• Goldorak - Go Nagai

    L'été 1978 s'annoncaît déprimant avec des températures glaciales qui obligeaient les vacanciers à rester à la maison, bref à déserter les plages. Mais un événement culturel se produisit cet été là alors que la chaîne de télévision Antenne 2 remplissait sa gamme de programmes de productions achetées à bas prix dont elle pensait qu'elles seraient aussi vite oubliées ! En effet, un dessin animé, issue de la japanimation, branche alors inconnue en France, hormis Tezuka, allait faire un carton chez nos "chères têtes blondes", du fait des conditions climatiques mais aussi de la qualité et de l'aspect novateur du programme, la troisième série d'un jeune mangaka, otaku dans sa jeunesse, boulimique de lectures et de cinéma, un certain Go Nagai et sa réalisation Grendizer rebaptisée par chez nous Goldorak  - et qui succède donc à Mazinger Z (1972) et Great Mazinger (1974).

    Les séries de Go Nagai mettent en avant des robots géants avec un pilote dans leur tête qui va inaugurer le genre mécha (qui donnera aussi plus tard l'anime de guerre avec la franchise Robotech !). Etrangement, si les deux premières séries mentionnées - qui mettaient le personnage d'Alcor au premier plan qui pilotait Mazinger contre  le docteur Hell puis l'empire de Myken venu du centre de la Terre -, la série Grendizer/Goldorak ne connut pas le même succès au Japon mais cartonna en France, inaugurant la vague des animes dans l'émission Récré A2 que du coup, je retrouvais avec plaisir en septembre 1978 et qui verra par la suite débarquer Candy - un shojo pour jeunes filles - puis Albator - et lancera l'animatrice Dorothée ! Historiquement, la mode de l'anime japonais a débarqué en France avant le phénomène manga et il faudra attendre Akira et la prise de risques mesurée des Editions Glénat dans les années 1990 pour découvrir le support papier !

    Goldorak se distingue par une nouvelle façon, innovante, de présenter la narration, avec des génériques dynamiques  - chantés par Noam ou Enrique ("Accours vers nous, Prince de l'Espaaaaaace !", "Goldorak Go, rétrolasers en action" !), une animation pêchue, un zeste de violence qui provoquera l'ire des adultes et le divorce des générations, des personnages à la psychologie plus fouillée et des intrigues complexes et au long cours qui font sentir au jeune spectateur qu'on ne le prends plus pour un idiot !

    Goldorak - et ses 74 épisodes de 26 minutes produits par le géant dans le domaine, la TOEI -, commence avec la fuite du Prince d'Euphor, Actarus, héros taciturne et tourmenté, après la destruction de sa planète par les forces de Véga, du Grand Stratéguerre et de ses généraux, Hydargos, Minos et consorts ! Celui-ci vole une machine de guerre à l'envahisseur et se réfugie sur Terre où il sera adopté par les figures paternelles du Professeur Procyon et du vieux fermier bourru mais au grand coeur, Rigel, fana d'OVNI par ailleurs ! Avec ce robot, baptisé Goldorak, il n'aura de cesse de protéger son monde adoptif, des attaques successives des Golgoths et des Antéraks à chaque pleine lune rouge, à coup de Fulguropoings, Rétrolasers, Cornofulgur, Astérohache, et autres Planitron afin que la Terre ne subisse pas le même sort qu'Euphor !

    Actarus sera bientôt épaulé dans sa lutte par ses nouveaux amis de la "Patrouille des Aigles", à savoir Alcor, Vénusia et sa propre soeur, Phénicia, Princesse d'Euphor qui a aussi survécu ! Ceux-ci pilotent leurs propres appareils de combat qui complémentent Goldorak lorsque celui-ci provoque "le Transfert et l'Autolargue" depuis sa soucoupe !

    La série parvient à ne pas être trop répétitive - à contrario d'un X-Or ou d'un Bioman (dans le genre live-action !) ! Hélas, la diffusion française connut la censure et les épisodes ne furent pas toujours diffusés dans le bon ordre mais furent multidiffusés par contre ! En 1979, on eut même droit au film Goldorak au cinéma - auquel m'emmena mon paternel malgré ses fatigantes journées de chef de chantier ! Il y eut aussi un fort merchandising autour du robot et je possédais plusieurs produits dérivés : figurines en métal, en plastique, effigie géante, peluche, albums de stickers, magnets, albums et magazines de bandes-dessinées,etc,...

    Goldorak a bercé l'enfance de la plupart des hommes de ma génération et ca reste de bons souvenirs ! Je dédie ce billet à François O. qui est aussi un grand fan de cet anime ! Par la suite, dans les années 2000, le manga original de Go Nagai arriva en France et ne l'ai pas lu, juste feuilleté chez un autre ami et avais noté que le propos était écologiste avant l'heure mais la fin particulièrement pessimiste qui si je me souviens bien se terminait par la destruction de la Terre de la main de l'Homme et de la pollution ! On est donc assez éloigné de l'anime !

    A bientôt !

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