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Par Syric le 22 Janvier 2022 à 02:10Le dernier roman de Michel Houellebecq est paru ce 7 janvier 2022 et comme d'habitude, c'est un événement éditorial sur lequel a été maintenu le plus grand secret pour un gros pavé de 637 pages dans la version que j'ai lu sur mon nouvel iPad Air.Le titre de ce roman tant attendu est Anéantir. L'auteur va-t'il y exprimer le nihilisme dont il est coutumier ? J'ai trouvé que Houellebecq s'était un peu assagi, mais son pessimisme finit par ressortir à un moment et les habituelles scènes de sexe reviennent dans la deuxième moitié du volume qui compte 7 parties.Le roman part dans différentes directions, mélangeant la Grande Histoire, la destinée politique de la France et l'histoire d'une famille, autour de Paul Raison, le personnage central, un haut fonctionnaire, homme à tout faire et confident de Bruno Juge, ministre de l'économie et des finances ! Toutes ressemblances avec Bruno Le Maire, qu'on dit ami de Houellebecq et Emmanuel Macron - nommé ici "le Président" - sont-elles fortuites ? Le récit se déroule en 2027.Paul Raison n'a plus de vie sentimentale depuis 10 ans et son mariage avec Prudence bat de l'aile. Pourtant au fil du récit, il se "rabiboche" avec son épouse et ils connaissent tous les deux de nouveau le plaisir sexuel, celle-ci s'étant par ailleurs tournée vers la "religion" wiccane. Paul a une soeur, Cécile, fervente catholique, mariée à Hervé notaire au chômage et qui ont deux filles dont celle qui fait des études de Lettres, Anne-Lise, exerce en secret le métier d'escorte-girl ! Paul a aussi un plus jeune frère, Aurélien, un restaurateur de tapisseries médiévales dont la femme, Indy, une journaliste aigrie et ratée, aigrie car ratée est une vraie plaie. Bref, Aurélien est malheureux et ça finira mal pour lui dans ce récit ponctué par son divorce malgré son histoire d'amour avec Maryse, une femme originaire d'Afrique et aide-soignante.Pour le Grand Récit, 2027 est une année d'élection présidentielle - où "le président" ne peut plus se présenter après deux mandats - Houellebecq semble au passage poser que Macron sera réélu en 2022 - ce qui n'est pas acquis, les gens mentant aux sondeurs comme le précise d'ailleurs l'auteur à un moment ! Autre point ridicule du moment, Bruno Juge (et donc Bruno Le Maire) présenté comme un génie de l'économie alors qu'on a bien vu dans le monde réel que c'est un clown comme tout le reste de ce gouvernement de tocards ! Une chose est sûre, le pays ne s'en relevera pas si il prend encore 5 ans de Macron ! Bref je digresse !Donc dans le roman, le président présente un certain Sarfati, une sorte de Hanouna, pour lui succéder, épaulé par Bruno. Dans ce dispositif, Paul soutient bien entendu le ministre de l'économie.On suit toute la campagne face au candidat du Rassemblement National ce qui est pour l'écrivain l'occasion de disserter sur la politique française.En toile de fond, on a aussi des actions de hackers sur le net, des vidéos virales qui revendiquent des attentats contre des portes-containers ou contre une clinique d'insémination artificielle. Le titre, Anéantir, fait ainsi référence à cette destruction de la civilisation moderne aussi en écho à la deep écologie - et le nihilisme de Houellebecq refait ici surface ! La DGSI parviendra par percer la clé de ces actions mais le roman présente une conclusion ouverte sur cette sous-intrigue !Il est surtout beaucoup question du milieu médical - et Houellebecq s'est beaucoup documenté ! Edouard, le père de Paul, est un ancien de la DGSI aussi et fait un AVC au début du roman, finit dans une unité de rétablissement jouxtant un EHPAD. L'écrivain montre la logique managériale dans ces établissements et la dénonce à tel point que la famille de Paul va faire sortir le père clandestinement de ce lieu avant qu'il ne devienne un mouroir pour lui.Enfin, le dénouement du roman est poignant car le principal protagoniste chope un cancer ORL qui le ménera vers le trépas - un sujet sur lequel il est difficile et délicat d'écrire et Houellebecq s'en sort avec pudeur et brio.Et pour être complet, je mentionne une nouveauté dans le récit de Houellebecq, la description par le menu de nombreux rêves que fait le personnage principal. Houellebecq s'est-t'il converti à Freud ? S'agit-il de rêves inventés ou de songes qu'à fait l'auteur ? A voir si il poursuit sur cette voie dans les romans suivants, ça peut être intéressant !Que retenir ? Au final un très bon roman qui se lit très vite et très bien, s'éparpille un peu parfois avant de se recentrer ! Mais bon Houellebecq est une valeur sûre et je recommande vivement cette lecture ! Un roman qui parle "d'amour, de désir et de mort" !A bientôt !
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Par Syric le 26 Août 2021 à 19:05
Ken Follett est un auteur grand public, spécialiste des romans historiques et d'espionnage. C'est dans ce deuxième genre que se situe Code Zéro, un roman haletant et bien ficelé, basé et qui brode sur un fait divers réel survenu en 1958, le retard à l'allumage de la mise en orbite du premier satellite américain, Explorer I dans un contexte de Guerre Froide, les Soviétiques ayant grillé la priorité aux Américains en expédiant plus tôt leur Sputnik dans l'espace !
Le roman s'ouvre par un type qui se réveille d'une mauvaise cuite dans les toilettes d'une gare ! Mais celui qu'un autre clochard appelle "Luke" est en réalité bien plus qu'un simple SDF ! Il connait les techniques de combat utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale et a des connaissances approfondies sur le lancement des fusées !
Et donc celui qui est en réalité le Docteur Claude Lucas, qu'on a rendu amnésique, va devoir rassembler les brides de sa mémoire et reconstituer son passé : fils d'une famille de riches banquiers, étudiant à Harvard, combattant pendant le conflit contre les nazis et actuellement acteur sur le lancement d'Explorer I qui doit justement avoir lieu dans moins de 24 heures à Cap Canaveral en Floride ! Le compte à rebours est commencé !
Luke découvre qu'il est marié à Elspeth Twomey, une jolie secrétaire sur la base des fusées, a pour amie, une femme d'origine juive nommée Billie Josephson, qui travaille dans une clinique psychiatrique à la découverte de la psyché humaine, son amour de jeunesse qui a épousé Bern Rothsten par la suite et Anthony Carroll, un haut placé de la CIA qui n'a de cesse de "neutraliser" notre héros affirmant que Luke est un espion communiste qui veut saboter le satellite. A cette fin, Anthony a utilisé les travaux de Billie depuis la Guerre sur le contrôle mental pour effacer la mémoire du Docteur Lucas!
En fait, dès qu'Anthony accuse Luke d'être un Rouge la suite est assez prévisible et on se doute qui sont les vrais espions et que le Docteur Lucas a été en réalité rendu amnésique car il voulait les dénoncer ! L'apogée du récit est une lutte effrénée sur une plage pour empêcher les traitres d'appuyer à temps sur le bouton d'autodestruction de la fusée ! Le Camp du Bien va évidemment l'emporter !
On sent que Follett peaufine ses romans dans les moindres détails - ici aussi au moyen de flash-backs au moment où le héros retrouve ses souvenirs - donnant un aspect de réel. J'ai beaucoup aimé ce roman même si je considère Follett comme de la littérature facile et commerciale relevant plus du marketing. Mais je ne conserverais pas ce livre et en ferais profiter un usager de la Boite à Livres près de chez moi ! Livre qui m'a aussi été donné par mon pote François O. qui sans cela les jette !
"Défi Lecture N°14".A bientôt !
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Par Syric le 31 Août 2020 à 21:52
Disons le d'entrée pour abréger le suspens, j'ai a-do-ré La fille sur la photo, ce premier roman que j'ai lu de Karine Reysset ! L'auteure y démontre un vrai talent pour peindre des personnages, une vraie approche fine de la psychologie et des personnages ! A travers presque 300 pages, on découvre la vie d'Anna Dantec, 35 ans, le personnage central et la narratrice de ce roman et on s'y attache ! Une femme qui essaye de trouver sa place dans une famille recomposée tissée de relations complexes.
Le roman se découpe en deux parties. Pour simplifier, on pourrait dire que la première moitié s'attache plus à Serge, le compagnon d'Anna, réalisateur de cinéma à succès beaucoup plus âgé qu'elle. Et la deuxième partie revient sur l'ascendance de la protagoniste principale, à travers sa mère Marlène et sa soeur Betty principalement. Mais en réalité, il est aussi question de Marlène dans la première partie et de Serge et de ses deux filles dans la seconde !
Essayons de résumer les liens de parentés entre les acteurs de ce roman, ce qui n'est pas simple et ai eu quelques difficultés à m'y retrouver concernant la partie Marlène/Betty (mais donc ça s'éclaire en seconde partie pour qui a la patience !).
Serge est donc le "grand homme". il a eu un fils, Arthur, de sa première femme, Justine qu'il idolâtrait et qui est morte tôt de maladie. Ensuite, il s'est mis en couple avec Alexandra avec qui il a eut deux filles, Chloé (17 ans) et Garance (14 ans). Ensuite il a rencontré Anna qui est comme une mère pour ses filles.
Mais Anna étouffe et part le jour où Gaspard, un jeune homme mentalement perturbé, lui renvoie une image positive d'elle car la narratrice est également écrivaine, l'auteur de trois romans, d'un recueil de poésie et de plusieurs romans pour la jeunesse. Elle aura même un enfant de lui mais le perdra dans une tentative de fuir son nouvel amant très instable et possessif !
Du côté des géniteurs d'Anna, il y a son père, Pierre, qui a un temps de présence réduit au minimum dans ce récit et surtout sa mère Marlène qui a eu Anna et avant elle sa soeur Betty. Après avoir quitté Pierre, emmenant ses deux filles, Marlène se mets avec celui que la narratrice désigne comme son vrai père sans jamais mentionné son prénom ! A son tour, Marlène quitte ce père aimant pour ses deux filles d'adoption et le laisse avec les deux gamines ! La mère fuyante se mets alors avec un troisième homme et Anna et Betty voient la naissance de leur demi-frère, Romain. Puis, c'est le père abandonné, le deuxième compagnon de Marlène (vous suivez ?) qui épouse une prénommée Sandrine et a d'elle une fille prénommée Coralie qui n'a donc aucun lien de sang avec Anna et sa soeur.
Pour être complet, signalons la présence de Simon, le fils de Betty et neveu d'Anna et de Tiphaine, la soeur de Gaspard le "perturbé" qui a plus la tête sur les épaules !
Un arbre généalogique à rendre fou les généalogistes !
N'en reste pas moins que la lecture est passionnante ! Au début du roman, Serge rappelle Anna auprès de lui car Garance ne s'est pas remise d'une de ses soirées de "débauche" entre adolescents et souffre d'anorexie. Anna va donc tenter de recoller les morceaux, un an après avoir perdu sa mère Marlène d'un cancer et avoir quitté le réalisateur pour la passade "Gaspard" qui s'est avérée décevante !
Anna va-t'elle répéter les erreurs de sa mère, fuir éternellement ou se remettre avec Serge ? Va-t'elle trouver sa "place sur la photo" ?
Brillant ! En tout cas, je suis toujours émerveillé par la capacité de certaines plumes de créer des biographies entières ex-nihilo qui vont faire vivre des êtres de papier qui n'ont pas d'existence réelle ! La lecture auquel on se livre ensuite donne, paradoxalement, plus de consistance à ces chimères littéraires qu'à certaines personnes que nous côtoyons superficiellement dans le bus, dans les études, au boulot, etc,... C'est aussi ça un des grands pouvoirs de la littérature et de l'imagination !
A bientôt !
PS : Ce billet est le 150ème que je rédige dans la catégorie "Littérature XXIème" (siècle) sur Overblog !
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Par Syric le 19 Août 2020 à 00:25
Les romans de Marie-Sabine Roger se suivent et se ressemblent et à chaque fois, c'est le même enchantement ! A chaque fois, cette auteur y décrit avec simplicité et acuité une galerie de personnages abîmés par la vie, ce que certains appellent cruellement des "cassos" ou alors aussi des handicapés si mal considérés par nos sociétés, psychophobes, grossophobes, etc,... Les bracassées ne dérogent pas à cette règle !
La narration se fait à la première personne du point de vue de deux personnages, ce qui permets de multiplier les focales - chacune des deux narratrices à son propre style qui se reconnaît très bien !
On a ainsi Fleur Suzain, une vieille femme de soixante-seize ans, souffrant d'obésité morbide et également d'agoraphobie et qui ne souffre du réconfort qu'avec son petit chien Mylord et du ténébreux Docteur Fiodor Borodine ! Elle s'exprime à travers une sorte de journal intime que son thérapeute lui a demander de tenir.
De l'autre versant, on a Harmonie, une jeune femme mal dans sa peau aussi et vivant tant bien que mal avec un - Bordel de Pute, Enculé - Syndrome de Gilles de la Tourette (son "Tabourette").
Au début de ce roman, Harmonie et Fleur (toutes les deux si mal-nommées) vont se rencontrer quand la jeune femme va répondre à une annonce de ménage de la vieille dame en fait pour garder Mylord pendant les rendez-vous chez le Docteur Borodine ! Ca va mal se passer et Fleur va prendre peur du Gilles de la Tourette d'Harmonie, n'étant pas prévenue - et va même lui causer une fracture du bras en lui coinçant celui-ci dans sa porte blindée.
Mais par la suite, après quelques explications, les regards vont changer et Harmonie ira même jusqu'à habiter chez Madame Suzain après avoir rompu avec son ami Freddie qui a eu un mot malheureux, la traitant de "Bracassée" !
Autour des ces deux personnages centraux gravitent une galerie de personnages tous aussi touchant les uns que les autres hormis le Docteur Borodine qui s'avèrera être un escroc ! On a donc d'autres "bracassés" dont Tonton, de son vraie nom Denise, marchande de poisson, tatouée et piercée à l'allure masculine et au franc-parler qui sculpte le métal donnant vie à des oeuvres "très moches" mais exécutées avec coeur et dont on découvre sur la fin du récit la beauté cachée !
On a aussi Elvire, une autre jeune femme, la copine d'Harmonie affublée d'un nystagmus (des mouvements incontrôlés et continuels des yeux) et d'une mère "tocquée" du ménage !
Ce petit groupe va s'épauler et finalement chacun réussira à s'affirmer. On assiste à une transformation de ces personnages.
Celui qui va jouer un rôle essentiel dans cette mutation est le vieux monsieur Poussin, âgé de 103 ans, qui pratique la photographie N&B derrière la fenêtre de son petit appartement de la Rue des Soupirs - Rue où habite aussi Madame Suzain et où se trouve l'atelier de Tonton. Monsieur Poussin révèle la beauté cachée des individus, leur permets de s'aimer et en voyant ces milliers de clichés, Harmonie comprends que la normalité est dans le regard des autres et que tout est affaire de subjectivité et aussi de savoir percevoir le bon côté des gens.
A la fin du récit, notre petite "association de malfaiteurs" organise une exposition façon street art, pour les habitants du quartier avec 250 photos d'Aimable Poussin et les sculptures de métal de Tonton ! Un happy end et une bonne leçon de vie !
Un roman enjoué et qui redonne le moral ! L'humour - dont Boris Vian disait qu'il était "la politesse du désespoir" - et l'autodérision sont pratiqués à haute dose dans ce roman (parfois c'est même un peu trop appuyé et Fleur est souvent trop naïve !). Ce récit dédramatise le handicap et montre que nos différences font nos forces pour peu qu'on apprenne à s'accepter.
A bientôt !
PS : Ceci est le 3000ème article de tous mes blogs confondus (Overblog, eklablog, Skyblogs), le 3000ème que je rédige de toute ma vie !
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Par Syric le 7 Août 2020 à 00:31
J'avais beaucoup aimé le roman de Brigitte Giraud, J'apprends, et avais aussi lu son autre récit Nous serons des héros. Je vous renvoie aux articles que j'ai fait ici sur ces deux livres.
J'ai littéralement "dévoré" Jour de courage, un autre de ses romans, en l'espace d'une soirée, d'une traite, en deux heures de temps, ce qui est plutôt bon signe ! Bon en même, c'est un petit roman de moins de 160 pages qui fait un parallèle entre Livio, un adolescent des années 2020 et Magnus Hirschfeld, médecin juif-allemand et homosexuel qui fonda un des premiers instituts de sexologie durant l'Entre-Deux Guerre et dont les travaux et la bibliothèque furent l'objet du premier autodafé des nazis, ces criminels contre l'Humanité et la Culture !
Dans le récit, Livio livre un exposé oral sur ce médecin et la majeure partie du roman - disons les quatre cinquièmes raconte le déroulé de cette épreuve pédagogique. Le jeune homme est en effet très impliqué dans cet exercice car le destin de ce médecin et les causes qu'il défendait font écho à sa propre existence ! En réalité, Livio s'est découvert homosexuel et assez rapidement l'exposé va se transformer en coming-out !
A une époque où on mets des gays à toutes les sauces dans toutes les oeuvres artistiques, dans The Walking Dead, dans les comics et films Marvel, même dans Star Wars - souvent de manière pas forcément justifié histoire de racoler les LGBT au fort pouvoir d'achat, Brigitte Giraud aborde de manière beaucoup plus fine la question de la difficulté de se vivre homo dans une société par toujours tolérante (les manifs contre le Mariage pour Tous, les appels aux meurtres des autorités tchétchènes ou les déclarations scandaleuses du Brésilien Bolsonaro qui ne lui ont pas empêché d'être élu, la criminalisation des homos en Russie, en Afrique et dans les Pays du Golfe, montrent qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire !).
La façon dont est racontée le déroulement de la prestation de Livio est très vivante et des éléments sur sa vie en arrière-plan, son contexte familial notamment, sont apportés par touches subtiles. Brigitte Giraud a aussi bien cerné la psychologie des adolescents et des jeunes adultes !
On navigue donc entre passé et présent dans un jeu d'échos !
Hélas, Livio n'obtient pas l'effet qu'il aurait souhaité et essuie un silence gêné de sa classe dans une ambiance de malaise ! Il est lâché par son amie Camille, jeune fille amoureuse de lui qui vit très mal cette révélation et n'aura pas l'attitude adéquate, ne saura pas trouver les mots, déçue et trahie !
Livio finira par disparaître ! Plus seul que jamais, il fugue à la fin du récit et on ne le retrouvera jamais !
Finalement, on a là un livre qui appelle à plus de tolérance ! L'homophobie n'était donc pas que l'apanage des nazis mais aussi le fait de beaucoup de personnes encore à l'heure actuelle !
Je dédie ce billet à Jérôme, Vincent et Pauline, très impliqués dans cette cause de la part du gay-friendly que je suis !
Bref un excellent roman !
A bientôt !
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Par Syric le 17 Juin 2020 à 22:35
Maxime Chattam est un de nos actuels auteurs de best-sellers, spécialisé dans le thriller à la française, avec un style - en plus sombre ! - et une popularité qui me font penser à un Bernard Werber ! C'est un peu notre Dan Brown à nous ! Je viens de lire le premier opus de sa Trilogie du "Cycle de l'Homme et de la Vérité" de près de 550 pages en trois jours et n'ai pas pu lâcher le roman avant de savoir le fin mot de l'Histoire ! Ce premier volet s'appelle Les Arcanes du Chaos et surfe à fond sur les Théories du Complot !
A mon avis, les Théories du Complot sont une tentative d'individus en perte de sens de donner un sens à c e qui n'en a pas, de supposer un dessein secret derrière l'Histoire qui procède du hasard ! Bref c'est une tentative de rationalisation afin de se rassurer ! Je ne suis pas le seul à penser cela et les Sociologues l'expliquent ainsi sauf que je ne vois pas ce qu'il y a de rassurant à penser que des individus haut placés et milliardaires, appelés les Ombres dans le roman, jouent à une partie d'échecs avec nos vies ? Et il est évident qu'il y a tout un tas de manipulations tous les jours, de tous temps et sous toutes les latitudes dans les coulisses du pouvoir et si les merdias tentent de ridiculiser ces Théories du Complot, ce ne sont pas des chaînes comme BFMerde qui vont fournir une information correcte et fiable !
Passons sur cet aparté et venons en aux Arcanes du Chaos, la vie de sa protagoniste principale, Yael Mallan, va être bouleversée le jour où elle commence à voir des Ombres dans ses miroirs ! Ces Ombres prétendent vouloir lui révéler la Vérité du Monde qui se cache derrière les apparences et où tout est symboles !
Yael est alors projetée dans '"un jeu de pistes infernal", aidé par Thomas, un grand reporter qu'elle a rencontré par hasard dans un bar ! Le duo enquête, aidé ensuite par Kamel, le fils d'un ambassadeur, qui tient un blog conspirationniste ! Des vérités sont en effet révélées sur les meurtres de Lincoln et Kennedy, sur le Naufrage du Titanic et sur le 11 septembre ! Le roman est entrecoupé d'une douzaine d'articles du blog de Kamel !
Notre héroïne découvre alors que toute sa vie a été manipulée a l'image de l'Histoire, par quelques milliardaires qui décident de l'Histoire du monde ! Elle et Thomas vont alors aller de péripéties en péripéties, poursuivis par des tueurs, dans une lutte entre deux camps à base de haute technologie et de flicage via des puces RFID. Cela mènera le lecteur des Catacombes de Paris aux gorges hantées de la Savoie jusqu'au New York des milliardaires Yael et Thomas n'étant que des pions dans ce grand dessein !
L'issue ne pourra qu'être tragique au moment où la Grande Histoire rattrape les protagonistes et où les Ombres savourent leur succès via la réalisation de plans très complexes aux conséquences sur la planète entière !
Un roman très touffu et très bien mené où tous les éléments sont bien amenés et s'emboîtent parfaitement ! C'est vraiment un travail de maître même si on se demande au début où l'auteur veut en venir ! Une intrigue diaboliquement et un suspens en continue qui fait que le livre ne vous tombe jamais des mains !
C'est aussi une plongée dans le Nouvel Ordre Mondial et bien entendu, on ne vous épargnera pas les Illuminatis ! Ca pourra énerver certains lecteurs tant on nous a rebattu les oreilles avec cette secte prétendument hégémonique ! Un roman qui attisera votre paranoïa aussi !
J'ai adoré et vous parlerai bientôt des deux autres opus du Cycle !
A bientôt !
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Par Syric le 4 Avril 2020 à 01:29
Sylvie Testud possède plusieurs cordes à son arc et elle est en effet actrice (avec déjà une longue filmographie et plusieurs prix !), réalisatrice et.. romancière. Son roman C'est le métier qui rentre, même si il est narré sous couvert de l'humour et du cocasse, n'en reste pas moins un récit dramatique sur les coulisses du cinéma.
La grande question est : "S'agit-il d'un roman à clés ?". Je ne saurais le dire car n'est lu que le roman et aucune critique de celui-ci, ni aucune interview de la romancière ! Seuls les professionnels pourront répondre mais il doit bien exister quelques être abjectes et manipulateurs à la façon des Ceaucescou - avec un "o" - les deux producteurs du récit.
Sybille, l'alter-ego de l'auteure (?) est une jeune actrice et réalisatrice qui a écrit un scénario en or. Or elle a ce qui se révélera une très mauvaise idée, le projet de s'associer avec Gundrund et Blaise Ceaucescou, le frère et la soeur, deux producteurs richissimes mais invivables et qui multiplient les procès !
Ceux-ci, véritables escrocs, pas très professionnels, voire dérangés mentalement, vont faire maintes promesses à la jeune femme, la "caresser dans le sens du poil" pour qu'elle bosse pour eux, aux dépends de sa vie familiale ! Ils multiplient les exigences excentriques, font remanier au moins quatre fois le scénario de Pretty Girls - qui passe de l'histoire de trois infirmières à trois palefrenières pour finir par faire des héroïnes trois prostituées !
Mais Sybille au fond d'elle-même n'est pas dupe ! Elle sait que comme pour le Titanic la fin est inévitable et sera catastrophique mais, séduite par les deux bonimenteurs, que tout le Milieu déteste, elle se voile la face et s'illusionne ! Elle tombera de haut à la fin quand les deux cinglés la dégageront comme une malpropre !
C'est un bon roman, bien écrit avec des personnages bien caractérisés et attachant ! J'ai adoré cette lecture - terminé en une journée, confinement oblige ! - et cela me donne envie de voir les films de Sylvie Testud et de lire ses autres romans ! Restez connectés sur mes blogs !
Ici, on se glisse un moment derrière la caméra pour voir l'envers du décor et c'est instructif et distrayant !
A la fin, les choses s'arrangent pour Sybille puisqu'elle tournera finalement un Pretty Girls avec une autre réalisatrice plus humaine !
Le roman a inspiré le film Arrête ton cinéma ! de Diane Kurys, sorti en 2016.
A bientôt !
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Par Syric le 27 Mars 2020 à 11:16
J'ai littéralement "dévoré" Les forçats en l'espace d'une nuit. Ce court roman (150 pages) de Bruno Gibert nous emmène dans le monde de l'art dont il nous dresse un panorama, l'art contemporain j'entends !
Ce livre est aussi autobiographique puisque Gibert y revient sur son parcours d'artiste, d'abord peintre - qui ne parvient pas à percer - puis qui trouve sa voix comme écrivain en maniant les mots et non les couleurs. Mais ce livre est aussi un hommage à son ami, l'autre artiste, Edouard Levé - appelé "Ed" dans le roman, qui se suicida dans la quarantaine en 2007.
Le livre raconte les nombreux projets artistiques de chacun de des amis : série de carte de France en tapis, portraits de célébrités. Gibert y présente les artistes auxquels il voudrait ressembler, évoque son maître, un certain John - avant de rompre avec lui pour différents artistiques. Il dit aussi préférer les "croûtes" à ces artistes qui mettent en scène l'indignation, comme ce Lego Auschwitz, pour faire parler d'eux. Là encore tout est question d'implication et de sincérité.
Ed, lui, est un drôle de figure ! Très cultivé, fils d'une famille bourgeoise avec laquelle il a plus ou moins rompu et se retrouvant sans le sous, le gars est un peu inadapté à la société et aux relations humaines. Une vie de couple est ainsi un mystère pour lui ! Par contre, pour tout ce qui touche aux mondanités de l'art, il est très à la pointe et même plus impliqué que Bruno Gibert ! Lui se fera connaître par une série de peintures puis surtout de photographies ! Il écrira aussi un roman mais finira par se pendre chez lui !
Voilà un roman que je vous recommande, bien écrit, au style limpide et vivant, avec quelques audaces. Ca se lit vite en plus !
A bientôt !
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Par Syric le 7 Mars 2020 à 23:54
Je vais ce soir vous reparler de "Facile à lire", cette initiative qu'il faut saluer des bibliothèques à destination des publics qui ont des difficultés avec la lecture ou ne sont pas de gros lecteurs ! La cuvée 2020 propose encore un large éventail de textes, assez courts, allant parfois jusqu'à l'album d'images sans textes avec des thématiques simples et sans grands effets littéraires et une intrigue linéaire.
Nos chères bibliothèques ont construit des espaces dédiés aux "Faciles à lire" et on peut y puiser à foisons ! Personnellement, comme vous le savez si vous me suivez sur mes blogs, je suis un gros lecteur ! Mais je ne rechigne pas à parler de ces initiatives pour le livre et la lecture.
Pour résumer, il y a en réalité trois "niveaux" de textes ! Niveau 1, ce sont des livres très "visuels", niveau 2, ce sont des textes de fiction ou documentaires de 50 à 100 pages avec phrases courtes et vocabulaire simple et niveau 2, on a des livres pour adultes, de 100 à 200 pages se lisant sans difficulté majeure mais pour des publics présentant de la fatigabilité ou ayant une faible pratique de lecture.
On retrouve dans cette "édition 2020" des titres variés notamment De la terre à la pluie, Un petit dessin vaut mieux qu'une grande leçon, L'homme invisible, Des poings dans le ventre, Un océan d'amour, Y'en a marre d'être pauvre, La nappe blanche, La vie des gens, Steven Spielberg, filmer avec des yeux d'enfant, ou Mariages de saison (liste non-exhaustive !). Il y a bien plus de livres et il ne s'agit ici que des coups de cœur !
Dans ma région, la Normandie, dans le Calvados, on a le Réseau Territoire Lecture de Caen-la-Mer avec deux établissements coordinateurs qui peuvent vous orienter : la Bibliothèque Alexis de Tocqueville et la Bibliothèque d'Hérouville-Saint-Clair. Un prix "Facile à lire" est remis au livre le plus sollicité il me semble aussi !
Mais je voulais vous donner un exemple plus détaillé d'ouvrage de cette sélection avec un livre de l'éditeur "Petite Poche" - dont je vous ai déjà présenté par le passé Le cheval qui galopait sous la terre qui parlait d'un cheval de mine qui retrouvait la liberté ! Ce livre, c'est Le train des barracas de Françoise Legendre.
On y suit une famille portugaise, en 1965 qui fuit son pays pour échapper aux guerres coloniales et à la pauvreté des campagnes, alors que Salazar y instaurera une dictature en 1968 ! Mais les évenements sont vus à travers les yeux d'une petite fille, Anita qui mène le récit et nous parle de sa famille dans le village de Consolaçao.
Dans cette famille, il y a Papa, Maman, Pascoal le grand frère et Clara sa petite soeur de 4 ans ! Il y a aussi Pepedro, le vieux pépé/papy qui lui ne prendra pas part à l'exil, car "on ne déracine pas un vieil arbre" et restera pour garder la maison, entretenir le jardin et récolter les pois de senteur en attendant un hypothétique retour des siens ! C'est un déchirement de quitter le vieux bonhomme pour la petite narratrice !
On nous raconte surtout le secret autour du voyage, du départ et la passage par Lisbonne, le train et le point de chute à Champigny -sur-Marne dans les "barracas", les baraques ou baraquements !
La gageure de ce texte est de raconter cette histoire en un minimum de pages et malgré cette concision, on sait très bien de quoi il s'agit même si le contexte n'est pas donné !
Un texte parfait pour tous les lecteurs FLE (Français Langue Etrangère) qui sont souvent des migrants et des déracinés ! Ce récit leur parlera et résonnera avec leur propre expérience !
On avait découvert "Facile à lire" à l'Atelier Journal de mon boulot, activité qui s'est hélas arrêté, faute d'encadrant ! Pitoyable ! Merci Luc N.
A bientôt !
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Par Syric le 18 Juin 2019 à 18:33
Nous allons maintenant parler d'une figure biblique, celle du prophète Moïse à travers le roman de Gilles Rozier, Moïse fiction, qui doit dater de 2002 et est son second roman il me semble.
J'ai pu lire ce livre grâce aux bonnes intentions de mon voisin de l'immeuble d'en face, François O., grand lecteur mais qui jette systématiquement ses livres une fois lus ou me les donnait pendant un temps ! J'ai lu aussi cet ouvrage en gros caractères dans la collection "A vue d'oeil" pour mal-voyants même si je n'ai pas encore de problèmes de ce côté là - mais peut-être sur mes vieux jours... A force de trop de lectures !
Moïse arrive au dernier jour de sa vie, à 120 ans et il décide de faire le récit de son existence. Il repasse en revue ses 40 années à la cour de Pharaon, ses 40 années dans le désert et enfin, ses 40 années à guider les Hébreux vers le Pays de Canaan.
Le mérite de Moïse fiction est d'apporter un nouvel éclairage, du point de vue romanesque plus qu'"historique" que la vie de Moïse. On notera que le mot "Dieu" n'est jamais mentionné dans ce livre ! Néanmoins, les dix Plaies d'Egypte et la conception de la Torah sur le Mont Moïse dans le Sinaï figurent bien dans le récit.
Parmi les moments narrés, on a l'épisode fondateur où Moïse est jeté dans un panier dans le fleuve Nil, récupéré par la fille de Pharaon. On a aussi l'inceste de Pharaon vis-à-vis de cette fille, autant d'actes tabous et cachés. Moïse finira par découvrir qu'il n'est pas Egyptien auprès du paysan Jethro et sa fille. Avant cela, il aura pris la fuite après avoir tué un contremaitre et dès lors libérer les Hébreux, esclaves de Pharaon deviendra sa mission voire son obsession.
La narration ne se fait pas dans un ordre chronologique. Parfois Moïse revient sur sa fratrie, parfois sur les dix Plaies d'Egypte puis revient sur l'épisode initial du fleuve.
Certains aspects sont déroutants comme le grand âge de certains protagonistes (la mère de Moïse est encore en vie alors que lui -même a 120 ans !) mais c'est habituel dans le Récit Biblique. Pareil, ai eu du mal à croire à cette histoire d'enfants hébreux emmurés vivants et servant comme du mortier !
Une bonne surprise que ce roman, même si ce n'est pas non plus un chef-d'oeuvre de littérature ! Comme je déménage prochainement, je donne ce livre à un autre voisin et en garde juste la trace de ce billet !
A bientôt !
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Par Syric le 9 Juin 2019 à 12:39
Comment classer le nouveau roman de Marc Dugain ? J'opterais volontiers pour les termes de "fable d'anticipation" ! Dugain montre qu'il n'y a pas que du passé - et des romans historiques - que l'on peut tirers des leçons. Avec Transparence, il nous projette dans les environs des années 2060 et surfe sur des thématiques actuelles - réchauffement climatique, transhumanisme et réseaux sociaux pour prolonger la ligne de fuite dans le futur et nous ouvrir les yeux.
Dans Transparence, on suit la présidente française de la société Endless qui devient un acteur de poids. En effet, la politique de cette société est de collecter des milliards d'informations via internet et les puces sur chaque individu, de (re)tracer sa vie en totale "tranparence". Ceci va permettre de reconstituer les schémas neuronaux de la personne, bref d'abolir la mort ! A partir de là, Endless change la donne et le monde et absorbe même Google !
Des changements sociétaux s'ensuivent donc ! La narratrice est consciente que l'humanité se dirige vers son apocalypse avec le réchauffement climatique et et la course au profit. L'accès à l'immortalité mets fin à la quête de l'argent, à l'industrie du luxe, à l'individualisme, aux armées et aux dictatures. Une nouvelle Bible est écrite qui inclut et pose les critères attendus pour être ressuscité sous forme d'humain synthétique conservant l'âme originale.
C'est aussi le moyen pour Marc Dugain de critiquer le système actuel. Notre égoïsme et notre inconséquence en prennent pour leur grade ! On pourra ici regretter le côté un peu démonstratif de l'ouvrage qui décline sa thèse sans retenue. Trump et sa politique sont dénoncés, le Pape est écorné aussi ! Dugain revient sur la politique, l'économie, l'écologie, la religion en bon prospectiviste !
Mais je dois vous avouer que j'ai été très surpris par la fin du roman qui se conclut par trois retournement de situation. Disons que devant une catastrophe imminente, l'Ancien Monde va tromper notre Cassandre et l'écarter du jeu. Il s'avérera que tout son projet n'était qu'une vaste escroquerie mais à but louable ! Le transhumanisme ne nous sauvera donc pas de la catastrophe du climat !?
Dernier twist, le récit précédent, l'ensemble du roman nous est présenté comme la production littéraire contemporaine d'une certaine Cassandre, employée de Google qui a disparu sans laisser de traces un beau matin !
Voilà, j'aime assez ce Transparence ! C'est surprenant, ça fait réfléchir et ce n'est pas dénué d'une certaine ironie. J'observe aussi que la littérature (romans et essais) s'emparent de plus en plus des thèmes du réchauffement climatique et du transhumanisme car c'est dans l'air du temps et notre futur ! Rappelons aussi que la bonne littérature se doit peut-être d'interroger ?
A bientôt !
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Par Syric le 12 Mai 2019 à 20:12
A la librairie où j'effectue actuellement un stage de trois semaines, dans le cadre de mes études, j'ai décidé de renouer à temps plein avec la littérature ! Car en effet, depuis 2015 et mes études de Philosophie, je lis surtout des essais et délaisse pas mal les romans ! Ne suis donc plus à jour sur mes auteurs préférés : Sylvain Tesson, Maylis de Kerangal et autres Marc Dugain ! Mais ce samedi, avec l'argent de mon anniversaire, ai fait le plein de fictions !
Parmi ces livres, il y a Tiens ferme ta couronne de Yannick Haenel dont j'avais apprécié autant le Jan Karski que Les Renards pâles ! Cette fois-ci l'auteur nous emmène dans le quotidien de Jean, un écrivain désoeuvré qui passe son temps entre le frigo et le lecteur DVD à mater des films, principalement Apocalypse Now ! Je vous renvoie à ma critique de ce formidable film de Francis Ford Coppola !
Notre écrivain est légèrement obsessionnel, et quand il ne descends pas des litres de vodka, il déploie tous ses efforts pour essayer de rencontrer Michael Cimino, le réalisateur de La Porte du Paradis et Voyage au bout de l'enfer, artiste maudit et reclus depuis lors ! Jean pense en effet que Cimino est le seul qui puisse adapter son scénario de The Great Melville sur l'auteur de Moby Dick ! Contre toute attente, il va le rencontrer et le cinéaste se montrera interessé !
Ce livre, à travers son narrateur désabusé, nous apporte une réflexion sur un monde absurde que le "feu a quitté" ! Jean vit seul dans son appartement dont il est sur le point d'être expulsé et n'en sort que pour promener Sabbat, le dalmatien de son voisin Tot ou pour aller manger au Mac Do Porte de Bagnolet ! Bref, sa vie est bien triste à l'image du monde qui l'entoure ! Un roman bien dans l'air du temps ! Un peu déprimant !
En fait, Yannick Haenel apporte un humour subtil à cet autoportrait et on sourira des mésaventures de son protagoniste, sorte de pied-nickelés qui se mets lui même dans l'embarras par négligence ! Négligence à l'image de celles des décideurs de notre société sans doute ! Bref, si ce récit a parfois des allures de farce, il est en réalité très profond !
Et au fond, Jean nourrit un bel appétit de vivre et recherche son épiphanie/ son Graal qui pour lui s'incarne dans le daim ou le cerf que le chasseur épargne dans Voyage au bout de la nuit !
En quelques mots, j'ai beaucoup aimé ce roman et d'ailleurs Yannick Haenel ne m'a jamais déçu jusqu'à présent ! Tiens ferme ta couronne a d'ailleurs obtenu le Prix Médicis 2017 !
A bientôt !
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Par Syric le 22 Avril 2019 à 22:13
Si il y a bien une chose que je partage avec Michel Le Bris, c'est bien la passion des livres, de la lecture et de la littérature ! Dans Pour l'amour des livres, ouvrage à mis chemin entre le roman biographique et l'essai au titre qui m'a aussitôt poussé à l'acheter, celui qui est né dans une famille pauvre du Nord-Finistère, raconte son parcours par rapport à l'objet livre, en tant que lecteur, écrivain, chroniqueur et éditeur !
Michel Le Bris rends un hommage aux livres, et aussi à ceux qui l'ont poussé vers la lecture, sa mère qui lui a offert son premier livre, pour son entrée en Sixième qui fut le grand œuvre de Rosny Ainé, La Guerre du feu (dont le tout un chacun a surtout retenu le film de Jean-Jacques Annaud ! Ce sont aussi les instituteurs qui sont évoqués et les diverses lectures au fil des années, avec un goût particulier pour la paralittérature, science-fiction fantasy ou polar, genre qui venait briser les cadres dans l'ambiance post-mai 68 !
Notre écrivain plaide pour le goût de l'imaginaire, allant même jusqu'à évoquer les "Livres dont vous êtes le héros". Il consacre des pages émouvantes aux poètes bretons, lui l'architecte du festival "Étonnants voyageurs" ! Il est aussi fait mention de son travail de collecte des textes rares et autres correspondances de l'écrivain Robert-Louis Stevenson dont L'Île au trésor célèbre l'aventure !
On ne pourrait pas non plus passer à côté de l'évocation des bibliothèques à commencer par celle de Borges, la "Bibliothèque de Babel". Et aussi la BnF où Le Bris croisa Michel Foucault lancé dans ses recherches très poussées et exhaustives !
C'est écrit dans un style alerte et très agréable avec des touches d'humour et d'émotion ! Je n'ai pas tout mentionner comme ce passage sur le romantisme ! En tout cas, pour Michel Le Bris, il faut aimer la littérature parce qu'elle touche au réel - pas dans le sens de l'"enquête journalistique" cependant, plutôt dans celui d'une expérience authentique et il faut arrêter de la disséquer dans des analyses telles qu'on en pratique à l'Université - et à contre courant du Structuralisme, contre l'a montré là encore Mai 68, permettre le retour de l'Histoire, du sens et de l'auteur contre le Culte du Signe !
Michel Le Bris est aussi l'auteur des romans L'homme aux semelles de vent (son premier roman) et aussi de l'énorme (en nombre de pages) Kong (son dernier roman avant le présent livre présenté dans cet article !).
A bientôt !
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Par Syric le 23 Mars 2019 à 22:53
On revient sur la très louable initiative qu'est "Faciles à lire" avec le second petit roman que mes collègues de boulot ont lu lors des Ateliers Lectures et que j'ai moi acquis et dévoré via Google Play ! "Faciles à lire" rappelons le doit permettre à des publics qui ne sont pas familiarisés avec la lecture de découvrir des livres aisés d'accès mais sans sacrifier à la qualité, voire des publics analphabètes ou illettrés ! Ou encore de jeunes adolescents !
Ce deuxième texte, c'est Les mains dans la terre de Cathy Ytak dans la collection "Rester vivant" qui regroupe des livres aux préoccupations altermondialistes et écologiques, sensibilise les jeunes à la pensée autonome en dehors du système néolibéral ! J'ai beaucoup plus apprécié ce second récit que Le cheval qui galopait sous la terre car même si cet autre texte avait ses qualités, il était un peu trop prévisible ! On pourra cependant reprocher au texte de Cathy Ytak son côté démonstratif un peu bobo et édifiant !
Le récit nous est raconté par Mathias, un jeune homme dont les parents, d'un milieu aisé et possédant une entreprise florissante, décide de partir au Brésil avec leur fils, au passage homosexuel. Mais ils se retrouvent dans un luxueux hôtel, le Nôvostal, dans l'opulence tandis que la ville d'à-côté n'a même pas de trottoir, ni l'électricité ! Notre narrateur comprends alors vite que ce "piège à touriste" est une imposture et décide de quitter ce petit confort, guidé par un serveur de l'hôtel et de découvrir la vraie façon - pauvre ! - de vivre des locaux ! Ceci va provoquer une prise de conscience chez lui qui va se révolter contre nos sociétés occidentales superficielles qui ne pensent qu'au profil et à l'ostentation !
Du Brésil, Mathias rapportera une petite figurine de terre cuite - dotée d'une âme - un Caruara - crée par un vieux potier local. En France, le jeune homme doute et à l'occasion du mariage d'une cousine dans le Midi, lui et ses parents entrent dans la boutique d'un autre potier nommé Frédéric.
Mathias est tout de suite séduit par le mode de vie simple et l'authenticité de Frédéric et se mets en voie d'étudier la poterie mais il n'est pas doué au début ! Mais Frédéric l'encourage et lui donne des leçons de vie !
Je me rappelle, moi-même, lorsque j'étais en classe de CM1, nous avions visité l'atelier d'un potier lors d'une Classe de Nature en Corrèze ! La poterie, c'est le corps qui s'exprime à travers les mains et les pieds, depuis l'esprit en passant par le cœur ! C'est un contact avec la terre - d'où le titre du récit ici !
Finalement, Mathias renoncera aux grands projets qu'avait sa famille pour lui pour retourner vers un mode de vie vrai et espérer être enfin heureux ! Voici la morale de cette histoire ! Il n'est pas rare, en effet de nos jours, que des cadres, des managers ou des traders laissent tout tomber du jour au lendemain pour devenir boulanger, berger ou autre métiers plus en rapport avec l'humain qu'avec l'argent et tout le stress et le mal-être que cela génère ! Mon refuge à moi, c'est la lecture et plus largement la culture !
Je voulais enfin précisé - et ai failli oublier ! - que tous les textes - une dizaine - dans le cadre de "Faciles à lire" de Cane-la-Mer feront l'objet d'un vote des lecteurs pour élire l'auteur(e) préféré(e) de ces petites séances de découverte lecture ! C'est très louable !
A bientôt !
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Par Syric le 10 Mars 2019 à 20:19
Comme promis, je vais maintenant vous parler de l'initiative "Facile à lire" ! Comme vous vous en êtes probablement déjà rendu compte, je suis un "gros lecteur" (jusqu'à 60 romans pas an certaines années, moins maintenant avec les études et le taff !). La lecture enrichit l'individu et ce n'est pas Alberto Manguel qui me contredira ! Mais ce n'est pas le lot de tout le monde ! Lis-t'on de moins en moins ? Je n'en suis pas sur car les eBooks et autres ePub renouvellent les pratiques et de plus, on écrit beaucoup désormais grâce au Web 2.0, ses blogs et ses réseaux sociaux (même si le style SMS est à bannir !).
Cependant, beaucoup de gens ne lisent pas et parmi ceux qui lisent, il y en a qui lisent de la grosse merde (les Lévy, les Musso, les Bussi, les Legardinier !) - vous me direz, c'est mieux que rien et vous aurez raison ! Il convient aussi d'amener les jeunes à la lecture, quitte à délaisser un peu leur PS4 ou leur XboX !
C'est pour cela que les bibliothèques municipales - et notamment par chez moi, celle du réseau Caen-la-Mer organisées autour de la Bibliothèque Alexis de Tocqueville, ont sélectionné huit textes - très courts (entre une quarantaine et une centaine de pages en moyenne, écrits très gros !), aux thématiques abordables mais néanmoins dotés d'une certaine valeur littéraire ! On a ainsi New York Melody, Monsieur André, Les mains dans la terre ou encore Leur séparation - voire même une adaptation de Roméo et Juliette en format court !
Je vais vous parler présentement du texte d'un certain Dedieu intitulé Le cheval qui galopait sous la terre, titre assez intriguant ! Comme on est un peu au format nouvelle ici - le texte est l'un des plus courts car il ne fait que 40 pages, la gageure était de raconter une histoire - avec un début, un milieu et une conclusion en si peu de pages ! Le défi est réussi même si la fin est assez convenue et prévisible !
Ce récit nous ramène dans l'univers de la mine, déjà largement dépeint dans Germinal de Zola qui reste la référence en la matière et qui a ancré en nous certains clichés que l'on s’attend à retrouver ici dans ce texte sur l'amitié entre un cheval et un enfant !
Et on a bien les attendus ! Les enfants qui travaillent dans les puits de forage car ils peuvent se faufiler partout, les cols blancs, le noir/l'obscurité et les wagonnets, les vêtements civils suspendus à des crochets au plafond, l'ascenseur....
C'est donc l'histoire entre Petit-Jean, un gamin de 13 ans et le cheval Grand-Gris qu'on a privé de son herbe verte pour l'emmener dans la mine à tirer des chariots en le rebaptisant au passage Gaillard ! Par amour pour l'animal, le gosse le rejoints dans la mine (mais dans une communauté de mineurs aa-t'il le choix ?). Les deux, dans les profondeurs, essaient de s'aménager de petits moments de liberté !
On a évidemment droit à la métaphore de l'enterrement ! Nos deux protagonistes sont enterrés vivants, surtout le cheval qui n'a pas choisi ! Mais Petit-Jean ruse et parvient à ramener la bête quelques temps dans son champ par un stratagème que je vous laisse découvrir !
Et donc la fin est prévisible puisque le gamin monte sur l'animal qui part en galopant dans le lointain - et l'auteur de conclure : 'Ils courent toujours". Finalement, on a là un récit qui tisse sur la dichotomie entre la mine et la mort et la nature et la vie. C'est un récit sur la liberté dont on a bien besoin par les temps qui courent, la rébellion de Petit-Jean en quelque sorte !
C'est assez plaisant mais pas transcendant ! Ca demeure un bon texte, efficace et concis, sur un format aussi court - et une bonne première expérience de lecture !
Ce texte a été lu par des ami(e)s à moi dans le cadre d'un Atelier Lecture dans le contexte de mon boulot de manutentionnaire - séances auxquelles je ne peux plus assister pour le moment car ai des cours les vendredis matin quand ca a lieu ! Mais bon, ai eu accès au texte que mon voisin Yves m'a aimablement fourni en photocopies ! Ca s'est lu en une seule séance !
Il me semble que le prochain texte qu'ils aborderont dans quinze jours, toujours avec "Facile à liré" sera Les mains dans la terre - sur la pratique de la poterie (ca risque d'être sensuel !).
A bientôt !
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Par Syric le 14 Février 2019 à 19:21
J'ai déjà eu l'occasion sur mes blogs, par le passé de chroniquer plusieurs des romans d'Eliette Abécassis, que ce soient ceux qui exposent ses origines sépharades ou un roman plus commercial comme Le Palimpseste d'Archimède. Ca se lit facilement, c'est élégamment écrit mais je trouve qu'il y manque le souffle d'un grand auteur !
Clandestin est un autre de ses romans - assez court ! Il a été publié en 2003 - donc ca date un peu ! Et pour ma part, l'ai lu vers la fin des années 2000 - entre 2007 et 2009, je ne sais plus très bien !?
C'est l'histoire d'une jeune femme - alter-égo de l'auteure ? - dont la route croise un jour celle d'un clandestin, lors d'un voyage en train ! On nous dresse alors le portrait de l'un de ces êtres déracinés - pour des raisons politiques ou/et économiques, toujours en errance et jamais en sécurité !
Mais, on a en réalité trois voix dans ce roman : le migrant, la jeune femme et la narratrice qui est distincte de la femme ! Cette femme n'est donc pas vraiment l'incarnation de l'auteure et l'on retrouverait plus cette dernière dans la voix de la narratrice
La narratrice ne peut alors s'empêcher de ressentir de l'empathie pour ce jeune homme et nous donne en cela une leçon d'humanité ! Ce "problème" est d'autant plus prégnant en 2019 alors que l'on assiste à de nouvelles vagues de migrations sans précédents en Europe depuis 2 ou 3 ans - voire un peu plus et que la xénophobie ne semble pas diminuer ! Les réponses à ces défis et difficultés sont bien évidemment politiques et on ne peut que constater la grande lâcheté de nos dirigeants à l'heure actuelle !
Mais la part de la géopolitique est très peu présente voire totalement absente dans le récit d'Eliette Abécassis ! C'est surtout le rapport entre deux êtres de passages qui se croisent brièvement ici ! Cela pourrait-il évoluer vers une romance (on a un homme et une femme dans l'équation !) ? Ce n'est pas vraiment le sujet !
La narratrice explore la psyché et les motivations des deux protagonistes ! La femme semble moins crédible car elle est en réalité un rouage de l'administration qui "donne la chasse" aux clandestins, ceux-ci, sans papier, devant fuir constamment la police !
Un roman édifiant, à la fois un peu psychologique et politique et qui n'évite pas les clichés ! Le "gentil migrant" et l'odieuse administration qui broie les individus...
Ce roman ne m'a pas laissé un souvenir impérissable notamment par son parti-pris ! On peut, comme l'auteure, comme la narratrice montrer de la compassion envers les migrants, vouloir les aider, il n'empêche que ce n'est pas la solution ! Il vaudrait mieux se demander pourquoi ces pauvres gens s'exilent volontairement de leurs pays et faire en sorte d'améliorer la situation chez eux ! Ne plus piller les ressources de ces pays, voire arrêter de carrément les bombarder ou encore ne plus entretenir des républiques bananières avec des petits dictateurs ! Plutôt que de les faire bosser en Europe pour enrichir là- encore de gros capitalistes !
A bientôt !
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Par Syric le 13 Décembre 2018 à 14:20
Gilles Letournel est un auteur de mon ancienne commune, Ouistreham, récompensé pour un roman sur Guillaume de Normandie et dont j'ai déjà donné ici une revue de son roman La Boissière ! Il est en fait l'auteur d'une demi-douzaine de livres.
Je connais la famille de cet homme depuis un certain temps - sans être un ami intime ! - car je côtoyais son fils, Thomas, lorsque nous étions tous les deux collégiens à Ouistreham ! J'avais remarqué à l'époque que la famille Letournel avait une passion pour la plaisance et le nautisme !
Un ermite aux Ecréhou est un court roman ancré dans l'histoire contemporaine locale. Les protagonistes y font de la plaisance ! Tout se déroule pour le mieux ! Jusqu'au jour où le chien de la famille passe par-dessus bord et disparaît !
Le roman décrit de manière très précise le monde de la voile et de la navigation . Gilles Letournel se repose sur son expérience de cette activité !
Les personnages vont se lancer dans la recherche de leur animal familier, ce qui va les conduire à rencontrer un ermite qui vit sur l'Île des Ecrehou, Les Ecréhou sont en effet un tout petit îlot au nord-est de Jersey, l'Ïle anglo-normande. Ouistreham étant en Normandie, l'"action" se déroule en effet dans la Manche.
L'ermite des Ecréhou existe réellement ! Il se nomme Alphonse de Gastelois, un habitant de Jersey accusé d'avoir commis six crimes sur des enfants et exilé sur les Ecréhou ! Il est décédé le 3 juin 2012, à 97 ans, dans l'incendie de son petit cabanon sur ce lieu. Un personnage atypique et un peu original !
Voilà un roman sympathique, qui se lit très bien, mais un peu court certes ! Gilles Letournel faisait ses premières armes !
A bientôt !
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Par Syric le 2 Octobre 2018 à 00:57
Je vais faire un peu d'autopromotion ! Un an après la parution - chez Edilivre ! - de Territoires de l'imaginaire - Volume 1, sort en cette rentrée littéraire, le Volume 2 de mes productions fictionnelles !
Sur le premier Tome, j'avais, sur 6 mois, et sans la moindre publicité, enregistré une trentaine de ventes ! C'est très peu mais au niveau des droits d'auteurs, ce représente une quarantaine d'euros - certains universitaires touchent à peine quelques centaines d'euros sur des ouvrages collectifs ! Je garde espoir d'avoir un jour une opportunité de faire un peu plus de pub !
Je reprendrais ici, pour commencer, le quatrième de couverture, que j'ai rédigé moi-même !
En route pour un nouveau voyage dans les territoires de l'imagination !
L'auteur vous livre ici un nouveau panel de récits écrits au tournant des années 2010 ! Ces histoires allient le mystère et le fantastique et le fantastique et vous entraîneront sur les chemins de l'aventure !
Découvrez quel pacte occulte fut lié au destin d'un célèbre navire, exhumez avec nous quelque légende indienne, ou explorez les catacombes hantés par une funeste princesse !
A moins que vous ne préfériez vous plonger dans l'Histoire, celle de la Grande Guerre, ou la période de la Belle Époque ! Ou plus près de nous, les secrets de fabrication de l'usine à rêves, Hollywood !
C'est à nouveau plus d'une dizaine de textes - 180 pages de nouvelles (un peu plus que le Volume 1) - que recèlent les pages de ce second recueil qui une fois de plus mettra à l'épreuve le pouvoir de votre imagination.
Sylvain Richard vous offre ici une nouvelle série de récits abreuvés de diverses influences, dérivants de ses nombreuses lectures ! L'auteur raffole des mondes imaginaires, que ce soit en romans, au cinéma, dans les séries télé ou les jeux de rôles ! Réussirez-vous à découvrir où il a puisé son inspiration ?
Créateur d'univers de fiction, celui qui vous livre ce second Territoires de l'imaginaire, ne rechigne pas, comme pour le premier recueil, à glisser quelques morales ou enseignements dans ses histoires, étant par ailleurs diplômé en sciences, lettres, Histoire et philosophie - ce qui lui permets de brasser de larges domaines !
Érudits mais jamais ennuyeux, ces nouveaux récits vous enchanteront !
Voilà ! Je ne vous en dit pas plus sur les histoires de ce recueil pour vous donner envie de le découvrir par vous même ! Il est aussi temps que je me remettes à l'écriture de nouvelles en plus de ce blog ! Mais là, j'ai encore et déjà assez de récits pour fournir un Volume 3 et peut-être un Volume 4 - sans baisse de qualité ! J'étais déjà un graphomane très actif il y a dix ans !
Merci à mes lectrices et lecteurs proches que je ne peux tous citer : Anthony, Fanny, Eric, Cyrille, Christine, Guy, Chantal, Claudine, Mathilde, Guillaume ou Nicolas !
Je sais que ce Tome 2 était très attendu par certains et certaines et j'espère que vous me renouvellerez votre confiance !
Le lien pour le commander :
https://www.edilivre.com/librairie/territoires-de-l-imaginaire-volume-ii-sylvain-richard.html/
A bientôt !
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Par Syric le 18 Août 2018 à 20:18
Durant cet été 2018, je m'étais - outre lire Platon, Aristote et Balzac - fixer l'objectif de terminer la Trilogie Vernon Subutex de Virginie Despentes ! Engagement tenu et tome 3 lu en moins de 24 heures tellement c'est prenant !
On retrouve l'écriture acide de Virginie Despentes - et sa galerie de personnages si originaux autour du principal protagoniste, Vernon Subutex, un DJ un peu clodo mais génial qui a dépassé la quarantaine ! Ils sont tous là : Xavier, Céleste, Aicha, Kiko, Olga, Lydia Bazooka, Sylvie, Daniel, Pamela et d'autres !
Au début du tome 3 - dont l'intrigue se déroule en 2016 et est fortement ancrée dans la réalité et l'actualité, toute cette bande d'"altermondialistes" en goguette, organise ce qu'ils appellent des convergences, des sortes de rave-party à pas plus de cent personnes où l'on "plane" sans drogue grâce à la musique sélectionnée par le héros principal !
Cette musique crée des sortes de "liens" entre les individus, parvient à les hypnotiser et ceci sans les effets de descente des drogues !
Mais les choses ne vont pas durer car Charles, le vieil homme ami du groupe, pacsé à La Véro et qui a secrètement gagné un million au Loto, meurt d'un AVC et donne la moitié de sa fortune à sa bande d'amis ! Dès lors, l'argent pourrissant tout, le doute s'installe et Vernon prends le large !
Les intrigues des deux tomes précédents ne sont pas laissées en suspend, notamment celle concernant Céleste et Aîcha qui ont tatoué "Violeur" dans le dos du producteur de films Dopalet ! Celui-ci va chercher à se venger et grâce à Max l'ancien manager d'Alex Bleach il va mettre le grappin sur une des deux petites et lui faire passer un sale moment à base de tortures et de viols ! Ses amis parviendront-ils à la secourir avant qu'on ne la fasse passer pour une junkie qui a fait une overdose létale ? Un moment très pénible du roman car la fille en question est un personnage qui m'était énormément sympathique !
Un roman ancré dans l'actualité ! En effet, il est longuement fait mention des Attentats du Bataclan du 13 novembre 2015, de la mort de David Bowie et de Prince, de "Nuit Debout",... Ca donne une "touche de vérité" à ce livre ! Et c'est une technique littéraire très utilisée dans les romans d'aujourd'hui !
J'ai beaucoup ri avec les mentions à la série The Walking Dead où Virginie Despentes explique, à travers le personnage de Dopalet, pourquoi c'est une série qui marche "car il faut tuer avant d'être tué", toujours être en action, prêt à écraser les autres !
Il y a du revendicatif dans ce texte ! Sur les migrants, sur les ouvriers exploités, sur les arabes et juifs victimes de racisme - toujours à travers le regard des personnages ! Critique sociale acerbe de la punk de la littérature !
Mais la fin est assez brutale ! Tout cela se termine mal, dans une "ambiance Bataclan" ! Ca fait un peu de la peine de voir disparaître ainsi des personnages auxquels on s'était attachés - et si on ressent cela pour des "créatures de papier", on n'ose imaginer ce que ressentent les survivants et les proches d'attaques terroristes !
L'épilogue de la Trilogie est assez surprenant aussi ! On se propulse en 2080, en 2100 puis à la fin du IIIème Millénaire où Vernon Subutex est devenu une sorte de prophète ! Ca vire carrément, à ce stade, à la SF avec des "voyages temporels" et l"ouverture de portails" ! Ce qui explique les "liens" visibles dans les convergences ! Ce sont des esprits venus du Futur !
Voilà qui clôt cette Trilogie ! Essayerais d'autres romans de Despentes ? Peut-être ? A voir ! Je ne sais pas ?
A bientôt !
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Par Syric le 20 Avril 2018 à 21:31
Peut-il y avoir encore une littérature - et plus largement une humanité ? - après la Shoah ? Le génocide des Juifs a définitivement souillé le XXème siècle. Olivier Guez s'intéresse, avec La Disparition de Josef Mengele au sort des tortionnaires des camps d'extermination - dont pas mal ont en réalité échappé à la justice des hommes. On est dans la même veine que le récent Prix Goncourt d'Eric Vuillard pour son roman L'ordre du jour. Le roman d'Olivier Guez a lui obtenu le Prix Renaudot.
Après leur défaite en 1945, beaucoup d'anciens nazis se sont réfugiés et terrés - "comme des rats" ou au contraire menant la grande vie ! - en Amérique du Sud avec la complicité des régimes de ces pays comme le régime de Peron. Josef Mengele, le médecin sadique d'Auschwitz trouve lui d'abord refuge en Argentine, puis au Paraguay et enfin au Brésil. Il ne sera jamais rattrapé de son vivant et meurt de sa belle mort sur une plage en 1979.
Ce roman édifiant nous permets d'illustrer ce qu'est la notion de "point de vue" en littérature. On a ainsi le point de vue du docteur maléfique - qui s'autojustifie - et celui de ses victimes. Si on prends Mengele à la lettre, il est un médecin compétent et de haut niveau - ce qui est possible ! - et qui œuvre à un "grand projet scientifique". En réalité, cet homme est un bourreau sadique, endoctriné, niant la déontologie la plus élémentaire, envoyant des bébés à la chambre à gaz.
Même confronté à son fils naturel Rolf, à la fin de sa vie, le docteur refusera de reconnaître la vraie nature de ses crimes, travaillant à "la pureté de la race nordique", verrouillé dans ses convictions et totalement dénoué d'empathie ! Bref la figure du Mal !
Il y a un aspect dérangeant dans ce roman - déconseillé aux âmes sensibles ! - c'est que devant la décrépitude de Mengele, devenu un vieillard, cherchant l'amour et l'affection de sa femme de ménage, le lecteur compatissant pourrait être pris de pitié pour ce sale bonhomme. Mais la fin est sans ambiguïté : Mengele est un salaud !
On croise évidemment d'autres nazis exilés dans ce roman assez intéressant. Il y a bien sur Eichmann et son procès retentissant, ou encore Klaus Barbie, le "Boucher de Lyon".
Parmi les complicités dont a bénéficié Mengele pour se planquer, il y a celles de sa famille restée en Allemagne, détentrice d'une firme de machines agricoles dans la ville de Günzburg. Le secret fut bien gardé car apprendre que le clan protégeait le criminel de guerre aurait coûté plus de 2000 emplois à la commune ! La firme mets définitivement la clé sous la porte en 2011. Il y a aussi les complices "sur le terrain" : Gerhard, Sedlemeir, la famille Stammer qui l'hébergea dans leur ferme pendant plus d'une décennie, Bossert...
Josef Mengele multiplia les identités : Gregor, Peter Hochbichler, Gerhard ou don Pedro... Le Mossad se lança bien évidemment sur sa trace mais il leur échappa et bientôt les services secrets israéliennes durent se consacrer aux antagonistes arabes.
On est là devant un bon roman, un récit qui questionne. Notamment, pourquoi les anciens nazis occupèrent-ils des postes dans l'administration de la République fédérale allemande (RFA) ? - ce n'est que dans les années 1980, une fois ceux-ci partis à la retraite que la nouvelle génération d'Allemands fit son devoir de mémoire. On songe à des séries comme Holocauste et Shoah d'ailleurs mentionnées dans le roman.
S'agit-il ici d'un récit très documenté ou d'une biographie romancée ? Quoi qu'il en soit, c'est une plongée dans une idéologie néfaste et mensongère. Mengele refuse de voir la vérité de ses actes et pourtant ne les assume pas car il fuit la justice, vit dans la crainte permanente. Paradoxe ultime !
Voilà une lecture que je ne saurais que vous conseiller ! A moins que vous n'en ayez assez d'entendre parler de génocides ? Il me parait nécessaire de s'informer pour que cela ne recommence jamais !
A bientôt !
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Par Syric le 3 Mars 2018 à 14:05
L'œuvre d'Annie Ernaux tourne essentiellement autour de l'évocation du passé. Celle dont on a souvent qualifié le style de "neutre" revient une nouvelle fois sur sa jeunesse dans Mémoire de fille. Cette fois-ci, elle couvre les années 1958 à 1960 et jusqu'à une évocation de 1963, elle avait alors entre 18 et 23 ans !
L'écrivaine nous détaille aussi le processus d'écriture et se demande si l'on peut faire confiance à sa mémoire, constate le hiatus entre l’événement dépourvu de sens lorsqu'il souvient et le regard que l'on porte sur lui quarante ans plus tard ! Car il ne s'agit pas ici de fiction mais bien d'autobiographie à peine romancée !
Annie Ernaux se rappelle le temps où elle s'appelait encore Duchêne, et quittait pour la première fois sa famille, des petits-commerçants modestes à Yvetot, pour se retrouver, à l'été 1958, dans la colonie de S., comme "monitrice volante".
Un événement d'importance va s'y jouer puisque la jeune fille, jusqu'alors innocente, va y perdre sa virginité, auprès de H., le moniteur-chef et se comportant elle-même d'une manière inattendue, comme un "objet sexuel", soumise, couchant avec un autre garçon dès le lendemain, attirant les railleries, se montrant maladroite et espérant surtout vivre une histoire d'amour avec H. Qui n'aura pas d'égards pour elle !
L'écrivaine d'aujourd'hui s'interroge donc sur ce que pouvait ressentir la jeune adulte à cette époque là !?
Par la suite, sont évoquées la fin des années lycée, l'entrée à l'école normale d'instituteurs, les amitiés féminines, un séjour comme fille au pair en Angleterre et l'entrée à la fac de Lettres ! Des moments traversés par des expériences "traumatiques" comme des crises de boulimie/anorexie et la perte des règles ! Et au Royaume-Uni, avec sa camarade R., elle se livre à la fauche dans des petits commerces !
Avec en toile de fond, des événements de ces années-là, la Guerre d'Algérie, la mort de Camus, des livres, des films et des chansons pour mieux ancrer le récit dans son époque !
Un roman très court, à peine 160 pages ! J'aime bien l'écriture et ce que raconte Annie Ernaux et Mémoire de fille nous apporte quelques pièces de plus de sa vie façon puzzle ! Après tout, on n'écrit jamais que sur soi-même ! Toutefois, je trouve que de nos jours, il y a une certaine complaisance et une facilité à se réfugier dans l'autobiographie ! Où sont donc passés ces écrivains qui inventaient des mondes ?
A bientôt !
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Par Syric le 4 Février 2018 à 22:31
Souvenirs dormants est un roman court - à peine une centaine de pages - de Patrick Modiano, en fait une autobiographie d'un personnage fictif, Jean D. qui nous ramène à Montmartre, dans les années 60, du temps de sa jeunesse !
Un roman qui m'a été offert par mon camarade Yves L., artiste peintre et que j'ai lu en une soirée - qui m'a moyennement convaincu ! Certes le style est agréable, coulant tout en étant élaboré mais comme toujours les romans si peu épais me laissent toujours sceptique !
Notre narrateur Jean D. essaie dans ce livre de rassembler ses souvenirs autour de lieux, des immeubles, des cafés, des restaurants et surtout de quelques figures féminines. On peut se demander dans quelle mesure Modiano s'est inspiré de sa propre vie à lui à supposer qu'il l'ait fait !? Le genre romanesque est une entreprise de mensonge par définition, je ne sais plus qui a dit cela !,
Modiano, notre Prix Nobel de Littérature 2014, pratique avec talent la technique de l'ellipse. Son personnage Jean D. a l'habitude de toujours se déplacer avec des petits carnets sur lui pour noter en permanence tout ce qu'il observe (c'est une technique que je connais bien la pratiquant moi-même pour mon journal intime qui compte 12 volumes à ce jour !).
Jean D. avoue lui-même pratiquer un "art de la fuite". Les femmes décrites dans le roman passe dans sa vie - de manière platonique ! - disparaissent puis réapparaissent au gré des circonstances et du hasard - mais c'est le lot de nos existences à tous et cela est très bien retranscrit dans ce livre ! La mémoire du narrateur lui fait souvent défaut et les carnets sont là pour suppléer ! C'est à une véritable exploration/redécouverte du passé qu'il se livre dans nos années 2010 ! Le narrateur est par ailleurs aussi écrivain et, dans sa jeunesse, porte un attrait véritable aux livres de sciences occultes !
L'existence n'est-elle pas un mystère qu'il faut déchiffrer au même titre que les êtres ! Autrui ?
Comme souvent dans ses romans, l'auteur questionne la mémoire qu'il s'évertue à réveiller par l'écriture ! Les mots couchés sur le papier fixant les choses ! Pour l'éternité ? Comme on dit "les paroles s'effacent et les écrits restent."
Modiano livre ici un roman bien composé mais assez convenu je trouve ! J'aurais aimé une plus grande prise de risques de la part d'un Prix Nobel ! Mais bon !
A bientôt !
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Par Syric le 9 Janvier 2018 à 19:31
La littérature est un panier de crabes et l'attribution des Prix Littéraires n'est pas toujours transparente - c'est même tout le contraire ! Comme dans tous les milieux de pouvoir, la cooptation fonctionne à plein régime !
J'avais quelques doutes cette année sur la légitimité du Goncourt 2017 ! En effet, il a été attribué à Eric Vuillard pour son récit L'ordre du jour - un petit opus d'à peine 150 pages ! Devait-on voir dans le fait que l'attribution du prix s'est faite à Actes Sud, maison d'édition de Françoise Nyssen, ministre de la Culture de Macron la preuve que les jurés œuvrent par intérêt personnel ? S'agit-il de corruption et de conflit d’intérêts ? A contrario, doit-on pour autant écarter Actes Sud, maison d'édition de qualité, des Prix Littéraires ?
Ce qui me posait problème, avant même d'avoir lu le livre en question était sa relative brièveté ! Tout ça pour ça ! Mais si il n'y avait pas la quantité, peut-être y avait-il la qualité ?
L'ordre du jour est en effet un "récit" et non un roman ! La part d'invention y semble réduite. Je l'ai lu et non seulement le style de l'auteur est assez riche mais le sujet est intéressant.
Il y est question de l'ascension au pouvoir des nazis à partir de 1933, sur les ruines fumantes du Reichstag. Le récit s'ouvre par une réunion d'industriels allemands qui vont financer le nazisme, pas tant par consentement à leur idéologie nauséabonde - même si ils ont fermé les yeux ! - que pour maximiser encore plus leurs profits ! Ces groupes industriels et ces firmes on les connaît, ce sont celles qui ont pignon sur rue par la suite au XXème siècle et au XXIème siècle : Krupp, Bayer, Telefunken, Opel, Agfa, BASF, IG Farben, Siemens ou Allianz. Des prisonniers des camps de concentration furent même employés par la suite comme main -d’œuvre gratuite !
Les autres pays d'Europe restèrent indécis et timorés face à Hitler ! On nous expose évidemment le cas de Daladier et de Chamberlain, de Lord Halifax aussi mais surtout le cas de l'Anschluss ou le coup de main du Führer sur l'Autriche qu'il annexa purement et simplement grâce à des méthodes mafieuses et d'intimidation auprès du chancelier Schuschnigg. Même si les mouvements de l'armée allemande - et ses panzers - connut des ratés d'ordre mécanique lors du passage de la frontière autrichienne, Hitler avait réussi son coup de force ! J'en ai par ailleurs longuement parlé dans une série de billets !
Un autre chapitre nous fait comprendre que les costumes des nazis faisaient déjà en 1938 partis des accessoires d'Hollywood dans les réserves dont s'occupait Günther Stern dit Anders, juif de surcroît, rangés à côté des sandales et des toges des romains - comme faisant déjà corps avec l'Histoire !
Eric Vuillard nous fait partager la détresse qui fut celle de pas mal de gens à cette époque ! Bien avant le suicide de Stefan Zweig, de nombreuses personnes se donnèrent la mort par désespoir devant la montée de la haine. Pour finir, l'auteur nous rappelle que nous ne sommes pas à l'abri de telles périodes sombres !
Un livre comme un témoignage donc - avec des envolés lyriques et de l'ironie ! On ressent bien le climat d'oppression et de fuite en avant vers le pire de l'époque...
Eric Vuillard a finalement bien mérité son Goncourt donc car il fait devoir de mémoire en même temps qu'il dénonce les compromissions !
A bientôt !
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Par Syric le 6 Janvier 2018 à 22:55
Nous allons maintenant parler du dernier roman de Delphine de Vigan - acheté ce midi, lu ce soir ! Dans Les loyautés, on suit plusieurs trajectoires de vie, des êtres heurtés par l'existence qui ont tous en commun le fait de cacher une part d'obscurité, des secrets inavouables !
On adopte successivement et alternativement le point de vue d'Hélène - Madame Destrée, prof de SVT dans un collège, de Théo, garçon de douze ans, bientôt treize dont le père traverse une mauvaise passe, de Mathis, le copain de Théo que son jeune camarade entraîné dans la consommation d'alcool et enfin de Cécile la mère de Mathis mariée à un homme bourgeois qui déverse sa bile en cachette sur internet !
Il y a entre ces personnages des loyautés, des solidarités elles aussi cachées qui se cherchent qu'à s'exprimer ! Parce qu'elle a elle-même été une enfant battu, Hélène perçoit le désarroi de Théo. elle va tout tenter pour l'aider même si cela signifie la mettre en butte par rapport à l’Éducation Nationale !
Théo est enfant de parents séparés ! Sa mère, une femme dévorée par le ressentiment, ne cesse de rabaisser son ex-mari. Celui-ci qui a perdu son emploi, sombre dans la dépression, suite à son chômage, en se lave plus, ne fait plus rien - son fils tente alors de cacher la situation de son paternel à sa mère et à Mathis, dévoré par la honte ! Pour échapper au quotidien si triste, Théo se porte à l'ivresse avec des bouteilles de rhum, de vodka ou de gin, entraînant son ami Mathis, de plus en plus réticent !
Cécile, la mère de Mathis, n'aime pas les fréquentations de son fils. Elle-même, venue d'un milieu de gens simples - qui font des fautes de Français, a été formatée par son époux, William qui en secret est Wilmor75 qui déverse torrents d'injures racistes et xénophobes, homophobes et misogynes sur son blog et sur les forums du web ! La pauvre Cécile va alors avoir l'impression d'étouffer !
Bref tous ces êtres sont dévorés par des secrets intimes qu'ils n'arrivent pas à exprimer - ce qu'il faudrait pourtant qu'ils fassent si ils veulent de sortir de ces situations ! Ils tentent maladroitement de s'aider les uns les autres mais les non-dits gâchent tout !
Ce roman, Les loyautés, de Delphine de Vigan est donc un roman assez poignant ! La fin est ouverte et la solidarité va pouvoir se mettre en place - si il n'est pas trop tard !
Une lecture dans la veine habituelle de ce qu'écrit cette auteure ! C'est assez brillant mais aussi assez court ! Les personnages sont bien pensés et décrit, l'analyse psychologique est assez fine et évite les clichés !
Les romans de cette dame s'attaquent toujours à ces faiblesses qui nous bouffent à petits feux : adolescence blessée, solitude des grandes villes, fragilité psychique et emprise psychologique ! Un peu travail d'anthropologue en quelque sorte !
A conseiller fortement !
A bientôt !
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Par Syric le 4 Novembre 2017 à 21:02
Laurent Seksik est médecin et écrivain et j'avais déjà lu de lui - et critiqué ici ! - Le cas Eduard Einstein, le récit dramatique de la vie du fils schizophrène du père de la Relativité générale ! Je récidive en vous livrant ici mon compte-rendu de son roman de 2015, L'Exercice de la médecine ou l'auteur écrit sur cette discipline qu'il connaît bien !
Bon, disons le tout de suite, j'ai trouvé le style un peu "simpliste" par moments et il y a quelques situations clichés et des lieux communs, mais L'Exercice de la médecine est un roman qui parvient tout de même à émouvoir le lecteur que je suis à certains passages !
Ce livre est le récit d'une vocation l'histoire d'une famille de médecins - d'origine juive - depuis les terres de la Russie Tsariste au début du XXème siècle jusqu'à aujourd'hui, l'année 2015, moment de publication du roman. Cette famille de médecins - comme tous les médecins - tente de préserver la vie, de retarder la mort face à une époque pas avare en grandes tragédies morbides et autres génocides, au XXème siècle !
Ce sont aussi des pans entiers de l'Histoire du Peuple Juif dans cette époque contemporaine si tourmentée donc, le siècle de l'Allemagne nazie et de l'Union Soviétique donc - que dresse ce livre bien documenté pour une prise de conscience de ces funestes tragédies !
Il y a d'abord l'arrière-grand-père de Léna, l’héroïne - que l'on suit en 2015 - un médecin de campagne à Ludichev dans la Russie du Tsar Nicholas II - un dénommé Pavel Alexandrovitch - marié à Rivka Kotev - dévoué corps et âme à ses patients dans le shtetl ! Comme pressentant le sort funeste qui attend sa famille au cours d'un pogrom, le brave Pavel a envoyé son fils en Allemagne et finira au bout d'un sabre de Cosaque !
On suit ensuite Mendel, le fils en question, en Allemagne, à Berlin, de 1920 à 1933 puis, réfugié en France à cause des nazis, à Nice, en 1943 ! Lui aussi est médecin, lui aussi finira assassiné pour n'avoir pas voulu abandonner ses patients ! Le roman montre bien, en évoquant les foules se réunissant dans les autodafés des adeptes d'Hitler, la responsabilité collective du peuple allemand en ce temps là - responsabilité qu'on a tendance de nos jours à passer trop facilement sous silence au nom de la réconciliation franco-allemande - dans l'accession au pouvoir du dictateur à la petite moustache et dans la montée de l’antisémitisme outre-Rhin qui aboutit à la Shoah !
On nous montre aussi l'Union Soviétique dans les années 1950 où l'on retrouve la plus jeune fille de Pavel qui a aussi survécu au pogrom et à l'assassinat des siens et se retrouve accusée dans le Complot des Blouses blanches ! Natalia n'aura la vie sauve que parce que Staline décède au moment crucial pour elle, en avril 1953 ! Elle laisse un fils Jankel, lui aussi médecin, comme le fils de celui-ci en 2015, nommé Avner et tous deux restés en Russie/URSS.
Et on alterne tous ces récits avec un récit dans le présent, celui de Léna Kotev donc, la fille de Tobias et petite fille de Mendel. Elle est cancérologue de métier ! C'est une femme abattue, un peu voire carrément dépressive - dévouée à son sacerdoce familial et un peu écrasée par le passé tragique de sa lignée, une fille effacée qui n'hausse jamais le ton, suit les règles et est malheureuse dans sa vie sentimentale ! La dernière de la lignée !?
On a aussi droit dans la dernière partie du roman à une belle histoire d'amour fille-père qui culmine à ce moment là, entre Léna et Tobias donc, et au récit poignant d'un accompagnement de fin de vie de celui-ci par celle-là !
Le roman se conclut sur une lueur d'espoir et une fenêtre ouverte sur l'avenir !
Un roman pas si mal au final et qui se lit bien et avec plaisir !
A bientôt !
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Par Syric le 29 Octobre 2017 à 23:22
Je vais maintenant vous entretenir d'un gros roman de Karine Tuil, de plus de 500 pages mais absolument passionnant intitulé L'Insouciance - dont l'action se déroule en 2009 - et qui tourne autour de trois hommes et d'une femme, la narration alternant le parcours de chacun des trois hommes !
Dans ce roman, il est question des séquelles de la Guerre (en Afghanistan, en Irak), des arcanes du pouvoir et de racisme et d'antisémitisme ! Le propos est donc un peu politique en un sens !
Tout d'abord, on a Romain Roller, un jeune lieutenant de l'Armée française, de retour d'Afghanistan, dévasté après que sa colonne se soit faite prendre dans une embuscade au cours d'une sortie mal préparée par ses supérieurs ! Romain va sombrer et détruire son mariage avec Agnès. Seule lueur d'espoir à laquelle il s'accroche, à son retour du Moyen-Orient, le militaire démobilisé connaît une passion torride pour la jeune écrivaine Marion Decker !
Mais celle-ci est mariée à François Vély, un riche patron dans les télécommunications - qui a débuté dans l'industrie du porno (tout ressemblance avec des personnes réelles est fortuite !), et qui se remets difficilement du suicide par défenestration de sa précédente femme ! François Vély - dont les ancêtres ont renoncer à leur héritage juif - se retrouve au coeur d'un scandale suite à une photo pour un magazine où il pose sur une statue de femme noire nue ! Il est alors accusé d'être un raciste et un esclavagiste ! On lui assène aussi des insultes antisémites à lui qui n'est pas juif !
Mais François Vély va pouvoir compter sur Osman Diboula, fils d'immigrés ivoiriens, éducateur en banlieue lors des émeutes de 2005 - qui a eu en charge Romain Roller alors ado, et parvenu dans l'entourage du Président de la République pour des raisons de diversité. Osman va écrire un article pour réhabiliter Vély, article qui si il n'effacera pas la souillure qui touche le patron, fera grimper Osman dans les faveurs présidentielles. En effet, dans la première partie du roman, Diboula subit une mise au placard et ceci est l'occasion pour Karine Tuil d'aborder la question du racisme envers les Noirs.
Le roman se découpe en quatre moments dont le troisième se passe en Irak. François Veléy, Osman Diboula, Romain Roller et Marion Decker se rendent en Irak pour passer des contrats pour la reconstruction du pays ! Mais l'Irak est une zone peu sûre et des actes terroristes ont lieu qui vont toucher nos protagonistes ! L'un d'entre eux sera kidnappé !
Parviendra-t'on à échapper à une issue fatale pour notre otage ? Osman Diboula réussira-t'il à supporter les coups bas du pouvoir, François Vély a sauver son honneur et son mariage, Romain Roller - en pleine reconstruction psychologique - et Marion Decker pourront-ils s'aimer ? Je vous laisse le soin de lire ce roman pour le découvrir !
Karine Tuil confirme la bonne impression que m'avait laissé Quand j'étais drôle. Un récit qui laisse une large place à la description des motivations des personnages plutôt qu'à l'action du récit - sauf dans la partie en Irak. Il est question de personnes malmenées, abîmées voire détruite et qui font front !
A bientôt !
PS : Ceci est mon 100ème billet dans la catégorie "Littérature XXIème siècle" sur Overblog
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Par Syric le 23 Octobre 2017 à 16:58
L'Américain est un roman autobiographique de Franz-Olivier Giesbert, paru en 2004 qui montre les relations père-fils ne sont pas toujours faciles (j'en sais quelque chose !).
L'auteur est né dans le Delaware, aux Etats-Unis, en 1949. Il a eu 4 petits frères et soeurs ! Son père avait fait le Débarquement du 6 juin 1944 en Normandie et ne s'en était jamais vraiment remis, ne supportant pas d'avoir vu tous ses camarades mourir alors que lui s'en était sorti !
Passé la colère de Franz-Olivier Giesbert contre son paternel, qui les battait sa mère et lui, l'écrivain tente aussi un travail de généalogiste - pour une éventuelle réconciliation ? Il essaye d'élucider d'où venait cette violence de son géniteur, tournée contre sa famille et qui donc, puise ses sources dans la Seconde Guerre mondiale ! Nous, générations actuelles, qui avons toujours connu la paix - malgré, de nos jours la montée du terrorisme, qui reste anecdotique ! - ne pouvons pas concevoir comment nos ancêtres ont été marqués par toute cette violence des années 1940 ! Et je ne parle même pas de la Shoah !
C'est donc un père avec des souffrances existentielles qui va faire payer chèrement sa femme et ses enfants et l'auteur a des mots très durs pour ce père ! On sent la haine palpable du fils ! Parfois, il arrive que ça aille jusqu'au meurtre (j'ai connu un cas semblable parmi mes camarades de lycée et de fac - tapez "parricide de Ouistreham" dans Google !). En tout cas le dialogue est certainement rompu ! Comment exprimer l'indicible de la guerre ?
Giesbert ne nous épargne rien et c'est souvent glauque et pénible - mais il y a des petits moments de bonheur ! Là où certains (comme le "parricide de Ouistreham") se seraient détruits, Giesbert en a tiré une force et est devenu le journaliste et le patron de presse que l'on sait (au Point) !
Plus tard, l'auteur découvrira que son père et sa mère s'aimaient ! Le problème est comment faire le deuil d'un parent avec qui on n'a jamais fait la paix ?
Un court roman à l'écriture incisive et sans concessions ! Un témoignage utile !
A bientôt !
PS : je remercie Michel O. de m'avoir prêté ce livre - c'était avant qu'il ne connaisse une crise de démence et qu'il ne m'agresse sans raison !
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Par Syric le 7 Octobre 2017 à 12:30
On a beaucoup écrit sur le travail du deuil et c'est dans ce domaine que pénètre Christophe Ono-Dit-Biot, dans son roman Croire au merveilleux ! Pour tout vous dire, la fin de ce roman m'a scotché ! C'est maitrisé de haute volée et n'ai rien vu venir - et vais essayer de na pas vous spoiler !
César est un journaliste qui a perdu sa femme adorée, Paz, dans un accident de voiture et qui ne s'en remets pas malgré la présence de son petit garçon. Alors il décide de mourir et emploie des médicaments pour se suicider...
Mais il est sauvé au moment ultime par sa nouvelle voisine, une jeune Grecque érudite, nommée Nana ! César est un passionné de littérature grecque et les références parsèment le livre, Hésiode, Homère bien sûr, Platon, Pline-L'Ancien, Pindare et pas mal d'autres !
Avec Nana et en plongeant dans les mythes, César va retrouver goût à la vie mais c'est bien plus subtile que cela en réalité ! Le jeune veuf découvre toute la famille de Nana, son demi-frère Marcello, Dita sa sœur nymphomane, sa belle-mère, sa nourrice, et son terrible père !
Le livre est ancré dans les événements de 2016 ! Le terrorisme islamiste est mentionné, notamment l'attentat de Nice - bien que le mot "Nice" ne soit jamais écrit ! Le monde est-il devenu fou ? Les anciens mythes grecs vont-ils nous sauver ?
Finalement, Athanis, le terrible père, convoque César sur une petite île grecque au moyen de son avion privé ! Là, le journaliste va comprendre la vraie nature des choses et toute la mythologie grecque est convoqué ! Il en ressort comme après un long sommeil !
La problématique du roman est "que nous laissent les défunts ?". César se demande si Paz l'aime encore par delà la mort et cherche dans sa mémoire un indice qui lui aurait échappé, une réminiscence pour parler comme Platon. Athanis lui apporte la réponse !
Le roman se conclut sur une petite île du Japon, le "dernier pays civilisé" où César a enfin la réponse à sa question.
Après un début assez convenu, ce livre, bien écrit, étonne par sa fin. On bascule en quelque sorte dans le merveilleux ! Même si le procédé utilisé est archi-usé !
Je vous le recommande particulièrement ! Une sorte de conte !
Je n'avais pas compris la véritable teneur de ce récit, la nature de ses personnages, pourtant l'auteur avait laissé des indices ! Je ne dois pas assez connaître mes mythes grecs !
A bientôt !
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Par Syric le 6 Septembre 2017 à 18:58
Emmanuel Carrère est un auteur que j'apprécie énormément ! Il y en a quelques uns comme ça avec Michel Houellebecq et Sylvain Tesson ! Carrère fait paraître son premier roman en 1983, L'Amie du Jaguar mais moi, je le connais et le lis surtout depuis L'Adversaire et ses récits plus récents !
Je dis "récits" et pas "romans" car peut-on parler de romans pour Carrère ! En effet, il écrit principalement de la non-fiction, c'est à dire de la mise en récits de faits-divers, qu'il s'agisse de Jean-Claude Romand, du Tsunami de fin 2004 en Asie ou de Limonov !
Il est avantageux d'avoir où aller est un recueil de textes de notre écrivain, s'étalant entre 1990 et 2015, essentiellement des articles pour la presse : L’événement du Jeudi, XXI, Première, Les Inrockuptibles, etc, ... L'auteur d'Un roman russe y croque le réel comme il sait si bien le faire et essaie de coller au plus près de la vérité des êtres ! Ces textes sont d'une grande variété !
Le recueil s'ouvre par trois chroniques judiciaires de procès mettant en scène des homicides assez dramatiques. L'écrivain-journaliste y montre sa grande empathie même s'il dit beaucoup plus loin dans le livre que faire de la non-fiction, c'est toujours "trahir" la personne sur laquelle on écrit !
Carrère, de par sa mère, de par sa famille, a des liens très fort avec la Russie ! Il nous rappelle son expérience du Voyage à Kotelnich puis, à un autre moment, son enquête sur Édouard Limonov ! Il nous parle aussi de romans d'auteurs russes comme Nikolaï Maslov, d'un projet de film avorté qui aurait raconté l'ascension d'une escort-girl de l'Est, évoque Marina Litvinovitch, une opposante à Poutine dans un pays régi par la mafia où on assassine les journalistes ! Brève, notre écrivain entretient un rapport très passionné à ses racines russes, depuis l'époque soviétique à l'ère poutinienne !
Les récits de Carrère posent la question de la "ressemblance" et il mentionne aussi son projet de longue haleine sur Jean-Claude Romand, ce mythomane qui assassina sa famille et ses beaux-parents piégé par ses mensonges ! L'auteur mets forcément un peu de sa subjectivité lorsqu'il évoque le réel, telle est la conclusion de Carrère !
L'auteur de D'autres vies que la mienne passe aussi en revue ses coups de cœur littéraires, pour Balzac, pour Philip K. Dick, pour Truman Capote, pour Lovecraft, pour Leo Perutz ainsi que ses amitiés pour Michel Deon, pour Renaud Camus - si polémique ! Il y a aussi des rencontres avec des artistes: une interview "ratée" de Catherine Deneuve, le décès de Claude Miller,le travail photographique de Darcy Padilla autour de Julie, une mère toxicomane et séropositive - qui s'approche en un sens du travail naturaliste de Carrère, ou encore le "TdM" ("Tour du Monde") d'Emmelene Landon, une artiste-peintre ! Enfin, la curieuse expérience de vie de l'homme-dé !
Notre écrivain se plie donc à l'exercice de l'article de magazine même lorsque cela ne lui plaît pas comme pour ce magazine féminin italien où il est amené à parler de sexualité - exhibant sa vie privée - ce qui choque sa rédactrice en chef !
Bref, comme toujours, c'est du très bon Carrère ! Certes, c'est un peu "morcellaire" mais cela permets de varier les plaisirs et nous fait une piqûre de rappel sur tous les "romans" de notre auteur : L'Adversaire, Un roman russe, D'autres vies que la mienne, Limonov ou Le Royaume ! Retrouvez tous ces récits chroniqués quelque part sur mon blog !
A bientôt !
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Par Syric le 2 Septembre 2017 à 14:22
Pour une fois, je vais me faire un peu d'autopromotion en vous parlant de mon premier recueil publié - en juillet 2017 - à savoir Territoires de l'imaginaire - Volume 1 - chez l'éditeur EdiLivre ! Un solution a mi-chemin entre l'édition traditionnelle et l'autoédition - l'édition numérique !
Si vous me suivez ici depuis longtemps, vous connaissez ma passion pour la lecture qui va de paire avec un engouement pour l'écriture ! Ce volume 1 regroupe une quinzaine de nouvelles incluses dans le domaine de la SF, du fantastique, de la nouvelle historique mais aussi de la "littérature blanche" et du panorama sociologique !
Ces textes ont été écrits entre 2005 et 2010, période extrêmement prolifique pour moi ! Depuis, j'ai entrepris des études de lettres en 2007 et le fait de théoriser l'écriture a paradoxalement un peu amenuisé la fibre créatrice chez moi, je m'en rends compte maintenant - de même qu'un "job alimentaire" bien peu passionnant !
J'avais déjà été publié auparavant, dans Le Calepin Jaune de ma très chère Estelle Valls de Gomis, la première qui a cru en moi, dans Univers d'Outremonde et aussi dans un catalogue de texte et de photos, Encrage à Ouistreham, dans le cadre d'un atelier d'écriture dans ma commune ! J'ai publié aussi longtemps sur inlibroveritas, un site en ligne !
Le recueil s'ouvre par "Mort d'une légende" qui m'avait été inspiré d'un comic-strip dans un magazine de jeux de rôles et raconte les décisions éditoriales parfois controversées d'un éditeur de comics ! "La Plume et l'Ecritoire" verse dans une certaine poésie, à propos de littérature !
"Vermines" est une sorte de farce qui raconte la revanche des opprimés et "Au fil de l'eau" est un point d'entrée vers d'autres de mes nouvelles ! On revient dans le monde des illustrateurs de BD avec "Comic-strip".
"Partir loin" vous fera la sociologie des clients d'une superette et "Les Chants de l'Atlantide", texte qui m'a valut des éloges raconte les derniers moments de la relation privilégié entre un père navigateur et sa petite fille condamnée par une maladie mortelle !
"Procédures" a trait au monde animal si souvent victime des hommes et ici enjeu d'une escroquerie tandis que "Nouvelle Pédagogie" est un texte de SF concernant une dystopie du futur ultra connectée !
"Luna Park" vous emmènera au cœur d'un parc d'attraction emprunt de magie et "Isa" est une plongée dans des mondes oniriques !
L'Histoire n'est pas oublié puisque "Ciel dégagé" se passe durant la Première Guerre mondiale et "L'Amulette d'Isis" dans l'Egypte des Pharaons !
"L'Homme à la porte" touche aux sujets sensibles de l'euthanasie et de la peine de mort et "La Symphonie des Etoiles" est une virée dans l'espace, avec accompagnement musical !
Le recueil se clôt par "Réminiscences forestières", périple au cœur de la Faérie !
Voilà, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ces récits que j'ai eu à les écrire ! Un Volume 2 est déjà prêt mais ne sera proposé à l'éditeur par mes soins qu'à l'été 2018 !J'ai par ailleurs commencé à écrire de nouveaux textes il y a peu ! Les projets, ce n'est pas ce qui me manque, le temps oui !
Pour commander mon recueil, c'est ici :
Merci par avance de votre soutien !
A bientôt !
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