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Histoire de Byzance - De Constantin Ier à Théodose Ier
Abordons maintenant une page d'Histoire entre la fin de l'Antiquité et le début du Moyen-Âge, la fondation de Constantinople sur le site de l'antique Byzance qui était à l'origine une cité fondée par Byzas, originaire de Mégare, en 667 avant JC.
Constantin vint sur le devant de la scène en 306 après J.-C., après la mort de son père l'empereur romain Constance Chlore. A ce moment, ses propres troupes le proclamèrent nouvel empereur. Mais il dut affronter le fils de l'ancien empereur Maximien, Maxence, lui aussi proclamé empereur à Rome.
Constantin affronta son rival en 312 à la bataille du pont Milvius. A l'occasion de cet évènement, il aurait eu une vision d'un symbole chrétien et sortit vainqueur de la confrontation. Toutefois les versions diffèrent selon que l'on s'intéresse au récit qu'en fait Lactance ou Eusèbe de Césarée. Quoiqu'il en soit, Constantin n'allait pas tarder à se convertir et fait du christianisme la religion d'état.
Constantin élimina ensuite un autre rival, Maximin II et se retrouva maitre de l'Occident tandis que Lucinius fut maitre de l'Orient.
Un an plus tard, en 313 après J.-C., Constantin promulgua, avec Lucinius, le célèbre édit de Milan qui accordait la liberté religieuse aux citoyens, autant au christianisme qu'aux cultes païens. Les propriétés, les livres et tous les biens confisqués aux premiers chrétiens leur furent rendus et l’Église chrétienne eut un statut juridique. Les églises allaient se multiplier à Rome, Jérusalem, Constantinople et Alexandrie.
En 322, Constantin pénètre en Orient, au prétexte de repousser les Goths. Lucinius lui déclare alors la guerre. Mais l'Auguste d'Orient subit une succession de défaites, jusqu'en décembre 324, où il est capturé puis exécuté lors de la bataille de Chrysopolis.
En 324 toujours, Constantin pose la première pierre de sa nouvelle capitale, la "deuxième Rome", Constantinople, qui sera inaugurée en 330 et ouvre l'ère de l'Empire d'Orient ! La ville se situe à une position stratégique, au rond-point de voies commerciales à l'entrée du Bosphore.
En réalité, Constantin ne reçut le baptême qu'au moment de sa mort en 337. Sa "conversion" fut-elle sincère ou un calcul politique ? Les historiens sont partagés !
Des hérésies virent le jour sous le règne de Constantin Ier dont la principale fut l'arianisme qui clame que Jésus-Christ, en tant que Fils de Dieu fut crée et non engendré. Pour trancher la question, Constantin réunit le premier concile œcuménique, le Concile de Nicée en 325. L'arianisme fut finalement condamné. La dispute entre hérétiques et nicéens n'était pas terminée !
A la mort de Constantin, l'Empire fut partagé entre ses trois fils : Constance II reçut l'Est, dont l'Asie Mineure et l’Égypte, Son frère ainé, Constantin II reçut la Gaule, la Grande-Bretagne et l'Espagne tandis que son cadet Constant sera responsable du plus vaste ensemble : l'Afrique, l'Italie, le Danube, la Macédoine et la Thrace. Constantin et Constant adoptèrent le Symbole de Nicée tandis que Constance soutint l'arianisme. Ce dernier parvint à éliminer ses deux frères et à occuper le trône à lui seul. Par la suite, il devait persécuter les païens. Il lutta aussi contre les Perses sassanides qui attaquaient les frontières orientales de l'Empire.
Julien lui succéda en 361 comme empereur et reçut le surnom de l'Apostat. Celui-ci s'était épris de littérature hellénique et s'opposa à la nouvelle religion officielle de l'Empire. Julien avait fait ses preuves durant la guerre contre les Alamans de l'autre côté du Rhin et fut proclamé par ses soldats empereur des Gaules. Il se retrouva en rivalité avec Constance et lui succéda quand celui-ci mourut en affrontant les Perses. Julien mit tous ses effort à restaurer le paganisme. Mais il mourut sans voir son œuvre achevée à l'été 383 lors de la campagne contre les Perses. On raconte qu'il fut en réalité blessé par une flèche tirée par un soldat de son propre camp, un soldat chrétien. Ce fut le dernier règne de la dynastie de Constantin.
Le successeur de Julien fut le chrétien nicéen Jovien, de 363 à 364, qui n'était que le chef de la garde impériale de Julien. Jovien fut aussi choisit par ses soldats par acclamation.
Puis, les deux fils d'un général de Constant succédèrent à Jovien après sa mort soudaine : le nicéen Valentinien (364 - 375) qui gouverna l'Occident et son frère, l'arien Valens (364 - 378) qui se chargea de la partie orientale. A cette époque, les deux parties de l'Empire furent menacées par les Goths qui s'étaient déjà établis non loin de la capitale orientale.
Des erreurs tragiques provoquèrent la mort de Valens à la bataille d'Andrinople, livrée contre les Goths. Pour la première fois, les Goths avaient tué un empereur romain !
Pendant ce temps, en Occident, Gratien avait succédé à son père Valentinien en 375. Il devait régner jusqu'en 383. A la mort de Valens, il nomma Théodose Auguste d'Orient qui était né en Hispanie et fut plus tard surnommé le Grand. Théodose devait occuper le trône de 379 à 395 et fut la deuxième grande figure impériale du IVème siècle. Il instaura définitivement le christianisme comme religion d’État et fut le dernier à régner sur les deux parties de l'Empire. Sur le plan religieux, il défendit l'orthodoxie nicéenne contre l'arianisme. Sous son règne, le paganisme fut interdit le 28 février 380 par l'édit de Théodose.
Nous poursuivrons plus tard cette histoire de Byzance, avec Théodose et ses successeurs, Arcadius et Honorius, dans un prochain billet !
A bientôt !
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