• Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler de bande dessinée, pour ce 250ème billet (en un peu plus de trois ans !).

    Une série mérite de retenir votre attention, c'est Spyder, de Sébastien Latour. Différents dessinateurs se relaient sur chaque tome de cette oeuvre, ce qui explique que pas moins de quatre volumes (constituant la saison 1) soient parus rien qu'en 2011 ! Spyder est paru chez Delcourt dans la collection Série B initiée par Fred Blanchard.

    9782756019550L'action de ces récits qui tendent du registre de l'espionnage (avec une touche de SF et de cyberpunk en arrière fond) se déroule à Hong-Kong en 2019. Il y a sept ans, un énorme vaisseau alien, au sujet duquel on ignore toujours tout, est venu se placer au dessus de la ville et occulter la lumière du soleil. De plus, vingt-quatre anneaux de téléportation sont apparus, chacun menant à un créneau horaire dans le monde.

    Le héros se nomme Jonah Boo, alias Spyder, Maori de naissance et Chinois d'adoption. Son père est en fuite avec des secrets militaires. Lui, s'est engagé dans les services secrets de la ville, l'unité d'élite du HK3 dirigée par Wong Lau. Le tome 1 nous présente longuement les différents agents du service :  Meilin, la soeur de Jonah, Dollface le hacker,  Jing Chao la nettoyeuse et d'autres. Le tome 2 fait intervenir d'autres agents principalement une paire de jumelles sexy et mortelles !

    Sébastien Latour est le scénariste d'une autre série que j'ai eu l'occasion de lire, Wisher, qui (ra)conte la quête du dernier des djinns dans une Londres moderne.

    Du côté des dessinateurs de Spyder, le tome 1 "Ombres chinoises" est signé Mr Fab et le tome  2 "Dragon celeste" est du au travail de Alif Khaled et Jérome Lhotelier. Le style de ces différents artistes forme un ensemble homogène et sert bien l'action trépidante de ces histoires.

    "Ombres chinoises" confronte Spyder et son équipe à des équipes française et états-unienne pour récupérer le coeur du président de la république française dérobé par un agent renégat de la DGSE lors d'une transplantation cardiaque sur le dirigeant. L'agent en question soupçonne en effet la CIA d'avoir introduit une toxine dans l'organe vital pour avoir un moyen de pression sur l'homme d'état.

    "Dragon céleste" met en avant des complots de l'armée chinoise autour  de la technologie alien. Un officier de sous-marin s'est suicidé et met en circulation un enregistrement posthume qui montre que l'avion d'Oceanic qu'il a abattu n'a pas été détourné par des terroristes mais par des militaires chinois renégats. Un homme politique hong-kongais va vouloir mettre la main sur ce document et va avoir l'appui de Jonah Boo. Mais évidemment les militaires ne l'entendent pas de cette oreille.

    Dans ces deux premiers tomes, le vaisseau alien n'a qu'un rôle très secondaire, comme élément de background. Mais nul doute que Sébastien Latour a planifié son intrigue sur plusieurs saisons à l'instar d'une série télé moderne.

    Le tome 3 est d'ores et déja paru et le tome 4 le sera très bientôt.

    Bonne découverte et à bientôt !


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  • Quelques mots sur Maylis de Kerangal en guise d'ouverture de ce billet !

    L'auteure de Naissance d'un pont est née en 1967 et a passé son enfance au Havre. Au cours de son existence, elle a notamment séjourné au Colorado, étudié à l'EHESS et travaillé dans le secteur de l'édition jeunesse et chez les guides Gallimard. Je ne m'étend pas davantage et mon petit doigt me dit que j'aurais l'occasion de faire d'autres billets sur cette écrivaine dans l'avenir.

    Naissance d'un pont  a remporté le Prix Médicis 2010 à l'unanimité et au premier tour et a également été sélectionné pour les Prix Goncourt, Fémina et Flore. A vrai dire, ces récompenses sont méritées.pont-normandie.jpg

    Je serais tenté de comparer ce roman foisonnant et polyphonique à une épopée moderne, moderne car emprunt de modernisme et d'urbanisme, épopée car racontant la lutte des hommes emmenés dans une action collective pour bâtir un pont aux abords de la ville de Coca, à l'ouest des États-Unis, dans une Californie imaginaire.

    Ce roman a aussi le caractère encyclopédique propre aux épopées, c'est une sorte de microcosme, de représentation en miniature du monde de notre époque, où l'on découvre les destins des nombreux artisans du pont : Le Boa, maire de Coca (gagné par la folie de Dubai), Diderot, Summer Diamantis, Sanche Alphonse Cameron, Katherine Thoreau, Soren Cry, Jacob, Verlaine, Duane Fisher et Buddy Loo...

    Le style de Maylis de Kerangal est nerveux, le vocabulaire se distingue par une grande richesse.

    Bref, je ne veux rien dévoiler ici de ce "roman-fleuve à l'américaine" comme l'indique le quatrième de couverture. Le chantier rencontrera des obstacles car c'est le propre d'une lutte de rencontrer des oppositions.

    Une lecture recommandable !

    A bientôt !


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  • André Franquin est né en 1924 à Etterbeek, en Belgique.  Il a été profondément marqué par Blanche Neige et les sept nains de Walt Disney sorti sur les écrans francophones en 1938. La charte graphique de ce film a provoqué des vocations chez tous ceux de sa génération dont font parties Morris, Peyo, Goscinny ou Uderzo.

    franq110.jpgLe jeune André va suivre une année de cours mortifères à l'école Saint-Luc de Bruxelles puis est remarqué par un producteur belge de dessins animés. Le studio CBA recrute aussi Maurice de Bevere (Morris) et Pïerre Culliford (Peyo). Franquin a alors 20 ans. Après la Libération, les productions américaines font leur retour en force et les bruxellois sont mis au chômage.

    Morris entraine alors Franquin à Charleroi, chez les Editions Dupuis. Charles Dupuis les place alors sous la tutelle de Joseph Gillain alias Jijé. Le trio devient alors très soudé.

    Morris invente Lucky Luke tandis que Jijé confie à André le destin du personnage de Spirou.

    En 1948, Jijé entraine Morris et Franquin de l'autre côté de l'Atlantique et les deux jeunes belges rêvent  de Disney. Hélas les studios à Burbank ne recrutent pas de dessinateurs européens. Les trois reviennent alors sur le Vieux Continent.

    Franquin, durant dix-neuf albums, va insuffler humour, modernité et richesse aux Aventures de Spirou et Fantasio. On peut distinguer grosso-modo deux périodes. D'abord de 1948 à 1955, Franquin livre des épisodes légers, un peu enfantins avec une dominante de l'humour. Puis de 1956 à 1968, la série prend un ton plus grave en même temps que le trait du dessinateur s'affirme. Franquin révèle alors son fond pessimiste qui explosera plus tard dans Les Idées noires.  Ajoutons qu'au sein de l'univers de Spirou qu'il va enrichir, Franquin est le créateur du Marsupilami !

    Une série moins connue de l'artiste est Modeste et Pompon. Il y a alors au début des années 1950 une rivalité entre le journal Spirou de Dupuis et le journal Tintin  de Raymond Leblanc. On ne débauche pas les auteurs d'en face. En 1955, Franquin franchit le pas ! En effet, Franquin et Dupuis se brouillent pour une question de droits d'auteurs. André va alors s'essayer au gag en une page chez la concurrence et va faire évoluer un couple non marié au coeur du modernisme des années 1950.

    Puis Franquin et Dupuis se réconcilient en 1957. André crée alors un nouveau pesonnage pour le journal de Dupuis : le gaffeur Gaston Lagaffe.  Il mène alors plusieurs séries de front mais laisse bientôt  en 1959 Modeste et Pompon aux mains de Dino Attanasio.

    Cependant, Gaston Lagaffe restera le chef d'oeuvre, en tout cas l'oeuvre la plus personnelle d'André Franquin. Les premiers albums sont au format à l'italienne. Le tout premier opus est même confondu avec une offre promotionnelle et à été distribué gratuitement par les libraires. Il côte aujourd'hui près de 3000 euros sur le marché de la BD !

    L'univers de Gaston, c'est évidemment Prunelle, Mademoiselle Jeanne, le gaffophone, la voiture de Gaston, le Chat, la mouette, De Maesmeker, l'agent Longtarin. A partir de 1968, Franquin se consacre exlusivement à son personnage fétiche, Gaston, bien entendu !

    En 1977, Franquin a 53 ans et lance avec son complice Delporte un supplément dans le journal Spirou nommé Le Trombone illustré. C'est sur ce support qu'il lance Les Idées noires qui trouveront ensuite refuge dans Fluide Glacial.

    Franquin s'éteint le 5 janvier 1997. Il aura marqué durablement la bande-dessinée de son temps et pour les générations futures.


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  • Véronique Ovaldé est une figure montante de la  littérature contemporaine. Elle a fait la rentrée littéraire 2011 avec son nouveau roman Des vies d'oiseaux (paru aux éditions de l'Olivier) mais c'est de Ce que je sais de Vera Candida, republié récemment en poche chez J'ai Lu dont je vais vous parler aujourd'hui.

    Vera Candida est un roman des femmes écrit par une femme. Je n'ose pas dire roman féministe. Le livre a remporté par ailleurs le Grand Prix des Lectrices ELLE, ce qui va dans ce sens !

    Le récit se passe à Vatapuna, une ile fictive au large de l'Amérique du Sud et à Lahoméra un pays du même continent tout aussi fictif. On est dans des lieux en pleine déliquescence, de bidonvilles pauvres et de polices politiques.

    Le récit, toujours, s'ouvre de manière rétrospective, en flash-back (ou par une analepse pour parler formaliste). Vera Candida,atteinte d'un cancer, revient sur son ile pour passer ses derniers jours et renouer avec ses racines.

    Dans ce livre, on suit quatre générations de femmes : Rose Bustamente qui pêche au filet et exerce aussi le plus vieux métier du monde (pécheuse et pécheresse ?). elle va croiser la route de Jeronimo, une espèce de playboy excentrique et décadent. La génération suivante est celle de Violette Bustamente puis vient ensuite Vera Candida.  Enfin, il y a la petite Monica Rose dont on ignore l'identité du père car elle est née d'un viol.

    Ce sont donc dans ce roman quatre portraits de femmes blessées qui font face à l'adversité avec courage.

    Mais les rares figures masculines du roman sont encore plus mal loties. il y a d'abord Jéronimo dont l'origine de la fortune semble douteuse et qui finira par se pendre, seul et ruiné. Il y a aussi Itxaga -alias billythekid (deuxième allusion au Far-West) - qui n'a pas vraiment les attributs du prince charmant : bec-de-lièvre, doigt amputé (signe de castration), Vespa pour seul véhicule et manque d'assurance pour séduire celle qu'il aime à savoir Vera Candida.

    Bref, tous les personnages sont marqués par la souillure. Ce roman pourrait être vite déprimant par ses sujets graves mais comme le style tend du côté de la légèreté, de la désinvolture et plus encore d'une forme de tendresse et d'empathie du narrateur pour ses personnages, la lecture s'avère agréable.

    Enfin, un mot sur le titre. Qui est ce "je " de Ce que je sais de Vera Candida. Le narrateur ? Le lecteur? Et l'identité du violeur de Vera Candida ? Je penchais pour un anonyme mais en fait le récit nous assène une révélation assez sidérante dans les derniers chapitres sur son identité et je dois dire  que je ne m'y attendais pas et cela a été une claque ! Véronique Ovaldé sait endormir le lecteur pour mieux le surprendre !

    Une auteure à surveiller donc !

    A bientôt !


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  • Joss Whedon a pris un pari risqué en lançant la série Angel à la fin de la saison 3 de Buffy contre les vampires. il n'était pas sur (mais hautement probable) que le spin-off trouve son public et dans tous les cas la série mère perdait un personnage clé !

    Néanmoins, au bout de trois ans, on peut déjà dresser un bilan. La petite sœur a su se démarquer de son aînée, imposer son propre style plus sombre, après les tâtonnements de la première saison. Avec cette saison 3, l'intrigue et les relations entre personnages gagnent encore en épaisseur. Voyons cela plus en détails !

    Au début de cette saison, nos héros sont de retour de la dimension de Pyléa d'où ils ont ramené une jeune angel.jpgphysicienne, Winnifred Buckle, encore traumatisée de cette expérience et qui mettra quelque temps à se réadapter à la civilisation. Une intrigue amoureuse, suivant le schéma classique du triangle amoureux, va se mettre en place entre Fred, Gunn et Wesley et c'est Gunn qui emportera le cœur de la belle, ce qui contribue aussi au parcours houleux de l'ex-Observateur dans cette saison. En effet, Wesley va trahir Angel !

    Le cœur de cette saison tourne autour de la naissance du fils d'Angel. au cours de la saison 2, Angel a connu une étreinte torride, au cours d'un moment d'égarement, avec Darla, une autre vampire ressuscitée.  La naissance d'un enfant de deux vampires, qui plus est un enfant humain, est un phénomène impossible donc on devine dès lors que le gamin a quelque chose de spécial. Darla va par ailleurs se sacrifier pour donner naissance.

    Dans le passé, Angelus et Darla, au XVIIIème siècle, ont assassiné de nombreux innocents dont la famille de Holtz, un terrible et déterminé chasseur de vampire. Déterminé au point de se faire mettre en sommeil pendant 200 ans par un démon, Sarjan qui suit son propre agenda. Holtz revient donc au XXIème siècle pour remplir sa vengeance. Il va se confronter au dilemme introduit par l'arrivée du fils d'Angel dans l'équation. Finalement, l'homme va enlever le nouveau-né (avec l'aide de Wesley qui redoute une prophétie selon laquelle "le père tuera le fils"). Connor va donc grandir à Quarrtoth, la "pire des dimensions démoniaques".

    A la fin de cette saison, Holtz et Connor sont de retour à Los Angeles. Holtz va manœuvrer pour monter le fils contre le père et y parvenir. Ce qui nous amène sur le cliffhanger qui conduit à la saison 4 !

    Parallèlement à tous ces événements, les luttes de pouvoir entre Lilah et ses associés continuent au sein du cabinet d'avocats maléfiques Wolfram et Hart.

    A bientôt !


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  • Erik Satie est un artiste complet du XXème siècle, célèbre pour certains, méconnu pour d'autres. A une époque où le style wagnérien domine la musique classique, Satie va composer une oeuvre où a contrario, c'est le dépouillement qui prime sur l'emphase.

    Satie est né à Honfleur le 17 mai 1866 d'une mère protestante écossaise et d'un père catholique français. Très vite, la famille s'installe à Paris mais la mère du jeune garçon meurt alors qu'il n'a que quatre ans ! Dès lors, l'enfant va être confié à ses rigides grand-parents paternels et vivre de 1872 à 1878 en pension à Honfleur. Je signale au passage que sa maison est devenu de nos jours un musée qui montre une exposition agencée en parcours scénographique très intéressant.

    Erik Satie est un élève mal poli et paresseux et au terme de six années de pensionnat, son père le rappelle à la capitale. Entre temps, en 1874, le garçon a pu prendre des leçons de piano avec Vinot, de l'école de Niedermeyer, organiste à l'Eglise Sainte-Catherine. Le retour à Paris marque la fin de cet initiation. Dorénavant, c'est son père, tout aussi rigide, qui se charge de son éducation.

    En 1879,Mlle Barnetsche, pianiste de renom, devient sa belle-mère et lui inculque des rudiments musicaux suffisants pour qu'il puisse entrer au Conservatoire. Satie prend aussitôt en haine et la musique et le Conservatoire d'où il est renvoyé après deux ans et demi de cours, jugé sans talent, et réadmis en 1885.

    Par la suite, Erik Satie est touché par la grâce et hante Notre-Dame-de-Pairs et s'immerge dans le chant grégorien.

    Dégouté du Conservatoire, il le quitte définitivement en 1886 et s'engage dans un régiment d'infanterie à Arras. Mais il se rend compte qu'il a échangé une prison pour une autre, se rend malade et est finalement réformé.

    De 1890 à 1898, Satie fréquente le "pays des peintres et des poètes", c'est à dire la Bohème et Montmartre. Il quitte en effet  le domicile paternel pour un logis exigu qu'il appelle "le placard". Il devient rapidement une des figures pittoresques de ce microcosme. Il lit Mallarmé et Verlaine, fréquente "le Chat Noir" de Rodolphe Salis. Ses premières admirations musicales vont à Bach, Chopin, Schumann. Il lit également Salambo de Flaubert, visite l'Exposition Universelle de 1889 où il admire des ensembles de chanteurs roumains (ces deux éléments apporteront une touche d'orientalisme à certaines de ses compositions par la suite). C'est sa période "gothique" avec les première œuvres que sont les quatre Ogives. En 1887, il s'attèle aux Sarabandes et l'année suivante aux Gymnopédies.

    A partir de 1891, il est "tapeur à gage" à l'auberge du Clou où il fait la connaissance de Debussy. Il est séduit par un mage, le Sar Joseph Péladan et devient en 1888, membre de l'Ordre de la Rose-Croix Kabbalistique pour lequel il écrit de la musique. On peut donc dire qu'à cette période, Erik Satie est partagé entre le clinquant de la fête et des cabarets et le mysticisme et l'ésotérisme (l'écrivain humoriste Alphonse Allais,également né à Honfleur, le surnommera "Esoterik Satie").

    En 1892, Satie engage une liaison avec le peintre Suzanne Valadon (1865 - 1938), la mère d'Utrillo. L'idylle se brise au bout de six mois et l'artiste en gardera une misogynie légendaire. En 1893, il prend ses distances avec Péladan et abandonne ses idées religieuses.

    En 1898, Erik emménage à Arcueil dans ce qui deviendra sa "tour d'ivoire" et où nul n'entrera, hormis lui-même, et ce jusqu'à sa mort, 27 ans plus tard. Il s'isole peu à peu, conservant toutefois une amitié avec Debussy, fondée sur une estime réciproque. En 1905, il s'inscrit à la Schola cantorum ou pendant trois ans, il étudie le contrepoint.

    Erik_Satie_portrait.jpgEn 1911, l'artiste solitaire sort de son isolement musical lorsque Ravel révèle ses premières œuvres au public de la Société musicale indépendante (SMI). La gloire commence alors pour Satie.

    Début 1915, il fait la connaissance de Jean Cocteau et collabore avec lui et Picasso au ballet cubiste Parade dont la création au Chatelet en 1917 provoque un scandale. Satie est alors catalogué "artiste décadent". Néanmoins, il est soutenu par un groupe de jeunes artistes, des musiciens, les Nouveaux Jeunes qui deviendront le Groupe des Six.

    Parade, pourtant, marqua une date. Pour Apollinaire, ce "bijou de boulevard" constituait le point de départ de "l'esprit nouveau". Le poète participa à la rédaction du programme et inventa à cette occasion le mot "sur-réalisme".

    Après la Grande Guerre, Satie participe de la contestation générale qui règne dans les avant-gardes artistiques et sert de porte drapeau notamment au mouvement Dada de Tristan Tzara. A partir de 1921, de jeunes musiciens se regroupent autour de lui et forment l’École d'Arcueil.

    A la fin de sa vie, Satie se fâche plus ou moins avec la plupart de ses admirateurs et disparait sans amis et sans enfants le 1er juillet 1925 d'une cirrhose du foie. On retrouvera notamment pas la suite dans son appartement d'Arcueil, dans un état de désordre incroyable, plus de 4000 cartes de visites annotées et 200 faux-cols ainsi qu'un grand nombre de costumes et de paires de chaussures, témoignant de l'aspect obsessionnel d'un artiste à la personnalité par ailleurs excentrique et atypique !

    Pour terminer ce billet, je voudrais vous indiquer une référence bibliographique, à savoir :

    Anne Rey; Satie; Seuil - collection "Solfèges"

    qui contient les informations données plus haut et des indications de pur solfège sur les compositions d'Erik Satie, informations qui dépassent largement mes compétences !

    A bientôt !


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  • Le but de ce blog n'est pas de raconter ma vie. Néanmoins pour introduire La nuit des temps, je vais revenir sur une anecdote vécue.

    Lorsque j'étais en classe de Seconde, au lycée, j'avais une prof de français exceptionnelle qui nous avait fixé un programme de lectures riche et éclectique. Jugez plutôt : du Balzac, du Vallès, du Stendhal, Erich Maria Remarque, du Orwell, Alain-Fournier, du Zola et d'autres que j'oublie ! Dans la liste, figurait aussi René Barjavel avec son roman La nuit des temps.

    A 15 ans, ce livre allait constituer un choc pour moi !

    Je l'ai relu très récemment et n'ai pas retrouvé les même émois. Il faut dire que le livre représente la science-fiction des années 1950 - 1960 (l'ouvrage est de 1968) sur fond de Guerre Froide et de message écologique et New-Age. il a un petit côté désuet mais charmant. La relecture en fut plaisante !

    René Barjavel est né en 1911, fils de boulanger de la Drôme. Il exerce différents métiers avant de devenir journaliste à 18 ans pour Le Progrès de l'Allier. En 1935, l'éditeur Denoel lui propose un poste à Paris. Barjavel-La-Nuit-des-temps.gif

    Sous le pseudonyme de G.M. Loup, il signe des critiques de cinéma pour l'hebdomadaire Le Merle blanc. En 1943, sous occupation allemande, il publie son premier roman Ravage et un an plus tard, Le Voyageur imprudent qui popularise les paradoxes temporels et sera adapté au cinéma en 1972 par Pierre Tchernia (et qui a aussi inspiré l'excellent L'Armée des douze singes de Terry Gillian avec Bruce Willis et Brad Pitt).

    A la libération, Barjavel se lance un temps dans le scénario de cinéma puis part pour Montpellier où il fonde un magazine.Il continue à publier des romans dont Le Grand Secret en 1973 et avant cela La nuit des temps.

    La nuit des temps raconte la découverte par des scientifiques des vestiges d'une civilisation disparue depuis 900000 ans et enfouis sous les glaces du pole sud. La communauté internationale va s'unir pour explorer ses ruines et va réanimer une femme cryogénisée (puis plus tard un homme) qui se nomme Eléa. Ce roman est une variation de plus autour du thème des amants maudits, ici Eléa et Paikan.

    Eléa va faire le récit de la chute de la civilisation de Gondwana en guerre avec une autre nation et qui a décidé d'abriter ses populations dans des Grands Abris. Mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu.

    La narration assez classique est interrompu par des courts chapitres en italiques où s'exprime un "je", celui d'un des savants de l 'expédition qui s'est épris de la jeune femme et regrette à postériori la tournure dramatique qu'ont prise les évènements. On est donc dans une narration rétrospective.

    René Barjavel demeure un auteur clé de la science-fiction française, bien avant Bernard Werber, et de la culture populaire.

    A bientôt !


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