• Après Les Secrets de New York et Les Secrets de Marrakech, voici le supplément pour le jeu de rôles L'Appel de Cthulhu, orné du chiffre 7 sur sa tranche : Les Secrets du Kenya.

    Kenya couvLe Kenya ! Pour les férus de littérature, ce mot évoque Hemingway et Karen Blixen. Le premier en a tiré la matière pour écrire deux de ses nouvelles les plus fameuses Les neiges du Kilimandjaro et L'Heure de gloire de Francis Macomber, la seconde, qui y vécut de 1914 à 1931, raconte ses souvenirs du pays dans La Ferme africaine (qui a donné le film Out of Africa avec Meryl Streep).

    On voit dans ces deux oeuvres deux aspects de l'Afrique, le safari, la chasse aux lions, aux buffles, aux rhinocéros et à l'éléphant, très en vogue pour les Grands Chasseurs Blancs au début du XXème siècle (voir aussi le film Chasseur Blanc, Coeur noir de Clint Eastwood). L'autre aspect est la vie des colons blancs, cultivateurs, et leur rapport aux indigènes.

    Ce sont deux aspects aspects de l'Afrique qui transparaissent dans ce guide, Les Secrets du Kenya, d'une part la beauté et la poésie de ces lieux dont de larges zones étaient encore inconnues des explorateurs à la fin du XIXème siècle (voir l'expédition du Lac Victoria aux sources du Nil) et aussi la rudesse de la vie, la cruauté de ces contrées où s'exerce encore la loi du plus fort. Ce second aspect est encore ici augmenté par les apports du Mythe de Cthulhu.

    Le guide nous présente sommairement l'histoire et la géographie des lieux, les villes, la capitale Nairobi et le port Mombasa, la construction des chemins de fer (qui coûta la vie à de nombreux ouvriers africains, indiens et chinois) les différentes ethnies (Kikuyu, Masais...) et la lutte pour la reconnaissance progressive de leurs droits sur le colonisateur britannique, la faune locale...

    Par rapport au Mythe de Cthulhu, l'Afrique, terre de tradition orale, ne semble pas dépourvu. On nous présente les différentes sectes des adorateurs de ces contrées : Fraternité du Pharaon Noir, Culte du Ver Spiralé, Culte de la Langue Sanglante... On découvre aussi le Messager Masqué, un des aspects locaux de Nyarlathotep, la Vallée du Flux Rouge, le monde souterrain des Goules etc...

    Le livre propose en outre quatre scénarii dont je dirais que l'un présente le monde des goules, un autre introduit les Contrées du rêves, un autre ensuite met les investigateurs aux prises avec un sorcier, homme léopard sanguinaire et le dernier, enfin, amène les personnages dans une vallée qui s'avérera sans doute très mortelle pour eux ! Quatre scénarii que j'ai trouvé particulièrement retors !

    Bref, ce guide offrira aux Gardiens et aux investigateurs du dépaysement, ce qui les changera de la Nouvelle-Angleterre, cadre habituel du jeu !

    Voila pour ce jour !

    Compte à rebours : 5...


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  • Le moment est venu de publier un nouveau billet sur la série Buffy : Chroniques des Tueuses de vampires puisque le tome 2 (et dernier tome) vient de paraitre chez Fusion comics !

    Le tome 1 (voir le billet adéquate) reprenait les comics VO intitulés Tales of the Slayers. Ces comics ont un pendant, les Tales of the vampires. Ce sont ces derniers numéros qui sont traduits ici !

    buffy-contre-les-vampires-chroniques-des-tueuses-de-vampire.jpgIl s'agit donc de récits courts mettant en scène différents protagonistes (parmi lesquels Buffy, Angel, Spike et Drusilla ou encore Dracula) à différentes époques et qui alternent avec une sorte d'histoire fil rouge "Les contes du vampire".

    Parlons d'abord des "Contes du vampire". En l’occurrence, il s'agit d'un rite d'initiation pour un groupe d'enfants appelés à devenir des Observateurs. Cette histoire peut donc être considérée comme un récit cadre. Elle est écrite par Joss Whedon lui-même !

    Puis, il y a les petits récits. ils sont de tonalités et d'ambiances variées mais toujours assez -voire très - sombres. Comme toujours dans ce genre de recueil collectif, on trouve diférents styles de scénarii mais surtout de dessins.

    Un ouvrage dans la lignée du tome 1 qui ajoute de nouveaux éléments à la mythologie Buffy, le Buffyverse, même si tout cela reste au final assez anecdotique.

    Toutefois l'aventure Buffy en comics ne s'arrête pas là car bientôt seront traduits en France les épisodes de la saison 9 de Buffy et la série Angel et Faith, suivi ensuite par une flopée de mini-séries (Willow, Spike etc...).

    L'avenir réserve encore des surprises à la Tueuse et au Scooby-gang !

    Bonnes lectures !

      COMPTE A REBOURS : 6...


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  • Faisons à nouveau un tour dans une "galaxie lointaine, très lointaine" !

    J'ai déja produit un billet sur le jeu vidéo d'Electronic Arts/Bioware/LucasArts : Star Wars - The Old Republic. Ce jeu est un dérivé des films de la Guerre des Etoiles qui a lui-même généré une série de romans et de comics pour prolonger l'expérience immersive !

    C'est tout un pan de l'histoire galactique, jusque là caché, qui se révèle à nous !38153_fatal_alliance.jpg

    Après la signature du Traité de Coruscant, en 3653 avant la Bataille de Yavin, c'est le statu quo entre la République des Jedi et l'Empire des Sith.

    Mais voila qu'un contrebandier récupère les restes d'un mystérieux vaisseau, le Cinzia. dès lors, une vente aux enchères est organisée pour ces débris particuliers sur Nal Hutta, le monde des Hutts.

    Ce roman met en scène plusieurs factions qui sont un peu l'application des classes de personnage du jeu vidéo : il y a le contrebandier, le chevalier Jedi, le soldat, l'apprentie Sith, le chasseur de prime et l'agent impérial.

    Attention, car à partir de cette ligne, je dévoile des éléments de l'intrigue !

    En fait, les débris contiennent une usine miniaturisée de production de droids, les hex, qui va conduire tout ce petit monde sur la planète Had Sebaddon en dehors de la galaxie, un endroit où Lema Xandret, une opposante qui a fuit l'Empire a bati une société de droïdes qui contiennent des éléments organiques.

    Ce monde représente une source de richesse puis une menace pour la galaxie et République et Empire vont, pour une fois, s'allier pour écraser ce péril.

    Pour corser le tout, l'apprentie Sith, Ax Seldon, n'est autre que la fille que Xandret a abandonnée durant sa fuite.

    Bref, Sean Williams (voir aussi mon billet sur Star Wars - Le Pouvoir de la Force, aussi une novelisation de jeu vidéo) signe ici un gros pavé de plus de 500 pages, pas forcément transcendant, mais anecdotique et toutefois plaisant !

    Les fans du jeu vidéo lui préfèreront sans doute Star Wars TOR : Complots et/ou Star Wars TOR : Revan !

    Et ce n'est pas la première fois que l'on voit dans une oeuvre de (science-)fiction une société autoréplicative de robots hors de contrôle qui a la possibilité de s'emparer d'une galaxie. Je pense aux Réplicateurs de Stargate SG-1 ou aux Humanoïdes du dessin animé du début des années 1980 : Il était une fois l'espace.

    A bientôt !

    COMPTE A REBOURS : 7...


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  • Je vais maintenant vous parler d'un roman que j'ai beaucoup apprécié qui est signé Jean Teulé, non sans vous présenter auparavant son auteur.

    Mais, en fait, la carrière de Jean Teulé - et son oeuvre - sont si eclectiques que je n'évoquerais cette fois-ci que son influence dans la BD. Je reviendrais notamment sur sa carrière à la télévision, son parcours de cinéaste ou ses premiers romans, précisément dans d'autres billets sur d'autres de ses romans (je pense à Le Montespan)

    Jean Teulé a été qualifié de touche-à-tout de génie et Patrick Gaumer le nomme le "Andy Warhol de la BD". En effet, il ne dessine pas mais compose ses BD à partir de montages photographiques qu'il retouche. Parmi ses BD, depuis ses premières collaborations à L'Echo des Savanes, Circus et (A Suivre), ont pour titres Virus(1980), Banlieue sud (1981), Morsures (1982) ou Filles de nuit (1985). Plus que la mise en scène de héros récurrents, ce sont plus des compilations de courtes histoires ou de chroniques.

    Mais le sujet de ce billet est le roman Charly 9. Il a pour cadre Paris et la Saint Barthélémy, le 24 août 1572, journée tragique début d'un processus d'élimination des protestants fomenté par la reine Catherine de Médicis et sa cour.

    Charles IX apparait comme un roi faible et très influençable. Le drame le poursuit tout le long du roman comme une malédiction. Il sombre peu à peu dans la folie, le ridicule, la pulsion meurtrière, le remord...

    La folie quand il se met à chasser le cerf dans les couloirs du Louvre ou encore à jouer du cor en permanence...

    Le ridicule lorsqu'il se met en tête de fabriquer de la fausse monnaie ou à recours aux services d'un escroc qui se prétend alchimiste...

    La pulsion meurtrière lorsqu'il tord le cou d'étourneaux ou massacre tous les animaux d'une ferme...

    Le remord sur son lit de mort... Il finira par trépasser en suant littéralement du sang par tous les pores de la peau.

    Mais attention, il ne s'agit pas vraiment d'un roman historique au sens strict (bien que documenté !), ni d'un drame antique mais plutôt d'une bouffonnerie tragique. En effet, si le sujet est grave, le traitement, le style de Jean Teulé est -comment dire ? - "rock'n roll" ! On est dans la cocasserie, la gaudriole pour au final montrer que les tensions religieuses sont absurdes et de grosses farces !

    Bref, je classe ce roman dans mes "Coups de coeur" et j'aurais certainement l'occasion de vous reparler de Teulé (Normand par ailleurs) prochainement !

    A bientôt !

    COMPTE A REBOURS : 8


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  • Dangereusement vôtre  est le septième et dernier James Bond où l'agent britannique est incarné par Roger Moore avant que celui-ci ne passe le relais à Timothy Dalton. Il est sorti sur les écrans en 1984, est signé John Glen et est très reconnaissable à sa chanson générique interprétée par Duran-Duran.

    IM-2378-Dangereusement-votre.jpgCet opus est très marqué par les années 1980 et les préoccupations de cette époque : émergeance de l'informatique (essor d'Apple en 1984), sculpture du corps (voir la plastique de Grace Jones), icônes de la pub (Jean-Paul Goude via encore Grace Jones), dopage et stéroïdes (Ben Johnson à Séoul en 1988), déclin de l'URSS...

    On peut dire qu'en quelque sorte ce film a mal vieilli ! Mais bon, il reste divertissant !

    Le scénario est un peu mince mais offre les éternelles variations sur le schéma d'une aventure de 007. C'est à dire que seul change le méchant, la girl, la voiture et les gadgets.

    Max Zorin, interprété par Christopher Walken, est un pur produit du KGB et des médecins nazis. Il passe à l'ouest et fait fortune dans le pétrole avant de s'intéresser à l'informatique. De fait, il renseigne les Soviétiques sur les dernières technologies. James Bond mène l'enquête.

    Zorin a pour garde du corps, la sculpturale MayDay (Grace Jones) et son esprit de névropathe projette de noyer la Silicon Valley. Bond aura pour alliés un autre agent britannique (interprété par Patrick McNee que l'on ne présente plus et qui rejoins ainsi Diana Rigg dans la distribution de la franchise) et une héritière faisant profession de géologue, rôle tenu par Tanya Roberts.

    Les escapades de James Bond nous mènent en région parisienne (Tour Eiffel, Château de Chantilly), dans quelque métropole asiatique et en Californie, au Golden Gate !

    Au final, Zorin aura ce qu'il mérite et Bond emporte la girl !

    Tout va pour le mieux au pays du capitalisme triomphant !

    A bientôt !

    COMPTE A REBOURS : 9


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  • Ceci est présentement le quatrième billet que je consacre à la série de BD parue chez Soleil, La Geste des Chevaliers Dragons, scénarisée par Ange et mise en images par différents dessinateurs.

    Attardons-nous maintenant sur les tomes 11 et 12 !

    Le tome 11 s'intitule Toutes les mille et une lunes (et est dessiné par Looky). Je ne rentrerais pas dans les détails de l'histoire car je veux préserver le suspens et d'autre part, parler davantage du tome 12 qui me semble plus marquant.

    Donc, dans le tome 11, diverses délégations de Chevaliers dragons se rendent dans une forteresse retirée pour prendre part à des votes concernant des prises de décisions pour l'avenir de l'Ordre dans son ensemble. Des jeunes novices accompagnent les Chevaliers les plus aguerries et ces jeunes débutantes qui ont aux alentours de 12 ans vont passer toutes une série d'épreuves en parallèles aux discussions des ainées. Beaucoup de ces apprenties trouveront la mort et deux d'entre elles iront même jusqu'à outrepasser leurs droits pour finalement s'enfuir dans le désert.

    LTome12.jpges ainées, pour leur part, vont se livrer à des luttes politiques tandis qu'une guerre contre des barbares du désert se profile. Certaines de ces ainées transgresseront à leur tour. En effet, les chevaliers dragons doivent demeurer vierge mais rien n'interdit les relations saphiques -pensent-elles - pas si sûr ?

    Un autre mystère plane : l'Ordre garderait un dragon enchaîné sous la forteresse.

    Vous vous souvenez peut-être du tome 1 de cette série intitulé Jaina. La chevalier Jaïna était "trahie" par son élève Ellys. C'est cette Ellys, qui a grandi, que l'on retrouve dans le tome 12 éponyme (dessiné par Brice Cossu). Ellys s'est uni à un duc mais le poids de sa "trahison" envers Jaïna lui pèse. Or voila qu'un dragon apparait aux alentours du duché. Ellys, qui a été banni de l'Ordre, va former une demi-douzaine de jeunes filles pour aller affronter la bête.

    Or voila, Ellys n'est plus vierge ! en allant affronter le monstre avec ses protégées, elle risque de trouver la mort... situation d'autant plus dramatique qu'elle est enceinte.

    De plus, parmi ses élèves, il y a une jeune fille qui s'estime responsable de la venue du dragon et d'autant plus motivée pour détruire la bête. Qui l'emportera ?

    On le voit, particulièrement avec le tome 12 - mais on le savait déjà !- tous les tomes de la série sont interconnectés ! Si cela vous intéresse, vous pouvez faire une petite recherche rapide sur le net car il existe des sites spécialement dédiés à cette saga qui recense tous ces liens !

    A bientôt !

    PS : je voulais lancer un nouveau compte à rebours donc...

    10...


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  • Au sortir de la Grande Guerre, l'Europe est traumatisée ! Le total des tués s'élève en effet à plus de 8 millions de morts, pour l'essentiel des Européens mais aussi des milliers de victimes venues des colonies et les 50000 tués au combat de l'armée américaine.

    Ce niveau impressionnant de pertes est confirmé par l'étude par pays. Ainsi, l'Allemagne compte 2 millions de tués996800476_small.jpg sur 65 millions d'habitants, 1,5 millions sur les 50 millions d'habitants de l'Autriche- Hongrie, 1,4 millions sur 40 millions pour la France, 750000 tués pour le Royaume-Uni sur 45 millions, Irlande comprise. On voit avec ces chiffres que les pertes sont inégales. La France est ainsi parmi les plus touchées avec 10% des hommes adultes tués. La Serbie, pays de bien plus petite taille, est aussi durement éprouvée.

    A ces morts, il faut ajouter le nombre des blessés, des invalides de guerre, avec en particulier le cas très impressionnant des touchés à la face ou "gueules cassés". Il y a des amputés, des gazés, les aveugles de guerre. En France, plus de 300000 hommes sont invalides à 50 % ou plus. Ces victimes de guerres, ces anciens combattants sont très visibles dans tous les pays concernés par le conflit, notamment lors des commémorations. Ils s'organisent par ailleurs en associations qui défendent leurs intérêts. Après guerre, il y a une relance du nationalisme dans toute l'Europe.

    A ces victimes militaires, il faut ajouter les veuves et les orphelins de guerre (En France : 600000 veuves dont les "veuves blanches" dont le fiancé a été tué et 700000 orphelins de guerre). Nombres de ruraux ont perdu les fils qui auraient pu reprendre l'exploitation agricole et subvenir à leurs vieux jours.

    La surmortalité des civils est discuté par les historiens. Il y a eu des exactions -mais certes moins qu'il n'y en aura durant la Seconde Guerre mondiale. Il y a le génocide arménien en 1915, massacres de très grande ampleur organisés par les autorités ottomanes envers les Arméniens accusés d'aider l'envahisseur russe. Les Austro-hongrois se rendent également coupables d'exactions envers les civils serbes (viols, meurtres, déportations). A l'Ouest, si les meurtres se constatent en moins grand nombre, les militaires allemands se rendent coupables de travail forcé à l'égard des populations, de viols et de spoliations.

    Enfin, il faut ajouter à ces phénomènes de mortalité, l'épidémie de Grippe Espagnole qui touche l'Europe à la fin de la Guerre et des populations déjà affaiblies.

    Je consacrerais plus tard un autre billet sur les dégâts matériels.

    A bientôt !


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  • On retrouve l'excellente revue XXI avec son édition du Printemps 2012 - le Numéro 18 dont la couverture mets en avant "Nos cousins d'Europe" à une période où la construction européenne se voit contestée et refleurissent les nationalismes !

    Après les rubriques habituelles, "Dans l’œuf" - qui présente rapidement des faits d'actualité,, "Détonnant", "Flashback", Il a dit" et "'Ils font avancer le monde", on entre dans le vif du sujet avec une série de reportages sur l'Europe, en Espagne, à Davos et en Allemagne !

    "Des châteaux en Espagne" revient sur la crise dans ce pays et notamment sur le vent spéculatif qui a soufflé sur la péninsule ibérique  au début des années 2000. On se rends au bourg de Villanueva de la Torre, ville aux projets pharaonique dont les habitants sont parmi les plus endettés du pays.

    Les habitants de Villanueva de la Torre ont cru en un avenir radieux mais ont vite déchanté. Ils vivent dans d'immenses maisons dont ils peinent à payer les traites. Beaucoup sont partis et les autres enchaînent les petits boulots ! Beaucoup ont du mal à "redescendre" ! Une Espagne d'après la Crise de 2008 qui a la gueule de bois !

    "Quatre jours à Davos" est un reportage d'Emmanuel Carrère dans le village suisse si cher au gratin des décideurs mondiaux. L'auteur de Limonov  et du Royaume a d'ailleurs mentionné ce reportage dans un de ses romans, largement autobiographiques, mais là je ne sais plus lequel ? Peut-être Limonov précisément ? Carrère accompagné d'Hélène Devynck et d'une petite équipe goûte à l'atmosphère si particulière de Davos où il est possible de côtoyer les puissants pourvu qu'on ait le Sésame ! Ici, le Sésame, c'est un certain Félix bien introduit ! On croise notamment la figure du patron de Total, Christophe de Margerie, décédé en 2014 lors d'un accident d'avion au décollage à Moscou. L'homme n'est pas le patron froid qu'on pourrait attendre.

    Le reportage suivant nous emmène en Bade-Wurtemberg, un Lander allemand, région de prospérité économique pour suivre la réussite de trois amis d'enfance lancés dans les affaires. "La bonne fortune de Künzelsau" suit le parcours de trois hommes qui avaient la volonté de sortir de la misère et ont fait prospérer leurs entreprises en partant de loin, en se reposant sur l'innovation et en ne sacrifiant pas les droits sociaux de leurs salariés ! Des modèles à suivre !

    "Anthony & Victoria" est un reportage photo de Raphaël Helle qui a suivit pendant deux ans des lycéens de Salins-les-Bains, dans le Jura ! On voit donc ces jeunes qui ne sont ni "paresseux"', ni "intolérants", on partage leurs espoirs, et on constate à quel point ils sont studieux ! En prime, on assiste à l'amour naissant entre Anthony et Victoria !

    On quitte l'Europe pour le Mexique dans "Un Enfer très ordinaire", un portrait très noir de Ciudad Juarez, une ville frontière pas loin d'El Paso au Texas. Là le crime fait la loi et les meurtres sont quotidiens par dizaines ! Règlements de comptes et guerres de gangs et de milices. La drogue fait aussi la loi et une bonne partie de la ville est constituée de toxicomane ! Assassinats de journalistes et autorités dépassées sinon corrompues !

    "Les Mammouths de Wrangel" nous emmène dans une base retirée au "bout du bout" de la Sibérie ! Il s'agit d'un ancien village abandonné après la Dissolution de l'URSS où il y aurait eu aussi un ancien goulag. Seuls quelques gardes et une poignée de scientifiques vivent là comme des moines et le ravitaillement se fait par hélicoptère. On suit les états d'âme de Seguei Lantsov, un jeune ranger énergique. La côté étant encombrée de fûts en plastique, une opération de dépollution est lancée sur le site. L'Arctique reste un des enjeux économiques de l'avenir !

    "L'Appel de la Voix Noire" est un reportage plus que jamais d'actualité ! On se rends sur la Route de la Soie mais on emprunte cette voie dans l'autre sens, en suivant les migrants depuis l'Afghanistan, le Pakistan ou le Bangladesh vers l'Occident, Calais et l'Angleterre où le journaliste interview Bhahar, un jeune Afghans qui a enduré mille tourments sur cette piste et risqué sa vie ! Est aussi évoqué la tentation de ces jeunes de se tourner vers l'Islam radical et le Terrorisme soit par dégoût de l'Occident soit pour rembourser leurs dettes et garder leur honneur.

    "Planète à vendre" revient en dix vignettes sur la spéculation qui se fait autour des denrées agricoles et alimentaires depuis la Crise de 2008 dans un monde en explosion démographique où ces ressources vont devenir essentielles ! On nous présente des"investisseurs" et spéculateurs indiens, chinois, français, saoudiens ou américains qui monte des exploitations démesurées dans des pays du Tiers-Monde parfois même en proie à la famine ! Évidemment, ces  cultures se font sur le dos des populations locales, sous-payés ou contraintes à l'exil et il n'est même pas versé une part de la production sur le marché local ! Un développement certes mais mal contrôlé et une injustice à dénoncer - comme l'a d’ailleurs fait à l'époque un reportage sur ARTE dont sont issues ces vignettes.

    On reste dans la télévision avec le reportage suivant sur une icône indéboulonnable du PAF qui a traversé les décennies et a fait les stars et les personnalités : Michel Drucker ! Celui-ci semble promouvoir une vision du monde sans vilenies et coups bas, affichant une certaine naïveté mais ne l'étant sans doute pas - naïf ! -pour avoir durer aussi longtemps ! Le reportage revient sur sa légende familiale : Dany Saval, Jean Drucker etc,...

    On a ensuite une interview de Jean-Christophe Victor, le fils de Paul-Emile Victor et Éliane Victor. Le fils de l'explorateur le plus célèbre du XXème siècle revient sur son éducation, les valeurs qu'on lui a transmis, invite à sortir des visions hâtives et simplistes du monde en s'informant et en réfléchissant et parle de son émission télé Le Dessous des Cartes, aussi sur la chaîne ARTE !

    Comme à chaque numéro, on a droit à une BD, ici, c'est celle d'Ugo Bertotti "Femmes du Yémen" d'après "Les Reines de Saba", reportage de la photographe Agnès Montanari sur les femmes de ce pays et qui illustre un paradoxe ! En effet, si ces femmes sont contraintes au port du niqab et à la discrétion, elles sont en réalité celles qui font que les choses changent dans ce pays et l'amènent vers la modernité, comme si le port de cette tenue était en fait une sorte de compromis ?! On suit Aïcha, Ida, Houssen et quelques autres... Une vision un peu angélique ?

    Le dernier article est un texte de Jean-Louis Fournier destiné à la "dernière demeure"de son épouse, sorte de poème en prose plein de finesse et d'humour - à l'occasion de son roman-essai Veuf (par ailleurs chroniqué sur ce blog !).

    Un numéro excellent pour une revue excellent qui mêle informations, ouvertures au monde et émotions ! Je recommande fortement !

    A bientôt pour le Numéro 19 !


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  • Je vais vous parler aujourd'hui d'une BD qui s'éloigne des canons de l'imaginaire. Ici pas de dragons à pourfendre, pas de village gaulois doté d'une potion magique et pas non plus de destroyer stelllaire !

    Avec Fille de rien, on est vraiment dans la BD pour adultes, dans le témoignage historique qui prend précisément le recul de l'Histoire et donc dans le réalisme total.

    Il y a des pages de l'Histoire de France qui fâchent encore : la Guerre d'Algérie et aussi le comportement des Français FilleDeRien_64243.jpgsous le régime de Vichy et l'attitude de certains, les réglements de compte, à la Libération.

    Je n'ai pas connu, fort heureusement cette époque trouble et grave, et il est difficile d'imaginer pour les générations d'aujourd'hui comment elle se seraient comporté dans de telles extrémités. Mes grands-parents ont vécu ces temps et ont témoigné.

    Sous l'occupation allemande, certains optaient pour la résistance et d'autres pour la collaboration mais la majorité de la population adoptait une posture entre les deux, essayant de ne pas faire de vagues. Tout n'était pas blanc, ni noir mais gris.

    Il y avait souvent des dissensions au sein d'une même famille et dans cette BD, c'est au sein d'une même fratrie que règne la division.

    Il y a Roland le frère qui a pris le maquie et dont on évite de parler à table de peur de s'attirer des ennuis. Il y a Serge qui sans vraiment collaborer - au sens où il ne dénonce personne et ne met personne en danger - n'en trouve pas moins des compromis avec l'occupant.

    En effet, Serge travaille dans un institut de recherche -l'histoire se passe à Lyon - qui étudie les drosophiles. L'institut a été repris par un Allemand, Jurgens,et les projets et les découvertes avancent ! De plus, la femme de Serge a été mise enceinte par Jurgens !

    Enfin, il y a un autre frère qui fait du marché noir.

    Évidemment, à la libération, la frustration des masses va s'exprimer et la femme de Serge sera tondue, pour "collaboration horizontale" par des "résistants de la dernière heure". Roland, l'authentique résistant, tentera de protéger son frère Serge mais celui-ci sera rattrapé et fusillé.

    Bref un récit amer servi par un dessin sobre avec un délicat travail de colorisation (teintes sombres - et rouges dans les moments de colère). Un témoignage de plus sur les horreurs de la guerre et la lacheté humaine !

    A bientôt !


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