• On va aborder aujourd'hui les sciences à la frontière de la chimie et de la physique  avec un fait couramment admis de nos jours, l'existence de l'atome mais qui n'était pas évident au départ ! Je viens de lire un excellent ouvrage de vulgarisation de l'éditeur RBA sur John Dalton qui vécut entre 1766 et 1844, était un quaker et un savant. Si il est connu pour avoir découvert la maladie des yeux qui porte son nom, le "daltonisme" (dont il était atteint), c'est à lui qu'on doit la conception moderne de l'atome qui permet de rompre avec l'alchimie et de fonder la chimie !

    Historiquement il faut remonter à Leucippe, Démocrite et Epicure dans l'Antiquité pour que l'Homme pense la Nature comme constituée par des éléments très petits, invisibles et indivisibles qui sont les briques de la matière. Mais ces théories sont ensuite éclipsées par la science aristotélicienne qui repose sur les 4 éléments : Terre, Eau, Air et Feu.

    Mais tout comme la pensée d'Aristote a été battu en brèche par Copernic et Galilée en Astronomie, elle le sera aussi en chimie avec les travaux de toute une génération de savant à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècles, les Lavoisier, les Davy, les Berthollet et Gay-Lussac ou encore Avogadro et bien sûr John Dalton !

    Dalton à qui on n'a pas connu de liaison amoureuse consacrait sa vie à l'étude. En 1808, il sort le premier tome de son oeuvre majeure, A New System of Chemical Philosophy  qui isole et décrit des éléments chimique même si Dalton confond encore atome et molécule.

    En 1800, Dalton devient secrétaire de la Société littéraire et philosophique de Manchester (Lit & Phil), et l'année suivante, il présente oralement une importante série d'articles intitulée Essais expérimentaux sur la constitution des gaz mélangés, sur la pression de vapeur d'eau et d'autres vapeurs à températures différentes, à la fois dans le vide et dans l'air ; à l'évaporation et à la dilatation thermique des gaz.

    C'est par ses travaux en météorologie et ses relevés quotidiens que notre savant en est venu - dans la continuation de Lavoisier- à étudier l'air et les gaz. Dalton admettait que les gaz sont formés de petites particules qui sont toujours en mouvement. Il pense aussi que les particules (ou les atomes) d'un corps simple sont semblables entre elles, mais qu’elles sont différentes lorsqu'on passe d'un corps à un autre. En somme, une réaction chimique doit pouvoir être identifiée comme étant un agencement nouveau des atomes dans la substance et ces derniers ne subissent aucune altération.

    Dans son ouvrage maitre de 1808 - achevé en 1827 - Dalton livre un certain nombre de masses atomiques d'un certain nombre d'éléments qu'il a identifiés à partir de l'Hydrogène et de l'Oxygène. Plus tard tout ceci sera ordonné et agencé par Mendeleiev dans son célèbre Tableau périodique des éléments.

    Il faudra attendre le début du XXème siècle avec la génération des Prix Nobel et des savants comme Thomson, Rontgen, Rutherford, Bohr, Planck ou Einstein pour ne pas tous les citer pour découvrir la structure de l'atome avec ses électrons, protons puis neutrons puis ensuite les quarks et les leptons, ce qu'on a appelé le modèle standard des particules.

    A bientôt !

     


    votre commentaire
  • Depuis peu de temps, je me suis mis aussi aux audio-livres. Je connaissais déjà le fait d'armes d'Yves Coppens, le paléontologue qui a dirigé la découverte de Lucy, l'australopithèque la plus célèbre du monde en 1974.  Son audio-livre chez l'éditeur Frémeaux rassemble deux conférences : "L'Histoire de l'Humanité" suivi de "La vie des hommes préhistoriques" est très intéressant.

    Yves Coppens était un homme chaleureux et d'une grande érudition mais il nous a quitté à l'âge de 87 ans le 22 juin 2022. Il a occupé une chaire au Collège de France.

    Cet audio-livre va être l'occasion pour moi de vous présenter quelques éléments sur les hommes préhistoriques sans vraiment reprendre la trame narrative de l'enregistrement de Coppens. Disons que c'est ici un supplément, un résumé et une simplification.

    Les premiers singes apparaissent il y a 30 millions d'années. Il faudra attendre 25 millions d'années et la date de 5 millions d'années dans le passé pour voir les traces des australopithèques dont Lucy, découverte en Ethiopie est la représentante la plus fameuse.

    L'australopithèque est le premier type d'hominidé connu de l'homme moderne - "singe du sud" en latin. Pas tout à fait un singe mais pas encore tout à fait un homme ! Il se développe en Afrique, mesure entre 1,3 mètres  et 1,5 mètres. Il a un petit cerveau d'environ 450 cm3 mais proportionné à sa taille. C'est le premier hominidé bipède de l'Histoire. Enfin, il commence à tailler des pierres de manière rudimentaire.

    Il y a environ 2,5 millions d'années apparait Homo habilis (l'homme habile). Un changement climatique a eu lieu précédemment qui a fait évoluer l'habitat, transformant la forêt en savane avec quelques rares arbres. Les singes qui sont restés dans la jungle ont donné les gorilles, les orang-outangs et les chimpanzés et les hominidés qui sont restés dans la plaine du Rift ont abandonné le mode de vie et d'alimentation arboricole pour chercher des racines. Ils ont adopté la bipédie afin de voir de plus loin les prédateurs et ont ainsi libérer leurs mains - ce qui a permis de fabriquer des outils. Dans le même temps, la main devenait préhensile enlevant cette fonction à la bouche qui a pu développer le langage. Le cerveau a aussi augmenté de taille.

    Homo habilis mesure entre 1,2 mètres et 1,5 mètres.  Il est donc bipède. Il est adroit et taille des galets de silex, de grès ou de quartz.  Il a un régime carné qui favorise l'augmentation de son cerveau. Il va en petit groupe et commence à s'organiser socialement. Il construit les premiers types de campements rudimentaires pour en faire son habitat. il cohabite avec l'Homo rudolfensis apparu vers 2,4 millions d'années.

    Il y a 1,8 millions d'années apparait l'Homo erectus (l'homme dressé) qui se développe aussi en Afrique. La savane était son habitat naturel et explique aussi sa bipédie. Son cerveau gagne encore en taille. C'est un Homo qui va beaucoup voyager car il suit les troupeaux d'animaux et il explore toute l'Afrique, l'Indonésie, la Chine et l'Europe (il y a à peu près 500.000 ans). Il s'adonne à la chasse, à la pèche et à la cueillette et se protège du froid avec des peaux d'animaux, confectionne des marteaux, des bols,... C'est lui qui va apprendre à maitriser les feux naturels (comme ceux issus de la foudre) mais il ne sait pas encore les fabriquer lui-même. Le feu améliore ses conditions de vie et la démographie augmente !

    Voilà, j'en resterai là ! On est ici au Paléolithique ou Âge de la Pierre Taillée. Plus tard encore viendront Neandertal puis Homo sapiens et Cro-Magnon.

    A bientôt !

     


    votre commentaire
  • Retour dans le champ de la Psychologie où nous nous pencherons non cette fois sur la théorie mais sur la pratique, le métier de "psychologue clinicien", d'après les cours que je suis à la fac et aussi d'après le livre de Roger Perron et collaborateurs : La pratique de la psychologie clinique.

    Le psychologue clinicien est celui qui reçoit des patients dans le cadre d'un "contrat" pour résoudre des difficultés personnelles suite à une demande du patient lui-même ou d'un tiers. Il évalue, tend vers un diagnostic, propose des remédiations. Tout ceci est évidemment fondé sur une philosophie humaniste implicite car le praticien est confronté à la souffrance, à la folie, à la haine ou à la mort ! Il faut donc avoir une certaine expérience de la vie pour exercer ce métier ainsi qu'un bon contact. Une empathie et du respect !

    Attention à ne pas confondre la psychologie clinique avec la psychanalyse dont elle peut parfois s'inspirer. Freud est connu pour avoir apporté à la Sciences la découverte de l'Inconscient et quoi qu'en disent des gens comme Michel Onfray, c'est un penseur majeur !

    Le psychologue clinicien peut exercer dans une institution - comme un hôpital - ou en libéral ! Il répond donc à une demande, une attente et doit dès le début présenter le cadre à son patient dans une sorte de "contrat" : les objectifs, se présenter et présenter l'institution où il exerce, le nombre et la durée des séances, la passation de tests,...

    C'est lors de la séance initiale que le praticien formule une question et des hypothèses sur la problématique et la souffrance de son patient. Il doit être suffisamment proche pour être dans l'écoute et avoir suffisamment de recul pour être aussi, en même temps, dans l'interprétation. Il doit manier écoute et théorie.

    Au départ, le psychologue clinicien procède avec son patient à une anamnèse qui consiste à revenir sur la biographie de l'interviewé. Le praticien sera attentif aux faits mais aussi aux représentations et aux émotions que ces faits suscitent chez le sujet, son comportement aussi, ses mimiques, sa posture, sa gestuelle, et aussi ses mécanismes de défense, ses hésitations, ses silences. Le psy relancera le discours par des techniques spécifiques, commentera mais ne jugera jamais !

    L'entretien peut être directif, semi-directif ou libre - suivant que l'on pose ou non des questions précises ! Mais aussi le praticien sera attentif à ses propres réactions, aux phénomènes de transferts et de contre-transferts. Pour valider ou non des hypothèses, il fera passer des tests (comme un test de Q.I. pour les enfants ayant des difficultés à l'école, cas le plus fréquent).

    A la fin, le praticien fera une synthèse des entretiens avec son interprétation qu'il communiquera différemment selon si c'est destiné au patient, à un proche (parents, aidant), à un médecin ou à un juge.

    On comprend vite que c'est un métier assez délicat mais Ô combien enrichissant humainement !

    Le livre de Perron s'étend sur tous ses aspects et présente aussi le cadre juridique du métier de Psychologue (textes de 1971 ou de 1985 notamment), la déontologie, la formation, la recherche scientifique !... C'est très intéressant mais éminemment complexe - et en ce qui me concerne ne me sens pas les épaules pour être psychologue-clinicien (même si ou peut-être parce que je suis déjà confronté à la folie à longueur d'année) et ne poursuivrais pas dans cette filière après la Licence L3 mais vais reprendre mes études de Master M1 de Philosophie sur la théorie de l'esprit ! Voilà, vous savez tout sur mes projets !

    A bientôt !

     


    votre commentaire
  • Pour commencer, posons quelques bases de Psychologie du développement telles qu'établies par le Suisse Jean Piaget qui s'est intéressé aux manières de raisonner des enfants (sans disposer de l'imagerie médicale moderne, ce qui est un tour de force).

    Piaget établit que le bébé et le tout jeune enfant - entre 0 et 2 ans - pensent selon des schèmes sensori-moteurs. Le nouveau-né voit qu'il peut agir sur le monde, constate la persistance des objets mais reste dans la perception.

    Puis a 2 ans, avec l'acquisition du langage, l'enfant passe dans le stade de la représentation, d'abord  celle des opérations concrètes et acquiert un raisonnement symbolique puis intuitif, jusqu'à 12 ans. Puis vient le stade des opérations formelles à partir de l'adolescence, où il utilise le raisonnement logique. C'est donc une progression que l'on a dite "en escalier".

    En réalité, ce n'est pas aussi simple et Piaget, adepte du constructivisme, a certes ouvert la voie mais s'est trompé ! D'une part, les bébé ont déjà un esprit mathématique (de récentes études tendent à le montrer) - mais on passera sur ce point - et surtout l'adolescent et l'adulte ne sont pas aussi logiques qu'on le pensait. Le raisonnement passe par des biais cognitifs que Jonathan Evans a recensé en 2007, notamment le biais heuristique. D'autres biais sont d'origine perceptive comme l'illusion de Muller-Lyer ou relèvent de la croyance. Dans 90% des cas, ces sujets d'études font des erreurs.

    Daniel Kahneman est un psychologue qui a obtenu le Prix Nobel d'Economie en 2002 pour avoir montré que les agents dans ce domaine ne sont pas toujours rationnels et ne prennent pas forcément les bonnes décisions. Il distingue deux systèmes qui nous servent à raisonner sur les choses : le Système 1 dit heuristique et le Système 2 véritablement logique.

    Le Système 1 relève de l'intuition, est rapide et prend la main d'emblée dans notre esprit. On y recourt par habitude et par paresse de manière presque inconsciente disons du moins automatique. Le Système 2 est celui qui fait appel à la logique, analyse les problèmes sous tous les angles. Il est plus fiable que le Système 1 qui lui est source d'erreurs, mais aussi plus couteux en efforts. Voilà pourquoi les ados et les adultes font des erreurs de raisonnement qu'ils ne détectent pas toujours !

    Olivier Houdé complète la théorie en ajoutant le Système 3, logé dans le Cortex préfrontal qui est un système inhibiteur qui va - avec de l'entrainement - bloquer le Système 1 et activer le Système 2 - l'enjeu éducatif est évident. Et si Kahneman est pessimiste quant à la possibilité de bien raisonner, Houdé, lui, nous dit qu'il faut se méfier des habitudes tirées de l'environnement qui entrainent des croyances qui court-circuitent la logique. Voilà aussi pourquoi l'ado perd de ses aptitudes logiques par rapport au jeune enfant d'une certaine façon, car il acquiert des biais de l'environnement là où le bébé est vierge d'expériences et de préjugés !

    Tout ceci implique aussi les théories darwiniennes et on peut voir cette rivalité entre Système 1 et Système 2 comme une compétition entre réseaux de neurones. C'est ce que pose Jean-Pierre Changeux avec sa théorie neuronal-mental. Antonio Damasio, lui va contre Descartes (mais Piaget allait déjà contre l'innéisme du bon René et l'empirisme de Hume, en effectuant la synthèse) et annule le dualisme esprit-corps en montrant que les émotions orientent notre cognition - donc le corps et les hormones agissent sur l'esprit !

    Ces sujets sont passionnants et on en voit jamais la fin ! Et nous y reviendrons maintes et maintes fois !

    Si vous voulez en savoir plus sur ces trois Systèmes, pour plus de détails, je vous renvoie au livre de Kahneman, publié en Français en 2012, Système 1, Système 2. Les deux vitesses de la pensée et à la compilation de 4 "Que sais-je ?" d'Olivier Houdé,  Comment raisonne notre cerveau.

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Qu'est-ce qui fonde un individu ? Un être humain dispose de plusieurs niveaux de conscience qui s'imbriquent les uns dans les autres. On a d'abord la conscience perceptive et comme disait Edmund Husserl, "toute conscience est conscience dirigée vers quelque chose" - notre perception et représentation du monde.

    Au cours de son développement, le petit homme passe du stade perceptif au stade représentatif avec l'acquisition du langage vers 18 mois. Ensuite on a la conscience de soi. C'est ce qu'on appelle notre "identité" qui a une part immuable, "conceptuelle", ce qui pose notre continuité dans le temps puis une part plus épisodique en fonction des circonstances de notre vie. La mémoire autobiographique joue ici un grand rôle.

    Enfin, on a une sorte de méta-conscience, la conscience qu'on a de sa conscience. Mais notre identité se batit aussi en relation avec le monde et autrui. il y a une sorte de dualité ! Quelque part je suis comme les autres mais en même temps, je suis un être singulier. La psychologie sociale étudie notre relation avec les autres car notre identité se construit aussi en retour aux avis que les autres donnent sur nous - d'où l'importance de la relation parents/enfants dans les premières années de la vie.

    Cette capacité de deviner les sentiments, intentions et émotions des autres n'est nullement de la télépathie mais repose sur la lecture des expressions du visage, des comportements, de ce que nous savons de la vie de l'autre, c'est ce qu'on appelle la Théorie de l'Esprit (TdE) ou Theory of Mind (ToM) en anglais, domaine très étudié depuis une dizaine d'années ! C'est cette Théorie de l'Esprit - perturbé chez les autistes Asperger, chez des cérébro-lésés ou dans les maladies de Huntington, d'Alzheimer ou dans des pathologies psychiatriques qui nous permet de nous placer correctement dans le jeu social.

    Les psychologues cliniciens ont des tests pour repérer tout déficit dans la Théorie de l'Esprit des patients, mentionnons juste sans les détailler le test des fausses croyances ou le test des faux pas.

    C'est vers 5 ans que l'enfant comprend qu'autrui ne pense pas nécessairement comme lui !

    Les régions cérébrales impliquées dans la conscience de soi sont le Cortex préfrontal dorso-médian et orbito-médian, le Cortex cingulaire antérieur et postérieur et dans la Théorie de l'Esprit, c'est le lobe temporal , la voie pariéto-temporal qui sont impliqués. Il y a des zones en communs comme le Cortex préfrontal et le précuneus.

    Enfin, la Théorie de l'Esprit est le passage obligé pour l'Empathie !

    Voilà un sujet passionnant que je découvre cette année dans mon nouveau cursus de Psychologie !

    J'y reviendrais plus en détails !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Même si je me suis tourné à 30 ans vers la littérature, puis les sciences humaines, ma formation initiale est scientifique (Baccalauréat D) ! J'éprouve un vif intérêt pour l'épistémologie en général et il est possible que je travaille dans ce domaine lorsque je commencerais ma période "doctorats" ! Nous allons maintenant nous intéresser à Pierre Duhem qui est un physicien, chimiste, historien et philosophe des sciences à cheval sur le XIXème et le XXème siècle ! Je l'avais étudié en seconde année de Licence de Philo !

    Quelle est la tâche de la science ? A-t'elle pour but d'expliquer le monde ? De chercher les causes des phénomènes ou simplement de les décrire ? Quelle est la part de la théorie par rapport à l'expérimentation dans tout cela ? Dans son essai, La théorie physique, son objet, sa structure, Pierre Duhem apporte des éléments de réponse !

    C'est Francis Bacon, le chancelier britannique, qui a posé, avant Descartes, les fondements de la science moderne, basée sur l'induction et l'expérience reproductible ! Plus tard, d'autres ont lié théorie et expérience, comme travaillant de concert  !
     
    Duhem arrive à une époque où la Physique dont on pensait qu'elle avait déjà tout découvert est sur le point d'accomplir sa double révolution quantique et relativiste ! La science pour lui ne doit pas rechercher les causes profondes qui se cachent sous ce qu'on observe ! La théorie n'est jamais qu'un moyen de classer les lois mises à jour par l'expérimentation. La théorie est appelée à avancer et à refouler comme les vagues mais globalement, la marée monte !

    Chercher à expliquer le monde revient à considérer des entités invisibles et à recourir à la métaphysique. On sait que dans la philosophie, les racines de l'arbre de la connaissance sont la métaphysique, son tronc la Physique et ses branches la morale ou l'éthique. Si la Science veut réellement être universelle, elle doit renoncer à la métaphysique qui comporte nombre de chapelles !
     
    L'"erreur" de Galilée, qui fit qu'il fut condamné par l'Église est d'avoir présenté sa théorie héliocentrique comme une "Explication" du monde, contredisant les Écritures qui faisaient alors encore la loi. Si l'imprudent savant avait présenté son œuvre comme un simple moyen "technique" de représentation, un "outil" permettant de s'affranchir des épicycles, il aurait éviter bien des désagréments !
     
    La science progresse-t'elle en accumulant des données empiriques ou en commencant par rechercher des explications, des théories ? Duhem cite les théories de la lumière de Descartes comme franchissant instantanément les distances, très vite invalidées par la suite alors que ses lois de la dioptrique, sur la réfraction, donc expérimentales, elle sont toujours valables !
     
    Puis, dans l'Histoire des Sciences, on eut Newton et ses Principes mathématiques de la philosophie naturelle où le grand scientifique dessine les lois de la gravité mais déclare ne pas en chercher les causes ni se risquer en hypothèses !
     
    Au chapitre suivant, Duhem exhume une distinction du philosophe Pascal qui classe les esprits en deux catégories : d'une part les esprits forts et étroits - qui ont une grande puissance d'abstraction mais ne sont pas capables d'englober la totalité du réel - et d'autre part, les esprits faibles et de grande amplitude qui brasse quantités de faits et de donner mais ne pensent pas la théorie et les concepts abstraits ! De là découleraient deux types de savants : d'abord les Français qui conçoivent des systèmes et des théories, s'appuient sur la raison et ensuite les Anglais qui procèdent de manière empirique, se basent sur l'imagination et fabriquent des modèles mécaniques ou mathématiques. La vieille dichotomie entre Francis Bacon et René Descartes, je dirais ! C'est aussi pour cela que la Révolution industrielle s'est développée plus tôt au Royaume-Uni car les ingénieurs sont davantage dans les faits bruts et les données  que les théoriciens du Continent, Français ou Allemands ! Ce chapitre est très intéressant et c'est un aspect qui se vérifie auquel je n'avais jamais pensé !
     
    Une théorie physique est donc un ensemble de propositions logiquement enchaînées, qui ne proposent pas une explication du monde, ne plongent pas dans la métaphysique et permettent de classer un ensemble de lois ! Dans une seconde partie, Duhem s'attarde sur la structure de la théorie physique.
     
    Notre savant-philosophe commence par expliciter les notions de qualité et quantité. En effet, la science physique mesure à priori des quantités et transforment aussi des qualités en quantités. Elle utilise les mathématiques mais pas à la façon d'un géomètre car la Physique est en effet mal assurée et ses données tirées des expériences ne se suivent pas avec la même netteté que les théorèmes et leurs corollaires. La Physique est donc purement quantitative et a les mathématiques comme instrument, avec la logique.
     
    Avec les mathématiques, la Physique établit des relations entre des symboles algébriques. Et à ce stade, notre science est dépendante de la précision des appareils de mesure ! Ainsi, une loi de la Physique sera opérative avec telle précision de mesure mais pas avec des précisions plus fines.
     
    Ceci nous amène, avec Duhem, à établir qu'une théorie et ses lois ne sont jamais définitives ! Elles sont affinées au cours du temps en les comparant avec les données des expériences ! Ces protocoles expérimentaux ne sont jamais neutre et pour les comprendre, il faut avoir assimiler les prérequis apportés déjà par des théories en amont ! La théorie est indispensable pour interpréter les phénomènes ! Ainsi, le fait scientifique et expérimental se distingue du fait de sens commun en ce sens qu'il est plus précis et chargé de données ! Une théorie/une loi n'est ni vrai ni fausse mais elle correspond, est validée ou pas par les faits empiriques.
     
    Ainsi, on affinera l'énoncé d'une loi en englobant de plus en plus d'exceptions et de cas particuliers expérimentaux dans cet énoncé. Duhem donne l'exemple de la loi sur les gaz parfaits qui a tenu ensuite compte de l'influence de l'électricité et du magnétisme.
     
    Une loi de la Physique ne repose jamais entièrement sur l'induction et la théorie et l'intuition jouent leurs rôles. Duhem prends l'exemple de la gravitation pour montrer qu'une théorie ne surgit jamais du seul génie d'un homme fut-il Newton ! C'est un long processus de maturation d'idées qui s'affinent au cours du temps et qui planent dans l'air d'une époque.
     
    Voilà ! Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce livre mais reviendrais assurément sur ce domaine qu'est l'Épistémologie à l'avenir car je veux en faire un de mes sujets de recherche ! Le livre se conclut sur deux annexes où Duhem parle de sa biographie personnelle et de son rapport à la foi qu'il veut bien distinct de son rapport à la science. Et aussi sur la "valeur de la théorie physique" !
     
    Personnellement, j'ai trouvé cette lecture très enrichissante et ça reste accessible à un lecteur un peu initié à ces problématiques !
     
    A bientôt !

    votre commentaire
  • Vous vous souvenez peut-être de ma série d'articles de 2013 sur l'"Histoire de la Cosmologie" ? Nous allons les compléter aujourd'hui avec un billet sur le livre du philosophe Alexandre Koyré, ultra-célèbre en cosmologie, intitulé Du monde clos à l'univers infini  ! C'est un ouvrage très technique, ultra-pointu et de ce fait assez ardu mais je vais essayer d'en résumer quelques points ici ! Sans prétendre à l’exhaustivité ! Et vous parlerais à nouveau de cosmologie lorsque je reviendrais sur la collection de 70 ouvrages RBA "Voyages dans le Cosmos" !

    Selon la conception d'Aristote, le monde est un monde fini ! Les Grecs n'appréhendait pas en effet le concept d'infini qui n'avait pour eux aucun sens. Toujours chez Aristote, il y avait le monde sublunaire soumis au changement, notre sol, et le monde supralunaire, des étoiles fixes, qui demeurait perfection et constance ! L'antiquité, c'est aussi le système géocentrique de Ptolémée !

    Nicolas de Cues, le dernier grand philosophe de la fin du Moyen-Âge, rejette la conception médiévale du Cosmos et affirme l'infinité de l'Univers. Il nie la finitude du monde et sa clôture par la sphère céleste et n'est pourtant pas un prédécesseur de Copernic !

    Selon les historiens modernes, Marcellus Stellatus Palingenus, écrivain du XVIème siècle, affirme aussi l'infinité de l'Univers. Il est l'auteur d'un curieux poème moralisant très typiquement "Renaissance", plein de pessimisme chrétien, de métaphysique "platonicienne" et de mythologie païenne, le Zodiacus Vitae, publié en 1534 à Venise et vite très populaire ! En réalité, Palingenus est encore un partisan de l'Univers fini et de notre monde matériel enfermé dans, et entouré par, les neuf sphères célestes.

    Palingenus et Copernic sont des contemporains. De Revolutionibus orbium coelestium - De la Révolution des orbes célestes est écrit à la même époque que le Zodiacus Vitae. Mais les deux hommes sont très éloignés dans leur vision du monde ! Copernic mobilise des techniques mathématiques établies par Ptolémée et se retourne vers l'âge d'or de Pythagore, Platon, Héraclite et Aristarque de Samos !

    La Révolution copernicienne est le moment où le savant arrache la Terre au centre du monde et répands le scepticisme ! On passe à un système héliocentrique ! C'est la Terre et pas les cieux qui se meuvent chez Copernic. Là où Aristote disait : "pas d'espace vide, ni lieu, ni corps en dehors du monde, mais rien !", Copernic ne dit pas que le monde des étoiles fixes est infini mais seulement qu'il est non mesurable (immensum). Le monde de Copernic reste fini.

    Pour Aristote, l'infini ne peut se mouvoir (car il occupe tout l'espace) or comme les étoiles bougent alors le monde est fini (on a là une proposition logique avec prémisses et conclusion conformément à l'Organon). Pour Copernic, les étoiles ne tournent pas en rond donc il devrait en déduire que le cosmos est infini mais il ne franchit pas ce pas ! Giordano Bruno, lui, n'hésitera pas à en tirer les conséquences qui s'imposent,en s'inspirant aussi de Lucrèce et de Nicolas de Cues. Sa "pluralité des mondes" lui vaudra de passer sur le bûcher en 1600 !

    Thomas Digges est le premier copernicien qui remplace le monde clos de son maître par un monde ouvert.

    L'infinité de l’Univers reste une doctrine métaphysique. Kepler va rejeter cette idée de l'infinité des Cieux. L'astronomie va ensuite se développer avec la création de lunettes astronomiques par Galilée qui observe de nouvelles étoiles, les satellites de Jupiter et les cratères sur la lune ! Tout ceci est invisible à l'oeil nu. Le Cosmos est donc plus grand  - dans le cas des étoiles ! - et plus complexe qu'on l'avait pensé ! Ces étoiles n'étaient pas visibles mais était-ce parce qu'elles sont plus petites et à la même distance ou de même taille mais plus loin ? L'astronomie devient alors une science empirique et plus seulement spéculations métaphysiques !

    Descartes pose la res cogitens, l'âme, et la res extensa - les corps et l'espace qui chez lui sont assimilés ! Chez Descartes, l'espace est géométrisable et assimilable à la matière. Henry More est un des premiers partisans de Descartes en Angleterre mais par la suite, More accusera son maître à penser d'athéisme, accusation très grave à l'époque ! More trouve difficile à comprendre l'opposition radicale établie par Descartes entre le corps et l'âme . Selon le Philosophe du cogito, l'âme - et Dieu - n'auraient aucune extension ! Comment l'âme peut-elle donc agir sur le corps et Dieu sur le monde de la matière, y être présent ?

    Pour More, la matière est à la fois l'âme - matière spirituelle - et le corps - matière corporelle. Si avec Descartes, l'extension ne peut être appliqué à l'âme alors elle ne s'applique pas à toute ce que More nomme matière. Toujours selon More, c'est en fait la sensation  - et pas l'extension - qui s'applique à toutes les sortes de matière - spirituelle et corporelle !

    Descartes répliquera en affirmant que la présence de Dieu dans le monde n'implique pas l'extension de Dieu. De plus, pour le Penseur de la Haye, le monde n'est pas infini.

    Je passe sur les pensées de Malebranche, Bentley et arrive à Newton et Berkeley notamment !

    Sir Isaac Newton, savant considérable, philosophe, théologien, alchimiste, est celui qui va "découvrir" les Lois de la gravité, mais il ne s'intéresse pas vraiment aux causes, au "pourquoi", seulement au "comment", dira qu'il n'émets pas d'hypothèses ! Pourtant, il mentionne des "forces obscures", qui ne viennent pas de la matière, une sorte de principe divin qui attire les objets les uns vers les autres, proportionnellement à leurs masses et inversement proportionnel au carré de la distance qui les sépare !

    On en revient toujours à Dieu ! Selon certains penseurs, Dieu est l'espace - or l'espace à des parties et Dieu n'en a pas ! Donc l'espace ne peut être Dieu et ceux-là sont réfutés ! En fait, l'espace n'a pas de parties car il est indépendant de la matière qui l'occupe ! C'est la matière qui a des parties mais pas l'espace ! On a vu que chez Descartes, espace égal matière !

    Newton et Leibniz sont connus pour leurs disputes ! Sur la paternité du calcul infinitésimal mais aussi sur la nature de l'Univers ! Si on considère un Univers parfait dès le début - comme un mécanisme d'horloge alors Dieu doit-il le réajuster au fur-et-à-mesure ?

    Pour Newton, comme les forces décroissent, Dieu est obligé d'agir sur son œuvre, de la corriger ! Chez le Britannique, Dieu agit sur le monde mais est pris en défaut car il n'a pas crée un monde parfait dès le départ ! Mais de ce fait, le Créateur est pris en défaut. C'est problématique !

    Chez Leibniz, Dieu a crée le "meilleur des mondes possibles", une sorte de monde parfait qui tourne tout seul et n'a donc plus besoin d'intervenir ! Voir la gravité comme une intervention de Dieu est de plus absurde car cela supposait un "miracle permanent" - ce qui est un oxymore ! Pour l'Allemand, il existe le principe de raison suffisante et il y a une certaine nécessite et fatalité !

    Pour Newton, enfin, Dieu n'est pas l'espace, idée déjà partagée par Henry More ! A-t'on un Univers fini dans un espace infini ? De quoi est alors composé cet espace infini ? De vide ? D'Ether ? Leibniz posera que l'espace est fonction des corps - pas de corps, pas d'espace ! Il y a aussi, ainsi, un espace "imaginaire" !

    On remarquera que dans cet espace, les corps sont impénétrables, alors que les esprits - qui n'ont pas d'étendue N -  s’interpénètrent ! Les pensées, les idées mais on retrouve aussi ici  des notions liées aux fantômes !

    Penser l'espace infini revient à poser des choses éternelles en dehors de Dieu ! Blasphème !

    Si Dieu crée l'espace et le temps et est dans l'espace et le temps lui-même alors la nature de Dieu change et il n'est pas éternel mais dépendant des créatures? Dieu serait alors coexistant à l'Univers ou indépendant du temps et de l'espace? Le temps et l'espace sont -ils crées avec l'Univers ?? La Genèse mais pas encore le Big Bang !

    Voilà, le livre de Koyré soulève encore bien d'autres points et entre dans le détails mais je vais m'arrêter là car ce billet est déjà bien long ! Mais en vous inquiétez pas, comme je l'ai dit au début, on reparlera de cosmologie ! Ce qui frappe dans l'historique dressé par l'auteur, c'est évidemment le poids du théologique ! On s'en affranchira par la suite, au XXème siècle ? Pas sûr, avec le "Dieu ne joue pas aux dés !" d'Albert Einstein ou le Boson de Higgs, dit la "particule divine" ! Je suis de ceux qui pensent qu'il est possible de concilier Foi et Science (même si je suis agnostique !) !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Nous allons aujourd'hui parler d'un manuel coordonné et rédigé en grande partie par Jean-François Dortier intituléUne Histoire des Sciences humaines - Jean-François Dortier Une Histoire des Sciences humaines ! Qui est ce monsieur Dortier ? C'est en fait le rédacteur en chef du magazine Sciences humaines, magazine que je lis depuis quelques années - depuis l'été 2015 en fait et que j'apprécie beaucoup pour ses sujets variés, ses bons dossiers et aussi ses hors-séries !

    Dans le livre dont il est présentement question, il nous dresse un panorama de diverses sciences, constituées au XIXème siècle pour la plupart : la sociologie, l'Histoire, la psychologie, la géographie, la psychanalyse, l'économie, la linguistique etc... qui se sont peu à peu émancipées de la philosophie.

    Ce panorama est assez complet et assez référencé et s'articule en trois moments !

    On a tous d'abord les pionniers ! On pense à  Alexis de Tocqueville, Adam Smith, Boucher de Perthes (et les antiquités de l'homme !), Auguste Comte, Karl Marx évidemment, Jules Michelet ou encore Lewis Morgan ou Frazer ! La période s’étend de 1800 à 1900 ! On pose les bases de la sociologie, de l'anthropologie. On est dans le droit fil des Lumières et c'est l’avènement de la rationalité où l'on tente de construire des systèmes du monde - des explications - en dehors de toute religiosité ! Mais à ce stade, les limites et contours - de même que les objets et les méthodes - des disciplines ne sont pas encore fixés !

    On s'achemine vers un savoir nouveau puis vient le temps des fondations - période 1900 - 1950 ! Là on retrouve Émile Durkheim, le Français et Max Weber, l'Allemand (deux savants dont je vous ai déjà parlé) qui polarisent la sociologie, Sigmund Freud - qui explore l'inconscient (dont je vous ai aussi parlé), Franz Boas, Alfred Binet, Edmund Husserl, John Maynard Keynes, etc,... On nous montre les différents paradigmes qui se succèdent à ce moment là - à partir de cette période :  science "de la forme", le culturalisme, la phénoménologie, l'existentialisme - et les écoles : École de Chicago, Cercle de Vienne, École de Francfort, École de Prague,... On a passé un nouveau cap dans la constitution de disciplines puisqu'on a désormais des courants qui s'influencent et/ou s'opposent !

    Le troisième et dernier moment couvre la seconde moitié du XXème siècle à nos jours ! On assiste à une remise en question dans tous les domaines ! La société change et connaît des moments de crise ! Les années 1960 - 1970 voient naître des mouvements contestataires : Mai 68, hippies en Californie ! La pensée se complexifie et si on n'a jamais eu autant d'études et de recherches, paradoxalement on a une vue moins nette du monde dominé par la théorie du chaos !

    Les années 1980 voient une crise de l'Occident ! Chocs pétroliers, chômage de masse, individualisme et désintégration de la famille traditionnelle, immigrés de deuxième génération qui, rejetés, se réfugient dans le radicalisme religieux, libéralisme économique ! ...  Tout ceci appelle à formuler de nouveaux paradigmes ! Or on s'aperçoit bien vite que sous la multitude des études, une vision d'ensemble, un cadre théorique manque à l'appel !

    Voilà pour cette rapide recension d'ouvrage ! Chaque article de ce livre aurait pu donner lieu à un billet sur ce blog ! J'en ai d'ailleurs commis un sur les "précurseurs de la psychologie" - mais ne ferais pas ces articles par manque de temps car c'est un livre que j'ai emprunté à ma BU - Bibliothèque Universitaire - où je fais actuellement un stage ! - et qu'il faut que je rende dans quatre jours !

    Mais j'aurais certainement l'occasion d'aborder tout de même ces sujets dans ce blog éclectique à l'avenir  - ou au passé dans des billets antidatés !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Selon l'historien américain de la psychologie, Morton Hunt, "la psychologie est née un jour de décembre 1879". Elle serait apparu au troisième étage d'un bâtiment appartement à l'université de Leipzig au moment où trois hommes, rassemblés autour d'appareils de mesure se livrent à quelques expériences ! c'est à cette date en effet que Wilhelm Wundt, prototype du savant de laboratoire se décide à "mesurer la durée de l'aperception".

    En réalité, les choses sont moins tranchées et il faut remonter quelques décennies avant pour trouver les vraies origines de cette science. A l'origine, la psychologie n'était pas détachée de la philosophie et était hautement spéculative. Des auteurs comme Aristote et Descartes avaient laissé des "Traités de l'âme". La dimension religieuse n'était pas absente !

    Puis d'autres considérations sont entrées en compte ! Pour définir une discipline appelée à devenir la psychologie, devait-on prendre modèle sur les sciences de la nature - la physique, la biologie - ce qui permettait de faire des mesures ou en rester aux sciences sociales, aux sciences de la culture ?

    Il y avait alors, dans ces années-là, une querelle allemandes des sciences sociales. En 1883, le philosophe Wilhem Dilthey avait proposé une classification des sciences entre sciences de la nature - qui se voulait "explicatives" et sciences de la culture basées sur la "compréhension" et l"interprétation". Cette querelle allait bientôt s'étendre à tous les champs disciplinaires qui se redéfinissaient alors !

    Avant Wilhelm Wundt, on eut en effet Gustav Fechner et l'Américain William James - et ces trois-là sont en réalité les "pères fondateurs" de la psychologie. Mais comme on va le voir, chez eux, tout n'était pas "protocoles expérimentaux" mais leur réflexion était encore largement mêlée de métaphysique !

    Le 22 octobre 1850, l'Allemand Gustav Fechner découvre la première "Grande Loi" de la psychologie. Celui-ci s'intéresse à une vieille question, les relations de l'âme et du corps. Fechner a un parcours atypique, entre à 16 ans à la fac de médecine de Leipzig et s'y ennuie. Il va ensuite être très inspiré par la"Naturphilosophie" qui, à contrario de Descartes qui voit le vivant comme un mécanisme d'horloge, postule un principe vital. Vision qui se marie assez bien à la biologie naissante !

    Les origines de la psychologie - Une histoire occultée

    Fechner veut alors participer à ce grand mouvement intellectuel de son temps ! Celui qui écrira un essai sur l'anatomie des anges  s'intéresse alors particulièrement à l'électricité et au magnétisme. Il pense en effet que le courant électrique pourrait être le support de l'esprit et de la pensée. Il va s'agir d'étudier l'influx nerveux. Fechner se penche alors sur Herbart, Weber, Ohms et Ampère. Il va dès lors mener une activité de recherche débridée !

    C'est dans ce mouvement qu'il découvre sa loi en 1850 ! Comme nombre de chercheurs d'absolu, Fechner est un illuminé qui passe par des phases d'excitation et d'abattement ! Durant quelques années, il ne supportera plus la lumière du soleil et vivra cloîtré. Sa loi postule que l'intensité d'une sensation est proportionnelle - selon le logarithme - avec l'intensité de l''excitation, loi qui est toujours vraie aujourd'hui ! Voilà des bases scientifiques mais jusqu'à la fin de sa vie Fechner restera influencé par la métaphysique.

    Wilhelm Wundt, lui, crée le premier institut de psychologie expérimentale et se livre à de nombreuses expériences. Mais lui aussi est encore influencé par la philosophie puisqu'il, éclectique, rédigera une Logique et une Éthique. Et les vingt dernières années de sa vie, de 1900 à 1920, il rédigera une immense Psychologie des peuples en 10 volumes ! Là encore largement emprunte de spéculation car pour lui, la psychologie expérimentale n'est adaptée qu'à l'étude des fonctions mentales élémentaires.

    Les origines de la psychologie - Une histoire occultée

    William James fut un peu un philosophe malgré lui ! C'est lui qui crée le premier laboratoire de psychologie en Amérique au milieu des années 1870. Sa biographie, là encore, n'a que peu à voir avec le schéma canonique ! Il étudiera la mémoire à court terme et à long terme, proposera une fameuse théorie des émotions, publie les Principes de la psychologie en 1890. Avec lui, la psychologie dépasse largement le cadre du laboratoire. Par la suite, William James aura un certain dégoût pour les dissections de grenouilles et se dirige lui aussi vers la réflexion philosophique et créera un nouveau courant de la philosophie, le pragmatisme puis se tournera vers l'étude des expériences religieuses. Mais il retournera aux expériences de laboratoire pour étudier le spiritisme, tout un courant oublié de la psychologie !

    Les origines de la psychologie - Une histoire occultée

    On le voit, chez Fechner, Wundt et James, psychologie et philosophie sont entremêlées ! il faudra encore du temps pour que la psychologie prenne son autonomie !

    Pour ma part, j'envisage d'ici 2 ou 3 ans des études de psychologie à la fac de Rennes 2 par correspondance, car c'est là encore un domaine passionnant et stimulant pour l'esprit !

    Je tiens à signaler mes sources pour cet article à savoir le livre "Une Histoire des Sciences humaines" - Éditions Sciences humaines - sous la direction de Jean-François Dortier - article éponyme ! Livre qui donnera peut-être lieu à d'autres articles sur ces blogs !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Si l'Histoire nous est à peu près connue, la Préhistoire demeure bien plus difficile d'accès - ne serait-ce que, par Le Paléolithique - Boris Valentindéfinition, elle ne nous a pas laissé de traces écrites ! C'est le travail d'une partie de l'archéologie, la paléontologie, de lever le mystère sur ces temps reculés !

    On trouve d'excellents petits manuels dans la collection "Que sais-je ? " et notamment un ouvrage sur Le Paléolithique par Boris Valentin, maître de conférences dans ce domaine à la Sorbonne. En quatre chapitres, concis mais documentés, il nous dresse un état des lieux de la discipline qui étudie le paléolithique !

    Notre Histoire documentée doit remonter à 6000 ans mais auparavant, pendant trois millions d'années, les hommes ont vécus sans agriculture, ni élevage. Les sociétés préhistoriques ont des cheminements divers tandis que les hommes subissent des évolutions anatomiques : les hominidés et parmi eux les homininés avec le genre Homo. Surgissent du fond des âges les Homo habilis, australopithèques, Homo ergaster, Homo erectus, Néandertaliens, Cro-Magnon et Homo sapiens. Le genre humain va essaimer en Asie et en Europe à partir de l'Est Africain. Mais longtemps, les principaux sites de fouilles de la discipline sont restreints à l'Europe - en particulier au Sud-Ouest de la France, Espagne et aussi en Allemagne.

    Qu'exhument ces sites de fouilles ? Des pierres taillées, silex, bifaces, microlithes, premiers outils de l'humanité qui montrent des capacités intellectuelles et manuelles supérieures à celles de nos cousins les singes et servent essentiellement à la boucherie, la découpe de la viande. De charognard, l'homme va devenir chasseur - avant bien plus tard de se lancer dans l'agriculture qui constitue la Révolution Néolithique et l'entrée dans l'Histoire avec la formation de communautés, de villages, d’États centralisateurs et d'archives écrites ! Mais on s'en doute, toutes ces "traces" demandent un travail de reconstruction et d'interprétation - bien ardus ! - pour livrer tout leurs secrets ainsi que des précautions de conservation !

    Le Paléolithique se découpe en sous-périodes : Ancien, Moyen et Récent, avec pour ce dernier d'autres subdivisions comme Aurignacien, Gravettien, Solutréen, Epigravetien, Magdalénien, Azilien, etc, nommées en fonction de sites de découvertes !

    Deux chapitres du "Que sais-je ?" nous parlent des hypothèses et des méthodes des chercheurs, dans une recherche qui devient de plus en plus interdisciplinaire : paléontologues, ethnologues, climatologues (qui étudient périodes glaciaires et interglaciaires !), , géologues, spécialistes de l'anatomie, de la faune et de la flore etc,... Parmi les méthodes, une des plus connues est celle du Carbone 14 ! Mais l'auteur insiste bien que la datation des fossiles est une tâche délicate et que plus on remonte dans le temps, moins on trouve de sites exploitables !

    La Paléontologie ne s'est véritablement constituée qu'au début du XIXème siècle - soit 200 ans et on a droit au dernier chapitre à un rapide survol de l'histoire de la discipline avec des noms comme Boucher de Perthes, Mortillet (et son système de classification en période), Teilhard de Chardin,  l'abbé Breuil, André Leroi-Gourhan, ou encore Yves Coppens ! D'autres noms ponctuent cette histoire, Cuvier, Lamarck, Darwin et des théories et paradigmes comme le fixisme, le transformisme lamarckien ou le Néo-Darwinisme ! On mentionne aussi des institutions comme la Société préhistorique de France - fondée en 1904 - où l'Institut de Paléontologie humaine, crée à Paris en 1910.

    Évidemment toute cette recherche sur le passé de l'Homme a suscité des oppositions en particulier de l’Église car contredisant le récit de la Genèse !

    Voila ! Encore une fois je résume à grands traits ! La Paléontologie est évidemment une discipline ardu et le Paléolithique une période avec de nombreuses évolutions et péripéties ! Mais ce "Que sais-je ?" peut être un excellent point d'entrée dans une étude de cette période à titre d'autodidacte !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Le Cerveau magicien - sous-titré " De la réalité au plaisir psychique" - est un ouvrage du psychanalyste Roland Jouvent qui allie des données de cette discipline avec les dernières découvertes en neurosciences !

    Je ne vais pas tourner autour du pot ! Ce livre repose essentiellement sur une métaphore, Le Cerveau magicien - Roland Jouventcelle du cheval et du cavalier !

    Le cheval, c'est notre cerveau primitif, le cerveau limbique, hérité de l'animal au cours de l'évolution. C'est le siège de nos instincts, de nos réflexes et de nos émotions ! Vous avez sans doute entendu déjà parler du "cerveau reptilien" - c'est de cela qu'il s'agit !

    La cavalier, c'est le cortex et ses zones associatives ! C'est le siège de notre intelligence et de notre réflexion ! Il va influer sur le cheval, le cerveau primitif en tentant de "colorer" nos émotions, de leur donner un sens, en réinterprétant. Entre les deux, cheval et cavalier, un intermédiaire, le cortex préfrontal !

    Le cavalier est aussi un magicien car il veut donner du sens, écrire des histoires ! Il donne l'intentionnalité à nos actions.

    Dans son ouvrage, Roland Jouvent revient aussi sur le phénomène de la mémoire qui est un phénomène adaptatif ! La mémoire n'est pas un disque dur ou une bibliothèque car les différents "feuillets" des livres de nos souvenirs se trouvent dans des étagères différentes - pour reprendre la métaphore de la bibliothèque ! Le travail du psychanalyste va être de travailler sur le sens, de réécrire l'histoire, le récit !

    Voilà ! Je ne m'attarderais pas davantage sur ce livre ! De toute façon, je compte à un moment ou à un autre faire des études de psycho dans le cadre de mes recherches en sciences humaines ! Pourvu déjà d'une formation en neurosciences, dans les années 1990, c'est un sujet qui me passionne et lirais sans doute d'autres ouvrages là-dessus dont je ferais ici une recension !

    En attendant, je vous dis à bientôt !


    votre commentaire
  • Voici maintenant quelques éléments biographiques sur Isaac Newton, ce génie scientifique anglais, père de la théorie de la gravitation et, avec Leibniz, du calcul différentiel.

    Isaac Newton est né à Woolsthorpe, Lincolnshire, le 25 décembre 1642. Il fut par la suite surtout élevé par sa grand-mère maternelle après le remariage de sa mère, Hannah. Son père, Isaac, est décédé avant sa naissance. Après la mort de son beau-père, en 1653, le jeune Newton retourne vivre chez sa mère et va à l'école à Grantham.

    En 1661, Isaac Newton entre au Trinity College de l'université de Cambridge. Il obtient uneNewton et la science moderne licence. L'épidémie de peste à Londres, en 1665, l'oblige à retourner à Woolsthorpe. En 1666, il développe nombre de ses idées fondamentales dans le domaine mathématique, l'optique, la mécanique et l'astronomie.

    En 1669, Newton est nommé professeur lucasien de mathématiques au Trinity College en remplacement d'Isaac Barrow. Il écrit De analysi.

    En 1672, il entre à la Royal Society où il présente un article majeur sur l'optique qui le conduira par la suite à un affrontement avec un autre membre de la société, Robert Hooke.

    Durant toutes ces années, Newton est très introspectif. Il le devient encore davantage à la mort de sa mère en 1679.

    En 1684, Newton est consulté par Edmund Halley sur les causes du mouvement planétaire. Ceci déclenchera chez le premier le projet des Principes.

    C'est en 1687 que Newton publie les Principes mathématiques de la philosophie naturelle, ouvrage monumentale qui contient la plupart de ses idées sur la mécanique céleste et la gravitation universelle, offrant en outre une explication cohérente du phénomène des marées, de la précession des équinoxes et d'autres phénomènes naturels.

    En 1689, Newton est nommé directeur de la Royal Mint (Monnaie royale) puis en 1703, président de la Royal Society. Un an plus tard, il publie Opticks sur la lumière et ses propriétés.

    Depuis 1684, une querelle opposait Newton à Leibniz sur la paternité de l'invention du calcul infinitésimal. Dans les faits, Leibniz avait publié en premier mais Newton en aurait eu l'idée avant ! La Royal Society tranche en faveur de son président en 1714.

    Isaac Newton meurt en 1727, riche et célèbre, le 31 mars. Il a droit à un enterrement en grande pompe à l'abbaye de Westminster !

    On connaît le Newton de l'attraction universelle avec la légende de la pomme qui lui serait tombé sur la tête mais celui-ci fut aussi un mystique fervent, converti en secret à l'arianisme, lecteur et commentateur de la Bible et alchimiste assidu. Il possédait un caractère assez difficile par ailleurs, passant par des accès de folie plusieurs fois au cours de sa vie. Il était aussi un travailleur intellectuel qui besognait sur ses théories sans relâches, oubliant souvent de manger et de dormir.

    Ces derniers aspects de Newton ont été mis à jour plus tardivement, à l'époque contemporaine, par la lecture de ses correspondances.

    Quelques fois les mythes sont bien différents de la réalité et c'est le travail du chercheur universitaire d'éclairer nos esprits !

    Je reviendrais certainement sur les œuvres de Newton dans un avenir plus ou moins proche ! En attendant, je vous dit comme de coutume à bientôt !


    votre commentaire
  • Nous allons nous pencher aujourd'hui sur une question scientifique, celle de l'évolution de la vie et de la répartition des êtres vivants sur la Terre au cours des ères géologiques !

    La Terre a environs 5 milliards d'années depuis que des poussières cosmiques, sous l'effet de la forceEvolution des Espèces vivantes - Généralités gravitationnelle du Soleil s'amalgamèrent en corps céleste ! Passons sur les nombreux phénomènes géologiques de ces changements et venons en directement à l'apparition de la vie !

    A l'origine, la Vie apparait dans la Soupe Primordiale, c'est à dire le milieu aquatique, les océans de la planète. Les molécules organiques - probablement apportées par des météorites - ont précédé les premières cellules procaryotes (sans noyau).

    Des naturalistes ont, au XVIIIème et XIXème siècle, établit la phylogénie des espèces vivantes - leur arbre généalogique, citons Linné, Cuvier, Buffon, Lamarck, Geoffroy Saint-Hilaire et encore Darwin ! Ce ne sera pas cette histoire des sciences qui nous intéressera aujourd'hui !

    Revenons à nos procaryotes qui apparaissent, il y a à peu près 3,5 milliards d'années. Ce sont des algues, des bactéries. Leur cytoplasme ne contient pas de structure spécialisée. Ces organismes rudimentaires sont pour la plupart d'abord autotrophes et réalisent eux-mêmes leur survie en tirant leurs ressource par leur moyens propres du milieu externe ! Ainsi le CO2 - gaz carbonique - résultant de l’activité volcanique va être - par le biais de la photosynthèse, transformé en O2 - oxygène - qui possède un plus grand pouvoir oxydant ! L'atmosphère se transforme peu à peu sous l'influence de la vie !

    Il y a 1 milliard d'années, apparaissent les premiers eucaryotes - des cellules à noyau où l'ADN est sous forme de chromosomes.

    Une extraordinaire prolifération de vie est atteinte il y a 600 millions d'années ! Les organismes multicellulaires sont apparus entre temps ! Ce sont des colonies de bactéries, mais aussi des éponges, des méduses, des vers, bref encore des invertébrés ! Tous ces êtres vivent encore dans l'eau ! Mais bientôt les plantes puis les insectes vont coloniser la terre ferme vers 420 millions d'années !

    Les premiers poissons apparaissent il y a 500 millions d'années, les premiers amphibiens sortent aussi de l'eau il y a 350 millions d'années puis les premiers reptiles vers 300 millions d'années !

    Il y eu au cours des quatre grandes périodes géologiques, six vagues importantes d'extinction - dont la plus connue est celles des dinosaures - et dont la sixième serait en cours du fait de l'Homme et de ses activités économiques : l'Anthropocène !

    Les Vertébrés apparurent avec deux variétés de poissons, les Dipneustes pourvus à la fois de branchies et de poumons fonctionnels et les Cœlacanthes aux nageoires pentadactyles - à cinq doigts - préfigurant les membres !

    Il y a 300 millions d'années, l’œuf est une grande innovation qui permet aux reptiles de s'affranchir de la reproduction dans les eaux - comme c'est encore le cas pour les batraciens qui retournent dans des mares donner naissance à leurs têtards !

    Les Reptiles dominèrent toute l'ère Secondaire - entre 230 et 70 millions d'années avec les Dinosaures - dont la disparition longtemps imputée à la chute d'un astéroïde sur l'actuel Yucatan - pourrait avoir été plus progressive !

    Par la suite, les reptiles se différencient en oiseaux avec l'Archaeopterix découvert dans des couches vieilles de 100 millions d'années. Pendant ce temps, les végétaux ont aussi évolués : lichens, mousses, fougères, gymnospermes, plantes à fleurs etc...

    Un autre embranchement évolutif va survivre à la disparition des dinosaures - qui subsistent encore chez les crocodiles et les tortues - ce sont les premiers mammifères, d'abord des petits rongeurs qui vont incroyablement se diversifier, aboutissant en bout de chaine aux primates, hominidés et enfin à l'Homme ! Les Primates apparaissent il y a 70 millions d'années et les premiers hominidés il y a 7 millions d'années. Leur évolution continue ensuite à partir de 3 millions d'années (habilis, pithécanthrope, erectus, sapiens, Neandertal, puis Cro-Magnon) !

    On pourrait aussi considérer ces phénomènes sur les plans anatomiques - les plus simples comme le nombre de dermes, ou les plus complexes comme l'évolution du systèmes nerveux, de simples neurones, puis ganglions jusqu'à la chorde neurale et les cinq parties du cerveau chez les mammifères les plus développés ! Et ceci débouche sur la naissance de la conscience, conscience d'un monde qui ne nous a pas attendus !

    Voilà, c'est un sujet inépuisable dont je vous livre ici seulement quelques prémices !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Sur bibliothèque-éclectique - le présent blog - on s’intéresse à tous les domaines du savoir ! Y compris scientifique ! Et la vulgarisation est une de mes passions - moi qui en 2000 et 2001 ai travaillé pour "Relais d'Science" et "Les Petits Débrouillards" qui animent des ateliers découvertes !

    Je vais ici parler du livre de Claude Allègre - un homme que je n’apprécie pas particulièrement notamment pour son climatoscepticisme et ses "retournements de veste" politiques - mais qui a au moins le mérite de fournir un bon travail de vulgarisation !

    Un peu de science pour tout le monde - Claude AllègreDans Un peu de science pour tout le monde, ouvrage paru en 2003, Allègre aborde différents domaines de la science - il est rappelons-le un géologue de renom et accessoirement un ancien ministre de l’Éducation nationale et de la Recherche sous Lionel Jospin ! - en particulier dans la discipline de la physique, de la chimie mais aussi de la biologie et de sa spécialité la géologie, disciplines qui découlent les unes des autres ! Entrons dans le détail - mais pas trop non plus !

    Le chapitre 1 aborde la question des atomes, depuis Démocrite jusqu'à nos jours - et les découvertes du début du XXème siècle - sur lesquels l'auteur revient dans le chapitre 8 : "La révolution atomique" !

    Puis, le chapitre 2 s'arrête sur ce génie des sciences - au caractère réputé difficile - , Isaac Newton, sa fameuse pomme - dans la continuation de Copernic (Révolution Scientifique de la Renaissance), Brahé, Kepler et Galilée et avant Einstein et sa Relativité. C'est l'Héliocentrisme puis la loi de la Gravitation ! La bagage scientifique de base de l’honnête citoyen !

    La question de la lumière - onde ou particule ? - est l'objet du chapitre 3 ! Le chapitre suivant parle des triangles magiques ! On expose à chaque fois la théorie et des expériences célèbres !

    Un des grands mystères de la physique est celui de l’Énergie - qui a permit la Révolution Industrielle avec le développement de la machine à vapeur. On parle au passage de Chimie !

    S'ensuit après cela la présentation des phénomènes électriques - la Seconde Révolution Industrielle - et l'électromagnétisme, la radio etc... Sont évoqués les noms d'Ampère, de Faraday, de Maxwell, de Hertz - j'ai déjà commis un billet sur ce sujet !

    Le chapitre 7 pose la question du hasard dans les phénomènes physiques et l'élaboration de la science statistique. Le déterminisme - le dessein ? - de la Nature n'est pas si évident - surtout à l'échelle atomique !

    La chapitre 8 - je l'ai déjà mentionné - parle de la "Révolution Atomique" avec Thomson, Rutherford, Becquerel, la famille Curie, Bohr - puis sa suite la mécanique quantique avec Schrodinger, Heisenberg, Dirac, Pauli parmi tant d'autres !

    Enfin, on ne peut pas ne pas aborder Einstein et la Relativité - dans un chapitre 9 étrangement assez court !

    Des notions sur la biologie - avec l’Évolution de Lamarck à Darwin, la Génétique de Mendel, l'ADN, la biochimie, la biologie moléculaire - suivent ! Le livre se conclut sur des données de géologie !

    Un ouvrage intéressant pour l'"Honnête Homme" - qui fournit un savoir de base qu'on approfondira selon ses envies ! Cependant, je soupçonne Allègre de se faire prosélyte et de plaider pour sa "paroisse", de vouloir recruter de futurs étudiants en sciences !...

    Je vous conseille, pour ma part, de ne pas vous faire d'illusions concernant les débouchés des filières scientifiques - particulièrement pour les "faqueux" ! André Brahic, l'astronome, avec son sourire enjôleur, fait régulièrement la même propagande lors de ses passages télé pendant la "Nuit des Étoiles filantes". Mais comme m'a dit un jour un prof de biologie de ma Fac de Caen, il y a beaucoup de "déchets" dans les cursus scientifiques - c'est en effet de cette manière odieuse qu'on qualifie les courageux étudiants refoulés aux portes du Troisième Cycle - avec parfois 16/20 de moyenne générale - et qui finissent manœuvres, caissières, dans l’Éducation Nationale ou les médecines parallèles - mais en tout cas hors de la voie considérée comme "Royale" qu'est la Recherche - avec sa forteresse inexpugnable, le CNRS !

    J'avais pourtant tenté de dénoncer cet état d’hypocrisie par un courrier poli et bien tourné et argumenté à une prof de maths qui se lamentait dans Ouest-France du désamour des jeunes pour les filières scientifiques mais cette "femme admirable" n'a jamais daigné me répondre !

    D'un autre côté, les crédits à la Recherche sont constamment à la baisse, ce qui explique le peu de place ! Il est aussi vrai que les directeurs de laboratoire cherchent des bêtes rares - genre " j'ai eu mon bac à 12 ans et mon Master à 15 ans" - on nage en plein délire ! - et je regrette aussi ces dynasties de chercheurs et de médecins qui recrutent en priorité leurs propres enfants dans leurs équipes - où les fils de préfets pour obtenir une autorisation d'expérimenter sur l'animal (j'ai vu le cas et le directeur en question ne s'en est même pas caché !).

    Ou si vous persistez à faire une carrière scientifique, partez plutôt à l'étranger (USA, Asie...) si vous le pouvez !

    Sur ces mots qui viennent du coeur, je vous dis "à bientôt !".


    1 commentaire
  • On pense généralement lorsque par malheur quelqu'un apprend qu'il a un cancer, que cet évènement survient brutalement. En réalité, l'apparition de la maladie - les maladies tant il existe de cancers différents - est le résultat de modifications délétères progressives. Ces phénomènes se jouent au niveau cellulaire et résultent de mutations ! Voyons de quoi il ressort !

    La cellule est le lieu où se déclenchent les mécanismes du cancer qui modifie cette cellule. Il s'agit généralement de mutations dans des gènes qui vont faire que cette cellule devient proliférante, indifférenciée (immature) et immortel. Ces mutations touchent l'ADN - qui par le biais des ARN va donner des protéines qui ont une action cellulaire mais des accidents peuvent aussi avoir une origine épigénétique -touchant à l'"environnement" de l'ADN - par exemple touchant les histones, ces protéines qui compactent l'ADN ou les facteurs de réplication et de traduction.

    Généralités sur les mécanismes du cancerLa prolifération cellulaire "normale " est déclenchée par des facteurs externes : environnement des autres cellules, facteurs de croissance qui se fixent à des récepteurs sur la membrane de la cellule et activent à l'intérieur une phosphokinase qui fixe un atome de phosphore sur diverses molécules-enzymes qui, de cascade en cascade, vont conduire à la mitose (duplication de la cellule mère en deux cellules filles). Dans les cellules cancéreuses, cette phophokinase est sans cesse active et les cellules ne cessent de se multiplier, formant des tumeurs !

    La cellule cancéreuse est immature. Au cours du cycle normal d'un organisme, les cellules se différencient pour remplir des fonctions précises. A partir des cellules embryonnaires, on aura des globules blancs, des hépatocytes, des cellules cardiaques, des cellules reproductrices, des hématocytes etc... La cellule cancéreuse est immature, en ce sens qu'elle peut encore devenir toutes ces cellules - elle garde toutes ses potentialités mais en réalité, ne se spécialise pas et donc ne peut remplir aucune fonction dans l'organisme !

    Enfin, la cellule cancéreuse est immortelle. La cellule normale a la possibilité de se suicider - en réponse à un dérèglement par exemple ! On nomme ce phénomène "apoptose". Les mitochondries, des organites intracellulaires, liées à la respiration et qui fournissent l'énergie de la cellule, l'ATP, vont se fragmenter, l'ADN va être cisaillé etc.. Dans les cellules cancéreuses, les enzymes qui provoquent l'apoptose sont inhiber !

    Le plus dramatique est la possibilité des cellules cancéreuses à former des métastases. Ces cellules anormales croisent et se multiplient, forment des tumeurs dont parfois des cellules se détachent, rejoignent la circulation sanguine et forment des tumeurs secondaires dans d'autres organes ! Ces métastases sont bien référencés : Les tumeurs mammaires ou de la prostate métastasent dans les os, les tumeurs du foie dans le tube digestif et celles du poumon dans les testicules... Les tumeurs prennent la place des tissus normaux et affaiblissent l'organisme.

    On parle d''oncogène pour les gènes qui favorisent l'apparition de cancers et d'anti-oncogènes dans le cas contraire. Un oncogène qui mute provoque un cancer et un anti-oncogène produit une protéine qui ralentit la formation d'une tumeur.

    Il existe des molécules qui réparent l'ADN lorsqu'il subit des mutations. Parmi les agents cancérigènes, il y a les rayons ultraviolets, les goudrons dans les cigarettes, l'amiante, certains produits chimiques et colorants. On en a recensé plus de 400 ! Il y a ceux qui provoquent des mutations et ceux qui permettent ensuite le développement de la maladie, respectivement cancérigènes et cancérogènes ! La molécule P53 joue un rôle centrale dans les mécanismes de l'oncogénèse car elle régule la division cellulaire ! Les virus peuvent aussi déclencher des cancers d'où l'utilité de se vacciner quand c'est possible !

    Il existe heureusement de plus en plus de traitements pour freiner, voire guérir d'un cancer ! Les classiques : chirurgie, chimiothérapie (qui touche hélas aussi les cellules "normales" - d'où la perte des cheveux !), radiothérapie. On mets de plus en plus au point des traitements plus ciblés, plus "personnels". On peut aussi agir sur le réseau de vaisseaux sanguins (angiogenèse) que forment les tumeurs pour s'alimenter en nutriments ! De nombreuses voies de recherches sont en exploration constante !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • De chasseur-cueilleur pendant près de trois millions d'années, l'humain devient au Néolithique producteur. Auparavant, il a vécu de prédation sur son environnement et sa population n'a sans doute jamais dépassé le million d'individus.

    Mais par la suite, des populations vont se concentrer dans des zones très riches en gibier et peu à peu se sédentariser. On a notamment étudié ces processus au Moyen-Orient et au Japon, nés il y a 20000 ans en dépit d'une ère glaciaire qui atteint son summum.

    Introduction à la Préhistoire - La Révolution NéolithiquePuis la Terre connait un réchauffement planétaire vers - 9000 et la steppe recule pour céder la place à une forêt fertile. Le Sahara verdoie ! Le Moyen-Orient se couvre de céréales. Il y a également une montée des eaux dues à la fonte des glaciers qui oblige à se réfugier à l'intérieur des terres. Il y a donc déplacements de populations et sédentarisation autour des grands fleuves.

    L'homme commence à sélectionner ses plantes par glanage et domestique des animaux même si certains, comme le loup gris, ont été mis à son service plus tôt, il y a 100000 ans !

    Entre - 10000 et les débuts de notre ère, la population mondiale serait passée de 2,5 millions de personnes à 250 millions ! Seul le XXème siècle connait une multiplication par un facteur comparable entre 50 et 100. Le taux de fécondité dans les sociétés agricoles est en effet plus élevé. Il y a toutefois une forte mortalité infantile !

    Les sociétés qui ont fait le choix de l'agriculture connaissent une complexification croissante : administration, pouvoir central en sont les aboutissements les plus évolués. On invente aussi la poterie, l'irrigation, la métallurgie, la comptabilité et l'écriture. Néolithique puis age du bronze puis du fer, à des moments différés au Moyen-Orient et en Europe !

    Ce processus néolithique se développe fort dans le Croissant Fertile, zone allant de la Mésopotamie à l’Égypte en passant par l'est méditerranéen. il n'y a en effet dans ces zones pas de barrières naturelles ! Les peuples d'Asie et d'Europe échangent également en contournant l'Himalaya par le nord (Asie centrale) ou le sud (Inde). Les mouvements de populations et de bien se font, en Amérique, davantage selon un axe nord-sud. L'agriculture est un phénomène mondial !

    On distingue alors deux types de civilisations, celles des grands travaux et des céréales - qui suppose une hiérarchisation du pouvoir - et les sociétés de jardiniers - plus égalitaires - comme en Afrique équatoriale et en Amazonie.

    Plus tardivement, vers - 1250, apparaissent en Europe/ Afrique/ Asie des centres d'urbanisations. Je vous renvoie à mes séries de billets sur l’Égypte Antique et bientôt sur la Mésopotamie !

    Parmi les conséquences de cette révolution néolithique agricole, on note une chute de la biodiversité, l'apparition de maladies, une réduction de la stature moyenne, l'apparition de traces de violences, une complexification de l'organisation sociale, l'élaboration de religions - et de mythes qui prescrivent des règles de vie, une urbanisation naissante et une multiplication des innovations !

    C'est donc la première révolution de l'histoire de l'Humanité !

    A bientôt !

    Source :  Les grands Dossiers des Sciences humaines - Hors-série Histoire N°3 - Décembre 2014 - Janvier 2015 : La nouvelle histoire du monde


    votre commentaire
  • Le monde de la recherche est empli de figures et de personnalités atypiques, en tout cas de gens passionnés (du moins, il faut l'espérer !). Cédric Villani, et son apparence de dandy, est un génie des maths - même s'il conteste cette appellation - et quelqu'un d'assez attachant. Il est connu du grand public depuis qu'il a décroché la Médaille Fields, en 2010, l'équivalent du Prix Nobel pour les Mathématiques. Il est aussi le directeur de l'IHP, Institut Henri Poincaré, haut-lieux des Mathématiques dans l'Hexagone.

    Théorème vivant - Cédric VillaniThéorème vivant retrace le parcours d'un chercheur et le cheminement d'une recherche fondamentale. Villani et son collègue Clément Mouhot vont "s'attaquer" à la "régularité pour Boltzmann inhomogène" et à l'"amortissement de Landau" - entre autres complexité incompréhensible pour le commun des mortels !

    Ce livre est donc quelques part une autobiographie, à base de retranscriptions de mails, d'extraits d'articles et d'équations, de portraits de personnalités de la discipline.Certes le propos ne sera pleinement compréhensible - et encore ce n'est même par sûr - par des experts dans ce domaine de recherche. Mais est-il nécessaire de "connaitre le latin pour apprécier la messe en ut de Mozart" ? Il n'est donc pas plus nécessaire de s'y connaitre en Maths pour apprécier la poésie de ce langage et le côté "aventure" de cette recherche.

    Le livre pose par ailleurs la question qui occupe toujours des générations d'épistémologues, le langage mathématiques exprime-t-il le réel ? Comment le communiquer ? Par delà ce mode de communication, c'est la question de la transmission d'idées qui se pose !

    Parfois, notre génie retombe dans le quotidien : histoires à ces enfants, chansons occupant son esprit etc...

    On voyage aussi dans ce livre, à Lyon, à Princeton où à Tokyo !

    J'avoue que depuis quelques temps, je me suis plongé dans la discipline mathématique (programme de lycée et de prépas) mais là, on est à 15000 années lumières de ce contenu basique !

    Un très bon livre - un peu ésotérique - où les équations sont les nouveaux hiéroglyphes de Champollion. Le but n'est pas tant de comprendre la théorie sous-jacente mais d'apprécier la démarche !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Max Planck est l'un des plus grands physiciens de tous les temps, père de la révolutionnaire "Théorie des Quanta". Il a par ailleurs rédigé maints ouvrages de "vulgarisation" de bonne tenue dont ce Initiations à la Physique en 1934. Je tenterais d'en rapporter quelques points !

    Planck retrace en douze chapitres l'histoire et la démarche de la science contemporaine. Il appuie le proposInitiations à la Physique - Max Planck sur l'importance de nos sensations et notre pensée, entre monde sensible et monde réel - dont découle l'opposition entre métaphysiciens et positivistes.

    L'Univers est en effet d'abord perçu par nos sens - c'est "notre Univers" - mais, dégagé du solipsisme - il existe en dehors de nous - au-delà de notre "horizon". Le projet d'une bonne science est donc de dresser des modèles universellement valables en tout temps et en tout lieux, d'établir des critères de vérité. Notre imagination doit nous y aider, en formant des "images de l'Univers" autrement dit des hypothèses de travail !

    Planck prend acte d'un fait indubitable : l'essor de la science expérimentale à l'époque contemporaine - qui a ses exigences et ses contraintes comme la nécessité de réajuster la théorie - dans un sens de confirmation ou de réfutation. C'est précisément ce caractère réfutable - comme le montrera Karl Popper - qui fait la "scientificité " d'une théorie.

    La science contemporaine connait une évolution significative - vers la complexité - avec l'apparition de lois sur le modèle statistique, la probabilité d'un évènement par rapport à de grandes populations - avec une certaine indécision.

    Autre problématique : la loi de causalité empêche-t-elle le libre-arbitre ? Dans les faits, l'enchainement des évènements est médié par nos perceptions - encore les sens ! - et construit par l'esprit.

    Le physicien dresse un panorama des écoles philosophiques traitant d’épistémologie : les rationalistes, les empiristes, Kant et le positivisme. Il analyse aussi la réalité de la causalité en Physique, en Biologie, en Sciences humaines... Et l'éventuel pouvoir de prévision qui en découle. Planck conclut que même pour l'esprit le plus brillant, il est impossible de connaitre toutes les causalités.

    La science repose sur des axiomes et la tâche du scientifique est de "bricoler les axiomes" - ou bien d'en inventer de nouveaux !

    On trouve évidemment dans ce livre une "Histoire de la Physique", considérée comme achevée à la fin du XIXème siècle (thermodynamique et électromagnétisme), est révolutionné par la découverte de la radioactivité, des rayons X, de la relativité générale et de la physique quantique.

    L'imagination permet d'élaborer des hypothèses. La science recours à la méthode inductive - et via des expériences - qui mettent en jeu nos sens ! De là, on établira des lois. Rappelons l'étymologie du mot "intelligence" : qui consiste "à relier" des idées éloignées (de là, la grande vogue de l'interdisciplinarité au jour d'aujourd'hui !). Les théories sont ensuite soumise à la critique et les construction théoriques provisoires peuvent alors devenir permanente. Les mathématiques sont également primordiales car une loi est avant tout une formule mathématique - avec des phénomènes réversibles et irréversibles - et l'introduction des statistiques, d'abord utilisées dans les Sciences humaines !

    Il y a bien d'autres choses dans ce livre de Max Planck qui demande, à la lecture, une certaine dose minimum de concentration - et qui est pour moi une occasion supplémentaire de vous parler de sciences et de Physique !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Restons dans le domaine de l'histoire naturelle avec ce petit ouvrage d’Étienne Klein, directeur d'études au CEA et titulaire d'un doctorat de philosophie des sciences.

    Discours sur l'origine de l'univers est un ouvrage de vulgarisation qui reste néanmoins un peu ardu par les sujets qu'il aborde : la cosmologie relativiste, la physique quantique ou encore la théorie des cordes !

    L'Origine de l'univers reste une énigme à notre stade de la science. en effet, à, moins de 10 exposant -43 seconde, le "mur de Planck", on ignore ce qui a pu se passer et les lois de la relativité générale et de la physique quantique demeurent impuissantes car inconciliables.

    On connaît - à ce jour - quatre grandes forces fondamentales, la loi de la gravitation, modélisée par Newton, l'interaction électromagnétique (voir les travaux de Maxwell), et les forces nucléaires faible et forte. Si on arrive à concilier les trois dernières, la gravitation qui s'applique sur des échelles immenses et non microscopiques demeure rétive à l'échelle de Planck. Au delà du mur de Planck, l’espace était ponctuel et l’énergie infinie. A température infinie, les lois concernant la physique demeurent donc un mystère car le chaos semble dominer !

    Peut-on parler de naissance de l'univers ? Y a-t-il un moment t zéro à partir duquel débute le temps et apparaît l'espace ? On n'en est pas sûr !

    Si on pense depuis les travaux de Lemaitre et les observations de Hubble que l'univers a une histoire, certains comme Gabriele Veneziano imaginent un univers d'avant le Big Bang - nom donné par dérision par l’astrophysicien Fred Hoyle après-guerre à la BBC.

    Les scientifiques doivent penser de nouveaux modèles cosmologiques et donc de nouveaux outils mathématiques très puissants. Des théories - qu'hélas rien de concret expérimentalement ne vient encore confirmer -ou infirmer selon le principe de réfutabilité de Karl Popper - voient le jour : la théorie des supercordes, la théorie quantique à boucles... avec autant de variantes !

    De même, on s'étonne que les constantes physiques de l'univers soient si bien "ajustées" ! Si le rapport des masses en proton et neutron avait été très légèrement différent, les galaxie se seraient effondrées et la vie n'aurait pu apparaitre Et ce n'est qu'un des milliers de paramètres finement réglés ! De là, certains scientifiques ont spéculé l'existence d'un "multivers" ! Pari scientifique ou... métaphysique ?

    Reste aussi le mystère de la matière noire et de l'énergie noire. Ainsi qu'une autre question, les lois physiques sont-elles immanentes - compris dans la matière - ou transcendante - "écrite" à part quelque part ? Ceci ramène Dieu dans le débat ainsi que l'idéalisme platonicien. Klein aborde ces problèmes car je vous l'ai dit il est aussi philosophe des sciences - un domaine qui m'intéresse vivement par ailleurs !

    Voilà, toutes ces questions restent ouvertes !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • La plus belle histoire du monde est un ouvrage qui se présente sous la forme d'interviews par le journaliste La plus belle histoire du monde - Reeves, de Rosnay & CoppensDominique Simonnet de trois spécialistes dans leurs disciplines : l'astrophysicien Hubert Reeves, le biologiste Joel de Rosnay et le paléontologue Yves Coppens. Ce sont tous les trois des spécialistes de la vulgarisation.

    A tour de rôle, chacun des trois savants présente un moment de l'histoire de l'univers, de la vie et de l'homme.

    C'est Hubert Reeves qui entame les hostilités avec l'évocation du Big Bang il y a 15 milliards d'années, la formation des galaxies il y a 12 milliards d'années, puis la "naissance" du système solaire - et de la Terre - il y a 4,5 milliards d'années. La question d'une finalité, d'un déterminisme, se pose rétrospectivement.

    Puis Joel de Rosnay évoque l'apparition de la vie depuis les prémices de la chimie organique - dévoilée par l'expérience de Miller en 1952 - l'apparition des acides aminés dans la soupe primitive, puis celle des premières "gouttes" - pas encore des cellules. Ensuite, il y a 3 milliards d'années, l'apparition de la vie s'amorce et le vivant se diversifie, se complexifie. c'est le sujet du livre - et des trois parties du livre - depuis l'inerte, le vivant et la conscience !

    Enfin, Yves Coppens clôt le livre avec l'histoire des hominidés, l'apparition des Australopithèques il y a 7 millions d'années puis les homo, habilis, erectus et sapiens. Je n'y reviens pas - j'en ai parlé dans un billet récent sur le paléolithique !

    Nos trois auteurs livrent ensuite chacun leur conclusions provisoires sur l'avenir de l'homme, les défis de demain et la constitution d'un "évolution culturelle". Bref l'avenir reste ouvert !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Vous vous souvenez peut-être de mon billet sur "Blériot traverse la Manche" ! Je vais ici "survoler" l'Histoire de l'Aviation et y reviendrais surement plus tard sur tel ou tel épisode précis !

    Le rêve d'Icare - voler - est un vieux rêve de l'Humanité. C'est chose possible à l'aube du XXème siècle.Histoire de l'Aviation

    Les frères Wright effectuent le premier vol soutenu et motorisé à bord d'un engin plus lourd que l'air en 1903. Il faut aussi compter avec Clément Ader en France. Dans le même temps, les essais de Zeppelin se multiplient.

    En juillet 1909, le Français Louis Blériot survole pour la première fois le détroit du Pas-de-Calais dans un appareil fait de toile et de bois. Ce vol Calais-Douvre dure 37 minutes. Les premiers avions disposent d'appareils de bord peu fiables : anémomètre, altimètre et thermomètre.

    L'avion est utilisé de manière nouvelle et rend de grands services (reconnaissances, bombardements) durant la Première Guerre Mondiale où il finit par s'imposer. Des milliers de pilotes sont formés et les appareils sont construits dans des usines spécialisées.

    Nouvelle exploit des "Faucheurs de Marguerites" en mai 1927 lorsque l'Américain Charles Lindbergh effectue le premier vol transatlantique entre New York et Paris dans le Spirit of St Louis !

    L'accident du Hindenburg met fin à l'aventure Zeppelin !

    L'aviation est utilisée de façon encore plus intensive lors du Second Conflit Mondial. Le Messerschmitt 109 de l'armée allemande est un des avions qui ont changé le cours de la guerre. On doit penser aussi aux pilotes de la RAF dans la défense de la Grande-Bretagne où aux évènements de Pearl Harbor. Un avion va lâcher les premières bombes atomiques.

    En 1930, Louis Bréguet développe les premiers prototypes d'hélicoptères. en 1940, le premier modèle est fabriqué industriellement !

    La Seconde Guerre Mondiale permet des avancées décisives. En 1952, le de Havilland Comet est le premier avion à réaction transportant des passagers. C'est le passage au turboréacteur. L'English Electric Camberra est l'un des premiers avions à réaction à usage militaire. Il possède une vitesse de pointe de 920 km/h, bombardier ou avion de reconnaissance.

    La guerre froide va stimuler l'industrie aéronautique. C'est notamment la lutte pour l'espace avec Spoutnik, Youri Gagarine du côté de l'URSS et les missions Apollo côté US.

    L'aviation civile connait un prodigieux développement depuis les années 1970. Le globe est sillonné de part en part. Les distances raccourcissent. Dans ces années 1970 (en 1976), un consortium franco-britannique lance le Concorde. Cependant, la recherche s'oriente plutôt vers l'économie de carburant et la sécurité.

    L'année 2007 voit l'entrée en service de l’Airbus A380, biréacteur géant pouvant contenir 853 passagers.

    On le voit, même si elle est remplie de drames, l'aventure de l'aviation est la preuve d'un certain génie de l'Homme.

    A bientôt


    votre commentaire
  • La possibilité d'explorer le vide spatial, bien avant de devenir une réalité scientifique fut d'abord un rêve de philosophes et de littérateurs.

    Ainsi, dans Histoire comique des Etats et Empires de la Lune, Cyrano de Bergerac imagine une nacelle aux voiles poussées par la rosée. On trouve de même un carrosse tiré par quatre chevaux dans le Roland furieux de l'Arioste.

    Mais ce fut la fusée, basée sur le principe action/réaction et inventée par les chinois qui allait rendre ce rêve possible. Les Italiens imagineront une application des fusées en feux d'artifices, cependant l'emploi, guerrier est aussi une réalité, comme ce fut le cas lors du bombardement de Boulogne par 2000 fusées anglaises en 1807.

    Les cieux éloignés continuent pendant ce temps de fasciner les écrivains tel Jules Verne et son De la Terre à la Lune  en 1865 suivi par Autour de la Lune qui est le récit de l'expédition des messieurs Nicholl, Barbicane et Ardan.

    Le véritable précurseur de la conquête spatiale fut un jeune instituteur russe passionnée de mathématiques et de physique, à moitié sourd, Konstantin Tsiolkovski (1857 - 1935) qui découvrit qu'une fusée pouvait fort bien se déplacer dans le vide et donc que l'on pouvait propulser un engin spatial hors de l'atmosphère pourvu qu'on ait une poussée suffisante.

    Mais Tsiolkovski travaillait seul, loin de tout centre scientifique dans la région forestière de Kalouga. Il élabora pourtant  -seul - les principes des fusées modernes avec leurs réservoirs à propergol liquide, théoricien et visionnaire. Pour lui, l'avenir de l'humanité était dans l'espace, hors de son "berceau" la Terre ! Il exposa ses vues dans deux romans de science-fiction.  L'importance de ses travaux ne sera reconnue qu'après 1917 et la Révolution Russe dans l'URSS naissante. Plus tard, à partir de 1933, des groupes d'études soviétiques tels le GIRD auront à leur tête Serguei Pavlovich Korolev qui jouera un rôle de premier plan dans le programme spatial soviétique.

    Le père des premières fusées opérationnelles est américain et se nomme Robert Goddard (1882 - 1945), c'est aussi un travailleur solitaire et un expérimentateur. Il déposa 200 brevets utilisés plus tard par la NASA dans les années 1960. Goddard ne disposait pourtant dans les années 1920, années de ses tests , d'aucun soutien officiel ! Il était professeur de physique dans une université et craignait la publicité.

    Les précurseurs de l'astronautiqueDans le même temps, en Allemagne, Hermann Oberth lui se veut propagandiste et est l'auteur d'un ouvrage fondamental, paru en 1922, La fusée dans l'espace interplanétaire. Il fut même le conseiller technique du cinéaste Fritz Lang sur le film  Une femme sur la Lune.

    Il faut aussi signaler l’ingénieur français Robert Esnault-Pelterie (1881 - 1957), lui aussi expert dans ce domaine précurseur.

    Au début des années 1930, on procède toujours à des lancements de fusées aux USA et en URSS mais c'est en Allemagne qu'un pas décisif est franchi avec un jeune disciple d'Oberth, Wernher von Braun (1912 - 1977) qui convainc l'armée Allemande, en 1932, de l'intérêt militaire des fusées : les premiers missiles. Ce seront les V1 puis le 8 septembre 1944 le premier tir de V2 - surnommé Vergeltungswaffe, "arme de la vengeance" par Hitler sur l'Angleterre.

    Après la chute de Berlin et des nazi, von Braun sera rapatrié aux États-Unis et participera au programme spatial américain.

    Ce seront pourtant les soviétiques qui  lanceront Spoutnik et enverront le premier homme dans l'espace en 1961, Youri Gagarine ! Les américains se rattraperont avec le programme Apollo et un alunissage resté un "Grand pas pour l'Humanité" en 1969 !

    Je développerais ces points plus tard !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • En guise de 700ème billet de ce blog, je vais vous dévoiler l'introduction et la conclusion d'un mémoire deNeuropeptides et Mémoire biochimie que je rédigeais en 1997 (et qui sera prochainement mis en ligne sur ILV !) Ceci entre dans le cadre de mes articles des "Chroniques des Voyageurs de la Science" !

    Les premiers neuropeptides isolés comme hormones neurohypophysaires furent caractérisés chimiquement dans les années 1950 pas Du Vigneau : l'ocytocine et la vasopressine. Les neuropeptides échappèrent ensuite à l'hypothalamus; en effet, la Substance P initialement caractérisée dans cette structure par Leeman, pouvait être l'un des transmetteurs de la douleur dans la moelle épinière. En 1975, à partir de leur capacité à se lier aux récepteurs opiacés, Hughes et Kosterlitz découvrirent deux pentapeptides opioïdes endogènes d'origine cérébrale : la leucine et la methionine-enkephaline.

    Depuis cette date, il ne se passe pas une année sans que l'on découvre de nouveaux neuropeptides. Leur nombre avoisine maintenant la centaine.

    La diversité des neuropeptides et leur distribution souvent ubiquiste dans l'organisme font que de nombreux neuropeptides sont impliqués dans les processus mnésiques. La mémoire est un phénomène complexe, subdivisible en plusieurs phases qui ne reposent pas toutes sur les mêmes mécanismes sous-jacents et qui n'impliquent pas les mêmes molécules, ni les mêmes réseaux de neurones.

    Les neuropeptides étant nombreux, ils ne vont pas tous agir de la même façon, au même endroit ou au même moment. C'est pourquoi leurs mécanismes d'action demeurent mal connus d'autant plus que la plupart interviennent dans d'autres fonctions physiologiques autres que cognitives et il est difficile de séparer les différents effets d'un neuropeptide donné et dans ce cas de dire si celui-ci à un effet sur les processus mnésique, si cet effet est un effet direct ou du à une action périphérique comme par exemple une action sur la pression sanguine comme dans le cas de la vasopressine ou de la galanine. Le débat reste ouvert et la question divise les spécialistes.

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Les oeuvres perdues d'EuclideOn sait peu de choses de la vie d'Euclide ! Proclus (412 - 485), une figure importante du néoplatonisme, raconte qu'il exerça une activité à Alexandrie, ville fondée par Alexandre le Grand (356 - 323 avant JC).

    A Alexandrie se trouvait la célèbre Bibliothèque de Ptolémée Ier Soter.

    Toujours selon Proclus, Euclide étudia à l'Académie de Platon et connaissait toute l’œuvre d'Aristote.

    Les Éléments serait un ouvrage de maturité mais il existe d'autres ouvrages du célèbre géomètre.

    Dans ses Commentaires, Proclus attribue d'autres traités à Euclide, ce qui, ajouté à des informations que livre Pappus d'Alexandrie (290 - 350) dans le livre II de la Collection mathématique, nous donne une liste en mathématiques et en physique.

    La plupart de ces œuvres sont perdues !

    En mathématiques, nous avons de la géométrie, de l'astronomie et de la musique et en physique, de la mécanique et de l'optique !

    En géométrie, nous avons les Élémentaires : Données, De la division des figures et Faux raisonnements, ou Supercheries. Puis, les Supérieures : Les Lieux à la surface, Porismes et Sections coniques.

    En astronomie, nous avons Des phénomènes... Et en musique : Des éléments de musique avec Introduction harmonique et Section du canon.

    En mécanique, nous avons Du léger et du lourd et Du levier. Et en optique : Optique et Catoptrique !

    Tous ces ouvrages mettent en évidence un plan mathématique d'enseignement assez précis à large spectre d'intérêts !

    Il faut enfin rappeler que la géométrie est née de la mesure des champs inventée par les Égyptiens et que la connaissance des nombres passe par le commerce des Phéniciens.

    Ces théories mathématiques passèrent d’Égypte à l'Hellade par Thalès. Pythagore transforma ensuite la doctrine en enseignement puis Euclide énonça ses Éléments !

    A bientôt !


     


    votre commentaire
  • Archimède et la Couronne de HiéronAu IIIème siècle avant JC, Hiéron, tyran de Syracuse, veut se faire élaborer une couronne d'or. Il confie une certaine quantité de métal précieux à un joaillier et reçoit son bijou. Cependant, il est persuadé que l'artisan n'a pas utilisé tout l'or dans son œuvre. Il demande conseil à son ami Archimède.

    Archimède se rend alors aux bains publiques et en voyant l'eau déborder du bassin lorsqu'il y entre, s'écrie "Eurêka" ("j'ai trouvé") et déambule ensuite, selon la légende, tout nu dans les rues.

    Quelle est donc l'idée géniale du premier physicien mathématicien ? Archimède a l'intuition de la "Poussée d'Archimède" ! Tout corps plongé dans un liquide déplace une quantité d'eau égale à son volume et subit une poussée de bas en haut - qui l'allège en apparence donc - poussée proportionnelle au volume d'eau déplacée.

    Archimède procède alors comme suit : il place un kilo d'or, puis un kilo d'argent puis la couronne dans un récipient d'eau et mesure le volume déplacé. Il constate que l'argent - moins dense que l'or déplace plus de liquide que l'or et de même la couronne déplace un volume d'eau compris entre le volume déplacé par l'or et le volume déplacé par l'argent !

    Archimède en déduit alors que le joaillier a inclus de l'argent dans la couronne !

    En réalité, c'est bien plus compliqué que cela ! Les volume d'eau déplacées dans l'expérience sont trop faible pour être perçues ! Archimède aurait vraisemblablement utiliser une balance hydrostatique comme le démontrera plus tard Galilée.

    Archimède est le premier a associé mathématiques et physique. Il procède de la méthode déductive des Grecs mais additionne la méthode inductive tirée de l'expérience. Il est aussi connu pour son levier "capable de soulever la Terre". Il faut y voir là une métaphore bien entendu ! Et enfin, Archimède est connu pour ses machines de guerre lors du siège de Syracuse en 213 avant JC.

    Les applications de la Poussée d'Archimède sont multiples : les poissons et leur vessie natatoire qui se gonflent de gaz issues de réactions biologiques, les sous-marins et leurs ballasts, ou les icebergs qui flottent du fait que la densité de l'eau douce est plus faible que celle de l'eau de mer.

    Archimède connu une fin tragique en 212 avant JC lors du sac de Syracuse !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Le visage de Dieu - Igor et Grichka BogdanovJe vais maintenant vous livrer un billet qui fait complément à ma série "Histoire de la cosmologie", une présentation succincte d'un des derniers livres des frères Bogdanov, Le visage de Dieu.

    Je suis bien conscient que les Bogdanov sont, comme d'autres personnalités -parceque ? - médiatiques comme Michel Onfray en philosophie ou Lorant Deutsch en Histoire - très controversés dans leurs domaines, l'astrophysique et les mathématiques.

    Il y a peut-être dans cette controverse une part de fondement - tout scientifique ou plus largement tout intellectuel peut voir ses idées battues en brèche ou discutées - mais sans doute aussi une part de jalousie ! Je connais moi-même un peu les milieux universitaires et je peux vous dire que ce n'est pas le monde des Bisounours - il y a aussi des rivalités et des sentiments bassement humains !

    Mais bon je m'égare... Le livre des Bogdanov commence par l'exposition des travaux de George Smoot et John C. Mather (prix Nobel de physique 2006). Lors d'une conférence, Smoot présente une "photographie" de l'univers 380000 ans après le Big Bang, le fond diffus cosmologique (prédit initialement par Gamow puis détecté par Penzias et Wilson) prise par le nouveau satellite ultra perfectionné COBE. Mais il a le malheur de dire qu'on peut y "voir le visage de Dieu". Cette simple métaphore va lui valoir d'être qualifié de créationniste. Or on sait que créationnisme et sciences ne font pas bon ménage !

    On ne peut guère observer avant ces 380000 premières années -moment du découplage entre la matière et les photons - néanmoins afin d'en savoir plus, les hommes ont envoyé dans l'espace deux autres satellites encore plus fabuleux :WMAP et PLANCK. Le dernier satellite est parti en 2009 et les résultats arriveront sous peu !

    Qu'y avait-il avant le mur de Planck, cet instant à 10 puissance moins 43 secondes ? Les satellites nous indiquent que l'Univers était en équilibre thermique au moment du découplage mais il existe de petites variations, des "rides de temps". Les équations -celles de Stephen Hawking - nous permettent de remonter du découplage au mur de Planck. Mais avant, on ne sait pas ce qui se passe ! Les lois de la physique quantique et de la Relativité ne s'appliquent plus. Il existe cependant toute sorte de théories telle la théorie des cordes.

    Les Bogdanov proposent l'idée avant le temps réel et l'énergie, d'un temps imaginaire et de l'information. Il utilise la métaphore du DVD qui ne contient que des 0 et des 1 et fait vivre un monde dès qu'on le met en mode "lecture". Les théories et les explications des Bogdanov sont quelquefois ardus et quelquefois me laissent sceptique. Si il y a un Univers pré-Big Bang fait d'information comparé à un DVD qui a mis en route le DVD ? Dieu ?

    On pourrait croire que les évènements pré-Big-Bang relèvent plus du champ de la théologie. En fait, cette idée est absurde car la science est de moins en moins démunie !

    Enfin, j'ai oublié de dire l'étonnement des scientifiques devant tous ces paramètres du cosmos qui permirent l'apparition de l'univers, de la vie, de la conscience. Une infime variation quelque part et l'Univers aurait avorté ! Doit-on imaginer une infinité d'Univers dont seuls quelqu'un uns ont aboutis ? Un multivers ?

    J'aime bien les Bogdanov - et je me souviens de mes jeunes années fasciné devant Temps X. Ils ont un véritable don de vulgarisateurs. Néanmoins comme pour la théorie des cordes et une soixantaine d'autres théories cosmologiques actuelles, on est dans la spéculation. Quand aura-t-on les preuves ?

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Le XXème siècle voit encore croitre le cadre dans lequel on pense l'Univers. C'est le moment où Einstein pense et formule ses théories de la Relativité, Relativité restreinte en 1905 et Relativité générale en 1915.

    La Grande Avancée est que l'on découvre que l'Univers a une Histoire ! Certes, il en a déjà une dès l'Antiquité mais pensée selon les récits d'Hésiode ou de la Genèse - donc d'un point de vue théologique.

    Certes, Einstein n'allait pas dans ce sens ! Lui pensait un Univers Stationnaire mais ses équations démontraient pourtant le contraire ! C'est ainsi qu'il introduit la Constante Cosmologique pour compenser la contraction de l'Univers du fait de la gravitation avec une valeur qui pousse à son accroissement et donc équilibre le tout. Il le regretta pas la suite. Cependant, ironie de l'Histoire, l'Univers s'accroit plus vite que prévu du fait de l’Énergie Noire - donc la Constante Cosmologique pourrait se référer à l’Énergie Noire !

    Mais revenons au début du XXème siècle, avant toutes ces théories ! A l'époque, les étoiles stimulent les imaginations et des vocations se sont sans doute créer lors de la projection, en 1902, du Voyage dans la Lune deHistoire de la Cosmologie - L'Ere de la Relativité Méliès : les aventures du professeur Barbenfouillis et de ses acolytes livrant une version féérique du cosmos !

    Puis, comme on l'a dit, Einstein et De Sitter établissent le modèle de la Relativité générale dès 1915 tandis que le monde s'entretue dans la Première Guerre Mondiale. Ces théories sont confirmées par la preuve qu'apporte Arthur Eddington lors d'une éclipse solaire : la gravitation déforme l'Espace-Temps et la masse d'une étoile dévie la lumière !

    L'Histoire de l'Univers se forme à partir de l'"atome primitif". C'est en, effet à partir de là que le chanoine Georges Lemaitre imagine un univers "évolutif", dès 1927.

    En 1929, Edwin Hubble observe la fuite des galaxies, preuve d'un Univers en expansion !

    Cependant, des philosophes restent attachés à la Terre et en 1934, Edmund Husserl, dans La Terre ne se meut pas, contre la doctrine copernicienne affirme que la Terre doit être considéré comme le sol originaire de notre ancrage corporel.

    Côté scientifique, les théories continuent à s'affiner et en 1948, le Russe Georges Gamow prédit l'existence d'un rayonnement "fossile" - issu d'un lointain passé de l'Univers. Ce n'est qu'en 1965 que Penzias et Wilson découvrent accidentellement un bruit de fond en réparant une antenne Bell. Ils observent en fait le rayonnement fossile prédit par Gamow, vers 3°K. ils publient un article et obtiennent un Prix Nobel - contrairement à Gamow décédé entre temps d'une cirrhose du foie !

    Cette origine de l'Univers est nommée dès 1950 par Fred Hoyle, lors d'une émission radiophonique à la BBC, "Big Bang" en la dénonçant car celui-ci défendait un Univers stationnaire.

    Dans le champs de la philosophie, on continue de constater cet éloignement de la Terre et l'homme comme un simple -point de l'Espace-Temps - la perte de son enracinement premier dans la Terre. Hannah Arendt, dans Condition de l'homme en 1958, considère que cette distance théorique nous confère un pouvoir technique qui "risque même de mettre en danger le processus naturel de la vie". Que l'on songe aux dérives de la Raison - et de la Science /du progrès - et à ses perversions avec la planification de la Shoah et des génocides et Hiroshima et Nagasaki !

    Je ne parlerais pas dans ce billet de la conquête spatiale, de la rivalité dans ce domaine entre USA et URSS (Spoutnik, Gagarine, le programme Apollo, MIR, les navettes etc...). Cependant, en posant le pied sur la Lune, l'homme rejoint Méliès et relève un temps la tête !

    De l'Univers infini, on passe dans la deuxième moitié du siècle au multivers ! Ainsi en 1956, Hugh Everett, dans sa thèse à Princeton (le campus d'Einstein à partir des années 1930 et sa fuite d'Allemagne), évoque un multivers d'origine quantique. Cependant Relativité et physique quantique restent par ailleurs toujours inconciliables et Einstein qui pensait que "Dieu ne joue pas aux dès" contre l'avis de Niels Bohr, ne parviendra jamais à la théorie du Tout unissant les 4 forces fondamentales !

    Sommes-nous seuls dans l'Univers ? Les années 1950 voient pulluler les films hollywoodiens d'invasions extraterrestres - issus de la littérature de SF - en vérité allusion à la menace bien réelle elle d'invasion soviétique - et dans ce cadre, en 1961, Frank Drake établit une équation permettant d'estimer le nombre de civilisations extraterrestres avec lesquelles nous pourrions entrer en contact !

    L'Univers n'en finit pas de faire rêver en même temps que son infinité peut nous angoisser. L'imaginaire de l'homme est alors entre Star Trek et Alien !

    A bientôt !

    PS : Il y aurait encore beaucoup à détailler sur de nombreux points évoqués ici. J'aurais sans doute l'occasion d'y revenir dans l'avenir !


    votre commentaire
  • La découverte de l'électromagnétismeLe XIXème siècle, moment de grandes découvertes, peut être qualifier de "Siècle de l'électricité". Mais en réalité, les phénomènes électrostatiques sont connus depuis l'Antiquité !

    L'étymologie du mot électricité provient du mot grec de l'ambre, elektron. L'invention de la boussole, en Chine, remonte à la dynastie Han, deux siècles environs avant J.C.

    Mais ce n'est qu'au XIXème siècle - dans sa deuxième moitié, que l'on maitrisera vraiment la Fée Electricité à l'origine de la Seconde Révolution industrielle, après celle de la vapeur.

    La théorie avance avec le Français Charles-Augustin Coulomb (1736 - 1806) qui donne le coup d'envoi et énonce le principe suivant : "l'attraction ou la répulsion entre deux charges électriques est directement proportionnelle au produit de ces charges et inversement proportionnelle au carré de la distance". Il y a là un air de famille avec le travail de Newton sur la gravitation !

    En 1800, en observant la raie, poisson qui produit de l'électricité, Alessandro Volta a idée de la pile électrique. Dès lors qu'on peut produire et stocker de l'électricité, de nouvelles expériences peuvent se dérouler ! La technique de l'électrolyse et ses applications industrielles sont dès lors possibles !

    C'est alors que l'on découvre que l'électricité et le magnétisme ont partie liée ! Le passage d'un courant, tel que démontré par le Danois Hans Christian Oersted (1777 - 1851), fait dévier l'aiguille d'une boussole.

    Ceci stimule les travaux d'André-Marie Ampère (1775 - 1836) qui montre que deux courant électriques peuvent interagir entre eux par le biais de forces de nature magnétique. Il établit de nouvelles formules mathématiques à l'instar de Coulomb avant lui.

    Mais les forces électromagnétiques dépendent non seulement de la distance mais aussi de la vitesse et de l'accélération. Dès qu'elles se mettent en mouvement, les particules ont plus de mal à être mise en équations. On va s'éloigner des similitudes avec les théories de Newton sur la gravitation !

    En effet, les savants s'appliquent à englober la dynamique des charges dans une théorie unique avec la gravitation. L'Anglais Michael Faraday (1791 - 1867) va se pencher sur ces problèmes. Le cas de Faraday est exceptionnel car il grandit dans des conditions de pauvreté qui à priori lui barre la voie scientifique. Mais, relieur de métier, il apprend la physique et la chimie en lisant les livres qu'il relie ! Ce savant va explorer l'induction électromagnétique à l'origine de nos centrales nucléaires, thermiques, hydroélectriques ou éoliennes ! Le principe de base est qu'un aimant au voisinage d'un câble y fait circuler un courant électrique ! Faraday parvient ainsi à générer un courant au moyen d'un aimant ! Il établit par ailleurs la très importante notion de champ ou "lignes de forces" !

    James Clerck Maxwell est né à Édimbourg en 1831, l'année ou Faraday ébauche ses "lignes de force". Contrairement à Faraday, sa famille est apparentée à la noblesse et il a étudié aux université d’Édimbourg et de Cambridge et dirige le prestigieux laboratoire Cavendish. Il va prendre très au sérieux les idées de Faraday. Il précise la géométrie des lignes de champ en se servant de limailles de fer. Maxwell va réaliser une synthè_se des travaux de Coulomb, Faraday et Oersted, bref rédige le précis mathématique qui rendra possible la réalisation de moteurs, magnétophones, appareils électroménagers, téléphone, téléviseurs et radios !

    Bref tout un parcours d'effervescence intellectuelle !

    A bientôt !


    votre commentaire
  • je vais maintenant compléter mon article "introduction à l'étude du cerveau" avec un billet sur les capacités électriques des neurones qui sont la base du fonctionnement du cerveau et de l'appareil nerveux en général.

    Electricité et excitabilité neuronaleToutes ces notions, je les ai apprises durant mes études de neurosciences, il y a fort longtemps mais malheureusement l'institution ne m'a pas autorisé à poursuivre dans ce domaine et à faire une thèse ! C'est un domaine passionnant et qui l'intéresse toujours autant dans ma soif de savoir éclectique !

    Toutes les cellules vivantes présentent une asymétrie au niveau de la disposition des ions de part et d'autre de leur membrane cellulaire. La membrane permets d'isoler la cellule du milieu extérieur et c'est sûrement lorsque cette propriété est apparu que la vie est apparue de même !

    Dans le cas des neurones, cette asymétrie dans la distribution des ions est particulièrement intéressante ! Il y a donc une différence de potentiel électrique de part et d'autre de la membrane et la cellule nerveuse va être capable, au moyen de canaux, de faire varier ce potentiel ! Tout se passe comme si on était face à une pile.

    L'extérieur de la cellule est riche en ions sodium (Na+) et l'intérieur en ions potassium (K+). L'intérieur est légèrement chargé négativement par rapport à l'extérieur.

    Le neurone comprends différentes partie qui correspondent à une orientation de ce dernier. Des stimuli arrivent sur ses dendrites qui si leur intensité est suffisante va générer un Potentiel d'Action (PA) au niveau du Segment Initial de l'axone.

    Prenons un "tronçon" de cet axone ! Le PA se déplace de proche en proche ! Le neurone se dépolarise et cette dépolarisation active des canaux ionophores (qui laissent passer un certain type d'ions) potentiel dépendants qui ici laissent passer des ions sodium. La ddp (différence de potentiel membranaire) passe donc de -70mV (potentiel de repos) à 0 mV car des ions sodium chargés positivement entre à l'intérieur de la cellule. Il y a bien propagation de la dépolarisation.

    Dans un deuxième temps, des canaux à potassium vont s'ouvrir et des ions K+ vont sortir. C'est la repolarisation. Mais comme ces derniers canaux restent plus longtemps ouverts que les précédents, la membrane va donc subir une "période réfractaire" où un deuxième PA ne peut s'y dérouler  tandis que le front du premier PA n'est pas encore passé ! On dit que la membrane est hyperpolarisée ! C'est aussi surtout par ce moyen que le PA ne peut pas revenir en arrière le long de l'axone !

    Des pompes à ions vont ensuite rétablir parfaitement les potentiels et la distribution ionique de départ !

    Les axones qui possèdent ce que l'on appelle une gaine de myéline - qui fait office d'isolant ! - ont paradoxalement une conduction plus rapide car le PA fait des sauts au niveau des espaces entre deux gaines de myéline. Une conduction "par sauts" donc !

    Les scientifiques mesurent ces phénomènes au moyen de micro-électrodes de verre ou de tungstène.

    Au niveau de la synapse , l'espace entre deux neurones - entre axone et dendrites du neurone suivant, se produit un autre phénomène de transmission, celui-là chimique au moyen de neurotransmetteurs libérés dans la fente synaptique.

    Mais c'est une autre histoire et nous en parlerons peut-être une autre fois ?!

    A bientôt !


    votre commentaire
  • Si la conquête spatiale fut le défi de la seconde moitié du XXème siècle, décrypter le fonctionnement du cerveau, l'organe le plus complexe du corps humain pourrait être celui du XXIème siècle - avec l'Intelligence artificielle !

    C'est un sujet que j'ai moi-mếme étudié possédant une maîtrise de biochimie en spécialisation neurosciences !

    Depuis la fin du XIXème siècle, on accumule les données sur le cerveau et ses constituants, les neurones et à la fin des années 1990, les neurosciences connaissent une véritable révolution avec des avancées techniques telles que l'IRMf (Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle). Mais la véritable gageure est de déterminer comment une telle structure, le cerveau, des circuits et des réseaux de neurones reposant sur la capacité à propager des signaux électriques parvient à générer la pensée ?

    Au départ, tout est parti de la découverte du neurone, mis en évidence par les technique de  coloration des corps cellulaires de Camillo Golgi et Ramon Y Cajal ! Dans le cas du second, sa coloration ne mettait en évidence que certaines cellules d'un échantillon et de manière aléatoire mais celles-ci était rendu parfaitement visibles ! On pu ainsi établir les premières classification de neurones dont les très impressionnantes cellules de Purkinje du cervelet avec leurs étonnantes arborescences !

    Parallèlement, se développaient les premiers travaux d'électrophysiologie, avec de fines électrodes en verre, le neurone de calmar étant un matériel privilégié de par sa taille. Dans ce domaine, on peut citer les travaux de Hogkins et Huxley !

    C'est ainsi qu'on découvrait le Potentiel d'Action - ou PA - qui se transmet le long des axones des neurones. Le neurone est riche en ion potassium (K+) tandis que le milieu extracellulaire contient lui beaucoup d'ions sodium (Na+). De fait, la cellule nerveuse a un potentiel électrique négatif, de l'ordre de moins 70 milliVolts ( - 70 mV). L'arrivée d'un PA se traduit par une dépolarisation de proche en proche - d'autant plus rapide, par saut, si l'axone est myélinisé (isolant électrique) - les ions K+ sortant et les ions Na+ entrant, la différence de potentiel s'atténue ! Ceci se fait au moyen de canaux ioniques (des protéines membranaires), dépendant du potentiel ou activés par des neurotransmetteurs se fixant sur des récepteurs.

    Entre l'axone d'un neurone et les dendrites du neurone suivant, il existe un espace vide appelé synapse. Le neurone présynaptique va, suite au PA, libérer un neurotransmetteur (il en existe divers, excitateurs ou inhibiteurs, acétylcholine, GABA, dopamine, sérotonine), capté par le neurone post-synaptique qui déclenche un PPS (Potentiel Post Synaptique) qui si il atteint un certain seuil d'intensité déclenchera un PA au niveau du segment initial de l'axone suivant la loi du "tout ou rien" ! A noter que si le PA a toujours la même intensité, contrairement aux PPS (PPSE, excitateur et PPSI inhibiteur),la fréquence des PA peut varier !

    Tous ces neurones - des milliards dans le cerveau qui forment presque une infinité de connexions - forment des réseaux - que l'on appelle depuis le début des années 2000, dans leur ensemble, le Connectome - comme le Génome pour l'ensemble des gènes, - celui-ci représente la disposition de l'ensemble des neurones ! Il diffère selon les individus ! en dresser la carte représente le grand défi du XXIème siècle et prendra des décennies en alliant toutes les techniques possibles !

    A l'échelle, on a le cerveau qui s'organise en quatre lobes : frontal, temporal, pariétal, et occipital et contient plus de 150 aires dédiées à des tâches spécifique comme l'aire de Broca dédié au langage ! Sauf que c'est plus compliqué que cela et plusieurs aires "s"allument" à l'IRM lorsqu'on fait effectuer telle ou telle tâche à un sujet d'expérience !

    Je vous donne rendez-vous bientôt pour de nouveaux billets en neurosciences !

    A bientôt !


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique