• La Place Royale ou l'amoureux extravagant est une comédie en cinq actes de Pierre Corneille composée en 1634.La Place Royale - Pierre Corneille

    Il est question de rupture amoureuse, et, à travers ce motif, l'auteur Corneille aborde les thèmes de l'amour et de la liberté. La pièce connu un grand succès au moment de sa sortie. Elle fait bien évidemment partie des classiques du théâtre français !

    Pour ma part, j'ai toujours eu une préférence pour Pierre Corneille que pour Jean Racine que je trouve trop sinistre et grandiloquent ! Sa Phèdre m'a barbé comme pas possible en classe de Première S !

    Alidor est l'amant d'Angélique. Celle-ci est aussi la maitresse de Doraste qui est amoureux d'elle. Alidor a un ami, Cléandre. il faut aussi compter avec Phylis la sœur de Doraste dont Lysis est transi. Enfin, comme dans toute bonne comédie de cette période, on a les domestiques, Polymas et Lycante, respectivement au service d'Alidor et de Doraste ! Les personnages sont en place, quelle est l'intrigue ?

    Alidor et Angélique s'aiment réciproquement mais Alidor est néanmoins embarrassé/ incommodé de cet amour - il tient à sa liberté ! Le mariage est perçu comme une catastrophe pour lui, des chaines ! Alidor va essayer de jeter son amante dans les bras de son ami Cléandre, en rédigeant une fausse lettre d'infidélité !

    Mais Angélique va plutôt se rapprocher de Doraste alors Alidor, vraiment "extravagant" va tenter de la séduire à nouveau ! Il lui donne un rendez-vous et va essayer de la faire enlever par Cléandre. Le plan échoue car il y a erreur et c'est Phylis qui est enlevée ! Angélique se rends finalement compte de la duperie d'Alidor et décide de rentrer au couvent !

    Une pièce pleine de péripéties et assez rocambolesque au final !

    La pièce se déroule dans le quartier de la Place Royale qui était - si je ne m'abuse ! - le quartier des libraires et des courtisans, plein d'activités où il fallait être vu !

    Une bonne petite pièce assez "classique" ! Malheureusement qu'on n'étudie plus guère qu'à l'école - et encore à l'Université ! Il faut redonner le goût de la lecture et des classiques à nos jeunes - et pas seulement du Harry Potter - car ces pièces ont des thématiques universelles ! Ici Alidor veut "larguer sa meuf" au fond !

    A bientôt !


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  • Les Provinciales ou Les Lettres écrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces pères  est un ensemble de dix-huit lettres publiées anonymement en 1656 et au début de 1657 pour prendre la défense d'Antoine Arnauld jugé par la faculté de théologie, à savoir la Sorbonne.

    En effet, dans une lettre de 1655, Arnauld défend les jansénistes de l'accusation d'hérésie. Les adversaires - les jésuites et les thomistes (les dominicains qui suivent les préceptes de Saint-Thomas) et le P. Annat, jésuite et confesseur du roi - attaquent à travers Jansénius, la théologie de la grâce de Saint Augustin.

    Le christianisme est une religion du salut. Jésus, par sa crucifixion et sa résurrection, a racheté le péché originel. Tout homme qui croira sera sauvé. Pour être sanctifié, il faut recevoir la grâce de Dieu mais selon certains, par exemple le moine Pélage, l'homme peut se racheter par ses seules actions. La grâce s'oppose à la notion de libre-arbitre. Les jésuites pensent que les actions des hommes suffisent, les calvinistes (protestants) penchent pour la grâce à laquelle il ajoutent la prédestination (peu importent les actes, c'est Dieu qui décident d'accorder la grâce et pas à tout le monde).

    Les jésuites et les autorités judiciaires ne découvriront jamais qui est l'auteur des Provinciales du vivant de l'auteur. De fait, c'est Blaise Pascal aidé d'amis qui collationnaient les références citées dans ces lettres missives.

    Blaise Pascal est né en 1623 et meurt en 1662. C'est à la foi un philosophe (on lui doit Les Pensées -écrites après Les Provinciales). C'est aussi un homme de science, génie précoce, auteur de traités scientifiques (dont un sur les cônes à 16 ans), prônant l'intuition en mathématiques et l'expérimentation en physique, inventeur d'une machine à calculer la Pascaline (voir l'article "Histoire de l'informatique" sur historia-drizzt).

    Dans Les Provinciales, Pascal pratique la satire à l'encontre des jésuites dont il critique la théologie morale ou casuistique qu'il juge trop laxiste car elle semble pouvoir s'adapter à toutes les situations, complaisante pour rassembler large !

    L'auteur épistolaire piège un jésuite en l'attirant dans une maïeutique (un questionnement) ou cette casuistique complaisante est mise à jour, provoquant les sourires du lecteur complice !

    Les lettres sont une œuvre qui évolue avec les péripéties judiciaires et après une lettre 11 sur le rire classique et le rire religieux, les lettres suivantes sont directement adressées aux jésuites.

    En conclusion, sur la morale relâchée des jésuites, Pascal l'emporte mais pas sur le problème de la grâce. Par la suite, il tentera de convertir les libertins et Les Pensées seront -entre autre- une revanche sur l'échec des Provinciales.

    Il faut retenir que ces dix-huit lettres sont un combat. Une minorité - celle de Port-Royal, bastion du jansénisme - essaie de préserver sa liberté de conscience contre un pouvoir qui écrase.

    A bientôt !


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  • Les Fourberies de Scapin est une comédie en trois actes de Molière, crée au théâtre du Palais-Royal le 24 mai 1671. L'une des influences de l'auteur a toujours été la comédie italienne, la commedia dell'arte toute en outrances et en exagérations ! Ceci se ressent fortement dans les tribulations du valet Scapin !

    Car en effet, Scapin est un valet ! Ce type de personnage est une sorte de modèle Les Fourberies de Scapin - Molièregénérique à l'époque et dans ce cas de figure, le serviteur se montre souvent plus malin que son maître qu'il mène en bateau ! Molière se moque ainsi du bourgeois ! Parmi les caractéristiques du valet, il y a aussi le fait que celui-ci prend souvent le parti des jeunes amants contre les envieux, les bougons, les grincheux, les avares... On a tous ces cas de figure dans cette pièce !

    Boileau a reproché à la pièce son côté populaire et Fénelon l'exagération des caractères !

    L'intrigue de la pièce est par ailleurs reprise du Phormion de Terence ! L'auteur latin est le modèle de la "grande comédie" mais comme je l'ai dit on est plus proche ici des Italiens, reproche que Boileau fera dans son Art poétique.

    Alors que leurs pères sont partis en voyage, Octave, fils d’Argante et Léandre, fils de Géronte, se sont épris l’un de Hyacinthe, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient d’épouser, le second de la « jeune Égyptienne » Zerbinette.

    Mais Octave craint le retour et la réaction de son père et implore l'aide de Scapin, valet de Léandre. "Habile ouvrier de ressorts et d’intrigues", Scapin ne parvient pourtant pas à fléchir le vieillard Argante !

    Argante répète à Géronte la nouvelle qu’il tient d’une indiscrétion de Scapin : Léandre a commis une grave erreur. Aussi le jeune homme, fort mal accueilli par son père, corrige vertement le valet pour sa trahison. Mais il quitte bientôt son ressentiment pour le supplier de lui venir en aide : il lui faut payer une rançon pour Zerbinette s’il ne veut pas la voir enlevée par les Égyptiens.

    Scapin use alors de stratagèmes habiles pour extorquer la somme d'argent aux deux vieillards ! Mais il entends aussi se venger de Géronte qui lui a fait une mauvaise publicité auprès de Léandre. Le valet retors imagine alors un prétendu frère de Hyacinte à la poursuite de Géronte, lequel frère veut attenter à la vie du vieillard parce qu'il a voulu empêcher le mariage ! On a alors droit au fameux "épisode du sac" où Scapin "cache" Géronte dans un sac et lui donne de violents coups tout en feignant de le protéger de spadassins ! La fourberie de Scapin est éventée, et Géronte lui aurait fait payer cher ce tour pendable, si par une diversion opportune une double reconnaissance n'eût révélé en Hyacinthe la fille perdue de Géronte, et en Zerbinette celle d’Argante.

    La pièce se termine sur Scapin qui feint d'être à l'agonie et obtient le pardon des vieillards !

    Une pièce qui est un classique et qui est par exemple connue par des répliques telles "Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?". Cette sentence ultra-célèbre provient de cette comédie !

    Il est rare que l'on n'étudie pas cette pièce au collège de nos jours ! Ce fut mon cas dans les années 1980 en classe de Quatrième - puis plus tard de manière plus savante à l'Université !

    A bientôt !


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  • Les Contes de Charles Perrault sont aussi connus que les Fables de La Fontaine et sont un étendard de ce que la littérature du Siècle des Classiques offre de mieux ! Ils sont surtout connus des enfants notamment autrefois par les récits des nourrices ou désormais par les films de Disney !

    Ces histoires semblent bien anodines en apparence, mettant en scène des princesses, des orphelines, des bêtes fabuleuses, des gamins très malins... Bref des archétypes ! En réalité, ce sont des récits très profonds qui cachent des sens multiples comme l'a très bien démontré Bruno Bettelheim dans son célèbre ouvrage, Psychanalyse des contes de fées !

    Les Contes de Charles PerraultLes Contes de Perrault, dont les Histoires ou Contes du temps passé ou Les Contes de ma mère l'Oye, furent composés dans la dernière décennie du XVIIème siècle, entre 1691 et 1697.

    Le premier "conte en vers" de l'auteur fut publié dans le Mercure galant : "Les Souhaits ridicules" ou comment un couple de paysans se disputent lorsqu'on leur permet de réaliser trois vœux et les gâchent au final !

    Certains Contes sont demeurés très célèbres dont "Peau d'âne", incarnée au cinéma par une jeune Catherine Deneuve, "La Belle au bois dormant" où l’héroïne piquée par un rouet ensorcelé attend le baiser du Prince ou encore "Cendrillon"

    Mentionnons aussi "Le Petit Chaperon rouge", "La Barbe Bleue", "Le Chat botté" ou "Le Petit Poucet" ! Je n'en dis pas plus car ces histoires sont très connues et emblématiques !

    Charles Perrault est enfin connu pour avoir pris part dans la Querelle des Anciens et des Modernes qui l'opposait à Boileau !

    Ce genre des contes de fée - dans lequel s'illustrèrent aussi les Frères Grimm - était à la mode dans les salons mondains ! Ces histoires sont donc à la base d'inspiration orale ! La littérature renouait ainsi avec ses origines qui remontent aux récits d'Homère, également transmis d'abord par la voix !

    A bientôt !


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