• Les insoumises - Jean Haechler (5ème partie)

    On aborde maintenant la cinquième partie de ma série d'articles sur le livre de Jean Haechler sur Les insoumises avec trois nouvelles personnalités ! Alors qu'on arrive vers l'époque contemporaine, je me serais attendu à trouver des portraits de Marie Curie, de Simone de Beauvoir ou de Simone Weil. En réalité, l'auteur, Jean Haechler, a choisi de mettre sous les feux des femmes moins célèbres et c'est finalement appréciable ! On retrouve donc  Anne-Marie Javouhey, Victoria Woodhull et  Marie de Régnier !

    Anne-Marie Javouhey est une de ces femmes qui a rencontré et qui dans ce cadre, a passé sa vie à se dévouer auxautres. Son existence s'étend sur la première moitié du XIXème siècle alors que la France étend son empire colonial si critiqué aujourd'hui ! La colonisation est en effet désormais vu comme un mal alors qu'elle a en même temps modernisé certaines régions du monde mais malgré cela l'a fait dans le mépris des autochtones !

    Mais Mère Javouhey qui va diriger des congrégations de soeurs à travers le monde, établir nombres de dispensaires là toujours fait dans l'intérêt et le respect des indigènes, comptant leur donner la main dès que les institutions seraient bien établi !

    La traite négrière se poursuivra jusqu'au 4 mars 1931 après quoi les esclaves sont affranchis. Mais la Monarchie de Juillet décide de les conserver dans un état transitoire, dans un état de minorité, pendant sept ans, le temps qu'ils s'adaptent aux conditions du pays où on les a déracinés. C'est dans ce cadre qu'Anne-Marie Javouhey intervient ! Très travailleuse et entreprenante, elle a eu le coup de foudre pour l'Afrique et construit des "maisons" de congrégations  en Gambie puis en Sierra-Leone et essaime ensuite en Guadeloupe, à la Martinique, Saint-Pierre-et-Miquelon, Pondichery, Tahiti, les Îles Marquises et Mayotte. Puis elle rentre en France où elle prend en charge l'hôpital de Saint-Etienne du Rouvray près de Rouen.

    La Religieuse développera ensuite un ambitieux projet d'établissement à Cayenne en Guyane. Ses actions susciteront l'admiration des ministres de l'Etat Français malgré la jalousie d'un de ses supérieurs, Monseigneur d'Héricourt ! La postérité lui donnera raison sur celui-ci et elle sera béatifiée le 15 octobre 1950. Ses établissements perdurent jusqu'à nos jours !

    La vie de Victoria Woodhull, née Claflin, à cheval sur les XIXème et XXème siècles a été très mouvementée. Si elle se défend d'être vue comme une Pétroleuse, Victoria fut néanmoins une sorte d'aventurière américaine, avec sa sœur Tennessee, et elle se présenta à l'élection du président des Etats-Unis en novembre 1872 où bien que victime d'une campagne de dénigrement, elle recueillit tout de même 5% des voix !

    Victoria et sa sieur étaient nées dans une famille populaire et nombreuse dont les parents et le reste de la fratrie étaient des alcooliques notoires (on dirait des "cassos" aujourd'hui !). Possédant des dons de voyance et des capacités spirites et étant les deux plus jeunes enfants de la famille, les deux sœurs furent exploitées pour leurs talents par leurs parents ! Étant aussi d'une grande beauté, pratiquant l'amour libre et dotées d'un grand non-conformisme, nos deux "héroïnes" usèrent de leurs talents par la suite à leur propre bénéfice, gagnant les faveurs d'hommes puissants qui avaient un prestige intellectuelle ou de l'argent !

    Victoria épouse à un moment Canning Woodhull puis s'en sépare pour rejoindre sa sœur Tennessee qui donne des séances de voyance qui se terminent dans la chambre avec les clients qui évidemment, comblés, reviennent ! Par la suite, Victoria est fascinée par  James Blood, héros de la guerre de Sécession et président d'un club spirite. C'est le début de leur association !

    Par la suite, les deux sœurs deviennent les sortes d'infirmières particulières du commodore Vanderbilt, très  âgé mais une des plus grosses fortunes des USA ! C'est lui qui va financer les futurs projets de Victoria et c'est le philosophe Stephen Pearl Andrews qui l'épaulera de sa plume dans de nombreux combat qu'elle va mener dans le domaine social et notamment dans le champ du féminisme naissant ! Les deux soeurs publient plusieurs journaux et Victoria se présentera à la magistrature suprême ! En un sens, elles vont secouer l'Institution !

    Victoria échouera à l'élection mais cette fille, parti de rien mais qui osait tout, va continuer ses nombreux combats jusqu'à la fin de sa vie en 1927.

    Marie de Régnier, aussi connue sous le nom de Marie de Heredia, la fille de l'auteur des Trophées était remarquables par deux aspects ! Elle était une écrivaine/poétesse de grand talent (est-ce héréditaire ?) et aussi une amoureuse fervente qui eut de nombreux amants mais aussi des amantes bien qu'elle fut plus discrète avec ses histoires féminines ! On peut penser raisonnablement que le culte qu'elle vouait à l'amour alimentait son écriture !

    Dans la famille Heredia, le père, José-Maria, était criblé de dettes de jeu et c'est pourquoi un mariage de raison et d'intérêt fut consenti pour Marie avec Henri de Régnier, l'auteur de La Cité des eaux, doté d'une fortune personnelle et qui aimait la jeune femme ! Mais dès l'union, celle-ci fit un pacte avec lui comme quoi il la posséderait quand elle le choisirait !

    De fait, Régnier ne la posséderait jamais car Marie Régnier était en réalité plus éprise de Pierre Louys et c'est à lui qu'elle se donnera, aura un fils de lui qui passera pour le fils de Régnier ! Puis la jeune amoureuse fait connaitre sa plume sous le pseudonyme de Gérard d'Houville qu'elle adoptera tout sa carrière !

    Par la suite, elle côtoie toute la crème littéraire de la première moitié du XXème siècle, Marcel Proust, Léon Blum, Paul Valéry, André Gide et aura des aventures amoureuses avec plusieurs Prix Goncourt ! Il faut dire qu'elle est d'une grande beauté et sait aimer avec ardeur ! Elle a été la maîtresse de Colette puis de Willy puis des deux en même temps et aussi de Gabriele d'Annuzio, homme à femmes qui ne lui laissera pas un souvenir extraordinaire en tant qu'amant !

    Bref la vie de Marie de Régnier est bien remplie tant sur le plan sentimental que sur le plan littéraire et les deux se mêlent car "la littérature, c'est la vie " et que n'a-t'on écrit des bibliothèques sur l'Amour ! Marie de Régnier, "muse et poète de la Belle-Epoque" !

    Voilà, je vous dis à très bientôt pour la sixième et dernière partie de nos articles !

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