• Deuxième Belvédère - André Pieyre de Mandiargues

    Attardons nous un peu sur la série des Belvédère dans l'espoir d'avoir une vue panoramique sur la poésie et la peinture !

    Je ne récapitulerais pas ici l'histoire éditoriale de ces ouvrages d'André Pieyre de Mandiargues, écrivain, poète, connu par ailleurs pour ses récits fantastiques et érotiques. Je vais plutôt m'avancer sur le contenu, le rapport entre la poésie et la peinture.

    Il y eu cinq Belvédères depuis Le Belvédère jusqu'à L'ultime Belvédère. Ces livres regroupent les articles et les essais de l'auteur. Je m’intéresse ici au Deuxième Belvédère dont je viens d'achever la lecture dans le cadre d'un des cours que je suis à l'université.

    Pour cet ouvrage, on peut avoir recours à la métaphore architecturale. Si Le Belvédère pouvait être qualifier de palais baroque (et l'on notera le goût de Mandiargues pour le baroque et la maniérisme), ce Deuxième Belvédère ressemble plus à une demeure classique : trois parties dans le livre, une aile principale (la partie sur le Mexique), et deux ailes adjacentes qui viennent se greffer dessus (les écrits sur la poésie et sur la peinture).

    Le Belvédère s'achevait sur les préparatifs d'un voyage au Mexique. C'est de ce voyage qu'il est question dans la première partie : "La Nuit de Tehuantepec". Cette nuit est par ailleurs qualifiée de nuit "illuminée" et Mandiargues et sa femme, l'artiste Bona, ont la vision au milieu des ténèbres d'un ange descendu du ciel.

    La nuit soutient toute la thématique de ce livre. La partie sur la poésie évoque des amis poètes -pour la plupart de la seconde génération du surréalisme - trop tôt disparus. Certains se sont suicidés ! Enfin, la troisième et dernière partie de l'ensemble s'attarde sur la peinture. Dans ce domaine, les préférences de l'auteur vont principalement à Max Ernst (évocation de la griffe de Oedipus Rex) et à Dubuffet (cette fois, évocation des Texturologies).

    En fait de panorama, ce Deuxième Belvédère revendique des points de vue multiples et partiels. Mandiargues met en avant "sa beauté" et non "la beauté". Tout ressort du subjectif !

    Par ailleurs, il montre un goût pour les monstres (ceux que l'on montre dans l'étymologie) et déclare qu'il y à la fois du sublime et de l'horrible dans l'Art. Par ailleurs, pour lui, ce n'est pas tant l'art qui copie la nature mais plutôt l'inverse : songeons aux phasmes (ces insectes en forme de brindilles ou de feuilles) ou encore les caméléons dont l'écrivain faisait l'élevage.

    Bref, Mandiargues est selon moi un auteur trop méconnu du grand public qui mériterait de trouver un plus large écho.

    A bientôt !

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