• Depuis peu, je me suis mis aux échecs ! Je suis d'ailleurs inscrit sur chess.com et j'apprends petit à petit le jeu mais ne suis encore qu'un néophyte. Je ne suis pas encore en capacité de me mesurer à Gilles ou Damien P., les deux "champions" de mon Foyer mais je progresse !

    Je décide ce jour de commencer une série sur l'Histoire des champions d'échecs à travers les âges ! Ce sport est à la mode avec la diffusion du Jeu de la Dame sur Netflix (série que j'ai adorée et je vous renvoie à mon article dessus !).Iil se dit même que depuis les ventes de jeux d'échecs ont été multipliées par 300 et d'ailleurs mon Espace Culturel Leclerc d'Ifs saisit aussi cette opportunité et a dressé un stand de livres sur le jeu - bien que je déplore qu'on ne trouve aucun échiquier en vente dans la grande surface (des jeux de dame, oui !).

    Je vais vous parler aujourd'hui de Ruy Lopez de Segura, né à Zafra, près de Badajoz en 1540, qui devint par la suite prêtre et est considéré comme le premier champion du monde d'échecs à une époque où la théorie de ce jeu était encore balbutiante. Il était fils d'une famille de la noblesse d'Estrémadure et fut ensuite confesseur et conseiller du roi Philippe II d'Espagne. Il est mort à Madrid en 1580.

    Notre prêtre espagnol était amateur passionné d'échecs depuis l'enfance et surprenait ses contemporains en battant ses "adversaires" à l'aveugle, c'est à dire en visualisant l'échiquier uniquement de mémoire  - et donc en mémorisant les coups au fur et à mesure.

    Au XVIème siècle, la domination aux échecs était italienne. Mais Ruy Lopez de Segura avait son mot à dire et battit les maitres italiens, les joueurs les plus prestigieux donc, à Rome en 1560. Il fut alors considéré comme le meilleur joueur de l'époque. Il existe un tableau de l'artiste italien Luigi Mussini, une peinture à l'huile, qui représente Ruy Lopez opposé à son éternel rival, Leonardo da Cutri, à Rome précisément en 1560.

    En 1561, Ruy Lopez publie, à Alcala de Henares, son chef d'oeuvre Libro de la invencion liberal y arte del juego del Axedrez (Livre de l'invention de l'art libéral des échecs), rempli de conseils utiles pour améliorer son jeu et de recommandations pour les coups effectués en parties réelles ! Certains conseils nous paraissent naïfs aujourd'hui comme laisser son adversaire jouer face au soleil de manière à l'éblouir et à le déconcentrer ! Mais dans la partie du livre consacrée à l'analyse proprement dite, la profondeur de son esprit est manifeste.

    C'est à Ruy Lopez que l'on doit l'une des ouvertures les plus utilisées par les joueurs d'échecs, même de nos jours, l'ouverture dite "à l'espagnole" (qu'affectionne particulièrement Rubèn dans mon Foyer !). Elle se caractérise par la séquence 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 (j'utilise la notation des échecs !).

    En 1573, lors d'un nouveau séjour à Rome, Ruy Lopez met en déroute de nouveau les meilleurs joueurs italiens dont Leonardo da Cutri et c'est pour cela qu'il est considéré comme le premier champion du monde officieux car à la Renaissance, pas de compétitions internationales ou de classement mondial bien sûr !

    En 1575, Philippe II organisa à la cour de Madrid un nouveau tournoi auquel il convia les meilleurs joueurs espagnols, Ruy Lopez donc mais aussi Alfonso Ceron (un autre joueur de Grenade, lui aussi prêtre) ainsi que les Italiens da Cutri et Paolo Boi. Ruy Lopez démarra favorablement la compétition puis se mit à perdre, affaibli par une santé défaillante ! Ce fut son rival Leonardo de Cutri qui remporta la rencontre, le tournoi. Le vainqueur de ce tournoi légendaire reçut alors mille ducats, une cape d'hermine et son lieu de naissance Cutri en Calabre fut exonéré d'impôts pendant vingt ans.

    Dans cette rencontre, Ruy Lopez renonca à son ouverture favorite et opta pour le "gambit du roi", une ouverture très appréciée des joueurs d'attaque trois siècles plus tard au XIXème siècle. 1. e4 e5 2.f4.

    Mais par la suite, les Noirs que maniait Leonardo da Cutri, Ruy Lopez ayant ouvert avec les Blancs, commettent une erreur dont l'Espagnol va profiter au coup suivant, une erreur bien connue aujourd'hui mais pas à l'époque ! 2. ...d6 3. Fc4 c6 4. Cf3 Fg4.

    La suite consiste en 5. fxe5 dxe5 6. Fxf7+ Rxf7 7. Cxe5+ Re8  8. Dxg4. Les Blancs ont récupéré le fou sacrifié, ont gagné deux pions et privent de surcroit le roi noir de la possibilité de roquer. L'avantage des Blancs pour un joueur expérimenté d'aujourd'hui, est décisif. Ruy Lopez continue à jouer avec une grande précision et punit aussitôt la nouvelle erreur commise par Leonardo.

    Et pour finir 8... Cf6 9. De6+ De7 10. Dc8+ Dd8 11. Dxd8+ Rxd8 12. Cf7+ 1 - 0. Finalement, les Noirs abandonnent en raison de leur énorme infériorité.

    Pas trop perdu !? N'hésitez pas à sortir un échiquier et à réviser les notations pour visualiser ! Je ferai peut-être bientôt un article pour repréciser ces notations pour les néophytes !

    A bientôt !

    Source : Cours de jeu d'échecs - Volume 1; RBA


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  • Je suis un grand fan des collections de livres didactiques et de BD comme il peut s'en vendre dans les kiosques et Génies des Mathématiques : Carl Friedrich Gausspoints presse - au grand désespoir de ma psy et de mon porte-monnaie ! J'aime particulièrement les publications de l'éditeur espagnol, RBA que ce soit "Apprendre à philosopher !", "Voyages dans le Cosmos", "Le monde est mathématiques" ou "Défis de la Science" ! Je vais consacrer une série de billets aux figures de renom de la collection "Génies des Mathématiques" ! Certains de ces savants des nombres sont connus (Pythagore, Euclide, Descartes, Newton, Leibniz, Poincaré, Nash,...) d'autres restent très confidentiels !

    Parlons aujourd'hui de Carl Friedrich Gauss ! On le surnomme le "Prince des mathématiciens", un des plus grands de tous les temps assurément ! A tel point que sa légende commence dès l'école primaire où il résolu un problème d'addition des nombres entre 1 et 100 instantanément et bien avant tous ses camarades !

    Mathématicien né en Basse-Saxe le 30 avril 1777, Gauss décéda à 77 ans, le 23 février 1855.  Il laissa une œuvre considérable dans des domaines variés des sciences tels les mathématiques, l'astronomie ou la Physique. Il fut professeur à l'Université de Gottingen - où il dirigea son observatoire - et reçut de nombreuses distinctions ! Au lycée, vous avez sans doute entendu parler des "Courbes de Gauss" !? Bien qu'il n'aimait guère enseigner, plusieurs de ses élèves devinrent de fameux mathématiciens et en premier chef Bernhard Riemann !

    A 19 ans, Gauss réussit ses premières prouesses mathématiques comme caractériser presque complétement tous les polygones réguliers constructibles à la régle et au compas uniquement ! Dans la lignée de travaux hérités de l'Antiquité ! Ce n'est pas rien ! C'est pour cette raison qu'il demanda qu'un heptadécagone régulier (polygone régulier à 17 côtés) - découverte qui le poussa à abandonner la philologie pour se consacrer entièrement aux maths !

    Son ouvrage de 1801, Disquisitiones arithmeticas, définit pour la première fois les congruences et introduit l'arithmétique modulaire avec les deux premières preuves de la loi de réciprocité quadratique (si c'est du chinois pour vous, c'est normal ! Pour moi aussi pour tout vous dire !).

    Le 12 avril 1804, Gauss est élu membre de la Royal Society et le 9 octobre 1805, il célèbre son premier mariage avec Johanna Osthoff et recherche dans le même temps son indépendance sociale ! C'est en 1807 qu'il est nommé à Gottingen !

    En 1809, se consacrant à l'astronomie, il publie un travail d'une énorme importance sur le mouvement des corps célestes - qui trouvera aussitôt des applications - en développant la méthode des moindres carrés ! Cette même année, sa première épouse meurt, suivi bientôt par l'un de ses enfants, Louis, ce qui plonge le savant dans une profonde dépression !

    En 1810, second mariage avec "Minna" Waldeck ! Dans les années suivantes, Gauss est parmi les premiers à envisager des géométries non-euclidiennes !

    Ses travaux dans le domaine de la Physique, en 1931 - et sa collaboration avec le professeur dans ce domaine, Wilhelm Weber permettent des avancées sur le magnétisme (lois de Kichhoff en électricité). Il est aussi l'auteur de deux des équations de Maxwell ! Mais 1931 est également marquée par la mort de sa seconde femme d'une longue maladie ! Thérèse, la fille de Gauss, prends alors en main l'intendance et s'occupera de son père jusqu'à la fin de sa vie !

    Vie passionnante, non exempte de drames et de malheurs mais au combien accomplie et riche scientifiquement !

    Je me suis surtout basé sur Wikipédia pour cet article car ai laissé le volume RBA sur Gauss chez mes parents !

    Voilà ! De quel mathématicien aimeriez-vous me voir parler la prochaine fois ? Ces hommes sont fascinants et la collection "Génies des Mathématiques" comprends 60 tomes, autant de portraits et de billets/articles correspondants potentiels !

    A bientôt !


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  • Je dirai malgré tout que la vie fut belle - Jean d'OrmessonEntré de son vivant dans la Pléiade, privilège de peu d'élus, Jean d'Ormesson était un de nos derniers Grands Hommes, décédé tout récemment le 5 décembre 2017. Je n'avais lu de lui que C'est une chose étrange à la fin que le monde, titre emprunté à un poème de Louis Aragon, sur les conseils de mon ami Nicolas ! Je dirai malgré tout que la vie fut belle est un de ses derniers livres, publié en 2016 et récompensé du Prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie la même année ! Là encore, le titre provient du même poème d'Aragon que d'Ormesson admirait tant !

    Que dire ? Beaucoup de choses en vérité !  Ce livre est brillant, un monument d'érudition jamais ennuyeux ! J'ai déjà pu appliquer ces termes à certains ouvrages de Michel Onfray mais le philosophe d'Alençon est un petit joueur par rapport à notre Académicien !  Dans le livre de d'Ormesson, on croise des centaines de personnages très brillants et cultivés, loin des standards de médiocrité actuels ! On traverse aussi presque un siècle d'Histoire !

    D'Ormesson est né en 1925. Le livre se présente comme une sorte de "procès" entre le moi et le surmoi de l'auteur ! On nous retrace les grands moments de la vie de notre homme : l'enfance assez paisible entre la Roumanie, le Brésil et la France derrière son père ambassadeur, les années d'études notamment à l'E.N.S., la carrière littéraire, la carrière en marge de l'UNESCO, l'élection à l'Académie française Quai Conti et le journalisme comme directeur du Figaro !

    L'auteur manie les mots avec une pointe d'ironie et la légèreté nonchalante qui était sa "marque de fabrique" sur les plateaux télé ! Il nous parle donc de temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître, et on croise nombres de figures comme je l'ai dit ! Je feuillette le livre et vous livre quelques noms comme je tombe dessus au hasard : Raymond Aron, François Nourissier, Robert Hersant, Roger Caillois, Jean Dutourd, Hélène Carrère-D'Encausse, Maurice Druon, Jeanne Hersch, Greta Garbot, Sir Ronald Syme, Maurice Herzog, Louis de Broglie, Louis Althusser et tant d'autres ! Notre philosophe de formation a connu du beau monde et reconnaît lui-même avoir eu une existence de privilégié !

    Les dernières pages sur le sens de l'existence et la perspective de la mort prennent désormais une toute autre dimension ! Sans vraiment mentionner Dieu, d'Ormesson croit en une puissance inconnue qui maintient le monde. Ayant congédié son surmoi, il estime alors n'avoir de compte à rendre qu'à cette puissance obscure ! Et les pages les plus profondes du livre !

    Bref, j'ai adoré ce livre de plus de 400 pages que j'ai dévoré en deux ou trois jours ! J'irais sans doute lire dans l'avenir d'autres ouvrages de ce Monsieur : La Gloire de l'Empire, grande fresque historique ou Au Plaisir de Dieu !

    A conseiller !

    Et sans vouloir polémiquer avec des beaufs, il est très dommage que la disparition de d'Ormesson ait été éclipsée par celle d'un chanteur de variétés qui n'écrivait même pas ses chansons et fraudait le fisc ! Epoque de médiocrité disais-je !

    A bientôt !


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  • J'ai déjà eu l'occasion de vous parler de la biographie d’Émile Zola sur ce blog - dans une dizaine de billets entre 2009Zola - Henri Troyat et 2013 et vais cette fois, vous entretenir à nouveau du travail érudit d'Henri Troyat sur cet écrivain important du XIXème siècle, fondateur d'un courant littéraire, le "naturalisme" et auteur du célèbre J'accuse ! lors de l'Affaire Dreyfus !

    Penchons nous sur Zola, biographie concoctée par Henri Troyat !

    Comme dit Michel Onfray, "la vie éclaire l’œuvre !".

    Comme pour sa biographie de Balzac - chroniquée il y a peu ! - Troyat nous montre ici l'écart entre la vie littéraire, la vie publique, et les efforts de l'homme Émile Zola pour se bâtir un bonheur privé ! On commence avec les amitiés de jeunesse de l'auteur des Rougon-Macquart, dans le sud de la France, notamment avec Cézanne - avec qui il se brouillera par la suite, et on continue et on termine avec la constitution petit à petit, au fil des succès d'édition d'un "petit confort bourgeois" !

    Zola est surtout connu pour son engagement - auprès de la plèbe et du peuple, inaugurant une littérature assez crue, réaliste et descriptive, montrant le monde avec une précision chirurgicale dans toute sa cruauté ! C'est pourquoi l’œuvre de Zola fut vivement critiquée de son temps et qualifiée même de "littérature de caniveau" ! Zola montre la misère, la violence, la prostitution, l'alcoolisme, l'exploitation des ouvriers !... On comprends que ce genre de littérature pouvait inquiéter le bourgeois à une époque où les classes pauvres étaient assimilées à des "classes dangereuses" !

    En quelque sorte, Zola est un sociologue avant l'heure, s'appuyant pour chacun de ses romans sur une grosse documentation ! Zola a brillé notamment dans le journalisme !

    Zola est très vite considéré comme un boute-feu, notamment par ses prises de position abruptes ! il est clair que Zola fait scandale à chaque nouveau roman, sans vraiment l'avoir cherché !

    Les prises de position de Zola donnent aussi dans l'anticonformisme dans le domaine de la critique d'art où il est l'un des rares à défendre Manet de son temps !

    Cette biographie est un panorama d'un monde d'antan ! A côté du Zola qui provoque le scandale, il y a le Zola bourgeois tranquille qui fait des promenades à bicyclette, gambade entre sa femme pesante et sa jolie maîtresse et goûte à la paternité clandestine !

    J'ai toujours en projet de vous parler de chaque tome des Rougon-Macquart dans l'ordre chronologique ! Mais c'est un travail de longue haleine et avec mes études de philo et d'Histoire !...

    A bientôt !

    PS : Ceci est par ailleurs le 2000ème billet que je réalise si l'on tient compte des billets "privés"/ "secrets" de mes Skyblogs !


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  • L'Âge d'homme est un récit autobiographique de Michel Leiris, rédigé entre 1930 et 1935 et publié en 1939 ! Dédicacé à Georges Bataille "qui est à l'origine de ce livre", L'Âge d'homme est l’œuvre majeure de son auteur !

    L'Âge d'homme - Michel LeirisLeiris est né en 1901 au sein d'une famille bourgeoise du XVIème arrondissement de Paris. Poussé par sa famille vers des études de chimie, le jeune homme se sent plus attiré par le milieu des lettres et de l'art et fréquente Max Jacob, André Masson et Picasso ainsi que les Surréalistes ! L'Opéra exerce aussi une certaine fascination sur lui, comme en témoigne son autobiographie pré-citée !  Il fut aussi diplômé de philosophie et s'intéressa au Jazz !

    De 1929 à 1935, Leiris suit une psychanalyse sous la conduite d'Adrien Borel. Il ressent le besoin, pour la parachever, ou en constater l'échec, d'écrire une autobiographie: L'Âge d'homme. Cette première œuvre est ensuite prolongée par les quatre tomes de La Règle du Jeu, rédigés de 1948 à 1976.

    Leiris est officiellement recruté, en 1931, avec l'appui de Georges Henri Rivière, directeur du Musée d'ethnographie du Trocadéro, par Marcel Griaule en tant qu’homme de lettres et étudiant en ethnologie faisant fonction de secrétaire archiviste de la Mission ethnographique, la "Mission Dakar-Djibouti". N'ayant pourtant pas de formation d'ethnologue mais s'intéressant au marxisme, il tient le journal de bord de cette mission, mais qui est surtout son propre journal de route, publié sous le titre de L'Afrique fantôme, dont la tonalité est de plus en plus personnelle et intime.

    Je ne reviendrais pas sur cette "Mission Dakar-Djibouti" dont Michel Onfray a récemment montré qu'elle avait été pour Griaule et Leiris l'occasion de spolier sans vergogne, ni scrupules le patrimoine culturel des Africains !

    Revenons maintenant à L'Âge d'homme ! C'est un récit dans lequel Leiris se livre sans rien nous cacher, un confession qui se défie du pudique ! Il y évoque des scènes fondatrices de son être : l'opération des amygdales, sa vie sexuelle, ses rapports avec sa famille etc... Dans une logique psychanalytique - tout en sachant que la psychanalyse à mis du temps à être reconnue en France durant la période de l'entre-deux guerres !

    La liberté de ton dont use Leiris n'est pas sans rappeler l'absence de censure du discours analytique à laquelle le patient se prête durant la cure : l’Âge d’homme révèle ainsi les obsessions de l'auteur, morbides et sexuelles, avec une lucidité qui n'exclut pas l'autodérision.

    Le texte se focalise surtout sur l'enfance et la jeunesse de l'auteur et se termine au moment où il pense avoir atteint l'"Âge d'homme", c'est à dire le moment de la naissance de sa vocation littéraire ! Leiris compare en outre ses expériences de vie précoces avec les figures mythologiques de Judith et Lucrèce !

    Fin 1945 enfin, Leiris revient sur cette œuvre dans un court texte, De la littérature considérée comme une tauromachie, où il compare sa prise de risque dans la description autobiographique de son intimité à celle d'un torero lors d'une corrida. Pour ma part, n'étant pas adepte de la corrida, je reste assez insensible à cet éloge de la virilité !

    J'ai, pour ma part étudié ce texte dans le cadre de mon cursus de Lettres dans un module sur "la famille en littérature" !

    A bientôt !


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  • Comédie française - Ça a débuté comme ça... est une autobiographie de Fabrice Luchini. On connaît surtout cet acteur et comédien pour ses exubérantes interventions télévisées et aussi pour son amour des grands auteurs qu'il mets en voix. Il revient sur ces sujets et sur d'autres dans ce livre !

    Comédie française - Fabrice LuchiniFabrice Luchini est né en 1951, dans le quartier des Abbesses, dans un milieu modeste. Il a commencé comme garçon-coiffeur ! Puis il a tourné pour Rohmer dans un film sur Perceval, le personnage de Chrétien de Troyes. Il devient véritablement célèbre en 1990 avec le film La Discrète de Christian Vincent.

    Cet interprète des grands textes est un autodidacte ! Dans Comédie française, il revient sur ses amours... pour La Fontaine, pour Molière -le dialoguiste - beaucoup sur Céline - qui a su faire rentrer le langage parlé dans la littérature, sur Rimbaud, sur Nietzsche, sur Murray. A chaque fois des extraits des œuvres et des citations sont fournis pour nous faire apprécier cette littérature !

    Luchini est un passionné des mots ! Il montre le pouvoir de l'oralité ! Il évoque aussi ses cours de théâtre avec Jean-Laurent Cochet, dans des passages traversés par Louis Jouvet !

    Écrit à l'été 2015, ce livre s'attarde aussi sur le tournage de Ma Loute, film de Bruno Dumont, à sortir en 2016 où Luchini partage l'affiche avec Juliette Binoche et Valeria Bruni-Tedeschi.

    Cependant, pas de confidences, l'auteur de l'autobiographie reste ici pudique sur sa vie privée !

    Au final, c'est un livre intéressant ! Luchini nous donne son ressentit sur des grands texte de la littérature française, tente d'en percer modestement quelques secret en tant que non-universitaire ! Il révèle qu'on ne parvient jamais vraiment à mettre certains textes en voix ! C'est intéressant donc mais un peu court ! J'aurais aimé un propos plus développé, un ouvrage plus épais et plus dense ! Mais bon...

    Une bonne lecture pour la plage cet été ! Ça se lit vite et l'ai lu en une seule après-midi !

    A bientôt !


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  • Nous allons nous intéresser aujourd'hui à un homme politique, écrivain - qui a joué un rôle primordial dans la première moitié du XXème siècle, influant le destin du monde ! Il s'agit d'une figure marquante : Winston Churchill !

    Winston Leonard Spencer Churchill est né le 30 novembre 1874, dans l'Oxfordshire, de Lord Randolph Churchill, descendant du Duc de Malborough ("Mabrouk s'en va en guerre" !), figure du XVIIIème siècle et de Jennie Jerome, Américaine de New York et femme à la grande beauté et mondaine ayant fréquenté Edouard VII.

    Le jeune Winston passe sa scolarité à l’École de Harrow, près de Londres puis, en juin 1893, après deux échecs, il est admis au collège royal militaire de Sandhurst et en sort diplômé en décembre 1894.

    Son père, Randolph, était un homme politique destiné à une carrière brillante, ayant, à la fin de sa vie, Biographie de Winston Churchill - Des jeunes années à la veille de la Première Guerre mondialecontracté - probablement - la syphilis, ce qui le conduisit à une attitude - et à des discours à la Chambre - de plus en plus incohérents. Sa carrière fut brisée. Winston eut des rapports distanciés avec ses parents, sa mère n'ayant pas le temps de s'occuper de lui. Il garda toute sa vie une affection certaine pour sa nourrice.

    De 1895 à 1898, commence une carrière à la fois militaire et journalistique ! Winston Churchill voyage beaucoup dans l'Empire Britannique. Son parcours militaire commence au sein du 4th Queen's Own Hussars. Profitant d'une permission de cinq mois, il découvre New York et Cuba où, comme correspondant de guerre pour le Daily Graphic, il couvre le conflit opposant le pouvoir espagnol aux indépendantistes.

    Le 11 septembre 1896, il embarque pour les Indes avec son régiment qui s'installe à Bangalore. Il rejoint, faute de commandement, la frontière du nord-ouest pour le Daily Telegraph et fournit dans ses articles la trame de son premier ouvrage, The Story of the Malakand Field Force, publié en mars 1898.

    Au cours de l'été 1898, Winston Churchill part pour l’Égypte au sein du 21ème régiment des lanciers britanniques et œuvre cette fois pour le Morning Post. Il participe le 2 septembre à la charge victorieuse anglo-égyptienne lors de la bataille d'Omdurman, au soudan, pendant le conflit contre les Derviches. Il en publiera, en novembre 1899, un récit de campagne, The River War.

    En mai 1899, Churchill quitte l'armée et entame une carrière politique. Il se présente aux législatives à Oldham et est battu. Le 14 octobre, il part en Afrique du sud, couvrir le conflit contre les Boers, pour le Morning Post. Winston est fait prisonnier en novembre mais s'échappe quinze jours plus tard et s'engage auprès de l'armée britannique tout en continuant son travail de journaliste. Le conflit s'achève le 31 mai 1902 par la victoire britannique (voir mon billet sur le sujet !).

    Churchill est de retour,en héros, en Angleterre l'année suivante et est élu député conservateur le 1er octobre 1900. A 26 ans, il entre pour la première fois à la Chambre des communes ! Il va attaques les années suivantes la politique militaire et la ligne protectionniste du gouvernement.

    En mai 1904, Churchill quitte les conservateurs et rejoint les libéraux au nom du libre-échange et à la suite de désaccords continus avec le gouvernement de son pays. C'est le 12 décembre 1905 qu'il obtient son premier poste ministériel comme sous-secrétaire d’État aux colonies dans le gouvernement libéral.

    Dans le même temps, il n'a jamais abandonné l'écriture puisqu'en janvier 1906, il publie la biographie de son père. Ce même mois, le 13, il est élu député libéral à Manchester.

    De 1906 à 1907, il voyage en Europe et en septembre 1906, Winston assiste aux manœuvres de l'armée du Kaiser Guillaume II - comme invité - à Breslau. Il voyage aussi en Afrique et racontera son séjour au Kenya et en Ouganda dans un nouveau récit : My African Journey qui paraitra en mars 1908.

    En avril 1908, Churchill est nommé ministre du commerce et élu député libéral à Dundee en mai de cette même année.

    Le 12 septembre 1908, il épouse Clementine Holzer, Le couple sera très uni et aura cinq enfants : Diana, Randolph, Sarah, Marigold et Mary.

    Nouvelles responsabilités en février 1910 lorsqu'il est nommé ministre de l'intérieur. A ce poste, il cherchera constamment à améliorer le régime pénitentiaire. Le 23 octobre 1911, Churchill devient Premier Lord de l'Amirauté, poste qu'il occupera au début de la Grande Guerre -jusqu'au désastre des Dardanelles ! A ce moment, la Grande-Bretagne et l'Allemagne sont lancées dans une course à l'armement concernant leurs marines, le Kaiser étant "jaloux" de la suprématie maritime de l'Angleterre dont découle son empire colonial.

    Ces tensions à l'échelle de l'Europe - alors que Churchill est en responsabilités dans son pays - vont conduire à la Grande Guerre à laquelle participera le BEF (British Expeditionary Force). L'homme politique pugnace y jouera dès lors un rôle - dans les ministères comme dans le commandement sur le terrain !

    Nous continuerons une autre fois cette biographie trépidante...

    A bientôt !


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  • C'est en 1923 que débute la guerre des gangs dans la ville de Chicago. Elle opposa deux factions, d'une part le gang Torrio-Capone et ses alliés - connu sous le nom "faction sicilienne" et d'autre part les gangs O'Banion,O'Donnel et Saltis.

    Chicago sera le théâtre de six cent vingt-neuf meurtres au cours des années 1920, crimes non-résolus dans le Milieu auquel il faut ajouter cinq mille autres homicides non liés à la guerre des gangs.

    L'ascension d'Al Capone et la guerre des gangs à ChicagoAl Capone transite de New York à Chicago en 1920 à la demande de Johnny Torrio. Capone est un ancien tueur du Five Points Gang de New York. Rapidement, il négocie une trêve avec les gangs O'Banion et une alliance avec les frères siciliens Genna.

    Cette trêve est brisée en 1925 avec l'assassinat d'O'Banion dans sa boutique de fleuriste. Hymie Weiss lui succède et mène des représailles. Ses hommes de main vont tirer le 24 janvier 1925 sur Johnny Torrio, ce qui amène Capone à prendre la direction du gang. Torrio a survécu à ses blessures et est protégé durant son hospitalisation par Capone et trente autres mafieux. En février, Torrio passe définitivement la main à Capone et "prend sa retraite" à Brooklyn.

    Capone dirige alors son propre empire du crime. Il déclenche les "batailles du Standard OilBuilding" les 10 et 15 août 1926. Les hommes de Capone tentent d'abattre Weiss et Drucci qui viennent verser des pots-de-vin à Morris Eller. Ces tentatives échouent mais un passant est blessé.

    L'attaque du quartier général de Capone, l’Hôtel Hawthorne, par les hommes de Weiss, le 20 septembre 1926 venus dans huit voitures. Plus de mille balles sont tirées ! Là encore, il y a des dommages collatéraux.

    Les hommes de Capone parviennent finalement à tuer Weiss le 11 octobre 1926. A l'enterrement, il y a moins de monde que pour celui d'O'Banion, déplore sa veuve. En réalité, le gang est décimé !

    Le sommet est atteint le jour de la Saint Valentin 1929 quand sept membres du gang de "Bugs" Moran sont exécutés. Ce fait d'arme est exécuté par de faux policiers à la solde de Capone, dans un garage. Les assassins seront ensuite éliminés par Capone pour éviter que les autorités remontent sa piste. C'est cet épisode qui est relaté dans la comédie Certains l'aiment chaud !

    Le 23 octobre 1930, Capone se débarrasse de son dernier adversaire en la personne de Joe Aiello qui est tué à son domicile.

    Le parcours de Capone se clôt le 24 octobre 1931 lorsque le mafieux tombe, condamné à onze ans de prison pour fraude fiscale !

    Le personnage d'Al Capone a engendré à véritable mythe du gangster, décliné en romans, films et BD !

    A bientôt !


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  • La malédiction d'Edgar est le quatrième roman de Marc Dugain, écrivain français né au Sénégal en 1957 - qui s'est fait connaitre avec La chambre des officiers dont a été tiré un film par François Dupeyron.

    Ce quatrième roman est une sorte de biopic sur John Edgar Hoover construit à partir de mémoires supposéesLa malédiction d'Edgar de Clyde Tolson, son bras droit et plus qu'ami au FBI que Hoover dirigea de 1924 à 1972.

    Dans le prologue du roman, un écrivain - alter-ego de Dugain - récupère de mystérieux manuscrits et enregistrements dans un bureau de New York. Dès lors la reconstitution de 50 ans de l'Histoire des États-Unis se mets en place !

    Hoover était au coeur du pouvoir ! Usant d'écoutes à la légalité douteuse, il constituait des dossiers de près de 400 pages sur toutes les personnalités montantes, politiques en tête ! Il disposait alors de moyens de pression pour se maintenir à son poste.

    Notre homme était un névrosé qui se postait en pourfendeur du communisme et des "comportements déviants", bouclier des bonnes mœurs de la société disparate des États-Unis. Mais il avait aussi un secret qui est plus ou moins sous-entendu dans ce récit : il était homosexuel - qui ne l'assumait pas - et entretenait une relation suivie avec le fidèle Tolson. Il y avait en conséquence conflit entre son fort surmoi et ses pulsions profondes cachées qui représentait des "valeurs" qu'il combattait par sa fonction.

    On croise aussi dans ce roman des personnalités politiques appelées aux plus hautes fonctions : Roosevelt, Truman, Eisenhower, le clan Kennedy et Nixon. On traverse l'Histoire de l'Amérique du Nord, à travers la Prohibition, le New Deal, la Seconde Guerre mondiale, la Guerre Froide etc...Et des évènements plus précis : l'Affaire des époux Rosenberg et le Maccarthysme, le Débarquement de la Baie des Cochons et la Crise des Missiles de Cuba !

    De longs chapitres sur le clan Kennedy - dont on nous montre les liens de la famille avec la Mafia - Mafia à laquelle Hoover refusait de s'attaquer par prudence - et l'addiction sexuelle de John F. Kennedy - à côté de laquelle les affaires Clinton et DSK font pâle figure. On nous montre aussi les relations avec le régime de Castro, la gestion de la CIA. La question qui vient à l'esprit est donc : qui a voulu assassiner Kennedy et là rien de nouveau à l'Ouest ! Le livre semble privilégié une implication de la mafia dans un imbroglio mafia/ CIA/Cubains.

    Bref une lecture aussi instructive que prenante ! Le style est acerbe et montre le caractère du directeur du FBI - qu'on qualifierait de cynique mais que lui même jugerait pragmatique.

    Le livre a par ailleurs été adapté en BD et en docu-fiction.

    Une lecture à faire donc !

    A bientôt !


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  • Albert Einstein est, comme Marylin Monroe, une icône du XXème siècle. S'il est incontestable qu'il fut un génie, auréolé de nombreuses légendes, il n'est pas moins vrai qu'il eut des débuts difficiles, la reconnaissance tardant à venir ! C'est ce que nous allons voir dans cette première partie de sa biographie.

    Albert Einstein nait à Ulm, en Allemagne, le 14 mars 1879, premier fils de Hermann Einstein et de Pauline Koch. Le père du garçon, Hermann, manifeste dès l'enfance une forte inclination pour les mathématiques mais faute de moyens se retrouve acculé à une carrière commerciale. Néanmoins, il transmet cette aptitude à son fils aîné.

    Vie d'Albert Einstein - De l'enfance à la Relativité RestreinteEn 1880, Hermann et son frère Jakob débarquent à Munich et montent un petit commerce d'approvisionnement d’eau et de gaz. En mai 1885, ils fondent une compagnie d'ingénierie électrique.

    Une légende tenace mais fausse veut que Einstein ait été un cancre à l'école. Comme je viens de le dire, c'est faux et le jeune Albert est souvent premier de la classe et brille en physique et mathématiques.

    Le 18 novembre 1881, naît l'unique sœur d'Albert, Maria. Les enfants se développent dans un cocon familial chaleureux et rassurant.

    L'oncle Jakob a joué un grand rôle dans le développement intellectuel du petit Albert, lui soumettant régulièrement des problèmes mathématiques. Enfant, Albert est aussi séduit par les jeux de construction et fasciné par une boussole qu'il démonte.

    Adolescent, Albert Einstein met la main à la pâte dans l'entreprise familiale au cours de visites ponctuelles où il résout en un quart d'heure à peine des problèmes qui mobilisent des jours les ingénieurs de la maison.

    Plus tard encore, Einstein prend la décision de renoncer à la citoyenneté allemande et de demander la citoyenneté suisse pour intégrer l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Quelques pointures scientifiques de l'époque y enseignent : Heinrich Weber, Adolf Hurwitz et Hermann Minkowski. Une première tentative d'intégration se solde par un échec mais il finit par y entrer en 1896. Là, il rencontre sa future femme, Mileva Maric.

    En 1901, Einstein prend la nationalité suisse.

    En 1902, Mileva donne naissance à une fille, Lieserl. Albert Einstein suit ses cours mais ses rapports avec son professeur, Heinrich Weber sont froids. Le jeune homme sèche les cours qu'ils trouvent peu satisfaisant et se forme par lui-même. L'institution prend cela pour un manque de respect et le met sur la touche à l'obtention de son diplôme de fin d'études - j'en connais d'autres qui ont vécu la même situation !

    En 1902 toujours, Einstein, après des petits boulots de professeur, entre au Bureau fédéral de la propriété intellectuelle de Berne.

    L'année suivante, il se marie avec Mileva Maric. Le couple aura deux autres enfants, Hans Albert et Eduard.

    Les débuts académiques d'Einstein sont difficiles car il n'est pas du tout reconnu et reste en marge. Mais en 1905, c'est son heure de gloire qui arrive. Albert Einstein publie plusieurs articles majeurs sur divers sujets dont le mouvement brownien, la nature corpusculaire de la lumière, l'équivalence entre masse et énergie et la célèbre formule E=mc² - et sur l'électrodynamique des corps en mouvement. Ce dernier article annonce la Relativité Restreinte. Je n'expliquerait pas dans ce billet biographique les travaux d'Einstein très pointus - ce sera pour une autre fois !

    Dès lors, Einstein est reconnu à sa juste valeur, celle d'un cerveau exceptionnel -et pourtant la Relativité Générale qui pose les liens entre matière et espace -temps est encore à venir, dix ans plus tard, en 1915.

    Voilà pour les premières années d’une icône !

    A bientôt !

    PS : j'ai, par ailleurs commis deux ébauches de nouvelles avec la figure d'Albert Einstein : d'une part "Le Golem de Prague " et d'autre part le "Da Einstein Code" que vous pourrez retrouver sur inlibroveritas !


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  • Le désir d'enfant est très fort dans nos sociétés gagnées de plus en plus par l'individualisme. C'est pourquoi ce désir ne doit pas être égoïste et devrait être justifié : Olivier Poivre-d'Arvor a choisit d'adopter Amaal, une petite togolaise et il donne ses raisons dans l'autobiographie Le jour où j'ai rencontré ma fille.

    Olivier Poivre-d'Arvor est connu pour ses essais et est, depuis 2010, le directeur de France Culture - une radio que j'apprécie beaucoup ! Il est évidemment le frère de Patrick Poivre-d'Arvor.

    Dans un premier temps, il revient sur sa vie sentimentale et la bizarrerie que constitue aux yeux de la société le fait de n'avoir pas d'enfant à 50 ans, fait trop souvent considéré comme de l'anormalité. Dans son cas, notre essayiste se découvre stérile et c'est là une occasion d'évaluer ses relations avec les femmes, parcours chaotique d'un homme qui jouit d'une réputation de séducteur.

    Après une période d'abattement et des tentatives infructueuses de résoudre le problème de la paternité absente, Olivier Poivre-d'Arvor décide d'adopter.

    C'est en 2009 qu'il rencontre la petite Amaal et se prend d'affection pour elle. Le récit de ces moments est particulièrement touchant. Amaal vit au Togo chez ses 3 oncles, sa mère est décédée. Il ne sera pas simple pour un "vieux" célibataire d'adopter.

    L'écrivain raconte ensuite l'Afrique, terre qu'il connait bien et qu'il aime, et le parcours du combattant pour adopter. Mais au final, l'amour paternel triomphe !

    Un récit qui comprends considérations sur la paternité dans nos sociétés, faits médicaux sur la stérilité, paysages et descriptions de l'Afrique, parcours ardu de l'adoption... Et surtout une très belle relation père-fille.

    Un livre qui enseigne une expérience de vie autant qu'il touche le lecteur !

    A bientôt !


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  • Peste & Choléra est une biographie romancée sur Alexandre Yersin, le découvreur du bacille de la pestePeste & Choléra - Patrick Deville bubonique qui fit 25 millions de morts au XIVème siècle en Europe et qui fut nommé Yersinia pestis. Mais l'homme fut aussi explorateur et c'est ce double destin, microbiologiste et explorateur que nous raconte ce roman.

    Alexandre Yersin est originaire de Suisse, du canton de Vaud. Ses ancêtres sont des protestants des Cévennes, chassés par la Révocation de l'Edit de Nantes. La mère du futur savant se nomme Fanny et il aura toute sa vie une longue correspondance avec elle, de même qu'il tenait des carnets.

    Yersin suit ses études à Marburg, possède un esprit encyclopédiste. Il suit les cours de l'Allemand Robert Koch, découvreur du bacille de la tuberculose puis devient le premier préparateur du cours de bactériologie à l'institut Pasteur à Paris. Koch et Pasteur sont alors en rivalité ! Yersin choisit de devenir un pasteurien.

    Notre jeune bactériologiste découvre la toxine diphtérique, collabore avec Emile Roux mais la paillasse l'ennuie bien vite et les récits d'exploration le font rêver. Alors il décide de s’embarquer pour l'Asie, le Tonkin et la Cochinchine. Hanoï et Saïgon lui tendent les bras. Il devient un temps médecin de marine cinq galons !

    Le roman suit le parcours de Yersin au moment de la Débacle de 1940 où il décolle du Bourget pour un long vol vers l'Asie où il retrouve son passé. Le récit entremèle alors temps de 1940 et jeunesse de Yersin de manière adroite !

    En Asie, Yersin se fait explorateur, part à la tête d'expéditions dans la jungle tropicale, refuse de s'associer à Albert Calmette pour ouvrir un Institut Pasteur en Asie, à Saïgon.

    Yersin découvre aussi en explorant l'Annam le site de Dalat dont la Troisième République fera un centre de cure. Notre explorateur insatiable s'installe à Nha Trang où il terminera sa vie. Il meurt à 80 ans, en 1943.

    Mais l'épisode que l'on retient n'est pas celui où il commence à cultiver des hévéa et à produire du caoutchouc pour Michelin, mais plutôt bien entendu la découverte du bacille de la peste en 1894 à Hong Kong. Yersin y est alors en compétition avec une équipe japonaise formée à l'école allemande et favorisé par les Anglais qui voient l'Empire colonial français comme un bloc rival. Pourtant, c'est Yersin qui a l'idée d'inciser les bubons et découvre le bacille qui porte aujourd'hui son nom !

    Ce roman de Patrick Deville est donc un roman qui inscrit l'histoire du savant au coeur de la Grande Histoire - comme c'est bien souvent le cas dans ce genre de récit ! On va de Sedan à la Seconde Guerre mondiale ! On croise Rimbaud, Livingstone, Jaurès, Ferry, Paul Doumer, Pasteur...

    Une bonne petite biographie bien sympa mais à laquelle j'ai trouvé qu'il manquait un peu d'audace ou de panache dans la forme !

    A bientôt !


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  • Après la Seconde Guerre Mondiale, Ian Fleming s'achète un terrain, en 1944, à la Jamaïque et y fait construire une maison. Il pense "passer le reste de [sa] vie" sur l'île.

    Fleming est démobilisé en novembre 1945 et travaille pour le magnat de la presse lord Kemsley pour une bonne rémunération. Années de prospérité, de flirts à répétition et de dépenses somptuaires. Son salaire lui permet de construire la maison de ses rêves dans laquelle il effectue son premier séjour en 1946 alors que les travaux ne sont pas terminés ! Là, il reçoit la visite de son amie lady Rothermere, née Anne Charteris qui divorce de son deuxième mari pour épouser Fleming en mars 1952.

    Vie de Ian Fleming - III - La retraite littéraireL'ancien espion envisage d'"écrire le roman d'espionnage du siècle" et ressasse ses souvenirs. il se décide enfin, en janvier 1952, à utiliser la machine à écrire. L'intrigue commence dans un casino et son personnage se nomme James Bond - d'après le nom d'un ornithologue trouvé sur une brochure qui trainait là ! Le matricule 007 est lié au télégramme Zimmermann, en 1917, proposant une alliance entre l'Allemagne et le Mexique, intercepté et décodé par les Anglais grâce au code 0075.

    Ce premier roman -qui s’intitulera Casino Royale, terminé quelques jours avant son mariage avec Anne Charteris, est publié en avril 1953 par Jonathan Cape. C'est la naissance de James Bond ! Fleming y a mis une grande part de lui-même et de gens qu'il a connu dans le service : golf, ski, belles voitures, pin-ups, cigarette et gastronomie.

    Les autres volumes de James Bond seront crées durant le séjour annuel à la Jamaïque, remaniés entre août et septembre et publié par Jonathan Cape. Le second roman sera Live and let die tandis que Fleming est papa d'un petit Caspar à 44 ans. Il rencontre vite le succès littéraire mais Casino Royale n'atteindra toutefois pas les ventes d'un best-seller

    En novembre 1956, la visite du Premier Ministre de Grande-Bretagne, Anthony Eden, qui part se reposer chez Fleming fait davantage connaitre l'écrivain et en 1961, From Russia with love figure dans une enquête du magazine Life parmi les dix livres préférés du Président John Fitzgerald Kennedy.

    Enfin, c'est la consécration, Dr No est adapté au cinéma par Terence Young en 1962. Ian Fleming est terrassé par une crise cardiaque en 1964, à 56 ans sans connaitre le rayonnement qu'aura son œuvre par la suite mais en la présentant déjà !

    Je vous propose aussi de retrouver James Bond au cinéma dans les billets que j'ai déjà consacrés aux films de la franchise !

    A bientôt !

    Source : Hors-série Paris-Match/Historia James Bond 2013


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  • Vie d'Albert Camus - III - Camus et SartreAlbert Camus et Jean-Paul Sartre, c'est l'histoire d'une vive amitié qui s'interrompt brutalement en 1951 avec la publication de L'Homme révolté. Retour en arrière...

    Il y a des points communs entre Camus et Sartre dès le départ qui peuvent expliquer leur amitié. Ils sont tous deux orphelins de père et amateurs de sport (boxe pour Sartre, football pour Camus). Ce sont tous les deux des séducteurs de la gente féminine, des penseurs de l'action et de l'immédiat.

    Leur amitié "fougueuse" dura de 1943 à 1952 - soit neuf ans d'admiration et de complicité. S'ensuit une âpre dispute et un long silence seulement brisé par Sartre le 7 janvier 1960 après l'accident de voiture mortel de Camus lorsqu'il rédige un émouvant éloge funèbre qui qualifie cette mort de "scandale".

    A la fin des années 1930, les deux hommes se lisent et s'apprécient. En 1938, Camus qui vient de publier sa première œuvre L'Envers et l'Endroit, est recruté comme critique littéraire à Alger républicain par Pascal Pia. Il y salue les œuvres de Sartre La Nausée et Le Mur, "un univers intense et dramatique".

    Sartre, de huit ans l’aîné de Camus, apprécie aussi le jeune critique. En février 1943, dans Les Cahiers du Sud, il consacre un article à L’Étranger , paru en 1942. Il ne compare pas moins Camus à Voltaire, Kafka ou Hemingway.

    Trois mois plus tard, en juin 1943, la rencontre a lieu au théâtre de la Cité, lors de la générale de la pièce de Sartre, Les Mouches. S'ensuivent des collaborations théâtrales comme Huit clos malgré les obstacles de la Gestapo.

    Les deux hommes fréquentent Jacques Lacan, Raymond Queneau et Michel Leiris à Saint-Germain-des-Prés et tous mettent en scène en juin 1944 Le Désir attrapé par la queue. En 1945, le Caligula de Camus remporte un triomphe et Sartre présente son L'Existentialisme est un humanisme.

    Camus poursuit en parallèle sa carrière journalistique avec Combat dont il est rédacteur en chef et engage Sartre pour écrire en août 1944. Sartre va ainsi pouvoir réaliser une série de reportages aux États-Unis, pays dont les figures le passionne.Il rencontre notamment Roosevelt à la Maison-Blanche et fait en 1947, une conférence à Harvard sur La Peste, publié deux ans plus tôt.

    Le 1er octobre 1945, Camus participe au lancement de la revue Les Temps Modernes avec Sartre et Simone de Beauvoir. En 1947, ils soutiennent la revue Présence africaine et réhabilitent la mémoire de Paul Nizan tombé sous les balles des Allemands en 1940. Ils soutiennent le RDR, une troisième voie entre socialisme et communisme, à la salle Pleyel en décembre 1948 avec André Breton.

    Mais dès 1945 les premières dissensions apparaissent. Passons sur une rivalité amoureuse autour de Wanda Kosakiewicz, une jeune comédienne et attardons nous sur les désaccords philosophiques.

    En novembre 1945, Camus déclare dans Les Nouvelles littéraires n'être pas existentialiste. Camus refuse la divinisation du non-sens et de la contingence de Sartre et privilégie la réflexion morale.

    Deux ans plus tard, dans L'Impromptu des philosophes, Camus tourne en ridicule Mr Néant en écho à L’Être et le Néant de Sartre. Sentiment de l'absurde chez Camus, sens du tragique chez Sartre. Même leurs théâtres s'opposent. Sartre vise le cathartique et Camus emploie le didactique.

    C'est L'Homme révolté en 1951 qui va consommer le divorce. Dans cet essai, Camus oppose révolte morale et révolution violente, valorisant la maitrise et la mesure. Sartre oppose une réponse graduée en envoyant d'abord Francis Jeanson en première ligne en mai 1952, dans Les Temps Modernes.Camus se sent trahi d'autant qu'il écrit pour la revue.Il se défend et la réponse sartrienne arrive en août : c'est un adieu. Sartre évoque, contre son ami, le refus du compromis et la radicalité.

    Camus est alors rejeté par les intellectuels dont la plupart sont au minimum proches du Parti communiste. Simone de Beauvoir le ridiculisera dans Les Mandarins en 1954.

    On voit Sartre et Camus ensemble pour la dernière fois, à la salle Wagram le 22 février 1952 pour protester contre la condamnation à mort de syndicalistes espagnols. La rupture est consommée. Pourtant en 1957, Sartre s'appuiera sur Les Justes lors du procès de Mohamed Ben Sadok l'assassin d'Ali Chekkal ancien vice-président de l'Assemblée algérienne pour discuter de la distinction entre terrorisme et assassinat politique.

    Sartre enverra donc une superbe épitaphe à la mort de Camus et concluera en 1972, "on s'amusait bien ensemble." Trop tard.

    A bientôt !


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  • Camus, dans les années 1930, va connaitre son éveil politique, mais selon lui, "à son corps défendant". Camus se méfie de la politique mais se refuse à se dérober à ses obligations.

    Enfant des quartiers pauvres d'Alger, il rêve de justice et de progrès social. Tout au long de sa vie, il s'engagera contre la misère en Kabylie, la Guerre en Espagne, la peine de mort ou la bombe atomique !

    Dès 1935, Camus adhère et milite au mouvement antifasciste Amsterdam-Pleyel et la même année, poussé par son ami Claude de Fréminville, il s'engage au parti communiste.

    Pourtant, il est réticent à se soumettre à une doctrine et distingue d'un côté une sorte de communisme des théories de Marx et la lutte au quotidien des communistes de la base. Camus rejoins néanmoins le Parti dans sa lutte contre le colonialisme. Il apprécie par-dessus tout la "camaraderie militante".

    Le rêve de Camus est que le politique laisse la place à une morale fondée par l'Homme et il regrette le manque de "spiritualité'" du communisme qui dès lors ne serait qu'une étape, une ascèse vers une inflexion future. Il écrit toutes ces réflexions dans ses Carnets de 1937.

    Camus va dans le même sens que le Front Populaire dans ces années là. Le jeune algérien fonde le Théâtre du Travail en 1936 et monte Révolte dans les Asturies. Dans le même temps, il se consacre à sa thèse sur Plotin et Saint Augustin et rédige son premier livre, L'Envers et l'Endroit , publié en 1937.

    Camus défend le projet de Léon Blum et Maurice Violette pour donner la citoyenneté française à une partie des musulmans d'Algérie. Mais en mai 1935, le PC retire son soutient aux nationalistes algériens. Camus proteste et est exclu du Parti dont il a refuser de démissionner. De là vient sa méfiance pour l'endoctrinement !

    Camus reste toutefois un homme engagé mais désormais comme journaliste. Sa santé lui interdit de se présenter à l'agrégation de philosophie. La tuberculose lui ferme la carrière d'enseignant. Alors en 1938, il entre à Alger républicain, "journal des travailleurs" où il travaille aux côtés de Pascal Pia. Son enquête, Misère de la Kabylie,est très remarquée.

    Lorsque la guerre éclate, en 1939, Camus est écarté, de nouveau pour raisons de santé. Alger républicain est suspendu et Camus passe au Soir républicain où il s'interroge sur le sort des Espagnols après la victoire de Franco.

    En 1940, il est au chômage et part pour Paris comme secrétaire à la rédaction de Paris-Soir dont les locaux déménagent à Clermont-Ferrand puis à Lyon après la victoire allemande. C'est à Lyon que Camus épouse Francine Fort le 3 décembre 1940.

    Mais Camus est licencié suite à une compression de personnel et retourne à Oran où il donne des cours dans des établissements privés et monte le Théâtre de l’Équipe. Pour raison de santé, il doit retourner en France se soigner !

    Avec les évolutions de la guerre, la Zone Libre est à son tour occupée et la métropole coupée de l'Algérie et Vie d'Albert Camus - II - L'engagement politiqueAlbert de Francine. Il ne reste pas inactif et en 1942 paraissent L’Étranger et Le Mythe de Sisyphe. En 1943, Camus est lecteur chez Gallimard. A la fin de l'année,à la fin de l'année, il rejoint la Résistance.

    Dans la clandestinité, Albert Camus fait paraitre Lettres à un ami allemand et on lui confie la rédaction en chef du journal clandestin Combat. Il écrira, après la Libération de Paris, le 25 août 1944 son premier éditorial paru librement.

    Camus choisit désormais d'être un homme de causes et non de clans. Il engage après guerre une polémique avec l'écrivain François Mauriac au sujet des conditions de l'épuration. Mauriac opte pour la charité et Camus pour la justice mais tout deux jugent nécessaire cette épuration. Camus signera la pétition demandant (en vain) au Général de Gaulle la grâce de l’écrivain Robert Brasillach, condamné à mort pour collaboration.

    Par la suite, Camus ne cessera d'affirmer ses principes de justice et de progrès.

    A bientôt !


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  • Cette année, en 2013, nous célébrons le centenaire de la naissance d'Albert Camus ! Je vais lui consacrer une série de billets sur "bibliothèque-éclectique". Les premières années du jeune Albert ont fait l'objet à la fin de sa vie du roman inachevé Le premier homme dont j'ai déjà parlé ici. Je vais y revenir plus en détails !

    Albert Camus nait à Mondovi, près de Bône (aujourd'hui Annaba), en Algérie française, le 7 novembre 1913. Catherine, sa mère, ressent les premières contractions dans une carriole et son père s'inquiète - l'accouchement est imminent en cette nuit pluvieuse !

    Ce père, Lucien Camus, Albert ne le connaitra guère. Il est caviste pour un négociant agricole et mobilisé durant la Grande Guerre. Son épouse reçoit un avis de décès un jour d'octobre 1914 : le père est mort !

    Veuve, sans argent, Catherine s'installe à Alger, rue de Lyon au coeur du quartier populaire de Belcourt avec Albert, 1 an à peine et son frère ainé, Lucien, 5 ans. Là, ils cohabitent à six avec la tyrannique mais aimante grand-mère maternelle et les oncles Joseph et Etienne qui initieront les deux enfants de leur soeur aux joies de la pêche sur la plage de l'Arsenal. Ce sont des années de pauvreté pour la famille, là encore racontées dans Le premier homme.

    Vie d'Albert Camus - I - L'enfant d'AlgerAlbert trouve refuge dans la rue et règne en maître sur les alentours avec les gamins du quartier : poursuites, bagarres et interminables parties de pêche... Le dimanche, le rituel du cinéma avec la grand-mère pour laquelle Albert doit lire les sous-titres des films muets.

    En septembre 1923, Albert entre à l'école primaire de la rue Aumerat où il a pour instituteur Louis Germain -auquel il dédiera ses Écrits de Suède après son Prix Nobel en 1957. Comme le père d'Albert, Germain est un ancien combattant de la Première Guerre Mondiale et un père de substitution qui saura déceler les capacités intellectuelles du jeune Camus. Exigeant, l'instituteur sait comment émerveiller ses élèves : lecture des Croix de bois de Roland Dorgelès, séances de lanterne magique... Germain va aider son élève Albert Camus à préparer le concours pour obtenir une bourse, concours que le gamin réussit !

    Albert se rend alors au lycée Bugeaud dans le centre d'Alger. à,il prend conscience de la pauvreté de sa famille et, à ce moment de sa vie, vit mal la comparaison. Il suit sans difficultés les cours aussi bien ne Lettres qu'en sciences. Il dévore les classiques de la littérature : Verne, Balzac, Dumas et se fait une réputation de goal au football. Il conserve néanmoins une attitude de chahuteur et est souvent collé !

    En décembre 1930, sa vie bascule ! Il attrape la tuberculose mais à droit à des soins gratuits du fait qu'il est pupille de la nation. il en réchappe donc. Mais interdit de lycée, il est coincé à la maison et en profite pour lire André Gide et Epictète. Après sa guérison, c'est l'oncle Gustave Acault et la tante Gaby, bouchers dans la rue Michelet qui l'hébergent afin que, encore convalescent, il ait sa propre chambre. Acault accueille Albert et lui ouvre sa magnifique bibliothèque. L'adolescent ne le déçoit pas : il arrive premier à la composition de philosophie et obtient le bac avec mention Assez Bien

    Devenu un jeune dandy, Albert passe en Hypokhâgne et a un nouveau mentor ; son prof de philosophie, Jean Grenier. Albert se rend compte qu'il est davantage attiré par la littérature que par la philosophie. Il écrit des poèmes, consacre un essai à Verlaine, s’intéresse de près à Dostoïevski qui deviendra son écrivain fétiche. Grenier lui fait découvrir La Condition humaine d'André Malraux qui vient d’obtenir le prix Goncourt. Albert écrit aussi sur la musique dodécaphonique de Schonbert, Berg et Webern et se lance dans une analyse des rapports de Schopenhauer et Nietzsche à la musique.

    Albert Camus passe des heures à discuter à la terrasse des cafés avec ses amis Jean de Maisonseul, André Bélamich, Claude de Fréminville et Max-Pol Fouchet. A ce dernier, il va enlever la mystérieuse Simone Hié qu'il épouse en 1934, malgré le désaccord de l'oncle et la tante.

    Ayant achevé sa licence de philosophie à la faculté d'Alger, Albert prépare son diplôme d'études supérieures sur les rapports entre néoplatonisme et doctrine chrétienne, avec la volonté de passer l'agrégation. Malheureusement, il échoue deux fois à la visite médicale du concours et doit renoncer à la carrière professorale.A tout juste 24 ans, Albert Camus a déjà publié des essais prometteurs mais attends encore son premier succès littéraire !

    A bientôt !


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  • J'ai déjà eu l'occasion de faire plusieurs billets sur les films de James Bond. Mais le célèbre agent britannique est avant tout une création littéraire de Ian Fleming dont je vais vous conter l'existence dans trois articles ! La carrière militaire de l'homme a en effet fortement influencé son œuvre !

    Ian Lancaster, né le 28 mai 1908, est le deuxième fils de Valentine Fleming et d'Evelyn Sainte- Croix Rose, dans une famille de banquiers prospères. Le futur créateur de 007 passe ses neuf premières années choyé dans la propriété familiale d'Ipsden. Il montre une vigueur physique indéniable, est plutôt grand mais gâté, se comporte comme une forte tête ! Son caractère difficile empire encore avec la mort de son père sur le front français le 20 mai 1917.

    Elevé par sa mère veuve et riche, Ian est envoyé au prestigieux collège Eton, près de Londres mais dans l'ombre de son frère ainé, il a du mal à trouver sa place. Il se compose alors un rôle de dandy aux allures cynique qui plait beaucoup aux jeunes filles ! Il remporte aussi des jeux sportifs ! Mais ses bulletins demeurent mauvais...

    Préoccupée, sa mère l'envoie alors dans l'académie militaire de Sandhurst en 1926 puis à l'école Tennerhof dans le Tyrol l'année suivante ; cours renforcés d'Allemand, lectures des classiques, stages de ski sont au programme. Il est sans pitié avec les jeunes Autrichiennes !

    Fleming s'inscrit à l'université de Munich en 1928 puis en 1929 à l'université de Genève. Il occupe alors un poste temporaire au bureau de coopération intellectuelle de la SDN, rencontre Albert Einstein et Carl Jung. Par la suite, il échoue lamentablement à l'examen des Affaires étrangères mais trouve un emploi de journaliste dans l'Agence Reuters, en 1931, qui l'envoie en reportage à Moscou deux ans plus tard assister au procès de six ingénieurs anglais arrêtés par le Gépéou. Ce voyage va énormément le marquer et à son retour, il est incité par le sous-secrétaire permanent aux Affaires étrangères à raconter cette expérience. Il a acquis là en effet une connaissance précieuse de l'URSS et le président de Reuters en est fortement impressionné !

    Ensuite, Fleming part pour l'Extrême-Orient. Mais malgré cela, il présente plus tard sa démission car on lui a proposé une situation dans une banque d'affaires. Ian Fleming préfère alors se la "couler douce" dans la banque Cull & Co puis dans une agence de change. On est loin de la vie aventureuse de 007 !

    Pourtant, la Guerre qui se profile va tout changer !

    A bientôt !


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  • Par cette belle journée ensoleillée, j'en ai profité pour faire une escapade à Saint-Malo. J'ai rapporté une demi-douzaine de manuels sur l'Histoire de la Bretagne !

    Je vais commencer par vous parler de la vieille ville de Saint-Malo, ceintes de remparts à travers ses personnalités illustres, de Malo à Chateaubriand.

    Personnages illustres de Saint-MaloL'Histoire du lieu commence avec Malo le Saint navigateur. Ce bon saint appartient au Légendaire Breton. Originaire de Lancarvan, au pays de Galles, il était le filleul et le disciple du saint irlandais Brendan, celui qui découvrit peut-être l'Amérique dix siècles avant Colomb.

    Malo était un grand navigateur et il accosta un jour sur un des ilôts de l’Estuaire de la Rance où vivait déjà un saint ermite nommé Aaron. Il fit des miracles qui lui permirent de se faire accepter des populations locales : ressusciter des morts, changer l'eau en vin, condamner le loup... Il mourut près de Saintes, vers l'an 621. Les Bretons ramenèrent le corps à Aleth mais ses précieuses reliques furent par la suite dispersées.

    En 1152, l'évêque Jean de Chatillon, décida de transporter le siège de l’Évêché d'Aleth sur l'ilôt qui est actuellement la ville de Saint-Malo.

    Parmi les autres gloires Malouines, il y a des navigateurs et notamment des corsaires et des explorateurs : Surcouf (1773 - 1827), le coureur des mers qui fit trembler les Anglais dans l'Océan Indien, Jacques Cartier (1491 - 1557), découvreur du Canada, Duguay-Trouin (1673 - 1736), l'un des corsaires de Louis XIV et Louis XV...

    Des savants illustres sont natifs de la ville : La Mettrie (1709 - 1751), médecin et philosophe du XVIIIème siècle, ami de Frédéric II de Prusse, Maupertuis (1698 - 1759), célèbre mathématicien du XVIIIème siècle, Broussais (1772 - 1838), médecin-corsaire...

    Et enfin une figure importante de la littérature, Chateaubriand, qui évoque ses glorieux compatriotes dans les Mémoires d'Outre-Tombe. Il possède une place à son nom près du château de Saint-Malo et sa maison natale occupe un coin de cette place.

    Voilà, à l'avenir, je ferais des billets sur la Bretagne et son Histoire, le temps d'assimiler toute une foule d'informations. Je prépare également un travail sur la Normandie. C'est tout l'Ouest qui sera à l'honneur !

    Kenavo !


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  • Vie d'Emile Zola - X - De l'Affaire Dreyfus aux "Quatre Evangiles"Nous allons maintenant terminer cette série de billets biographiques sur Emile Zola avec les années 1898 - 1902, année de son décès. Des années mouvementées marquées par des combats politique de l'auteur des Rougon-Macquart.

    Je ne reviens pas sur les détails de l'Affaire Dreyfus (dans un contexte de rivalité entre France et Allemagne et antisémitisme), j'aurais sans doute l'occasion d'y consacrer un billet un jour.

    Fin 1897, Zola, convaincu par Leblois, Bernard Lazare et Scheurer-Kestner de l'innocence de Dreyfus va mettre son nom et sa plume au service du condamné à la déportation à l'Ile du Diable.

    C'est le célèbre J'accuse qui parait le 13 janvier 1898 dans l'Aurore, le journal de Clémenceau, article en une qui va susciter de nombreuses et vives réactions ! Cet article replace l'Affaire au centre du débat politique et oppose nationaliste et militariste à la gauche radicale et socialiste.

    Zola est injurié à répétition par les ligues d'extrèmes-droites, inculpé de diffamation à l'égard des officiers qu'il a pointé et jugé par la cour d'assises de Paris du 7 au 23 février 1898, condamné à un an de prison et trois mille francs d'amende.

    Le jugement est d'abord cassé le 2 avril puis confirmé par la cour de Versailles le 18 juillet 1898. Zola,sur les conseils de ses amis, choisit alors de s'exiler en Angleterre. Sa vie d'homme paisible et réputé est devenue celle d'une personne traquée !

    Mais son action a déclenché un mouvement irréversible pour la réhabilitation de Dreyfus.

    La cour de cassation rend un arrêt le 3 juin 1899 pour la révision du procès du capitaine

    En septembre 1899, Dreyfus est rejugé, à nouveau condamné (pour garder la face) mais aussitôt gracié puis réhabilité et réintégré dans l'armée en 1906.

    En Angleterre, Zola poursuit son oeuvre et écrit Fécondité, le premier des quatre Evangiles ou à travers le lignage de Pierre Froment, il cherche à deviner la société du siècle à venir. C'est un roman touffu parcouru par les mythes scientistes et socialistes de 1900. Fécondité parait en 1899, Travail en 1901, Vérité - inspiré par l'Affaire - en 1903 après la mort de Zola. Justice est resté à l'état de notes préparatoires.

    A son retour d'Angleterre, Zola contribue à nouveau à l'Aurore, toujours en faveur de Dreyfus. En 1900, il réalise un reportage photographique de l'Exposition Universelle et partage toujours sa vie familiale entre deux familles, entre Alexandrine et Jeanne, entre Paris et Médan. Il se retire peu à peu de la vie politique et littéraires. Ses amis meurent les uns après les autres et il est le dernier survivant des diners naturalistes.

    Mais dans la nuit du 28 au 29 septembre 1902, le drame survient, Alexandrine et Emile Zola sont asphyxiés durant leur sommeil par une cheminée qui tire mal. Seule Alexandrine est ranimée.

    Zola avait reçu des menaces de mort alors accident ou malveillance ? L'enquête conclut à l'accident

    Le 5 octobre 1902, Emile Zola a droit à un long cortège funéraire comme on n'en avait pas vu depuis la mort de Victor Hugo. Il entre au Panthéon le 4 juin 1908.

    Il reste un écrivain beaucoup lu par le public populaire, plus aimé à gauche qu'à droite et très étudié dans les lycées.

    Il laisse une somme considérable, les Rougon-Macquart, qui mérite le détour !

    Pour ce qui nous concerne vous et moi, je publierais au fil du temps des billets sur cette saga romanesque.

    Et concernant les séries de billets biographiques à rallonge, j'hésite entre une chronique sur Louis Aragon, Paul Valéry ou Albert Camus pour succéder à la présente chronique !

    N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaires !

    A bientôt !


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  • Nous avions laissé Freud au commencement du XXème siècle alors qu'il publiait L'interprétation des rêves.Vie de Sigmund Freud - II - La naissance de la psychanalyse

    Très vite, il va regrouper un petit cercle autour de lui. En effet, en 1902, il fonde la Société psychologique du mercredi, avec notamment Alfred Adler et Wihelm Stekel. En 1905, il publie Trois essais sur la théorie de la sexualité.

    La psychanalyse va prendre de l'ampleur ! En 1908 se tient le Premier Congrès de psychanalyse à Salzbourg en Autriche avec quarante-deux participants venus de six nations.

    Les théories de Freud vont se faire connaitre jusque de l'autre côté de l'Atlantique et en 1909, il voyage aux Etats-Unis où il donne cinq conférences dans le Massachusetts à la Clark University qui donneront lieux aux Cinq leçons sur la psychanalyse.

    Le deuxième Congrès international de psychanalyse se tient en 1910 à Nuremberg. A cette occasion est fondé l'Internationale Psychoanalytische Vereinigung (IPV) qui deviendra en 1936 l'International Psychoanalytical Association (IPA).

    Mais des schismes vont bientôt se produire au sein du groupe, des scissions ont lieux. En 1911 et 1912, Alfred Adler et Wihelm Stekel quittent l'IPA. En réaction, Ernest Jones forme un "Comité secret" autour de Freud qui réunit Karl Abraham, Max Eitingon, Sandor Ferenczi, Otto Ranks et Hanns Sachs.

    Totem et tabou, livre au succès retentissant parait en 1913. Freud tente d'y appliquer la psychanalyse à certains phénomènes collectifs pour la première fois.

    Durant la Première Guerre Mondiale l'activité collective des psychanalystes est mise en veille. Freud rédige néanmoins Considérations actuelles sur la guerre et la mort et publie L'Introduction à la psychanalyse.

    On le voit la sexualité et la guerre sont deux sujets abordés par Freud et qui sont au coeur de son oeuvre et de la psyché humaine : Eros et Thanatos ou pulsions de vie et pulsions de mort qui tiraillent l'individu.

    1920 voit la parution d'un autre ouvrage essentiel : Au delà-du principe de plaisir où il est question de désir, de principe de plaisir et de principe de réalité.

    Mais 1923 est une année sombre pour Freud qui voit apparaitre les premiers signes de son cancer de la machoire. C'est pourquoi, en 1926, à l'occasion de son 70ème anniversaire, le penseur autrichien annonce qu'il cesse sa participation active au mouvement psychanalytique et se met un peu à l'écart. Il continuera néanmoins à réflléchir, à écrire et à publier, ainsi en, 1927 avec l'Avenir d'une illusion qui traite la question religieuse (et dont j'ai proposé un billet sur ce blog !).

    En 1930, Freud continue de réfléchir sur le destin collectif à l'aune de la discipline qu'il a fondée avec Malaise dans la civilisation.

    1933 annonce des lendemains qui déchantent, particulièrement pour le peuple juif. Or Freud est juif et en conséquence, Hitler arrivé au pouvoir condamne la psychanalyse comme "science juive". Les livres de Freud font l'objet d'autodafés à Berlin par les nazis. Dans le même temps, Freud s'entretient avec un autre juif de renom, Albert Einstein.

    En 1934 - 1935, avec l'accord de Freud, Ernst Jones trouve un compromis avec les nazis et met en place une politique de collaboration pour "sauvegarder la psychanalyse".

    Mais, en juin 1938, deux mois après l'Anschluss, Sigmund Freud se résout à quitter Vienne pour Londres.

    Il meurt le 23 septembre 1939, à Londres, six mois après la publication de son dernier livre Moïse et le monothéisme.

    La psychanalyse va connaitre un retentissement mondial (mais aussi des dissidences et des polémiques). Elle essaimera aux Etats-Unis, en France avec Marie Bonaparte où elle sera connue relativement tardivement.

    A côté des théories de Freud, il faudrait dire un mot de "l'inconscient collectif" de Carl Jung ou de l'analyse du langage selon Jacques Lacan.

    A bientôt !

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  • Vous avez peut-être déja eu l'occasion de lire mes billets sur Le degré zéro de l'écriture et sur Mythologies.

    Roland Barthes et la passion du langageCette fois-ci, je vais tenter de dresser une rapide biographie de ce théoricien brillant et marquant pour les études littéraires et la pensée en général que fut Roland Barthes, l'"Enragé du langage". Je m'appuierais pour se faire sur un article  du hors-série du Point de septembre-octobre 2011 "Nos derniers maitres" !

    Roland Barthes se fait connaitre au public et au monde académique en 1957 lorsqu'il publie Mythologies qui comme son titre l'indique dépeint des mythologies mais des mythologies modernes, des années 1950, la DS, l'Abbé Pierre, le Tour de France. Barthes a alors 42 ans.

    Il est en effet né à Cherbourg en 1915, dans une famille bourgeoise, ayant perdu très tôt son père. Toute son existence, Barthes ne craindra rien de plus que l'ennui. Il passe une partie de sa jeunesse dans des sanatoriums pour soigner une tuberculose. Durant ces années, il dévore Sartre, Michelet ou Marx

    Alors jeune homme, il est certifié en philologie (l'étude qui consiste à retracer la généalogie des textes) et en grammaire puis fait la rencontre de Maurice Nadeau, l'éditeur du journal Combat. C'est suite à cette rencontre - et à la commande d'articles - que sortira le degré zéro de l'écriture, la vitrine d'une nouvelle critique en 1953.

    On est alors dans la période structuraliste à laquelle Barthes va adhérer un temps, se faisant sémiologue (étude des signes) et c'est aussi l'avénement du Nouveau Roman avec Les Gommes d'Alain Robbe-Grillet.

    En 1960, Barthes noue l'une des amitiés décisives de sa vie avec Phillippe Sollers (Tel quel) et est célébré à la foi par François Mauriac et Louis Aragon, faiseurs de rois.

    En 1960, Barthes devient chef de travaux à l’École pratique des hautes études avant d'y devenir directeur d'études deux ans plus tard. La même année, il entre au comité de rédaction de la revue Critique avec Michel Foucault et Michel Deguy. Il est alors victime d'attaques l'accusant d'utiliser un langage jargonneux et en ressort blessé lui qui accordait tant d'importance à son style. Indifférent aux évènement de Mai 68, il est à nouveau chahuté.Il est de plus sceptique face à l'engagement Maoiste de ses amis de Tel quel. Dans les années 1970, il fait un voyage en Chine avec Phillippe Sollers et Julia Kristeva où il s'ennuie, lui grand amoureux du Japon.

    Il publie beaucoup dans les années 1970 : L'Empire des signes, Sade, Fourier, Loyola, Nouveaux essais critiques, Roland Barthes par Roland Barthes et ses Fragment d'un discours amoureux son plus gros tirage. Malgré des polémiques, son aura ne cessse de croitre.Des revues lui consacrent des numéros spéciaux, un colloque à Cerisy-La-Salle lui est dédié.

    En 1977, il commence son cours à la chaire de sémiologie au Collège de France devant des salles combles. Cette même année, il est endeuillé par le décès de sa mère qu'il aimait tant. Il rédige à cette occasion Journal de deuil et La Chambre claire. Il ressort très abattu.

    Il est renversé par une camionnette de blanchisserie le 25 février 1980. Il est hospitalisé et malgré l'optimisme des médecins meurt le 26 mars. De chagrin ?

    Roland Barthes est une figure marquante de la pesée de la deuxième moitié du XXème siècle et ses œuvres intégrales sont disponibles en cinq volumes épais au Seuil. On peut aussi écouter ses cours au Collège de France sur ubuweb.

    A bientôt !

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  • Vie de Sigmund Freud - I - Les années de formationJe vais maintenant commencer une série biographique, qui devrait compter entre 2 et 4 billets sur Freud, le père de la psychanalyse. Je m'appuie pour se faire sur le hors-série du Monde "Une vie, une oeuvre" qui lui a été consacré en 2010 à l'occasion de son entrée dans le domaine public.

    Sigismund Schlomo Freud est né à Freiberg, en Moravie (ancien Empire austro-hongrois, aujourd'hui République tchèque) le 6 mai 1856. Il est l'ainé des enfants issus du troisième mariage de Jacob, négociant en laine et textiles.  Quatre ans plus tard, la famille connait des difficultés financières et s'installe à Vienne.

    En 1873, Sigismund s'inscrit à la Faculté de médecine sans "prédilection particulière" et fait ses premières publications dans le bulletin de l'Académie des sciences en 1876. Il se fait désormais appeler Sigmund et s'inscrit - et travaillera pendant six ans - à l'institut de physiologie d'Ernst Brücke.

    En 1882, il est docteur en médecine et devient praticien à l'hôpital général de Vienne. La même année, le médecin Josef Breuer lui fait découvrir la méthode "cathartique", mélant hypnose et parole pour soigner l'hystérie.

    En 1885, Freud est chargé de recherche en neurologie. Il obtient une bourse et part pour Paris. L'épisode des séances du Professeur Charcot à la Salpétrière est bien connu.

    L'année suivante, il est de retour à Vienne et il ouvre son propre cabinet. Dans le même temps, il épouse Martha Bernays qu'il a rencontré en 1882. Six enfants naitront : Mathilde, Martin, Olivier, Ernst, Sophie et Anna.

    C'est en 1887 qu'il rencontre Wilhelm Fliess, rhino-laryngologiste berlinois passionné par divers théories sur la sexualité. Leur correspondance durera jusqu'à la rupture de 1904.

    Freud publie, en 1891, une Contribution à la conception de l'aphasie, un essai ou il insiste sur les causes psychologiques -et non plus seulement neuro-physiologiques - des troubles du langage. Il dédie ce livre à Josef Breuer avec qui il publiera une série d'Etudes sur l'hystérie en 1895.

    En mars 1896, Freud utilise pour la première fois le terme "psycho-analyse" inventé par Breuer.

    Il débute en 1897 une analyse de soi dite "auto-analyse" puis "analyse originelle". En analysant ses propres rêves, il explore sa relation à sa mère et met le doigt sur le complexe d'Oedipe. Il abandonne la théorie dite "de la séduction".

    1899 est l'année de la parution de L'interprétation du rêve (en novembre) mais le livre est daté de 1900 pour l'inscrire dans le nouveau siècle.

    A ce stade, Freud est sur le point de poser les premières pièces de la psychanalyse et va rencontrer beaucoup d'opposition. Mais pour le moment, ce sont des années de recherche solitaire, isolement dont il n'aura de cesse de se plaindre.

    Je vous dis à un prochain billet !

    A bientôt !


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  • Tandis que Zola terminait sa grande saga des Rougon-Macquart, l'époque, le XIXème siècle finissant est marqué par l'incertitude sociale, le nationalisme, le renouveau mystique et le malaise des foules ! Se succèdent mouvements sociaux partout en Europe, scandales financiers (Panama) et attentats anarchistes...

    Zola décide de commencer un nouveau cycle en reprenant la formule de sa fresque précédente, à savoir suivre une même famille de roman en roman. Cette formule sera toutefois ici simplifiée (moins de ramifications).

    Pierre Froment, prêtre de son état,est successivement le héros de Lourdes (1894), de Rome (1896) et de Paris (1898). Zola a par ailleurs effectué une visite à Rome en 1894, la ville lui ayant fait forte impression notamment par son aspect baroque et ses survivances du monde antique !

    En 1895 - 1896, Zola reprend son activité de journaliste dans le Figaro, dix-huit articles traitant d'art moderne et de politique (dont un article sur l'antisémitisme qui gagne du terrain).

    Le cycle de la Cité se clôt par Paris qui interroge sur les défauts de la République parlementaire, les vices de la Cité moderne et la montée de l'anarchisme.

    Je vous donne rendez-vous au prochain billet sur la vie de Zola, le dixième , qui concluera cette biographie avec la retentissante affaire Dreyfus et le cèlèbre J'accuse !

    A bientôt !


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  • Reprenons la biographie de Zola où nous l'avions laissée, en 1877 et poussons jusqu'en 1885 ! Comme pour les précédents billet sur ce sujet, je me base sur les travaux d'Henri Mitterand, spécialiste de cet écrivain.

    C'est le 28 mai 1878 que Zola acquiert sa propriété de Médan, grâce aux droits d'auteur de L'Assommoir. La batisse se trouve en bord de Seine, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Paris. Zola y passera une partie de l'année et fera agrandir cette demeure dès 1880.

    Rappelez vous ces scènes du Horla de Maupassant où le narrateur (non-fiable) voit passer les bateaux en provenance d'Amérique du sud, sur la Seine, depuis sa maison. On peut y reconnaitre la vue que devait avoir Zola depuis sa nouvelle maison où il réunissait à partir de ces années-là un petit groupe d'écrivains se réclamant du naturalisme dont Maupassant.

    Maupassant a par ailleurs offert un bateau à Zola, bateau baptisé Nana du nom de l'héroine du roman que prépare le propriétaire de Médan.

    En avril 1878 a paru Une page d'amour. En juillet de la même année, Zola conserve sa chronique hebdomadaire non plus au Bien public mais dans Le Voltaire qui lui succède. Il poursuit, en parallèle aux Rougon-Macquart, ses activités de journaliste et chroniqueur notamment dans Le Messager de l'Europe où il envoie des reportages (sur l'Exposition Universelle), des souvenirs ou des analyses sociales.

    En mai 1878, il écrit un vaudeville, Le Bouton de Rose, qui fait un four au Palais-Royal. Par contre, il obtient le succès en 1879 avec l'adaptation de L'Assommoir à l'Ambigu.

    Dans la même période, les théories naturalistes de l'écrivain commencent à être discutées, commentées, critiquées, voir raillées. Zola théorises ses écrits dans Le Roman expérimental en 1880 qui rattache délibérément sa pensée, sa méthode d'écriture aux courants scientiste et positiviste. A côté de ces aspects, son œuvre continue néanmoins de puiser dans des thèmes mythiques : vie, nature, travail, rut, fécondité, mort, ruines, meurtre, bêtise, stérilité, agonie, absurdité ainsi que dans leurs pendants, les fantasmes : machine, bête, sang, or, alcool, fournaise, mort de l'enfant, femme amie et ennemie. Flaubert dira du personnage de Nana en 1880 qu'elle "tourne au mythe sans cesser d'être une femme".

    Le naturalisme va rencontrer l'opposition de la critique académique qui éreinte Zola. L'auteur de Nana répond avec énergie à cette critique hostile dans ses articles du Voltaire puis du Figaro.

    Comme mentionné plus haut, la demeure de Zola va devenir le lieu de réunion des naturalistes au cours des Soirées de Médan (avec Alexis, Céard, Huysmans,Hennique et Maupassant). Mais bientôt, Zola abandonne le journalisme.78-medan_maison_w.jpg

    L'année 1880 est marquée par les deuils : les amis Duranty et Flaubert et sa mère le 17 octobre. La joie de vivre en 1884 porte la trace du désarroi de l'auteur. Le passage de la quarantaine est difficile pour lui. L’œuvre constitue alors un refuge et il multiplie les recueils critiques, d'articles et les romans. On a dans cette période la parution de Les Romanciers naturalistes, Le Naturalisme au théâtre et Documents littéraires pour les recueils critiques. En 1882, Zola donne Une campagne, recueil des articles du Figaro et Pot-Bouille.

    En 1883, c'est la parution d'Au Bonheur des Dames sur la vie d'un grand magasin. Zola reçoit ses amis à Médan, ceux cités précédemment auxquels viennent se joindre Daudet, Goncourt, Cézanne.

    Du 23 février au 3 mars 1884, fidèle à sa méthode de documentation préalable, Zola enquête dans les mines de charbon d'Anzin, en pleine grève, pour son "roman ouvrier". Ce sera Germinal qui parait en 1885, dans la foulée du retour des Communards exilés  et la législation des syndicats. Germinal  va constituer le chef d’œuvre, le point culminant des romans de Zola, à la fois descriptif et prophétique. Zola rejoint ainsi le cercle des grands écrivains, après Balzac, Stendhal, Flaubert et avant Proust !

    A bientôt !


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  • Nous allons maintenant parler du genre "Biographies de personnages illustres" - genre qui se voit consacrer un Balzac - Henri Troyatrayonnage entier dans ma bonne bibliothèque d'Ifs ! Des auteurs se sont illustrés dans ce genre et parmi les contemporains: Alain Peyrefitte (De Gaulle), Jacques Attali (Gandhi, Mitterrand...), Max Gallo (César, Victor Hugo,..) et aussi Henri Troyat (Zola, Balzac...)

    Il va être question ici de la biographie de Balzac par Troyat ! Henri Troyat, né à Moscou en 1911, a fuit la Russie avec sa famille en 1917 et devint par la suite un romancier et biographe prolifique ! Parmi ses coups d'éclat, sa nomination à l'Académie française en 1959. Il est décédé à Paris en 2007.

    Honoré de Balzac ! Est-il besoin de le présenter ? Il est l'architecte de la Comédie humaine - qui avant les Rougon-Macquard d'Emile Zola, se veut un panorama de la société de son époque, celle de la France de la première moitié du  XIXème siècle à la manière d'un naturaliste ! Balzac n'était cependant pas un naturaliste - car le terme serait anachronique ! - mais déjà un réaliste - dédicaçant Le Père Goriot à Geoffroy Saint-Hilaire, le taxinomiste !

    Connu pour la profondeur de ses descriptions, son style fourni voire surchargé, Balzac était un bourreau de travail, enchaînant les romans dans les années 1930 - 1935 et écrivant même la nuit en carburant au café - ce qui abrégea probablement son existence ! L'écrivain qu'il était contrôlait chacun de ses personnages, maîtrisant le moindre aspect de leur vie !

    Ce que montre la biographie de Troyat, c'est que dans sa vie personnel, Balzac ne maîtrisait pas grand-chose ! Outre qu'il se ruina dans des affaires non fiables comme un atelier d'imprimerie ou une maison d'édition, la vie sentimentale de Balzac n'était pas de tout repos !

    Dans les dix dernières années de son existence, les préoccupation de l'auteur du Lys dans la vallée, tournaient autour de Mme Hanska, l'"Etrangère" dont Balzac s'était épris et dont il attendit le divorce pour pouvoir épouser cette noble d'origine polonaise !

    Balzac voulait réussir sa vie comme il avait réussit sa carrière d'écrivain !  Le "Napoléon des lettres" ou "Le Galérien des lettres" savait dénouer les intrigues dans ses romans, aimant les mondanités, courant d'une femme à l'autre, et aussi à sa tâche littéraire jour et nuit, finit par vaciller tel un enfant ! Il finit par épouser Madame Hanska , ayant délaissé l'écriture, mais n'en profita pas longtemps, s'éteignant peu après le mariage, et décédé à 51 ans !

    On proposa à Achille le héros grec de choisir entre une vie paisible mais anonyme et une vie courte mais glorieuse ! Balzac eut la vie courte et glorieux à l'instar d'Achille (ça c'est moi qui le dit et pas Troyat !). A sa manière, la Comédie humaine est une épopée !

    A bientôt !


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  • Après son accident de voiture, George Lucas fut convaincu qu'il était mortel et décida d'affronter ses démons ! La saga Star Wars est le Vie de George Lucas - Etudes à l'USCrécit d'un voyage initiatique. La Trilogie Original raconte en effet comment Luke Skywalker devient un chevalier Jedi et acquiert donc le savoir et le pouvoir ! A l'entrée de l'USC - University of South California, le même défi - acquérir savoir et pouvoir ! - se dressait devant George Lucas !

    Les centres d'intérêts du jeune homme allaient changer. De la course de voiture, il allait passer à la passion de la caméra - en 8mm - objet offert par son père. C'est sur les conseils de son ami John Plummer que Lucas fils entra à l'USC en réussissant - à la grande surprise de sa famille et du paternel - le concours d'entrée.

    Les relations entre George Lucas et son père sont alors encore très tendues. Le paternel est alors convaincu que son fils va devenir un beatnik ! Mais Lucas fils est alors fermement décidé à ne pas reprendre l'affaire familiale. Devenir un cinéaste professionnel est alors son objectif même si personne ne croit alors en lui ! Toutefois le père propose un deal au fils, lui payer ses études en lui donnant 200 dollars par mois pour ses frais si George travaille en conséquence.

    L'USC de San Francisco est une université de bonne réputation, avec un programme de cinéma ancien et important, le premier établissement qui prodigue des cours pour l'écriture de scénarios, la mise en scène, la prise de vue l'éclairage, le son et le montage. Le cursus culmine avec la réalisation d'un film de quinze minutes avec le matériel de l'école. C'est un vrai vivier pour cette profession.

    Lucas rechigne à accepter la proposition de son père et se mets à la recherche d'un job étudiant. Il démarche absolument partout et, en commençant sa formation, a l'avantage sur les autre étudiants de connaître la dure réalité du monde qui l'attendait.

    Pour la réalisation du fameux film de quinze minutes, l'USC impose des règles très strictes. Lucas va toutes les transgresser ! Ses professeurs ne lui en tiendront pas rigueur devant l'évidence qu'il a réalisé le meilleur film de toute sa promotion !

    A l'Université, Lucas est un étudiant discret, qu'"on ne remarque pas vraiment !"dira Ken Mura, un de ses enseignants.

    Lucas s'intéresse aux cours d'anthropologie, de sociologie, décortique l'œuvre de Joseph Campbell, Le Héros aux mille visages, et se fait une immense culture cinématographique en passant son temps à visionner Stanley Kubrick, Orson Welles, Richard Lester et tant d'autres...Il peut voir avec ses camarades jusqu'à cinq films par week-end ! L'étudiant Lucas devient véritablement un bourreau de travail qui ne délègue rien. La conséquence est en que travaillant avec acharnement sur ses montages et ne se nourrissant que de sucreries, il contracte une mononucléose à la fin de la première année !

    A cette époque, l'USC va fournir un grand nombre de talents de ces prochaines années dans le milieu du cinéma : John Milius (Conan le Barbare) ou Robert Zemeckis (Retour vers le Futur, Forrest Gump), ne sont que quelques uns des camarades de promo de Lucas. Le futur papa de Star Wars forge alors des amitiés et noue des contacts qui lui seront utiles toute sa vie ! Cette période de formation correspond à une période historique importante dans le domaine du cinéma.

    Lucas montre donc des qualités certaines pour la conception de film. Discret, il réussit pourtant à se lier et s'entends bien avec tout le monde sauf avec les incompétents ! Il a une véritable passion pour le montage qui est l'activité qu'il préfère dans ce métier, produit et réalise des films visuels, sortes d'exercices abstraits, qu'on peut aussi voir comme des poèmes cinétiques.

    Dans le domaine du scénario proprement dit, Lucas est encore laborieux. Il se perfectionnera avec les écrits de Campbell. On a souvent insisté sur le caractère maladroit des dialogues des Star Wars : "on peut écrire ces conneries mais certainement pas les dire !" dira Harrison Ford !

    Parmi les réalisations de Lucas, on compte son premier film, Look at Life (1965), qui est un dessin-animé qui obtint plusieurs prix dans des festivals étudiants. Puis, avec Paul Golding, il y eu Herbie (1966), son second film qui est une succession de signaux lumineux sur la carrosserie d'une voiture qui roule dans la rue d'une cité. Pour le film de dernière année, Lucas choisit un sujet politique : dans  Freiheit - titre allemand, Randal Kleiser joue un étudiant de l'Est qui passe à l'Ouest.

    George Lucas reçut son diplôme de cinéma de l'USC le 6 août 1966. L'avenir s'annonce pourtant difficile pour lui et sa génération avec la Guerre du Vietnam qui s'amplifie. L'incorporation menace notre jeune cinéaste. A son grand soulagement, il est refusé à la visite médicale pour cause de diabète. Par la suite, Lucas nourrira le projet d'Apocalypse Now qui échouera finalement à son ami Francis Ford Coppola.

    A sa façon, La Guerre des Étoiles marquera une certaine forme de contestation. L' Empire est la métaphore  - voire l'incarnation ! - d'une société aliénante. Diplôme en poche, George Lucas allait pouvoir mener ses propres combats !

    A bientôt !


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  • Au milieu des années 1950, George Lucas, le papa de Star Wars, entrait dans l'adolescence ! C'est toute une époque de l'Amérique qu'il a dépeint par la suite avec nostalgie dans le deuxième long-métrage de sa carrière, American Graffiti ! Ce qui en fait donc un film autobiographique d'une certaine façon !

    Comment peut-on sortir de l'enfance ? C'est la question qu'à du se poser à un moment je jeune Lucas. Affecté non seulement par un désordre physique, le petit homme doit aussi comprendre le monde et s'affirmer lui-même. C'est aussi ce que raconte le "Voyage du Héros" des films Star Wars à propos de l'évolution de Luke Skywalker ! Les peuples sauvages avaient organisé ce passage avec des rites initiatiques. Mais de nos jours, le monde est moins simple et plus difficile à décoder ! Et le temps de l'enfance a tendance à s'allonger !

    Dans la famille de George Lucas, on pourrait considérer que le père est défaillant ! Le patriarche entend préserver son pouvoir  - voir à ce propos la relation Luke / Vador ! Lucas fils avait des relations tendus avec son géniteur, un être qu'il perçoit comme extrêmement dur faisant régner une discipline de fer. George rêve alors d'évasion ! Ce seront les mondes imaginaires et la couse automobile ensuite !

    Vie de George Lucas - Les Années "American Graffiti"Pourtant, il serait simpliste de trop comparer la relation entre les deux Lucas et celle des personnages emblématiques de Star Wars ! Lucas père était un self-made man conservateur avec plein de préjugés mais il a toutefois laissé à ses enfants une grande liberté d'action. Le jeune Lucas en vint à un moment à effectuer un stage dans la papeterie familiale mais ce boulot ne lui plu guère ! Il était alors évident qu'il ne prendrait pas la succession du paternel ce qui généra de nouvelles tensions ! Ce dernier pensa alors que son fils n'arriverait à rien dans la vie ! Il fallut trouver un compromis !

    Lorsque George eut 15 ans, la famille quitta sa maison du 530 Ramona Avenue pour emménager dans un petit ranch au milieu des arbres. George s'éloignait alors encore plus de Modesto et s'investit dans la musique et la photographie, ses deux passions d'alors ! Il se laissa pousser les cheveux et mis de longue chaussures noires à bouts plombés, changement de look que ses parents ne comprirent pas. C'est alors qu'il se découvrit une passion pour les voitures !

    George Lucas eut sa première voiture à 15 ans, avant même d'avoir son permis de conduire. Il se sentit alors plus libre ! Il adorait le frisson de la course, presque au point de perdre el contrôle du véhicule ! La police lui infligeait souvent des contraventions !

    Le cruising était un mode de vie parfaitement décrit dans American Graffiti, très répandu dans les années 50 ! La journée de George était "faire la course en voiture, glander, s'amuser, l'interminable "chasse aux filles" ! Par les voitures, George s'affirmait socialement ! Les bagnoles, la musique, le sexe !

    Mais le mardi 12 juin 1962, George eut un accident dans sa Fiat Blanchina qui faillit lui couter la vie ! La voiture fit pas moins de cinq tonneaux en voulant éviter un autre véhicule ! George atterrit sur le ventre puis perdit conscience. il se réveilla le lendemain à l'hôpital. L'accident n'avait fait par chance aucune victime mais plus de peur que de mal ! Ce fut pour George une prise de conscience. il était un miraculé et pris le temps de méditer sur son lit de convalescent !Il décida qu'il devait alors faire quelque chose de sa vie. Il veut se ranger ! Ce flirt avec la mort lui a ouvert les yeux !

    Dès lors Lucas junior sent qu'il est prédestiné et commence à faire confiance à son instinct, une impression qu'il retrouvera lorsqu'il se lancera dans le projet de sa vie, Star Wars ! Et qui se révèlera largement payante !

    A la sortie de l'hôpital, George avait accompli son "rite de passage" et était adulte ! Les portes d'une école de cinéma s'ouvriraient bientôt pour lui !

    A bientôt !  


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  • Nous allons maintenant nous pencher sur la biographie de George Lucas, le papa de ​Star Wars ​et d'Indiana Jones, ​qui a révolutionné l'industrie du cinéma, dans une longue série de billets qui ensuite s'attardera sur les coulisses de ses films (qui par ailleurs, pour la saga ​Star Wars, font l'objet de billets quelque part sur ce blog !).

    La famille de Lucas est établie dans la petite ville du nord de la Californie nommée Modesto, George Vie de George Lucas - L'enfance à ModestoWalton Lucas senior arriva en ce lieu, à la belle saison 1929, juste avant la Grande Depression. Le père était mort quelques temps avant et le fils compris très vite que ses études s'arrêteraient à la classe de Quatrième !

    Modesto est une étape pour les touristes qui veulent visiter le Parc Yosemite. La région est dédiée à la monoculture fruitière, vignes notamment ! Beaucoup d'ouvriers agricoles qui donnent au site un air de Tatooine !

    Là, Lucas senior fait la connaissance de Dorothy Bomberger, d'une des familles les plus en vue de la ville. Très vite, ils se marient et forment couple !Ils ont d'abord deux filles, Ann (1934) et Katherine (1936) puis le 14 mai 1944, à cinq heures du matin, Dorothy donne naissance à un garçon, George Walton Lucas Junior. Puis, une troisième fille, Wendy. Le garçon grandit donc dans un véritable gynécée !

    George senior ne vivait que par son travail de papetier, devint l'ami de son patron puis son associé avant, 15 ans après son embauche, de racheter l'affaire ! Il comptait léguer l'entreprise à son fils.

    Le petit George va grandir avec un père absent, entouré de femmes ! Enfant, son histoire préférée était ​Boucle d'Or ! C'est un garçon plein d'initiative, fabricant une cabane dans le jardin et même un zoo avec les animaux domestiques du voisinage. Puis, Lucas senior s'intéresse aux bandes-dessinées : ​ ​Scrooge Mc Duck​ (​Picsou​), ​Batman, Superman ​et bien sûr ​Flash Gordon (​Guy l'Eclair). Il entasse les comics par milliers dans le garage, développant son imaginaire ! Il passe aussi des heures à crayonner des personnages, des plans, des lieux, cartographiant ses univers de jeu ! Il conçoit aussi des cartes de vœux personnalisées et de petites figurines.

    Très occupé de ses mains, l'enfant se révèle néanmoins un garçon timide.

    En 1954, George senior achète un poste de télévision et son fils se perds définitivement dans les images de la petite lucarne ! Il se passionne alors pour les feuilletons, les serials, qu'il découvre aussi au cinéma, là encore ​Flash Gordon. ​George Junior remarque alors le manque de moyens de ces productions et se dit qu'il n'auraient aucun mal, plus tard, à en concevoir de meilleurs !

    Le petit George a 12 ans en 1956 lorsque Walt Disney ouvre son royaume magique, Disneyland ! La visite en ce lieu de féérie dédié à l'imagination sera un point d'orgue de la jeunesse du garçon ! Adulte, le réalisateur-producteur devait développer des liens étroits avec l'Empire du divertissement du Papa de Mickey !

    Mais George grandissait et allait développer de nouveaux centres d'intérêts à l'adolescence !

    A bientôt !

    PS : Pour écrire cette biographie, je me base notamment sur l'excellent boulot de l'universitaire Jacques Goimard dans le "Dossier Star Wars" !


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