• Pratiques d'archives à l'époque moderne - Europe, mondes coloniaux

    La publication d'articles est un passage obligé pour le chercheur, de même que les communications lors de séminaires. Articles et prises de paroles sont ensuite regroupés en gros volumes, comme des contributions collectives sous l'égide d'un directeur de publication.

    Les coordinateurs de Pratiques d'archives à l'époque moderne, sous-titré Europe, mondes coloniaux sont Maria Pia Donato, directrice de recherche au CNRS, ce grand organisme "opaque" et Anne Saada, chargée de recherche dans la même institution. Il va donc s'agir ici des services d'archives, de leurs fonctionnements, de comment y rendre les documents venant des administrations publiques, comment ils sont conservés et à qui on y donne accès ?

    Trois parties composent ce recueil, regroupant chacune en moyenne une demi-douzaine d'articles, tantôt en français, tantôt en anglais. C'est assez pointu, spécialisé et ardu à la lecture. Disons-le tout de suite, ce livre s'adresse à ceux qui envisagent de faire profession dans les archives comme moi dans les bibliothèques !

    La première partie regroupe des études sur la pratique des historiens dans les services d'archives, que ce soit pour flatter le pouvoir ou faire un travail avec plus de recul. Les archives s'ouvrent véritablement au XIXème siècle. En France, la Révolution a beaucoup fait évoluer les choses !

    La consultation des dépôts d'archives joue sur les pratiques savantes et la production historiographique. Les articles étudient les conditions matérielles d'accès aux sources que ce soit dans le Royaume d'Aragon,  à la Renaissance, dans la République de Venise ou au XVIIème siècle, dans les State Paper Office anglais. On parlera aussi du transfert d'archives européenne par les armées de Napoléon Ier ou encore le rapport des historiens de l'art à ces ressources.

    La seconde partie évoque les archives comme "capital social" et "outil du métier". Quelles informations contiennent les archives, comment les exploiter, les faire parler ?

    Les rôles complémentaires des archives et des bibliothèques sont pointés ici. Qui conserve les Chartes royales ? Les registres judiciaires ? Le cas de la Bibliothèque Royale de Paris est intéressant. Les articles se penchent successivement sur les archives du ministère des Affaires étrangères, les archives de la police, celles du Saint-Empire Romain Germanique et les minutes notariales.

    La troisième et dernière partie aborde la question des changements d'échelle et aussi de la taille des archives, sur ce qu'elles regroupent. Le cas des archives de pays colonisateurs intéresse les études post-coloniales car elle montre le rapport de domination sur les dominés. Les archives permettent d'asseoir le pouvoir comme celui de Ferdinand II d'Aragon sur la Sicile ou encore de la mise en place de l'Empire hispanique en Amérique. Un autre article s'intéresse à l'Empire hollandais.

    Tout ceci est fort éclairant et intéressant ! Des travaux solides et très théoriques qui montre l'importance des archives dans le travail des historiens dont elle sont peut-être la principale ressource si on exclut le témoignage de personnes vivantes et l'archéologie ! Une lecture toutefois à réserver à des Universitaires (dont je suis ! Etudiant en double cursus !).

    A bientôt !

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