• Family Life - Ken Loach

    Ken Loach est un réalisateur britannique engagé qui s'est toujours tenu à dépeindre des grandes causes sociales dans ses films ! ​Family Life ​est un de ses films, daté de 1971, qui entre dans ce grands mouvements puisque, à l'instar d'un ​Vol au dessus d'un nid de coucou -​ mais peut-être encore plus noir et pessimiste, ce film s'attaque au système psychiatrique et dénonce son dogmatisme et ses abus !

    Family Life - Ken LoachUn film donc qui, si comme moi, vous avez été confronté à la psychiatrie, vous laissera pas indifférent et risque même de vous choquer !

    De fait, ce film s'inscrit aussi dans le courant des années 1970 de l'antipsychiatrie, promu en France, en Italie et en Grande-Bretagne et dont l'hôpital de la Borde est une des réalisations.

    Le récit que nous livre ici Ken Loach tourne autour du ​conflit entre Janice Baildon et ses parents. La psychiatrie "classique" et c'est particulièrement vrai de nos jours cherche une explication biologique aux conflits psychiques. On a hasardé la théorie génétique, la théorie neurologique, rechercher des causes virales pendant la grossesse de la mère etc.. L'antipsychiatre cherche à contrario des causes en lien avec le rapport du patient avec la société, sa famille etc... C'est tellement plus facile pour la psychiatrie institutionnelle de faire porter le chapeau au malade ! La vérité est sans doute entre ces deux extrêmes ! C'est ce que tend à penser l'institution à l'heure actuelle même si elle fait encore - trop- confiance aux médicaments plutôt qu'à la parole !

    Ken Loach montre dans ce film le traumatisme au quotidien que subit la jeune Janice auprès de parents psychorigides ! Elle est contrainte d'avorter, est déçue par son ami, se retrouve de plus en plus souvent à l'hôpital où son état empire à chaque fois ! Les médecins, incapables de comprendre l'origine relationnelle de ses troubles, lui font subir des électrochocs qui la transforment en être sans réactions !

    Le film promeut l'antipsychiatrie, en ce sens, que Janice bénéficie un temps d'une aide appropriée du docteur Donaldson inspiré du véritable programme spécial de réinsertion de malades mentaux du docteur Franco Basaglia. La pauvre Janice est au final diagnostiquée schizophrène, le grand fourre-tout de la psychiatrie, terme régulièrement dévoyé par les médias et assimilé à tort à la dangerosité! Elle finit comme une attraction de foire, inerte et sans réaction devant des internes en médecine cynique et qui n'en ont rien à faire de son cas ! Cette séquence finale - à la "Charcot" - est d'ailleurs particulièrement cruelle et poignante !

    Ce film, c'est donc la destruction d'une jeune femme par le système et les adultes ! C'est un véritable "effort pour rendre l'autre fou" et déclencher chez lui une psychose expérimentale !

    Janice Baildon est jouée remarquablement par Sandy Ratcliff !

    Voilà, à voir donc pour ne pas mourir idiot !

    A bientôt !

     

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