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Discours de la méthode - René Descartes
La philosophie rationaliste commence avec Descartes ! Celui-ci en pratiquant le doute systématique a permis de fonder de nouvelles bases pour les sciences à partir de son époque, rompant avec la tradition aristotélicienne et la scolastique !
Le Discours de la méthode est un essai publié en 1637, à Leyde, qui se compose de six parties et qui est accompagné de trois autres textes, applications de la "méthode cartésienne" : Les Dioptriques, Les Météores et La Géométrie ! Nous nous contenterons ici d'évoquer l'essai fondateur !
René Descartes a fait ses études au collège jésuite de La Flèche ! C'est ce qu'il évoque dans la première partie du Discours, reprenant d'abord l'éloge que lui ont fait ses maîtres du savoir livresque - et des différentes disciplines : philosophie, théologie, mathématiques, poésie, rhétorique, médecine, droits, etc... pour finalement avouer qu'il a fini par découvrir que ce savoir n'était pas "sûr" et ne l'attirait guère ! Il a donc par la suite préféré voyager et lire dans "le grand livre du monde". Finalement, revenu des livres et des voyages, Descartes décida de se plonger en lui-même, pour s'étudier lui-même , et en tirer une base de connaissance solide !
Descartes nous explique ensuite qu'il préfère un ouvrage construit par la raison d'un seul qu'une œuvre élaborée et retouchée au fil du temps par les contributions de plusieurs ! Ceci s'applique particulièrement à l'éducation des jeunes esprits qui passent entre les mains de nombreux éducateurs. Le philosophe de La Haye utilise ensuite la métaphore de la maison qui a été bâtie sur de mauvaises fondations et qu'il faut raser et reconstruire - ce qui concerne aussi son esprit - ou encore la comparaison avec le chemin balisé par les connaissances des prédécesseurs et la route aventureuse qui passe par les sommets et les gouffres !
Ce que veut Descartes, c'est "reformater" son esprit, le délier de tous ses préjugés pour trouver le point de départ d'une nouvelle connaissance qui serait plus solide ! Ceci va l'amener au doute systématique ! Il propose alors un début de méthode ! D'abord le doute donc, ne rien tenir pour vrai avant de l'avoir examiné par soi-même, soigneusement et sans précipitation ! Pour cela, diviser les problèmes en petits éléments puis les examiner du plus simple au plus compliqué et enfin procéder à des dénombrements de toutes ces parties pour être sûr d'en omettre aucune ! Bref, c'est ce que nous nommons avec la méthode scientifique, l'analyse puis la synthèse !
Descartes utilise pour son entreprise de "reformation" du savoir, la métaphore de la maison - dont on doit tracer les plans, contacter les architectes, accumuler des matériaux ! Et en attendant d'avoir quelque chose de sûr, pour son esprit, le philosophe de La Haye se fournit auprès d'une "morale par provision" reposant sur quatre ou cinq maximes de bon sens !
La connaissance se constitue de par l'entremise de nos sens, la vue, l’ouïe, l'odorat, le goût, le toucher ! L'imagination et l'entendement entre aussi en jeu ! Mais nos sens peuvent nous tromper ! Dans un autre texte très connu de Descartes, les Méditations métaphysiques, Descartes s'interrogera sur l'existence des corps ! Tout peut être mis en doute !
Qu'est-ce qui nous assure en effet que notre vie n'est pas semblable au rêve ! N'y a-t'il pas un malin génie qui nous trompe ? Descartes parvient à sortir de cette aporie en posant le Cogito, le fameux "Je pense, donc je suis" ! Si je peux douter de ce que je pense, je ne peux douter que je pense !
Après le Cogito, Descartes démontre aussi l'existence de Dieu ! La finitude ne saurait concevoir l'infini si un Dieu n'avait mis cette idée en l'être humain ! De là, parce que ce Dieu n'est pas trompeur, on est quasi assuré que les corps existent, que les essences coïncident avec des existences !
Descartes inaugure donc la tradition du rationalisme, moment philosophique continental qui s'oppose à l'empirisme anglo-saxon ! Les deux seront fusionnés par Kant dans l'idéalisme transcendantale !
Avec Descartes, l'homme mets la nature au pas, pense la res cogitens et la res extensa, les animaux-machine, l'ère du calcul ! En caricaturant à l'extrême, on peut tirer une ligne allant de Descartes à Hiroshima en passant par les Lumières et la fin du Progrès lors de la Grande Guerre !
J'aurais sans doute l'occasion de vous reparler de Descartes dont la pensée est décidément très riche !
A bientôt !
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