• La remilitarisation de la Rhénanie

    Je reprends ici la série de billets sur la Seconde Guerre mondiale commencée en 2010 et longtemps laissée en friche !

    Nous avons vu précédemment qu'Hitler avait été porté au pouvoir par les urnes, en raison de l'exaspération des Allemands face au "Diktat" de Versailles et aux conséquences de la crise de 1929.

    Successivement, Hitler va tenter une série de "coups d'éclats" particulièrement osés pour voir si les autres pays d'Europe, en tête la France et l'Angleterre, vont s'opposer à lui. Devant l'absence de réactions franche, le Führer se croira tout permis et déclenchera la Seconde Guerre mondiale qui plongera le monde dans la catastrophe !

    Le premier de ces coups osés est la remilitarisation de la Rhénanie. En effet, suite au traité de Versailles, l'Allemagne ne peut que conserver une armée symbolique de très faible effectif. La Ruhr est occupée par les alliés qui incapables de s'entendre sur le règlement des indemnités de la Grande Guerre par l'Allemagne et entre eux vont abandonner le terrain. En Rhénanie, la France avait l'idée de créer un état satellite de l'Allemagne, une sorte d'état tampon.

    Hitler passe outre les interdictions imposées par l'Entente et crée la Wehrmacht en 1935 mais, à ce moment, il s'abstient encore d'édifier des garnisons militaires en Rhénanie.

    Il va ensuite profiter du chaos diplomatique autour de l'invasion de l’Éthiopie par l'Italie pour remilitariser la Rhénanie. La France - dont l'armée était alors supérieure - aurait pu à elle seule s'opposer à cette occupation. Elle ne fit pourtant rien prise dans l'instabilité politique d'un gouvernement provisoire début 1936 avant la prise de pouvoir par le Front Populaire.

    Les troupes allemandes entrent en Rhénanie le 7 mars 1936. Le pari était osé ! Les cadres de l'armée françaises dressèrent un tableau très noir de la situation, surévaluant la puissance de l'armée allemande à ce moment précis, établissant ses effectives 790000 hommes toutes forces allemandes confondues. En réalité, ces calculs étaient très alarmistes. L'Entente était très réticente, après la Grande Guerre, la "der des der", a entamer un bras de fer qui, risquait de s'enliser à nouveau ! De fait, tous les soldats potentiels allemands n'était pas encore mobilisés ! La situation sera différente par la suite et la Wehrmacht deviendra vraiment l'armée la plus puissante grâce à la mobilisation enfin réalisée, à l'annexion de populations supplémentaires de souche allemande, à la signature de traités et d'alliances (avec l'Italie, le Japon.. et un temps, l'URSS !) et un programme industriel orienté vers la production de matériel militaire (chars, avions...) en quantités.

    L'armée allemande disposa lors de cette remilitarisation de trois grandes unités du nord au sud : les armées C,D et E, ce qui n'échappa guère aux diplomates et agents de renseignements français. Les armées C et E occupèrent le Rhénanie septentrionale (frontalière de la Hollande, la Belgique et le Luxembourg) avec de petits effectifs car le risque était minimal. L'armée D occupa le Rhénanie méridionale, voisine de la France, avec plus de moyens. D'autres troupes devaient rester cantonnées à la frontière, en retrait, en cas de besoin.

    Dès le début de l'opération, les forces de police de la Landespolizei devaient se mettre au service de l'armée allemande. Il y avait également une poignée d'avions de chasse.

    Mais au final, rien de sérieux et si l'armée française, forte de 425000 hommes - contre 22000 soldats allemands - aurait pu facilement stopper ces mouvements. Les généraux allemands avaient les nerfs à fleur de peau pensant que le Führer allait trop loin pourtant le seul ordre que reçurent les français fut d'occuper leurs postes de combat sur la ligne Maginot.

    Au total, en comptant les policiers, les forces allemandes d'occupation comptaient 60000 hommes si on exclut les militants des SA et d'autres organisations paramilitaires du parti nazi.

    Les soldats qui pénétrèrent en Rhénanie furent accueillis par les populations locales par des volées de fleurs. Ces civils désiraient oublier l'occupation étrangère qui fut longue et humiliante. Hitler remporta une victoire, d'abord sur ses propres chefs militaires d'abord réticents et ensuite il vit sa popularité croitre de façon spectaculaire. L'Allemagne avait opté pour la force et Hitler tenterait bientôt d'autres coups stratégiques !

    La suite de cette chronique bientôt !

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