• L'Anschluss ou le coup de force d'Hitler sur l'Autriche

    Au début de 1938, les démocraties occidentales s'inquiètent fortement des manœuvres militaires du Japon et de l'Italie en Chine et en Éthiopie. Mais l'Allemagne nazie - qui pourtant jusque là n'a fait que remilitariser la Rhénanie, les préoccupe également.

    La SDN est bien impuissante à éviter la marche tragique de l'Histoire et l'Occident paie encore les conséquences prévisibles du Traité de Versailles !

    Lorsque que l'Empire des Habsbourg s'est effondré, à la fin de la Grande Guerre, les Autrichiens ont commencé à souhaiter leur rattachement à l'Allemagne - la langue du pays étant l'Allemand. La nouvelle République autrichienne comptait 6 millions d'âmes. il y avait aussi des Austro-Allemands en Tchécoslovaquie et dans le Tyrol du Sud.

    La nouvelle Autriche n'était plus fiable économiquement ou politiquement et en 1918, dans son premier projet de Constitution, le chancelier social-démocrate Karl Renner pouvait déclarer l'Autriche comme partie intégrante de la République Allemande. Cette union n'aurait pas dû poser ce problèmes mais les vainqueurs s'y opposèrent. Il s'agissait alors d'affaiblir autant que possible l'Allemagne. De même, ces pays s’opposèrent à l'union douanière austro-allemande en 1931.

    En 1933, les sociaux-chrétiens dirigés par Engelbert Dollfuss étaient au pouvoir en Autriche. Celui-ci craignait, dans un contexte de crise économique, l'ascension des socialistes et des nazis. En mars 1933, il gouverne par décret et interdit la branche autrichienne du nazisme et les milices socialistes. Il crée un parti unique, le Front patriotique. Les troubles intérieurs se multiplient et Dollfuss crée des camps d'internement. Assauts, insurrections s'ensuivent et des opposants entrent dans la clandestinité et l'action terroriste !

    Le chancelier autrichien écrase les socialistes et consolide sa propre dictature dès février 1934 en proclamant une nouvelle Constitution et l'abolition du Parlement. Mais ce régime ne doit de se maintenir que grâce au soutien extérieur. La France qui craignait le nazisme soutenait Dollfuss de même que l'Italie.

    En juillet 1934, les nazis tentèrent un soulèvement pour renverser Dollfuss, soulèvement qui échoua mais Dollfuss fut assassiné. Kurt von Schuschnigg lui succéda et voulu restaurer la dynastie des Habsbourg avec l'archiduc Otto. Là où la République avait échoué, l'ancien Empire monarchique devait réussir ! C'était le vœu du nouveau dirigeant mais cela ne se passa pas ainsi !

    La Guerre Civile Espagnole vit l'alliance de l'Allemagne et l'Italie. En conséquence, Mussolini cessa son soutient à l'Autriche.

    En juillet 1936 furent signés les "Accords de Juillet" où Schuschnigg s'engagea à atténuer la répression contre les nazis autrichiens. 17000 d'entre eux furent libérés de prison. L'Autriche se déclara "État allemand". L'Allemagne promit de ne pas intervenir dans sa politique intérieure mais n'en fit rien !

    Les nazis autrichiens persistèrent dans leur opposition à Schuschnigg et Hitler, par ailleurs, s'impatientait !

    En novembre 1937, le Führer avait décidé de recourir aux armes ! Il voulait créer la "Grande Allemagne" en quête de l'"espace vital". Mais son pays n'est pas encore prêt ! Hitler envisage alors la satellisation progressive des voisins de l'Allemagne. Des collaborateurs d'Hitler, opposés à ces projets, sont contraints de démissionner au début de 1938.

    L'Anschluss ou le coup de force d'Hitler sur l'AutricheHitler invite alors le chancelier autrichien dans sa résidence bavaroise et exerce de fortes pressions sur lui afin de l'adjoindre à adopter une politique plus bienveillante à l'égard des nazis autrichiens. Schuschnigg semble alors céder et fait même entrer des nazis dans son cabinet.

    Le 20 février 1938, Hitler déclare que 10 millions d'Allemands souhaitaient s'unir au Reich, vivant dans des états frontaliers. il dit ne plus tolérer cette situation. L'Autriche et la Tchécoslovaquie sont dans la ligne de mire

    Hitler prononce un nouveau discours dans la même veine le 29 février 1938. Schuschnigg change alors de position et réclame, le 9 mars, un plébiscite pour une Autriche indépendante. La date en est fixée au 13 mars 1938. en réalité, une fraude pour le "oui" se prépare ce qui enrage Hitler !

    Pour ne pas perdre la face, Hitler ordonne l'invasion de l'Autriche le 10 mars, à 10 heures du matin, pour le 12 mars à l'aube. Les militaires sous les ordres du Führer considère alors ce plan comme une folie !

    Le général von Bock fut placé à la tête d'une armée crée l'après-midi même, la "VIIIème armée" et chargé de mener à bien l'opération. Les divisions sont mobilisées en Bavière et on utilise une des rares divisions Panzer. L'opération fut donc menée dans la précipitation. Peu d'Autrichiens en face étaient prêts à se battre et l'ordre de mobilisation des réservistes autrichiens fut annulé.

    Schuschnigg avait présenté sa démission au président de la République Wilhelm Miklas mais celui-ci refusait à nommer un dirigeant nazi, Seyss-Inquart au poste de chancelier. Personne d'autre n'accepta la charge ! Finalement Seyss-Inquart fut nommé au poste moins de 24 heures plus tard !

    Finalement, le 12 mars, les douaniers autrichiens levèrent eux-même les barrières des postes-frontières et les soldats allemands, fort surpris, furent accueillis avec effusions et lancer de fleurs par les populations. Hitler entra en Autriche sans délai.

    La première campagne militaire de la Wehrmacht fut un triomphe. Devant un tel enthousiasme, les démocraties de l'ouest n'osèrent parler d’invasion. Hitler était l'homme providentiel adulé par les populations allemandes et il avait eu raison contre ses chefs militaires. Renforcé, il regardait déjà à l'est vers les Sudètes !

    A bientôt !

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