• Le Fil qui chante - Lucky Luke

    Quarante-sixième tome des aventures de Lucky Luke, Le Fil qui chante est peut-être mon album préféré du cow-boy solitaire. Ce récit fut publié en album en 1977 après avoir agrémenté les pages de Paris-Match. 1977 est une année marquante dans l'Histoire du 9ème art puisque c'est cette année-là que sortent notamment le premier tome de la série Léonard  par Turk et De Groot ainsi que le premier volume de Thorgal par Rosinski et Van Hamme (deux séries chroniquées sur mes blogs).

    Mais Le Fil qui chante est hélas le dernier album du cow-boy scénarisé par René Goscinny - avec toujours bien sûr Morris, le papa spirituel du héros au dessin ! En effet, le destin a voulu que le papa d'Astérix décède le 5 novembre 1977 lors d'un banal test d'effort chez son cardiologue ! Que de merveilles de scénarios nous ont été confisquées par ce cruel coup du sort ! Par la suite, quelques autres récits du génial inventeur d'histoires qu'était Goscinny, autour de Lucky Luke, seront exhumés des tiroirs et encore publiés, je ne mentionne ici que La corde du pendu ou Daisy Town.

    Ce quarante-sixième album se présente comme un road-movie et reprend un schéma plein de péripéties et très didactique, déjà mis en oeuvre dans Des Rails sur la prairie (1957) ou La Diligence (1968). Goscinny part de faits réels, la mise en chantier de la liaison télégraphique entre l'Ouest et l'Est de la jeune Nation américaine, entre Carson City dans le Nevada et Omaha dans le Nebraska. Bien entendu, Goscinny agrémente l'histoire à sa sauce en y ajoutant maints détails pittoresques.

    On croise dans cet album des personnalités comme Abraham Lincoln (en 1961, juste à la veille de la guerre de Sécession), Brigham Young, chef de la communauté mormone de Salt Lake City où les deux équipes de télégraphistes, celle  partie de l'Ouest - à laquelle se joint Lucky Luke - et celle venue de l'Est - convergent et se rejoignent. On a aussi Washakie, chef des Indiens Shoshones, Hiram Sibley, dirigeant de la Western Union, la maitresse d'oeuvre du télégraphe ou encore Stephen J. Field, président de la Cour Suprême de Californie. Goscinny travaille comme toujours sur une solide base documentaire et se montre d'ailleurs pédagogue au début du récit en nous rappelant l'Histoire des communications entre les deux côtes des USA.

    Lucky Luke accompagne James Gamble - qui prend les traits de Robert Redford (du moins il me semble ?), l'ingénieur de l'équipe de Carson City. Le récit est une suite de mésaventures où les ouvriers du télégraphes vont face à maints accidents naturels (sables mouvants, feux de prairies, éboulements, torrents, attaque des indiens ou sols rocailleux) et à d'autres problèmes causés par la main de l'homme !

    Car en effet, quelqu'un a eu la mauvaise idée de proposer au départ du projet une prime de 100.000 dollars à la première des deux équipes qui atteindrait Salt Lake City - ce qui inquiète Luke qui comprend que ceci va susciter des convoitises  - et il n'a pas tort car si Edward Creighton, ll'ingénieur de l'Est est un type intègre et honnête, on ne peut guère en dire autant de Willard Bradwell, le vilain de l'album, caricaturé d'après l'acteur britannique de l'Entre-deux-guerres (années 1920 - 1930), Brian Donlevy, spécialisé dans les rôles de méchants. Celui-ci engage un saboteur qui va intégrer l'équipe de Gamble et Lucky Luke et leur causer tout un tas de problèmes ! Son identité reste secrète dans l'histoire jusqu'à ce qu'il soit démasqué - ce qui est assez bien vu de la part du scénariste !

    Le Fil qui chante est le nom que les indiens donnent au télégraphe car il "chante" lorsque le vent l'anime.

    Voilà comme toujours une excellente BD qui demeure un grand classique et marque la fin d'une époque ! La qualité de la série va baisser par la suite tout en restant honorable ! Mais l'époque Goscinny, c'est la "Grande Epoque" de notre célèbre cow-boy ! Une page se tourne ! Il y a encore plus d'une cinquantaine d'albums après celui-là et la série se poursuit encore en 2021 (avec un récit sur la condition des esclaves noirs !).

    A bientôt !

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