• Ménon - Platon

    Ménon est un dialogue de Platon qui est un questionnement sur la vertu, comme l'indique le sous-titre, De la Vertu. Ménon - PlatonEn effet, Ménon et Socrate essaient de trouver une définition de la vertu et de savoir si elle s'enseigne ou si elle relève du don, de la capacité innée. Et donc, si elle ne s'enseigne pas comment s'obtient-elle ? On verra qu'une fois de plus avec Platon/Socrate les arguments sont d'une grande finesse !

    Dans un premier temps nos interlocuteurs posent que la vertu a rapport avec l'excellence. Quelle est alors l'essence de l'excellence ? Ménon cite des exemples de vertu, chez l'homme, chez la femme, chez l'enfant ou chez le vieillard, mais Socrate insiste sur la nécessite de trouver une unité dans tout cela pour parvenir à une définition de ce qu'est la Vertu !

    L"excellence est-elle la capacité de commander aux hommes ? Cela ne saurait donc être la vertu de l'esclave ! "Avec justice et sans injustice" qui plus est ! Un commandement vertueux est un commandement juste.

    La justice est -elle une qualité supplémentaire, participe-t'elle de la vertu ou est-elle vertu ? La vertu ne saurait donc être défini là encore par un cas particulier

    Socrate propose à Ménon, pour parvenir à des modèles de définition, de raisonner à partir du système d'Empédocle. Ceci aurait donc trait au système des perceptions, les sons, les couleurs, etc,..

    Puis, Ménon pose que la vertu serait le désir de posséder les belles choses - qui sont aussi les bonnes choses et les choses utiles ! Mais les biens dont il parle sont des biens extérieurs. Mais là encore, il faut se les procurer "avec justice et piété".

    Nous sommes dans une impasse et Ménon compare alors Socrate à une torpille, ce poisson électrique dont le toucher vous pousse dans la torpeur. En effet, Ménon ne trouve plus ses mots, ne sait plus rien. Il y a alors impossibilité de la recherche et le "paradoxe de Ménon" se fait jour !

    Ce paradoxe dit qu'on ne peut rechercher une chose si on ne sait pas déjà ce qu'elle est ou comment l'identifier dans ce même cas si on la trouve par hasard ? C'est alors un moment célèbre du dialogue où Socrate fait une démonstration à base de figures géométriques tracées dans le sable à l'esclave de Ménon. Ce recours à la géométrie rappelle la phrase censée avoir été gravée au fronton de l'Académie de Platon : "Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre !".

    Le problème géométrique consiste à doubler la surface d'un carré, non pas en doublant chaque côté - ce qui ferait quatre fois la surface et non pas deux ! En fait, il faut passer par les diagonales !

    Il s'agit de montrer que l'on n'apprends jamais rien, on ne fait que se "ressouvenir" ! C'est le principe de la réminiscence ! Mais d'où connaît-on ces choses ? De par nos vies antérieures et plus encore de quand nous n'étions pas humains mais des âmes désincarnées contemplant librement les idées (voir aussi la dialogue Phèdre à ce sujet et son char ailé !). De fil en aiguille, ceci nous conduit à poser l'immortalité de l'âme.

    Pour Socrate, l'opinion vraie et la science sont une même chose qui se rejoignent par le raisonnement de causalité. Une opinion raisonnée repose sur une affirmation qui résulte d'un argument qu'elle cherche à prouver. Le discours peut ébranler l'opinion mais ne peut ébranler la science ! Doxa contre science !

    Arrive alors Anytos et Socrate propose alors de laisser tomber l'essence et de revenir à l'interrogation initiale sur la vertu, à savoir si elle s'enseigne ou pas En procédant par hypothèses !

    Première hypothèse : la vertu est une science. Le savoir guide l'action correcte. C'est l'intelligence qui nous oriente vers le vice ou la vertu. Donc si cette hypothèse est juste, la vertu - parce que liée au savoir - s'enseigne !

    Mais y a-t'il alors des "maîtres de vertu" ? Dans les faits, non, pose Socrate, en prenant en exemple des hommes vertueux comme Thémistocle, qui n'ont pu enseigner la vertu à leurs fils ! De même pour Aristide, Périclès et Thucydide ! Anytos est alors fortement irrité par cette argumentation et prends dès lors ses distances. La vertu ne s'enseigne pas ? Impensable !

    On en revient alors aux Sophistes qui prétendent enseigner la vertu, que Anytos a auparavant, avant de s'irriter, dénigrés et opposés aux grands hommes tels Périclès ! Mais pour Socrate, au final, ni les sophistes, ni les grands hommes ne peuvent enseigner la vertu !

    Pour Socrate, il y a alors une deuxième hypothèse ! Il n'y a pas que le savoir qui puisse guider la bonne action mais aussi l'opinion droite. L'opinion vraie n'est donc pas moins utile que la science. L'homme vertueux ne SAIT pas ce qu'il doit faire mais il a une opinion correcte, droite par faveur divine.

    Ménon se satisfait de cette réponse mais par Socrate qui souligne le caractère hypothétique de la démarche. Le dialogue - qui se termine encore par quelques précisions sur la science et l'opinion vraie - n'est donc pas pleinement satisfaisant dans ses conclusions !

    A bientôt !

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