Il se dit beaucoup de bêtises sur la schizophrénie que les médias et les gens mal informés - aidés en cela par toute une imagerie hollywoodienne - assimilent tort à un dédoublement de personnalité et à la dangerosité !

Dans Un homme d'exception - A beautiful mind en VO - film américain de 2001 de Ron Howard, on découvre la biographie de John Forbes Nash Jr., Prix Nobel d'économie pour ses travaux sur la théorie des jeux - des travaux pointus en mathématiques appliqués - et son quotidien avec la schizophrénie depuis la survenue de la maladie jusqu'à sa consécration en Suède. Le film fut multi-récompensé notamment de l'Oscar du Meilleur Film.

Nash est incarné par la star montante de l'époque, Russell Crowe (Gladiator, Master and Commander), lui aussi se verra remettre un Oscar, celui du Meilleur Acteur pour ce film de Ron Howard !

Mais si ce film est prenant, il me dérange personnellement beaucoup - car même si le personnage de Nash, malgré une certaine froideur de coeur, est attachant - on pénètre dans son esprit et c'est cela qui est déstabilisant !

Je m'explique ! Nash a un ami Charles et est employé par un agent secret, William ! Or lorsqu'on s'aperçoit de son délire et de sa maladie, le spectateur découvre que Charles et William ne sont que des produits de son imagination et n'ont pas d'existences réelles ! Or il est très rare d'avoir des hallucinations visuelles dans ces maladies quoi que les hallucinations auditives soient très fréquentes ! Mais voilà comment montrer à l'écran une hallucination ? Il se trouve que William est interprété par Ed Harris donc un acteur de chair et de sang ! Donc impossible pour le spectateur de faire la différence et on est véritablement floué ! On croit voir les choses de manière objective or le récit est en fait subjectif, du point de vue de Nash ! Il y a bien quelques indices mais ténus ! Il s’avère en réalité que ces personnages hallucinatoires ont été inventés pour les besoins du scénario !

Le film a suscité quelques polémiques autour de la personnalité de Nash à sa sortie. On a reproché au film de taire les supposées expériences homosexuelles de Nash mais là à la limite je dirais qu'est-ce que ça a à voir avec le Schmilblick ? De plus, il me semble que Nash a aussi tenu des propos antisémites dans sa vie et là lever de boucliers évidemment !

Le film montre donc comment Nash se heurte à une maladie terrible mais également son génie et pose la question des liens entre génie et folie ! Il est très romantique de dire que l'un ne va pas sans l'autre mais AMHA il n'y a rien de plus faux ! Et on voit bien que l'intellect de Nash - à partir du moment où la maladie s'installe - tourne à vide puis s'enlise !

Ce film remet quelques pendules à l'heure !

A signaler aussi la Bande musicale du réputé James Horner ! Et puis la très belle prestation de l'actrice Jennifer Connelly en madame Nash séduite par le génie et affrontant la folie de son époux avec abnégation !

A la prochaine !