• Hegel et la Révolution Française - Joachim Ritter

    Comme je vais aborder ici un livre de Philosophie un peu pointu, cet article s'adresse aux initiés - "on est entre bonnes gens" ! Et pour le coup, je m'assois un peu sur le côté "la culture à portée de tous" de ce blog, l'accès à cet article ne vous est pas interdit mais sachez qu'on ne va pas parler de maquillage ou de people ! Et je me suis replongé dans mes "bouquins moisis" comme dirait mon pote Gautier qui est un Apostat !

    En fait de bouquin, j'ai ouvert le bulletin très spécialisé de la "Bibliothèque des Archives de Philosophie", un opus consacré à une étude de Joachim Ritter sur "Hegel et la Révolution Française ! Entrons sans plus attendre dans le vif du sujet !

    Après la parution de sa Philosophie du Droit, les critiques envers cet écrit de Hegel non pas manqué. Notamment, Rudolf Haym le qualifié de « dictateur philosophique de l’Allemagne » et de réactionnaire qui a permis la restauration prussienne. Selon ce commentateur, Hegel aurait donné une « justification scientifique » du système policier prussien.

    Tout d’abord, une des grandes théories de Hegel est que « le rationnel est réel et le réel est rationnel. ». Hegel est aussi accusé de diviniser l’État comme incarnation de la raison dans le réel. Ainsi, la raison se réalise. Or, avec la Revolution française qui marque une rupture dans l’Histoire, le Sacré s’est retiré du Monde, Dieu en a été chassé et les Hommes se replient sur leur intériorité et cherchent les causes dans la Nature.

    Toute la vie et toute l’œuvre de Hegel reposent au fond sur cet événement fondamental qu’a été la Révolution. Contrairement aux Romantiques comme Novalis et a la Restauration, Hegel ne cherche nul retour en arrière et revenir à l’ancien système juridique n’aurait aucun sens dans ce monde qui a changé. La Révolution a mis en avant une idée nouvelle, celle de liberté (avec la Déclaration des Droits de l’Homme) et tout le Droit futur reposera là-dessous. Toutefois Hegel reconnaît l’incapacité de la Révolution à créer un système politique stable.

    La Philosophie renonce à la Métaphysique et le Religieux s’efface - c’est ce qui sera théorisé juste après la mort d’Hegel par « les Trois États » d’Auguste Comte. Il y a eu une scission entre l’objectif (avec la science expérimentale) et le subjectif (avec le mystique et le Romantisme). Ces deux courants égaux avancent désormais en parallèle.

    Hegel étudie ensuite la société civile qui est centrée sur l’Homme et ses besoins et est une sorte de contre-pouvoir. De longs passages lui seront consacrées dans la Philosophie du Droit. Hegel s’est en effet plongé dans l’économie politique anglaise. Il y cherche une théorie inductive adaptée à la nouvelle réalité sociale car la philosophie de Hegel est aussi une philosophie du présent, située dans l’Histoire.

    Pour Hegel, mais déjà chez Adam Smith, la division du travail devient le principe constitutif de la société (et déjà Hegel ouvre la voie à Marx). La société civile industrielle accumule alors les richesses, génère un système de classe et doit s’étendre par la colonisation et cette société civile est alors appelée à devenir universelle. Mais Hegel visionnaire pose qu’un jour les colonies se libèreront comme on a autrefois libéré les esclaves. Et au passage, la société civile entre au cœur de la Philosophie. Elle devient le problème.

    Hegel est bien conscient de la contradiction entre une nouvelle société qui repose sur la promotion de la liberté en faisant sauter toutes les entraves et l’existence de classes aliénantes - la plèbe - qui naissent avec l’orientation industrielle - découlant des sciences et techniques de cette nouvelle société. Mais bon, Hegel, c’est aussi la Dialectique et le dépassement des contraires.

    Et en face de cela, on a les tentatives de Restauration qui tentent de ramener l’Homme dans son Histoire.

    Enfin c’est la théorie de la société civile qui permet d’expliquer la scission qui apparaît alors d’où résulte l’objectivité qui pousse cette société civile industrielle. Hegel postule aussi une nature intemporelle de l’Homme malgré tous les changements historiques, ce qui résout bien des questions. Cette nature de l’Homme qui ne change pas est aussi un fondement de la société civile.

    La société civile considère l’Homme exclusivement comme un être de besoin et le détache de son passé historique. Hegel est le premier à l’avoir compris. Une telle société permet-t-elle alors de s’émanciper, de réaliser la liberté ? En un certain sens, oui puisqu’elle se moque de ses appartenances communautaire, religieuse ou autre et ne souhaite que la satisfaction de ses besoins et son bonheur.

    La Revolution a apporté une chose : la liberté est le droit pour tous les hommes. La subjectivité continue de s’exercer de son côté pendant que l’objectivité règle le monde industriel, d’où la scission, qui résulte de la Révolution.

    Voilà, il y a un second texte dans ce Bulletin de Philo, sur "Personne et propriété selon Hegel" et j'y reviendrai peut-être aussi - et parlerai aussi un jour de la Philosophie du Droit en propre.

    En attendant, je vous annonce que dans les semaines toutes proches, je vais valider ma Licence de Psycho et l'an prochain, en 2023 - 2024, j'espère être en double cursus de Masters : Master M1 Philosophie dans tous les cas et soit Master M1 Sociologie ou Master M1 Histoire Métiers du Patrimoine ! Vais acquérir encore pleins de connaissances - et en autodidacte à côté - dont je vous ferai profiter ici !

    A bientôt !

     

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