• Continuons la présentation des dix-huit femmes du recueil de textes, Les insoumises  de Jean Haechler avec cette fois comme femme d'exceptions, nous avons Marguerite-Julienne Le Pastour, bourreau de son état;  la scientifique déconsidérée Nicole-Reine Lepaute et la mathématicienne autodidacte Sophie Germain !

    Commençons si vous le voulez bien par Marguerite-Julienne Le Pastour. Une des solutions pour en femme de s'élever socialement dans les anciens temps était de se travestir en homme et c'est ce que fit la demoiselle ! De cette façon, elle s'engagea dans plusieurs armées, pour la France et contre les Autrichiens (elle est née en 1718 - on ignore la date de sa mort car on perdit sa trace ! - donc elle était engagée dans la Guerre de Trente ans !). Elle devait déserter plusieurs fois risquant de lourdes peines !

    Marguerite-Julienne, qui a pris le nom de Henri, toujours travestie en homme, très ambitieuse, va alors briguer la charge de "exécuteur des hautes oeuvres", c'est à dire bourreau, un métier très prisé, prestigieux même sous l'Ancien Régime qui demande un savoir-faire dans l'administration du trépas et un total manque de pitié ! Cette charge est alors exercé par des familles de bourreaux. "Henri" va d'abord seconder des bourreaux, passant par Montpellier puis, sur lettres de recommandations, et toujours sous l'identité d'un homme, exercer la charge de bourreau dans la ville de Lyon, devenant "Monsieur de Lyon". En chemin, elle  ramassé une jeune servante qu'elle fait passer pour son épouse et qui ignore tout de la supercherie !

    Mais cette jeune servante finit par la trahir et la condition de femme de Monsieur Henri est dévoilé ! On hésite alors entre "laisser couler" et une peine exemplaire ! Un certain Noël Roche, laquais du magistrat instructeur, M. de Rochebaron, tombe amoureux de Henri devenue Henriette. C'est ce qui va sauver la mise à Marguerite-Julienne Le Pastour ! Elle devra reconnaitre qu'elle est une femme en devenant Madame Henriette Roche puis révélant enfin son identité Marguerite-Julienne Roche ! Le magistrat instructeur très mal à l'aise dans cette affaire découvrira que l'accusée prenait un plaisir particulier à torturer surtout les femmes dans sa tâche de bourreau (car c'est aussi une des fonctions du métier que de soumettre à la Question, à la torture !). Peut-être Noël Roche avait-il quelques pulsions sadiques !? Le couple se marie, elle a une petite fille et on n'entends plus jamais parlé d'elle !

    En ce qui concerne les femmes scientifiques, beaucoup, qui ont fait d'importantes découvertes dans divers domaines, se sont fait spolier leur mérite lorsqu'elles travaillaient en couple avec un mari savant ! Molière a donné par ailleurs une image très négative des "Femmes savantes".

    Nicole-Reine Lepaute était une mathématicienne, physicienne et touchait à l'ingénierie. Son mari était Jean-André Lepaute, un escroc notoire, qui "faisait des recherches dans le domaine de l'horlogerie", mais qui aimait surtout s'attribuer les découvertes des autres et avait ainsi volé à un certain Pierre-Augustin Caron son système d'échappement pour montres plates ! Mal lui en pris car le jeune Caron fut plus tard connu sous le nom de Beaumarchais et il en couta à Jean-André Lepaute !

    Mais Nicole-Reine fut aussi trompée par le savant nommé Alexis Clairaut, génie des mathématiques, très précoce. Ce mathématicien et Madame Lepaute firent ensemble des calculs très fastidieux et très pointus pour déterminer le moment du passage de la Comète de Halley. Clairaut publia ensuite sa Théorie du mouvement des comètes sans mentionner les contributions de sa camarade afin de ne pas déplaire à sa maîtresse Mlle Goulier, une femme jalouse de nature.

    Mais grâce à un troisième homme, honnête celui-ci, Jérôme Lefrançois de Lalande, jeune astronome, responsable de l'Observatoire astronomique du Palais du Luxembourg, les torts seront partiellement réparés car cet homme fera connaître les mérites scientifiques de Madame Lepaute et collaborera par la suite avec elle, ébloui par elle, notamment dans la rédaction de calendriers avec les positions des astres pour les marins et des Ephémérides. Notre brillante savante sera élu membre associé de l'Académie de Béziers.

    A la fin de sa vie, Madame Lepaute veillera sur son mari, dérangé de la tête et devenu délirant et s'éteindra quelques mois avant lui en 1788.

    Les insoumises - Jean Haechler (4ème partie)Venons en à Sophie Germain pour terminer cet article ! Mais là je vais être plus bref car ai commencé une série d'articles sur les mathématiciens (en commençant par le génial Gauss - avec qui Sophie Germain correspondit !) et donc ferais un article plus détaillé et plus spécifique sur cette autodidacte des maths !

    Sophie Germain est connue comme mathématicienne mais fut aussi physicienne et plus encore philosophe en réalité ! Elle se forme très tôt aux Maths, dès l'âge de douze ans, en passant ses jours et ses nuits à lire des ouvrages de plus en plus pointus de cette discipline. L'entrée à Polytechnique, nouvellement fondée, étant interdite aux femmes, elle n'a d'autres choix que se former elle-même allant jusqu'à apprendre le latin pour lire Newton.

    Notre jeune femme pleine de volonté et doté d'un esprit brillant entre en correspondance avec Joseph-Louis Lagrange, prof à Polytechnique et "l'un des géomètres les plus illustre des temps moderne". Elle lui propose des résultats et des analyses mathématiques mais use pour cela d'un stratagème et signe sa correspondance du nom de "Monsieur Le Blanc" ! Lagrange est ébloui par son excellence dans la discipline et plus encore lorsque la vérité comme quoi elle est une femme est révélée !

    Sophie Germain participera ensuite à des concours mathématiques, s'y reprenant à plusieurs fois (car sa méthode d'analyse a les défauts des autodidactes) mais finira par décrocher les prix ! Un des problèmes concerne la "modélisation mathématique  de la vibration des surfaces élastiques" et la confrontation de la théorie avec l'expérience. Elle s'attaquera aussi au redoutable Théorème de Fermat, resté indémontré pendant 200 ans, où elle fournira des pistes intéressantes mais il faudra encore attendre jusqu'aux travaux d'Andrew Wiles en 1994 pour sa résolution !

    Notre brillante mathématicienne correspondit aussi avec Gauss, d'abord en tant que Monsieur Le Blanc puis en tant qu'elle-même et craignant avec l'avancée des armées de Napoléon que le grand savant ne connaisse un sort à la Archimède, fera tout pour qu'on le mette à l'abri !

    Son oeuvre philosophique, sur la fin de sa vie, alors qu'elle était malade, comporte les Considérations générales sur l'état des sciences et des lettres ainsi que les Pensées détachées, des réflexions pour elle-même ! Mais je reviendrais sur cette femme de génie dans le futur !

    Je vous dis à dans très peu de temps pour la cinquième partie de cette recension détaillée (qui en comptera finalement six !) avec trois autres femmes marquantes !

    A bientôt !


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  • Nous reprenons notre recension des portraits de femmes du livre Les insoumises  de Jean Haechler avec trois nouvelles personnalités volontaires et hautes en couleurs et nous resterons cette fois au Grand Siècle, en France avec deux femmes rompues au métier des arbres et une mère modèle soucieuse de ses enfants !

    Mademoiselle de Maupin, de son prénom Madelaine (mais de son vrai nom Julie d'Aubigny), avait plusieurs cordes à son arc. Eduquée à la musique, au chant et à la danse aux Grandes Ecuries de Versailles, elle fut une chanteuse d'Opéra réputée, à l'Opéra de Paris  où elle joue le rôle de Pallas dans Cadmius et Hermione en 1689. Elle avait une technique de voix qui n'était peut-être pas au top mais elle compensait par un jeu de scène très étudié !

    Ensuite, elle avait reçu aussi l'éducation destinée aux garçons en matière d'équitation et surtout de maniement du fleuret ou de l'épée. Elle était remarquablement douée dans l'art de l'escrime et le livre de Jean Haechler recense une foule d'anecdotes où elle vainquit nombres d'adversaires, des hommes bien entendu ! Elle ne s'en laissait pas compter et sa vie donne véritablement matière à roman comme la fois où elle fit sortir son amante d'un couvent en se faisant passer pour un gentilhomme et en faisant croire à un incendie dans la cellule de son amie !

    Car l'amour était le troisième domaine d'excellence de Mademoiselle de Maupin. Défleurée très tôt, à même pas 14 ans, par un noble, le comte d'Armagnac, pour lequel travaillait son père Gaston d'Aubigny (on ne parlait pas encore de pédophilie car les jeunes filles étaient matures plus tôt que maintenant mais ça reste tout de même un peu révoltant, ce droit de cuissage !), Julie d'Aubignac, d'une très grande beauté, était une amante sensuelle qui eut de nombreux partenaires tant hommes que femmes. On citera outre le comte,  Serrane, un maître d'armes, Charlotte, la jeune fille enfermée au couvent, un mousquetaire, Mlle Rochois, une comédienne à la poitrine opulente, le comte d'Albert ou la comtesse de Forensac.

    Bref une personnalité qui a marqué son époque à sa façon !

    Parlons maintenant de Mary Read qui fut connue comme femme-pirate. Celle-ci fut élevée par sa mère, dont on ignore tout et qui la faisait passer pour un garçon pour tromper sa grand-mère dont la petite n'était pas le fruit des amours du père légitime et de la mère dissimulatrice, mais l’aïeule subvenant aux besoins !

    Mary Read grandit donc comme un garçon et finit en tant que tel par s'engager dans la Navy, l'infanterie et la cavalerie où elle tombera amoureuse d'un autre soldat et revêtira pour la première fois de sa vie des habits de femme lors de son mariage !

    Par la suite, elle s'engage comme corsaire puis comme pirate, près de la Martinique et c'est là qu'elle rencontre une Les insoumises - Jean Haechler (3ème partie)autre femme pirate - qui forme avec elle un duo célèbre ! - Ann Bonny, compagne du pirate John Rackam dit Calicot Jack car il s'habillait toujours de laine !

    Mary Read tombera amoureuse d'un prisonnier de Rackam, lequel prisonnier avait des talents de menuisier. Ils s'uniront en secret car durant toute cette aventure maritime, elle emprunte toujours l'identité d'un homme !

    Finalement l'équipage de John Rackam sera abordé et vaincu par un navire de la Navy, pendant que Mary, Ann et le menuisier seront les seuls à combattre sur le pont, Calicot Jack et son équipage, ivres morts, s'étant cachés dans la cale! Rackam sera exécuté mais Mary Read aura droit à la clémence car elle est enceinte ! Hélas, elle mourra de fièvre peu de temps après !

    Notre dernier "femme du jour" est une Encyclopédiste, Suzanne-Marie de Vivans, marquise de Jaucourt. C'est surtout son beau-frère Louis, chevalier de Jaucourt, érudit à la culture immense (que l'on dira donc "encyclopédique") qui était le troisième initiateur de l'entreprise de Diderot et d'Alembert car il ne quittait son cabinet d'études que pour les repas quasiment !

    Suzanne-Marie de Vivans était donc une noble qui avait plusieurs domaines et hôtels particuliers ainsi que trois enfants. Elle intercéda par écrits pour que le premier, Pierre-Antoine, décroche un guidon de gendarmerie, en faisant jouer ses relations. Elle fut amèrement déçue par son plus jeune fils, Armand-Henry, qui se comportait comme un petit marquis, dépensier et jouisseur !

    On a gardé une bonne partie de sa correspondance et ses lettres montrent, outre une maîtrise excellente de l'art d'écrire et l'art épistolaire, une très bonne psychologie des affaires humaines. C'était donc une mère aimante et dévouée et là encore une femme déterminée et de caractère.

    Voilà, je vous dis à bientôt et nous continuerons cette présentation.


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  • On attribue l'invention de l'imprimerie à Johannes Gutenberg, aux alentours des années 1450 - 1455, juste avant la période de la Renaissance à laquelle l'invention allait contribuer ! Il s'agit en fait ici de la création du procédé d'impression à caractères en fonte mobiles. En effet, cette impression de caractères de manière mécanique et reproductible existait déjà chez les Chinois dès le VIIème siècle de notre ère mais en Extrème-Orient, il s'agissait de caractères en bois, gravés d'un seul tenant, donc en fait une technique s'apparentant plus à la xylogravure ou gravure sur bois !

    Avec l'invention de Gutenberg, les caractères sont séparés et peuvent être réutilisés, recombinés d'une infinité de façons !

    A l'approche du XVème siècle, on sort, en Europe, de la Guerre de Cent ans et des épidémies de Peste qui ont fait un lourd prélevement dans les populations. La démographie repart alors à la hausse et les Universités connaissent un nouvel essor ! Il y a une demande sur le marché du livre et la production de manuscrits par les moines copistes, dans les scriptoria, ne comble pas cette demande !

    Le père de Gutenberg était orfèvre et avait formé son fils à ce métier. Notre inventeur serait né entre 1394 et 1399 à Mayence mais lui et sa famille en sont chassés en 1428 puis s'installent à Strasbourg (dans l'Empire Germanique à cette époque).

    Très tôt, le jeune Gutenberg, devenu orfèvre, montre un très vif goût pour l'invention : système de polissage de pierres semi-précieuses, système pour fabriquer des petits miroirs...

    Puis Gutenberg prends un associé et travaille à une autre invention qui va révolutionner le monde. Ce faisant, il se brouille avec son frère qui voulait prendre la place de l'associé ! Les archives du procès qui s'ensuit mentionnent cette nouvelle invention et parlent de presse, de vis et de plomb !

    Gutenberg et l'invention de l'imprimerie

    En 1448, Gutenberg est de retour à Mayenne. C'est là qu'il va imprimer son premier livre : la Bible en Allemand à 42 lignes ! Il est aidé par un banquier et financier nommé Johann Fust. Mais bientôt, l'inventeur se brouille avec son financier et un nouveau procès a lieu ! Entre alors en scène, Peter Schöffer, un calligraphe formé à Paris qui épouse une des filles de Fust. Schöffer deviendra un des principaux ouvriers de Gutenberg.

    Il subsiste des zones d'ombre sur la parenté de Gutenberg envers l'imprimerie. Il y aurait un autre inventeurs du côté des Pays-Bas qui aurait conçu un procédé similaire et aurait produit, dès 1440, deux livres et un Donat (un incunable, un des premiers imprimés, de nature xylographique) mais ce cas est très peu documenté !

    De même, un orfèvre d'Avignon aurait œuvré dans l'"ars scribendi artificia liter" - "l'art d'écrire artificiellement" - selon un contrat retrouvé par les Historiens ! Mais on n'a retrouvé aucun livre produit par cet homme !

    Les premiers livres imprimés entre l'invention par Gutenberg et le 31 décembre 1500 se nomment des incunables. Dans ce contexte de renaissance urbaine et des universités, d'interrogations religieuses intenses, le livre imprimé va vite se répandre, promis à un bel avenir ! Mais au départ, les premiers ouvrages bénéficiant du nouveau procédé - qui sont essentiellement des livres religieux (Bibles, Psautiers, livres d'heures) - imitent toutefois la "manière" du livre manuscrit qui reste encore longtemps la référence de qualité ! L'écrit se répands et va, au siècle suivant, propager les idées des Humanistes et la Contre-Réforme ! Mais il ne faut pas croire que l'imprimerie a été inventée pour cela, elle le fut d'abord pour faire de l'argent et reste un procédé onéreux, qui mets en jeu des ouvriers hautement qualifiés (typographes, compositeurs, encreurs, presseurs, correcteurs, assembleurs, relieurs...) et nécessite beaucoup de fonds financiers !

    A l'avenir, je vous présenterais les principales figures d'imprimeurs des premiers temps et les grands lieux de production d'imprimés, dans les villes, mais lesquelles et dans quels pays !

    Restez connectés ! A bientôt !

    PS : Je tiens à remercier les enseignants de mon Master Métiers du Livre pour leurs cours d'Histoire de la Lecture et de l’Édition dont j'ai repris ici une partie des informations en complétant et reformulant le propos !


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  • Je prends actuellement des notes à partir de piles d'ouvrages d'Histoire en vue de ma Licence L1 dans cette discipline à la rentrée. Voici quelques pages compilées d'après un ouvrage de René Rémond - "Introduction à l'Histoire de notre temps - Tome 1 - L'Ancien Régime et la Révolution". Ce sont pour l'instant des notions tirées des premières pages, consistant en quelques considérations sur l'évolution globale de l'Europe principalement et notamment la démographie !

    Au XVIIIème siècle, le monde n’est pas encore "mondialisé". Le cadre de vie des hommes est restreint, les Evolutions du Monde sous l'Ancien Régime - Généralités distances énormes. Il y  a une véritable difficulté d’administrer de trop vastes territoires pour les Gouvernants. Les marchés sont limités, l’autosuffisance est la règle.

    Le XVème siècle est celui des Grands Explorateurs portés par la mission évangélique du christianisme et la soif de richesses.

    Ceci est rendu possible par le perfectionnement des moyens scientifiques, des instruments de navigation, des cartes…

    On est en effet en pleine Révolution copernicienne, avec l'essor de l'Humanisme et de la Réforme, permis par l'Invention de l’Imprimerie qui entraîne une diffusion plus large des connaissances.

    Au XVIIIème siècle les empires maritimes de l’Espagne et du Portugal sont sur le déclin, supplantés par la France, l’Angleterre et les Provinces-Unies.

    Il y a en Europe des pays maritimes (commerce) et des pays continentaux, essentiellement terriens (agriculture). C’est à l’initiative de l’Europe que le reste du monde est découvert. Il va bientôt être entièrement connu – donc limité – même si des « zones blanches » demeurent encore sur les cartes !

    Concernant la démographie globale, les renseignements dont nous disposons sont fragmentaires (registres de baptême,…). Le recensement est associé à la levée d’impôt et au recrutement dans l’armée, donc impopulaire et rendu difficile. Un pays très peuplé possède un avantage sur les autres – beaucoup d’hommes enrôlables et beaucoup de fonds !

    Les pays les plus peuplés d’Europe sont, sous Louis XIV, la France et la Russie.

    En 1750, il y a 700 millions d’individus sur la planète, selon les estimations. Il passe à un milliard 100 millions un siècle plus tard puis s’accélère avec le Progrès Industriel jusqu’à 6 milliards en 2000 et ce malgré deux Guerre mondiales !

    Il y a, au XVIIIème siècle, une forte dissymétrie de peuplements entre l’Ancien et le Nouveau Monde. La quasi-totalité de la population mondiale se trouve donc concentrée en Europe. L’Asie est aussi un vaste ensemble de peuplements.

    Il y a des déplacements de populations, notamment avec la Traite Négrière et le Commerce Triangulaire. Cette Traite achève de s’étendre au XIXème siècle avec les abolitions progressives.

    De nombreux Européens, fuyant notamment les persécutions religieuses, émigrent vers le Nouveau Monde (Quakers, Protestants…). Le grand mouvement d’émigration s’amplifie après les guerres de la Révolution et au XIXème siècle (Irlandais, Italiens, Polonais…).

    Au XVIIIème siècle, en France, la peur de la disette est permanente. La situation s’améliore au milieu du XIXème siècle. Il y a, sous Louis XIV et ensuite, un « Petit Âge Glaciaire ». Par la suite, l’agronomie progresse ainsi que les transports pour l’approvisionnement des villes, l’élevage est intégré à l’agriculture par les Britanniques (système des enclosures).

    Il existe par ailleurs de nombreux indigents qui peuvent profiter des solidarités de villages de l’Ancien Régime. Ceci va avoir tendance de plus en plus à disparaître avec la Révolution française.

    Il y  a une révolution démographique qui précède la révolution industrielle. Le surplus de main-d’œuvre des campagnes sera bientôt employé dans les premières manufactures puis les usines entraînant une augmentation de la population et du poids des villes.

    Je ne fais ici qu'à peine aborder ces passionnants sujets et y consacrerais maints et maints autres billets et articles - au cours de mes futures nouvelles études !

    A bientôt !


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  • L'imprimerie - mise au point en Europe au XVème siècle par Gutenberg - a permis le développement et la diversification de la presse. Pourtant, dès le XIVème siècle, il existait des feuilles manuscrites en circulation !

    Il faut toutefois apporter quelques nuances ! Gutenberg a été précédé par les Chinois au IXème siècle qui utilisaient toutefois un système différent. L'inventeur allemand utilisa de nouveaux caractères en fonte et des presses comme celles utilisées pour le vin.

    Deuxième précision : le développement d'un service de poste - et le Royaume de France fut précurseur dans ce domaine -  a permis aussi le développement de l'écrit !

    Enfin, la Renaissance et la soif de connaissances, la Réforme et ses Placards, l'Ordonnance de Villers-Cotterets de François Ier, l'instauration des Privilèges royaux pour publier des écrits allaient conduire au développement d'une certaine presse - sous contrôle - dont La Gazette de Théophraste Renaudot fait figure de précurseur !

    Tous ces préliminaires posés, entrons dans le vif du sujet ! On connaît le prix Renaudot - crée en 1925 - quiLa Gazette de Théophraste Renaudot a été attribué en 2014 à Charlotte de Foenkinos, énième roman sur la Shoah. Mais ce que l'on sait moins, c'est que Théophraste Renaudot fut l'instigateur de La Gazette dont le premier numéro a été publié sans doute le 30 mai 1631 (et pas daté !).

    De format 23*15 cm, ce journal comporte 4 pages qui passent rapidement à 8 puis quelquefois à 12. Il est d'abord tiré à 300 exemplaires, puis 800 voire à 1200. Son dernier numéro parait le 30 septembre 1915, signe d'une longévité exceptionnelle !

    Avant la Gazette, il y eut les Nouvelles ordinaires de divers endroits de Louis Vendosme, publié à Paris à partir de janvier 1631. Mais ce premier journal est interdit en novembre de la même année et intégré dans La Gazette.

    Renaudot est né en 1586 à Loudun (département de la Vienne). Il a fait des études de médecine à Montpellier puis voyage : Allemagne, Italie, Provinces-Unies...

    En 1612, il s'installe dans sa ville natale et publie un "Traité des pauvres" puis ouvre un Bureau d'adresses, lieu destiné à offrir du travail aux pauvres.

    Quelques années plus tot, Renaudot a fait la connaissance de Richelieu à Poitiers et ouvre grâce au Cardinal, en 1629, Rue de Calandre, dans l'île de la Cité à Paris, son Bureau d'adresses. Il se diversifie et crée aussi une agence de renseignements qui propose offres et demandes d'emplois, propositions de ventes ou d'achats, listes de voyages à frais partagés, déclarations diverses. C'est un véritable service de petites annonces qu'il mets alors en place !

    C'est donc en 1631 - dans la suite logique de cette démarche - qu'il crée La Gazette et installe  bureau et imprimerie Rue Calandre. Il édite ensuite La Feuille du bureau d'adresses, lance des conférences, réflexions sur des thèmes non politiques et en 1637, obtient un brevet pour une salle des ventes, un mont de piété et un autre brevet pour un dispensaire de soins gratuits.

    En 1639, il reprends Le Mercure de France.

    Homme entreprenant, Renaudot ne s'est pas fait que des amis et, à la mort de Richelieu en 1642, il perd son protecteur. Il poursuit néanmoins la parution de La Gazette jusqu'à son décès en 1653.

    A ses débuts, La Gazette propose à ses lecteurs des nouvelles du Royaume et de l'étranger, des documents officiels. En contrepartie de privilèges, elle est un peu l'organe officieux du pouvoir. Louis XIII et Richelieu en sont même des contributeurs/rédacteurs anonymes ! Des nouvelles, mises bout à bout, rangées par ordre chronologiques y sont publiées. Il y a aussi des éditions spéciales pour des événements importants. Le pouvoir utilise alors un peu plus cette presse pour sa propagande !

    En 1632, avec La Feuille du bureau d'adresses, ce sont les petites annonces et les réclames qui apparaissent dans La Gazette et paraissent chaque samedi à partir de 1633 !

    Au cours de ces deux cent quatre-vingt-cinq années, le titre du journal change, sa périodicité aussi ! Il devient, à partir du 1er juin 1762, La Gazette de France (deux fois par semaine), puis en 1792, La Gazette nationale de France (publié chaque soir !).

    C'est donc une aventure éditoriale qui a compté dans l'Histoire de la Presse - pas seulement française !

    Source : Michel Pellaton; Un oeil sur... La presse écrite; pemf

    Voir aussi : mon billet sur Une histoire de l’Édition à l'époque contemporaine par Elisabeth Parinet

    A bientôt !


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  • On prête à Louis XIV la phrase suivante sur son lit de mort :"J'ai trop aimé la guerre !". De fait, son règne vit quatre conflits, s'étendant sur une période de 40 ans : Guerre de Dévolution, Guerre de Hollande (dont j'ai déjà parlé dans un premier billet !) et Guerre de la Ligue d'Augsbourg puis Guerre de succession d'Espagne (dont il sera question ici !).

    La Guerre de la Ligue d'Augsbourg eut lieu de 1688 à 1697.

    En 1686, inquiets de l'influence grandissante du Roi-Soleil, des monarques d'Europe décident de s'unir et créent la Ligue d'Augsbourg. C'est une coalition entre l'empereur du Saint Empire, Léopold Ier et l'électeur du Brandebourg. L'Espagne, la Suède, les électorats de la Bavière, de Saxe et du Palatinat la rejoignent. L’Angleterre et les Provinces-Unies l’intègrent lors de leur entrée en France en 1689.

    La crainte de Louis XIV est la création d'un axe Vienne-Madrid, d'une alliance qui isolerait la France entre l'Espagne et le Saint Empire, les États des Habsbourg et des descendants de Charles Quint. Il désire protéger la frontière est du pays et envoie ses armées envahir les territoires du Wurtemberg, de Bade et du Palatinat sur un axe nord-sud Cologne/Fribourg.

    En 1688, lors de la "glorieuse révolution", Guillaume d'Orange, stathouder de Hollande, devient roi d'Angleterre et prend la tête de la ligue d'Augsbourg.

    Louis XIV aura sa "légende noire" avec la Révocation de l'Edit de Nantes mais aussi avec l'épisode du "Sac du Palatinat". En effet, au printemps 1688, le roi donne l'ordre de mettre à sac le Palatinat pour assurer une "défensive sur le Rhin". Conséquence de cette décision, la plupart des princes se rallient à la bannière du Saint Empire.

    Ce conflit - qui engagea - estime-t-on - 450000 hommes côté français - prit fin en 1697 avec le Traité de Ryswick où la France restitua Luxembourg, Fribourg et la Lorraine mais garda Sarrelouis, Strasbourg et l'ouest de Saint-Domingue.

    La prochaine guerre allait être une guerre de succession, celle d'Espagne. Louis XIV avait épousé Marie-Les guerres du règne de Louis XIV (2ème partie)Thérèse, la fille du premier mariage de Philippe IV d'Espagne, et avait eu d'elle une descendance dont un petit-fils, le Duc d'Anjou. Or Philippe IV avait eu un autre fils d'un deuxième mariage avec la soeur de l'Empereur Léopold Ier, ce fils était Charles II d'Espagne, à la santé fragile qui devait mourir en 1700 laissant la succession ouverte !

    Donc en 1700, le Duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV succède à Charles II d'Espagne sous le nom de Philippe V. Ce renforcement de la France menacait alors l'équilibre européen et une nouvelle coalition réunit l'Angleterre, le Saint empire, les Provinces-Unies et la plupart des princes allemands contre Louis XIV, allié à l'Espagne.

    Cette guerre va mal tourner pour la France. On est alors sur la fin du règne de Louis XIV, règne déclinant ! Ainsi, en 1704, l'armée du Roi-Soleil connait une défaite à Blenheim, qui avec la défaite de Ramilies (1706) et la chute de Lille (1708), marque le recul français ! Parmi les batailles décisives, il y eut aussi celle très sanglant de Malplaquet (11 septembre 1709)

    Ce dernier conflit européen du règne de Louis XIV est conclu par le Traité d'Utrecht, complété à Rastatt en 1714 entre la France, l'Espagne, l'Angleterre, les Provinces-Unies, le Portugal, la Savoie et la Prusse. Cette paix établit une certaine forme d'équilibre européen. Philippe V est reconnu roi d'Espagne mais renonce à la couronne française. La France rend ses possessions au-delà du Rhin et voit ses frontières reculer en deçà de celles de Ryswick. Elle perd également une bonne partie de ses possessions au Nouveau-Monde.

    Ces conflits auront permis à la Monarchie d'affirmer le contrôle administratif de l’État - à travers la gestion des armées par le "cabinet de guerre" mais elle aura contribué à déséquilibrer les finances - jusqu'à bien au-delà du règne de Louis XIV. Vauban aura construit un certain nombre de places fortes à travers le pays - aux frontières en réalité. Ceci aura modifié les théories de la guerre de même que l'introduction des armes à feu pour chaque fantassin.

    On peut ainsi parler à propos de ces conflits du XVIIème siècle de Première Guerre Mondiale - bien avant la Guerre de Sept Ans ou la Grande Guerre !

    A bientôt !

    Sources : Internet (Wikipédia) et le dossier de l'Histoire N°386 - Avril 2013 : "Louis XIV - Le roi de guerre en procès : Les Guerres de Louis XIV".


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  • Quelle fut l'Histoire des Français dans la découverte des Amériques ?

    Giovani de Verrazzano est envoyé en exploration en 1523 par François Ier. Les Français sont au Nouveau-Monde pour explorer, répertorier, cartographier.

    Jacques Cartier part de même de Saint-Malo, le 20 avril 1534, sur ordre de François Ier. Il s'embarque sur deux navires et une soixantaine d'hommes et va cartographier méthodiquement le Golfe du Saint-Laurent. Mais officieusement, il a ordre de remplir les caisses royales et ramène deux indiens qui affirment l'existence vers l'ouest du Saguenay, fabuleux royaume, ceci va justifier une deuxième expédition purement scientifique.

    Cartier explore jusqu'à Hochelaga (Montréal). Il dépense des fortunes pour nourrir ses marins. En 1541, Cartier appareil avec le titre de Capitaine et Pilote général des navires du Roi vers la Saguenay. A Cstodakoney (Québec), on découvre de l'or et des diamants à la pelle. Le retour en France est alors joyeux et rapide mais les joyaux se révèlent être du mica et de la pyrite, d'où l'expression qui est restée "faux comme diamants du Canada" !

    La colonisation française dans le nord va péricliter et tarder à s'organiser. Québec sera fondé en 1608. Les missions d'explorations vont au Saint-Laurent, aux Grands Lacs, jusqu'au Bassin du Mississippi (plus clément et plus prometteur !). Louis XIV devient en 1682, parrain et roi des Territoires Conquis (Canada et Louisiane) proclamés par Cavalier de la Salle.

    Les Français au Nouveau-MondeLa Louisiane inscrit le sceau français en Terre Américaine. Cela est confirmé en 1718 lors de la fondation de la Nouvelle-Orléans. La France est maître de deux grands fleuves : le Saint-Laurent et le Mississippi - pour le commerce et le placement des colonies. Mais cela possède une certaines fragilité : les deux territoires sont éloignés et difficiles à gérer en profondeur.

    La colonisation française vise moins à établir des colons qu'à commercer avec les indiens : les Français établissent des relations amicales avec les autochtones. Les Coureurs des Bois français établissent les contacts entre les indiens et les négociants. Les Français épousent des indiennes et il se produit un métissage caractéristique des territoires français. Le commerce concerne les peaux de castors et des produits tropicaux.

    On peut à ce stade de l'exposé indiquer une filmographie sélective : Le Dernier des Mohicans ou Pocahontas.

    Les Français ne cherchent ni épices, ni matériaux précieux. L'entente avec les indiens va leur assurer une solidité en Amérique et les Français s'étendent aux grandes plaines centrales de la Louisiane.

    Mais au XVIII siècle - avec les guerres - puis avec Napoléon, la France va perdre ses territoires en Amérique.

    A bientôt !


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  • Histoire des Etats-Unis : les QuakersLes Quakers sont une communauté religieuse ayant occupé une place dans les origines des États-Unis d'Amérique. Le mot signifie "trembleur" (en l’occurrence devant Dieu !).

    C'est un groupe religieux non violent qui refuse le pouvoir des Églises et doute sur la nécessité des prêtres. Le quaker est appelé à une liberté radicale. On retrouve certaines idées du protestantisme sur la lecture personnelle de la Bible sans la médiation du prêtre.

    En 1624, George Fox est à l'origine de ces thèses révolutionnaires et "subversives" (du temps de l'Inquisition Espagnole !). Ce surnom, "Quaker" leur a été donné par moquerie. On les appelle également la Société des Amis.

    William Penn, né en 1644, est fils d'une famille très aisée qui possède beaucoup de terres en Irlande et en Angleterre. A 13 ans, William rencontre Thomas Loé, un quaker. il quitte tout et le suit, ne gardant que sa tenue de gentilhomme et son épée qu'il déposera par la suite avec son vœu de non violence et son vœu d'égalité.

    En 1668, alors qu'il a 24 ans, William Penn a ses premiers ennuis. Il est jeté en prison dans la Tour de Londres et persécuté !

    William Penn publiera 140 livres et brochures et plus de 2000 lettres et documents affirmant ses convictions religieuses, ainsi en 1669 : Sans croix, point de couronne.

    A la mort de son père, William devient lord Shannahhgary et met sa fortune au service de ses coreligionnaires. Avec cet argent, les quakers, persécutés au Royaume-Unis, fuient vers le Nouveau-Monde. Il existe en effet des lois anti-quakers !

    En 1680, Penn obtient du roi Charles II, en remboursement de sommes que l'Angleterre devait à son père, le droit de fonder une colonie : la PENNsylvanie (alors qu'habituellement, l’État éliminait ses usuriers !).

    Les indiens de Pennsylvanie se nomment les Nill Lepape. On les nommera les Delaware ou les Algonqil.

    En prenant le modèle français, Penn va établir des relations d'amour fraternel avec les indiens. Philadelphie est la "ville de la Fraternité".

    William Penn apprend l'indien et les dialectes. Il n'y a pas de ségrégation dans sa maison. Des indiens viennent armés et peints et cela n'effraie personne ! Tant que les principes quakers dominent, les deux communautés vivent en parfaite harmonie.

    Tous les indiens n'auront pas cette chance et dans la deuxième partie du XIXème siècle connaitront les Guerres Indiennes !

    A bientôt !


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  • A la fin du XVème siècle, la Folie envahit le monde des Lettres et des Arts. Le fou et le Bouffon deviennentHistoire de la Folie - III - La Renaissance et le début des temps modernes les symboles d'un monde à l'envers.

    Le temps est en effet à l'inquiétude avec les famines, les épidémies et les crises religieuses. Dans ce contexte, le monde est bel et bien déréglé !

    c'est dans ce contexte qu'est publié en 1494, Das Narrenshiff (La Nef des fous) par son auteur Sebastian Brant qui enseigne le droit et la poésie à l'université de Bâle. Cet érudit humaniste s'adresse avec cet ouvrage au public laïque et le succès est fulgurant.

    Le thème de la nef des fous est donc la folie et le livre se veut moralisateur : la lecture des Saintes Ecritures ne corrige plus les vices des humains et Brant en dresse le catalogue sévère à travers 110 courts poèmes versifiés. Chaque vice a son fou et tous sont embarqués sur un navire qui vogue vers une improbable terre promise. Ce best-seller de l'époque a par ailleurs bénéficié de superbes éditions tardives avec des gravures sur bois "coloriées" qui en font une véritable BD avant l'heure !

    L'allégorie de la folie a également inspiré les peintres tels Hans Holbein, Jérôme Bosch ou Pieter Bruegel.

    Une autre œuvre majeur de la Renaissance est L'Eloge de la Folie d'Erasme où Dame Folie parle à la première personne. C'est un plaidoyer pro domo où la Folie dénonce l'ingratitude des hommes. Dans ce contexte, le savant est peut-être bien le plus fou !

    Du point de vue purement médical, cette période voit la première apparition, à partir de Naples en 1495, de la "grande vérolle", la syphilis...

    Paracelse (1493 - 1541) rompt dans ses écrits avec la théorie des quatre humeurs de Galien. Les maladies seraient déclenchées par des influences extérieures, des poisons, par les astres ou Dieu. Le traitement est alors alchimique. Alors que l'Eglise considère les maladies mentales comme des maladies naturelles, Paracelse les traite avec des médicaments dont l'opium.

    Le médecin Johann Weyer (1515 - 1588) s'oppose aussi à la vision religieuse et à la chasse aux sorcières et écrit plusieurs ouvrages médicaux dont Dialogues en trois livres sur la tromperie des démons qui est mis à l'index. Weyer attribue les symptômes d'un possédé à des psychoses qu'il décrit avec soin.

    Au XVIIème siècle, Georg Ernst Stahl (1660 - 1734) peut être considéré par ses oeuvres comme le père de la psychosomatique. Il décrit les relations entre l'âme et le corps et anticipe Freud en supposant un inconscient. John Gottfried Langermann (1768 - 1832), un de ses successeurs, postule des causes psychiques à de nombreuses maladies physiques.

    Enfin, au XVIIème siècle des "maisons pour les fous" se construisent mais qui deviennent vite des prisons si la guérison tarde à venir ! Dans les villages, les fous sont enfermés dans des donjons dès qu'ils se montrent violents et subissent moqueries et violences. En 1656, est promulgué un édit qui vise à l'enfermement de tous les indigents. Ce sera le temps de Bicêtre, la Salpêtrière et Charenton.

    On parlera certainement à un moment donné de la thèse de doctorat de Michel Foucault, Histoire de la Folie à l'Age Classique, paru en 1961 !

    Mais bientôt viendra, du temps de la Révolution française et du XIXème siècle, Pinel, Esquirol et la loi du 30 juin 1838.

    A bientôt !


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  • Les amours de Louis XIVLouis XIV était le Roi-Soleil. Il se voulait majestueux et en cela plaisait aux femmes - et aimait les femmes.

    Sa première passion, il l'eue pour Marie Mancini alors qu'il n'avait que 18 ans mais ceci déplaisait fortement à Anne d'Autriche sa mère et Mazarin son precepteur qui s'interposèrent.

    De plus, le 9 juin 1660, un mariage est arrangé avec une Couronne rivale pour mettre fin à la Guerre d'Espagne et Louis épouse Marie-Thérèse d'Espagne à Saint-Jean de Luz. Mais lui n'est pas amoureux. Néanmoins, même si lui sera infidèle, il fit montre de courtoisie pour la Reine et affichait de la tendresse pour celle-ci en public. Le Grand Dauphin, seul enfant survivant du couple naitra l'année suivante en 1661.

    La même année, 1661, le frère du Roi, "Monsieur", Philippe d'Orléans épouse Henriette Anne d'Angleterre qui deviendra la maitresse de Louis. A nouveau, Anne d'Autriche veut le détourner et le jette dans les bras de Louise de la Vallière. Mal lui en pris car le Roi en tombe amoureux !

    Il existera par la suite une coalition entre Anne d'Autriche et la Reine. Louis finira par promettre de "rentrer dans le rang" dès ses 30 ans - ce qu'il ne fera pas ! Il faut bien comprendre qu'Anne d'Autriche, sa mère, est le modèle féminin pour Louis XIV. Aussi, est-il dévasté lorsqu'elle meurt le 20 janvier 1666.

    Louise de la Vallière donnera quatre enfants à Louis dont deux survivront. Louis adore tout particulièrement sa fille Marie Anne Princesse de Contila qu'il ne cesse de gâter. La petite fille nait à l'automne 1667.

    Durant une des grossesses de Louise, Athénais de Rochechouart, Marquise de Montespan se sert de l'amitié que celle-ci lui porte pour se rapprocher du Roi. Louis en fait alors sa nouvelle maitresse.

    Si bien qu'en 1674, Louise de la Vallière demande publiquement pardon à la Reine en se jetant à ses pieds puis prendra le voile chez les Carmélites.

    Mais la Marquise de Montespan, qui aura des enfants du Roi - n'a guère l'instinct maternelle - ce qui déplait à Louis. Elle recrute donc Françoise d'Aubigné Scarron, future Madame de Maintenon, gouvernante des batards royaux. Elle aura une influence politique sur le Roi, notamment lors de la révocation de l'Edit de Nantes ! Louis aime sa conversation et leur amitié se renforce.

    En 1975, l'Eglise, lasse des infidélités du Roi, refuse à la Montespan la communion à Paques. Il s'agit de faire redouter au Roi le Jugement de Dieu. Ainsi, Bossuet et Madame de Maintenon vont y oeuvrer et éloigner la Montespan -mais cela ne durera qu'un temps.

    Ce seront finalement les grossesses qui abimeront physiquement Madame de Montespan en lui faisant prendre beaucoup de poids qui l'éloigneront du Roi. A ce moment, Louis a 40 ans.

    En 1678, Louis s'éprend d'une jeunette de 18 ans qu'on disait bête comme une cruche mais la plus belle beauté de France, Angélique de Fontange. Le Roi la fait rapidement Duchesse et il parait même qu'elle lui donne des ordres. Elle sera congédiée comme Louise de la Vallière.

    De 1682 à juillet 1687, date de la mort de la Reine, Louis s"assagit et reste auprès de son épouse Marie-Thérèse d'Espagne.

    Finalement, Louis XIV terminera sa vie auprès de Madame de Maintenon qu'il épouse secrétement "pour le salut de son âme". Celle-ci aura une grande influence sur lui -elle lui rappelle sa mère qui avait tant prié pour son salut - et la fin du règne sera marqué par une forte ambiance religieuse et aussi un peu sinistre ! Louis vieillit et les Guerres ont épuisés le pays.

    La vie de Louis XIV a donc été traversée par de nombreuses aventures amoureuses -dont on en peut douter de la sincérité - mais ce qui pouvait passer pour de la fougue le Roi jeune passerait pour du vice celui-ci vieillissant et l'autorité religieuse n'est jamais loin !

    Sur ce je vous dit à bientôt !

    PS : je dois rendre à César ce qui est à César ! J'ai puisé ces infos dans le DVD "Louis XIV" de la collection "Rois de France" chez Polygram, collection que vous pouvez trouver actuellement en kiosques.


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  • Je continue présentement ma série sur l'Histoire des Etats-Unis, d'après un cours que j'ai suivi à la fac enLe Mayfloyer et les Pilgrim Fathers 2008. Les informations qui suivent proviennent essentiellement de wikipédia mais je crois bon de les reproduire dans le cadre de ce blog.

    On a vu précédemment l'histoire tragique et mystérieuse de la colonie de Roanoké. D'autres tentatives de colonisation du continent nord-américains vont se succéder au XVIIème siècle, à commencer par celle du Mayflower.

    Le Mayflower était un naivre marchand d'une trentaine de mètres qui transportait 102 immigrants anglais (les "Pères Pélerins") entre les deux Plymouth, celle d'Angleterre et celle qu'ils fondèrent dans le Massachusetts.

    Après l'échec de la tentative anglaise de 1584 - Colonie de Roanoké - et avant l'arrivée du Mayflower, les Anglais avaient établis un  fort, le fort de Jamestown (qui fut plus tard détruit par divers maux).

    La situation pour les protestants très pieux était délicate du temps du Roi Jacques Ier car celui-ci les persécutait. Ainsi trente-cinq d'entre  eux s'embarquèrent sur le Mayflower. Avec eux, il y avait 67 "étrangers". La plupart étaient des gens modestes et adhérant aux principes puritains.

    Le navire quitta Londres en juillet 1620, accompagné du Speedwell, un autre navire, qui rebroussa chemin suite à une avarie. Il fit escale à Plymouth le 6 septembre de la même année. Il se ravitailla par la suite à Terre-Neuve, essuya une tempête qui le fit dévier du fleuve Hudson -qui était sa destination - vers Cap Cod, à la pointe du Massachusetts.

    Cette colonie allait perdurer et promulga d'ailleurs un pacte, le Mayflower Compact Act, à cette fin !

    L'hiver 1620 fut particulièrement rude et 62 colons périrent de faim et de froid. La petite communauté dut sa survie aux indiens qui enseignèrent aux colons comment cultiver le maïs. Un an plus tard, on récoltait la première moisson !

    C'est pour remercier la providence qu'il fut décrété plus tard que le dernier jeudi de novembre serait un jour béni : c'est la fête de Thanksgiving !

    On continuera prochainement cette série de billets... En attendant, je vous dis à bientôt !


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  • La Colonie de Roanoke (2ème partie)Nous avions laissé le gouverneur White de la Colonie de Roanoké au moment où il repartait pour l'Angleterre chercher des vivres !

    Le voyage de White va prendre plus longtemps que les 6 mois habituels. En effet, il va rester bloqué en Europe. Une guerre fait rage entre l'Espagne et l'Angleterre et 1588 est l'année de la Grande Armada.

    Sir Richard Grenville doit rendre ses bateaux disponibles à la marine anglaise contre la Grande Armada Espagnole. En conséquence, Raleigh et Grenville sont assignés à la flotte et ne peuvent plus se rendre en Virginie. Cependant, la Reine donne la permission d'utiliser deux petits bateaux non réquisitionnés, en avril 1588. Ils sont très peu approvisionnés. De plus, une tempête a lieu. Les deux bateaux reviennent vers les côtes anglaises et les Espagnols font barrage. La Colonie de Roanoké semble condamnée !

    Enfin, en août 1588, c'est la défaite de l'Invincible Armada. La bataille anglo-espagnole sur l'Océan Atlantique dure encore quelques années.

    En juin 1588, le gouverneur espagnol de Saint-Augustine envoie un bateau régulier au nord pour chercher la colonie anglaise. Les Espagnols vont à Chesapeake Bay, retournent à San Fernando (pour découvrir qu'elle a été prise par les Anglais) et retournent à Saint-Augustine.

    Les Espagnoles projettent puis remettent une attaque. La résistance du fort est extrémement faible.

    Les historiens ne sont pas sûr que le fort ait été attaqué. Il existe des témoignages oraux mais pas écrits. Cela n 'aura pas d'incidence sur les évènements à venir le 16 mars 1589.

    Raleigh transfère l'entreprise virginienne à des négociants londoniens et à White et neuf Lords, mais il garde 1/5ème du minérai, or et argent. Les négociants ne réussisent pas à approvisionner la colonie.

    C'est le retour de Raleigh en 1590 qui aide White en intervenant auprès de la Reine.

    Le 20 mars 1590, White embarque pour l'Amérique seul et sans vivre sur un des bateaux de Grenville. Il est déposé en août au nord-est de l'Ile de Croatoane. Il rembarque et rédébarque le 15 août à Atturusk. Personne n'a entendu parler de la colonie. Un marin voit de la fumée venant de Roanoké !

    White, le matin du 16 août 1590, sur deux esquifs, va sur l'ïle. On aperçoit une nouvelle colonne de fumée. Aujourd'hui, on sait qu'aucun être humain n'était à l'origine de ces feux.

    White, le capitaine Spicer et d'autres hommes, vont sur un esquif vers Roanoké. La barque chavire et les marins se noient !

    White retourne vers Roanoké, fait le tout de l'île. Il n'y a aucune empreinte hormis celles des indigènes. White trouve trois lettres C R O sur un tronc d'arbre (ce qui ne correspond pas aux instructions). il trouve des maison effondrées et l'emplacement est entouré d'une pallisade de troncs d'arbres en guise de fortifications.

    Sur un autre arbre, il est écrit CROATAN mais pas de croix maltaise ou de signes de détresses.

    White trouve du fer et des objets lourds recouverts d'herbes. L'endroit a été abandonné depuis plusieurs mois. Les effets personnels que White avait entérrés (lui seul savait où) ont été volés. Livres et cartes déchirés, l'argent et les habits ont disparus.

    On pense que le mot CROATAN aurait été gravé par une petite fille. On ne retrouve pas d'ossements (la pratique des scalps viendra plus tard, "cadeau" des Français)

    On voit que du fait de la longue absence de White, les choses ont évolué à la Colonie. Plusieurs hypothèses sont possibles : soit toute la population a été massacré par les indiens qui ont fait disparaitre les corps, soit seulement les hommes ont été massacrés et les femmes assimilées, ou bien encore, à court de vivre, les colons se sont mélés aux indiens et ont migré avec eux !

    Vers la fin du XVIIIème siècle, Mac Millan découvre les indiens Pembroke qui parlent couramment l'anglais et portent les noms de colons disparus et se prétendent les descendants des colons de Roanoké !

    Puis la véritable colonisation va commencer !

    A bientôt !


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  • Le règne de Louis XIV fut un des plus longs de la Monarchie Française. Le souverain commence réellement à assumer le pouvoir en 1661 et le conservera jusqu'en 1715 qui correspond bien évidemment à la date de sa mort.

    Les images d'Epinal concernant ce règne, concernant le Grand Siècle, période dite de l'"absolutisme" sont bien connues. On pense d'abord à Versailles et ses fastes, aux courtisans assistant à la toilette du Roy, aux fêtes somptueuses auxquelles participaient Molière et Lully. Mais le règne a un côté sombre. En effet, cette période est parcourue de guerres dans lesquelles le souverain va engager le royaume de France.

    Si à Versailles, le luxe règne. Dans les campagnes, en revanche, on connait des famines dûes à de mauvaises récoltes elle-même dûes au fait que de la Renaissance au milieu du XIXème siècle, l'Europe traverse un "petit âge glaciaire".

    Par ailleurs, les conflits vont vider les caisses du royaume. Pour les remplir, il y a les impôts : la taille royale notamment, des taxes collectées par les fermiers généraux qui achetaient leurs charges. Des titres de la noblesse de robes sont mis en vente et font ce que les nobles d'épée appellent la "planche à vilains". Guerre-de-Louis-XIV.png

    Mais revenons aux guerres ! "J'ai trop aimé la guerre" disait Louis XIV à la fin de son règne. il y en eut quatre, successivement. Dans cette première partie, je ne vous parlerais que des deux premiers conflits : guerre de Dévolution et guerre de Hollande

    Certes la France était déja engagée dans des conflits contre les Habsbourg d'Autriche et d'Espagne depuis 1635. Le jeune Condé remporte une victoire le 19 mai 1643, à Rocroi contre l'Espagne. Turenne et lui remportent des succès jusqu'au 24 octobre 1648, date où est signée la paix de Westphalie qui met fin à la guerre de Trente Ans en Allemagne. Mais l'Espagne ne s'avoue pas vaincue et la Fronde va brouiller les cartes.

    La guerre de Dévolution  a lieu de 1667 à 1668 et a pour origine une question de succession (c'est pratiquement toujours le cas). Philippe IV, le roi d'Espagne meurt en septembre 1665 et laisse pour seul héritier un enfant chétif de 5 ans, Charles II, dont on attend la mort imminente. La couronne d'Espagne risque dans ce cas de tomber entre les mains des Habsbourg d'Autriche en excluant Marie-Thérèse (l'épouse de Louis XIV). C'est inacceptable pour le roi de France ! En mai 1667, il rappelle les droits de sa femme par un traité et les troupes françaises entrent en campagne. Ce sera une promenade militaire, les villes tombant les unes après les autres, notamment Lille qui tombe le 28 août.

    Parallèlement, un traité secret est signé le 19 janvier 1668 entre la France et l'Autriche sur le partage de l'héritage espagnol.

    Cependant, les succès français ont inquiété une bonne partie de l'Europe et Anglais, Hollandais et la Suède se joignent dans la Triple Alliance. Le traité d'Aix-La-Chapelle est signé le 4 mai 1668, Louis XIV ayant préféré la modération alors qu'il aurait pu facilement s'emparer de l'ensemble des Pays-Bas espagnols. Rappelons au passage que la population française est à cette époque la plus nombreuse d'Europe (avec la Russie) ce qui explique en partie la supériorité (en nombre) de ses armées.

    Plus tard, Louis XIV ne va pas vouloir en rester là. Ce sera le second conflit : la guerre de Hollande. Il y aurait plusieurs raisons à la conquête de la Hollande. Selon certains historiens, ce serait pour en faire un relais dans le mercantilisme à la française, pour d'autres pour mater les foyers qui emettent des écrits contre l'absolutisme...

    La guerre est déclenchée au printemps 1672. Par des manoeuvres diplomatiques, les Français ont auparavant dissous la Triple Alliance et l'attaque se fait avec l'aide maritime des Anglais contre les Hollandais, tandis que les armées de Louis XIV mènent la campagne par terre. Des écluses sont ouvertes, des places sont inondées pour ralentir l'ennemi (tactiques aussi appliquées durant les conflits du XXème siècle).

    Dès le prise de Maastricht, les Hollandais proposent à Louis XIV de garder toutes les places conquises ainsi qu'une forte indemnité de guerre. Mais le roi qui veut une victoire totale décline l'offre.

    Mal lui en prend car les choses sont moins favorables pour la France par la suite. Guillaume d'Orange résiste, L'armée française doit se replier et la guerre devient européenne. La guerre durera jusqu'en 1678 - 1679 et aboutit aux traités de Nimègues. C'est l'Espagne qui en fera les frais. Durant cette guerre, Turenne est tué par un boulet et Condé prend sa retraite.

    Durant la paix qui suit, Louis XIV demande à Vauban de lancer un vaste programme de fortifications. La trêve de Ratisbonne est signée le 15 août 1684 après plusieurs annexions de territoires par la France.

    La Révocation de l'Edit de Nantes en 1685 et la création de la Ligue d'Augsbourg en 1686, coalition des principaux ennemis de la France ravivent les tensions.

    De fait, la fin du règne de Louis XIV sera moins flamboyante que son commencement, tant au niveau de la cour qu'au niveau européen.

    Mais je vous parlerais des deux derniers conflits : guerre de la Ligue d'Augsbourg et Guerre de Succession d'Espagne dans un prochain billet !

    A bientôt !


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  • Les premières tentatives d'implantation sur le continent nord-américain remontent au XVIIème siècle.

    L'explorateur vénitien Giovanni Caboto, encore nommé John Cabot, et vivant à Bristol, cherche un passage vers l'orient et suit le long de la côte est (de là la technique du "cabotage") et parvient jusqu'à Terre-Neuve en 1520.
    Trois quart de siècle plus tard, l'Angleterre connaît la prospérité. Les tensions politiques vont s'apaiser.

    Elizabeth Iere règne depuis 1558. elle a des velléités sur l'Amérique.

    Sir Humphrey Gilbert lui propose d'installer une colonie en Amérique : le continent serait un relais pour les marins allant en Chine.

    La reine lui accorde une charte mais la colonie ne verra jamais le jour. Sir Humphrey Gilbert et son demi-frère Walter Raleigh atteignent Saint-John en Terre-Neuve, le 5 août 1583.

    Mais le temps est exécrable et il y a des désertions de marins et de colons. Gilbert se noie durant le voyage de retour.

    Raleigh est marqué par cette aventure. Il va demander une nouvelle charte à la reine.

    Il y aura deux tentatives successives d'implantation.

    - A Roanoké, en terre de Virginie (surnom d’Elizabeth Iere)
                  A cause d'un hiver rigoureux, les colons rentrent en Angleterre.


    - Un an plus tard, en 1587, une deuxième tentative a lieu
                Cent -vingt colons vont débarquer. Il y aura deux événements marquants :

    Tout d'abord la naissance de la première américaine : Virginia Dare.

    Ensuite, Raleigh et John White vont rentrer en Angleterre; à leur retour, la colonie aura disparue !

    C'est pourquoi on nomme Roanoké, l’île de le Colonie Perdue.

    Cette seconde tentative de colonisation comptait des hommes et des femmes ainsi que des enfants (chasseurs, bûcherons, boulangers, ferronniers...).

    L'administration de cette colonie était moins militaire que la précédente : un gouverneur et deux adjoints.

    La colonisation devient moins individuelle et plus corporative : ce qui allait devenir les compagnies du Nouveau-Monde.

    Raleigh a payé les colons pour qu'ils deviennent agriculteurs mais on ne connaît pas le montant de la prime.

    Raleigh a distribué ses terres et a aussi offert du matériel à cette expédition.

    Il y avait au moins dix planteurs avec leurs familles (dix-sept femmes et neuf enfants). Ceci anticipait la future colonie de James Town.

    Raleigh a donné des instructions pour qu'un fort soit établi a Chesapeake Bay, pour les bateaux et pour protéger les colons.

    Le départ de la seconde tentative d'implantation a lieu en 1587. Trois bateaux partent de Plymouth et accostent en Virginie.

    Pour faire la continuité avec les expéditions précédentes, celle de Gilbert et celle de 1585, on retrouve des personnes comme le gouverneur John White, Simon Fernandino et le capitaine Stafford. Comme en 1885, l'itinéraire passe par Mosquito.

    Cette même année 1585, Grenville, un militaire anglais brûle les forts espagnols.

    Raleigh ne peut donc pas se ravitailler auprès de ces derniers.

    De plus, Grenville a laissé quinze de ses hommes à Roanoké.

    Les bateaux accostent à Roanoké Island en 1587 (le troisième navire arrive avec un peu de retard sur les deux premiers, le 25 juillet 1587).

    Raleigh et le gouverneur White vont sur l’île s'entretenir avec les quinze colons déposés par Grenville. Ils trouvent les restes de l'un d'entre eux, tué par les indiens mais aucune trace des quatorze autres.

    Le fort construit par Grenville est rasé mais les petites maisons des quinze colons sont intactes.

    On a voulu détruire un symbole militaire : les Espagnols se sont peut-être vengé des actions de Grenville ?

    Parce que la saison était tardive, les cent-vingt colons s'établissent à Roanoké plutôt qu'à Chesapeake Bay.

    Avec White, les colons remontent le fort et s'installent dans les maison intactes.

    Les indiens se montrent hostiles mais pas violents.

    George Howe, un des adjoints de White, est tué.

    On fait appel à Montéo, un sang-mêlé de l'ile Croatoane, pour servir d’interprète. Grâce à lui, il y a rétablissement de rapports normaux avec les indiens croatoanes. Les autres tribus indiennes se tiennent à distance.

    Le 8 août 1587, John White et Stafford, avec vingt-cinq hommes, attaquent le village de Dasamonquepeak avec fusils et épées. Les indiens Roanoke vont prendre la fuite. Les indiens croatoanes vont venir voir ce qui se passe.

    L'interprète Montéo les apaise et les croatoanes semblent pardonner aux blancs.

    Le 13 août 1587, Montéo est baptisé et décoré de l'Ordre de Roanoké et de Dasamonquepeak.

    La fille du gouverneur White, Eleanor, donne naissance à une fille : Virginia Dare. Un autre enfant naît peu après.

    Le gouverneur White repart avec la flotte pour chercher des approvisionnements pour la colonie.

    Mais durant son absence, les événements à la colonie vont devenir mystérieux et tragiques.

    Des dispositions ont été prises en cas de problèmes pendant l'absence du gouverneur. il était question de placer la colonie cinquante miles à l'intérieur des terres.

    Qu'est-il advenu ? C'est ce que nous verrons dans la seconde partie !


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  • A l'origine, il n'y a en Amérique du nord pas plus de vingt millions d'habitants. Ceux-ci sont des asiatiques venus par le Détroit de Béring.

    On connaît la date de 1492 ou Christophe Colomb découvre le Nouveau Monde en cherchant la route des Indes. Il n'aborde pas le continent mais découvre les Antilles. Pourtant, on pense que les premiers découvreurs européens seraient les Vikings avec notamment Erik le Rouge.

    A partir de la découverte de Colomb, les explorateurs se succèdent. John Cabot, mandaté par le roi d'Angleterre, Henri VII, parvient jusqu'à Terre-Neuve. Une véritable course à la découverte est lancée. Les Espagnols explorent la partie sud de l'Amérique tandis que les Anglais explorent les alentours du Canada.

    Parmi les découvreurs espagnols, il y a Francisco Vasquez de Coronado et Cabeza de Vaca qui explorent le continent durant la deuxième moitié du XVIème siècle.

    En 1513, s'effectue la découverte de la Floride par Ponce de Leon qui aborde cette nouvelle terre des Indes Occidentales. En 1522, c'est la découverte du Mexique par les Espagnols.

    L'Europe commence à connaître ce continent par les découvertes alimentaires. Amerigo Vespucci, écrivain plébiscité, donne son nom au continent.

    En 1524, Giovanni de Verazzano découvre la baie de New-York. Il convainc François Ier de le financer.

    Verazzano suit Vespucci et remonte de la Floride vers Terre-Neuve. La baie de New-York est surnommée la Nouvelle-Angoulème.

    Cabeza de Vaca, en 1527, lance une expédition vers la Floride. Puis les Espagnols s'établissent à Saint-Augustine. En 1555, ils remontent vers le nord et leur présence se fait plus forte.

    A cette époque, les jésuites christianisent les indiens. Au niveau politique, des tensions subsistent et jusqu'au XVIIème siècle, la situation est stagnante. Il n'y a pas de colonisation fixe.

    Au début de XVIIème siècle, la colonisation débute. Les premiers colons britanniques s'installent en Virginie en 1607. Le 11 septembre 1609, Henri Hudson parcourt la Baie de New-York, mandaté par la Compagnie des Indes Orientales pour trouver un passage du Nord-Est vers l'Asie. Hudson change les objectifs de la mission et explore la côte orientale des futurs Etats-Unis. Il explore la Baie de New-York et fait escale à Manhattan.

    En 1624, l'Ile de Manhattan est achetée aux indiens par les Hollandais, au nom de la Compagnie Maritime des Indes Orientales pour 24 $. La colonie de New Amsterdam est fondée.

    En 1625, la Compagnie Maritime des Indes Orientales décide d'établir un fort sur l’Île de Manhattan. En 1664, les Anglais prennent le territoire. Le gouverneur hollandais, Peter Stuyvesant, le leur cède. Ceux-ci le rebaptisent New-York en l'honneur du Duc d'York et en font un carrefour commercial.

    Je reviendrais prochainement sur l'épisode de la colonie de Roanoké.

    A bientôt !


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  • Notre époque contemporaine est saturée d'images ! Que ce soit les journaux, le cinéma, la télévision, la publicité, ou encore internet, l'image est partout ! Avec différentes fonctions, de divertissement, d'éducation ou encore d'édification.

    Ce ne fut pas toujours le cas et il fut un temps où les icônes étaient rares - et les gens n'en croisaient jamais sinon à l'église ! A l'origine, l'image a une fonction symbolique et un rôle politique et religieux. Revenons sur ces évolutions en cinq grandes périodes en nous basant sur un article d'Achille Weinberg, dans le numéro 52 des "Grands Dossiers des Sciences Humaines" intitulé "le pouvoir des images" !

    1 - Images de la préhistoire

     Les premières images date du Paléolithique supérieur et sont tracés sur des parois rocheuses (en Indonésie ou en Europe à la Grotte Chauvet). Elles sont de trois types : des représentations d'animaux, essentiellement de grands herbivores, rarement des oiseaux, des reptiles ou des insectes, des représentations de femmes à travers leurs organes sexuels (seins, fesses, vulves) et enfin des figures géométriques, lignes, courbes, spirales...

    Ces représentations sont très stylisées et on sait très peu de choses de leurs fonctions réelles : chamanisme, totémisme, magie, mythologie mais il est indubitable qu'elles ont une utilité magico-religieuse (symbolisme) et non simplement décorative !

    2  - Protohistoire : Néolithique et âge des métaux

    Au Néolithique, les humains se sédentarisent, développent l'agriculture et l'élevage, la pêche, occupent des villages et inventent aussi la poterie puis instaurent l'usage des métaux. Des individus se spécialisent. Cette évolution a lieu un peu partout dans le monde.

    L'art rupestre va alors montrer des scènes collectives (scènes de chasse, scènes mythologiques avec des personnages humains plus élaborés,...) Des figures nouvelles apparaissent sur des supports nouveaux : grandes variétés d'animaux sur des céramiques chinoises, stèles de pierre en Anatolie (Göbleki Tepe), peut-être associées à des clans.

    Les sociétés se hiérarchisent et donnent lieu à l'édification de monuments (images de seigneurs de guerre sur des menhirs...).

    A l'âge du bronze, la diversité s’accroît encore (idoles de marbre de Cyclades, masques funéraires retrouvés dans les sépultures,...) ! On représente alors les ancêtres et les esprits dans ces sociétés agraires.

    3 - Antiquité et grandes civilisations

    Vient ensuite le temps des grandes civilisations : en Orient (Mésopotamie, Égypte, Perse) ou en Europe (Grèce, Rome) - de même que sur d'autres continents,  en Asie (Inde des empereurs, khans et maharadjah, Chine impériale, Empire d'Angkor,...) et aux Amériques (civilisations olmèque, aztèque, maya, incas).

    La vie devient alors urbaine avec une architecture monumentale (pyramides, temples, palais) On figure des divinités mi-humaines, mi-animales (Isis, Osiris, Brahma, Ganesh,...). Il s'agit de montrer les origines sacrées du pouvoir sur de gigantesques fresques murales !

    On représente aussi les grandes batailles. Il s'agit donc de légitimer le pouvoir et les empereurs dont sculpter leur bustes, en bronze (Hamourabi) ou en pierre (Auguste). il s'agit de montrer sa puissance même si ces images ne sont pas toujours accessibles (comme par exemple situées au fond d'un temple ou au somment d'un obélisque !).

    L'histoire des images en cinq étapes4 - Le Moyen-Âge

    Le Moyen-Âge va voir le développement de l'art chrétien. Les représentations du Christ sont d'abord symboliques (poisson, colombe...) et au départ cet art chrétien est caché car les adeptes de la religion concernée sont persécutés. Puis, après Constantin, au IIIème et IVème siècles, cet art chrétien s'épanouit malgré quelques "querelles des icônes", notamment à Byzance aux VIIIème et IXème siècles. A côté de cela, un art profane subsiste, dans les châteaux et les manoirs, scènes de chasse ou de bataille comme la Tapisserie de Bayeux !

    Mais la grande majorité des images relèvent alors du religieux et sont dans les églises !

    5 - L'époque moderne

    Les livres manuscrits étaient majoritairement au service de l’Église. L'imprimerie va changer la donne ! Le livre se répands dans les bibliothèques, les écoles et les foyers. Il devient outil d'accès au savoir avec les encyclopédies dont celle de D'Alembert et Diderot - avec leurs planches illustrées. Le divertissement est aussi de mise  avec les livres d'images pour enfants (Contes et Bibliothèque de L'histoire des images en cinq étapesTroyes,..).

    Le XIXème siècle voit la tendance se poursuivre et s'amplifier avec l’avènement de la presse (National Geographic, L’Illustration,...). Apparaissent aussi les catalogues (La Redoute, Les Trois Suisses) qui vont changer l'habitat et le mode de vie des familles !

    Les inventions se succèdent avec la révolution industrielle ! D'abord la photographie - qui va reléguer la peinture dans l'art abstrait en se chargeant du figuratif - avec Nicephore Niepce et Louis Daguerre. Apparaissent ensuite, en 1895, le cinéma des Frères Lumières puis plus tard la télévision. L'image devient omniprésente ! Le summum est atteint avec internet, les Smartphone avec appareil photo et caméra intégrés, les "selfies" et Youtube !

    D'abord associé au sacré et rare, l'image se démocratise et se charge d'instruire et de divertir ! A l'origine œuvres d'individus spécialisés, les chamans, les artistes, au XXIème siècle, chacun peut se prendre en photo ou en vidéo et les poster sur Facebook ou Youtube !

    Reste à savoir en quoi cette prolifération d'images - jusqu'à saturation N - influence nos comportement ?

    Je vous laisse sur cette réflexion !

    A bientôt !


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