• Vie d'Emile Zola - II - La vie de Bôhème

    Intéressons nous, dans un second temps, aux années qui s'étendent de 1858 à 1862.

    Emile Zola a dix-huit ans et est à Paris.

    Il commence alors une riche correspondance avec ses amis aixois, signe de sa nostalgie de la Provence. On a conservé ses lettres à Baille le Polytechnicien et à Cézanne le peintre.

    Ses résultats scolaires, au Lycée Saint-Louis, deviennent décevants, hormis en littérature française, enseignée par Pierre Levasseur, futur historien de renom.

    Après un séjour à Aix à l'été 1856, de retour à Paris, il tombe gravement malade (fièvre typhoïde peut-être, épisode de sa vie dont il se servira dans La faute de l'abbé Mouret).

    Puis il retourne au Lycée Saint-Louis en rhétorique.

    En janvier 1859, les Zola déménagent au 241, rue Saint-Jacques, se rapprochant de la banlieue sud.

    Le 17 février 1859, il publie des vers en hommage à son père dans La Provence.

    Pauvre et à demi-étranger, il n'est pas heureux.

    Échec au baccalauréat le 4 août 1859. Il le repasse à Marseille en novembre de la même année et suite à un nouvel échec, il abandonne finalement ses études.

    En 1860, son grand-père, Louis Aubert meurt. Le jeune Zola se met en recherche d'un travail.

    La protection  d'Alexandre Labot, qui l'avait fait entrer au Lycée Saint-Louis, lui vaut un emploi à l'administration des Docks de Paris. Il n'y reste que deux mois !

    Il tue son ennui en promenades dominicales à Saint-Cloud, à Vitry, à Vincennes.

    Zola a maintenant pour lui seul une mansarde au septième étage du 35 de la rue Saint-Victor où demeure sa famille.
    Il y reçoit de nombreux amis : George Pajot, le peintre Chaillan et des provençiaux de Paris comme lui.

    Il lit les classiques et écrit : poèmes, proverbes, nouvelles (un coup de vent), lettres à Baille et à Cézanne.

    Parmi ses lectures : Michelet l'historien, George Sand, Shakespeare. Il admire Jean Goujon et Greuze.

    Mais sans travail, il doit renoncer à un séjour à Aix prévu à l'automne.

    L'hiver 1860 - 1861 est rude. Il s'enfonce dans le spleen et on a peu d'informations sur cette période. Il a une liaison malheureuse avec une fille galante, Berthe (qu'il transposera dans La Confession de Claude, commencée en 1862 et publiée en 1865).

    Nouveau déménagement en février 1861, au 24 de la rue Neuve-Saint-Etienne-du-Mont, dans un hôtel garni.

    Cézanne, l'ami tant attendu, le rejoint à Paris en avril 1861. Ensemble, ils visitent le Salon de Peinture, les académies.

    Zola ne trouve toujours pas d'emploi et son amertume augmente. Toujours des lectures : Molière et Montaigne ainsi que Victor de Laprade. C'est la vie de Bohême évoquée dans le titre de billet.

    Il commence à regarder la Grande Ville et les Paysages, cherchant comme ses amis peintres, le "motif". L’œuvre ne suit pas l'expérience. Il écrit toujours des vers mais ne croit guère à son talent poétique

    Après un nouvel hiver difficile, il se décide à demander la nationalité française; le 7 décembre 1861, à la mairie du Vème arrondissement, en qualité de fils d'étranger, né en France. Un tirage au sort favorable le dégage des obligations militaires.

    Le 1er mars 1862, Émile Zola entre à la librairie Hachette comme employé au bureau des expéditions. il est payé cent francs par mois pour faire des paquets. Il passe ensuite au bureau de la publicité.

    Là débute son expérience de l’Édition qui fera l'objet du troisième billet sur la "Vie de Zola".

    A bientôt.

    (Photo : Émile Zola en 1865, à 25 ans donc)

    « L'avénement de ClovisHistoire de la critique littéraire - les formalistes russes »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :