• Entretien entre D'Alembert et Diderot - Denis Diderot

    La forme littéraire du dialogue est, depuis les dialogues socratiques de Platon, une forme très courue en Philosophie et c'est cette manière que Diderot adopte dans son Entretien entre D'Alembert et Diderot qui précède immédiatement le très célèbre texte qu'est Le Rêve de D'Alembert. Le philosophe matérialiste y prend quelques libertés avec son comparse de L'Encyclopédie et se met en scène avec lui dans la dialogue qui porte principalement sur la matière.

    Diderot rejette avec force le dualisme de Descartes qui postule une différence de statut voire d'essence entre l'esprit, la res cogitens et le corps, la res extensa. Ceci pose divers problèmes métaphysiques comme "comment un chose qui n'a pas d'étendu peut-elle mouvoir une chose qui en a ?" ou "comme la res cogitens, une et indivisible, peut-elle avoir plusieurs idées en même temps ?".

    Dès l'incipit du dialogue, D'Alembert concède que ces conceptions de l'âme ne peuvent être admises et s'intéresse à la théorie de Diderot et des matérialistes qui postulent une sensibilité à la matière, déclinée en sensibilité inerte - que l'on retrouve dans le marbre par exemple - et la sensibilité active, présente dans chaque fibre des animaux, ce qui donne la sensibilité globale de l'animal. Viendra plus tard dans le dialogue la question de comment on passe à l'être sentant à l'être pensant ?

    Diderot établit qu'il y a un continuité entre l'inerte et le vivant, par-delà la vision métaphorique de l'artiste-sculpteur changeant la pierre en chair ! Mais broyez le marbre et faites-en de l'humus, les plantes vont alors s'en nourrir puis les animaux se nourriront des plantes. On assimile donc l'inerte par l'acte de manger !

    Nos deux interlocuteurs en viennent ensuite à parler de la génération des êtres vivants et Diderot ne croit pas à la théorie des êtres préformés dans les germes car ça supposerait que toutes les générations à venir seraient contenues en l'état dans un ovule ou un spermatozoïde, ce qui suppose alors la matière divisible à l'infini, ce qui est incompatible avec l'étymologie du mot "atome" même, a-tomos : insécable !

    Concernant les êtres pensants, Diderot imagine un clavecin vivant qui serait comme la matière pourvu de sensibilité et comme les êtres vivants de mémoire, un tel clavecin ne serait pas alors instrument de musique mais aussi interprête car il entendrait les mélodies que l'on joue sur ses touches et, se les rappelant, pourrait les recréer de lui-même ! Pour peu qu'il puisse se reproduire et engendrer des petits clavecins...

    Voilà, il y a bien d'autres choses dans ce dialogue mais vous en ai là souligner quelques grandes lignes ! Comme je ne veux pas étaler ma science et en garde pour une dissertation que je dois faire ailleurs, je vais arrêter là mon exposé mais n'en doutez pas on retrouvera Diderot bientôt ! J'ai eu ma période Platon pendant deux étés et ai maintenant ma période Diderot en me plongeant dans ses oeuvres intégrales à commencer par sa philosophie !

    A bientôt !

    PS : Par ailleurs, à un ou deux livres près, ce texte de Diderot est le soixantième ouvrage que je lis en 2020 !

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