• Lettres philosophiques - Voltaire

    Voltaire est réputé pour ses "contes philosophiques" mais c'est aussi un essayiste, philosophe des Lumières promoteur de la tolérance en matière de religion et un historien. Il est également un homme de cour et de salon, ce qui le place à l'opposé d'un Rousseau.

    Nous allons nous intéresser maintenant aux Lettres philosophiques, un essai initialement publié en Angleterre, d'abord intitulé Letters concerning the english Nation ("By Mr. de Voltaire") et qui relate ce que le philosophe a vu dans ce pays180PX--1.JPG qu'il considère comme très en avance, notamment sur la France.

    En 1726, l'année commence mal pour Voltaire. il se fait bastonner par les hommes de main d'un noble auquel il a déplu. Il décide alors de passer en Angleterre -  dont il apprend rapidement la langue - et y consacre son temps à préparer La Henriade, poème épique qui veut exalter l'image du roi Henri IV et dénoncer le massacre de la Saint-Barthélémy.

    Mais, tout à son travail, Voltaire observe et est fasciné par ce qu'il voit et considère comme un modèle de société.

    En effet, à l'époque, l'Angleterre semble bien en avance sur le reste de l'Europe : c'est une monarchie constitutionnelle qui promouvoit le libre-échange avec Adam Smith, la liberté religieuse avec la prolifération des sectes, l'explication rationnelle du monde plutôt que par la Bible (au moyen de l'expérimentation avec Leibniz et surtout Newton) et les avancées en médecine (vaccination contre la petite vérole).

    En Angleterre, Voltaire va aussi découvrir le philosophe John Locke (et le sensualisme) et lire les pièces de William Shakespeare (dont il se souviendra en écrivant Zaïre). Il réfléchit sur la circulation des marchandises, des hommes et des capitaux.

    Les Lettres philosophiques sont un recueil de vingt-cinq textes qui ne prend pas, en réalité, la forme épistolaire, relevant plus de l'essai. L'édition anglaise parait en 1733. L'écrivain souhaitait différer la publication française mais est pris de court  par son éditeur. La sortie en France provoque un scandale; Voltaire est sous le coup d'une lettre de cachet et doit s'enfuir à Cirey chez Emilie du Chatelet (par ailleurs traductrice de Newton).

    Le livre est condamné par le Parlement de Paris et lacéré en place publique. il est considéré comme contraire à la Religion.

    Voltaire y soutient le fait que, dans un pays comme l'Angleterre, où il y a plus de deux religions (quakers, anabaptistes, presbytériens etc..), il n'y a donc pas de conflit entre les religions qui seraient dominantes. Le Parlement y a sans doute vu une mise en cause du catholicisme.

    Je vous laisse méditer les réflexions de Voltaire.

    A bientôt !

    « Vie d'Emile Zola - VIII - La fin des Rougon : de "L'Oeuvre" au "Docteur Pascal"La théorie du roman - Georg Lukacs »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Mardi 5 Juin 2012 à 12:07
    Bonjour,

    L’intérêt que vous portez à Voltaire m’incite à vous indiquer ceci :

    Il y a deux ans une lecture attentive de sa Correspondance (treize volumes à la Pléiade) m’a conduit à publier un livre dont le contenu ne cesse de me surprendre, dans la mesure où la mise en relation de 1300 extraits environ de cette même Correspondance et des événements historiques sous-jacents ne paraît pas pouvoir laisser place au moindre doute sur le caractère délibérément faussé de l’image qui nous a été donnée de ce personnage.
    Je souhaiterais vivement que vous puissiez partager mon extrême surprise en consultant, si vous le voulez bien, le blog :
    http://voltairelorauprixdusang.hautetfort.com
    Cette façon quelque peu abrupte de venir vers vous ne fait sans doute que rendre compte de mon propre désarroi, car, si je ne me trompe pas, un énorme travail de réinterprétation reste à faire, et non sans conséquences diverses…

    Très cordialement à vous,

    Michel J. Cuny
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :