• Nous allons maintenant clore cette série de billets sur la cosmologie avec la période actuelle, le XXIème siècle qui ne fait que débuter et qui s'annonce riche en théories fascinantes !

    Histoire de la Cosmologie - Un univers parmi d'autresNotre horizon ne cesse en effet de s'élargir avec la notion de multivers. Ainsi en 2005, Leonard Susskind défend l'idée d'un paysage cosmique comprenant un multivers-bulle.

    Du côté de l'astronomie et de l'observation spatiale, la première découverte directe d'exoplanètes autour de l'étoile Formahault a lieu en 2008. Depuis, on a dénombré plus d'une centaine d'exoplanètes - certaines semblables à la Terre mais sans pouvoir démontrer si elles abritaient la vie !

    Dans mon article récent sur le livre des Frères Bogdanov, Le visage de Dieu, je vous ai parlé des satellites les plus sophistiqués dans l'exploration du Big Bang, depuis Cobe. Le plus récent et le plus performant, Planck, est lancé en 2009 et ses premières observations sur l'âge et les premiers moments de l'univers nous parviennent à partir de 2011 !

    Une étape de plus a été franchie. Tandis qu'un multivers vertigineux a succédé à l'Univers infini, la place de l'homme sur Terre est remise en question par les bouleversements écologiques. Le récent typhon de novembre 2013 aux Philippines nous l'a encore montré !

    Le modèle du multivers connait plusieurs variantes et des développements philosophiques divers. De 1998 à 2004, Peter Sloterdijk, philosophe allemand de son état, dans sa trilogie Sphères fait éclater les barrières et multiplie les horizons. Il préfère les bulles et les écumes à la perfection de la "boule".

    Enfin, en écho aux crises écologiques, James Lovelock dans La Revanche de Gaïa, soutient l'"hypothèse Gaïa" de la Terre comme un vaste organisme aux propriétés vitales fragiles. La planète survivra en procédant à des "petits changements", faisant des humains les victimes de la "révolte d'une planète outragée".

    Trois thématiques donc se dégagent au XXIème siècle, la place de l'homme sur une Terre en crise écologique, l'exploration des origines de l'Univers et la possibilités d'autres univers au sein d'un multivers (théorie découlant du paradoxe du Chat de Schrödinger notamment) !

    Ceci clôt cette série - pour l'instant ! Je laisse aux prochaines générations le choix d'écrire la suite dans 100 ans !

    A bientôt !


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  • Le Siècle des Lumières et celui de la Révolution industrielle voient s’accélérer les progrès scientifiques. Histoire de la Cosmologie - Un Univers infiniL'astronomie ne fait pas exception !

    Denis Diderot, en 1746, déiste puis matérialiste, développe l'hypothèse, en se basant sur le calcul des probabilités d'un Univers émergeant des mouvements fortuits de la matière.

    En effet, les lois de la mécanique suffisent désormais à expliquer la formation et l'évolution de l'univers - Dieu s'efface peu à peu - mais l'homme, décentré, perd ses repères ! Dieu s'efface mais ne disparaît pas encore complètement.

    Emmanuel Kant, en 1755, dans son Histoire générale de la nature et de la théorie du ciel, veut rendre compte de la naissance de l'Univers par les lois du mouvement. Cette mécanique céleste finit par dévoiler la marque de Dieu.

    En 1796, Pierre Simon de Laplace suggère, en se basant sur Kant, qu'une nébuleuse primitive est à l'origine du système solaire.

    Des progrès techniques et instrumentaux ont aussi cours ! En 1815, l'astronome Joseph von Fraunhofer invente le spectroscope. De nouvelles formulations et théories de même : en 1823, Heinrich Olbers reformule le paradoxe de la nuit noire.

    Les littéraires apportent de même leur contribution au grand mouvement de la pensée. En 1848, Edgar Allan Poe rédige Eureka où, dans ce poème en prose dédicacé à Humboldt, il soutient que le temps et l'espace ne font qu'un, tout comme la matière et l'esprit (Einstein avant la lettre !).

    On invente, on reformule et dans ces temps d'effervescence, on classe ! En 1863, Angelo Secchi établit le premier classement d'étoiles par température.

    Enfin, à la fin du XIXème siècle, un penseur, et non des moindres, qui marque une rupture (en clamant notamment "Dieu est mort"), Friedrich Nietzsche pose que l'Univers est l'une des idoles qu'il ausculte de son marteau. Brisant le cosmos fait à l'image de l'homme, selon lui l'Univers est un retour perpétuel de choses semblables. Il rompt ainsi avec la conception occidentale linéaire du temps, s'inspirant de philosophies asiatiques.

    L'Univers est désormais infini mais ce n'est pas sa seule caractéristique ! Au XXème siècle, on postulera qu'il est aussi en expansion.

    A bientôt !


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  • Dans l'entrainement de la Renaissance - permise elle-même par l'introduction de la Raison dans la Foi par la Scolastique, aux XVIème et XVIIème siècles, les moyens d'observations du ciel (lunettes, télescope) se perfectionnent et les méthodes changent.

    Le grand changement voit avec Copernic, Kepler et Galilée, le passage du Géocentrisme à l'Héliocentrisme avec l'opposition véhémente de l’Église. La Terre n'est plus le centre

    Toujours docte, le ciel occidental s'ouvre à des perspectives infinies et l'Homme est poussé vers les marges de l'Univers.

    En 1543, Nicolas Copernic publie De Revolutionibus où il soutient un système développé depuis 1514 qui place le Soleil au centre du monde.

    EN 1576, Thomas Digges suggère que l'univers copernicien est infini.

    Innovation technique en 1610 ! Galilée observe au télescope le satellites de Jupiter et y voit la preuve de l’invalidité du système géocentrique.

    Histoire de la Cosmologie - La Révolution scientifiqueL’Église s'oppose à toutes ces innovations, ces thèses. Les savants doivent donc être prudent et Galilée se rétractera. Giordano Bruno eut moins de chance avec De l'univers infini et des mondes. Il est brûlé vif sur le Campo dei Fiori à Rome, pour avoir dépassé Copernic et défendu la thèse d'un cosmos infini, en expansion.

    Au XVIIème siècle, les sciences repartent sur de nouvelles bases, avec René Descartes et son Traité du monde (1633) et surtout son Discours de la méthode (1637). Descartes reprend la vision galiléenne du cosmos mais conserve un Dieu créateur ayant fixé ses lois.

    En 1670, Blaise Pascal, philosophe et scientifique déclare que les "espaces infinis [de l'Univers] [l']effraie" ! Ceci signale la condition modeste de l'Homme.

    A la fin du XVIIème siècle, à l'approche des Lumières, Fontenelle peut déjà s'exprimer plus librement dans ses Entretiens sur la pluralité des mondes. Il s'appuie sur les livres de Wilkins, Bergerac et Borel et imagine que la Lune et les planètes, simples points dans l'Univers, sont habitées.

    Pour assurer la cohésion de ces nouvelles vues, Isaac Newton parachève provisoirement l'ouvrage en proposant, en 1687, une loi de l'attraction universelle qui assure la cohésion d'un Univers statique et infini.

    A bientôt !


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  • Envolons nous vers les étoiles - et le rêve - avec cette biographie/témoignage/ouvrage de vulgarisation de l'astronome/ astrophysicien Trinh Xuan Thuan d'origine - comme son nom l'indique - vietnamiennne et qui a fait sa scolarité à l'école française et sa recherche aux Etats-Unis.

    Un livre qui pour un peu aurait presque réussi à me réconcilier avec le monde de la recherche en sciences dure (physique, astronomie) et appliquées (biotechnologies)...

    En effet, il y a désintérêssement certains des jeunes à l'encontre de ces sciences - et le brave André Brahic appelant aux vocations chaque année lors de la Nuit des Etoiles n'y changera rien tellement la recherche français est un repaire de nababs accrochés à leurs prérogatives et privilèges. Aux Etats-Unis, les physiciens français passent limite pour des rigolos à vrai dire ! les jeunes préfèrent le monde des affaire, le Droit et la Medecine...

    Revenons au livre du jour : le chercheur nous raconte son parcours en trois temps : "ce que je suis" , "ce que je recherche" et "ce que je crois".

    Dans "ce que je suis", il revient sur sa biographie : son enfance à Hanoï puis à Saigon. Né en 1948, il aura connu la Guerre d'Indochine et la Guerre du Viet-Nam. Il est bercé de culture bouddhiste et confucéenne. Emigré en Suisse puis aux Etats-Unis, sur la Côte Ouest puis en Virginie, ils nous parlent de ses maitres, Richard Feynman, Gordon Garmire, Spitzer, etc...de ses excursions magiques aux monts Palomar et Wilson (où se trouvent des télescopes réputés). On a donc à la fois un ouvrage qui brasse un pan d'histoire de la Guerre Froide et l'histoire d'une discipline, l'astronomie...

    Dans ce "que je recherche", Trinh Wuan Thuan nous explique ces travaux sur les galaxies naines et l'expansion de l'univers. Citant Laplace, il nous parle des fulgurantes intuitions des chercheurs mettant en jeu l'inconscient...

    Enfin, dans "ce que je crois", le chercheur vulgarisateur discute de la nécessité et de la finalité de l'univers en confrontant pensée asiatique, en particulier bouddhisme et sa discipline, l'astrophysique. Assez passionnant, je dois dire !

    Au final, Trinh Xuan Thuan me semble un chercheur assez sympathique, qui pourrait susciter des vocations - si on ne mettait pas dans de bâton dans les roues des meilleures volontés - à l'opposé des scientifiques imbus d'eux-même qui travaillent sans se préoccuper de questions d'éthique (je pense au clonage ou aux OGM ainsi qu'aux chercheurs de l'atome et de l'armement, évoqués par ailleurs dans le livre).

    Un ouvrage à la croisée des disciplines : sciences, religion, philosophie, histoire, éthique...

    Bref encore une lecture conseillée. Pour ma part, j'ai dévoré ces 257 pages en une soirée !

    A bientôt !


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  • Nous poursuivons ici la série de billets sur l'histoire de la conception de l'Univers !

    Le récit de la Génèse imprime au cosmos des Anciens la marque du dogme chrétien. Le Divin ne se manifeste plus dans l'ensemble des choses mais s'incarne en un être humain, le fils de Dieu, le Christ.

    Le modèle géocentrique est LE modèle à cette époque - le IIème siècle après J.C.- batit par Ptolémée. Le cosmos est un fluide dans lequel glissent tous les astres.

    Mais, bien avant Copernic et Galilée, ce système de Ptolémée est mis en doute par les penseurs arabes. Ibn al-Haytham fait un bilan de ses "doutes sur Ptolémée" et montre les incohérences de son système au XIème siècle de notre ère. Au XIIème siècle, Al-Razi émet l'hypothèse d'un monde non-aristotélicien infini avec d'autres planètes habitées !

    Revenons au Vème siècle ! Saint Augustin dans De la genèse au sens littéral pose que Dieu,absolument transcendant, crée le monde à partir du néant.

    Au XIIIème siècle, Thomas d'Aquin suit la pensée de Ptolémée et la cosmologie de Thomas d'Aquin, dans Somme contre les gentils, cherche à faire coincider l'héritage aristotélicien avec le dogme chrétien de la Genèse.

    Toujours au XIIIème siècle, Dante écrit sa Divine Comédie, un voyage métaphysique qui donne une version poétique du ciel médiéval, où la Physique d'Aristote se mêle à l'astrologie et au dogme chrétien de la Genèse.

    Puis, au XVème siècle, dans De la docte ignorance, Nicolas de Cues affirme que le monde, oeuvre d'un Dieu omnipotent, ne peut être fini et limité. Redécouvrant le poème de Lucréce, il imagine à partir de celui-ci un Univers illimité contenant une pluralité de mondes. Giordano Bruno n'est pas si loin !

    A ce système géocentrique, qui succède au monde clos, succédera bientôt un système héliocentrique. Mais nous verrons cela plus tard !

    A bientôt !

    Source : Philosophie Magazine Hors-Série N°9 - Février/ mars 2011 - Le Cosmos des Philosophes.

    PS : Un nouvel événement se profile sur ce blog et je commence dès à présent un nouveau compte à rebours !

    Donc COMPTE A REBOURS : 10...


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  • Je débute ici une série de billets pour exposer l'évolution du concept de cosmos, du monde clos au multivers. J'aborderais aussi les aspects religieux (brièvement) et philosophiques.

    Je me base essentiellement sur deux magazines récents.

    D'une part            philosophie magazine Hors-série N°9 / février - mars 2011 : Le Cosmos des philosophes

    et d'autre part                     le nouvel Observateur Hors-série / janvier - février 2011 : L'origine du monde

    Avant la révolution copernicienne, on avait l'idée d'un monde clos et ordonné. C'est la vision des grecs notamment pour qui le cosmos est le reflet de la raison, agencé par un principe divin. L'homme est au centre de l'univers.

    Au VIIIème siècle avant JC, Hésiode rédige sa Théogonie qui décrit comment le cosmos, puis les dieux, naissent de l'Abime.

    Au VIème siècle avant JC, Pythagore nomme le ciel kosmos (ce qui signifie l'ordre).

    Un siècle plus tard, Platon, dans le Timée avance l'idée d'un dieu artisan qui établit le cosmos selon un  principe mathématique. Philolaos, de son côté, affirme que la Terre tourne autour d'un feu central invisible.

    Dans son Traité du ciel, au IVème siècle avant JC, Aristote parle d'un premier moteur qui imprime à la sphère des étoiles un mouvement continu et circulaire qui gouverne à son tour notre monde sublunaire, corruptible et soumis au changement. Eudoxe imagine un système de sphères ayant le même centre et réglées sur la Terre.

    On arrive au IIIème siècle avant JC : selon Épicure, dans notamment Lettres à Hérodote, la formation du monde résulte de la rencontre par hasard d'une infinité d'atomes de matière. Selon lui, il existe une infinité de mondes.

    Au même moment, Archimède signale l'hypothèse héliocentrique d'Aristarque de Samos.

    Puis le récit de la Genèse va marquer le cosmos du dogme chrétien et le modèle de Ptolémée, géocentrique, va l'emporter.

    A bientôt !


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  • Le XXème siècle voit l'essor de l'astronomie avec les progrès de l'optique, le développement de l'informatique et de la conquête spatiale.

    Cette science pose des questions fondamentales à l'humanité et ce depuis l'Antiquité : sommes-nous seuls dans l'univers ? Comment est né celui-ci ? Comment finira-t-il ? Jusqu'où s'étend-t-il ?  Serons nous menacés par des astéroides ?

    Pour se livrer à l'observation des cieux, les scientifiques disposent de moyens technologiques très sophistiqués : téléscope Hubble (mis en service en 1990), observatoires du Mont Wilson et du Mont Palomar, radiotelescopes...

    Mais pour l'amateur, il est également possible de se livrer à quelques observations, à l'oeil nu, à la jumelle ou au télescope.

    On peut ainsi observer :

    La Lune. Son spectacle change au cours du mois. La lumière du Soleil illumine sa surface progressivement de droite à gauche. A la jumelle, on peut observer ses cratères. La Lune est à l'origine du phénomène des marées.

    Les Étoiles restent des points lumineux mais se parent de couleurs vives (bleu, jaune, orange, rouge). Elles se regroupent en amas.

    Les Constellations, au nombre de 88, sont des groupes d'étoiles. Les noms des constellations proviennent de la mythologie grecque.

    Les plus connus sont la Grande Ourse, près de l’Étoile Polaire et la Petite Ourse, en forme de casseroles.

    Les Étoiles qui constituent le fond du ciel nocturne font parties de notre galaxie, la Voie Lactée, dont on peut voir la tranche en été entre le triangle formé par trois étoiles très brillantes, visibles en cette période de l'année, Deneb (dans le Cygne),Véga (dans la petite constellation de la Lyre) et Altaïr (dans la constellation de l'Aigle).

     En 1784, l'astronome Messier publie un catalogue de corps stellaires. Il recense par exemple M13, l'amas d'Hercule, M31, la galaxie d'Andromède ou M45 l'Amas des Pleiades.

    Ce n'est qu'en 1924 qu'Edwin Hubble découvre que M31 n'est pas une nébuleuse comme on le croyait mais une autre galaxie, la galaxie d'Andromède. Celle-ci est situé à 2,5 millions d'Années-Lumière de notre Voie Lactée.

    Une Année-Lumière est la distance parcouru par la lumière en une année sachant que les photons, les particules de lumière, se déplacent à 300000 kilomètres par secondes. La lumière qui nous provient des Étoiles arrivent donc avec un certain décalage qui peut être très important.

    Enfin, notre Voie Lactée compte des centaines de milliards d'étoiles.

    Il faut aussi signaler le passage régulier des comètes qui se parent d'une queue étincelante chaque fois qu'elle s'approchent du Soleil. La plus célèbre est la Comète de Haley qui revient tous les 76 ans. Les comètes ont longtemps été vues comme des signes annonciateurs de la fin des temps.

    Il y aurait encore beaucoup à dire mais je vous laisse assimiler ces notions et y reviendrait dans de prochains billets.

    Il faut aussi mentionner l'apport considérable d'internet à l'astronomie amateur. N'hésitez pas à surfer!

    A bientôt pour un voyage avec Darwin !


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