• 10 jours dans un asile - Nellie Bly

    Il va être question cette fois-ci d'institutions psychiatriques à la fin du XIXème siècle et d'une journaliste de légende, Nellie Bly, engagée en 1887 au journal New York World de Joseph Pulitzer.

    Tout d'abord, je me suis toujours intéressé à tout ce qui touchait à la psychiatrie, sans 10 jours dans un asile - Nellie Blydoute parce que j'ai fait une grave dépression durant les années 1990 qui m'a valut d'être interné plusieurs semaines ! Je me console en pensant qu'Aristote disait que la mélancolie accompagne le génie !

    Enfin, parce qu'aujourd'hui, le journalisme à la Nellie Bly est mort et enterré ! Comment en douter quand on voit ces "journaleux abrutis" tourner en boucle tout un week-end sur les conneries de Cyril Hanouna alors qu'ils ne lâchent pas un mot sur des négociations entre USA et Russie sur la Syrie ou sur le début de la Bataille de Mossoul ! Il reste bien des gens comme Florence Aubenas mais ils sont rares !

    Nous allons parler de 10 jours dans un asile - Un reportage de Nellie Bly !

    Nellie Bly décide de se faire interner dans un asile de fou, passant de l’hôpital Bellevue au centre de Blackwell's Island en simulant la démence dans une pension de famille ! Elle passera au total une dizaine de jours et neuf nuits dans cette "antichambre de l'Enfer" puis, libérée, par son patron, elle dénoncera les mauvais traitements dont sont victimes les patientes - ce qui conduira à une légère amélioration de leur condition !

    Ce qui frappe au premier abord, c'est que les médecins et surtout les infirmières paraissent  plus fous que les "folles" ! N'importe qui pouvait à cette époque se retrouver entre ces murs ! Il suffisait qu'une femme déplaise à son mari en le trompant, qu'une autre se trouve affaiblie par une maladie organique ou la pauvreté ou encore qu'une domestique outragée se rebelle un peu trop fort contre ses patrons, et des policiers pouvaient vous conduire devant un juge qui vous faisait interner !

    A l’Hôpital de Blackwell's Island, les malades - quand elles le sont réellement ! - subissent des mauvais traitements qui pour le coup, si elles ne le sont pas déjà ! - les rendraient folles pour de bon ! Nourriture infecte, locaux vétustes et sordides envahis par le froid, mauvais traitements donc, manque d'empathie voire cruauté et sadisme des infirmières, incompétence et esprits bornés des médecins, saleté, misère intellectuelle, ce n'est guère la joie de vivre en ces lieux !

    Nellie Bly - qui se fait appelée Nellie Brown pour son enquête - sera confrontée aux docteurs Dent et Ingram, aux infirmières dérangées Miss Grupe et Miss Grady ! Elle dresse le portrait plein de sympathie pour les patientes de Miss Neville et Miss Maynard et de beaucoup d'autres ! Mais on peut craindre que toutes ces "vies volées" aient subit un sort funeste !

    Voilà telle était l'était de la santé mentale au début du XXème siècle !

    Dans les années 1950, le sociologue de la Seconde École de Chicago Erving Goffman réalise lui aussi une enquête en "immersion participante " dans un hôpital de Columbia qui donna lieu à son livre "Asiles" publié dans les années 1960 ! Les choses avaient certes évolué mais la cruauté du système demeurait !

    Pour vous en convaincre, regardez les films Vol au-dessus d'un Nid de Coucou, Family Life  ou encore Une Vie Volée !

    L'excellent livre/reportage est publié chez un petit éditeur, les Éditions du sous-sol et fait partie d'un projet éditorial visant à faire connaître l'ensemble de ses écrits ! Il est accompagné dans le même fascicule de "Dans la peau d'une domestique" et de "Nellie Bly, esclave moderne" qui prennent aussi partie pour des causes !

    A bientôt !

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