• L'immoraliste - André Gide

    André Gide est un auteur dont je reconnais le talent ! Toutefois ce ne fut pas gagné lors de mon premier contact L'immoraliste - André Gideavec son oeuvre ! C'était en 1988, en classe de Première Scientifique avec le roman publié en 1902, L'immoraliste  !

    J'avais alors détesté cette histoire d'un type qui abandonne sa femme et qui se livre à la pédérastie/pédophilie sur de jeunes garçons arabes au Maghreb ! Gide lui même penchait du côté des garçons au passage - donc quelle part d'autobiographie ? En plus, j'avais un prof de Français très maniéré et que je détestais ! Cela ne m’empêchait pas d'avoir les meilleures notes de la classe même si le jour de l'oral du Bac de Français, je me récoltais un "cuisant" 9/20 donc pas la moyenne ! Ça n'augurait de rien puisque vingt ans plus tard, je devais faire des études de Lettres après m'être lancé dans l'écriture !

    Ce que je reproche à L'immoraliste, c'est précisément son côté immoral ! C'est le récit de la renaissance d'un homme après une longue maladie, qui recouvre la santé et sent en lui un changement de physiologie - plus proche de la nature, il se baigne nu ! - qui le bouleverse !

    Cet homme, c'est Michel, "l'immoraliste" dont le narrateur - qui est un autre personnage, - raconte les confidences. Marcel est un érudit peu concerné par la chair - mais cela va changer après sa maladie - qui a épousé une femme dévouée Marceline qui va le veiller pendant toute sa convalescence. Si Marceline ressent des sentiments plus vifs pour son mari, lui n'éprouve pas de véritable amour pour sa femme.

    Le couple fait un voyage en Afrique du Nord et Michel tombe malade et lutte contre le trépas à Biskra, en Algérie! Ce sera la vision des jeunes garçons pleins de santé - pour qui il ressens dès lors une attirance - qui va le faire se rétablir. Dès lors, Michel est un homme neuf, attentif à son corps et qui s'ouvre à la sensualité !

    Il semble bien que pour Gide et dans ce roman, les questions de morale aient trait/ soient en rapport avec le corps  - sans doute aussi en lien avec l'éducation religieuse bien qu'il n'est pas évident que l’Église condamne le corps, la concupiscence oui, l'adoration du corps crucifié et les mortifications oui mais il y a des éloges du corps chez Saint Augustin il me semble ! Enfin je digresse là !

    Une fois remis, Michel témoigne sa reconnaissance à Marceline et le couple fait un voyage en amoureux en Italie puis rentre en France pour vivre en Normandie et à Paris où Michel est nommé au Collège de France. C'est là qu'il rencontre Ménalque qui promeut une philosophie sensualiste qui est aussi devenue celle de Marcel et procure plaisir et désagrément, exaltation et irritation.

    C'est alors Marceline qui va tomber malade suite à une fausse couche. Michel ne lui laisse pas le temps de se rétablir en Suisse où le couple est installé mais les ramène à Biskra puis vers Touggourt. C'est un chemin de perdition car Marceline meurt abandonnée, épuisée et amère tandis que Michel mène une vie désœuvrée dont ses amis finiront par l'arracher !

    On a là un récit entre Éros et Thanatos ! Le plaisir associé au Pêché originel et à la concupiscence donc ! J'avais relu ce roman en 2005 et l'avait trouvé plus intéressant qu'à la première lecture adolescent ! Comme quoi, on ne fait jamais les mêmes lectures suivant notre âge !

    Par la suite, je devais lire dans la foulée : Les Caves du Vatican, La Symphonie pastorale et Les Faux Monnayeurs  !

    A bientôt !

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