• Autrui - Notions de philosophie - III

    Nous allons nous intéresser aujourd'hui à la problématique de l'Autre. Commençons par définir ce qu'est - qui est - Autrui !

    Autrui est à la fois le même et l'autre. Il y a de nous en autrui, en ce sens qu'il n'est pas une simple chose inerte posée là mais bien une altérité, pensante comme nous. Husserl appelle "intersubjectivité" la relation des consciences les unes avec les autres pour bâtir un monde commun.

    Autrui n'est pas coupé de moi ! Selon Descartes, dans son solipsisme, l'idée de moi est plus certaine que le monde et l'on a pas besoin d'autrui pour avoir conscience de soi. Autrui et le monde viennent ensuite ! En réalité, il faut le miroir de l'autre pour que le conscience de nous même ne soit pas une illusion. Ceci passe par la reconnaissance par l'autre !

    Le dialogue entre les consciences s'effectue par le biais du langage. Nous entretenons des relations intellectuelles et sentimentales avec autrui. Rousseau pose la pitié ou compassion suscitée par le malheur d'autrui comme le sentiment caractéristique de la nature humaine. Le respect passe par la reconnaissance de la dignité d'autrui en tant qu'elle équivaut à la mienne propre. A l'opposé, Thomas Hobbes perçoit les rapports entre les hommes comme des rapports de force où l'on tente d'établir sa supériorité sur autrui - à l'instar de la problématique du maître et de l'esclave - ce dernier abdiquant le premier pour conserver sa vie ! Hobbes et Rousseau ont en effet des conceptions opposées de ce qu'ils appellent l’État de Nature !

    Pour Sartre, l'"Enfer, c'est les autres" ! On ne peut jamais se mettre à la place - entrer dans l'intériorité - d'autrui - malgré tous les progrès de la psychologie ! On ne peut jamais se mettre à la place de l'autre du fait qu'on lui est extérieur. On ne peut qu’interpréter les signes de sa présence. Pire, cette extériorité d'autrui peut devenir une rivalité - en relation avec l'amour-propre.

    Pour Levinas, l'appréhension de l'altérité fondamentale d'autrui se fait grâce à son visage. Comprendre autrui est expérimenter qu'il est autre.

    On pourrait dire en guise de conclusion provisoire optimiste que comprendre autrui ne revient donc pas à le posséder mais à établir une relation d'enrichissement mutuel (amitié) !

    A bientôt ! Nous parlerons du Désir !

    « L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme - Max WeberLucky Luke : Sous le ciel de l'Ouest - Morris »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :