout ce que la ville regroupent de notables influents : sénateurs, maire, jusqu'aux supérieurs de Vicky et de l'autre la descendance du comte Molina.

    Dans le tome 2, un autre personnage apparait, à savoir Aznar Akeba. Les puissants "vampires" vont tenter d'en faire leur instrument contre les deux jeunes gens qui les traquent. Mais, Aznar possède des liens avec le frère et la soeur Molina et va bientôt devoir choisir son camp.

    Le plus effrayant dans cette BD, outre le fait que nos "vampires" se déplacent en plein jour et tirent toutes les ficelles, c'est qu'il semble qu'ils soient majoritaires en nombre et que l'espèce humaine soit en voie d'extinction. Un conseil de puissants décide même dans le tome 3 d'ouvrir des réserves pour parquer les derniers humains.

    Le tome 4, signalons le enfin, offre une conclusion à la hauteur, la boucle est bouclée et le flambeau est transmis à un nouveau couple de "rapaces".

    Ajoutons pour terminer que cette série contient quelques scènes de sexe assez torrides (qui en font donc une BD pour adultes). Je ne suis pas du genre prude mais ces scènes n'apportent pas grand chose à l'intrigue hormis un peu de sensualité et la démonstration des pouvoirs hypnotiques des "rapaces". Enfin, à l'heure des romans de Michel Houellebecq, il ne faut plus s'étonner de rien ^^.

    A bientôt !


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  • Attardons nous d'abord sur les événements relatés par ce film de guerre sorti aux USA en décembre 2001 et en France en février 2002.

    Mogadiscio, Somalie, durant la guerre civile en octobre 1993.

    La Delta Force et les rangers de l'armée américaine effectuent ce qu'ils pensent être une mission de routine, capturer Mohamed Farrah Aidid, mais qui va s'avérer une sanglante guérilla urbaine. Un hélicoptère Black Hawk est abattu par les miliciens et le corps d'un soldat américain est traîné par la foule. Ces images feront le tour du monde !

    Marl Bowden en tire un livre et Ridley Scott, tout auréolé du succès récent de Gladiator, adapte ce roman au cinéma. C'est Jerry Bruckheimer (Top ,Gun, The Rock, Armaggedon, Pearl Harbor) qui produit et le budget du film est de 90 millions de dollars. Comme il est bien sûr exclu de tourner à Mogadiscio, l'équipe du film s'installe à Rabat, au Maroc, dont les rues, certes plus larges, ressemblent à celle de la ville somalienne.la_chute_du_faucon_noir-3.jpeg

    Un long travail de préproduction est accompli. Ridley Scott dessine chaque plan du film et conçoit certaines séquences par ordinateur. De plus, le réalisateur d'Alien et de Blade Runner, dispose comme George Lucas ou Peter Jackson, de sa propre société d'effets spéciaux qui se chargera de rendre les nombreuses explosions à l'écran.

    L'armée US sera impliquée dans le tournage et prêtera quatre hélicoptères Black Hawk. Néanmoins, Scott devra parlementer âprement durant de long mois pour parvenir à ce résultat. Sur le tournage, l'équipe engagera des figurants locaux et la production ira jusqu'à employer jusqu'à 900 personnes en même temps.

    Les acteurs principaux du film subiront une préparation militaire à Fort Bragg. Au casting, on retrouve Josh Hartnett (The Faculty, Sin City, Virgin suicides, Pearl Harbor), Ewan Mc Gregor (Trainspotting, Moulin rouge, The Island, Star Wars Épisodes I à III) et Eric Bana (Hulk, Troie, Munich).

    La sortie du film va s'effectuer dans un contexte bien particulier. En effet, l'Amérique est encore traumatisée par les événements du 11 septembre et l'effondrement des tours du World Trade Center. La campagne de promotion va se vouloir moins frontale et plus allusive. Le producteur demande au réalisateur de ne pas montrer de femmes et d'enfants tués sous les balles américaines. Un carton final est par ailleurs retiré qui disait que suite aux événements de Mogadiscio, les USA se sont désengagées dans la lutte contre le terrorisme qui a pu se répandre.

    Aux USA, le film remporte deux Oscars. La critique française déplore qu'il ne soit pas fait davantage mention des victimes somaliennes tombées au combat alors que tous les soldats américains tués sont cités au générique de fin.

    Le public français, quant à lui, réserve un bon accueil au film.

    Au final un film bourré d'action, très réaliste, mais qui n'évite pas certaines polémiques !

    A bientôt !


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  • Entamons maintenant le troisième billet que je consacre aux trésors du Musée du Louvre. Après la peinture italienne et la peinture française, intéressons nous à la peinture espagnole. Celle-ci peut être contemplée sur place au premier étage de l'Aile Denon, plus précisément dans les salles 26 à 30 !

    La salle 26 - ou salle Murillo - abrite des tableaux de l'école espagnole du XVIIème siècle, considéré comme le "siècle d'or" de la peinture espagnole. On y admire des œuvres du Greco, de Murillo, Ribera, Velasquez et Zurbaran.

    Le-Greco-Le-Christ-en-croix-ador--par-deux-donateurs--2-.jpgLe Christ en croix adoré par deux donateurs est un tableau du Greco (1541 - 1614) peint vers 1590. La toile était à l'origine destinée à un couvent de Tolède. Le Christ a le corps étiré et tordu suivant les canons du maniérisme. La peinture donne une impression de verticalité. Les mots "Tout est accompli" sont inscrits en trois langues sur un cartouche au dessus de la tête du Christ et son regard est tourné vers le ciel. La toile est dominé par des couleurs sombres, plombées, tirant vers le noir et le bleu et le corps du Christ et les nuages en blanc se détachent sur le fond.

    Pas de Vierge, ni d'apôtres au pied du Christ mais seulement les bustes de deux donateurs, habillés de vêtements modernes : un ecclésiastique et un laïc. On ignore leurs identités. Les jeux d'ombres et de lumières accentuent l'effet dramatique de la toile et le fond sombre représente l'obscurité qui s'abat sur le Monde après la mort du Sauveur.

    On trouve également exposé dans ces salles Le Pied-Bot De Jusepe de Ribera (1591 - 1652), peint en 1642. La toile a faite à Naples où Ribera était exilé et mourut. Ce tableau expose un personnage atteint de difformité physique. Un jeune mendiant est décrit avec la même dignité qu'un personnage important. Le réalisme est marqué et rappelle Le Caravage.

    Le mendiant arbore un visage souriant qu'il tourne vers le spectateur. Le personnage tient à la main un papier qui est un permis de mendier avec une inscription très lisible. Le blanc-gris du ciel contraste avec le marron du mendiant et le fait ressortir.

    Enfin, penchons nous sur le tableau  de Bartolomé Esteban Murillo (1618 - 1682), Le jeune mendiant, crée  vers 1645 - 1650. C'est une peinture de genre, très éloigné de la peinture religieuse de Murillo qui situe le maître dans la tradition du ténèbrisme espagnol. La lumière provient d'une fenêtre sur la gauche et révèle la misère du mendiant à travers l'obscurité. Le mendiant est occupé à la recherche de ses puces à travers ses vêtements déchirés. Il y a a ses pieds une jarre d'argile et un panier renversé qui complète ce tableau de la misère du peuple espagnol au "siècle d'or". Les bruns et les gris dominent.

    On le voit cette peinture espagnole du "siècle d'or", exposée au Louvre, est caractérisée par des scènes religieuses ou des tableaux de genre décrivant la pauvreté. Les teintes sombres dominent.

    A bientôt !


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  • Le costume masculin de la Belle Époque est dans la continuité de celui du dandy apparu au milieu du XIXème siècle. Il se compose de trois éléments essentiels : la veste, le pantalon et le gilet auxquels viennent se greffer divers accessoires que je me propose de passer en revue.

    Tout d'abord, il est inconcevable à cette époque, quel que soit le sexe, le milieu social ou la saison, de sortir dans la rue 300px-Montesquiou, Robert de - Boldinisans couvre-chef. il y a le haut-de-forme (avec un bord plus ou moins large), le chapeau melon (qui va supplanter le précédent), le canotier, en paille avec un ruban noir (porté à l'origine par les adeptes du "canotage" tant peints par les impressionnistes) et enfin la casquette (adoptée par les fonctionnaires et les ouvriers avant d'être l'apanage des gentlemen sportifs).

    Ensuite, il y a le faux col qui donne à une chemise l'aspect d'un linge fraichement blanchi et repassé. Il était en celluloïd ou en coton amidonné comme les manchettes amidonnées. Col et manchettes se fixent par des boutonnages. Le col recouvre la cravate.

    Le tissu utilisé pour les vestes a subit l'influence anglaise et des tenues du roi Édouard VII, la fameuse veste "en tweed" ou le tissu à carreaux de nuances grises et  soulignés d'un fin fil rouge, baptisé tissu "prince-de-galles".

    Parmi les accessoires indispensable à l'homme de la haute-société, tel qu'on le retrouve dans La Recherche  de Proust (ou encore dans les romans d'Edith Warthon), il y a la canne et la montre gousset. La canne est en jonc, surmontée d'un pommeau en agate ou en vermeil et donne une noble assurance à la démarche. La montre est logée dans la poche à gousset, reliée par une chaine fixée à la boutonnière qui dépassait souvent du costume sauf lors des soirées mondaines.

    Enfin, le gentleman porte un soin particulier à sa moustache. Il la poudre, la peigne, la lisse puis la pommade pour faciliter la fixation. Les cheveux, quant à eux, sont ondulés au fer et aussi pommadés.

    Voici notre dandy apprêté pour sortir dans le Beau Monde !

    A bientôt !


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  • Forensic, profiling & serial killers est un supplément de contexte pour le jeu de rôles L'Appel de Cthulhu. Il ne contient pas de scénario et s'articule en trois parties.

    L-Appel-de-Cthulhu---Forensic--Profiling---Serial-Killers.jpgLa première partie s’intéresse aux sciences forensic. Mais si vous savez bien, ces sciences ont été popularisées ses dernières années par des séries comme Les Experts (trois séries), Preuves à l'appui ou Bones. On connaît bien entendu la médecine légale mais il faut rajouter tout un champ d'expertises qui relèvent de l'anthropologie. Il y a l'analyse ADN, l'analyse du sang, des poisons (analyse toxicologique), les relevés d'empreintes, les études sur les os, les poils, les secrétions humaines. Mais aussi l'informatique, la balistique, l'entomologie (étude des larves) etc.

    Le chapitre est très complet - et très technique évidemment. L'auteur souligne que l'expertise scientifique en matière criminelle à pour précurseur dans la littérature le personnage de Sherlock Holmes. Les statistiques pour le jeu d'une équipe d'experts sont fournies clés en mains !

    La seconde partie nous présente les méthodes d'interrogatoires des profilers. Là encore, la télé et le cinéma nous a fourni de nombreux exemples. Les ressorts de ces chapitres relèvent donc de la psychologie. Le cas des négociateurs lors de prises d'otages est également évoqué. Enfin, on trouvera des informations générales concernant les unités d'intervention : SWAT, GIGN, RAID...

    La troisième et dernière partie s'attarde sur les tueurs en série. Même remarque que plus haut concernant la culture populaire ! Toutefois, Emily Tibbats, l'auteur, casse un certain nombre d'idées reçues : les tueurs en série ne sont pas tous des génies ni des schizophrènes. On a donc droit au tueur sexuel, à la "veuve noire" qui tue pour l'argent, au membre du corps médical qui tue ses patients etc. Puis, on trouve des fiches de cas : Ted Bundy, Ed Kemper etc...Les noms des victimes sont précisés car il ne faudrait pas les oublier. il faut avoir le coeur bien accroché pour lire les horribles méfaits de ces individus.

    Une lecture recommandée si ces sujets vous intéressent. Comme le précise l'introduction du livre, il ne s'agit nullement ici d'un guide pour commettre des crimes et déjouer la police mais d'une aide pour le jeu de rôles. Encore que je sois dubitatif quand à son réel utilisation autour d'une table de jeu à moins de rejouer la série Les Experts !


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  • On est au bout du chemin ! Après 7 saisons diffusées de 1997 à 2004, la série Buffy contre les Vampires connait sa conclusion à la télévision avec un final apocalyptique !

    Pour ma part, en fidèle fan de la série, j'ai fait l'acquisition des coffrets en cassettes VHS successifs, des comics, des romans puis de l'intégrale en DVD. Cette intégrale, j'ai du la visionner et cela m'a pris trois ou quatre ans jusqu'à ce jour, en regardant tantôt trois épisodes dans la même journée, tantôt en n'en regardant plus durant des mois !

    Aujourd'hui, j'ai regardé l'ensemble de la série (et bientôt je compte m'intéresser à d'autres séries Stargate SG-1, Atlantis, X-Files, Charmed et des œuvres plus anciennes tels les Têtes Brulées, Les Mystères de l'Ouest, les Brigades du Tigre, Sherlock Holmes ou la Quatrième Dimension...). Il est temps d'aborder le final de la série.

    Le thème de cette saison 7 est le Pouvoir.

    La Scooby-gang se remet doucement des évènements de la saison 6 - et tout particulièrement Willow qui avait failli détruire le monde. Mais une nouvelle menace se profile. Un peu partout dans le monde, des jeunes filles et des Observateurs sont assassinées par des prêtres aveugles. Ce sont en réalité des Potentielles, des Tueuses appelées à remplacer Buffy un jour. L'instigatrice de ces massacres est la Force Primordiale, un mal omnipotent aussi ancien que l'humanité 'et qui avait essayer de tuer Angel dans la Saison 3 !).

    La Force va aussi ouvrir un ancien sceau sous le nouveau lycée de Sunnydale qui vient d'être rebâti à neuf. Le proviseur Wood -qui est en réalité le fils d'une ancienne Tueuse- va proposer un poste d'éducatrice à Buffy Summers. Ceci lui permet donc d'enquêter sur la Force, à la source du mal.Buffy7.jpg

    La Force est une entité intangible qui peut prendre l'apparence de tous les morts et dispose d'une armée de Harbingers et de Turok-Han (des vampires préhistoriques sortis du sceau) Buffy va avoir fort à faire. Elle va être très bien entourée : Giles, Willow, Xander, Anya, Dawn, Andrews, Spike, Wood, Faith et l'armée de Potentielles qui a trouvé refuge chez elle.

    L'évolution du vampire Spike se poursuit. A moitié fou au fond d'une cave au début de la saison, il est désormais doté d'une âme. Il va se tourner vers la cause du bien.

    Faith, transfuge de la série Angel fait son retour dans la deuxième moitié de la saison.

    Enfin, Nathan Fillion, transfuge de Firefly, joue un prêtre sadique dans les derniers épisodes. Le personnage de Caleb qu'il incarne est vraiment une ordure de la pire espèce qui se délecte à faire souffrir les fans. Nathan Fillion excelle dans ce rôle !

    Une arme antique, la Faux, va changer la donne à la fin de cette saison d'une façon que je vous laisse découvrir ! Buffy sera encore mieux entourée à la fin de l'histoire...qui se poursuit dans la Saison 8 en comics dont j'ai déja eu l'occasion de parler du tome 1 dans un précédent billet !

    Je vous souhaite bon voyage avec Buffy !

    A bientôt !


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  • Voici déja le troisième billet sur la série La Geste des Chevaliers Dragons ! Cette fois, je vais m'attarder sur les tomes 8 à 10. A noter que lorsque j'ai commis le premier billet, cette saga ne comportait que 10 tomes (et un hors-série). Elle en a maintenant 13 et cela ne cesse d'évoluer. D'autres billets seront donc nécessaires dans l'avenir !

    Le tome 8 s'intitule Le Choeur des ténèbres. La série est toujours scénarisée et orchestrée par le duo Ange et ce tome 8 est dessiné par Fabrice Meddour

    Dès la première case, le ton est donné ! La référence est claire : il s'agit de Joseph Conrad et son roman Au coeur des ténèbres. Le chevalier Marly va remonter un fleuve puis une piste dans la jungle vers une autre source de Veill, à la rencontre du chevalier Krista qui aurait du normalement occire le dragon à la source.

    Mais tout ne semble pas aller pour le mieux dans l'esprit de Marly et à mesure qu'elle s'enfonce dans la jungle, elle sombre dans sa propre folie comme le prouve les voix venues de nulle part qui résonne dans sa tête.

    Finalement, Marly sera dominée par sa propre violence. Sa tâche finale est de tuer le chevalier Krista qui a aussi failli. Bref, un récit sombre à l'image de toute la série ! Cette fois encore, pas de happy end !

    Tome9.jpgLe tome 9, dessiné par Ruizgé, est un de mes préférés. Son titre est Aveugles et le scénario brouille si bien les pistes qu'on ne VOIT pas venir le dénouement.

    Le début est in media res : trois chevaliers, Mathild, Loys et Oris, se réveillent  ligotées dans un cachot et son assaillis par des créatures du Veill. Elles emportent la victoire et découvrent qu'elles ont été kidnappées dans leurs ordres et conduites dans un labyrinthe.

    Parallèlement, on découvre le prêtre Hassan, un érudit de Messara, la capitale de l'Empire, qui mène des expériences, des études, sur l'astronomie, la médecine et le Veill. Ses travaux dérangent et il est dénoncé par une "Ombre" de l'Ordre des Chevaliers-Dragons. Mais il cache encore certaines expériences et certains savoirs interdits.

    Quel est le lien entre les Chevaliers-Dragons kidnappées et Hassan ?

    Enfin, il y a les trois matriarches de l'Ordre qui s'inquiètent des disparitions, soupçonnent Hassan et l'Empereur et décider l'assassinat de ce dernier.

    Parmi les matriarches, cependant, il y en a une qui ne se remet pas du massacre de Brisken (voir tome 4) et veut améliorer l'Ordre. Si vous êtes perspicace, j'en ai déja trop dit, et vous aurez peut-être une idée de l'envers du décor !

    Passons maintenant au tome suivant, le tome 10 intitulé Vers la lumière. J'avoue qu'il m'a le moins convaincu des trois, plus point de vue scénario que du dessin d'Edouard Guiton qui le rapproche du manga.

    Dans les grandes lignes, cinq apprenties chevaliers sont prises dans une bataille aérienne entre nefs de l'Ordre et un dragon. Le dragon est tué mais les cinq jeunes vierges se retrouvent en pleine steppe et sont capturées par une horde de nomades barbares et esclavagistes. L'une d'entre elle va trahir. Finalement, la horde sera exterminée par les troupes d'un duc et le chef de celle-ci se trouvera un nouvel héritier parmi les esclaves ! Assez classique de facture !

    Voila à un de ces jours pour la critique des tomes 11 à 13 !

    Bonnes lectures et à bientôt !


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  • Si vous êtes des habitués de ce blog, vous savez déjà que j'ai eu l'occasion d'aborder Jean-Louis Fournier à propos de son très médiatique Où on va, papa ? ou il parlait avec humour (un humour qui ne se moque pas) et tendresse de ses deux enfants lourdement handicapés. Peut-être est-ce parce qu'il fut un ami de Pierre Desproges que l'auteur sus-cité a choisi d'aborder la vie avec une légèreté  -feinte ? - qui permet dans une certaine mesure de dédramatiser, du moins d'apaiser un peu l'âme.

    Le 12 novembre 2010, la vie de Jean-Louis Fournier est traversée par un nouveau drame : sa femme Sylvie décède subitement d'un arrêt cardiaque !

    Ne nous y trompons pas, ce livre -qui reprend la structure en petits paragraphes de Où on va, papa ?  est véritablement ce qu'il convient d'appeler un acte d'amour.

    Certes, on y ressent comme un sentiment de culpabilité de l'auteur, sentiment qui refuse de se nommer, mais que ressentent tous les "survivants" qui ont perdu un proche. Ce livre est aussi un livre humaniste. Comme le dit si bien Jean-Louis Fournier, reprenant une citation d'un grand esprit - Pascal ou Spinoza ou un autre, je ne sais plus ? - "on ne reconnaît le bonheur qu'au bruit qu'il fait en partant." Rien à redire, c'est profond et une vérité universelle !

    Le témoignage est donc fortement ambivalent : à la fois traversé - allégé ? - par un humour doux-amer combiné à une écriture avec des pointes poétiques et à la fois emprunt de mélancolie et de tristesse (Quoi d'étonnant à cela !?).

    Par cet ouvrage, Jean-Louis Fournier parvient, comme il l'écrit lui-même, à "réanimer" sa bien-aimée.

    Enfin, je terminerais en disant que certaines anecdotes cocasses (les prospectus, l'abonnement téléphonique..) ne sont que quelques  exemples de l'absurdité de la situation. Après tout, cet ouvrage n'est-il pas aussi une tentative pour donner du sens !

    A lire absolument !

    A bientôt !

    J'adresse enfin mon affection chaleureuse à ma tante Françoise, mon oncle Didier, mémé Ginette et Marius qui a un moment ou un autre se sont retrouvés dans l'inconfortable situation décrite par l'auteur.


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  • La Beat Generation est un mouvement littéraire et artistique né aux Etats-Unis dans les années 1950, initié par Jack Kerouac.

     

    L’œuvre maitresse de Kerouac reste le roman On the road (traduit en Sur la route en VF) qui se présente initialement sous la forme d'un seul rouleau de 30 mètres de long.

     

    La Beat Generation se veut représentative du mode de vie adoptée par une certaine jeunesse américaine des années 50. Jack Kerouac regroupe autour de lui un petit cercle d'amis dont Williams Burroughs et Allen Ginsberg.

     

    Après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la société américaine connait une forte période de croissance. Le citoyen américain tombe alors dans le matérialisme en accumulant biens et richesses à profusion (pavillon de banlieue avec garage, un voir deux voitures). La Beat Generation est un mouvement contestataire qui prône, contre ce matérialisme, un retour à la richesse spirituelle.

     

    Mais en réalité, davantage qu'une contestation active, ce groupe d'amis milite en faveur d'un désengagement, d'un retrait volontaire, à l'image de la société des exclus.

     

    "Beat" est un terme venu du ghetto de Harlem qui signifie "battu, à bout de souffle, éreinté".

     

    Le mot "Beatnik" apparait le 2 avril 1955 sous la plume de Herb Caen dans le San Francisco Chronicles. C'est un terme péjoratif calqué sur le terme russe "Spoutnik".

     

    La Beat Generation a également inspiré la musique et le cinéma. Dans ce second domaine, on citera les films Easy Rider (qui, à l'image de Sur la route, raconte la fuite vers les grands espaces américains et la soif de liberté) avec Peter Fonda et Dennis Hopper et The Graduate (Le Lauréat) où un Dustin Hoffman s'interroge sur son avenir et le sens de sa vie.

     

      Easy-Rider-1.jpg

    Enfin, ajoutons pour conclure que la Beat Generation inspira Mai 68 en France et le mouvement hippie.

     

    A bientôt !


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  • Nous avions laissé Angel, le vampire avec une âme en bien mauvaise posture à la fin de la Saison 3, expédié au fond du Pacifique dans un coffre par son fils Connor.

    Le vampire sera rapidement sauvé par un Wesley en quête de rédemption et le groupe de héros, à ce moment séparé, va s'unir pour faire face à une nouvelle menace.

    ypw44dsm.jpgLes rapports entre Angel et son fils seront constamment conflictuels durant toute cette saison. Connor semble voué à ne faire que de mauvais choix et de mon avis personnel, c'est un peu un poids mort, voir un boulet : Et oui, je n'aime pas trop ce personnage ! Mais comme toujours chez Whedon, les relations parents/enfants sont problématiques (que l'on pense à Buffy et son père absent, aux parents de Fred Burkle, au père d'Angel, à celui de Wesley dans la Saison 5 etc...). En réalité, on choisit plus souvent à se recomposer une famille dans nos existence via le cercle d'amis et la vrai famille de ces héros, c'est par exemple le Scooby-gang, l'équipe d'Angel etc... Passons !

    La relation amoureuse entre Fred et Gunn va s'assombrir avec la mort de l'homme qui a envoyé la jeune fille à Pyléa. Les liens amoureux ne sont donc pas mieux lotis chez le créateur du Buffyverse !

    Revenons à l'intrigue de cette saison (attention spoilers ! Je vais dévoiler des détails de l'intrigue !).

    Angel et ses coéquipiers vont affronter la Bête, un démon apocalyptique qui semble invulnérable. Il sera même nécessaire de ramener Angelus, l'alter-égo maléfique d'Angel, car le sanguinaire semble avoir un lien avec la Bête.

    Faith la deuxième Tueuse fera une apparition, de même que Willow, pour ramener les choses à la normale et l'âme d'Angel. Tout semblera revenir à la normal pour un temps.

    Mais la Bête a un Maître et ce Maître, c'est - Oh surprise ! - Cordélia Chase, revenu de son ascension en tant qu'être supérieur. On apprend alors que tout depuis le début de la série relevait d'un même plan : la grossesse de Darla, l''élévation de Cordélia, la venue de la Bête, ceci afin de permettre à une Puissance Supérieur, la divine Jasmine (interprétée par Gina Torres, transfuge de Firefly, autre série de Whedon qui n'a pas fait long feu !) de s'incarner.

    Dès lors, nos héros et tous les humains se retrouvent subjugués par le message de Paix Universelle de Jasmine. Malheureusement, la déesse consomme des humains par douzaine chaque jour. Son sang révèle par ailleurs sa vraie nature, celle d'un cadavre putréfié. Nos héros vont reprendre leurs esprits et contrecarrer Jasmine.

    Le message est le suivant : doit-on désirer la paix universelle, la fin des guerres, des crimes si c'est au prix de la possibilité d'opérer des choix ? L'homme est en quelque sorte responsable de son malheur. Mais il a encore le libre-arbitre !

    Ultime Twist de la saison, le retour de Lilah Morgan (tuée au cours de la saison) sous forme de "fantôme" (tandis que Cordélia demeure dans le coma) et qui vient proposer à Angel et ses amis les clés du cabinet d'avocats maléfique Wolfram & Hart. Angel Investigations dispose désormais de ressources illimitées pour combattre le Mal mais ces ressources sont issues du Mal lui-même ! Nos héros seront-ils corrompus dans la prochaine saison, la Saison 5 ?

    Je vous donne rendez-vous dans un prochain billet pour la réponse et commence d'ailleurs le visionnage de cette ultime saison très bientôt !

    A bientôt !


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  • Oui, au fait pourquoi lire ?

    La lecture est un acte parfaitement inutile, qui ne produit rien. Et c'est bien pour cela que c'est une activité indispensable !

    Je vous préviens tout de suite, je vais faire un billet très court. Je reviens sur le livre, l'essai, de Charles Dantzig : Pourquoi lire ? Mais j'aurais quelques peines à vous résumer sa pensée -  le mieux est encore de le lire - tant elle est nuancé.

    L'ouvrage s'organise en courts chapitres ou en petite rubriques ou l'auteur s'attarde sur sa passion -que je partage - en faisant à la fois preuve d'érudition, de culture, d'ironie et d'humour.

    Je ne vous livre ici que quelques entêtes de chapitres : L'âge des lectures, Lire ne nous change pas, Lire pour ne pas laisser les cadavres reposer en paix, On ne lit que par amour, Lire pour les titres, Lire pour savoir que lire n'améliore pas, Lire pour poser les livres sur une table, Lire quand on est écrivain, Le lecteur est l'héritier etc...

    Je ne sais pas si c'est perceptible dans les titres précédents, mais Dantzig casse un certains nombre d'idée reçues et pointe de même pas mal de paradoxes.

    Charles Dantzig est également l'auteur du plus volumineux Dictionnaire égoïste de la littérature française dont j'ai entamé la lecture il y a pas mal de temps déja, qui relève de la même démarche et dont je pioche un chapitre de temps en temps comme on lirait les Essais de Montaigne : lire pour se connaitre ?

    Toutefois, sur ce second ouvrage, je ne suis pas toujours d'accord avec l'auteur ! Il nous expose ses goûts personnels , qui sont forcément arbitraires - je le trouve sévère et injuste quelquefois notamment sur Aragon - mais les goûts et les couleurs.

    Mais bon je m'égare et finalement j'ai fait durer !

    A bientôt !

    PS : A lire également, sur la même thématique, mon billet sur Comme un roman de Daniel Pennac !


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  • Le chateau ducal de Guillaume le Conquérant abrite le Musée de Normandie d'archéologie et d'ethnologie qui contient des collections permanente et temporaire notamment dans l'Ancien Logis des Gouverneurs.

    J'ai eu l'occasion de le visiter récemment dans le cadre d'un parcours avec un guide. Je ne m'attarderais dans ce billet que sur le rez-de-chaussé qui contient des objets allant du paléolithique jusqu'au IXème siècle et les incursions vikings.

    J'entame par ailleurs avec ce billet une rubrique "Musées" sur historia-drizzt.

    189BN.jpgCe Musée, par son intitulé, s'attarde bien évidemment sur la Normandie. C'est près de Fermanville, dans la Manche, que l'on retrouve des traces des premiers feux qui datent de 220000 ans avant J.C. Les hommes, venus d'Afrique, se sont répandus à cette époque, période où se succédèrent plusieurs glaciations, des changements du niveau de la mer, du climat.

    Vers 5500 avant notre ère, ces populations se sédentarisent. Les hommes développent alors l'agriculture et l'élevage et améliorent leur outillage. On passe de l'âge du paléolithique au néolithique, de la pierre taillée à la pierre ponce. On exploite alors des mines de silex. Plus tard, viendront l'âge du Bronze puis l'âge du Fer. Un commerce du métal se développe, importé depuis les iles Britanniques.

    Vers 450 - 50 avant JC, les populations qui se déplacent dans ce qui sera nommé plus tard la Normandie sont les celtes, appelés Gaulois par les Romains. Puis, César mène la Guerre des Gaules.  L'intelligence des Romains a été d'intégrer de manière douce les populations indigènes que l'on nomme alors gallo-romains.

    La Normandie gallo-romaine couvre une période allant jusqu'au IVéme siècle après JC.  C'est à ce moment que Rome va s'effondrer, ne laissant subsister que l'Empire byzantin. Ceci est le fait des invasions barbares venues de l'est , Francs, Wisigoths, Ostrogoths, Vandales, eux-mêmes poussés par l'avancée d'Attila et des Huns.

    La Normandie est ensuite la proie des attaques des pirates saxons qui harcèlent les côtes. Poussons jusqu'aux IXème et Xème siècles. Les Vikings venus du Danemark et de Norvège poussent même jusqu'a Rouen en 841.

    Le roi carolingien, pour mettre fin à ces raids et ces pillages, donne un territoire au roi viking Rollon en 911, territoire axé sur la Basse-Seine. C'est la naissance de la Normandie qui fête en 2011 ses onze siècles !

    Voilà, je ne saurais trop vous conseiller la visite de musées !

    A bientôt !


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  • Kevin J. Anderson et Rebecca Moesta sont un couple à la ville et signent en commun la collection jeunesse (chez Pocket junior) Les jeunes chevaliers Jedi qui s'adresse à un public de jeunes adolescents. c'est un peu "le club des cinq" dans l'univers Star Wars et le jeune lecteur de 12 ans pourra s'identifier à Jacen et Jaina Solo du même âge.

    Cette série est dans la continuité de la relance éditoriale de l'univers de la Guerre des Etoiles opérée en 1991 avec L'Héritier de l'Empire de Timothy Zahn destinée à remettre la saga au goût du jour et à financer la nouvelle trilogie.

    L'action se déroule en l'an 23 après la Bataille de Yavin. Luke Skywalker a crée un praexum Jedi et ses neveux et sa nièce y font leur entrée. On est juste avant la série Le nouvel Ordre Jedi.

    Je vous parlerais ici des tomes 1 à 3 d'une série qui en compte 14 !

    Ces trois tomes servent surtout à caractériser les personnages : Jacen, Jaina, Tenel Ka, Lowbacca, Zekk, Tanith Kay, Brakiss.

    XY240.jpgLe tome 1, "Les enfants de la Force" montre l'apprentissage Jedi du petit groupe de héros. Lors d'une expédition dans la jungle de Yavin, ils mettent la main sur une épave de chasseur TIE datant de l'explosion de la première Etoile Noire. Ils le réparent et permettent malgré eux au pilote Qorl, embusqué depuis 20 ans et toujours endoctriné par l'Empire, de s'échapper.

    Dans le tome 2, "les cadets de l'Ombre", Jacen, Jaina et Lowbacca leur ami Wookiee et neveu de Chewbacca sont kidnappés alors qu'ils visitent la station des pécheurs de gemmes de Lando Calrissian. ils sont conduits à l'Académie de l'Ombre, le pendant obscur du praexum. On tente alors de les faire pencher du côté obscur. Le Second Impérium de Brakiss s'avère la nouvelle menace. Finalement nos héros parviennent à s'enfuir avec l'aide de leur oncle, Luke Skywalker. A noter une scène prophétique de Jacen se battant contre sa soeur du fait d'une tromperie et dissimulé sous un hologramme de Dark Vador, qui prfigure le Dark Caedus de la série L'Héritage de la Force (mais je doute que chez Lucasfilm, on ai prémédité l'intrigue sur une période aussi longue).

    Le tome 3, "Génération perdue" nous présente Zekk un gamin des bas-fonds de Coruscant, ami des jumeaux qui va se faire recruter par l'Acamdéie de l'Ombre.

    Je terminerais en disant que Kevin J. Anderson a beaucoup écrit sur Star Wars dans la période 1991 - 1999 : la trilogie L'Académie Jedi, Le Sabre Noir, la BD chez Dark Horse La guerre des Sith. Il a aussi dirigé les anthologies Tales from Mos Esley Cantina et Tales from Jabba's palace. Enfin, il a cosigné The Essential chronology (ces trois derniers ouvrages, les deux anthologies et le guide sont à ce jour inédites en VF)

    A bientôt !


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  • H. P. Lovecraft est né le 20 août 1890 à Providence, Rhodes Island, Nouvelle-Angleterre, Etats-Unis. Il est le fils de Winthrop Scott Lovecraft et de Sarah Susan (Phillips), tous deux d'origine anglaise.

    Son père est voyageur de commerce, s'absente régulièrement et néglige l'enfant. Trois ans après sa naissance, le père de Lovecraft entre en hopital psychiatrique et y meurt en 1898 atteint d'une forme de syphilis. La mère du futur écrivain se montre également névrosée et trop choyée par sa famille. Elle décide de mettre le jeune Howard à l'abri des tracas de la vie quotidienne.

    C'est donc dans un cadre restreint que le jeune Howard passe son enfance à Providence. Il se rend également à Auburndale, Massachusetts, chez la poétesse Louise Imogen Guiney, une proche amie de sa mère. Il découvre alors la nature qui éveille son sens fantastique.

    A deux ans, il apprend l'alphabet, à quatre ans, il lis couramment et à six ans il étudie les mythologies de l'antiquité et Lovecraft3.jpgse proclame agnostique et paien ! Il fait ses études à Hope High School mais se montre autodidacte. Il se montre très vite différent et se réfugie dans la bibliothèque de son grand -père et y découvre l'astronomie, la géographie et la chimie.

    Dès l'age de sept ans, Howard Phillips Lovecraft entreprends d'écrire des poèmes et quelques textes scientifiques. Ses héros se nomment Sherlock Holmes et Nick Carter. A treize ans, il fonde 'The Providence private eye agency", l'agence des détectives de Providence et écrit, à la même époque ses premières histoires fantastiques : "The beast in the Cave" qui seront éditées en 1918.

    Lovecraft s'occupe ensuite d'un fanzine "The Rhode Island Journal of Astronomy". A seize ans, il publie tous les mois dans le "Tribune" un article sur les phénomènes astronomiques. Sa santé fragile ne lui permet pas d'entrer à l'Université.

    En 1914, il adhère à l'"United Amateur Press Association" et y rencontre amis et correspondants. En 1916, "The United Amateur" publie son histoire "The Alchimist", écrite huit ans plus tôt. La même année, "The beast" parait dans "The Vaggrant" le magazine de W.P. Cook. A ce moment, Lovecraft se met vraiment à écrire des contes fantastiques.

    En 1919, sa mère intègre le "Butler Hospital" pour de graves troubles psychiatriques aussi liés à la syphilis. Elle meurt en mai 1921.

    L'oeuvre continue. "Dagon" parait dans le numéro d'octobre 1923 du magazine "Weird Tales" dont il devient à partir de 1924 un collaborateur régulier tout en travaillant pour "Astounding Stories" et "Amazing Stories". Parallèlement, il révise les textes d'autres personnes tel le prestidigitateur Houdini.

    En 1923, il entreprend son premier voyage à New-York où se tiennent les réunions du Kalem Club, un des premiers cercles de fans du fantastique. Howard rencontre ensuite Sonia Greene une femme d'affaire de l'United Amateur Press Association et "corrige" deux de ses écrits. Il l'épouse en mars 1924 mais ils divorcent deux ans plus tard à cause de tempéraments trop opposés.

    Suite à cet échec sentimental et à son aversion pour New-York, Lovecraft regagne Providence dont il ne sortira plus et se consacre exclusivement à ses écrits. il travaille la nuit et dors le jour. Sa santé s'aggrave peu à peu. il décède le 15 mars 1937 d'un cancer de l'intestin compliqué d'une maladie de Bright.

    J'aurais l'occasion de faire des billets sur les continuateurs de Lovecraft, sur ses écrits et sur le jeu de rôles "L'Appel de Cthulhu".

    A bientôt !

    Sources :

    Graal - Le mensuel des Jeux de l'Imaginaire -Hors-série N°2 -Lovecraft (Premier semestre 1989)

    L'Appel de Cthulhu - Le jeu de rôles - Edition commémorative du 30ème anniversaire -Editions Sans-Détour

    Howard Phillips Lovecraft -Oeuvres Tome I - coll. "Bouquins"  - Robert Laffont


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  • Le règne de Louis XIV fut un des plus longs de la Monarchie Française. Le souverain commence réellement à assumer le pouvoir en 1661 et le conservera jusqu'en 1715 qui correspond bien évidemment à la date de sa mort.

    Les images d'Epinal concernant ce règne, concernant le Grand Siècle, période dite de l'"absolutisme" sont bien connues. On pense d'abord à Versailles et ses fastes, aux courtisans assistant à la toilette du Roy, aux fêtes somptueuses auxquelles participaient Molière et Lully. Mais le règne a un côté sombre. En effet, cette période est parcourue de guerres dans lesquelles le souverain va engager le royaume de France.

    Si à Versailles, le luxe règne. Dans les campagnes, en revanche, on connait des famines dûes à de mauvaises récoltes elle-même dûes au fait que de la Renaissance au milieu du XIXème siècle, l'Europe traverse un "petit âge glaciaire".

    Par ailleurs, les conflits vont vider les caisses du royaume. Pour les remplir, il y a les impôts : la taille royale notamment, des taxes collectées par les fermiers généraux qui achetaient leurs charges. Des titres de la noblesse de robes sont mis en vente et font ce que les nobles d'épée appellent la "planche à vilains". Guerre-de-Louis-XIV.png

    Mais revenons aux guerres ! "J'ai trop aimé la guerre" disait Louis XIV à la fin de son règne. il y en eut quatre, successivement. Dans cette première partie, je ne vous parlerais que des deux premiers conflits : guerre de Dévolution et guerre de Hollande

    Certes la France était déja engagée dans des conflits contre les Habsbourg d'Autriche et d'Espagne depuis 1635. Le jeune Condé remporte une victoire le 19 mai 1643, à Rocroi contre l'Espagne. Turenne et lui remportent des succès jusqu'au 24 octobre 1648, date où est signée la paix de Westphalie qui met fin à la guerre de Trente Ans en Allemagne. Mais l'Espagne ne s'avoue pas vaincue et la Fronde va brouiller les cartes.

    La guerre de Dévolution  a lieu de 1667 à 1668 et a pour origine une question de succession (c'est pratiquement toujours le cas). Philippe IV, le roi d'Espagne meurt en septembre 1665 et laisse pour seul héritier un enfant chétif de 5 ans, Charles II, dont on attend la mort imminente. La couronne d'Espagne risque dans ce cas de tomber entre les mains des Habsbourg d'Autriche en excluant Marie-Thérèse (l'épouse de Louis XIV). C'est inacceptable pour le roi de France ! En mai 1667, il rappelle les droits de sa femme par un traité et les troupes françaises entrent en campagne. Ce sera une promenade militaire, les villes tombant les unes après les autres, notamment Lille qui tombe le 28 août.

    Parallèlement, un traité secret est signé le 19 janvier 1668 entre la France et l'Autriche sur le partage de l'héritage espagnol.

    Cependant, les succès français ont inquiété une bonne partie de l'Europe et Anglais, Hollandais et la Suède se joignent dans la Triple Alliance. Le traité d'Aix-La-Chapelle est signé le 4 mai 1668, Louis XIV ayant préféré la modération alors qu'il aurait pu facilement s'emparer de l'ensemble des Pays-Bas espagnols. Rappelons au passage que la population française est à cette époque la plus nombreuse d'Europe (avec la Russie) ce qui explique en partie la supériorité (en nombre) de ses armées.

    Plus tard, Louis XIV ne va pas vouloir en rester là. Ce sera le second conflit : la guerre de Hollande. Il y aurait plusieurs raisons à la conquête de la Hollande. Selon certains historiens, ce serait pour en faire un relais dans le mercantilisme à la française, pour d'autres pour mater les foyers qui emettent des écrits contre l'absolutisme...

    La guerre est déclenchée au printemps 1672. Par des manoeuvres diplomatiques, les Français ont auparavant dissous la Triple Alliance et l'attaque se fait avec l'aide maritime des Anglais contre les Hollandais, tandis que les armées de Louis XIV mènent la campagne par terre. Des écluses sont ouvertes, des places sont inondées pour ralentir l'ennemi (tactiques aussi appliquées durant les conflits du XXème siècle).

    Dès le prise de Maastricht, les Hollandais proposent à Louis XIV de garder toutes les places conquises ainsi qu'une forte indemnité de guerre. Mais le roi qui veut une victoire totale décline l'offre.

    Mal lui en prend car les choses sont moins favorables pour la France par la suite. Guillaume d'Orange résiste, L'armée française doit se replier et la guerre devient européenne. La guerre durera jusqu'en 1678 - 1679 et aboutit aux traités de Nimègues. C'est l'Espagne qui en fera les frais. Durant cette guerre, Turenne est tué par un boulet et Condé prend sa retraite.

    Durant la paix qui suit, Louis XIV demande à Vauban de lancer un vaste programme de fortifications. La trêve de Ratisbonne est signée le 15 août 1684 après plusieurs annexions de territoires par la France.

    La Révocation de l'Edit de Nantes en 1685 et la création de la Ligue d'Augsbourg en 1686, coalition des principaux ennemis de la France ravivent les tensions.

    De fait, la fin du règne de Louis XIV sera moins flamboyante que son commencement, tant au niveau de la cour qu'au niveau européen.

    Mais je vous parlerais des deux derniers conflits : guerre de la Ligue d'Augsbourg et Guerre de Succession d'Espagne dans un prochain billet !

    A bientôt !


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  • Dans la rubrique "Quelques lectures de délassement", j'ai l'habitude de présenter des objets culturels relevant de la parallitérature, de la littérature populaire ou encore de la littérature de gare ! C'est aussi l'occasion de faire à chaque fois un billet ne traitant pas d'un mais de plusieurs ouvrages. Cette fois-ci je vais vous parler de Bande-dessinée et de trois tomes débutant autant de séries à savoir les tomes 1 de W.E.S.T., de La guerre des Sambre et de Marlysa !

    Je me réserve la possibilité de faire des billets individuels sur chacune de ces trois séries plus tard lorsque j'aurais lu les séries complètes, bien entendu !

    west_1024.jpgCommençons par La Chute de Babylone, le tome 1 de W.E.S.T. !

    Cette série est un habile mélange de western, de récit policier (de type enquête donc) et d'incursion dans la paranormal. C'est une oeuvre scénarisée par Xavier Dorison et Fabien Nury et dessinée et colorisée par Christain Rossi. La série complète s'organise en trois "cycles" de deux albums chacun !

    La W.E.S.T. c'est l'acronyme de la Weird Enforcemnt Special Team, une équipe d’enquêteurs du paranormal au méthodes efficaces et musclées. Ils sont menés par Morton Chapel, expert en sciences occultes qui a vécu un drame familial en rapport avec le surnaturel. C'est un homme déterminé et incorruptible. A ses côtés, on trouve le duo composé par Joey Bishop, tireur d'élite aux tendances sociopathes et Bart Rumble, homme de coeur et de cerveau mais dont on remarque d'abord le physique d'armoire à glace. enfin, il y a Angel Salvaje, un indien catholique qui pratique des rites d'exorcisme. A la fin du tome 2, Kathryn Lennox, psychanalyste formée par Freud se joindra à l'équipe.

    Le premier cycle met en avant les agissements d'un club de gentlemen, club très spécial car ses membres sont plus ou moins sous l'emprise d'un puissant sorcier (dont je tairais ici l'identité mais sdachez que c'est une figure du monde occulte qui a réellement existée) et qui les pousse à commettre des actes délictueux. Le but final étant de s'emparer du pouvoir. La famille Lennox va se retrouver impliquée dans ces complots.

    Une très bonne BD mais dont le flux narratif est parfois difficile à suivre et demande un effort de concentration à la lecture. Les cases s'enchainent sans forcément de rapport entre elles. En réalité, on saute d'une intrigue à l'autre, ce qui complexifie l'histoire d'autant ! Mais ne vous laissez pas rebuter par ce détail !

    Poursuivons ce long billet avec une seconde BD, à savoir La guerre des Sambre, qui est en réalité une préquelle à la saga familiale Sambre (que je n'ai pas lue). La série est de Yslaire avec différents artistes au dessin et dans le cas du cycle "Premier degré d'ascendance", c'est Marc-Antoie Bodin qui livre là un superbe travail plein de charme.

    Le tome qui nous intéresse se nomme "L'Eternité de Saintange". Quelques explications ! Le chanoine de Saintange est un jésuite exilé en Autriche (nous sommes sous le règne de Louis XV, à l'automne 1768) qui prétend être aussi vieux que les pyramides grâce à un filtre magique. C'est un personnage secondaire de l'intrigue mais qui prophétise dans ce tome à l’héroïne la jeune Charlotte un destin tragique et des amours qui le seront toute autant.

    Charlotte est la fille de la Comtesse de Jeanne-Sophie de Sambre, elle même fille du comte Augustin de Sambre, vieux libertin cruel. La Comtesse est parvenu à installer Charlotte dans l'entourage de la cour d'Autriche et à en faire l'amie personnelle de la jeune Marie-Antoinette (la future reine de France).Elle vise également pour elle un mariage avec un noble. Mais tout ceci est remis en question par l'apparition du jeune Werner von Gotha, orphelin souffreteux mais plein de mystère et doué pour la construction d'automates très sophistiqués. Le tome 1 se termine alors que Charlotte est consignée dans sa chambre.

    On sait toutefois que leur union aura lieu mais leur lignée fera perdurer la malédiction qui semble frapper les Sambre.

    Voila une saga pleine de romantisme et d'une justesse historique que je ne peux que vous recommander !

    Terminons enfin avec "Le Masque", le tome 1 de Marlysa. Cette fois-ci, nous sommes dans la plus pure héroic-fantasy exlibrismarlyblogdt3.jpgdans la tradition de Tolkien : une héroïne élue qui doit entreprendre une quête dans un royaume lointain et maléfique pour réaliser une prophétie et détruire un seigneur des ténèbres qui veut régner sur le monde. La nouveauté est dans le fait que l’héroïne porte un masque en permanence pour dissimuler une marque de naissance qui semble compromettante mais dont on ne sait rien à ce stade !

    Le scénario est signé Jean-Charles Gaudin et le dessin de Jean-Pierre Danard. Concernant le dessin, justement, on est entre Walt Disney et Astérix avec une ressemblance avec L'Epée de cristal de Crisse. Au final, c'est une BD charmante, qui m'a laissé une meilleure impression à la seconde lecture, mais qui m'a moins convaincu que les deux séries mentionnées plus haut. Le genre fantasy a été tellement défrichée qu'il est difficile de faire du neuf mais attendons de lire la suite et laissons leur chance aux artistes. Cette histoire de masque est fort intrigante !

    Evidemment, le scénariste, comme dans tous récit de ce genre, compose un monde clés en mains avec ses races, ses villes, ses animaux etc..

    A lire si le coeur vous en dit !

    Voila, cette longue chronique est (enfin) terminée !

    A bientôt !


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  • On connait Didier Daeninckx comme un écrivain engagé, militant communiste. J'ai déja eu l'occasion de parler de lui sur biblio-drizzt.

    Dans Play-back, il dénonçait les travers du monde du show-biz, prêt à briser les gens pour faire de l'argent (regardez la télé-réalité pour vous en convaincre et ses candidats jetables !)

    Dans Cannibale, l'écrivain décrivait, non sans un certain humour salvateur, les tribulations de canaques déracinés et exportés à Paris comme des marchandises pour l'exposition coloniale, stigmatisés et rabaissés. On était en présence d'un plaidoyer contre le racisme et le colonialisme.

    Dans Galadio, Daeninckx met en avant le personnage du jeune Ulrich, né des amours furtifs d'un père tirailleur sénégalais  et d'une mère ouvrière allemande. L'intrigue se développe sur 150 pages dans un contexte de montée du nazisme puis de guerre mondiale.

    Métis, Ulrich se retrouve vite stigmatisé, comme tâche à la "pureté de la race". C'est toute la cruauté et la stupidité des SA et des SS qui est décrite. On assiste à une escalade dans l'horreur et la cruauté : d'abord les SA raflent les animaux familiers des indésirables (juifs, homosexuels, communistes) pour les abattre puis on connait la suite, ce sera les camps, les déportations, la Shoah (Dachau et Auschwitz sont évoqués à la fin du roman).

    Évidemment, aujourd'hui, nous savons ce qui s'est passé : six millions de juifs exterminés. Certes, à l'époque, on soupçonnait ce qui se déroulait (voir le roman-témoignage polémique Jan Karski) mais Ulrich assiste incrédule à la progression des évènements. Il présent bien un danger pour son intégrité physique et moral lorsqu'on le convoque à l’hôpital de Cologne.

    Ce livre nous montre aussi des actes de résistance modestes : la famille juive qui cache Ulrich dans son grenier, l'infirmière amie de sa mère qui fait croire qu'il a été stérilisé alors qu'il n'en est rien. Dans le noir, il subsiste une lueur d'espoir !

    Ulrich va être "sauvé" (si toutefois, on peut utiliser ce terme, du moins, il échappe à la mort mais pas à l'avilissement) par un cinéaste allemand du régime nazi qui l'engage comme figurant dans des films de propagande à Babelsberg. On voit là tout le mensonge de cette propagande présentant le Noir comme la perversion de la race aryenne et les métis comme le résultat de viols (alors que dans le cas d'Ulrich et de tous les personnages métis du roman, il n'en est rien !).Ce mensonge va s'opposer à la vérité de l'Afrique plus loin dans le livre.

    On peut ici établir un parallèle dans la démonstration avec les attractions canaques de l'exposition coloniale de Cannibale.

    Ulrich, dans le dernier tiers du roman, va partir en Afrique pour un tournage. Il décide d'y rester et de rechercher son père. A cette occasion, l'auteur nous gratifie de superbes descriptions de ces terres, pleines de poésie et de vocabulaire exotique.  

    Le jeune garçon ne retrouvera pas son père car celui-ci n'est jamais revenu au Sénégal (dans quelles conditions, je vous laisse le découvrir) mais il fait la connaissance de son oncle.

    Finalement, suivant les traces de son père, il s'engage dans l'armée française et va libérer l'Europe. La boucle est en quelque sorte bouclée et une page d'Histoire se tourne !

    Voila pour ce compte-rendu d'un livre qui fait réfléchir tout en réservant de beaux moments d'émotion !

    A bientôt !


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  • La période que nous allons aborder maintenant est délimitée entre 1872 et 1877. C'est le début de la publication du cycle des Rougon-Macquart.

    A cette période, Zola poursuit ses chroniques parlementaires tout en se consacrant à son oeuvre littéraire. Il quitte La Cloche à la fin de 1872 mais poursuit sa collaboration régulière au Sémaphore de Marseille jusqu'en février 1877 où il s’intéresse surtout à l'actualité parisienne. Mais, il commet dans Le Corsaire un article très polémique contre la majorité monarchique qui lui interdit la presse parisienne jusqu'en 1876.

    Côté amitiés, Zola se rapproche de Flaubert, Daudet, Tourgueniev. L'éditeur George Charpentier réedite La Curée et La Fortune des Rougon et prend le relais de Lacroix avec un versement mensuel de cinq-cents francs.fr--Arbre-genealogique-des-Rougon-Macquart--Les-Ro.jpg

    En 1873, Mac-Mahon évince Thiers tandis que parait Le Ventre de Paris. Emile Zola tente, en juillet 1873, sa chance au théâtre avec Thérèse Raquin et en 1874 avec Les Héritiers Rabourdin.  Ce sont des échecs !

    En 1874, Zola publie La Conquête de Plassans et les Nouveaux contes à Ninon. La famille Zola va habiter au 21, rue Saint-Georges tandis que l'écrivain noue de nouvelles amitiés, par le biais de Manet (Zola suit avec sympathies les expositions impressionnistes) avec Mallarmé et par le biais de Flaubert avec Maupassant. La Faute de l'abbé Mouret lui vaut la visite admirative de Huysmans, de Céard et de Hennique.

    Zola rencontre enfin le succès et les rentrées d'argent sont assurées : Charpentier lui verse désormais des droits proportionnels aux ventes ce qui permet à la famille Zola de prendre des vacances à la mer, à Saint-Aubin, en Normandie.

    Zola collabore à une revue mensuelle de Saint-Petersbourg, Le Messager de l'Europe tandis que Son Excellence Eugène Rougon parait en 1876. L'Assommoir est publié en feuilleton à partir d'avril 1876 dans Le Bien public, journal républicain, qui lui offre aussi une revue dramatique et littéraire hebdomadaire. Mais L'Assommoir provoque un scandale et sa publication s'achève dans une revue, La République des Lettres. Le roman, en 1977, fait de Zola l'auteur le plus lu et le plus discuté de Paris. Zola "théorisé" alors le naturalisme (insistant sur l'aspect observation scientifique) et éreinte les pièces de boulevard à la mode. Les Zola mènent dès lors un bon train de vie, déménagent à nouveau (en avril 1877, au 23 rue de Boulogne) et passent six mois à l'Estaque, près de Marseille.

    En octobre 1877, les républicains remportent les élections législatives après la dissolution par Mac-Mahon. La république parlementaire trouve enfin des bases solides, de même la fortune privée et littéraire de Zola. C'est aussi l’émergence d'une nouvelle bourgeoisie.


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  • Le présent billet a pour objectif de faire le lien entre les précédentes considérations sur les Présocratiques, Socrate, Platon, Aristote, Epicure... bref le panorama de la philosophie que j'ai entamé sur ce blog ( et qui s'étendra sur la durée) et un exposé réalisé dans le cadre de mes études et disponible sur inlibroveritas, sur "Mythologie et littérature" chez Michel Tournier.

    Je m'appuie pour le rédiger sur le brillant ouvrage du regretté Lucien Jerphagnon : Histoire de la pensée - D'Homère à Jeanne d'Arc et sur le chapitre "du mythe au discours rationnel".

    L'Age du Mythe est une appelation après-coup ou le réel commence à se mettre en place. L'Homme préhistorique a pour préoccupation principale sa survie qu'il assure au moyen de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Une avancée majeure s'opère avec la découverte de l'agriculture et de l'élevage.

    Dès lors, l'homme, jusqu'alors nomade (car il suivait les migrations du gibier) se sédentarise. Il va inventer la poterie, les mathématiques et l'écriture.

    Avec l'écriture, la civilisation naissante a alors la possibilité de consigner des mythes (mais en réalité l'écriture chez les Sumériens et les Egyptiens sert d'abord à consigner les récoltes et les impôts). C'est ainsi que l'Epopée de Gilgamesh et les mythes homériens, d'abord oraux, sont parvenus jusqu'à nous (en réalité leur mise par écrit eut lieu des siècles après les évènements d'origines).

    Mais revenons aux hommes préhistoriques, du paléolithique à l'age de fer, alors que les communautés ne sont encore que de petits villages. A cette époque, le naturel et le surnaturel se mélangent. On inaugure les premiers rites religieux et les premières sépultures (pour éviter que les cadavres ne soient dévorés par les charognards - et viennent hanter les vivants ?).

    L'Homme prend conscience de sa finitude (il peut mourir) et s'interroge sur ses origines (je vous renvoie aussi au billet " l'au-dela dans les lettres grecques et latines", toujours d'après un article de Jerphagnon). Les mythes renvoient à l'Origine du Monde - Que l'on pense à la Théogonie  du grec Hésiode. il se pourrait que les peintures de Lascaux n'aient pas seulement qu'une valeur esthétique mais renvoient aussi à des questionnements ou à des rites shamaniques (mais ignorant le mode de pensée de nos lointains ancêtres, on n'en sait rien en réalité !). Les Mythes renvoient au "commencement". Penser bien sûr aussi aux textes religieux, à la Bible !

    Les mythes ont une autre fonction : ils permettent de penser l'Homme dans la collectivité. Les mythes sont des réalités pour ceux qui y croient. ils ont un pouvoir structurant sur la communauté. Les veillées, les récits oralisés se transmettent de générations en générations avec peut-être de nouvelles variantes selon les lieux et les temps. Claude Levi-Strauss a introduit la notion de mythèmes, qui sont des sortes d'unités, de motifs de base dans les mythes qui se combinent pour créer ces histoires.

    Le mythe est aussi intériorisation des contraintes. Il fait un peu office de "loi" : les prescriptions et les interdits.

    Mais bientôt, l'Homme va commencer à percevoir des lois dans la Nature (qu'il expliquait jusqu'alors par le mythe), des causes, des effets, des fins (il ne va plus attribuer les phénomènes naturels forcément aux dieux). Un autre équipement intellectuel vient avec le temps ! Ce n'est pas encore l'émancipation d'avec les dieux mais une philosophie naissante.

    La philosophie, avec le temps, prendra le pas sur les mythes. Qu'on ne s'y trompe pas : les mythes ne sont pas des fictions à l'origine mais ils le sont devenus. On peut dire aujourd'hui que "le mythe, c'est l'imagination à l'oeuvre dans sa fonction adaptative, créatrice dans un but pratique d'une projection collective de l'humain." Ceci afin de ne pas vivre dans l'incohérence. Simplement, avec les siècles, des méthodes plus puissantes de connaissance sont venues remplacer les mythes : l'Homme va faire usage de sa raison. Aux mythes succédera la philosophie (en concurrence avec la religion) puis bien plus tard la science fera son apparition. Mais l'Homme parviendra-t-il un jour à obtenir toutes les réponses, on peut se le demander ! Ce n'est pas le but de la philosophie et la science soulève également plus de questions qu'elle n'en résoud !

    Sur ces réflexions profondes, je vous dis à bientôt !


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  • Intéressons-nous maintenant à une BD que publie le label Fusion Comics, un spin-off de la série Buffy contre les vampires, à savoir "Chroniques des Tueuses de vampires" (qui devrait comprendre deux tomes et pour nous faire patienter en attendant la saison 9 en BD).

    On le sait, "à chaque génération, il y a une Elue". On connait Buffy, on connait Faith...Il y a aussi eu Kendra, l'armée de Buffy.jpgTueuses potentielles des saison 7 et 8, sans oublier Fray la Tueuse du Futur.

    Mais la série télé nous a montré d'autres Tueuses de manière plus anecdotique : la Première Tueuse (dès le dernier épisode onirique de la saison 4), la Tueuse chinoise (tuée par Spike durant la révolte des Boxers) et Nikki la Tueuse new-yorkaise des années 1970, mère du proviseur Wood (elle aussi occie par Spike).

    Ce recueil de court-récits mis en BD nous en montre d'autres. On retrouve bien sûr Buffy, Fray, Nikki ou la Première Tueuse mais aussi une Elue du Moyen-Age (qui finit sur le bucher), une autre de la révolution française, celle-ci  du début du XIXème siècle (habillée  gentilhomme), une quatrième nous fait assister à la naissance de Sunnydale (et on retrouve à cette occasion Richard Wilkins de la saison 3), deux Tueuses durant la Seconde Guerre Mondiale, l'une embrigadée dans le Reich, l'autre aux USA et enfin un récit post saison 8 où l'existence des vampires a été révélée au monde.

    Ce billet ne serait pas complet si je ne citait pas les artistes contributeurs : il y a Joss Whedon évidemment mais aussi (reprenons le quatrième de couverture !) Leinil Yu (Secret Invasion chez Marvel), Tim Sale (Spider-Man : Bleu, Hulk : Gris), P. Craig Russell (Sandman), Sean Phillips (Criminal) et Gene Colin (Daredevil). On pourra aussi ajouter Amber Benson, créditée comme scénariste de l'histoire se déroulant durant la révolution française. Si vous êtes fan de la série télé, vous la connaissez comme l'actrice ayant endossée le rôle de Tara (elle avait déja signé le récit Willow et Tara, toujours en comics chez Dark Horse, l'éditeur de la VO).

    A noter qu'il existe une anthologie de comics pendante à celle-ci : Tales of the vampires, non traduite pour l'instant mais cela ne saurait tarder !

    Bonne lecture ! Prochainement, j'aurais l'occasion de vous parler de Buffy Saison 7 et d'Angel Saison 4.

    A bientôt !


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  • On retiendra de Pierre Desproges l'image d'un comique à l'humour caustique, cinglant et souvent absurde. Décédé dans les années 1980 des suites d'un cancer, il allait même jusqu'à se moquer de cette maladie.

    "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui." : il me semble que cette citation est de lui. Quoiqu'il en soit l'adage est bien véridique.

    Certes parfois l'humour de Desproges n'est pas des plus fins : blagues misogynes, rires sur les juifs, les arabes, les noirs, les handicapés mentaux. Il faut cependant comprendre ces traits d'esprits comme des pics au second voire au troisième degré et par un retournement de situation Desproges dénonce en fait la misogynie, le racisme et revendique la tolérance.

    Le Dictionnaire superflu est un peu le pendant au Manuel de savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis, une entreprise de démolition. C'est un dictionnaire qui comporte 26 entrées de noms communs allant de "alunissage" à "Zeugma" en passant par "kamikaze","'oeil" ou "rouquin" et 26 noms propres comme "De Gaulle", "Eluard" ou "Morituri".

    Anticonformiste, Desproges était un comique sans concession et le Dictionnaire revèle également une grande érudition de sa part.

    A bientôt !


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  • Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler de bande dessinée, pour ce 250ème billet (en un peu plus de trois ans !).

    Une série mérite de retenir votre attention, c'est Spyder, de Sébastien Latour. Différents dessinateurs se relaient sur chaque tome de cette oeuvre, ce qui explique que pas moins de quatre volumes (constituant la saison 1) soient parus rien qu'en 2011 ! Spyder est paru chez Delcourt dans la collection Série B initiée par Fred Blanchard.

    9782756019550L'action de ces récits qui tendent du registre de l'espionnage (avec une touche de SF et de cyberpunk en arrière fond) se déroule à Hong-Kong en 2019. Il y a sept ans, un énorme vaisseau alien, au sujet duquel on ignore toujours tout, est venu se placer au dessus de la ville et occulter la lumière du soleil. De plus, vingt-quatre anneaux de téléportation sont apparus, chacun menant à un créneau horaire dans le monde.

    Le héros se nomme Jonah Boo, alias Spyder, Maori de naissance et Chinois d'adoption. Son père est en fuite avec des secrets militaires. Lui, s'est engagé dans les services secrets de la ville, l'unité d'élite du HK3 dirigée par Wong Lau. Le tome 1 nous présente longuement les différents agents du service :  Meilin, la soeur de Jonah, Dollface le hacker,  Jing Chao la nettoyeuse et d'autres. Le tome 2 fait intervenir d'autres agents principalement une paire de jumelles sexy et mortelles !

    Sébastien Latour est le scénariste d'une autre série que j'ai eu l'occasion de lire, Wisher, qui (ra)conte la quête du dernier des djinns dans une Londres moderne.

    Du côté des dessinateurs de Spyder, le tome 1 "Ombres chinoises" est signé Mr Fab et le tome  2 "Dragon celeste" est du au travail de Alif Khaled et Jérome Lhotelier. Le style de ces différents artistes forme un ensemble homogène et sert bien l'action trépidante de ces histoires.

    "Ombres chinoises" confronte Spyder et son équipe à des équipes française et états-unienne pour récupérer le coeur du président de la république française dérobé par un agent renégat de la DGSE lors d'une transplantation cardiaque sur le dirigeant. L'agent en question soupçonne en effet la CIA d'avoir introduit une toxine dans l'organe vital pour avoir un moyen de pression sur l'homme d'état.

    "Dragon céleste" met en avant des complots de l'armée chinoise autour  de la technologie alien. Un officier de sous-marin s'est suicidé et met en circulation un enregistrement posthume qui montre que l'avion d'Oceanic qu'il a abattu n'a pas été détourné par des terroristes mais par des militaires chinois renégats. Un homme politique hong-kongais va vouloir mettre la main sur ce document et va avoir l'appui de Jonah Boo. Mais évidemment les militaires ne l'entendent pas de cette oreille.

    Dans ces deux premiers tomes, le vaisseau alien n'a qu'un rôle très secondaire, comme élément de background. Mais nul doute que Sébastien Latour a planifié son intrigue sur plusieurs saisons à l'instar d'une série télé moderne.

    Le tome 3 est d'ores et déja paru et le tome 4 le sera très bientôt.

    Bonne découverte et à bientôt !


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  • Quelques mots sur Maylis de Kerangal en guise d'ouverture de ce billet !

    L'auteure de Naissance d'un pont est née en 1967 et a passé son enfance au Havre. Au cours de son existence, elle a notamment séjourné au Colorado, étudié à l'EHESS et travaillé dans le secteur de l'édition jeunesse et chez les guides Gallimard. Je ne m'étend pas davantage et mon petit doigt me dit que j'aurais l'occasion de faire d'autres billets sur cette écrivaine dans l'avenir.

    Naissance d'un pont  a remporté le Prix Médicis 2010 à l'unanimité et au premier tour et a également été sélectionné pour les Prix Goncourt, Fémina et Flore. A vrai dire, ces récompenses sont méritées.pont-normandie.jpg

    Je serais tenté de comparer ce roman foisonnant et polyphonique à une épopée moderne, moderne car emprunt de modernisme et d'urbanisme, épopée car racontant la lutte des hommes emmenés dans une action collective pour bâtir un pont aux abords de la ville de Coca, à l'ouest des États-Unis, dans une Californie imaginaire.

    Ce roman a aussi le caractère encyclopédique propre aux épopées, c'est une sorte de microcosme, de représentation en miniature du monde de notre époque, où l'on découvre les destins des nombreux artisans du pont : Le Boa, maire de Coca (gagné par la folie de Dubai), Diderot, Summer Diamantis, Sanche Alphonse Cameron, Katherine Thoreau, Soren Cry, Jacob, Verlaine, Duane Fisher et Buddy Loo...

    Le style de Maylis de Kerangal est nerveux, le vocabulaire se distingue par une grande richesse.

    Bref, je ne veux rien dévoiler ici de ce "roman-fleuve à l'américaine" comme l'indique le quatrième de couverture. Le chantier rencontrera des obstacles car c'est le propre d'une lutte de rencontrer des oppositions.

    Une lecture recommandable !

    A bientôt !


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