• Une mise en abyme est un enchâssement d'un récit dans un autre récit, par exemple comme dans L'illusion comique de Corneille.

    Abymes - Première Partie - Valérie Mangin & GriffoValérie Mangin livre avec Abymes un récit bâti sur cette figure de style en trois tomes respectivement consacrés à Honoré de Balzac, Henri-Georges Clouzot et... Valérie Mangin. Trois dessinateurs différents, un par tome. Nous allons nous intéresser ici au tome 1 sur Balzac !

    Et si l'Histoire littéraire avait été différente ? Et si Balzac, génie des lettres avait en réalité eu plus qu'un brin de folie ? On a ici une sorte de récit "Et si" qui diffère de l'Histoire officielle telle qu'elle s'est déroulée !

    En 1831, Balzac œuvre à La Peau de Chagrin pour la Revue de Paris, le journal d'Amédée Pichot. Mais voilà que son feuilleton est remplacé à la dernière minute par un autre texte, une sorte de biographie sur Balzac qui révèle les moindres secrets - jusqu'aux plus infamants - de la vie du romancier en vue ! Balzac va tout faire pour faire cesser cette publication - mais hélas pour lui, ceci va l'amener aux plus tragiques extrémités : à commettre des meurtres.

    Valérie Mangin s'amuse ici clairement à détruire un mythe - du moins fait-elle semblant car Balzac est "intouchable" dans les Lettres et la grande connaissance par l'auteure de la vie de Balzac témoigne pour elle du respect qu'elle a pour ce grand homme. Néanmoins, le pauvre Honoré n'est pas épargné. On découvre qu'il emploie un nègre, qu'il trompe sa femme et pire que sa relation avec l'académicien Andrieux cache un secret funeste.

    Et qui est l'auteur si bien renseigné du texte en abyme, la biographie de Balzac, qui ravage la vie de celui-ci ? Maubert, son nègre, sa femme Louise, Amédée Pichot, son domestique... Étrange, il demeure insaisissable et son style rappelle celui de Balzac. Et d'où tire-t-il une telle connaissance intime.

    Balzac va-t'il perdre tout, y compris la raison ou pire ?

    Un très bon récit, très inventif et malicieux... Mis en valeur par le trait de Griffo !

    Hâte de lire la suite !

    A bientôt !


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  • Anne Wiazemsky est une écrivain, actrice et réalisatrice française dont j'ai déjà eu l'occasion de vous entretenir. C'était pour son roman autobiographique qui retraçait le parcours de sa mère, Claire Mauriac, fille de l'écrivain, au service de la Croix Rouge dans Mon enfant de Berlin qui se termine par la naissance d'Anne.

    Cet autre roman, une année studieuse, est aussi autobiographique puisqu'ici, l'auteure relate sa rencontre,Une année studieuse - Anne Wiazemsky ses amours et son mariage avec Jean-Luc Godard sur une période entre juillet 1966 et juillet 1967 - donc au passage dans une ambiance pré-mai 68 !

    On peut dire qu'ils se sont aimés ces deux là, la fille du prince Wiazemsky et le cinéaste en vue. J'ai particulièrement aimé dans ce roman le parcours d'une jeune fille de la bourgeoisie sous Pompidou et la petite histoire qui croise la grande Histoire !

    Car en effet, on croise nombres de personnages éminents dans ce roman, au moment de la construction de leurs légendes. Il y a évidemment le grand-père Mauriac et Godard, mais aussi Francis Jeanson, Daniel Cohn-Bendit, Jeanne Moreau, Maurice Béjard, Jean Vilar, Jean-Claude Brialy, Omar Diop, Robert Bresson, François Truffaut, Bertolucci, Jean-Pierre Léaud ou Juliet Berto.

    Anne Wiazemsky se marie avec Jean-Luc Godard en juillet 1967. Elle se prend d'une passion totale pour lui et le cinéma et participe durant cette "année studieuse" au tournage de La Chinoise, le trajet de jeunes maoïstes, tourné dans l'appartement de Godard.

    Bref un livre autobiographique, intéressant ne serait-ce que comme témoignage sur le monde du cinéma mais aussi très vivant et relique d'une époque !

    Anne Wiazemsky continue à creuser le passé ! Pour notre plus grand bonheur !

    A bientôt !


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  • Bonne année 2014 à toutes et tous ! A mes ami(e)s qui viennent sur mon blog et à ceux qui ne me connaissent pas mais ont "tilté" sur mes écrits et reviennent me voir régulièrement !

    On va commencer 2014 par, une fois n'est pas coutume, un manuel de jeu de rôles en VO, an Anglais, le Coruscant and the Core Worlds d'un collectif d'auteurs dont Jason Fry qui s'illustre par la suite sur des guides Star Wars essentiels dont The Essential Guide to Warfare et The Essential Atlas!

    Il y a eu à ce jour trois versions du jeu de rôles Star Wars, trois approches, celle utilisant des D6 (dès à six faces) de West End Games (1987), celle à D20 de Wizards of the Coast (2000) et la récente édition de Fantasy Flight Games à dés de couleurs dont le premier opus est sorti : Star Wars : Aux Confins de l'Empire.

    Star Wars - Coruscant and the Core WorldsJe vais m’intéresser à un supplément de la version Wizards : Coruscant and the Core Worlds. La Galaxie de Star Wars, à partir de la fin des années 1990, a commencé à être vraiment cartographiée. Il y avait auparavant des délimitations en régions : Noyau, Colonies, Région d'Expansion, Bordures Interne, Moyenne et Extérieure. Ici, il est question des mondes du Noyau : "Core Worlds". A noter que Wizards publia aussi ensuite un guide Géonosis and the Outer Rim Worlds !

    Le Noyau comprend des planètes densément peuplées, proimpériales pour la plupart durant le règne de Palpatine - en tout cas tenues d'une main de fer ! - et ces planètes sont les centres administratifs, culturels, politiques et souvent industriels et militaires de la Galaxie. Citons Coruscant, le Centre Impérial, Alderande, Corellia, Chandrila mais aussi des mondes "moins connues" Metellos, N'Zoth, Anaxes, Brentaal, Raaltir, Esseles, Abregado-Rae etc... Le Noyau a vu la naissance de la Vieille République 25000 ans avant la Bataille de Yavin.

    Le supplément présenté ici peut-être utilisé en multi-ères : Ascension de l'Empire, Rébellion, Nouvel Ordre Jedi. Les mondes sont présentés par ordre alphabétiques sauf pour Coruscant qui ouvre l'ouvrage et bénéficie d'un traitement plus long. Il y a les sous-lieux spécifique, une fiche signalétique, des PNJ, des amorces de scénarios, des aliens, des droides etc...

    Un bon guide pour ceux qui lisent bien l'Anglais - que l'on ne trouve plus que sur eBay et autres sites d'occasions ou dans des dépôts jeux de rôles. Bien documenté mais certes pas autant que les ouvrages suivants - hors jeu de rôles - de Jason Fry et Daniel Wallace cités plus haut !

    Pour tout fan de Star Wars désireux d'affuter ses connaissances !

    a bientôt !


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  • Pour tout vous dire, j'ai hésité avant de faire un billet sur l'ouvrage dont il est question si après... A vrai dire, je ne fais pas d'article sur chaque livre, film, BD ou saison de série télé que je vois mais peut-être sur un sur deux de ces objets culturels...De plus pour Les éclats de rire de la jeunesse à l'arrêt des autobus de François Bott (à ne pas confondre avec François Bon), il y avait une difficulté supplémentaire, la grande diversité des 35 nouvelles du livre qui ne laissaient pas voir un fil rouge autour duquel appuyer ma présentation.

    Pourtant ce recueil est intéressant à plus d'un titre et donc voici une petite présentation de Les éclats de rire de la jeunesse...!

    Le temps passe, les vies passent, les souvenirs et les questions demeurent. Ce recueil va faire rentrer dans vos existences des gens qui ont un regard particulier sur le monde et une façon "élégante" de vivre... poétiquement d'une certaine façon ! Mais les personnages de François Bott ont aussi une part d'ombre. C'est cette complexité du personnage de fiction que l'auteur se propose d'éclairer, mais en réalité, c'est l'écrivain qui compose ces individus de papier, plus vrais que nature !

    Ce sont en effet des personnages énigmatiques - souvent - en tout cas, paradoxe, à la fois atypiques et généraux.

    Il y aura de l’introspection dans ces nouvelles - par le journal intime -comme dans "A quoi rêvent les vieillards ?". Le titre - emprunté à l'une des nouvelles - laisse supposer des jeunes gens et des moins jeunes - aube et crépuscule de la vie - transmission inter générationnelle à la veille de l'an 2000. Des rencontres ainsi celle improbable de deux générations d'écrivains : Nerval et Verlaine, sur le Pont Neuf.

    Ces nouvelles ont pour cadre temporel l'an 2000 et pour centre géographique Paris ("la Parisienne 2000", "Une semaine avant l'an 2000"). La capitale devient , sous la plume de François Bott - mais aussi de tout temps par sa légende - le lieu des amours, des rencontres, des deuils... et des ruptures (comme dans "Marie, c'est fini"...). Ce sont les petits drames du quotidien, dans une forme courte - la nouvelle - voire très courte, la moitié d'une page ressemblant alors à du poème en prose ou ce que les Anglais appellent la short-short story !

    Paris est le point névralgique mais il y a aussi du dépaysement, des rencontres et des réminiscences, les occasions fortuites et le hasard - les aléas de l'existence (maladies soudaines aussi !). On a presque l'impression de croiser ces personnages par hasard mais il n'en est rien car c'est l'art de l'écrivain de construire des personnages - l'art de la nouvelle ! L'instantané prémédité !

    Des personnages - je le redis - qui sont des originaux - souvent ! Par exemple: Juliette et ses petits mensonges, les "clochards célestes" etc....

    Autres exemples : Louise est la "Parisienne 2000" : élégante, poétique, raffinée, éprise de philosophie - 40 ans et elle rencontre Laurent, éclairagiste pour le cinéma (encore la "lumière") - à New York. Ou encore le mystère du suicide de Jean-François, artiste peintre qui se jette du TGV Paris-Bordeaux le jour de ses 60 ans dans "Requiem pour un ami disparu' qui montre le désarroi des proches et de sa veuve. Là encore, Jean-François, peintre, avait-il perdu la "lumière" ?

    Outre Paris, l'an 2000, Mozart est aussi un motif récurrent de ces nouvelles puisqu'il est évoqué une demi-douzaine de fois. Mais il y aussi des peintres (Matisse et Picasso) et on croise Nerval, Verlaine, Madame de Sévigné, Flaubert, Léo Mallet, Balzac, Tchekhov, James, Joyce, Fitzgerald, Proust, et mon "très cher" Paul Valéry !

    Il y a aussi un alter-égo de l’auteur : le détective privée F.B. qui enquête sur des personnages dans deux nouvelles !

    Le recueil se termine par une ballade dans Paris au mois d'août par un féru de littérature qui croise tous les héros de romans rencontrés dans ses lectures. Le rôle de l'écrivain n'est-il pas de "déchiffrer et inventer la destinée" ?

    Des nouvelles souvent mélancoliques - un nouveau "Spleen de Paris", entre rêves et paysages parisiens et intérieurs !

    A bientôt !


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  • A la fin du XVème siècle, la Folie envahit le monde des Lettres et des Arts. Le fou et le Bouffon deviennentHistoire de la Folie - III - La Renaissance et le début des temps modernes les symboles d'un monde à l'envers.

    Le temps est en effet à l'inquiétude avec les famines, les épidémies et les crises religieuses. Dans ce contexte, le monde est bel et bien déréglé !

    c'est dans ce contexte qu'est publié en 1494, Das Narrenshiff (La Nef des fous) par son auteur Sebastian Brant qui enseigne le droit et la poésie à l'université de Bâle. Cet érudit humaniste s'adresse avec cet ouvrage au public laïque et le succès est fulgurant.

    Le thème de la nef des fous est donc la folie et le livre se veut moralisateur : la lecture des Saintes Ecritures ne corrige plus les vices des humains et Brant en dresse le catalogue sévère à travers 110 courts poèmes versifiés. Chaque vice a son fou et tous sont embarqués sur un navire qui vogue vers une improbable terre promise. Ce best-seller de l'époque a par ailleurs bénéficié de superbes éditions tardives avec des gravures sur bois "coloriées" qui en font une véritable BD avant l'heure !

    L'allégorie de la folie a également inspiré les peintres tels Hans Holbein, Jérôme Bosch ou Pieter Bruegel.

    Une autre œuvre majeur de la Renaissance est L'Eloge de la Folie d'Erasme où Dame Folie parle à la première personne. C'est un plaidoyer pro domo où la Folie dénonce l'ingratitude des hommes. Dans ce contexte, le savant est peut-être bien le plus fou !

    Du point de vue purement médical, cette période voit la première apparition, à partir de Naples en 1495, de la "grande vérolle", la syphilis...

    Paracelse (1493 - 1541) rompt dans ses écrits avec la théorie des quatre humeurs de Galien. Les maladies seraient déclenchées par des influences extérieures, des poisons, par les astres ou Dieu. Le traitement est alors alchimique. Alors que l'Eglise considère les maladies mentales comme des maladies naturelles, Paracelse les traite avec des médicaments dont l'opium.

    Le médecin Johann Weyer (1515 - 1588) s'oppose aussi à la vision religieuse et à la chasse aux sorcières et écrit plusieurs ouvrages médicaux dont Dialogues en trois livres sur la tromperie des démons qui est mis à l'index. Weyer attribue les symptômes d'un possédé à des psychoses qu'il décrit avec soin.

    Au XVIIème siècle, Georg Ernst Stahl (1660 - 1734) peut être considéré par ses oeuvres comme le père de la psychosomatique. Il décrit les relations entre l'âme et le corps et anticipe Freud en supposant un inconscient. John Gottfried Langermann (1768 - 1832), un de ses successeurs, postule des causes psychiques à de nombreuses maladies physiques.

    Enfin, au XVIIème siècle des "maisons pour les fous" se construisent mais qui deviennent vite des prisons si la guérison tarde à venir ! Dans les villages, les fous sont enfermés dans des donjons dès qu'ils se montrent violents et subissent moqueries et violences. En 1656, est promulgué un édit qui vise à l'enfermement de tous les indigents. Ce sera le temps de Bicêtre, la Salpêtrière et Charenton.

    On parlera certainement à un moment donné de la thèse de doctorat de Michel Foucault, Histoire de la Folie à l'Age Classique, paru en 1961 !

    Mais bientôt viendra, du temps de la Révolution française et du XIXème siècle, Pinel, Esquirol et la loi du 30 juin 1838.

    A bientôt !


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  • Dans le cadre de mes chroniques sur la Seconde Guerre mondiale, je me propose d'aborder la Guerre Civile Espagnole. Mais au vu de l'importance des faits, je me contenterais d'une présentation générale !

    La Guerre Civile Espagnole éclate le 18 juillet 1936 - soit quatre mois à peine après la remilitarisation de la Rhénanie. Elle n'est pas causée par le Traité de Versailles mais a des origines endogènes, l'incapacité des forces sociales et politiques espagnoles à mener à bien le processus de modernisation du pays dans un cadre démocratique.

    C'est un coup d'état de l'armée contre la IIème République, instaurée en 1931, après la chute de la monarchie. L'arrivée du Frente Popular en 1936 débouche sur une Guerre Civile qui sera l'occasion pour les dictateurs Hitler, Mussolini et Staline d' y prendre part afin de tester leurs armes et leurs soldats - une sorte de confrontation indirecte -comme entre USA et URSS plus tard par théâtres interposés au cours de la Guerre Froide - une répétition générale avant le grand conflit !

    Pour les Espagnols, cette Guerre Civile fut un véritable traumatisme - qu'on en juge aux questions d'amnistie posées encore à l'aube du XXIème siècle dans ce pays ! Il y eut alors véritablement "deux Espagnes" vouées à se détruire ! Il y eut évidemment contamination par des idées étrangères : communisme en 1917 en Russie et fascisme en Italie en 1922.

    Dans ce contexte, les partis de gauche européens dans leur grande majorité accordèrent leur sympathie au régime bolchévique. Ceci inquiétât vivement la droite espagnole mais aussi d'autres pays, ce qui explique l'arrivée d'Hitler et Mussolini au pouvoir soutenus par le capitalisme et le militarisme réactionnaire. L'Europe se scinde en deux blocs !

    Lors des élections de février 1936, la Phalange, parti fasciste espagnol, n'obtint aucun poste de député alors que le Parti communiste espagnol gagne lui plusieurs sièges , ce qui lui vaut sa place au Frente Popular constitué entre juin et août 1935. L'idée que ce Front Populaire est téléguidé depuis Moscou court alors dans les partis de droite, les parti catholiques et monarchiques.

    La Guerre Civile Espagnole - Introduction

    Il y avait eu des précédents d'entrée du fascisme dans d'autres pays d'Europe (Hitler en Allemagne, Dollfuss en Autriche) avant que la gauche espagnole n’interprète, en 1933, l'entrée au gouvernement de ministres de la Confédération des droites autonomes comme le signe de l'arrivée du fascisme en Espagne. En réaction, la gauche organise la "révolution d'octobre" en Catalogne et aux Asturies. Deux ans plus tard, le Frente Popular s'assigne pour tâche de stopper le fascisme en Espagne.

    Dans ce contexte, les élections de février 1936 furent un moment de grande tension ! Dans certaines casernes militaires, on commence à organiser la rébellion contre la République. A gauche, on compte sur une mobilisation populaire massive.

    Les militaires rechercheront alors le soutient de la Phalange. Ils pensaient qu'un coup d'état aurait un dénouement rapide. Il n'en fût rien et ce fût une guerre civile !

    Sur le sol d'Espagne devait se dérouler une bataille décisive entre communisme et fascisme et le conflit s’internationalisa. Les militaires putschistes reçurent très vite l'appui de l'Italie fasciste et de l'Allemagne Nazie. Pour Mussolini et Hitler, il s'agit d'étendre leur influence sur la Méditerranée et d'ouvrir un deuxième '"Front" avec la France.

    Le Front Populaire français accorda dans un premier temps son aide à son homologue espagnol. Mais la marge de manœuvre politique est faible. La France fit marche arrière à cause de l'Angleterre qui recommande une "politique de non-intervention". C'est au final, l'Union Soviétique qui va accorder son plus grand soutien contre les putschistes. Les dirigeants communistes avaient par ailleurs fortement étudié Mein Kampf qui expose les thèses expansionnistes du Führer.

    A la tête des putschistes, on trouve bien entendu le Général Franco. Le conflit est par ailleurs resté célèbre par la toile de Picasso : Guernica qui dépeint le tristement célèbre bombardement de civils. Sans oublier les Brigades Internationales et l'engagement de nombreux intellectuels européens : Maurice Thorez, Ernest Hemingway, André Malraux...

    Voilà, j'aurais sans doute l'occasion un jour de m'étaler davantage dans une série de billets dédiée !

    A bientôt !


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  • Renaud Séchan - dit Renaud - est un artiste français, auteur-compositeur- interprète à l’œuvre marquante dans le paysage musical de l'Hexagone. Il est né le 11 mai 1952 à Paris.

    Il y a suffisamment de choses à dire sur cet artiste talentueux et reconnu qu'une série de billets pourrait se justifier ! Mais pourtant, je ne lui consacre pour le moment que cet article.

    Je passerais donc certaines périodes sous silence, ses débuts, sa période irlandaise, sa période "Renard", son retour etc... Je vais m'attarder sur les moments entre son deuxième album en 1977 : Laisse-Bêton et  le début des années 1990, les suites de l'album Mistral gagnant, le succès et la paternité.

    Renaud - De Laisse-Bêton à Mistral gagnantDécouvert dans les années 1970 par Paul Lederman alors qu'il chantait devant le Café de la Gare, Renaud choisit d'abord d'aborder la posture du titi parisien, modèle dont il se lasse bientôt pour prendre l'attitude du gentil loubard.

    Renaud endosse le blouson de cuir et durcit son image jusqu'à l'album Marche à l'ombre. Mais cette image là encore va vite l'encombrer - il est assimilé par les médias à un zonard, du moins à un chanteur pour zonards alors que lui ne prétend que chanter les problèmes d'une partie de la population.

    Son troisième album s'intitule Ma gonzesse et sort en janvier 1979.Il y pratique l'autodérision et révèle sa sensibilité. Il remplit ses premières grandes salles comme le Théâtre de la ville et suscite des polémiques. Sa famille d'intellectuels du côté de son père lui vaut alors d'être traité de "bourgeois".

    Marche à l'ombre sort en 1980, album qu'il a promis plus noir et dédié - entre autre - à Jacques Mesrine l'ennemi public numéro 1. L'album est en effet plus violent mais contient tout de même sa dose d'humour : Baston, La Teigne, Marche à l'ombre, Mimi l'ennui

    Certains titres lui attirent aussi les foudres du Parti communiste français. Il n'en reste pas moins que le succès est là et Marche à l'ombre participe de cette gloire !

    Fin 1981, Renaud enregistre Le retour de Gérard Lambert et commence à délaisser son blouson noir, phase de transition vers Morgane de toi. Il est également papa d'une petite Lolita depuis août 1980. Renaud assagi ?

    Inspiré par les récits d'Antoine et visant à fuir la surmédiatisation, le chanteur s'embarque avec sa famille sur un bateau entre 1982 et 1983. De cette escapade naitra le fabuleux Dès que le vent soufflera et son fameux TaTaTa !

    Renaud opte ensuite pour les santiags et la bandana rouge pour Morgane de toi. Serge Gainsbourg réalise alors le fameux clip sur la plage.

    En 1985, Renaud, sollicité,  monte un projet pour venir en aide à l'Afrique, saccagée par la famine suivant l'exemple de Michael Jackson et USA for Africa. En France, ce sera Chanteurs sans Frontière : "Loin du coeur et loin des yeux, l’Éthiopie meurt peu à peu..."

    En août 1985, Renaud donne des concerts en URSS, mais sa prestation au Parc Gorki, à Moscou, sera entichée d'incidents violent et l'artiste quitte la Russie épuisé.

    Sorti le 20 janvier 1986, Mistral gagnant fait ressentir la fatigue et la désespérance qui commencent à se faire jour chez l'artiste.

    Avec cet album, c'est un certain retour à l'enfance (Mistral gagnant) mais aussi des combats politiques (Miss Maggie contre la Dame de Fer Margaret Thatcher).

    Renaud passe aussi à Apostrophes, reconnaissance de ses talents littéraires ! Le succès, avec Mistral gagnant, est encore une fois au rendez-vous mais cela n'apaise pas Renaud qui s'enfonce de plus en plus dans la déprime sur le plan personnel.

    Cela fera peut-être l'objet d'un autre article dans le futur !

    En attendant, allez écouter ces chansons magnifiques et inspirées.

    A bientôt !


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  • On enchaine aussitôt avec un autre supplément de L'Appel de Cthulhu - toujours par les prolifiques et Terra Cthulhiana - L'Appel de Cthulhutalentueuses Editions Sans-Détour ! Cette fois, c'est le 20ème manuel de la gamme, nommé Terra Cthulhiana, une traduction française d'un supplément allemand de Pegasus Press.

    Il s'agit d'une sorte d'essai, de présentation, des lieux du globe où l'influence du Mythe se fait la plus sentir. Et on peut dire qu'il est partout ! A notre plus grand effroi !

    On visite ainsi les cinq continents plus les pôles et les océans à la découverte de mystères antédiluviens qui nous sont présenté pas tant du point de vue technique mais au cours d'une présentation générale historico-ésotérique et folklorique puis du point de vue du Mythe.

    On a ainsi au détour des pages une vue sur les pueblos anasazis, Y'ha-nthlei la cité des Profonds, Malte, la Crète, la Cappadoce, le Grand Zimbabwe, les pyramides, la Cité sans Nom, Angkor, Krakatoa, Leng, la Toungouska, Pnakotus et la Grande Race, le lac Vostok, Kadath, Mu et l'Atlantide, l'Ile de Pâques, R'lyeh...

    Vous le voyez, on mélange fortement lieux réels et mythiques et créations Lovecraftiennes. Lorsque c'est pertinent, les références aux écrits du Maitre de Providence émaillent le texte. Je regrette que toutes les implémentations de suppléments ne soient pas incluses. Un exemple ? Dans le chapitre de l'Ile de Pâques, aucune allusion aux manœuvres des Maitres du Crépuscule d'Argent pour remonter R'lyeh tel qu'il en est question dans le supplément/ campagne Les Ombres de Yog-Sothoth. Sans doute pour ne pas déflorer les scénarios !?

    Dans un seconde partie, il est fait présentation de légendes mondiales comme autant de ressorts pour bâtir des campagnes cthuloïdes : le Graal, les Hautes Technologies - les objets aberrants - de l'Antiquité, les Templiers, le monde des cavernes et la géométrie atypique entre autre.

    Un bon ouvrage, pas directement utilisable tel quel en jeu mais qui renforcera votre culture du Mythe... sans trop de perte de Santé Mentale !

    A bientôt !

    Et pourvu qu'en 2014, les Étoiles ne soient pas propices !

    PS : A noter que Sans-Détour a aussi mis sur le marché à la même période un ensemble de six ou sept cartes du monde intitulé "Atlas du Mythe" reprenant la configuration des lieux mythiques dans le monde !


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  • Les Omres de Léningrad - L'Appel de CthulhuLes Ombres de Léningrad et autres Contes est le 19ème manuel pour le jeu de rôles L'Appel de Cthulhu sixième édition par Sans-Détour. c'est aussi et surtout la traduction française des trois premiers livres de la série de l'éditeur anglo-saxon Goodman Games, Age of Cthulhu, série qui emmène les investigateurs à travers le monde, de l’Égypte au Japon, de l'Inde à l'Angleterre...

    Les scénarios d'Age of Cthulhu - et de sa traduction française - sont de facture assez classique. Presque toujours un culte maudit essaye de réveiller une abomination antédiluvienne.

    Les trois premiers scénarios - indépendants mais pouvant former une campagne si les investigateurs survivent ! - se nomment Mort à Louxor, Folie londonienne et Les Ombres de Léningrad qui donne son titre au recueil français. Ces histoires utilisent des noms d'organisations et de lieux ayant réellement exister - mais l'histoire est fictive évidemment ! - afin d'accroitre le réalisme.

    Mort à Louxor se déroule en 1924 lors de la vague de découvertes en Égyptologie qui suit Howard Carter. Une équipe de chercheurs est massacrée à son domicile. De fait le professeur Bollacher a descellé une pierre qui contenait dans sa crypte une horreur ancienne. On retrouve l'évocation des antiques Peuples de la Mer - qui sont ici apparentés à une race aquatique sévissant du côté d'Innsmouth - et au sacrifice de Ramsès II pour les mettre en déroute. Les investigateurs arrêteront-ils la menace ? Ils croiseront le Vieux Perse - un personnage amené à devenir récurrent - et la Société Théosophique.

    Magie également dans Folie londonienne ! Tout commence par le suicide d'un professeur du British Museum. Celui-ci a eu le tort de confier ses soupçons à la mauvaise personne concernant un culte maudit. Si dans le scénario précédent, il était question de la mythique Louxor, cette fois-ci est évoqué le fabuleuse Stonehenge qui attire un culte de Druides Noirs.

    Pour être honnête avec vous, je n'ai pas encore lu le dernier scénario Les Ombres de Léningrad. Mais le schéma semble le même : enquêter sur la disparition brutale d'une connaissance et empêcher l'invocation d'un mal ancien. L’intérêt est cette fois je pense de nous entrainer dans la Russie bolchevique !

    Voilà, trois scénarios de facture honnête mais pas transcendant ! Mortels pour les investigateurs mais reposant par rapport aux grosses campagnes que sont les Masques de Nyarlathothep ou le Rejeton d'Azathoth !

    Un deuxième volume de traductions de scénarios Age of Cthulhu est sorti depuis chez Sans-Détour. Il s'agit des Horreurs venues de Yuggoth et autres Contes.

    A bientôt !


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  • Star Wars - Le Destin des Jedi - Tome 5 : Alliés - Christie GoldenQuatre ou cinq intrigues sont menées en parallèle dans le tome 5 - Alliés - de Star Wars Le Destin des Jedi de Christie Golden.

    Il y a toujours la quête par Luke et Ben Skywalker de la cause de la folie des Jedi, périple qui les mène au coeur de la Gueule. Mais les deux Jedi, après leurs aventures sur Dathomir dans le tome 4 où ils ont capturé Vestara Khai de la Tribu Perdue des Sith, sont obligés de faire alliance avec une flotte Sith.

    Le Haut Seigneur Taalon et Gavar Khai, le père de Vestara, vont-ils trahir nos héros ? Heureusement Luke et son fils peuvent compter sur l'aide de Jaina Solo et de Lando Calrissian. Et Luke a-t-il raison de s'inquiéter d'un rapprochement de son fils Ben avec la jeune Sith ?

    La seconde intrigue tourne autour de la profanation de la Fontaine des Anciens Hutts par les Sith. Cette merveille galactique est le fondement du Traité de Vontor, un très vieux pacte entre les Huttes, les Klatooïniens et les Niktos. Est-ce le début d'un mouvement d'émancipation pour les habitants de Klatooïne ?

    Un autre mouvement d'abolition de l'esclavage se mets en place dans la Galaxie et la journaliste intègre Madhi Vaandt essaie de rencontrer l'organisation "Les Ailes de la Liberté".

    Tout ce chaos déplait fortement à la chef de l'Assemblée Galactique - Daala - qui à d'ailleurs fort à faire pour récupérer les Jedi fous détenus par leurs pairs. La chef d'état n'hésite pas à faire assiéger le Temple Jedi par une compagnie de Mandaloriens !

    Enfin, il y a le procès de Tahiri Veila, l'ancienne bras droit de Jacen Solo/ Darth Caedus -une continuation de la saga L'Héritage de la Force - dont l'issue semble indécise.

    Un bon tome de la série ! On est au milieu du corpus... Certaines de ces intrigues semblent être résolues, d'autres non ! Je me précipite vers la suite : Vortex !

    A bientôt !

    Et bonnes fêtes de fin d'année 2013 !


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  • Voici venir une nouvelle pause philosophique consacrée à l'Apologie de Socrate, que l'on peut comprendreApologie de Socrate - Platon comme une apologie sur Socrate déclamée par Socrate (et écrite par Platon comme tous les textes mettant en avant Socrate).

    Petit rappel : en 399 avant JC, Socrate est accusé d'impiété, de corruption de la jeunesse et de pratique de religions nouvelles, par Anytos, chef de la démocratie restaurée par la révolution de 403 avant JC. Il est condamné à mort, boit la cigüe et demande de "sacrifier un coq à Esculape".

    L'Apologie de Socrate constitue sa défense face à ses accusateurs. Socrate en distingue deux sortes, les accusateurs de longue date et les nouveaux. Il considère s'être attiré de nombreuses inimitiés en soumettant à examen le discours d'orateurs, de poètes et d’artisans. Par ailleurs, l'Oracle de Delphes a affirmé que lui, Socrate, "est le plus savant". Il y a là un paradoxe célèbre : Socrate est le plus savant car lui "sait qu'il ne sait rien".

    Contrairement aux sophistes - que Platon ne cessait de dénigrer - Socrate ne dispensait pas sa "sagesse", sa philosophie, pour de l'argent. Mais parce que son démon - son daïmon - son dieu, et en cela, il ne peut être accusé d'impiété - le lui demandait. De même, il refuse d'entrer dans la carrière politique, s'estimant plus utile à sa place de quidam.

    Il y a bien d'autres points et subtilités abordés dans cette " Apologie". Je ne rentre pas dans les détails - pour l'instant ! Socrate, par manque de temps pour étayer son propos et aussi parce qu'il refuse d'apitoyer les juges, sera condamné - de peu...

    Il termine en se préparant à entrer dans la mort, refusant l'exil pour ne pas se désavouer et de ce fait, il rejoint Homère, Ulysse ou Orphée et accède à une forme d'immortalité.

    A bientôt !


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  • Slumdog Millionaire - Danny BoyleAu programme cette fois-ci la comédie dramatique britannique de 2008 de Danny Boyle, Slumdog Millionaire -qui est mon dernier coup de coeur !

    Un film qui débute au coeur des bidonvilles d'Inde et se termine sur le quai d'une gare où les héros partent vers de meilleurs lendemains ! Un film plein d'exotisme et plein d'espoir donc, qui plus est à la progression dramatique bien dosée et efficace.

    Jamal Malik est sur le plateau de l'équivalent indien de "Qui veut gagner des Millions ?", lui le petit porteur de thé aux amours malheureuses. Contre toutes attentes, il va jusqu'au stade des dernières questions mais est vite soupçonné de tricherie par le présentateur -interprété par la star Anil Kapoor -et il se retrouve au commissariat.

    Là, devant un inspecteur qui lui sera de plus en plus acquis, il raconte son parcours et comment à chaque question du jeu surgissait la réminiscence d'un évènement de sa vie. On peut certes s'étonner que les questions suivent le fil chronologique de son destin mais bon "c'était écrit".

    On découvre donc ce magnifique pays/continent qu'est l'Inde. La présence d'une coréalisatrice indienne, Loveleen Tandan, et d'une grande partie du casting d'origine indienne devrait nous garantir de l'authenticité et éviter les images d’Épinal et les clichés.

    On aperçoit durant le film une grande partie de l'inépuisable culture indienne : cuisine, mode, musique, arts, architecture, poésie, danse. Dès les premières minutes, le film est placé sous l'égide du cinéma Bollywood - l'un des plus importants du monde si méconnu chez nous !

    On y voit aussi la face sombre du pays : les rivalités de castes, les enfants livrés à eux dans les bidonvilles, les maffieux qui les instrumentalisent, les pièges à touristes, les centres d'appels délocalisés, les conflits religieux - entre Sikhs et Musulmans...

    Le tenace Jamal est interprété par le lumineux Dev Patel et c'est Freida Pinto - qui incarne à elle-seule toute la beauté des femmes indiennes qui fournit une interprétation sobre et efficace de Latika, l'amie et amour d'enfance de Jamal pour qui il tente cette aventure télévisuelle.

    Et comme dans tout bon film de Bollywood, tout s'achève sur des rires, des chorégraphies sur la musique des Pussycat Dolls.

    Pour être vraiment complet, il faut ajouter que Slumdog Millionaire a eu de nombreuses récompenses dont plusieurs Oscar dont l'Oscar 2009 du meilleur film !

    A voir absolument si ce n'est déjà fait ! Vous passeriez à côté de quelque chose !

    A bientôt !


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  • Abordons maintenant le tome 4 de la Saison 8 en comics de Buffy contre les Vampires intitulé Autre temps, autre Tueuse qui élargit le champ du Buffyverse.

    L'intrigue de ce tome introduit les voyages et paradoxes temporelles. Willow la sorcière a repéré uneBuffy contre les Vampires - Saison 8 tome 4 : Autre temps, autre Tueuse anomalie temporelle qui s'étend depuis le futur comme des vagues dans l'eau. Pour enquêter sur ce phénomène, Buffy et Willow se rendent à New York et retrouvent Kennedy et ses subordonnées.

    En réalité un personnage maléfique oeuvre depuis le futur afin d'emmener Buffy, 200 ans dans ce futur précisément, à une époque où l'armée des Tueuses apparues à la fin de la Saison 7 de la série télé a disparue et où il n'y a plus qu'une seule Tueuse, Mélaka Fray, la Tueuse du Futur.

    Fray a déjà eu droit à un album éponyme auparavant. On découvrait que Mélaka était en réalité une demie-Tueuse car elle partageait son héritage avec son jumeau, Harth, faisant aussi office d'observateur et qui deviendra un Nocto - un vampire suivant le jargon du Futur.

    Un Futur qui avait pour cadre une New York à la hiérarchie sociale verticale et avec un vocabulaire spécifique pour l'occasion : conapt, bouq, gamove, gloupide etc...

    Buffy est transportée dans le Futur et affronte puis s'allie à Fray - dans la plus pure tradition des comics qui veut que lors de rencontres les super-héros commencent toujours par se mesurer. Les deux Tueuses vont devoir unir leurs forces contre Harth, son armée de Nocto et une mystérieuse alliée du vampire. Les motivations de cette alliée demeurent floues pour l'instant - la suite de la série, saison 8, saison 9 et suivante devraient nous en révéler plus, en l’occurrence le devenir de la Lignée des Tueuses - et il est possible qu'en voyageant dans le Futur Buffy annule la ligne temporelle de Fray. Là encore, on verra bien ce qu'il en est !

    Parallèlement, Alex, Dawn et les Tueuses en Ecosse affrontent une arme envoyée par Warren et Amy toujours sous les ordres de Crépuscule.

    Le scénario est de Joss Whedon et le dessins de Karl Moline - avec signalons le encore de superbes couverture de la très douée Jo Chen que personnellement j'adore !

    Enfin, une histoire additionnelle qui utilise le graphisme tel qu'on aurait du le voir dans le projet de série d'animation Buffy si il avait vu le jour !

    A bientôt !


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  • Vie d'Albert Camus - III - Camus et SartreAlbert Camus et Jean-Paul Sartre, c'est l'histoire d'une vive amitié qui s'interrompt brutalement en 1951 avec la publication de L'Homme révolté. Retour en arrière...

    Il y a des points communs entre Camus et Sartre dès le départ qui peuvent expliquer leur amitié. Ils sont tous deux orphelins de père et amateurs de sport (boxe pour Sartre, football pour Camus). Ce sont tous les deux des séducteurs de la gente féminine, des penseurs de l'action et de l'immédiat.

    Leur amitié "fougueuse" dura de 1943 à 1952 - soit neuf ans d'admiration et de complicité. S'ensuit une âpre dispute et un long silence seulement brisé par Sartre le 7 janvier 1960 après l'accident de voiture mortel de Camus lorsqu'il rédige un émouvant éloge funèbre qui qualifie cette mort de "scandale".

    A la fin des années 1930, les deux hommes se lisent et s'apprécient. En 1938, Camus qui vient de publier sa première œuvre L'Envers et l'Endroit, est recruté comme critique littéraire à Alger républicain par Pascal Pia. Il y salue les œuvres de Sartre La Nausée et Le Mur, "un univers intense et dramatique".

    Sartre, de huit ans l’aîné de Camus, apprécie aussi le jeune critique. En février 1943, dans Les Cahiers du Sud, il consacre un article à L’Étranger , paru en 1942. Il ne compare pas moins Camus à Voltaire, Kafka ou Hemingway.

    Trois mois plus tard, en juin 1943, la rencontre a lieu au théâtre de la Cité, lors de la générale de la pièce de Sartre, Les Mouches. S'ensuivent des collaborations théâtrales comme Huit clos malgré les obstacles de la Gestapo.

    Les deux hommes fréquentent Jacques Lacan, Raymond Queneau et Michel Leiris à Saint-Germain-des-Prés et tous mettent en scène en juin 1944 Le Désir attrapé par la queue. En 1945, le Caligula de Camus remporte un triomphe et Sartre présente son L'Existentialisme est un humanisme.

    Camus poursuit en parallèle sa carrière journalistique avec Combat dont il est rédacteur en chef et engage Sartre pour écrire en août 1944. Sartre va ainsi pouvoir réaliser une série de reportages aux États-Unis, pays dont les figures le passionne.Il rencontre notamment Roosevelt à la Maison-Blanche et fait en 1947, une conférence à Harvard sur La Peste, publié deux ans plus tôt.

    Le 1er octobre 1945, Camus participe au lancement de la revue Les Temps Modernes avec Sartre et Simone de Beauvoir. En 1947, ils soutiennent la revue Présence africaine et réhabilitent la mémoire de Paul Nizan tombé sous les balles des Allemands en 1940. Ils soutiennent le RDR, une troisième voie entre socialisme et communisme, à la salle Pleyel en décembre 1948 avec André Breton.

    Mais dès 1945 les premières dissensions apparaissent. Passons sur une rivalité amoureuse autour de Wanda Kosakiewicz, une jeune comédienne et attardons nous sur les désaccords philosophiques.

    En novembre 1945, Camus déclare dans Les Nouvelles littéraires n'être pas existentialiste. Camus refuse la divinisation du non-sens et de la contingence de Sartre et privilégie la réflexion morale.

    Deux ans plus tard, dans L'Impromptu des philosophes, Camus tourne en ridicule Mr Néant en écho à L’Être et le Néant de Sartre. Sentiment de l'absurde chez Camus, sens du tragique chez Sartre. Même leurs théâtres s'opposent. Sartre vise le cathartique et Camus emploie le didactique.

    C'est L'Homme révolté en 1951 qui va consommer le divorce. Dans cet essai, Camus oppose révolte morale et révolution violente, valorisant la maitrise et la mesure. Sartre oppose une réponse graduée en envoyant d'abord Francis Jeanson en première ligne en mai 1952, dans Les Temps Modernes.Camus se sent trahi d'autant qu'il écrit pour la revue.Il se défend et la réponse sartrienne arrive en août : c'est un adieu. Sartre évoque, contre son ami, le refus du compromis et la radicalité.

    Camus est alors rejeté par les intellectuels dont la plupart sont au minimum proches du Parti communiste. Simone de Beauvoir le ridiculisera dans Les Mandarins en 1954.

    On voit Sartre et Camus ensemble pour la dernière fois, à la salle Wagram le 22 février 1952 pour protester contre la condamnation à mort de syndicalistes espagnols. La rupture est consommée. Pourtant en 1957, Sartre s'appuiera sur Les Justes lors du procès de Mohamed Ben Sadok l'assassin d'Ali Chekkal ancien vice-président de l'Assemblée algérienne pour discuter de la distinction entre terrorisme et assassinat politique.

    Sartre enverra donc une superbe épitaphe à la mort de Camus et concluera en 1972, "on s'amusait bien ensemble." Trop tard.

    A bientôt !


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  • Jorge Luis Borges est un écrivain argentin du XXème siècle mais il est plus que cela, presque une légende, un L'aleph - Jorge Luis Borgemaitre d'érudition, un modèle pour de nombreux écrivains qui lui ont succédé dans le temps et un clairvoyant lui qui était aveugle - et peut-être pour cette raison !

    C'est aussi un des piliers du genre fantastique, un bibliophile, lui qui occupa les fonctions de bibliothécaire.

    Mais il ne s'agit pas ici de présenter une biographie du maitre. Je vais plutôt vous parler - sans l'épuiser - de son recueil de 17 nouvelles, l'aleph - publié en 1962 (en 1967 pour la version française) et des thèmes qui s'en dégagent.

    Qu'est-ce qu'un aleph (première lettre de l'alphabet selon la cabale)? C'est un point, un lieu ou peuvent être vus simultanément tous les lieux de tous les angles ! A partir de là, Borges essaie de faire de cette vision divine de la littérature. C'est donc le point de vue de l'écrivain qui se voudrait omniscient !

    Or c'est une illusion ! Ne serait-ce que parce que l'oubli entre en ligne de compte ! Je note au passage qu'on retrouve là des éléments du Phèdre de Platon (mais cela n'engage que moi !). De plus, la littérature est impuissante à retranscrire, à énumérer tout l'Univers. Il faudrait pour cela une bibliothèque - Babel - infinie !

    De plus, l'Univers est un labyrinthe et il est aisé de se perdre dans sa vision ! Il n'en reste pas moins que l’œuvre de Borges, à l'image de ce petit recueil de 220 pages en édition L'imaginaire Gallimard est très dense en contenu et très cosmopolite et éclectique.

    Nous avons sous-entendu que la bibliothèque et le labyrinthe étaient deux des thèmes de prédilection de Borges. Il y en a bien d'autres. Ses récits mettent en scène des Rois, Borges lui-même, des immortels, des dieux, des prêtres, des érudits...On croise à maintes reprises la figure de Dante et de sa Divine Comédie qui veut décrire les autres mondes.

    De même que l'aleph est tous les lieux, les "héros" de Borges sont souvent des hommes qui sont tous les hommes et cela va bien au- delà d'une idée de réincarnation, d'éternel retour (la Roue chère à l'auteur) ou de solidarité des êtres. C'est plus difficile à analyser et je ne m'y risquerais pas. Il y a un peu de tout cela à la fois !

    Bref, Borges tente de décrypter le monde, de déceler une écriture de Dieu (le Dieu des chrétiens, des musulmans ou encore des mayas...) que ce soit dans le Zahir, un des noms de Dieu, dans l'image obsédante ou dans les motifs de la peau d'un jaguar.

    Vous l'aurez compris, il y a dans ce recueil - et dans l’œuvre de Borges - un crédo fantastique et un registre qui va au-delà, jusque dans le mystique !

    A lire ne serait-ce que pour cela !

    A bientôt !


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  • Je vais commencer prochainement à lire un par un la quarantaine d'albums de la série Thorgal et dérivées (Mondes de Thorgal).

    Thorgal - Jean Van Hamme & Grzegorz RosinskiVoici une œuvre qui a débuté timidement dans le journal Tintin en 1977 et qui est devenue, au fil des albums, un incontournable de la BD.

    Le scénario est écrit par Jean Van Hamme, un auteur très prolifique, aussi connu pour sa célébrissime série à suspens XIII (qui compte aussi des séries dérivées).

    Sur la saga du fils D'Aegirsson, Thorgal, Van Hamme passe ensuite la main à Yves Sente qu'il a formé pour cette tâche.

    Le dessin de cette BD, assez élaboré et servant pleinement le récit, est dû à Grzegorz Rosinski, un artiste d'origine polonaise à qui le scénariste proposa, lors de la génèse de Thorgal, de dessiner deux planches à titre d'essai - essai transformé !

    Rosinski s'est aussi illustré - et a donc aussi illustré le magnifique Complainte des Landes Perdues avec Jean Dufaux. Sans oublier bien sûr le Grand Pouvoir du Chninkel ! Il collabore à nouveau avec Van Hamme en 2001 sur Western.

    Thorgal est un viking - ou plutôt élevé par des vikings car ses origines sont mystérieuses. Il est en réalité un fils des étoiles et à ce point, le récit vire du récit de fantasy-historique au récit de science-fiction. Au long de ses aventures, Thorgal rencontre sorciers, barbares, monstres de légendes, visite les civilisations romaines ou d'Amérique du Sud.

    Mais Thorgal a une famille ! Une femme, Aaricia, un fils Jolan et une fille cadette Louve. La vénéneuse Kriss de Valnor va ensuite croiser son chemin. Tous ces personnages : Louve, Jolan et Kriss de Valnor ont par la suite leur propre série dérivée !

    Je m'arrête là pour ce billet de présentation générale et dans le futur, j'espère avoir le temps et l'énergie de détailler chaque cycle des aventures de Thorgal !

    A bientôt !


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  • Le sulfureux David Lynch ! C'est de ce réalisateur hors-norme et touche-à-tout (cinéma, série-télé, musique, arts plastiques...) dont je vais vous entretenir maintenant !

    A vrai dire, j'étais assez fan de Lynch au sortir de l'adolescence, dans les années 1990, au moment où je commençais à m'intéresser à la culture et au moment où lui devenait plutôt célèbre. J'adorais sa série Twin Peaks (culte au même titre que Lost).

    En 1990, j'allais voir Sailor et Lula au cinéma - je me suis remis en tête des extraits marquants et la premièreSailor et Lula - David Lynch demi-heure pour rédiger ce billet - ce film est une véritable claque visuelle et sonore mais il est aussi très dérangeant ! Jugez plutôt !

    Sailor et Lula, film qui a remporté la Palme d'or au Festival de Cannes de 1990, est une adaptation d'un polar de Barry Gifford C'est un film violent lorgnant vers le thriller mais s'apparentant davantage au road-movie : en effet, le couple de jeunes amants héros du récit, incarnés par Nicolas Cage et Laura Dern, fait un parcours en voiture depuis Cape Fear jusqu'à la Californie.Ils vont faire une succession d'improbables rencontres dans le genre Freaks qu'affectionne Lynch depuis Elephant Man.

    La violence est présente dès le début avec une scène d'autodéfense qui vire au meurtre. Violence dans le fond et violence dans la forme. C'est un mélange de sexe, trash, de provocation et de rock'n roll. A ce propos la musique est du compositeur attitré de Lynch, à savoir Angelo Badalamenti.

    Le périple de Sailor et Lula a pour but de les mettre à l'abri de Marietta, la mère folle  et possessive de Lula. Cette virago est assimilé à la sorcière et le Magicien d'Oz est une clé d'interprétation du film. Le roman de L. Frank Baum et la figure de Judy Garland font profondément partie du patrimoine culturel des Etats-Unis. Ici, ce patrimoine est subverti et ce sont des USA de pacotilles que nous livre David Lynch à l'image des interprétations kitsch que Sailor fait des tubes d'Elvis Presley, icône kitsch par excellence !

    Le réalisateur, dans la forme, enchaine les séquences hallucinées, multiplie les fondus enchaînés dans les couleurs chaudes, et les images de briquets et d'allumettes en transition de séquence, comme pour appeler à une purification par le feu (?).

    La folie règne, folie qui est pratiquement toujours chez Lynch meurtrière. Il y a aussi - et cela rejoint le côté kitsch qui ne se prend pas au sérieux - un côté Grand Guignol qui peut virer au glauque si on ne saisit pas l'ironie sous-jacente.

    La passion de Sailor et Lula est torride, consumante et le couple roule vers sa destruction. Sailor a le chic pour se mettre dans des embarras comme ce braquage foireux qui tourne au massacre !

    Marietta apparaît comme une vieille pute qui met tous les hommes à ses pieds, tous sauf Sailor qui parce qu'il a refusé à ses avances - et risque de sortir les cadavres dans les placards s'attire des ennuis. Heureusement pour elle, Marietta peut compter sur les coups de main de Johnny Farragut (un privé comme dans tout bon polar) et Marcello Santos (un truand). Farragut est interprété par Harry Dean Stanton, un des acteurs fétiches de Lynch.

    Bref le monde de Sailor et Lula est un monde de déchets et de pourriture où l'amour trouve son chemin (mais de manière assez naïve). C'est une vision noire et désespérante du monde qui court d'ailleurs sur tous les films de Lynch, ce qui pour ma part à fini par me lasser. De plus, Lynch devient au fil du temps de plus en plus cérébral et cryptique !

    Néanmoins, c'est un film à connaitre comme toutes les Palmes d'or de Cannes !

    A bientôt !


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  • Hunger Games - Gary RossAlors qu'il y a peu - fin 2013 - est sorti dans les salles Hunger Games : L'Embrasement, je vous propose de revenir sur le premier tome, Hunger Games, réalisé par Gary Ross, adaptation sur les écrans du début de la trilogie éponyme et à succès écrite par Suzanne Collins.

    Les livres de Suzanne Collins de cette trilogie font parties incontestablement des phénomènes de la nouvelle littérature jeunesse (ado) avec la saga Twilight de Stephenie Meyer. Après, on aime ou pas mais on peut difficilement passer à côté !

    Hunger Games, le roman et le film appartiennent à un sous-genre du genre action/aventure que je nommerais arbitrairement les Survival Games (encore que cela désigne un genre du jeu vidéo sans rapport !). Je veux parler de ces films où on organise des jeux mortels et sadiques à grand renfort de médiatisation. Dans cette lignée, on a eu Le Prix du Danger (nouvelle de Robert Sheckley, film de Yves Boisset), Running Man (roman de Stephen King, film de Paul Michael Glaser) ou Battle Royale. On a aussi pléthore de téléfilms sur cette vague - l'un de ceux qui m'a marqué est le très dérangeant House of 9. Même l'univers Marvel surfe dessus avec le comics Avengers Arena !

    Historiquement, on retrouve deux influences dans ces œuvres. Tout d'abord, les jeux du cirque de l'Empire Romain - "du pain et des jeux" pour garder dans la ligne une population décadente. Enfin, les jeunesses hitlériennes sont un rapprochement possible, le régime nazi faisant la promotion de la jeunesse en la corrompant ! Bref deux tristes pages historiques !

    Le film, Hunger Games, a lancé véritablement la carrière de Jennifer Lawrence qui incarne Katniss Everdeen. On retrouve aussi dans la distribution des vieux routards: Woody Harrelson en mentor bienveillant et désabusé et Donald Sutherland en Président Snow.

    La société de Panem, qui ressemblerait aux USA post-nouvelle Guerre civile a créer les Hunger Games comme sanction et moyen d'intimidation pour les 12 Districts. Périodiquement, un tribu de deux jeunes gens est prélevé par loterie, un garçon et une fille, et tous ces "désignés" doivent s'affronter à mort pour satisfaire les caprices de vieillards séniles et opulents ! Les Hunger Games - les "jeux de la faim" sont aussi une allégorie pour les privations et les épreuves de la guerre.

    L'ambiance du film donne dans les couleurs froides - tout se passe en forêt - dans des teintes de verts, de bruns et de bleus. Il n'y a que la robe de feu de Katniss qui se démarque. On est dans un environnement contrôlé par ordinateur depuis des salles aseptisées : hologrammes, guêpes OGM (ridicule !), molosses, baies empoisonnées...

    Mais on est dans une production hollywoodienne, alors on retombe assez vite dans un certain manichéisme avec les méchants tribus et les gentils participants eux-même divisés en deux catégories : les victimes et ceux qui ont de la force comme Katniss.

    Je suis généralement assez méfiant de ce genre de film qui en même temps qu'il dénonce la violence,l'exhibe de manière gratuite et sadique !

    Il y a un sous-propos politique à tout ceci - qui se développera dans les deux opus suivants : l'Embrasement et la Révolte. Katniss se bat pour sauver sa vie mais aussi au final contre cette société tyrannique et pervertie. Au final, l'héroïne fait un choix qui surprend et déroute les organisateurs, un premier acte de rébellion. On a toujours dans ces films le héros qui combat - et parfois renverse - le système établi !

    Bref un film à voir mais sans plus !

    A bientôt !


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  • Laure Adler est une écrivain et journaliste française, née à Caen en 1950 - dont la famille est originaire d'Abidjan et qui est connu pour ses écrits féministes.

    Elle a perdu, au cours de son existence, un enfant et a écrit, suite à cette expérience tragique, un livre sur le travail du deuil.

    C'est ce travail de deuil qui est au centre du récit de la narratrice de A ce soir.

    "A ce soir" est la phrase que se disent les conjoints au début de leurs journées respectives. Or au début du récit, la narratrice manque d'avoir un accident de voiture, suite à un refus de priorité. Elle se rend alors compte que la vie et fragile et se remémore la perte de son jeune fils Rémi, 17 ans plus tôt !

    Ce court roman-témoignage est très poignant, assez insupportable par moments si vous êtes comme moi d'une sensibilité à fleur de peau. Il ne verse heureusement pas dans le pathos.

    Un premier mouvement raconte les joies de la grossesse, grossesse qui était jugée improbable dans le cas de la narratrice et donc d'autant plus désirée ! La joie de porter la vie, le corps qui se transforme, les rapports mère/enfant, cette force de la maternité - qui rendent la séparation future d'autant plus déchirante.

    Malheureusement, le petit Rémi est victime de la mort subite du nourrisson. La narratrice évoque bien sûr l'inévitable sentiment de culpabilité. Je sais bien qu'il y a eu de nombreux articles dans la presse sur les parents qui perdent un enfant et ce qu'ils ressentent mais ici ces choses-là sont très bien décrites sans être trop "cliniques" ou morbides et sans complaisances.

    Car c'est là le pouvoir des mots et de la littérature de décrire les expériences humaines même les plus tragiques - surtout les plus tragiques. J'appuierais sur le fait qu'il semble se produire chez la mère une sorte de coupure, une séparation d'avec son enfant mais aussi à l'intérieur d'elle-même, entre le soi et le jeu par l'utilisation successivement du "je" et du "elle" pour parler d'elle-même.

    On suit le calvaire, le parcours médicale de l'enfant et des parents, entre espoir, abattement, faux-espoirs et résignation, aveuglement aussi. L’hôpital est tantôt perçu comme hostile - avec son jargon technique, son caractère administratif, sa langue de bois tantôt vécu comme un soutient : petits gestes des infirmières, empathie du médecin - la vie d'un service de réanimation.

    Voilà un témoignage puissant ! Pour tout vous dire, sur les 182 pages du textes, j'ai eu un peu de mal à y entrer dans les 30 premières pages (mais bon j'écoutais une émission sur Chandler à la radio en même temps !). Puis, enfin, le texte m'est apparu avec toute sa force, celle de la vérité humaine !

    A bientôt !


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  • Voici un album de BD franco-belge, Central Park, qui nous conte le périple d'un jeune couple de Belges à NewCentral Park - Durieux & Cornette York. Le scénario est de Jean-Luc Cornette et le dessin de Christian Durieux.

    En fait, nous sommes là devant un récit qui se prête à toutes sorte d'interprétations du lecteur : le personnage rêve-t-il ? Est-il mort ? Dès le début de l'album, le ton loufoque de l'histoire est posé avec les patronymes des deux protagonistes, Johann Crevette et Yasmina Polaire... sans compter ces étranges chauffeurs de taxi qui portent tous des noms de présidents américains.

    Le couple décide de visiter la Grosse Pomme à commencer par Central Park - et là la "frontière" entre les mondes s'abolit : les ours blancs parlent, les singes nagent, des rollers-skateuses aux bikinis vraiment mini apparaissent ainsi que des murs qui poussent du sol sur le chemin. Il y a même un prince de Central Park qui n'est pas Jay-Jay cette fois mais Snake !

    Le pauvre Johann est quitté par sa copine pour l'ours polaire. dès lors, il se retrouve prisonnier du parc ! On nage en plein surréalisme, dans des territoires poétique mêlés d’allégories. Ce parc-prison n'est-il pas plutôt le paysage intérieur du héros.

    Bref, je vous laisse méditer cette BD au dessin typique dans des cases assez conséquentes et parfois pleine page.

    Et quel plaisir de retrouver le charme des albums DUPUIS qui ont bercé mon enfance (Lucky Luke, Gaston Lagaffe, les Schtroumpfs...).

    a bientôt !


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  • Avengers VS X-Men - Edition AbsoluteL'Univers Marvel a connu un tournant décisif, lors du crossover 2012 de la Maison des Idées, le magistral Avengers VS X-Men qui met un terme à une intrigue lancée par les actions de la Sorcière Rouge dans l'autre crossover House of M en 2005 et prépare l'ère Marvel Now !

    Il faut préciser avant tout que les récits Marvel s'appuient sur des réunions périodiques entre les membres d'une équipe de collaborateurs dont les cinq "Architectes" de cet Univers. Il s'agit de cinq scénaristes confirmés : Brian M. Bendis ( qui s'occupe jusqu'à Marvel Now ! de la franchise Avengers), d'Ed Brubaker (à l'oeuvre sur Captain America durant la même période), de Jason Aaron, de Jonathan Hickman (responsable des Quatre Fantastiques) et de Matt Fraction.

    Le récit en 12 issues de comics Avengers VS X-Men a été publié par Panini comics en 2012 en 6 numéros kiosques spéciaux et regroupés fin 2013 dans un magnifique (mais coûteux - près de 80 euros) album dans la gamme ultime Marvel Absolute (592 pages). Les dessinateurs à l'oeuvre sont aussi multiple et sont des pointures : John Romita Jr (à qui on doit l'illustration du comics Kick-Ass), le talentueux frenchy Olivier Coipel et Adam Kubert.

    Quelle est l'histoire d'Avengers VS X-Men ? J'ai déjà eu l'occasion de l'évoquer dans un billet sur les "Récents dévellopements de l'Univers Marvel : de Dark Reign à Avengers VS X-Men". Les pouvoirs de la Sorcière Rouge - la magie HEX - et la Force Phénix sont les aspects Yin et Yang d'un même processus. L'extinction des mutants a entrainé le retour de la Force Phénix et l'Oiseau de Feu veut choisir Hope Summers pour hôte.

    Cyclope pense que le Phénix entrainera la renaissance des mutants -et il n'a pas tort d'une certaine façon - mais les Avengers (il ne faut plus dire Vengeurs depuis les films du MCU !) pensent au contraire que l'entité risque de détruire la Terre.

    Tony Stark commet une erreur et divise le Phénix en cinq incarnations : Scott, Emma, le frère et la soeur Raspoutine et Namor. Les cinq Phénix remodèlent alors le monde en un paradis sur Terre mais peu à peu - ce que pressentent les Avengers - le pouvoir leur échappe et le Phénix Noir va reprendre le dessus !

    La solution serait dans la cité de K'un-Lun, à la frontière de la super-science et de la magie : le dragon va affronter le phénix et le récit prend un tour mystique pas inintéressant !

    On voit dans ce récit le brillant - à mon avis - travail des scénaristes depuis des années, qui ont introduit pas mal de nouveaux concepts - comme les sept Cités Célestes dans la mini-série Iron Fist et qui font tout converger aujourd'hui ! D'autres éléments sont mis en place dans le crossover -tel la destruction du Wakanda et la mort d'un personnage important - qui auront des répercussions, à n'en pas douter dans le futur !

    Au moment de sa sortie, des critiques ont trouvé les numéros inégales, affirmant que la série s'épuisait un peu au milieu du récit vers l'avènement des cinq Phénix - mais la fin a mis tout le monde d'accord ! En relisant tout ce récit d'une traite, on serait bien en peine de distinguer la contribution personnelle de chaque scénariste; cela demanderait vraiment une très grande connaissance de leurs styles propres et une micro analyse très pointue et à vrai dire sans grand intérêt ! Car chez Marvel, on travaille en équipe !

    Il y a donc bien trois équipe à l'oeuvre dans ce récit, les Avengers, les X-Men et les créateurs (scénaristes et dessinateurs).

    Bref un des meilleurs crossovers de ces dernières années chez Marvel avec Civil War (2007) et en attendant Infinity (qui décoiffe !). Dans Avengers VS X-Men et Civil War, le point commun est qu'il s'agit d'un affrontement entre héros - on tape et on discute ensuite. Ceci aussi aura des conséquences dans l'avenir car les vilains vont revenir en force (comme dans Dark Reign !).

    A bientôt !


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  • Internet est un bon tremplin d'envol pour les jeunes artistes. J'ai déjà parlé de Yelle, de Zaz. Beaucoup d'autres ont été découverts par cette révolution numérique qui brise les circuits traditionnels. Je vais maintenant vous parler d'Orelsan - à l'occasion de ce qui est tout de même le 600ème billet de "bibliothèque-éclectique" !

    C'est donc par le net qu'Aurélien Cotentin - qui prend le nom d'artiste Orelsan - perce en 2008 avec laOrelsan - Billet N°600 chanson Changement. Il a, à ce jour, sorti deux albums en solo, Perdu d'avance et Le chant des sirènes, fait pas mal de featuring et des collaborations avec et au sein de groupes, Casseurs Flowters et Toxic Avengers.

    Ces textes sont péchus, vraiment originaux et remplis d'inventions littéraires. J'aime particulièrement Ils sont cools avec son imagerie "Chevaliers du Zodiaque" et le très virulent Suicide social où il tape un peu sur tout le monde ! Aurélien Cotentin est né à Argentan et Orelsan a pris son essor dans la(ma) région, Caen et ses alentours. Tout jeune, il était davantage accro au hard rock et des amis d'activités sportives lui ont fait découvrir le rap, deux genres plutôt agressifs en somme.

    Le rappeur normand se retrouve souvent au cœur de polémiques. Par exemple - pour la plus fameuse - en 2008 avec le texte Sale pute - qualifié de plus que misogyne par une ministre. Orelsan se défend en affirmant que c'est une fiction et non un appel à la violence - on retrouve l'éternel problème de l'assimilation par le lecteur/auditeur entre le narrateur, le personnage et l'auteur qui n'ont pas forcément les mêmes opinions. En 1857, Flaubert fut un exemple célèbre de ce genre de confusion.

    Lors de la 27ème Cérémonie des Victoires de la Musique, en avril 2012, Orelsan a reçu deux prix : Victoire du meilleur album de musiques urbaines de l'année et la Victoire de la révélation au public de l'année. Les polémiques ne l'ont donc pas empêcher de connaitre le succès - y ont-elles contribués ? Peut-être pour le faire connaitre mais ces querelles passent après les textes.

    Voilà, un billet nécessairement sommaire - je vous renvoie à la page Wikipédia pour le détail de sa carrière et ses contributions - je dois encore écouter davantage ses textes si je veux être capable d'en donner une analyse thématique mais ce n'est pas mon propos. Je voulais juste témoigner que ce rappeur est mon artiste préféré dans son genre musical - comme en son temps MC Solaar, dans un style différent - et j'avais promis ce billet à Ophélie !

    A bientôt !


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  • "Si la tragédie est grecque, les acteurs sont russes."

    La confrérie des moines volants - Metin ArditiMetin Arditi est un écrivain francophone d'origine turque que je découvre ici avec son La confrérie des moines volants, roman qui revient sur les pages noires de l'histoire russe sous le stalinisme, avec la répression de la foi orthodoxe, tournée vers les icônes, et le pillage des Églises.

    Deux époques dans ce roman : 1937 avec Frère Nikodime et 2000 avec Mathias Marceau, photographe talentueux - qui est en réalité - mais celui-ci l'ignore - le petit fils du Saint Homme.

    A la mort de son père André, Mathias découvre le passé de sa famille, de sa grand-mère Irina/Irène émigrée russe, et hérite d'un trésor de menuiserie, un petit secrétaire qui contient caché à l'intérieur du bois, le cahier secret de Nikodime.

    Près de soixante-dix ans plus tôt, Frère Nikodime échappa aux massacres de prêtres ordonnés par les communistes russes, et, à la tête d'un petit groupe de moines créa une confrérie, la confrérie des moines volants, qui œuvra à sauver les icônes et les objets sacrés des églises abandonnées ! "Moines volants" venait de leur habileté et des acrobaties nécessaires pour décrocher les icônes !

    Cependant, Frère Nikodime cachait un lourd secret et ne cessait de faire pénitence. Il mourut de la main du NKVD, non sans avoir fait un enfant à Irina.

    Mathias parviendra-t-il à retrouver la quarantaine d'objets cachés par Nikodime et sa confrérie ? C'est fort possible mais pas sans quelques rebondissements... Sans compter l'hostilité des nostalgiques de l'URSS !

    Un bon roman, pas exceptionnel mais qui nous fait prendre une leçon d'Histoire ! J'ai récemment fait un billet sur les famines en Ukraine en 1933, ici, c'est une autre exaction des hommes de Staline qui est mise en lumière ! En exhumant le passé, on peut faire rédemption et préparer l'avenir, telle est la leçon du roman !

    A bientôt !


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  • Birdy est un film du réalisateur britannique Alan Parker, alors déja auréolé du succès de Midnight Express etBirdy - Alan Parker Fame, d'après un roman de William Wharton. Le film est sorti en décembre 1984 aux USA et en mai 1985 - au Festival de Cannes - où il a remporté le Grand Prix du Jury cette année-là.

    Il s'agit de l'histoire de deux copains de jeunesse, Birdy et Al Columbato, qui vont être tous les deux traumatisés par la Guerre du Viet-Nam.

    Après leurs engagements dans l'armée, les deux amis sont marqués à vie : Al est défiguré et Birdy se réfugie dans le mutisme au fond d'un hôpital psychiatrique militaire. Al va alors essayer de faire sortir son copain de ses retranchements.

    Il parait évident, au premier abord, que ce film utilise des métaphores sur l'oiseau comme symbole de liberté et le monde comme une cage. Dès les premières images, le ton est donné : un ciel puis un grillage de fenêtre. C'est encore un film sur le Viet-Nam, la folie et les syndromes post-traumatiques mais pas seulement, car un élan poétique traverse ce récit filmé !

    Je passe vite fait sur la BO de Peter Gabriel qui est intéressante et réussit mais n'éclipse pas les images et sait se montrer discrète. Je signale au passage que les musiques ont toujours été importantes dans les films d'Alan Parker par exemple dans Fame mais plus encore dans The Commitments, un film de 1991 (dont j'ai pour ma part les deux albums de BO !).

    Dans les rôles principaux, on retrouve Matthew Modine (Birdy) et Nicolas Cage (Al) dans un de ses premiers rôles importants. L'action se déroule dans les quartiers populaires de Philadelphie.

    Birdy n'a qu'une passion dans la vie, les oiseaux ! Il veut évidemment réaliser le vieux rêve de l'humanité de voler (avec des ailes à la manière des oiseaux !). Birdy est donc un rêveur mais cet aspect de lui-même le rend inadapté social !Les filles ne l'intéressent pas, contrairement à Al, et il a la tête dans les nuages ! Dans ce film, les rapports parents/enfants sont également un des pivots du récit.

    Birdy va peu à peu confondre rêve et réalité et s'enfermer dans une prison mentale, lui qui désire plus que tout s'évader. Il s'évade de la réalité dans son monde intérieur qui n'est qu'une nouvelle prison..ou un refuge ? Le traumatisme du Viet-Nam va accentuer le repli de Birdy sur lui-même. il adopte des postures d'oiseaux dans sa chambre d’hôpital.

    Alan Parker a su intelligemment éviter de refaire Vol au dessus d'un nid de coucou même si on n'échappe pas au psychiatre qui abuse de son autorité et se montre inflexible. Al doit lutter contre ce cerbère !

    Ce n'est pas seulement un film sur le Viet-Nam... Je vois plus la guerre comme un prétexte ici à une réflexion poétique et philosophique, une manière d'être dans le monde.. Pourtant le film sert aussi la cause des rescapés de ce conflit. Il y a quantitativement peu d'images du Viet-Nam, surtout des images de l’hôpital et des flash-backs sur la jeunesse des deux protagonistes. Les images de l'Asie surviennent surtout vers la conclusion à des fins élucidatoires !

    Un film qui s'inscrit dans une double longue tradition : le film du Viet-Nam et le film sur la folie mais réussi à s'en démarquer !

    A voir !

    A bientôt !


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  • Camus, dans les années 1930, va connaitre son éveil politique, mais selon lui, "à son corps défendant". Camus se méfie de la politique mais se refuse à se dérober à ses obligations.

    Enfant des quartiers pauvres d'Alger, il rêve de justice et de progrès social. Tout au long de sa vie, il s'engagera contre la misère en Kabylie, la Guerre en Espagne, la peine de mort ou la bombe atomique !

    Dès 1935, Camus adhère et milite au mouvement antifasciste Amsterdam-Pleyel et la même année, poussé par son ami Claude de Fréminville, il s'engage au parti communiste.

    Pourtant, il est réticent à se soumettre à une doctrine et distingue d'un côté une sorte de communisme des théories de Marx et la lutte au quotidien des communistes de la base. Camus rejoins néanmoins le Parti dans sa lutte contre le colonialisme. Il apprécie par-dessus tout la "camaraderie militante".

    Le rêve de Camus est que le politique laisse la place à une morale fondée par l'Homme et il regrette le manque de "spiritualité'" du communisme qui dès lors ne serait qu'une étape, une ascèse vers une inflexion future. Il écrit toutes ces réflexions dans ses Carnets de 1937.

    Camus va dans le même sens que le Front Populaire dans ces années là. Le jeune algérien fonde le Théâtre du Travail en 1936 et monte Révolte dans les Asturies. Dans le même temps, il se consacre à sa thèse sur Plotin et Saint Augustin et rédige son premier livre, L'Envers et l'Endroit , publié en 1937.

    Camus défend le projet de Léon Blum et Maurice Violette pour donner la citoyenneté française à une partie des musulmans d'Algérie. Mais en mai 1935, le PC retire son soutient aux nationalistes algériens. Camus proteste et est exclu du Parti dont il a refuser de démissionner. De là vient sa méfiance pour l'endoctrinement !

    Camus reste toutefois un homme engagé mais désormais comme journaliste. Sa santé lui interdit de se présenter à l'agrégation de philosophie. La tuberculose lui ferme la carrière d'enseignant. Alors en 1938, il entre à Alger républicain, "journal des travailleurs" où il travaille aux côtés de Pascal Pia. Son enquête, Misère de la Kabylie,est très remarquée.

    Lorsque la guerre éclate, en 1939, Camus est écarté, de nouveau pour raisons de santé. Alger républicain est suspendu et Camus passe au Soir républicain où il s'interroge sur le sort des Espagnols après la victoire de Franco.

    En 1940, il est au chômage et part pour Paris comme secrétaire à la rédaction de Paris-Soir dont les locaux déménagent à Clermont-Ferrand puis à Lyon après la victoire allemande. C'est à Lyon que Camus épouse Francine Fort le 3 décembre 1940.

    Mais Camus est licencié suite à une compression de personnel et retourne à Oran où il donne des cours dans des établissements privés et monte le Théâtre de l’Équipe. Pour raison de santé, il doit retourner en France se soigner !

    Avec les évolutions de la guerre, la Zone Libre est à son tour occupée et la métropole coupée de l'Algérie et Vie d'Albert Camus - II - L'engagement politiqueAlbert de Francine. Il ne reste pas inactif et en 1942 paraissent L’Étranger et Le Mythe de Sisyphe. En 1943, Camus est lecteur chez Gallimard. A la fin de l'année,à la fin de l'année, il rejoint la Résistance.

    Dans la clandestinité, Albert Camus fait paraitre Lettres à un ami allemand et on lui confie la rédaction en chef du journal clandestin Combat. Il écrira, après la Libération de Paris, le 25 août 1944 son premier éditorial paru librement.

    Camus choisit désormais d'être un homme de causes et non de clans. Il engage après guerre une polémique avec l'écrivain François Mauriac au sujet des conditions de l'épuration. Mauriac opte pour la charité et Camus pour la justice mais tout deux jugent nécessaire cette épuration. Camus signera la pétition demandant (en vain) au Général de Gaulle la grâce de l’écrivain Robert Brasillach, condamné à mort pour collaboration.

    Par la suite, Camus ne cessera d'affirmer ses principes de justice et de progrès.

    A bientôt !


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  • Faber le destructeur, c'est l'histoire de Medhi Faber, gamin puis ado précoce et de ses deux amis Basile et Madeleine, mais ce n'est pas une réécriture à trois membres du Club des Cinq. Ce Faber là cache sa part d'ombre !

    Alors qu'il était un jeune garçon particulièrement brillant, toujours en avance sur les autres, Faber a échoué dans sa vie sociale et c'est au fond d'un trou perdu, tout couvert de merde, que son amie Madeleine le découvre au début du roman.

    La trentenaire, amie de Faber qui mène maintenant une existence rangée de pharmacienne, vole au secours de Faber au nom d'un pacte promulgué à l'adolescence d'entraide réciproque. Le jeune Faber a toujours été pour elle et Basile un redresseur de tort, contre Romu le petit tortionnaire de cour de récré, contre Mézières, le prof de collège sadique et tyrannique, ou menant la révolte des élèves du lycée Janvier de Mornay lors des évènements contre la Réforme des Retraites en 1995.

    Mais suite à ses années de lycée, Faber va sombrer dans la déchéance, sa part sombre reprenant le dessus, des secrets enfouis refaisant surface à l'occasion de sa première relation sexuelle. notre  héros, devenu un anti-héros, se prend pour le diable - celui qui dévoile soit dit au passage selon l'étymologie si je ne dis pas de bêtises !  Il y a d'ailleurs une longue digression à ce stade sur les anciens dieux païens devenus les démons du christianisme. Faber serait-il l'un d'eux et le texte basculerait-il dans le fantastique ?

    En réalité, on n'entre jamais vraiment dans ce registre du fantastique - c'est plus un ressort poétique - et il y a aussi une explication psychologique et là, j'ai bien cru que l'auteur, Tristan Garcia, allait nous ressortir les clichés fumeux sur la maladie psychique et la schizophrénie, sujets sur lesquels 90% de la population est à côté de la plaque. Mais bon, on a évité ça...

    Il y  a aussi une mise en abime pas inintéressante : Basile l'un des personnages écrit un livre sur Faber qui s'appelle Faber le destructeur, un livre dans le livre qui utilise la même technique du récit selon les points de vue de Faber, Basile et Maddie, l'histoire de deux jeunes gens qui ont cru aux espoirs que leur avait donné leur ami, plus brillant qu'eux et qui dix ans après veulent se venger !

    Apparait aussi à la toute fin, un personnage nommé Tristan , qui retravaille le récit et qui est sinon l'auteur lui-même, du moins un alter-égo.

    Faber est aussi un peu la mauvaise conscience d'une génération post-Trente Glorieuses.

    Au final, qu'est-ce que j'ai pensé de ce texte ? Pas mal, bien rédigé - l'auteur maitrise son récit et nous prépare plein de petites surprises. Mais si le début est prometteur, j'ai trouvé que ça trainait un peu et surtout cela a trop tendance à virer au simple fait-divers de province à partir du moment où on apprend que c'est une histoire de rancune et de vengeance !

    Impressions en demi-teintes donc ! Le mieux est encore de le lire vous-même pour vous faire votre propre avis !

    A bientôt !

     


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  • Contrairement à ce que vous pourriez croire, Yelle n'est pas le nom d'une chanteuse - qui s'appelle en réalité Julie Budet - mais d'un groupe, de fait un trio !

    YelleYelle s'est fait connaître pour la première fois en 2007 lorsque le groupe a été invité à une collaboration avec Michael Youn - que je déteste cordialement ayant passé l'âge des blagues de cours de récré - et sa team des Fatals Bazooka ! La chanson Parle à ma main pour la raison précitée (mon non intérêt total pour Fatal Bazooka) n'avait pas du tout retenu mon attention et même je n'aimais pas trop !

    Pourtant, en réalité, Yelle s'était déjà fait connaître auparavant, en 2006 , par le réseau MySpace - ce qui attira l'attention de Youn, pas lassé d'un buzz prêt - la suite - les compositions propres au trio furent plus de mon goût !

    Yelle, c'est à ce jour deux albums et de nombreuses collaborations ! Sa musique est du style techno pop acidulé et les deux albums ont pour titre Pop-Up ! (2007) et Safari Disco Club.

    Si on retient surtout la longue silhouette longiligne et les jupettes plus courtes les unes que les autre de Julie Budet, il y a aussi dans le groupe le compositeur Grand-Marnier (compagnon à la ville de Miss Budet) et Tepr le claviériste.

    Julie Budet est née le 17 janvier 1983 à Saint-Brieuc.  Son père est déjà baigné dans la musique. C'est elle la voix du groupe. Les chansons les plus célèbres du groupe en radio sont Je veux te voir (dans un film pornographique), réquisitoire contre le macho chanteur de rap Cuizinier et Que veux-tu qui raconte les émois des jeunes gens.

    Des registres drôles mais pas seulement, aussi émouvants et poétiques. Dans mon cas, ces mélodies simples et lancinantes ont eu vite fait de me "parasiter" l'esprit - au bon sens du terme.

    Il n'y a bien entendu pas que ces deux titres mais aussi une reprise d’A cause des garçons chanson qu'on croirait écrite sur mesure pour ce groupe tant elle colle bien à leur univers flashy et décalé !

    Voilà, je ne ferais pas de long discours ou de longue analyse savante. Je vous livre juste mon ressenti : malgré une première impression assez déplorable, je suis finalement tombé sous le charme de cette formation assez attachante.

    Le mieux est encore de les écouter !

    A bientôt !


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  • Quoi, déjà un autre billet sur Bleach, si peu de temps après avoir présenté la Saison 7 ! Et oui ! Mais n'allezBleach - Saison 8 pas croire que j'enchaine les épisodes à longueur de journée !

    La vérité est que j'ai découvert la série Bleach - début 2012 - en la prenant, par hasard, par le milieu, in media res comme on dit et sur des chapitres assez haletants !

    La Saison 8 voit nos héros : Ichigo, Rukia, Uryu Ishida, Chad et Renji pénétrer dans Las Noches, le palais d'Aizen, se trouver confronter à une intersection de cinq passages et donc contraints à se séparer. Dans la plus pure tradition des Shonen (ces mangas pour adolescents), nos valeureux guerriers, dans leur quête pour ramener Orihimé, prisonnière du méchant, vont chacun faire face de leur côté à un adversaire. Mais ces ennemis sont de plus en plus puissants et l'équipe de secours va y laisser des plumes !

    Commençons par Ichigo ! Il affronte bien vite un certain arrancar nommé Dordoni qui balaie vite le jeune homme qui ne représente aucun challenge pour lui...jusqu'à ce que Kurosaki libère son Bankai et son Hollow et le terrasse !

    De son côté, Uryu Ishida - qui a retrouvé ses pouvoirs depuis la Saison 6 affronte Ciruci Sanderwicci, une sorte de lolita gothique et arrancar de son état. Il finit par la battre avec ses nouvelles ressources et sa puissante épée d'energie !

    Rukia combat le mystérieux Espada Aaroniero Arruruerie qui, après avoir retiré son masque, prend le visage de Kaien Shiba, un shinigami décédé proche de la jeune femme. Mais Rukia perce l'imposture et est ensuite blessée à mort par l'Espada. Elle réussit pourtant à le tuer et reste sur le carreau !

    Pendant ce temps, Chad ne connait pas non plus de répit et lutte contre Gantenbainne Mosqueda. Chad révèle alors de nouveaux pouvoirs et triomphe de son adversaire. Pour peu de temps car apparait alors un Espada redoutable, Nnoitra Gilga qui le met hors de combat en un éclair.

    Reste Renji qui affronte lui, épaulé par Dondochakka, un des compagnons de la petite Nell, un autre Espada, le diabolique Szayelaporro Granz. Renji n'est pas à la hauteur quand arrive Ishida ! Le duo/trio met en déroute le vilain qui se régénère et leur prépare déja un nouveau piège.

    Ichigo rencontre enfin Ulquiorra, pensant que ce dernier est le plus puissant des Espada. En fait, Ulquiorra lui révèle qu'il n'est que le quatrième en puissance, lui apprend la mort de Rukia et met Ichigo vite en déroute. Le Bankai et le Hollow d'Ichigo ne lui sont d'aucun secours. Arrive ensuite Grimmjow qui escorte Orihimé pour soigner Ichigo et avoir son match revanche. Par ailleurs, Grimmjow neutralise Ulquiorra pour un temps restreint en utilisant un stratagème et un artefact.

    Le combat final de la Saison 8 a donc lieu entre Ichigo et Grimmjow et je préfère vous laisser voir les épisodes pour en connaitre l'issue !

    Cette Saison 8 japonaise court des épisodes 152 à 167 ! Elle n'est que sang et sueur et me rappelle en d'autres temps la Bataille du Sanctuaire de Saint Seiya !

    A bientôt !


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  • La famine en Ukraine en 1931 - 1933 fit plus de 3 millions de morts et a été reconnue, à ce jour, comme génocide par 24 pays (mais pas par l'ONU ou le Parlement européen). Revenons sur cette tragédie.

    L'Ukraine ne fut pas la seule région touchée par la famine. il y eu aussi le Kazakhstan, des régions de la Volga ou de Sibérie occidentale qui grossissent le chiffre des décès. Au total 6 millions de victimes ! En 2013, on commémore le 80ème anniversaire de la tragédie occulté durant l'existence de l'URSS. On commémore en Ukraine mais pas dans les autres régions dans un quasi-silence de l'administration de Poutine.

    Les famines en URSS sous la dictature stalinienneL'ouverture des archives soviétiques a montré le rôle du Politburo, de Staline et de ses collaborateurs Molotov et Kaganovitch.

    Ces famines découlent d'une intention politique, la collectivisation des kolkhoze et des sovkhoze, la "mise au pas" des koulaks (paysans "riches" où s'opposant au projet agricole du régime) et le prélèvement d'une bonne partie des récoltes à des fins d'exportations.

    Cette collectivisation forcée des campagnes est mise à l’œuvre au début de l'année 1930. Pour Staline, il s'agit de transformer une culture paysanne "rétrograde" et "archaïque", un système "féodal" en supprimant l'exploitation agricole privée. Les paysans sont regroupés dans de grandes exploitations - les kolkhozes - et ceux qui résistent sont spoliés, déportés. Les émeutes se multiplient mais sont vite réprimées par des mesures de rétorsion.

    Les éleveurs nomades du Kazakhstan sont par ailleurs forcés à se sédentariser : il faut libérer des terres et parquer de la main-d’œuvre. De nombreux éleveurs décident d'émigrer plus à l'est après avoir abattu leur troupeau. Près de 90% du bétail de ces régions disparaît ainsi ! Avec les confiscation de récoltes pour les besoins extérieures,l'armée, le ravitaillement des villes, les causes de la famine se mettent en place !

    Mais les rendements des kolkhozes ne sont pas ceux que l'on attend ! Les paysans, spoliés des biens agricoles, adoptent des attitudes de travail indolentes. Ils ne sont pas suffisamment qualifiés avec les nouveaux équipement mécaniques (tracteurs etc...). Donc, la productivité baisse ! Entre 1930 et 1932, le cheptel soviétique baisse de 40%.

    En 1931, l'Ukraine est ponctionnée de 43% de sa récolte globale qui finit de désorganiser tout le système agricole. Le plan de 1931 est difficile à remplir et entraîne de lourds sacrifices.

    Les premiers signes de famine apparaissent dès le printemps 1931. La situation est aggravée par des épidémies. Les fonctionnaires locaux, essentiellement russes, servent leurs propres intérêts et font peser un poids sur les populations réfractaires, notamment au Kazakhstan.

    Les disettes se multiplient rapidement. Les paysans semblent condamner à mourir de faim ! Certains cachent du grain ou fauchent les récoltes clandestinement mais Staline prend des mesures et envoie ses proches collaborateurs, notamment en Ukraine en 1932, pour mater les "saboteurs koulaks". Les archives du Politburo attestent d'une politique active de rétorsion du système stalinien.

    Pourtant, à Kharkov, capitale de l'Ukraine, les 3 - 6 juillet 1932, la majorité des délégués s'oppose au plan décrété par Moscou affirmant qu'il est "irréaliste". Moscou persiste néanmoins ce qui entraine la catastrophe. Les envoyés de Staline font céder les délégués.

    Dans les campagnes, c'est l'horreur ! Cette grande famine a été nommé Holodomor ("laisser mourir de faim") par les Ukrainiens. Les cas de cannibalisme se multiplient. Les populations tentent de rallier les villes qui ont mises en place des cartes de ravitaillement mais les paysans sont arrêtés dans les gares et reconduit dans les campagnes, condamnés à mourir de faim.

    Ces famines de 1931 - 1933 ne constituent pourtant qu'une petite partie des crimes de l'URSS Stalinienne !

    A bientôt !

    PS : ce billet a été rédigé d'après l'article de Nicolas Werth, Directeur de recherche à l'Institut d'histoire du temps présent (CNRS) dans le numéro 394 - Décembre 2013 - de la revue l'Histoire -article accompagné de cartes, de photos, de lettres et d'une bibliographie. Je vous y renvoie pour plus de précision !


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  • Nous voici déjà rendus à la Saison 7 de Bleach ! On sait désormais qu'Aizen prévoit d'assassiner le Roi de la Soul Society et qu'une grande bataille se profile "à l'hiver prochain" dont le destin de la ville de KarakuraBleach - Saison 7 n'est pas le moindre enjeu dans la balance.

    Depuis la fin de la Saison 6 donc, Ichigo s'entraine dans cette perspective auprès des Vizards, de même qu'Ichida, Chad, Renji, Rukia et Orihimé. C'est à l'équipe d'Hitsugaya, dépêchée sur Terre, que revient la tâche de s'occuper des affaires courantes, à savoir la gestion des Hollows. On en est là quand la Saison 7 commence !

    Une saison qui a vrai dire n'apporte pas grand chose et est carrément décevante si on la compare au reste de la série - surtout à ce qui va suivre !

    On commence par des épisodes filler de type one-shot ! Nos shinigamis se retrouvent dans des positions improbables de footballeur, de pratiquant de Kendo, de pâtissier etc... On dirait des hommages à d'autres séries d'anime. On pense à Olive et Tom où aux séries dans le monde de la cuisine (aucun titre ne me vient à l'esprit ! Pardonnez mon inculture mangaesque !).

    Dans une second temps, des arrancars rebelles aux ordres d'Aizen prennent des initiatives et passent à l'attaque dans le monde des humains. Patros est de la première vague, suivi de deux acolytes. Ils sont évidemment défaits.C'est plus compliqué par la suite avec le retour de Grimmjow, de Yammi, de Luppi,de Jeagerjaques et d'une curieuse création d'Aizen, Wonderweiss. Ichigo a alors l'occasion de libérer son Hollow pendant 11 secondes !

    Le tournant et point culminant de la Saison 7 est l'enlèvement d'Orihimé par les sbires d'Aizen. Ichigo, Ichida et Chad se rendent alors dans le Hueco Mundo, la dimension des Hollows. Ils y rencontrent des arrancars un peu loufoques qui leurs procurent une aide : Nelliel, Pesche et Dondochakka. Le groupe de sauvetage est plus tard rejoints par Rukia et Renji !

    La fine équipe s'achemine vers la citadelle de Las Noches, domaines des Espadas et tombe sur Lunujanga, une sorte de démon des sables qui les envoient dans la Forêt des Ménos. Rukia est séparée du groupe et rencontre Ashido, un shinigami rescapé et unique survivant d'un autre groupe de shinigamis envoyé à la poursuite de Hollows il y a des centaines d'années et qui est piégé dans la forêt. Rukio et Ashido se mesurent alors aux Menos menés par un Adjuchas.

    La Saison se clôt alors que le groupe est proche de Las Noches. Les combats contre les Espadas vont pouvoir commencer. Mais là, c'est le sujet de la Saison 8 et suivantes !

    On se retrouve plus tard. En attendant, à bientôt !


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