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Le maquillage spécial au cinéma
Pour les besoins des films, il est souvent nécessaire de simuler des blessures et des entailles, de vieillir un personnage , quand il n'y a pas tout simplement des monstres à l'écran.
La postiche est un objet hérité de la tradition du théâtre. Dans le domaine du maquillage au cinéma, les maîtres sont anglo-saxons.
Du temps du cinéma muet, des comédiens comme Bela Lugosi (Le Fantôme de l'Opéra, Notre-Dame de Paris) fabriquaient eux-même leurs postiches.
Puis en 1931, le maquilleur Jack Pierce se fit connaître par sa conception du monstre de Frankenstein dans le film homonyme (James Whale, 1931), avec Boris Karloff dans le rôle de la créature. Le maquillage consiste alors en prothèses appliquées par couches successives. Devant le succès du film, Pierce fut propulsé responsable des créatures du studio Universal et œuvra sur La Momie (Karl Freund, 1932) ou Dracula (Tod Browning, 1931). Il conçut alors des loups-garous, des momies et des vampires d'anthologie.
Avec l'arrivée du cinéma couleurs, les maquillages, entailles et blessures se devaient d'être encore plus réalistes. Dans les années 50 et jusqu'aux années 70, le maquilleur Roy Ashton travailla pour les films de la Hammer dont les films de Terence Fisher tel une nouvelle version du Fantôme de l'Opéra (1962).
En 1968, le public fut ébahi par les effets de deux films et les singes de Stuart Freeborn sur 2001, l’odyssée de l'espace et ceux de John Chambers sur La planète des singes.
Puis, l'anglais Dick Smith, créateur du premier studio de maquillage, travailla sur L'Exorciste (William Friedkin, 1973) et les déformations du visage de Linda Blair. Il procéda aussi à des vieillissements d'acteurs tels un Dustin Hoffman de 120 ans dans Little Big Man (Arthur Pean, 1970) par application de couches de latex et en sculptant dessus les rides une à une, Marlon Brando dans Le Parrain (Francis Ford Coppola, 1972),David Bowie dans Les Prédateurs (Tony Scott, 1983) ou enfin, F. Murray Abraham en vieux Salieri dans Amadeus (Milos Forman, 1984).
Dick Smith publia un livre : Do-it yourself Monster Make-Up où il livrait ses secrets de métier, ce qui provoqua un tollé dans la profession mais en fait concourra à fabriquer la génération suivante de maquilleurs.
Dans les années 1980, Rob Bottin et Rick Baker, ancien assistant de Dick Smith œuvrèrent à deux films de loup-garous : Hurlement et Le Loup-garou de Londres. Ils travaillaient avec du latex et des prothèses mécaniques amovibles mais aussi des bladders (prothèses en plastique souple). Rick Baker fut le premier maquilleur récompensé d'un oscar.
On pourrait encore citer le sourire de Jack Nicholson en Joker dans Batman (Tim Burton, 1989) ou d'Arnold Schwarzenegger dans Terminator (James Cameron, 1984), les effets de Star Wars ou du Seigneur des Anneaux.
De nos jours, bien qu'à l'ère de l'ordinateur et de l'image de synthèse, le maquillage spécial est encore très largement répandu, que ce soit au cinéma, dans les séries télé, dans le clip ou la pub !
A bientôt !
Tags : film, maquillage, cinema, 1932, maquilleur
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