• Maison Jacques Prévert - Omonville-La-Petite

    Maison Jacques Prévert - Omonville-La-PetiteJ'ai eu l'occasion en ce jour de Fête Nationale de visiter la dernière demeure du vivant d'un grand célébrant de la Langue Française, idole de nos écoles primaires et de nos collèges (mais plus rare dans nos universités), à savoir Jacques Prévert !

    Pour vous parler de cette visite, je me bornerais à paraphraser la brochure touristique du Musée qui contient les principaux éléments biographiques. J'aurais la possibilité dans l'avenir de vous parler plus en détail de l’œuvre, livre par livre, film par film ou chanson par chanson (éventuellement !). Je vais tout de même vous dire mon ressenti : une visite que j'aurais pu placer dans la catégorie "Coups de coeur" plutôt que Musée. Prévert est un personnage attachant, anticonformiste et velléitaire. Sa maison respire son âme ! J'ai aussi signé le livre d'or d'un -certes pas très original - "un voyage dans la littérature et l'histoire - Très intéressant !".

    Jacques Prévert donc ! Il est né en 1900 à Neuilly et découvre le Cap de la Hague dans les années 1930. Il habitera tour à tour Paris et la Province (suite à l'Exode de 1940). Il acquiert à 70 ans une demeure campagnarde non loin de celle de son vieil ami, le décorateur de cinéma Alexandre Trauner. Il y finit ses jours en 1977, victime d'un cancer du poumon (pour mémoire, on le voit quasiment toujours une cigarette à la bouche).

    Dans sa jeunesse, il fréquente les surréalistes : Breton, Eluard, Aragon, Desnos, Ernst, et les peintres : Picasso, Braque. Mais fatigué du caractère "despotique" de Breton, il fait comme beaucoup et rompt dans les années 1930. Il fait partie des signataires de "Un cadavre".

    Toujours dans les années 1930, il se lance dans l'écriture pour le théatre et le Groupe Octobre, troupe de théatre issu du milieu ouvrier en réaction à la montée du fascisme et qui se dissoudra en 1936 après la désillusion du Front Populaire. Il se lance aussi dans le cinéma, beaucoup avec Marcel Carné : Drôle de drame, Le Quai des brumes, Les visiteurs du soir, les enfants du Paradis...

    Mais Prévert est révélé en 1946, à un moment où la société aspire à se débarrasser des tensions des années précédentes, avec le recueil Paroles (composé pourtant de textes d'avant-guerre pour la plupart). Il rencontre aussi le succès dans la chanson avec Kosma (Barbara, Les feuiilles mortes) et ses interprètes sont Juliette Greco, Mouloudji, Montand...

    A la fin de sa vie, il se met aux collages (qu'il a découvert à la suite d'une chute d'une fenêtre de la maison de la Radio en 1948 !) qui constituent pour lui, habitué de l'image, une autre forme de poésie.

    Ce que l'on retiendra de Jacques Prévert, c'est qu'il a mis la façon de parler des gens dans ses poèmes (nombreux calembours par exemple). Il avait un goût pour le burlesque, la bouffonnerie et une sympathie pour les gens du peuple (il a été le premier à introduire des héros ouvriers - interprétés par Gabin - au cinéma). Enfin, il détestait la guerre et était irrespectueux de tous les pouvoirs (dont les abus religieux).

    Je vous invite à (re)découvrir son œuvre qui est facile (du moins en apparence) d'accès (et n'en est pas moins pourvue de profondeur !).

    A bientôt !

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