• Entamons maintenant le 205ème billet de biblio-drizzt et le 29ème article des "chroniques littéraires volume 3" (on est déja à mi-chemin du volume 4 !).

    J'ai choisi cette fois le roman de Peter Ackroyd, qui se déroule à la fin du XIXème siècle en Turquie : La chute de Troie.

    Le personnage central en est l'énigmatique et tonitruant Heinrich Obermann, un allemand qui a embrassé la profession  d'archéologue. Mais est-il réellement un éminent spécialiste de cette discipline ou bien un charlatant ? Quoiqu'il en soit, il révèle bien vite une personnalité tyrannique, n'aimant pas la contradiction.

    En Grèce, il va épouser (un mariage arrangé suivant les standards du XIXème siècle) en deuxième noce, la belle Sophia et l'emmener sur son chantier de fouilles dans les environs du Mont Ida où il s'échine à mettre à jour la mythique Troie. Obermann voue une véritable passion - un culte - au "divin Homère" et voit Troie comme une ville de héros !

    Heinrich Obermann va communiquer sa passion à sa femme, laquelle tente de s'émanciper. Elle se rend compte que son époux possède des secrets. il détourne une partie des trésors qu'il déterre et les confie à un étrange couple de paysans. Sophia va faire leur connaissance et s'interroger sur les cris de folle qu'elle entend à la ferme.

    Un anglais nommé Thornton va venir assisté Obermann sur le chantier lorsque des tablettes en argile seront découvertes. Celles-ci sont recouvertes de curieux pictogrammes, peut-être la plus ancienne forme d'écriture. Le jeune anglais du British Museum va se lancer dans leur déchiffrage et s'éprendre de Sophia. Il va découvrir que les Troyens ne sont pas d'origine grecque mais indienne lorsque les inscriptions seront rapprochées du sanskrit.

    Évidemment, cette théorie ne va pas plaire à Heinrich Obermann : l'idée que les Troyens soient des indiens anthropophages (un squelette d'enfant est également découvert qui corrobore cette thèse) et non des héros grecs. Il va aller jusqu'à détruire les preuves.

    Enfin, Sophia va découvrir un important secret de son époux qui n'est pas sans rappeler un aspect du roman Jane Eyre.

    Bref, un roman plaisant, qui peine un peu à démarrer mais devient de plus en plus passionnant à mesure que le mystère autour de l'archéologue tyrannique s'épaissit. il y règne un souffle épique !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Je débute ici une série de billets pour exposer l'évolution du concept de cosmos, du monde clos au multivers. J'aborderais aussi les aspects religieux (brièvement) et philosophiques.

    Je me base essentiellement sur deux magazines récents.

    D'une part            philosophie magazine Hors-série N°9 / février - mars 2011 : Le Cosmos des philosophes

    et d'autre part                     le nouvel Observateur Hors-série / janvier - février 2011 : L'origine du monde

    Avant la révolution copernicienne, on avait l'idée d'un monde clos et ordonné. C'est la vision des grecs notamment pour qui le cosmos est le reflet de la raison, agencé par un principe divin. L'homme est au centre de l'univers.

    Au VIIIème siècle avant JC, Hésiode rédige sa Théogonie qui décrit comment le cosmos, puis les dieux, naissent de l'Abime.

    Au VIème siècle avant JC, Pythagore nomme le ciel kosmos (ce qui signifie l'ordre).

    Un siècle plus tard, Platon, dans le Timée avance l'idée d'un dieu artisan qui établit le cosmos selon un  principe mathématique. Philolaos, de son côté, affirme que la Terre tourne autour d'un feu central invisible.

    Dans son Traité du ciel, au IVème siècle avant JC, Aristote parle d'un premier moteur qui imprime à la sphère des étoiles un mouvement continu et circulaire qui gouverne à son tour notre monde sublunaire, corruptible et soumis au changement. Eudoxe imagine un système de sphères ayant le même centre et réglées sur la Terre.

    On arrive au IIIème siècle avant JC : selon Épicure, dans notamment Lettres à Hérodote, la formation du monde résulte de la rencontre par hasard d'une infinité d'atomes de matière. Selon lui, il existe une infinité de mondes.

    Au même moment, Archimède signale l'hypothèse héliocentrique d'Aristarque de Samos.

    Puis le récit de la Genèse va marquer le cosmos du dogme chrétien et le modèle de Ptolémée, géocentrique, va l'emporter.

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Léo, de son vrai nom Luis Edouardo de Oliveira est un scénariste et dessinateur de bande-dessinées d'orgine brésilienne. Il est surtout connu pour sa série de Sf humaniste : les Mondes d'Aldébaran qui comporte trois saison à ce jour : Aldébaran, Beltégeuse et Antarès et une série dérivée : les Survivants.

    En 2001, il lance, secondé par Rodolphe, la série Kenya qui compte cinq tomes et se prolonge avec une saison 2 : Namibia.

    L'intrigue de Kenya se déroule dans ce pays d'Afrique, en 1947, au début de la Guerre Froide. C'est à la fois un récitkenya_t3.jpg d'espionnage et de SF. D'étranges événements se produisent en territoire Masai, près du Lac Victoria. Des animaux préhistoriques improbables surgissent de nul part. On dénombre des observations d'OVNI dans le ciel et on excave d'étranges boites métalliques dans une mine et dans le lac.

    en fait, tous ces événements sont liés.  Miss Austin, une espionne britannique sous couverture d'institutrice à Mombasa, principal port du pays, va enquêter. Sa route croisera celle de John Remington, un écrivain chasseur au caractère bien trempé inspiré par la figure d''Hemingway. Léo et Rodolphe ont mis dans leur BD toute une galerie de personnages intéressant dont le moindre n'est pas ce baron italien qui a fait bâtir un château de la Renaissance en pleine brousse;

    Que dire du dessin ? Sinon qu'il est agréable à l’œil, pas surchargé, bref aisément lisible... Pas de tracè brouillon !

    J'ai lu les cinq tomes du début à la fin. Située à la même période que Roswell, le récit se révèle au bout du compte d'une facture assez classique dans le registre de l'ufologie mais il aura su me tenir en haleine jusqu'au bout.

    De plus, la narration est inscrite dans le réel avec des allusions à des personnages et des lieux réels : le commandant Cousteau évoqué brièvement au détour d'un phylactère, Mussolini, la Palestine etc...

    D'ici quelque temps, je compte me pencher sur Namibia. Je vous en parlerais peut-être à l'occasion mais pas avant longtemps car cette seconde saison n'est pas terminée !

    A bientôt  et bonnes lectures !


    votre commentaire
  • Le Louvre compte parmi les plus prestigieux musées du monde. Ma dernière visite en ce lieu remonte à novembre 2010. Quand on évoque le Louvre, on pense à la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace mais l'endroit compte bien d'autres trésors du patrimoine mondial.

     

    jocondeJe commence ici une série d'articles sur les différentes aires du musée,à commencer par la peinture italienne.

     

    L'un des précurseurs de la peinture italienne exposé au Louvre est Giotto. Son Saint François d'Assise recevant les stigmates aurait été peint vers 1295 – 1300. On y voit le saint agenouillé devant un paysage rocheux et un Christ en vol apparaît dans le coin droit du tableau sous la forme d'un ange qui envoie les stigmates.. En dessous, une prédelle montre trois épisodes de la vie du saint.

     

    Une œuvre datée de 1430 -1432 de Fra Angelico s'intitule le Couronnement de la Vierge. C'est un tableau aux teintes dorées qui montre une foule de personnage avec une perspective très nette.

     

    Il serait trop long de citer tous les artistes de renom exposés dans l'Aile Denon, ne serait-ce que les plus connus. On ne fera pas l'impasse toutefois sur ceux de la Renaissance italienne, le Quattrocento : Michel-Ange (connu pour avoir peint la Chapelle Sixtine, Titien, Raphaël. Plus tardivement, il faut compter avec le Caravage et Véronèse. On peut admirer des œuvres de ces peintres au Louvre.

     

    Mais le tableau le plus réputé du Louvre reste la Joconde de Léonard de Vinci. Ce tableau a une histoire rocambolesque à lui seul. Volé au début du siècle, il réintégra bien vite le musée. Il a même été vandalisé ! Aujourd'hui, la foule se presse dans la salle où il est exposé, sous plusieurs vitres, entouré de deux vigiles attentifs. Il a fait l'objet de maintes discussion autour de l'identité du sujet (une femme ? Un homme ?) et sa signification réelle. Le modèle garde toute son aura énigmatique quant à son captivant sourire.

     

    Dans un prochain article, nous ferons un détour par les antiquités égyptiennes !

     

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Tardi est un dessinateur apparu au début des années 1970 dont l’œuvre tourne autour de trois axes : le roman feuilleton genre Belle-Epoque, le polar et la Grande Guerre.

    Dans le genre roman feuilleton, on lui doit la série des Adèle Blanc-Sec, récemment porté à l'écran par Luc Besson. C'est un univers baroque où l'on croise momie, ptérodactyle et savant fou !

    Dans le registre polar, Tardi a signé plusieurs collaborations avec des auteurs de ce genre tels Daniel Pennac ou Didier Daeninckx.

    Mais ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est son intérêt pour la Grande Guerre dont il ne cesse de dénoncer l'horreur et l'absurdité tout au long de ses planches et de ses albums. On lui doit en 2008, les deux tomes de Putain de Guerre mais déja avant cela en 1994, l'album C'était la Guerre des Tranchées.

    Tardi dénonce le patriotisme béat qui sert d'alibi pour envoyer des hommes à la boucherie, la cruauté des généraux, lestardi conditions de (sur)vie inimaginables aujourd'hui du quotidien des Poilus. Le grand-père de l'auteur a été lui-même une victime de cette guerre et s'était muré dans un mutisme à ce sujet.

    Les albums de Tardi sur la Grande Guerre ne sont pas vraiment des ouvrages d'histoire au sens où l'entendrait un historien car la narration n'est pas linéaire, ni chronologique. Toutefois, chaque détail de chaque dessin a fait l'objet de méticuleuses recherches. Tardi a demandé l'aide de l'historien, spécialiste à fond du sujet, Jean-Pierre Verney.

    Dans C'était la Guerre des Tranchées, vous aurez un aperçu du destin funeste de Poilus aux noms de Binet, Faucheux, Sufour, Carpentier, Lecerf, Lafont, "Gaspard", Desbois, Soufflot, Grumeau, Huet, Akermann, Mazure, Bouvreuil, Prunier, Fourneau et les soldats des colonies.

    L'édition Casterman comporte en fin de volume une filmographie et une bibliographie fort bien faites !

    Parce que l'on ne doit pas cacher aux générations présentes et futures ce qu'est l'horreur de la guerre afin qu'ils ne la connaissent pas, je vous recommande cette lecture et tous les albums de Tardi de manière générale !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Qu'est-ce qu'un "truisme" ? C'est un cliché, une idée toute faite.

    Dans le cas qui nous intéresse, le premier roman publié de l'agrégée de lettres Marie Darrieussecq, c'est aussi un jeu de mots sur le nom "truie". L’héroïne de cette fable, de ce conte licencieux aux allures d'anticipation et de cette satire sociale qui en est aussi la narratrice se transforme par intermittence en truie.

    Ce roman a connu un grand succès à sa sortie en 1995, traduit en 34 langues, il montre le goût de son auteur pour la science-fiction.

    A sa lecture les références qui me sont venues en tête sont La métamorphose de Kafka, 1984 d'Orwell (pour le côté parodie et dénonciation de régime totalitaire) et Voltaire pour le côté satire.

    La narratrice travaille dans un institut de beauté-salon de massage mais qui fait des massages d'un type particulier - je ne m'étend pas là-dessus, vous aurez compris. Ce qui rajoute du sel à la narration, c'est le caractère naïf de celle qui raconte. C'est donc aussi une dénonciation de la marchandisation du corps et une défense du statut de la femme.

    Le récit se présente sous la forme d'un long monologue. il y a une certaine trivialité dans le propos mais qui est à leurre qui n'est là que pour renforcer le caractère ironique de l'histoire.

    On notera également une certaine oralité du discours par le biais d'interpellation du lecteur.

    Les personnages sont le plus souvent des archétypes : le politicien, le marabout, le fanatique religieux. Il y a cependant un pendant masculin de l’héroïne, le directeur des cosmétiques Loup Y-es-Tu qui n'est autre qu'un loup-garou.

    Bref un bon moment de détente ! Par moment, j'ai trouvé que le récit partait un peu dans des délires mais c'est ce qui fait le charme de ce livre : c'est une fable qui semble ne pas se prendre au sérieux mais dont le fond du propos est beaucoup plus sérieux qu'il n'y parait !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • COMPTE A REBOURS : 0

    "Obscurité totale

    Puis soudain une lumière aveuglante !"

    Et surgit sur over-blog le 200ème billet de biblio-drizzt, mon blog littéraire entamé en septembre 2008 !

    Voila une introduction assez étrange (mais qui me permet de reprendre un incipit que j'ai déja utilisé dans deux de mes nouvelles sur inlibroveritas et donc de faire du lien et des jeux d'échos) mais entrons plutôt dans le vif du sujet !

    Biblio-drizzt fête son 200ème billet et a par ailleurs deux ans et demi ! Que nous réserve l'avenir ?

    Je continuerais à chroniquer des lectures que je souhaite diverses et variées. J'ai également l'intention de poursuivre des séries commencées il y a quelques temps déja.

    Parmi celles-ci, une série de billet sur la Belle-Epoque, une série sur la Science-Fiction , une autre sur la philosophie (démarrée avec "philosophies de l'Inde et de la Chine", "les Présocratiques", Socrate, Platon, Aristote), une autre série sur la vie d’Émile Zola.

    FlamipucheDepuis janvier 2011, je me suis lancé dans une initiation au dessin. Et oui, j'essaie de manier le crayon et le papier Canson. Mon premier dessin représente une créature en forme de boule de poil que j'appelle un "flamipuche" en référence à un dessin-animé des années 80 et qui provient du livre "Le dessin pour les Nuls". Mon second dessin est un dandy issu du jeu de rôle "Chateau Falkenstein"*.

    Je me suis lancé dans la lecture de manière assidue en octobre 2005 et dans un cursusDandy de lettres en septembre 2007. il y a donc un certains nombre d'ouvrage que j'ai lu alors que je ne tenais pas encore ce blog !

    Dans un avenir à moyen ou long terme, j'ai l'intention de parler de ces lectures. Il devrait donc y avoir un jour un billet sur La Princesse de Clèves, quelques pièces de Molière et des articles sur des critiques littéraires.

    Voila que dire de plus, sinon que j'espère vous revoir pour le 300ème billet !


    votre commentaire
  • Les X-Men voient le jour en septembre 1963 sous la houlette de Stan Lee et Jack Kirby.

    Depuis 50 ans, la série, qui racontent la lutte des mutants contre la discrimination, a bien évoluée, connaissant son heure de gloire dans les années 80.

    Mais qu'en est-il ces dernières années ?

    A l'origine, ils étaient six : Cyclope, X-Girl, Iceberg, le Fauve, Angel et leur mentor le Professeur Xavier, responsable de l'Académie pour Jeunes Surdoués. De nos jours, ils sont des dizaines. Pourtant, l'espèce mutante est en voie d'extinction !

    En effet, dans le courant de l'année 2005, Marvel lance le cross-over (série qui croise plusieurs séries) "House of M".

    La Sorcière Rouge, une puissante mutante, a basculée dans la folie en comprenant qu'on lui mentait sur ses enfants. Membre de l'équipe des Vengeurs, elle tue trois de ses associés puis devient incontrôlable et change la réalité pour un monde où les mutants sont l'espèce dominante. Une coalition de héros ramènent les choses à la normale mais Wanda Maximoff (le nom de la Sorcière Rouge) a le temps de prononcer un vœu : "plus de mutants" !

    Ceci a pour conséquence de supprimer le gène mutant. Du coup, il ne reste plus que 198 mutants sur Terre. Ceux-ci, déja bien éprouvés par le massacre de Génosha durant les mois précédents, où une Super-Sentinelle menée par Cassandra Nova, a supprimé 16 millions de mutants, sont désormais une espèce en voix de disparition !

    Hank Mc-Coy, alias le Fauve, brillant généticien, va tenter dans la série " Endangered species" ("Espèce en danger" en VF) de réactiver le gène mutant quitte à s'allier avec des super-vilains ou à déterrer des cadavres à Génosha !

    Mais ceci ne donnera rien. C'est alors que le Cérébro, le détecteur de mutants de l'Académie pour Jeunes Surdoués, détecte la naissance d'un nouveau mutant en Alaska. Plusieurs groupes vont se lancer dans une course pour retrouver le nourrisson : les X-Men, les Maraudeurs et un groupe de fanatiques anti-mutants, les Pacificateurs. Mais tous seront devancé par Cable, le fils de Cyclope venu du futur. Il emmène le bébé dans le futur précisément mais est suivi par Bishop, un autre mutant qui est persuadé que l'enfant n'apportera que du malheur et veut le tuer. C'est la saga "Le complexe du Messie", premier tome d'un triptyque.

    Uncanny-X-Men-500Les groupes anti-mutants, menés par Bastion, un robot du futur, accentuent leur pression sur les X-Men et  les autres mutants. L'Institut Xavier a été détruit et les mutants déménagent un temps à San Francisco. Cyclope, conscient du danger qui pèse sur les siens, décide de monter une équipe clandestine qui n'hésitera pas à se salir les mains. En secret, il confie le commandement de X-Force à Wolverine.

    Les mutants vont rester à l'écart des événements de "Civil War" et de "Secret Invasion" qui accaparent les autres super-héros Marvel mais suite à Secret Invasion, Norman Osborn, un ennemi de Spiderman, devient le super-flic du monde. Il tente de mettre la main sur les X-Men à San Francisco lors de la série "Utopia" mais échoue. Du même coup, les X-Men vont déménager à nouveau sur un astéroïde émergé dans le Pacifique qui doit servir d'ultime refuge pour les mutants.

    Pendant ce temps, X-Force se rend dans le futur pour donner un coup de main à Cable et au bébé qui est maintenant au seuil de l'adolescence et qui se nomme Hope (Espoir). C'est l'évènement "La Guerre du Messie", second volet du triptyque.

    Par la suite, on assiste à la prise de pouvoir d'une partie des troupes de Bastion par Séléné, une puissante sorcière qui décide de ranimer les morts de Génosha pour absorber leur essence et devenir une déesse. Elle sera contré par X-Force !

    Au jour d'aujourd'hui, en VF, commence le troisième et dernier volet du triptyque, "le Retour du Messie". Cable et Hope reviennent dans le présent et mènent une lutte acharnée au côté des derniers X-Men contre Bastion et sa clique. La série est à peine commencé et déja l'on compte des pertes de taille parmi les mutants. Nos héros vont-ils se tirer d'affaire. Quelle est le destin de Hope et comment va-t'elle sauver son espèce ?

    C'est ce que l'on découvrira en 2011 dans les revues "X-Men" et "X-Men Universe"

    A bientôt !

    COMPTE A REBOURS . 1


    votre commentaire
  • Il existe chez Points une collection baptisée "Le Goût des Mots" dirigée par Philippe Delerm. On y trouve à ce jour nombre d'ouvrages ayant tous en commun l'amour de la langue : Le Grand Bêtisier des mots, Les Expressions de nos grands-mères, L'Art de la ponctuation, Parlez-vous la langue de bois  ou encore Le Sottisier de l'école sont quelques un des titres déja parus.

    Mais là, je vais parler des Brèves de philo - la sagesse secrète des phrases toutes faites, recueil de citations et de lieux communs repris et analysés par Laurence Devillairs, philosophe et spécialiste de Descartes."

    On voit que derrière des expressions comme "Pas de souci !", "Trop bon, trop c...", "c'est avec l'expérience qu'on apprend" ou "C'est plus fort que moi" ne se cache pas forcément des vérités indépassables. L'auteur va s'évertuer à nous montrer que parfois cette sagesse populaire, ce conformisme, peut être décortiqué pour être mieux contredit.

    Prenons quelques exemples tirés du livre :

    Ainsi " Personne n'est irremplaçable" ! Pour bien analyser cette expression, il faut se rendre compte qu'elle nie la personnalité de l'individu. Thomas Berhard déclarait dans Le Naufragé :  "Chaque homme est unique et chaque homme, pris isolément, est effectivement la plus grande œuvre d'art de tous les temps". Or dans l'expression précédente, on considère l'homme non pas dans son individualité mais selon son utilité. C'est au final une détestable vision consumériste du monde qui va bien avec la logique du capitalisme !

    L'expression "Chacun ses goûts" est intéressante également. Là l'auteur, Laurence Devillairs s'appuie sur Kant pour démontrer que l'on peut varier en matière de goût mais pas en matière de jugement de la Beauté. C'est beau ou pas point et cela de manière objective tandis que le goût est subjectif. La Beauté est universelle mais pas les goûts des individus. Cela mériterait plus ample débat.

    A chaque expression, la philosophe consacre deux ou trois pages. C'est donc - et on peut le regretter - un rapide survol de principes philosophiques sous-tendus par ces expressions communes.

    Cependant, j'ai bien aimé ce recueil et je dois dire que j'ai bien ri par moments notamment pour "Elle est sympa cette robe" qui "prouve" qu'à notre époque, on confond les objets et les individus !

    Chose appréciable, le livre se termine par une présentation d'une trentaine de philosophes et penseurs de Socrate à Nietzsche en passant par Paul, La Rochefoucauld, Rousseau ou Freud !

    Une lecture divertissante et enrichissante. La philosophie à la portée de toutes et tous !

    A bientôt !

    COMPTE A REBOURS : 2


    votre commentaire
  • Yannick Haenel est un écrivain français né en 1967, comme Jonathan Littell. Ces deux auteurs ont d'ailleurs plusieurs points commun, celui d'avoir écrit sur la Seconde Guerre Mondiale, d'avoir été primés et aussi d'avoir suscité la polémique !

    Jan Karski a obtenu le Prix Interallié 2009. Avant de revenir sur la polémique qui opposa Haenel à Claude Lanzmann. Je vais d'abord présenter la biographie du protagoniste éponyme.

    Jan Karski est un polonais né en 1914. Il suis des études en Allemagne et en Suisse notamment. C'est donc un intellectuel. En septembre 1939, lorsqu'éclate la Seconde Guerre Mondiale par l'invasion de son pays, il est mobilisé mais très vite son régiment est capturé par les Russes. Plusieurs fois dans sa vie, il trompera la mort. Il réussit à s'évader des mains des soviétiques et échappe ainsi au massacre de Katyn, longtemps imputé aux nazis mais en fait ordonné par Staline.

    Karski va alors s'engager dans la Résistance polonaise. Il va faire office de messager. Il sera d'ailleurs capturé et torturé par la Gestapo mais parviendra une nouvelle fois à s'échapper ! Mais Karski est surtout connu pour avoir averti les Alliés de l'extermination des Juifs par Hitler. il a visité à deux reprises le Ghetto de Varsovie et un camp de concentration et a vu l'enfer. Il va se rendre à Londres en 1942 et à Washington en 1943 mais son appel à l'aide nekarski2 sera pas entendu.

    En 1978, Karski sort d'un silence de 30 ans pour témoigner pour le film Shoah de Lanzmann (film qui sortira en 1985). Il meurt en 2000.

    Le roman de Yannick Haenel se compose de trois parties. La première est une reprise de l'interview de Karski par Lanzmannet reprend d'ailleurs les propos du film. La seconde est une présentation de la vie de Karski et met en avant le livre que celui-ci écrivit en 1944, traduit en français en 1948, Histoire d'un État Secret.

    C'est la troisième partie qui fut au coeur de la polémique car Haenel y fait parler Karski avec des propos qui relève de l'invention. C'est là tout l'art romanesque. Outre le fait que Lanzmann a accusé Haenel de plagiat concernant la première partie, il lui reproche également avec force de défigurer l'Histoire. Haenel utilise deux arguments dans l'air du temps : l'ignorance feinte des Alliés et leur inaction et la réhabilitation du peuple polonais.

    Pour ma part, je ne suis pas sensible à cette polémique. Haenel réussit là un roman brillant - et non un documentaire - cependant très dur car reposant sur des faits historiques indéniables.

    Un livre à lire à notre époque, pour ne pas oublier, à l'heure où les fascismes resurgissent !

    A bientôt !

    COMPTE A REBOURS : 3


    votre commentaire
  • La philosophie a sa place à part entière dans biblio-drizzt. Pourtant, je suis davantage de formation littéraire (où on s’attache au style) que de formation philosophique (où on s’attache aux idées). Néanmoins, j’ai entamé une série de billets avec « Philosophies de l’Inde » et « Philosophies chinoises » et quelques penseurs grecs.

    Je m’attarderais cette fois-ci sur une des plus grandes figures de la philosophie occidentale, à savoir Platon et à son texte célèbre Le Banquet où Socrate est mis en scène.

    A l’origine, il y a un jeune aristocrate athénien, Aristoclès, qui prend vite comme surnom Platon (427 av. JC/347 av. JC). « Platon » signifie en grec ancien « large ». Est-ce un adjectif pour qualifier sa pensée ? Peut-être…mais il est plus probable que cela qualifie sa carrure. Le jeune Aristoclès est en effet large d’épaules. Grand et solide, habile à la lutte.

    Platon fut l’élève de Socrate pour lequel il vouait une admiration sans bornes. Socrate fut condamné à boire la ciguë car on l’accusait de corrompre la jeunesse. De son vivant, Socrate ne laissa aucun écrit mais Platon se chargea de diffuser sa pensée mêlée à la sienne propre. Il le met en scène dans des textes dont l’intérêt est autant philosophique que littéraire et qui sont aussi de vraies pièces de théâtre. Le Banquet fait partie de ce corpus.

    Je n’ai pas la prétention de faire une analyse savante du Banquet. Ce n’est pas dans mes compétences mais je me propose de souligner certaines caractéristiques et certains concepts très célèbres dont on a peut-être perdu de vue qu’ils provenaient de ce texte.

    Le texte que j’ai lu est donné dans la traduction d’Emile Chambry (1922).

    Le Banquet  est un texte qui parle de l’Amour. Il y a un récit cadre qui est le fait d’Apollodore. L’autre récit met en scène Socrate, Agathon, Phèdre, Pausanias, Eryximaque, Aristophane et Alcibiade. Au cours d’un banquet, les protagonistes se proposent de disserter sur l’Amour.

    Phèdre, se basant sur La Théogonie d’Hésiode, entame une apologie d’Eros. Puis Pausanias ajoute que « c’est mal poser la question que de nous faire ainsi simplement louer Eros. » En effet, pour ce dernier, il n’y a pas un Eros mais deux comme il y a deux Aphrodites.

    Ensuite, Eryximaque va encore développer le propos de son prédécesseur. Lui est médecin et va donc s’attacher à sa science. Puis c’est au tour d’Aristophane de souligner la puissance d’Eros.

    Mais c’est Socrate comme toujours qui aura le dernier mot en pointant les contradictions des intervenants précédents !

    Je voudrais surtout insister ici sur la Théorie des Androgynes. C’est en effet dans Le Banquet que l’on trouve ce passage. Cette théorie postule qu’au départ les êtres possédaient quatre bras, quatre jambes et qu’ils ont été coupés en deux. Ceci explique qu’aujourd’hui, chacun recherche sa « moitié ».

    Voila un texte fondateur, d’un abord difficile. Pour en savoir plus, je vous renvoie aux éditions du texte qui comportent pratiquement toujours une bibliographie savante.

     

    A bientôt !

     

    COMPTE A REBOURS : 4

     


    votre commentaire
  • Faisons une nouvelle incursion dans les littératures étrangères en abordant de nouveau l'Amérique du Nord, mais cette fois-ci la province du Québec !

    Nicolas Dickner est un auteur de ma génération, né en 1972 à Rivière-du-Loup où se passe en partie l'histoire de Tarmac.

    L'intrigue débute en 1989, année clé dans l'Histoire du monde.  Mickey Bauermann rencontre Hope Randall. Ils ont tous les deux 17 ans.

    Hope a suivi sa mère dans sa fuite en Lada jusqu'à Rivière-du-Loup. La famille Randall est en effet affublée d'une sorte de malédiction. Chacun de ses membres est en effet à un moment de sa vie victime d'une vision où il a la révélation de la date de la fin du monde. Ce qui complique les choses, c'est que ses différentes révélations ne donnent jamais la même échéance, ce qui pousse les membres Randall dans des institutions psychiatriques ou vers des morts tragiques et généralement violente. Ann Randall, la mère de Hope, vit donc de crise en crise, shootée à la Clozapine. Hope échappera-t-elle à sa destinée ?

    9782207101186Mickey et Hope deviennent bien vite amis, une amitié amoureuse pour le garçon. Mickey a lui aussi un poids familial : il doit reprendre un jour la cimenterie des Bauermann. Mais il se destine plutôt à la littérature comparée.

    L'intrigue commence à la fin de l'année 1989 et on assiste à la Chute du Mur de Berlin puis en 1990- 1991 avec la Première Guerre en Irak. Les hits musicaux de REM, Samantha Fox et Fine Young Cannibals font un bref passage en arrière fond, ce qui rappellera des souvenirs aux lecteurs qui comme moi font partie de la génération de l'auteur et des héros.

    Le style d'écriture de ce roman est "frais" (si du moins un tel qualificatif s'applique à un style!), ou tout du moins assez léger. Le roman fleure bon l'innocence de la fin de l'adolescence. Hope va cependant traverser une crise en ayant la révélation de la date de fin du monde pour le 17 juillet 2001 (on aurait pu penser au 11 septembre 2001 mais l'auteur Nicolas Dickner a su éviter ce piège!).

    Bref un roman qui est parfait pour des post-ados ou de jeunes adultes mais qui peut aussi intéresser les autres générations !

    A bientôt !

     

    COMPTE A REBOURS : 5


    votre commentaire
  • La génèse du premier jeu de rôles remonte à 1974. Je n'expliquerais pas dans ce billet les principes de ces jeux. Ceci fera l'objet d'un article spécifique dans le futur. Je ferais simplement un historique de ce loisir, des pionniers jusqu'à nos jours.

    En 1974 donc, un passionné de Wargames, Gary Gigax décide de transformer ces simulations de guerres. Dans les wargames, un pion représente au minimum une escouade. Gigax décide qu'un pion représentera désormais un seul personnage. Partant de là, il développe un système de règles de combats d'escarmouches qu'il baptise Chainmail. Ce sera la base du système de combat du premier jeu de rôles qu'il ne tarde pas à concevoir, le désormais célèbre Dungeons & Dragons.

    Dans Dungeons & Dragons, la nouveauté est qu'il n'est pas seulement question de combat. Les à-côtés sont représentés. Les personnages interprétés par les joueurs explorent des donjons en quête de trésors, affrontent des monstres, moment où le système de combat est mis à contribution, mais ils ont également des temps de repos à l'auberge, interagissent avec des personnages non-joueurs, négocient avec les marchands pour s'acheter de l'équipement, se lancent dans des scénarios basés sur l'enquête, explorent la campagne. Il existe aussi un système de points d'expérience qui leur permet d'améliorer leurs capacités. Le système de simulation va dès lors plus loin que le seul combat avec des systèmes de compétences comme diplomatie, crochetage, survie en milieu hostile etc. Le jeu de rôles moderne est né !

    D&D, abréviation de Dungeons & Dragons va connaitre une version avancée AD&D et d'autres jeux vont voir le jour. En France, des pionniers comme Jean Balcezak ou Didier Guiserix vont importer le jeu de rôles qui sera d'abord pratiqué par un petit cercle d'étudiants du côté de la fac de Jussieu. Le magazine Casus Belli va devenir la vitrine de ce loisir de passionnés en France. Parmi les autres magazines de jeux de rôle, citons Dragon radieux, Chroniques d'Outre-monde ou Graal.

    Mais ce qui va vraiment donner l'impulsion aux jeux de rôles dans l'Hexagone est un phénomène venu d'Angleterre. Au début des années 80, la firme Games Workshop voit le jour en Angleterre. Dans ce même pays, vont apparaître les "livres dont vous êtes le héros" qui seront traduit et édités en France par Gallimard jeunesse (en Folio Junior) dès l'été 1985. Le premier de ces titres est Le sorcier de la montagne de feu de Ian Livingstone. Ces livres vont déclencher un engouement pour les loisirs interactives et attirer tout un public jeune vers le jeu de rôles à la fin des années 80 - début des années 90 ! Citons aussi la célébrissime série Loup solitaire de Joe Dever et Gary Chalk, ainsi que la traduction, toujours par Gallimard, de la série allemande, L'Oeil Noir.

    C'est en 1981 que Sandy Petersen crée chez Chaosium, le jeu de rôle basé sur l’œuvre de H.P. Lovecraft : L'Appel de Cthulhu, récompensé depuis aux Origins Awards comme le meilleur jeu de rôles de tous les temps, avis que je partage largement !

    En ce qui concerne l'auteur de ce billet, j'ai fait partie d'un club de jeu de rôles de 1989 à 1996, le club Sortilèges et ait pu y pratiquer de nombreux jeux.

    Durant les années 90, c'est en effet l'"âge d'or des jeux de rôles". La liste des nouveaux jeux est longue : JRTM, Star Wars, Paranoia, Vampires, Shadowrun, Cyberpunk, Thoan, INS/MV, Torg, Néphilim, Rêve de dragons, Chimères, Miles Christi, Maléfices, Chateau Falkenstein... Le marché arrive vite à saturation.

    Mais ce qui va porter un coup fatal à ce loisir est la campagne de dénigrement orchestrée par Jacques Pradel et Mireille Dumas suite à quelques faits divers malheureux portés en épingle !

    Un autre facteur est l'arrivé en 1994 du jeu de cartes à collectionner,  Magic the Gathering puis plus tard des premiers jeux de rôles dignes de ce nom sur ordinateur, Baldur's Gate, Neverwinter Nights et bien plus tard World of Warcraft. Les MMORPG vont connaitre leur heure de gloire.

    Aujourd'hui, le milieu du jeu de rôles s'est restructuré, s'est professionnalisé. La preuve en est le nombre de produits dérivés autour des univers de certains jeux. Ainsi, les Royaumes oubliés qui sert ce cadre à la 4ème édition de D&D est décliné en romans, BD et jeux vidéos.

    Deux tendances s'observent : d'une part les manuels de jeux de rôles abordent une présentation plus luxueuse, sont devenus des objets de collections. Les jeux en vogue se nomment COPS, Z-Corps, Les Ombres d'Esteren à côté des indémodables D&D et L'appel de Cthulhu !

    L'autre tendance est l'essor que l'internet peut redonner à ce loisir. Il est en effet facile de développer et de diffuser des jeux de rôles et des suppléments en PDF via le net ou de trouver des tables de jeux via les réseaux sociaux.

    Quoi qu'en disent certains, le jeu de rôles n'est pas mort et est un phénomène culturel à part entière !

    A bientôt !

    COMPTE A REBOURS : 6


    votre commentaire
  • Né à Cherbourg en 1915 et mort à Paris en 1980, Roland Barthes est un incontournable des études littéraires. Cet intellectuel est à la fois écrivain et sémiologue (qui étudie les signes et la symbolique).

     

    Mais je ne vais pas rentrer dans un débat trop théorique. Dans cet article -et peut-être dans d'autres – je vais me pencher sur son livre de 1957, Mythologies. Dans cet ouvrage, il s'intéresse aux mythes non pas les mythes de l'Antiquité mais les mythes « modernes ».

     

    Parmi ceux-ci, il y a le catch, le vin, les Martiens, la Citroën DS, la lessive Omo, le Tour de France, l'abbé Pierre, le bifteck et les frites, le cerveau d'Einstein...

     

    Prenons par exemple, l'article sur le catch. Barthes se focalise sur le catch amateur. Sur cinq combats de catch, un seul environ est régulier. La régularité est ici un genre comme au théâtre. En effet, ce sport n'en est pas vraiment un, c'est davantage un spectacle chorégraphié. Contrairement au judo et à la boxe où c'est le résultat final qui importe, au catch, c'est plutôt l'enchainement des prises, les retournements, les « coups de théâtre » qui captivent le public. Les catcheurs tiennent des rôles, le Gentil, le Méchant, le Fourbe, le Lâche. Ce que Barthes démontre, c'est que c'est une sorte de « combat mythologique » !

     

    L'article sur les « Saponides et détergeants » vante les qualités de Persil et d'Omo et ceci n'est pas sans rappeler un sketch de Coluche. L'eau de Javel détruit la tâche mais c'est un produit à manier avec précaution car il peut brûler ce que l'on lave. Barthes, non sans humour, précise qu'Omo « attaque la tâche en profondeur », ce qui sous-entend que nos vétements sont plus que de simples protections mais ont bien une « profondeur » !

     

    L'article sur « les Romains au cinéma » remarque que dans le genre péplum les coiffeurs jouent un rôle fondamental. En effet, l'acteur hollywoodien interprétant un Romain ne peut se départir de sa mèche sur le front. Même si l'acteur est presque chauve, l'artiste capillaire s'arrangera pour ramener la mèche symbolique sur le devant du crâne ! Autre attribut du Romain, la sueur ! La sueur est un signe de moralité. Les hommes vertueux, Brutus, Cassius ne cessent de transpirer. Suer, c'est penser. Le seul qui ne sue pas, c'est César, lui, il se fait assassiner !

     

    Bref l'essai de Roland Barthes disserte de manière savante sur des sujets triviaux qui appartiennent à notre paysage contemporain. A travers l'analyse de phénomènes de mode, l'auteur tente de décoder les signes qui nous entourent au quotidien et il le fait avec un soupçon de malice afin de mieux critiquer les habitudes « petit-bourgeois ».

     

    COMPTE A REBOURS : 7


    votre commentaire
  • Angel, le vampire avec une âme, est une création de Joss Whedon à qui l'on doit déja la série Buffy contre les vampires. En fait, la série Angel, initiée en 1999 est ce que l'on appelle une série spin-off de cette dernière série, c'est un dire une série dérivée qui vient en enrichir la mythologie.

    Angel, le prototype du beau vengeur ténébreux et torturé, quitte Sunnydale et la série Buffy à la fin de la saison 3 de cette dernière après s'être rendu compte qu'il risquait de perdre son âme et de redevenir une bête si il continuait à entretenir une liaison avec la Tueuse de vampire. Encore une variation sur le thème éternel des amants maudits !

    Angel a plus de 200 ans. Il a été transformé en vampire par Darla au fond d'une ruelle, après une énième beuverie, au milieu du XVIIIème siècle. Ensemble, le couple de vampires va semer la terreur en Europe. D'ailleurs la saison 2 de la série propose des flash-backs nombreux sur cette période. Mais Angel fait l'erreur de s'en prendre à une jeune gitane et se voit affublé d'une malédiction par les gens du voyage : il aura désormais une âme et devra vivre avec le fardeau sur la conscience des horreurs qu'il a commises !

    Dans la saison 1 de la série Angel, le vampire arrive à Los Angeles, la cité des Anges, et monte une agence de détective avec Cordélia et Doyle. Angel est interprété par David Boréanaz (qui fera ensuite la série Bones) et Cordélia par Charisma Carpenter. Doyle meurt au milieu de cette saison et est remplacé par l'Observateur déchu Wesley Windham-Pryce.

    La série est beaucoup plus noire que sa série-mère, plus adulte aussi. Tandis que Buffy tissait des métaphores sur les affres du passage de l'adolescence à l'âge adulte, Angel s'attarde davantage sur des problématiques urbaines : solitude, anonymat des grandes métropoles, corruption, quête de la gloire passagère...

    angel saison 2La saison 2 - qui fait l'objet de ce billet - voit l'agence d'Angel - équipe à laquelle s'est maintenant joint l'afro-américain et chef de gang Charles Gunn et le patron du karaoké Caritas Lorne - s'installer à l'Hôtel désaffecté Hypérion !

    Cette saison marque le retour de la vampire Darla, ressuscitée par les méchants du cabinet d'avocats Wolfram & Hart, à la fin de la saison 1 et dont on s'aperçoit vite qu'elle est redevenue humaine. Très vite, Darla va être tourmentée tout comme Angel par son passé. Le justicier ténébreux va tout faire pour la sauver car celle-ci est atteinte d'une maladie mortelle -une leucémie si je me souviens bien - et va finalement redevenir une vampire sanguinaire !

    Dans cette saison, Angel manque de basculer à nouveau du côté obscur. Il limoge ses associés. Mais il aura bien vite une révélation et tout rentrera dans l'ordre.

    A noter que la fin de la saison développe une intrigue sur quatre épisodes dans le monde parallèle de Pyléa d'où est originaire Lorne et introduit le personnage de la jeune physicienne Winnifred - abrégé en Fred - qui sera au centre d'un triangle amoureux dans la saison 3. Le cadre de Pyléa a permis de tourner ailleurs que dans le milieu urbain et nocturne, à la campagne (en effet, là-bas, Angel le vampire ne craint plus la lumière du jour car les règles métaphysiques y sont différentes). On peut regretter toutefois l'aspect carton-pâte des décors qui n'est pas sans rappeler les films d'Errol Flynn ou un Ivanhoé avec un budget de série-télé !

    Une bonne saison... Meilleur que la saison 1. On en apprend davantage sur le passé d'Angel et les rapports entre les personnages s'approfondissent. La série garde un côté sombre qu'elle associe à un côté fun - ironique - avec son lot de démons aux noms et aux mœurs improbables tous plus folkloriques les uns que les autres : vampires, démons et avocats diaboliques...

    A bientôt !

    COMPTE A REBOURS : 8


    votre commentaire
  • Vinland Saga est une série qui remporte un vif succès au Japon, un manga historique, oeuvre de Makoto Yukimuta, débutée en 2008 et dont la traduction française chez l'éditeur Kurokawa compte à ce jour 8 tomes (le 9ème sort très bientôt).

    Pour ma part, je n'ai lu à ce jour que le premier tome. Je ne m'y connais pas trop en manga, étant resté à Dragonballet Saint Seiya, néanmoins j'ai été ravi de cette lecture et fait de ce pas emprunter les tomes 2 et suivants à ma bibliothèque municipale qui a fait là un très bon investissement !

    L'intrigue se passe au XIème siècle après JC et relate l'invasion de l'Angleterre par les Vikings, les Normanni.

    De fait, dans ce premier tome, il y a plusieurs intrigues et des récits cadres ainsi que des flash-backs? Ce premier volume pose les intrigues et laisse des questions en suspens.

    vinland saga 1 centreLe héros est le jeune Thorfinn. Il est un jeune guerrier au service d'Askelaad et doit encore faire ses preuves. Il en aura l'occasion au cours du siège d'un bastion franc près du Rhône. Les Normanni s'allient en effet à un seigneur franc contre un autre seigneur local et partent avec le butin de la place-forte se doutant pertinament que leur "commanditaire" se retournera contre eux après la victoire.

    Une fois qu'il a prouvé sa valeur, Thorfinn défie Askelaad en duel suivant les coutumes norroises car ce dernier a assassiné son père -le père de Thorfinn - jadis en usant de traitrise. Askelaad garde Thorfinn à son service car il sait que le jeune homme a un trop grand sens de l'honneur pour se venger à la déloyal et comme cela il le tient à l'oeil.

    Malheureusement, Thorfinn ne parvient pas, à ce stade, à accomplir son dessein.

    Thors, le père de Thorfinn, était un guerrier droit et redoutable, surnommé le "troll" qui a pourtant jadis déserté lorsqu'il a eu des enfants pour devenir fermier. Mais une guerre se prépare contre les Anglais - Vinland Saga relate l'invasion de l'Angleterre - et Thors ne pourra se désister. C'est lors de ces préparatifs qu'il sera assassiné par Askelaad dans des circonstances qui seront narrées plus tard.

    Au cours du flashback qui narre la vie de Thors et sa mobilisation, on découvre aussi le personnage de Leif qui raconte sa découverte du Vinland, une terre situé au bout du monde à l'ouest avec des habitants étranges portant plumes et calumets !

    Bref un bon manga qui repose sur des bases historiques. Y figure tout un vocabulaire viking, expliqué au moyen de notes de bas de pages. Le dessin est soigné, vif et précis. On a envie de lire la suite !

    A bientôt !

    ... Ah oui, j'oubliais ! Je voulais lancer un COMPTE A REBOURS : 9


    votre commentaire
  • Voici un livre que j'ai failli classer dans la catégorie "Coups de cœur". Mais comme je suis assez bon public en littérature, je me suis dit qu'il fallait que j'élève mes critères d'exigence et Ce livre va vous sauver la vie est certes un roman, frais, plaisant, optimiste et agréable à lire mais il y manque un petit quelque chose pour vraiment m'enthousiasmer !

    AM%20Homes%20BW%20webAmy M. Homes collabore à Vanity Fair et a publié fictions et essais dans The New Yorker, Granta, Harper's, MacSweeney, Artforum  et The New York Time. Le roman qui fait l'objet de ce billet est son premier roman post 11 septembre.

    C'est pour cette raison qu'elle s'est attachée à dépeindre une certaine Amérique qui se pose des questions. Le cadre est Los Angeles, une ville où tout peut arriver.

    Le livre pose une quantité impressionnante de personnages qui gravitent autour de Richard Novak. C'est un roman qui interroge sur les gens et la façon dont les rapports humains se tissent entre eux. Il me sera impossible de citer dans ce billet tous les personnages qui figurent dans ce livre. Je vais pourtant essayer de vous en présenter très sommairement un certain nombre.

    Au début du roman, dont l'intrigue s'étale sur un été, Richard Novak est une sorte de reclus, qui vit dans les hauteurs de Los Angeles, à la vie bien réglée entre les repas de sa diététicienne et le suivi des cours de ses actions via internet. Deux évènements vont venir chambouler ce train-train morne : d'une part, il va avoir une douleur à la poitrine, d'autre part, un trou va se creuser sous sa maison.

    Dès lors, Richard sera amené à sortir de chez lui et les rencontres vont se9782742777662 succéder : Anhil, le vendeur de donuts, Cynthia, la mère de famille qui étouffe dans son existence, le docteur Lusardi qui s'avérera être un usurpateur, Nic, le voisin qui est en fait une célébrité littéraire retirée, Sylvia, la diététicienne, Sydney la professeur de gyrotonique avec qui Richard entretiendra une brève aventure, Malibu, le chien errant recueilli sur la plage... Autour de Richard gravitent donc ces personnages et d'autres et autour de ces personnages tournent encore d'autres individus : la famille d'Anhil, celle de Cynthia...

    Richard Novak, longtemps reclus, va pourtant lier des rapports authentiques et désintéressés avec ces gens mais son vrai défi sera de renouer avec son fils, Ben, un post adolescent qu'il a abandonné des années plus tôt lorsqu'il (Richard) a quitté  New-York et le domicile familial.

    Il y a aussi de la psychologie dans ce roman, même si l'adage veut qu'il ne s'agisse que de héros de papier. Pourtant, dans ce domaine, A. M. Homes fait preuve de pas mal de subtilité !

    Un livre que je vous recommande car c'est une lecture plutôt réconfortante en cette époque d'individualisme forcené. Comme le dit le titre, ce livre va vous sauver la vie !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • J'ai lu il y a peu une BD signée Hugo Pratt, datant de 1994 (une de ses dernières BD donc) et ayant pour sujet Saint-Exupéry et comme titre "Le Dernier Vol".

    Je me propose ici de revenir sur la vie de cet écrivain (Saint-Exupéry, pas Hugo Pratt!) surtout connu pour Le Petit Prince, disparu mystérieusement lors d'un vol au dessus de la Méditerranée le 31 juillet 1944.

    Par ailleurs, je signale que j'ai déja fait un billet sur Vol de nuit.

    Pour rédiger ce billet, je me base sur la préface de Frédéric d'Agay, dans la BD sus-citée.

    La magie du Petit Prince s'ancre dans le monde de l'enfance et celle d'Antoine de Saint-Exupéry fut très heureuse : "féerie et facétie des jeux, douceur de l'amour maternel". Le souvenir de la mère et la maison familiale comta énormément pour l'écrivain-aviateur : il est l'enfant blond, le prince-héritier d'une jeune veuve, Marie de Fonscolombe, comtesse de Saint-Exupéry, qui occupe Saint-Maurice avec ses cinq enfants. Elle a hérité de sa famille provincale des dispositions artistiques héréditaires qui en font un peintre et un poète, grande sensibilité à la nature et ouverture aux autres.

    A Saint-Maurice, Antoine vit dans les jeux. Parfois, il échappe au parc et c'est ainsi qu'il passera son baptême de l'air sur l'aérodrome d'Ambérieu sur un Berthaud-Wroblewski, piloté par le jeune Gabriel Wroblewski, à la fin du mois de juillet 1912, malgré l'interdiction formelle de sa mère.

    Antoine, "Tonio", ira chez les Jésuites de Sainte-Croix du Mans, puis chez les Jésuites de Notre-Dame-de-Mongré puis chez les Marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg en Suisse. Tout cela de 1909 à 1917. Il se montre un élève indocile et peu appliqué. Durant la Première Guerre Mondiale, il écrit des poèmes contre le Kaiser.

    Après avoir passé deux "bachots", il intègre à Paris, à la rentrée 1917, l'Ecole Bossuet pour préparer Navale et Centrale mais échoue à ces deux concours et s'inscrit comme auditeur libre aux Beaux-Arts pour devenir architecte.

    En 1921, il effectue son service militaire au 2ème Régiment d'Aviation de Chasse de Strasbourg et apprend à piloter avec Robert Aeby, pilote de la Compagnie transaérienne de l'Est, sur Farman F-40 le 18 juin 1921, puis sur Sopwith-F-CTEE le 9 juillet de la même année.

    Il passe son brevet de pilote militaire en juillet 1921 à Rabat au 3ème Régiment d'aviation. C'est là qu'il découvre le Maroc et ses déserts. Mais il doit bientôt retourner à Paris pour terminer son service militaire.

    De 1923 à 1927, ce sont les heures les plus tristes de sa vie : fiancailles brisées avec Louise de Vilmorin, emplois administratifs et commerciaux éloignés de ses désirs et de ses besoins...

    En 1926, il publie sa première nouvelle, L'Aviateur,dans une revue littéraire Le Navire d'Argent. Il passe un brevet de pilote de transport public lui permettant de travailler à la compagnie Latécoère à Toulouse, qui assure le transport du courrier entre Toulouse et Saint-Louis-du-Sénégal. Avec Mermoz, Guillaumet, ils font escales en Espagne, au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal avec les risques que le métier comporte.

    La création de cette ligne fera 40 morts et est comme une petite conquête coloniale.

    En 1928, Saint-Exupéry est nommé Chef d'Aéroplace à Cap-Juby au Rio de Oro, sahara espagnol. Là, il parvient à s'entendre avec les tribus maures les plus hostiles et avec le gouverneur espagnol. Peu à peu, Saint-Exupéry est séduit par le désert et ses étranges lois. De là naitront Le Petit Prince et Citadelle.

    A la fin du mois de novembre 1928, Saint-Exupéry rentre en France avec un manuscrit, ce sera Courrier Sud,édité par Gallimard en juillet 1929. En octobre 1929, il est nommé directeur de l'exploitation de l'Aéropostale Argentina et s'embarque pour Buenos Aires : premières lignes vers la Patagonie et le Brésil, survol de la Cordillère des Andes...

    saint exupery-f7da4A trente ans, il est fait chevalier de la légion d'honneur et participe au sauvetage de Guillaumet sur la Cordillère des Andes. Il fera le récit de ce sauvetage dans Terre des hommes.

    A la fin de l'été 1930, il rencontre la jolie veuve Consuleo Gomez-Carillo et leur histoire d'amour commence dans un avion ! Elle évolue dans le milieu du peintre van Dongen et des surréalistes à Paris. Il l'épousera en France en avril 1931 mais la vie commune sera souvent difficile en raison de l’extrême fantaisie de l'épousée.

    Saint-Exupéry écrit ensuite Vol de nuit, sur les responsabilité d'un directeur d'aviation vis-à-vis de ses pilotes, un second manuscrit qui enthousiasme andré Gide. Le livre obtient le Prix Fémina en décembre 1931, Hollywood achète les droits et en 1932 sort "Night Fligt" avec Clark Gable.

    Par la suite, Saint-Exupéry redevient pilote de l'Aéropostale (Casablanca, Port-Etienne puis les hydravions Marseille-Alger) puis pilote d'essai chez Latécoère. Il entre ensuite au service de la propagande chez Air France en 1934. Le monde aéronautique connait alors des difficultés que Saint-Exupéry vit très mal ! Il va quitter la compagnie ce qui entraine pour lui de grosses difficultés financières. Il se met alors à écrire des articles pour réhabiliter l'aviation française et un scénario de film. Il effectue également un cycle de conférences.

    Puis il tente de battre le record de vol Paris-Saîgon mais son avion s'écrase. Il s'en tire miraculeusement avec son mécanicien et sont sauvés par un Bédouin. Par la suite, il fait du journalisme, en 1936, pour L'intransigeant.

    En février 1938, il prépare un nouveau raid vers la Terre de Feu et se redn à New-York d'où il s'envole. Nouvelle accident au Guatémala qui le laisse amer.

    André Gide lui suggère alors de rassembler ses articles de journaliste dans un recueil : ce sera Terre des hommes, qui obtiendra le Grand Prix de l'Académie Francaise en décembre 1939. Parallèlement, la popularité de l'écrivain-pilote est très grande aux Etats-Unis. C'est de retour après une tournée triomphale aux USA que Saint-Exupéry est mobilisé.

    Après la défaite de l'Europe face aux nazis, Saint-Exupéry s'empare d'un Farman et débarque à Alger le 20 juin 1940. Il ne rejoins pas De Gaulle (car le pilote pense quie le pays devrait rester un et uni).

    Au cours de l'été 1940 , il s'embarque de Lisbonne sur le siboney avec le cinéaste Renoir et débarque à New-York le 30 décembre 1940.

    On  lui reproche alors de ne pas militer pour De Gaulle et les attaques contre lui sont violentes notamment d'André Breton. Saint-Exupéry en est vivement affecté. Il donne des articles, des conférences, rencontre des hommes influents du Parlement, du Gouvernement ou de l'Armée Américaine, afin de pousser les États-Unis à entrer en guerre. Il travaille sans relâche à Pilote de guerre. Il se met aussi à écrire le Petit Prince et Citadelle.

    Mais Saint-Exupéry se sent usé et pressé. En mai 1943, le Général Giraud lui confie une mission confidentielle au Maroc afin de déterminer ceux qui sont pour De Gaulle et ceux qui sont en sa faveur dans l'Armée Française. Il arrive radieux à Oujda ou l'armée américaine a installe une base d'entrainement des pilotes sur le nouvel appareil, le Lightning P 38 de Lockheed.

    Décu par le Général Giraud, lassé des injures des gaullistes, Saint-Exupéry regagne Alger après un entrainement plus difficile que prévu. Il demande à Robert D. Murphy, envoyé particulier du président Roosevelt à participer aux missions de guerre avec la groupe 2/33. Le 21 juillet 1943, il effectue sa pemière mission mais le 2 août, il est mis en réserve de commandement. Il est certes agé mais est surtout mis sur la touche par certains Français hostiles. Il en souffre beaucoup.

    Il réintègre l'escadrille du 2/33 en Sardaigne en mai 1944 grâce a des interventions auprès du haut commandement américain.. Malgré ses ennuis physiques, il pilote "comme un jeune homme", très heureux. Il reprend ses missions au sud de la France.

    Le 17 juillet, le 2/33 s'installe à Borgo, en Corse.

    C'est le 31 juillet 1944 qu'il disparaitra au cours d'une mission; Plusieurs hypothèses, les plus logiques comme les pires ont été formulées à propos de cette disparition. Or on a tout lieu de croire qu'il est tombé en Méditerranée, au large des côtes provençales, après une attaque de la chasse allemande.

    Quoiqu'il en soit, il nous laisse un témoignage extraordinaires des premiers temps de l'aviation ou les vertus des hommes sont souvent poussées au bout et un monument de la littérature enfantine qu'il est inutile de nommer.

    Je dédie ce billet à mon oncle Hervé qui nous a quitté.

    A bientôt !


    votre commentaire
  • On peut grosso modo situer la période que l'on qualifie d'âge d'or des comics des années 30 aux années 50. Cette ère débuterait soit en 1935 (premiers comics proposant des bandes-dessinées originales et non la reprise des strips parus dans la presse), soit en 1938 (première apparition de Superman dans Action Comics #1) et elle se terminerait en 1954 avec la création du Comics Code Authority suite aux manœuvres du psychiatre Fredric Wertham.

    nlc002250-v61En 1933, dans les pages d'un obscur fanzine, Science Fiction n°3, deux amis d'enfance, Jerry Siegel et Joe Schuster créent Superman qui est à l'origine un savant fou voulant dominer le monde grâce à une armée de surhommes. Mais cette version ne rencontre aucun succès et la formule est plusieurs fois remaniée jusqu'à obtenir le super-héros gentil au collant rouge et bleu et au S emblématique sur la poitrine que nous connaissons. C'est ce Superman là qui séduira le patron de Detective Comics, qui souhaite lancer un nouveau magazine. Pour la petite histoire, beaucoup de spécialistes de la BD estiment que Superman a un précurseur en la personne de Popeye !

    C'est dans le numéro 27 de Detective Comics qu'apparait en 1939, le Man-Bat, très vite appelé The Batman crée par Bob Kane et Bill Finger.

    Deux firmes vont émerger à cette époque : DC Comics qui lance donc Superman, Batman mais aussi Wonderwoman, Flash ou encore Green Lantern mais aussi Timely Comics, l'ancêtre de Marvel, qui publie pour sa part, la Torche Humaine (qui est un androide à ne pas confondre avec Johnny Storm des 4 Fantastiques, création bien plus tardive, en novembre 1961 de Stan Lee et Jack Kirby), Namor The Submariner et Captain America.

    Le plus célèbre de ces héros à l'époque est Captain Marvel (avec son "shazam") tombé totalement dans l'oubli aujourd'hui (et là encore à ne pas confondre avec le Captain Marvel de Marvel, guerrier Kree).

    La Seconde Guerre Mondiale va modifier en profondeur le climat de ces comics qui sont alors peu à peu utilisés comme moyen de propagande, Superman et Captain America vont alors botter les fesses aux nazis. L'armée américaine devient le plus gros acheteur de comics. En avril 1942, la marine américaine inclut même les fascicules de Superman dans la liste de ses fournitures prioritaires.

    Mais l'industrie des comics va être freinée dans le même temps, certains auteurs sont mobilisés et le papier est rationné.

    Il faut également signaler l'existence d'autres genres de comics. Ainsi les funny animals de Disney (Mickey Mouse , Donald Duck et autres animaux anthropomorphes) connaissent un vif succès, de même que Archie, les histoires d'un adolescent obnubilé par les filles !

    Mais avec la fin de la guerre, le public va se désintéresser progressivement des super-héros qui lui rappellent alors le temps du conflit. En fait, il faudra attendre 1961 et les créations de Stan "The Man" Lee pour assister à la renaissance du genre superhéroique !


    votre commentaire
  • Voici une petite brochure - à peine 30 pages - qui est au coeur d'un battage médiatique et littéraire ! S'agit-il là d'un non -évenement ? Certes, le propos est très court -je le répète à peine 30 pages - et aurait mérité d'être développé !

    Stéphane Hessel, 93 ans, ancienne figure de la Résistance à l'occupant nazi et diplomate, responsable avec d'autres de la mise en forme de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme en 1948, prône devant les orientations actuelles du monde la seule attitude à adopter, celle de l'"indignation".

    Durant l'ascension des fascismes et la Seconde Guerre Mondiale, les lignes de démarcations étaient assez simples : il s'agissait de s'opposer aux dictatures. De nos jours, les choses sont plus compliquées. Paradoxalement, à l'heure de la surmédiatisation et d'internet, les décryptages des évenements sont plus difficiles en raison des multiples groupes, gouvernements, lobbies, organisations qui interviennent dans la politique et l'économie mondiale. Pourtant, comme le préconisait Sartre, il est plus que jamais temps de s'engager.

    Pourquoi s'indigner ? Contre "l'écart grandissant entre les riches et les plus pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au "toujours plus", à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites,  Sécurité Sociale..."

    Les dix premières années du XXIème siècle ont été assez "mouvementées". Que réserverons les 90 années à venir à ma nièce Marie, à mon neveu Keagan et aux enfants que j'espère, moi auteur de ce billet, avoir un jour ?

    Bref Stéphane Hessel prône l'insurrection mais une "insurrection pacifique". en effet, si le terrorisme s'explique par l'oppression, il est un moyen qui dessert les causes qu'il représente !

    Bref, je suis d'accord avec le pamphlétaire : il est toujours temps de s'indigner. Toutefois, j'aurais bien aimé que Stéphane Hessel approfondisse sa pensée. Il y a cependant de nombreux intellectuels, insurgés contre l'air du temps, qui le font et j'aurais certainement l'occasion de parler d'eux dans de prochains billets !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Attardons nous un peu sur la série des Belvédère dans l'espoir d'avoir une vue panoramique sur la poésie et la peinture !

    Je ne récapitulerais pas ici l'histoire éditoriale de ces ouvrages d'André Pieyre de Mandiargues, écrivain, poète, connu par ailleurs pour ses récits fantastiques et érotiques. Je vais plutôt m'avancer sur le contenu, le rapport entre la poésie et la peinture.

    Il y eu cinq Belvédères depuis Le Belvédère jusqu'à L'ultime Belvédère. Ces livres regroupent les articles et les essais de l'auteur. Je m’intéresse ici au Deuxième Belvédère dont je viens d'achever la lecture dans le cadre d'un des cours que je suis à l'université.

    Pour cet ouvrage, on peut avoir recours à la métaphore architecturale. Si Le Belvédère pouvait être qualifier de palais baroque (et l'on notera le goût de Mandiargues pour le baroque et la maniérisme), ce Deuxième Belvédère ressemble plus à une demeure classique : trois parties dans le livre, une aile principale (la partie sur le Mexique), et deux ailes adjacentes qui viennent se greffer dessus (les écrits sur la poésie et sur la peinture).

    Le Belvédère s'achevait sur les préparatifs d'un voyage au Mexique. C'est de ce voyage qu'il est question dans la première partie : "La Nuit de Tehuantepec". Cette nuit est par ailleurs qualifiée de nuit "illuminée" et Mandiargues et sa femme, l'artiste Bona, ont la vision au milieu des ténèbres d'un ange descendu du ciel.

    La nuit soutient toute la thématique de ce livre. La partie sur la poésie évoque des amis poètes -pour la plupart de la seconde génération du surréalisme - trop tôt disparus. Certains se sont suicidés ! Enfin, la troisième et dernière partie de l'ensemble s'attarde sur la peinture. Dans ce domaine, les préférences de l'auteur vont principalement à Max Ernst (évocation de la griffe de Oedipus Rex) et à Dubuffet (cette fois, évocation des Texturologies).

    En fait de panorama, ce Deuxième Belvédère revendique des points de vue multiples et partiels. Mandiargues met en avant "sa beauté" et non "la beauté". Tout ressort du subjectif !

    Par ailleurs, il montre un goût pour les monstres (ceux que l'on montre dans l'étymologie) et déclare qu'il y à la fois du sublime et de l'horrible dans l'Art. Par ailleurs, pour lui, ce n'est pas tant l'art qui copie la nature mais plutôt l'inverse : songeons aux phasmes (ces insectes en forme de brindilles ou de feuilles) ou encore les caméléons dont l'écrivain faisait l'élevage.

    Bref, Mandiargues est selon moi un auteur trop méconnu du grand public qui mériterait de trouver un plus large écho.

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Après avoir parlé de Michel Houellebecq ou d'Emmanuel Carrère, bref des grosses pointures de la non-moins grosse machinerie littéraire, je vais cette fois-ci m'attarder sur quelque chose de plus léger, une écrivaine plus confidentielle mais qui néanmoins sait aussi manier la plume, Anne Buisson et son Journal d'une serveuse de cafétéria.

    Ce récit, comme l'indique le titre, se présente sous la forme d'un journal intime qui s'étend sur une année.

    Anne est serveuse. Elle travaille alternativement dans l'arrière-cuisine avec le chef ou George le plongeur à préparer les plats ou à laver les assiettes et dans la salle ou elle sert - et observe du même coup - les clients.

    Le matin et le soir, elle prend le métro comme des millions d'autres salariés. C'est donc en fait une sorte de chronique du quotidien, de la banalité ambiante, de la médiocrité que la serveuse tente de rompre à coup de petites révoltes, d'ironie ou de rires.

    Petit à petit, la serveuse s'englue dans la répétition quotidienne, seulement interrompue par les congés des uns ou des autres, les arrêts maladies, les venues d'intérimaires ou les contrôles sanitaire.

    Parmi les désagréments quotidiens, il y a les blagues grasses des clients et les salissures sur les assiettes, les restes de nourritures qui provoquent des hauts-le-coeur à la narratrice.

    Ce livre se lit assez vite car il fait moins de 80 pages très aérées. Écrit dans un style sobre, il a le mérite de pouvoir être assimilé à une sorte de témoignage du quotidien. Et oui, la littérature, ce ne sont pas seulement des aventuriers qui sauvent le monde, c'est aussi la description du quotidien dans ses gestes les plus simples, bref la réalité dans tous ses aspects, fantasmés ou quotidiens et vécus.

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Faisons encore une incursion dans la littérature contemporaine avec Emmanuel Carrère.

    A l'heure où les préférences des auteurs vont à l'autofiction, se mettant eux-même en scène dans des aventures imaginaires, Emmanuel Carrère, après avoir lui-même un temps pratiqué le roman (La Moustache, La Classe de neige...), explore le récit autobiographique depuis L'Adversaire.

    Emmanuel Carrère est le fils d'Hélène Carrère d'Encausse, soviétologue et académicienne. Il est ancien étudiant à Sciences-Po puis débute sa carrière dans la critique de cinéma pour Positif et Télérama.

    En 1983, il publie son premier roman, l'Amie du jaguar chez Flammarion avant de passer chez P.O.L (qui demeure son éditeur à ce jour) avec Bravoure en 1984. Il garde un contact avec le monde de l'audiovisuel et s'occupant de scénarios pour la télévision notamment Léon Morin, prêtre. Certains de ses récits seront adaptés au cinéma notamment L'Adversaire en 2002 par Nicole Garcia avec Daniel Auteuil, le documentaire Retour à Kotelnitch en 2003 dont il est question dans Un roman russe et il réalise lui-même La Moustache en 2005.

    Cet écrivain est souvent perçu par la critique comme un auteur narcissique et pessimiste. Il y a en effet chez lui uneemmanuel carrere angoisse intérieure qu'il évoque dans ces récits. On s’intéressera ici à ses trois derniers livres : L'Adversaire (2000), Un roman russe (2007) et D'autres vies que la mienne (2009), récits dont les évènements se suivent dans le temps et qui marquent une montée en puissance de la maitrise de l'auteur.

    L'Adversaire s'intéresse au cas de Jean-Claude Romand, inquiétant et énigmatique protagoniste d'un drame familial qui a défrayé la chronique en janvier 1993. Mythomane invétéré, celui-ci s'était inventé une vie de médecin et acculé par ses mensonges a fini par assassiner les siens. Carrère retrace et tente de comprendre le parcours de ce criminel sans pour autant l'excuser. Un voyage au fond de la noirceur de l'âme humaine !

    Un roman russe débute par une enquête pour le magazine Envoyé spécial. Carrère se voit confier une enquête sur le dernier des prisonniers hongrois de la Seconde Guerre Mondiale, resté 55 ans en Russie dans un asile psychiatrique à Kotelnich. Partant de là, l'écrivain va revisiter ses origines russes, l'histoire de son grand-père maternel, collaborateur durant l'Occupation. Parallèlement, on trouve aussi un récit érotique dans cet ouvrage au coeur de la relation sentimentale entre Carrère et sa compagne de l'époque, Sophie.

    Enfin, D'autres vies que la mienne, au sujet duquel les critiques sont unanimes pour dire que c'est un succès se penche sur le travail de deuil : victimes du tsunami de 2004, mort du cancer de la belle-sœur de Carrère. L'auteur marque enfin son ouverture aux autres et apaise un peu l'angoisse qui le tient au corps.

    Bref, j'avoue que j'ai une préférence pour les ouvrages de cet écrivain que je préfère à beaucoup d'autres de ses contemporains. Même si son œuvre est résolument sombre, ses dernières évolutions montrent un regain d'optimisme. Une lecture a recommander !

    A bientôt pour une nouvelle chronique !


    votre commentaire
  • Voici un roman étrange de Paul Auster au sujet duquel on n'aura pas le dernier mot.

    En effet, parce qu'il met en scène successivement plusieurs narrateurs et que la plupart de ceux-ci font partie de ce que l'on appelle en théorie littéraire, des "narrateurs non-fiables", on peut dire qu'il y a autant de lectures possibles, de réceptions envisageables d'Invisible qu'il y a de lecteurs.

    Invisible bouscule les repères de la fiction.

    Au départ, il y a le personnage d'Adam Walker, jeune étudiant en littérature à l'université de Columbia, en 1967. Celui-ci va faire la connaissance de Rudolf Born, un être mystérieux et malsain et sa compagne du moment, l'énigmatique et torturée Margot. Ces deux derniers personnages sont des français expatriés.

    Born va entrainer Walker dans un meurtre puis prendre la fuite. Ce roman est en effet un roman de la disparition et de la fuite tout autant qu'un roman d'initiation.

    De nos jours, mourant, Adam Walker adresse un tapuscrit relatant les évènements le concernant lui et Born à son ami d'université devenu écrivain, James - Jim - Freeman (avatar de Paul Auster ?) pour qu'il mette en forme le récit. Puis il lui adresse un second tapuscrit très transgressif et dérangeant puisqu'il ne décrit pas moins qu'un inceste !

    Le troisième et ultime tapuscrit décrit comment Walker essaie de faite capoter, en guise de vengeance, le mariage de Born avec une française dont le mari est dans le coma suite à un accident de voiture. Adam Walker fait alors la connaissance de Cécile, la future-belle fille de Born. Mais là encore, il sera contraint à prendre la fuite. Victime de machination de Born qui pourrait bien être un espion. Réalité ou fantasme? Fiction ?

    La surprise finale vient quand le lecteur apprend que le récit d'inceste consenti entre Adam Walker et Gwyn sa soeur ne relevait que du fantasme. Selon les dires de celle-ci, il ne s'est jamais rien passé. Là encore qui croire ? Les repères de la fiction sont bousculés une fois de plus.

    Le roman s'achève sur la retranscription du journal intime de Claire Juin dans lequel on apprend qu'elle a revu Born quarante ans plus tard, que le mariage avec sa mère ne s'est jamais fait et que Born sous couvert de sa fiction a suggéré qu'il pourrait être l''auteur de l'accident du père de Claire . Personnage malsain donc et nouvelle séquence d'indécision dans le récit !

    Voici donc un texte qui sous couvert de fiction tient un discours métatextuel, précisément sur le statut et les mécanismes de la fiction.

    Un Paul Auster de bon cru !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Voici un récit, D'autres vies que la mienne, qui a été unanimement salué par la critique. Un récit entièrement autobiographique dans ces temps où règne l'autofiction, au titre lumineux, "une méditation intense sur l'ouverture aux autres" dixit Télérama !

    59948967Emmanuel Carrère est réputé, à tort, pour être un auteur narcissique. En 2000, il signe la biographie de Jean-Claude Romand, le mythomane assassin, récit intitulé L'Adversaire. Mais cette fois-ci il s’intéresse à des gens frappés par le malheur et profondément humains, tout le contraire du criminel.

    Deux récits, autour de deux Juliette. La première est une petite fille de quatre ans, victime du tsunami au Sri-Lanka en décembre 2004. des parents accablés dont Philippe le grand-père qui confiera à notre écrivain, Emmanuel Carrère : "Toi qui es écrivain, tu vas écrire un livre sur tout ça ? [...] Tu devrais. Si je savais écrire, moi, je le ferais. ".

    L'autre Juliette est la belle-sœur d'Emmanuel Carrère. Handicapée suite à un cancer, elle va connaitre une récidive qui lui sera fatale. Au passage, on découvre Estienne, lui aussi rescapé du cancer et soutien de Juliette. C'est le récit de l'amitié entre un homme et une femme.

    Dans le malheur, on découvre les forces et les faiblesses de tous ces êtres mais aussi les faiblesses de l'auteur-témoin, l'angoisse existentielle remontant à l'enfance, le "renard qui vous dévore le ventre".

    D'autres vies que la mienne, c'est aussi le récit d'une évolution, d'une transformation. En effet, par l'ouverture aux autres, Emmanuel Carrère réussit à vaincre ses craintes. Un récit témoignage pour le survivants, sans mélo, à la fin résolument optimiste.

    Bref, je le classe dans mes "Coups de coeur" !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • En 1995, Mike Pondsmith, concepteur de jeux de rôles (on lui doit Cyberpunk) trouve devant sa porte un mystérieux colis. L'ouvrant, il découvre à l'intérieur des carnets et des croquis expédiés par son ami informaticien Tom Olam, mystérieusement disparu lors d'un voyage d'agrément en Europe deux ans plus tôt.

    La vérité est tout bonnement incroyable : Tom Olam a été ensorlevé. Alors qu'il visitait le château de Neuschwanstein en Bavière, un cercle de feu s'ouvrit sous ses pieds et il se retrouva projeté dans une autre dimension, le Monde de la Nouvelle-Europe et de Château Falkenstein ! castle falkenstein cover1

    C'est l'énigmatique Seigneur Fae Aubéron, assisté du magicien Morrolan qui avaient accompli ce prodige ! Ils cherchaient en effet une arme secrète pour remettre le Roi Ludwig II sur le trône et contrer Bismarck, le Chancelier de Fer. Nous sommes en 1866 dans ce monde alternatif.

    Le monde de Château Falkenstein est un univers steampunk où se côtoient les automotives, les savants fous mais aussi les êtres féeriques et les dragons, un mélange entre Jules Verne et Tolkien en somme. Les personnages réels comme les écrivains côtoient les créations sorties de leurs esprits et l'on peu croiser Sherlock Holmes et le Capitaine Némo.

    Tom Olam raconte ses aventures extraordinaires dans ses carnets et Mike Pondsmith en fit un jeu à la présentation soignée, au "background" riche et qui a la particularité d'utiliser deux jeux de 52 cartes à jouer au lieu des traditionnels dés !

    J'avais l'habitude de jouer à ce jeu dans la deuxième moitié des années 90 et ce fut une expérience très fun. D'autant que nous disposions d'un Maitre de Jeu talentueux et inspiré. Parlant d'inspiration, il puisait ses idées de scénario dans des sources aussi variées que les nouvelles de Jean-Luc Bizien, les "jeudi de l'angoisse" sur M6 ou d'autres jeux de rôles tels Escryme ou Maléfices.

    Je parle de cette expérience brièvement dans ma nouvelle "Au fil de l'eau" sur inlibroveritas et j'ai aussi commencé à mettre en ligne les compte-rendus romancés et donc remaniés et enrichis de ces parties dans "Contes de la Nouvelle-Europe" Tome 1. Le Tome 2 verra le jour prochainement quand je dirigerais des parties à mon tour.

    Voila, la prochaine fois, je vous parlerais, après le steampunk, du radiumpunk !


    votre commentaire
  • La période qui nous intéresse aujourd'hui couvre les années 1866 - 1868.

    Zola quitte la Librairie Hachette le 31 janvier 1866. La Confession de Claude, paru en novembre 1865, provoque un tapage depuis lors, déclenchant une enquête du procureur général. il y a aussi une polémique qui oppose Zola à Barbey d'Aurevilly et au journal Le Nain jaune.

    Ces remous gênent le successeur de Louis Hachette et pour sa part, Émile Zola décide de lancer sa carrière. Pour cela, il a besoin d'un emploi du temps plus libre.

    Le 1er février de cette même année, Zola devient courriériste littéraire du journal L'Evènement et collabore toujours au Salut public de Lyon. Il publie un roman feuilleton, Le Voeu d'une morte, dans L'Evènement.

    Â côté, il donne une étude sur Taine à La Revue contemporaine et des contes à L'Illustration.

    Ses préférences littéraires, qu'il affiche, vont aux Goncourt, à Balzac à Flaubert et en peinture, il défend, dans son Salon, Manet et Courbet contre la peinture académique.

    La peinture est un des grands centres d'intérêt de Zola, ami de Cézanne, de Guillemet. il découvre Bennecourt et fait plusieurs séjours sur les bords de la Seine. Il publie successivement Mon Salon et Mes Haines.

    A cette époque, Émile Zola est débordant d'optimisme, ce qui ce ressent dans sa correspondance.

    Pourtant, les choses ne vont pas durer ainsi et la fin de l'année 1866 et 1867 sont plus sombres car des collaborations sont résiliés avec Zola par ses employeurs des journaux. Bien vite, les difficultés financières se font sentir bien qu'il arrive toujours à placer quelques textes (dans La Situation et dans La Rue de Jules Vallès)

    Bien que 1867 soit une année noire, c'est aussi l'année où l'écrivain publie son premier chef-d’œuvre, Thérèse Raquin.

    En parallèle, il publie Les Mystères de Marseille dans Le Messager de Provence.

    A cette époque, Zola fait la connaissance des Goncourt, correspond avec Taine et Sainte-Beuve. Il lit des ouvrages sur l'hérédité, sur la physiologie, ce qui posera les bases des Rougon-Macquart. Le premier projet se nomme alors L'Histoire d'une famille en dix volumes. Dès lors, il cherche un éditeur pour pouvoir mener à bien son projet et s'assurer une sécurité matérielle.

    A bientôt !


    3 commentaires
  • La peau de chagrin. Voici un classique que j'ai lu il y a quelques années et qui m'avait marqué ! Je pensais en avoir rédigé un billet et bien non ! Chose réparée désormais !

    Pour ceux qui s'interessent à Balzac (Honoré de Balzac et non Guez de Balzac !), je renvoie à mes précédents billets sur Le père Goriot, Le colonel Chabert, Ferragus et Les chouans.

    Par ailleurs, dès que j'aurais achevé ma série de billets "vie de Zola", je commencerais une série " Vie de Balzac" et il y a beaucoup à dire !

    Enfin, ne cherchez pas ce billet dans la catégorie "littérature XIXème" sur biblio-drizzt , je l'ai en effet classé dans "coups de coeur" !

    La peau de chagrin est un récit fantastique de Balzac, faisant partie du sous-ensemble de la Comédie Humaine intitulé "Études philosophiques" à coté de  Melmoth réconcilié ou Jésus Christ en Flandre entre autres.

    Le roman débute par la description d'un milieu - un sociotope dirait-on savamment - celui d'une salle de jeu. Le protagoniste principal du récit, qui a ce stade n'est pas nommé, va perdre ses derniers sous et en désespoir de cause se décidera en bout de course à se jeter dans la Seine (l'intrigue se passe en partie à Paris).

    Enfin, nous découvrons l'identité du personnage lorsque celui-ci est interpelé par ses amis : il se prénomme Raphael et renonce du même coup à son suicide.

    Très rapidement, par la suite, il va errer dans les rues et plus sombres de Paris et découvrir la boutique d'un antiquaire aussi mystérieux qu'inquiétant dont la description que nous donne  l'auteur est un morceau d'anthologie à lui seul. Balzac pratique la description comme un maître , passant du vêtement, au physique puis au mental. L'apparence est pour ce romancier une manifestation de l'intériorité.

    Raphael va passer avec cet homme - mais est-ce un homme ou un diable? - une sorte de pacte qui n'est pas sans rappeler Faust. Il acquiert une peau de chagrin (le chagrin est une espèce d'âne). Dès lors tous ses souhaits vont se réaliser. Mais cela a un coût ! A chaque vœu réalisé, la peau de chagrin se rétréci et malheureusement pour Raphael, elle représente sa durée de vie.

    On retrouve là une des théories émises par Balzac. Chaque homme possède un capital  de vie ou d'énergie et plus il fait d'efforts, plus il donne cours à ses désirs, plus il entame ce capital. Donc l'alternative est la suivante : soit l'on consume la chandelle en ayant une vie intense et riche mais qui sera courte, soit on mène une vie longue mais morne. On sait par ailleurs que Balzac mourut à 51 ans et était un bourreau de travail. Quel meilleure illustration de ses idées !

    Finalement, Raphael en viendra à essayer de ne plus rien désirer mais c'est impossible, nul ne peut faire taire sa volonté et il connaitra le trépas dans les bras de la brave Pauline !

    Deux choses me restent encore à dire. D'une part la peau de chagrin fut publié en 1831 et, encore plus que les chouans, marquent la reconnaissance de Balzac comme romancier. D'autre part, l'édition Folio (numéro 555) comporte une préface d'André Pieyre de Mandiargue !

    Voila ! Rideau !

     


    1 commentaire
  • Sans remonter jusqu'à la grotte de Lascaux ou à la tapisserie de Bayeux, voyons quelles sont les premières bande-dessinées à avoir vu le jour à la fin du XIXème siècle !

    On s’intéressera à La Famille Fenouillard, Becassine et Les Pieds Nickelés. On aurait pu aussi mentionner The Yellow Kid, Bicot ou Zig et Puce.

    La Famille Fenouillard parait en 1893 et est la première BD publiée en France. C'est une satire sociale ironique et tendre. Elle est l’œuvre de George Colomb, diplômé de l’École Normale, docteur en sciences naturelles et professeur au Lycée Condorcet puis à la Sorbonne. Il comptait parmi ses relations le philosophe Henri Bergson, Jean Jaurès et Tristan Bernard.

    Mais il utilise le pseudonyme de Christophe lorsqu'il publie dans Le Petit Français illustré, journal destiné à la jeunesse. A l'intérieur on trouve principalement des jeux et des romans illustrés mais Christophe privilégie le dessin en constituant une grille de six cases avec des textes en-dessous. Les bulles n'existent pas encore !

    La Famille Fenouillard est composée d'Agénor et Léocadie Fenouillard qui tiennent un magasin de bonneterie en province, couple bourgeois, notablement stupide et parents de deux filles, Artémise et Cunégonde. Il leur arrive des aventures diverses et variées, rencontres avec des Sioux, des Papous. Ceci rappelle par anticipation Les Aventures de Tintin. Le ton rappelle celui du vaudeville et le dessin est caricatural mais sans méchanceté.

    Enfin signalons que Christophe est aussi le papa du sapeur Camembert et du savant Cosinus.

    becimagesPassons à Bécassine ! Voila un personnage que l'on connait surtout par la chanson de Chantal Goya de 1979. Elle "nait" le 5 février 1905 dans le premier numéro de La Semaine de Suzette, un "illustré" destiné aux fillettes Le texte est de Jacqueline Rivière, rédactrice en chef de l'hebdomadaire et les illustrations sont de Porphyre Pinchon.

    Anaîk Labornez est une brave fille de la campagne qui monte à Paris. C'est une gaffeuse invétéré.

    Bécassine connaitra alors un grand succès populaire et la série continuera jusqu'au début des années 60.

    A noter que durant la Grande Guerre, Bécassine a soutenu le moral des Poilus... tout comme Les Pieds Nickelés.

    Les Pieds Nickelés sont des escrocs à la petite semaine, un brin anarchistes ou gentlemen-camlbrioleurs. Ils incarnent l'arnaque en tout genre mais toujours dans la bonne humeur.

    La première planche est dessinée en 1908 par Louis Forton. Ils se nomment Croquignol, Filochard et Ribouldingue, ne possèdent pas la moindre moralité et s'expriment en argot. On est bien à l'opposé de la gentille Bécassine.

    Cette œuvre est la propriété des Editions Offenstadt, spécialisées dans les illustrés populaires. Le trio apparait pour la première fois dans L'épatant à partir du numéro 9. Les Pieds Nickelés sont des paresseux, réticents à toute forme d'autorité dont le but est de sans mettre "plein les fouilles" ! Comme Bécassine, ils prendront part à la Guerre de 14-18 en allant jouer des tours aux Boches.

    Forton a également crée Bibi Fricotin mais Les Pieds Nickelés constituent son succès sur la durée.

    Si La Famille Fenouillard s'est un peu éclipsée, il est toujours possible de trouver les albums de Bécassine et des Pieds Nickelés !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Nous y sommes ! Au terme de la série 24 heures chrono ! Il est temps de revenir sur la saison 8 - l'ultime saison - et de dresser un bilan.

    Attention, ce billet révèle des moments-clés de l'intrigue !

    Au début de la Journée 8, Jack Bauer goûte des moments heureux avec sa fille, son gendre, et sa petite-fille Teri. Pendant ce temps, la présidente Taylor s’apprête à signer à l'ONU un traité de paix avec le leader du Kamistant, le président Hassan. L'intrigue, cette fois-ci, se déroule à New-York. On sent la présence du 11 septembre en arrière-plan.

    Les évènements vont comme toujours rattraper Bauer. Un de ses anciens contact lui révèle avant de mourir un complot contre la vie d'Hassan. Jack informe la CTU (Counter Terrorist Unit) de New-York qui réside en sous-sol, dans un décor high-tech avec écran géant qui renvoie des images de la ville. Coup de force d'ouvrir la CTU sur le monde extérieur malgré sa localisation souterraine ! 24-Season-8

    De nouveaux personnages sont introduits. A côté de l'eternelle Chloé O'Brien, on retrouve Cole Ortiz, interprété par Freddy Prince junior et qui représente un peu la nouvelle génération d'agents. Il y a aussi Dana Walsh qui s'avérera être une taupe de l'ennemi infiltrée au sein de la Cellule.

    Des rebondissements il y en a au cours de la saison, c'est la marque de fabrique de la série avec le split-screen et le temps réel ! Des revirements de folie à ce demander à quoi carburent les scénaristes ! Même au bout de huit saisons, il arrivent encore à se renouveler.

    La tentative d'assassinat est rapidement déjouée et l'on enchaine sur une menace nucléaire. Les activistes du Kamistan veulent faire capoter l'accord de paix en fabriquant et en faisant exploser au coeur de Manhattan une bombe sale.

    La bombe sera récupérée d’extrême justesse mais le président Hassan est sacrifié. On en est à ce stade à la seizième heure de la série et tout semble terminé. Que nenni !

    En effet, les implications de ces complots vont plus loin que des tiers mondistes. La Russie est impliquée.

    Ah oui, j'ai oublié de signalé qu'au cours de cette saison, l'agent Renée Walker, introduit au cours de la saison 7, est de retour et entamera une liaison avec Jack Bauer.

    A ce moment de la série, l'histoire vire à la tragédie antique. Renée est abattue dans l'appartement de Jack, sous ses yeux, par un sniper russe. Elle succombe et dès lors le héros va rechercher autant la vengeance que la justice.

    La série devient à ce moment plus sanglante que jamais. Jack exécute à bout portant Dana Walker. il éviscère le sniper pour récupérer une carte sim qui lui donnera les noms des commanditaires.

    Charles Logan est de retour. Il est délicieux dans son rôle de traitre machiavélique et puant. Une nouvelle conspiration se met en marche et Bauer est seul contre tous, Logan, les Russes et même la présidente Taylor.

    La fin de la série est proprement vertigineuse: Jack va-t-il assassiner le président russe à l'aide d'un fusil de visée et déclencher la Troisième Guerre Mondiale ou Chloé parviendra-t-elle à l'en dissuader et à révéler au public les preuves de l'implication des russes que la présidente Taylor veut étouffer ? Les héros sont coincés entre les assassins et les menteurs !

    En fait, Jack, Chloé et Cole sont arrêté par les instigateurs du complot, les preuves sont saisies et écartées. Tout semble perdu et Jack sur le point d'être exécuté. C'est sans compter sur un ultime twist que je vous laisse découvrir.

    Une série très addictive et époustouflante, qui a suscité des polémiques et que l'on voit à regrets se terminer.

    Y aura-t'il un jour un film conclusif de 24 heures chrono ou une reprise du concept temps réel appliqué par exemple à des policiers, des pompiers ou des urgentistes ? On ne peut que croiser les doigts !

    A bientôt !


    votre commentaire