• L'acte d'écriture

    Écrire est un acte plurimillénaire, aussi ancien que les civilisations.

    Les conditions de production et de diffusion (tablettes, rouleaux, codex, imprimerie, internet) influent sur l'acte de production d'écrits. Il y a tout d'abord les conditions de productions matérielles. En effet, les techniques influencent la forme et les genres des œuvres.

    Citons par exemple, la littérature épistolaire, culminante avec Madame de Sévigné et se poursuivant jusque dans les années 1920 - 1930. Là encore, ce type de littérature a pris de l'ampleur avec l’avènement de la poste jusqu'à l'invention du téléphone. Aujourd'hui, les correspondances d'écrivains ont reculé devant l'emergeance du mail. Je vous renvoie à mon récent billet sur François Bon.

    Un autre genre est celui du roman-feuilleton qui se développe avec La Presse  d'Emile de Girardin en 1836. Il commence avec Les Mystères de Paris d'Eugène Sue jusqu'à George Simenon dans les années 1960, auteur longtemps déconsidéré qui a finalement fait l'objet d'une édition de la Pléiade ! Tout ceci a été rendu possible par le développement de la presse quotidienne et de la rotative. Avec la naissance de la télévision, on entre dans une nouvelle ère, celle des séries-télé dont j'ai déjà parlé dans maints billets sur biblio-drizzt !

    Un autre aspect de l'écriture est de considérer la vie de l'auteur. C'est la critique biographique de Sainte-Beuve. La vie privée de l'auteur peut éclairer le sens de l’œuvre. Proust affirme le contraire dans son Contre Sainte-Beuve  et parle d'un Moi artiste et d'un Moi privé qui sont séparés. Il faut aussi noter la valeur du pseudonyme qui permet à l'écrivain une certaine distance du Moi qui prend en charge l'écriture de l’œuvre !

    Par ailleurs, une œuvre donne à voir sur une époque. L’œuvre est-elle le reflet de la société ? Ainsi au XVIIème siècle, les salons littéraires favorisent les formes courtes : maximes, proverbes, sentences, lettres, fables... La privatisation de la littérature va au contraire mettre en avant les formes longues, avènement du roman au XIXème siècle et de l'essai au XXème siècle après la naissance des intellectuels après l'affaire Dreyfus.

    Enfin, un écrivain est aussi un lecteur. Il est influencé par ses lectures qu'il cite consciemment ou inconsciemment. C'est ce que l'on nomme l'intertextualité ! Un écrivain produit son œuvre dans les limites des codes de la langue. il y a une fonction normative de l'usage de cette langue. Le style est alors un écart par rapport à cette langue. Que l'on pense à celui de Louis-Ferdinand Destouches (Céline) !

    Je terminerais en disant que la littérature se classe en faisant appel à des genres dont les frontières sont parfois floues et fluctuantes. Pour en revenir au XVIIème siècle, les grands genres étaient la tragédie et l'épopée. Le genre est pratique en cela qu'il donne des codes d'écriture : la règle des trois unités, de la bienséance et de la vraisemblance pour la tragédie classique. Le genre, enfin, produit un horizon d'attente chez le lecteur.

    Sur ces mots, je vous dis à bientôt !

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