• Cinéma et science : une réconciliation tardive

    On le sait le cinéma a été inventé par les Frères Lumière en 1895 et était au départ une attraction de foire. Mais il ne faut pas oublier que le cinéma est le résultat de recherches scientifiques ! Tout part de la sciences avec Jules Jansen qui invente en 1874 le révolver photographique pour prendre des séries de photo de la planète Vénus. On a aussi le physiologiste  Etienne-Jules Marey qui  décompose le galop d'un cheval avec sa caméra chronophotographique en 1890.

    Le cinéma va très tôt être mis au service de la science mais les choses vont déraper ! Certains comme le chirurgien Eugène-Louis Doyen perçoivent tout de suite le potentiel didactique de la nouvelle invention à des fins d'enseignement de ses jeunes collègues en formation et il crée des films durant des opérations comme Résection du genou, Ovariotomie ou Hystérectomie abdominale. Mais ces bandes sont très crues et certaines sont volées et atterrissent dans des attractions de foire pour provoquer la sensation. C'est cette expérience qui va durablement à sa naissance décrédibiliser le cinéma aux yeux des savants !

    Mais dès la fin des années 1910, certains scientifiques luttent contre cette mauvaise réputation en produisant d'autres films à des fins de vulgarisation.

    On a ainsi en octobre 1909, le docteur Jean Comandon qui photographie puis filme des bacilles de la syphilis au microscope ! Grace au cinéma, on peut énumérer ces bacilles et le bon docteur et d'autres ont compris que la caméra pouvait être un nouvel outil scientifique, un moyen d'observer le réel que ne pourrait faire l'oeil nu. En 1918, avec un film sur la tuberculose, Comandon inaugure le cinéma hygiéniste à visée informative. La propagande politique et économique est évidente ici.

    Mais depuis la fin du XIXème siècle, la vulgarisation scientifique est en recul ! La "période Jules Verne" est terminé et la Foi dans le progrès va s'effondrer avec la Guerre de 14 - 18 et sa mort industrielle.

    C'est à ce moment que le physicien Jean Perrin, en pleine période de révolution de sa discipline va postuler que le cinéma permet "de changer les échelles de temps et d'espace et d'y faire varier l'observation." Il montre à la Sorbonne des films de  vulgarisation sur le mouvement brownien sur des lames minces. Mais la réconciliation entre la science et le cinéma reste timide.

    Jean Painlevé va aussi utiliser le cinéma pour ses observations. son premier film,  L'oeuf de l'épinoche : de la fécondation à l'éclosion est réalisé en 1927 et diffusé devant l'Académie des Sciences où certains savants quittent la salle outrés. Painlevé fait partie de la seconde génération de scientifique s-réalisateur avec des films, des documentaires de vulgarisation comme La pieuvre (1928), La daphnie (1929), Les oursins (1929), Le bernard-l'ermite (1931), Crabes (1931), Crevettes (1931) et L'hippocampe (1935). Mais ces films au pouvoir poétique secondaire n'ont pas de réelle diffusion commerciale et n'intéresse que quelques personnes notamment les Surréalistes !

    En 1930, Painlevé, Perrin et Frédéric Joliot créent l'Institut de cinématographie scientifique (ICS) dont le but est la  recherche par et pour le cinéma. En 1933, l'Association pour la documentation photographique et cinématographique dans les sciences (ADPCS) est aussi fondée pour assurer la promotion et la diffusion de ces films, organisant notamment un congrès international annuel.

    Ce cinéma scientifique va véritablement connaitre son essor, après toute cette longue mise en place qu'à l'Exposition internationale des arts et des techniques dans la vie moderne de 1937 ! Le cinéma retrouve alors grâce aux yeux de la science. Au Palais de la Découverte, ces scientifiques derrière la caméra trouvent enfin leur public grâce à 40 écrans dispersés un peu partout dans le lieu à cette Exposition. C'est même un réel succès !

    Peut-être comme moi pensez-vous plus près de nous à des films comme Microcosmos ou à toute l'Odyssée du Commandant Cousteau, grand vulgarisateur  ? Ou alors vous avez en tête tous les documentaires animaliers des "Animaux du monde" ou ces films de plantes qui croisent et fleurissent en accélérer !

    Avec des films à visées scientifiques, ce cinéma là à comme j'ai évoqué une matière poétique !

    Ce billet a été écrit en me basant sur l'article "Cinéma et science : un amour tardif" par Florence Riou dans le Hors-série "Les génies de la science" de "Pour la science" N°30 de février- avril 2007.

    A bientôt !

     

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