• Le quatrième mur - Sorj Chalandon

    Le quatrième mur est l'histoire d'une tentative vouée à l'échec d'une promesse à un "frère" déjouée par la guerre. Le quatrième mur, c'est aussi cette cloison virtuelle que les acteurs imaginent pour occulter la présence des spectateurs. c'est donc la frontière entre le théâtre et la réalité !

    Georges est étudiant en Histoire, metteur en scène et militant d’extrême-gauche durant les années 1970. Il fait la connaissance de Samuel Akounis, un autre metteur en scène, son ainé, juif et grec, ayant fui la dictature des colonels avant qu'elle ne s’effondre en juillet 1974. Les deux hommes deviennent vite des "frères". Samuel est un pacifiste et un médiateur tandis que Georges cache, depuis l’enfance, une violence en lui.

    Par ailleurs, Georges épouse Aurore, une militante MLF, et le couple a une fille, Louise.

    Mais Sam tombe malade et fait promettre à son ami de monter pour lui et pour la paix, l'Antigone d'Anouilh en plein Beyrouth en guerre en prenant des acteurs de chaque communauté de belligérants - une sorte de trêve.

    L'Antigone, non celle de Sophocle, mais celle de Jean Anouilh, est la pièce que choisit Sam. Antigone, fille d'Oedipe, s'oppose jusqu'à la mort à son oncle pour rendre les honneurs funéraires à son frère. La pièce fut jouée en 1944, à Paris sous l'occupation nazi, comme signe de résistance. C'est donc une pièce emblématique !

    Georges s'envole pour le Liban et réunit sa petite troupe au bout de maintes péripéties et négociations. Il y a Ismane la Palestinienne, Charbel le maronite, Nakad le Druze, des Chiites, une Arménienne, bref un groupe disparate, avec des tensions internes, qui se retrouve uni par le théâtre !

    Mais cette épiphanie avorte lors de l'entrée en scène d’Israël en juin 1982 puis c'est le massacre de Sabra et Chatila. Le beau projet capote et Georges expérimente un stress post-traumatique de retour en France.

    Il retournera finalement au Liban en octobre 1983 pour honorer une autre promesse !

    Un très bon roman - que je classe dans mes coups de coeur - avec un regret toutefois, que le beau projet de pièce de théâtre en commun n'ait pas aboutit et que l'on sorte aux deux tiers du roman du propos théâtrale pour entrer dans le réquisitoire politique ! Certaines choses doivent êtres dites mais du coup, on retombe dans des problématiques insolubles qui dépassent un peu les lecteurs et sur lesquelles on n'a pas prise : le destin individuel et les petites initiatives face à la marche implacable de l'Histoire !

    Des dix derniers romans que j'ai lus, je vous recommande celui-ci en priorité !

    A bientôt !

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