• Berezina - Sylvain Tesson

    Sylvain Tesson est un écrivain contemporain que j'apprécie beaucoup ! C'est aussi un baroudeur et ses récits de voyages sont toujours remplis d'une grande humanité et invite aussi à la réflexion !

    Berezina est un roman - récit de voyage - qui a obtenu le Prix littéraire de l'Armée de Terre 2015 et le Prix des Hussard 2015. Le livre est daté de 2015 mais le voyage qu'il relate de fin 2012 !

    Ce récit est à la fois un périple dans la géographie et dans l'Histoire. En décembre 2012, trop obnubilé par le calendrier maya, on a à peine remarqué que nous étions dans le bicentenaire de la Retraite de Russie de la Grande Armée Napoléonienne - ce terrible périple qui fit des centaines de milliers de morts, dans des circonstances horrible, en 1812.

    Sylvain Tesson avec quatre amis : Cédric Gars, Thomas Goisque et deux Russes, Vassili et Vitaly - décident de refaire dans des side-cars Oural les 4000 kilomètres séparant Moscou et Paris en suivant le trajet de la fuite des soldats de Napoléon alors confrontés à l'hiver russe, aux harcèlements des Cosaques et aux embuscades des paysans/partisans du tsar !

    Un tel voyage - même en motocyclette - n'est pas sans risques. Il durera treize jours, passant par la Biélorussie, la Lituanie,la Pologne, l'Allemagne , le Luxembourg, la Belgique et la France ! Tesson manie avec talents sa plume pour ne serait-ce qu'approcher de loin le drame que vécurent ces soldats - frigorifiés par le froid, décharnés par la faim. La colonne de militaires fondait au fil des kilomètres, suivi par des civils en grand nombre tout aussi éprouvés ! Les chevaux payeront aussi un lourd tribut ! On marchait littéralement sur les cadavres et des cas d'anthropophagie et d'autophagie finirent par advenir en désespoir de cause !

    Le pire fut sans doute le passage de la Berezina !

    On peut se demander aujourd'hui ce qui motivait ces hommes ? L'amour de la patrie certainement et le Foi en un grand homme, Napoléon Ier et au destin nationale !

    On peut se demander si aujourd'hui, à l'heure de l'"individu" et de la consommation, il est encore possible de se mobiliser, voire de faire le sacrifice suprême pour une cause nationale ? Sylvain Tesson semble penser que non ! Et je suis assez d'accord avec lui !

    Voilà, comme toujours avec Sylvain Tesson, un récit intelligent et poignant, très profond ! Je vous invite à lire cet ouvrage particulièrement si vous êtes un inconditionnel de l'Histoire du Premier Empire !

    A bientôt !

    « Le Haras national du PinLe miroir aux alouettes - Michel Onfray »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :