Jules Vallès signe avec sa Trilogie une œuvre en partie autobiographique et pleine de révolte ! On avait suivi l'enfance de Jacques Vingtras dans le premier roman du triptyque, L'Enfant - où il était soumis à une mère vindicative ! Son parcours continue dans Le Bachelier - dont il va être maintenant question ! - et enfin dans L'Insurgé !

Jacques Vingtras est un produit de la classe populaire qui essaie de s'insérer dans une société inégalitaire parcourue par l'injustice !

Vallès décrit en fait, à travers Vingtras sa propre vie et son ressenti - dans une existence exclamative et discontinue marquée par les aléas. Vallès et son héros partagent un esprit enthousiaste et naïf et vont de désillusions en désillusions !

Dans ce deuxième tome du cycle, Jacques commence son engagement politique mais il rencontre maints déboires ! Il est sans cesse sans le sou, toujours en conflit avec sa famille et malheureux en amour. Son engagement dans la vie de la cité se traduit par une volonté de défendre les pauvres - ce que Jules Vallès fera dans sa carrière de journaliste ! Vingtras sait ce que c'est que d'être pauvre, ayant des difficultés à se loger, cherchant du travail - et muni de son baccalauréat étant soupçonné d'avoir des intentions louches car se proposant, avec ses diplômes, de travailler dans des basses besogne !

Déjà, dans cette seconde moitié du XIXème siècle, les diplômés issus des classes populaires était regardé avec méfiance ! Cela me rappelle un peu la réaction débile des responsable de la Brittany Ferries lorsque j'étais allé postuler chez eux pour faire de la manutention avec une maîtrise de biochimie/biologie !

Le héros du roman penche du côté du républicanisme et - comme Zola - s'oppose au bonapartisme et à Napoléon III ! Comme Vallés et Zola, il tâte d'ailleurs au journalisme et mets sa plume au service de ses causes !

On retrouve les parents de Vingtras dans ce second roman de la Trilogie puisqu'ils se séparent - chose impensable à l'époque ! Le père a en effet une liaison extraconjugale !

Jacques va lui tomber amoureux d'une bourgeoise dont il se rendra compte qu'elle est dégoûtée par les pauvres ! Mais il y a aussi des amitiés - celle avec Legrand ( en réalité Poupart-Davyl, un ami de Vallès), né dans une famille catholique et donc pas anti-clérical comme notre jeune héros ! Un duel a lieu entre les deux amis, Jacques Vingtras croyant "à ceux d'en bas' et Legrand à "Celui d'en haut". A l'issu du duel, l'ami Legrand est grièvement blessé !

Le roman se conclut par la mort du père !

Ce roman raconte un parcours mais ce n'est pas son seul but. Il a aussi le mérite d'essayer de faire ressentir les choses !

La dédicace de l'ouvrage est amusante et pleine d'ironie - en tout cas à moi, elle me parle !  C'est : « À ceux qui, nourris de grec et de latin, sont morts de faim, je dédie ce livre. »

A bientôt pour le troisième et dernier volume ! (?)