• La Planète des singes - Franklin Schaffner

    Si La Planète des singes est à l'origine un roman homonyme de Pierre Boulle de 1963, elle a, longtemps, avant les récents films des années 2010, été associée dans l'esprit des gens à l'image de la Statue de la Liberté à demi-enfouie dans le sable d'une plage et livrée au regard désemparé de Charlton Heston, auparavant rendu célèbre par Ben Hur et Les Dix Commandements.

    Pour ma part, j'ai lu ce roman quand j'avais 15 ans, l'ayant emprunté au CDI de mon collège, car j'avais décidé alors de lire régulièrement dès la Troisième mais devait arrêter cette passion, la lecture de manière assidue dès le lycée, pour ne la reprendre qu'en 2005 - 2006 où je relisais alors le roman de Pierre Boulle qui me marqua moins que lorsque j'étais enfant. J'ai par ailleurs fait un article spécifique à ce roman quelque part sur mes blogs.

    Le premier film de La Planète des singes date de 1968 et c'est véritablement le premier succès de la Science-Fiction au cinéma, genre qui avait été un peu délaissé depuis les années 50 et des films comme Le Jour où la Terre s'arrêta, La Guerre des mondes ou Planète interdite. Mieux encore, connaissant le succès, là où des films comme le 2001, l'Odyssée de l'Espace de Stanley Kubrick demeuraient plus cryptiques (avec son foetus volant dans le cosmos à la fin qui m'avait fait sortir du film !), le long-métrage de Franklin Schaffner ouvre la voie, neuf ans plus tard, au phénomène de La Guerre des Etoiles par chez nous, Star Wars à l'international et montre aussi qu'il est possible de faire de l'argent avec la SF car c'est aussi sur cette adaptation de Pierre Boulle que s'invente le merchandising et le concept de franchise dans ce genre. Car, par la suite, on aura une première série de cinq  films en tout, et aussi deux séries télé, en 1974 et 1975, des romans dérivés, des BD, des jeux vidéo, puis une éclipse et le retour - à moitié foiré ! - en 2001, devant la caméra de Tim Burton et ensuite en 2011, 2014 et 2017 pour un nouveau cycle !

    Le film raconte comment un astronaute échoue sur une planète - dont il comprendra à la toute fin que c'est la Terre ! - et découvre que l'espèce dominante est le singe organisé en société avec ses classes : les orang-outangs se chargeant de la politique et de la religion, les chimpanzés de la connaissance et de la science et les gorilles étant la force armée. Il y a des séquences qui moi m'avaient donné des cauchemars étant gamin, d'humains revenus à l'Etat sauvage qui étaient chassés avec des fusils et des filets par des meutes de gorilles !

    Déjà, je voudrais pointer ici, attirer votre attention sur les thématiques pas courantes pour son époque que le film développe, à savoir les droits des animaux - en retournant la perspective animaux chassés et humains chasseurs - et aussi avec les zoos à humains - et aussi une critique de la société de classes et le racisme.

    Notre héros, George Taylor, joué par Charlton Heston, fait partie d'un équipage de trois astronautes. Mais ses deux compagnons ne survivront pas à cette équipée ! Si j'ai bonne mémoire, l'un sera tué durant une chasse et le second sera lobotomisé dans le zoo ! Si il ne veut pas subir le même sort, Taylor devra prouver aux scientifiques en charge du zoo qu'il est intelligent, tâche pas aisée ! Mais il sera pris sous la protection de deux chimpanzés, les scientifiques Zira et Cornélius, joués respectivement par Kim Hunter et Roddy McDowall, méconnaissables sous leurs grimages et prothèses. Notre pauvre captif aura plus de mal à convaincre leur supérieur, l'orang-outang, le docteur Zaius, tétu et attaché à ses dogmes et souhaitant, lui, protéger l'ordre établi de la société simiesque.

    Au casting, on a aussi une "femelle", l'humaine primitive Nova, offerte comme "récompense" à George Taylor et jouée par Linda Harrison, actrice et mannequin alors âgée de 23 ans. J'avoue que pour ma part, j'aimerais bien me retrouver dans une cage en sa compagnie et ferais moins de difficultés que George pour "m'accoupler" avec elle dans le "programme de reproduction" du zoo !

    Le scénario adapté du roman de Pierre Boulle est signé Rod Serling et Michael Wilson. Rod Serling, ça vous dit forcément quelque chose si vous êtes de ma génération, comme moi élevé à Temps X dans les années 1980 car il est l'architecte de la cultissime série La Quatrième Dimension et ses récits alambiqués et déroutants, oeuvres notamment de Richard Matheson à l'écriture.

    Autre point technique, les prothèses ! Elles sont l'oeuvre de John Chambers, maquilleur de son état. Pour la petite histoire, il fut décoré de l'Intelligence Medal de la CIA pour avoir participé à un subterfuge lors de la Crise iranienne des otages entre 1979 et 1981. J'imagine aussi que lors de la préparation de ces films, les acteurs ont étudié les comportements et gestes des singes en visionnant des vidéos ou en se rendant dans des zoos. Dans les plus récents films, les maquillages sont évidemment remplacés par l'infographie, l'animation par ordinateur et la motion-capture. Mais j'en parlerai en temps et en heure quand j'aborderai plus spécifiquement ces films-là !

    La musique enfin est de Jerry Goldsmith et recourt à des sons tribaux et des percussions.

    La Planète des singes de Schaffner est un excellent film et un Classique ! Je vous  confessera que je n'ai pas vu les métrages de 2011, 2014 et 2017 ayant été refroidi dix ans plus tôt par le film de Burton qui exige d'avoir BAC+12 pour comprendre ses imbroglio de référents spatio-temporels ! Dans les films, l'intrigue se passe sur Terre - mais je ne sais plus si c'est le cas dans le roman de 1963 ? Après vérification, oui, dans le livre de Pierre Boulle, le récit ne se passe pas sur Terre mais notre héros, nommé ici Ulysse, retourne sur notre planète avec sa femme Nova et son fils, atterrit près de la Tour Eiffel (et pas de la Statue de la Liberté) pour découvrir que là aussi les singes sont devenus l'espèce dominante comme dans toute la galaxie d'ailleurs (et en un sens, le récit de Burton est ici plus fidèle à l'original car je crois me souvenir qu'à la fin, Mark Wahlberg se pose près du Mémorial de Lincoln à Washington et est appréhendé par des policiers gorilles - tout ceci étant dû à un paradoxe temporel causé par un voyage dans le temps à l'insu du héros).

    A bientôt !

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