• Anthropologie structurale - Claude Lévi-Strauss (5ème partie et Fin)

    Pour aborder la dernière section d'Anthropologie structurale, je vais reprendre des éléments d'un exposé que j'ai fait en visioconférence dans le cadre de mon Master M1 de Philosophie, en avril 2021. Cette 5ème section comporte trois chapitres qui ont trait à des questions portant sur les méthodes et l'enseignement de l'Anthropologie, Lévi-Strauss, après des années de terrain en Amérique du Sud, avait pour ambition de donner une légitimité scientifique à l'ethnologie à partir d'un important travail de conceptualisation et en fondant le Structuralisme, appelé à déborder sur d'autres domaines (Littérature, Psychanalyse,...)

    Dans ces chapitres, Lévi-Strauss commence par interroger les termes "Social Structure" et par définir ce qu'est une "Structure". A l'origine, il y a une conférence de 1952, donnée aux Etats-Unis alors que les années d'exil de Lévi-Strauss sont sur le point de se terminer. Les influences américaines y sont patentes et j'ai eu l'occasion de développer durant mon exposé sur  les apports de la cybernétique de Norbert Wiener, la "Théorie des jeux" de Von Neumann et la "Théorie de l'Information" de Shannon. Et j'ai aussi évoqué l'emploi des mathématiques modernes - en particulier des statistiques mais pas seulement, aussi des maths non quantitative - dans toutes ces disciplines.

    On distingue les modèles mécaniques - qui se calquent sur la physique de Newton et traitent des petits échantillons de données - et donc le modèle statistique pour des populations plus grandes. L'ethnologue, lui, travaille sur des petites tribus puis ensuite utilise une méthode comparative en croisant ses données avec celles des autres chercheurs de terrain. Mais l'induction est-elle valable en ethnologie et plus largement en sciences sociales ? Doit-on généraliser en lois les données de terrain ? Les faits humains ne sont-ils pas contingents et uniques ?

    En réalité, la méthode structurale, en opérant des classifications, ne visent pas moins qu'à découvrir des structures plus profondes et qui ressortent de l'inconscient humain, mener vers une théorie de l'esprit.

    Lévi-Strauss puise dans la cybernétique qui étudie le fonctionnement des systèmes, leur régulation - au moyen de messages notamment - mais il ne va pas au bout de la démarche et exclut ainsi le concept de "feedback" ou rétrocontrôle ! Rencontre ratée entre Lévi-Strauss et Wiener donc !

    Par la suite, Lévi-Strauss s'étend, toujours dans le chapitre 15, sur les différents niveaux de communications (des femmes, des biens et services et des messages - rappelons que l'on est dans des sociétés primitives). Il dit quelques mots sur ses prédécesseurs, en particulier sur Radcliffe-Brown en évacuant ses explications par le biologique et le physiologique.

    Dans le chapitre 16, notre savant qui sera centenaire clarifie ses positions quant au Marxisme et le chapitre 17 est plus technique encore et plus programmatique puisque Lévi-Strauss y établit ce que devrait être un enseignement de l'ethnologie/anthropologie en France, en détaillant les cursus et le contenu des enseignements.

    Voilà qui conclut cette série de billets sur Anthropologie structurale, ce recueil d'articles et de conférences, publié en  1958.

    A bientôt !

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