• Le Tombeau d'Alexandre le Grand constitue une énigme archéologique car de nos jours, l'on n'a toujours pas déterminé où le célèbre conquérant avait été inhumé.

    C'est donc sur cette énigme qu'Isabelle Dethan, diplomée d'une Maitrise de Lettres Modernes et férue d'Histoire bâtit ce qui s'annonce comme une trilogie historique. Deux tomes sont parus à ce jour : Le Manuscrit de Cyrène et La Porte de Alexandre.jpgPtolémée. L'ensemble est dessiné et colorisé par Julien Maffre.

    L'histoire n'est pas révolutionnaire mais se lit avec plaisir. Le récit se déroule à Alexandrie en 1858 et, comme vous devez vous en douter, l'on suit les recherches d'une bande de chasseurs de trésors (l'archéologie se constitue à cette période) qui recherchent la fameuse tombe. Deux d'entre eux périront dans un incendie à la fin du tome I et au début du tome II, on retrouve Charles, Eleonore, Maxime, Louise et Lazare sur piste d'Alexandre.

    L'un des principaux intérêts de cette BD est le soin apporté à la description des personnages et aux relations qui s'établissent entre eux. Par exemple, Louise va nouer une idylle avec Lazare qui est à moitié égyptien. Les décors, dans les teintes de bruns, sont aussi un point fort de cette BD et restituent bien l'exotisme de l’Égypte et le cadre du XIXème siècle.

    Cependant, la course au trésor n'est pas, nous l'avons vu, sans danger. Il s'agit de rassembler trois morceaux de parchemins pour retrouver la tombe tant convoitée et un archéologue anglais va concurrencer nos héros et il ne s'embarrasse pas de scrupules !

    Bref, si vous voulez passer un bon moment de divertissement , retrouver le cadre de l’Égypte et vous instruire sur l'Histoire, je vous conseille cette BD dont j'attends la conclusion !

    A bientôt !


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  • Les Secrets de Marrakech, publié par Sans-Détour est un supplément de contexte pour le jeu de rôle L'Appel de Cthulhu, traduction de Secrets of Morocco, publié par Chaosium.

    Le cadre est donc comme le titre français ne l'indique pas le Maroc et pas seulement Marrakech. Après New York, cap sur l'Afrique du Nord ! Ce volume porte sur la tranche le numéro 4 car c'est le quatrième ouvrage de la collection. il est certes un peu moins épais que les précédents tomes mais n'en demeure pas moins très intéressant !

    Il s'agit bien évidemment du Maroc à l'époque du jeu, c'est à dire les années 1920 et 1930. On est en pleine Guerre du Rif et les tensions coloniales sont vives. Le pays a fait l'objet de lutte entre la France et l'Allemagne en 1905 et 1911 (Episode de la frégate Panther, Crise d'Agadir et Traité de Fès instruisant un protectorat français sur le Maroc en échange de terres du Congo à l'Allemagne). En 1920, la pays est donc sous influence française sauf le nord (région de Tanger) sous protectorat espagnol.Le Sultan possède lui un pouvoir limité car ce sont les protectorats qui nomment les fonctionnaires.

    l-appel-de-cthulhu-les-secrets-de-marrakech.jpgLe contexte historique nous est présenté (mais à mon avis rien ne vaut un vrai manuel d'histoire, mais dans le cadre du jeu, ici, cela suffit !) ainsi que les villes de Rabat (capitale politique), Casablanca (capitale économique) et Marrakech la perle du sud. Des plans (assez sommaires) sont fournis (ainsi que pour Chefchaouen, Agadir et Mahgish). Dans les présentations des villes, on découvre les strates successives de batiment, depuis l'antique Kasbah jusqu'aux nouveaux quartiers des fonctionnaires. c'est l'occasion de mettre sur le devant de la scène des Personnages Non-Joueurs, le marchand de thé, le responsable d'hôtel,, l'espion de l'ONI (Office of Naval Intelligence), des services secrets américains. Certains de ces PNJ fournissent leur aide aux rebelles de la Guerre du Rif. il y a donc possibilité de monter des intrigues politiques en plus des classiques chasses aux créatures du Mythe de Cthulhu.

    ces créatures sont présentes : sous les villes, l'imprudent  pourra parcourir à ses risques et périls les tunnels des goules ou dans les Monts de l'Atlas ou la Vallée du Rif, croiser un culte de Shub-Niggurath, voir un Sombre Rejeton.

    Il y a aussi des indications sur la gestion d'une expédition dans le Sahara. il y a peu voir pas de route dans les Monts de l'Atlas et le seul moyen de locomotion demeure la mûle ou le chameau. D'ailleurs, les statistiques de jeu de quelques animaux locaux sont fournis (mais la faune n'est pas aussi fourni que dans Secrets du Kenya un autre supplément ).

    Enfin deux scénarios complètent l'ouvrage. Je ne les ai pas trouvés très convaincant (il y a beaucoup de travail pour le Meneur de Jeu pour en faire quelque chose d'intéressant !) : Les Tablettes d'Ur-Nansha (fouilles archéologiques et culte d'un Grand Ancien) et L'océan de Sable (à la recherche d'un avant-poste atlante dans le Sahara)

    Voila, un constat mitigé ! L'ouvrage demeure cependant de belle facture (présentation, mise en page, photos, plus que contenu) A acquérir pour les Gardiens de Cthulhu qui désirent dépayser leurs joueurs !

    A bientôt !


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  • Une balle perdue est une nouvelle de Joseph Kessel, de 1935, disponible notamment en Folio 2 euros et dans le recueil Pour l'honneur aux Editions Plon.

    Car d'honneur, il en est précisément question dans ce récit. Et de fraternité aussi ! Kessel retrace des évènements dont il a été le témoin, l'insurrection de Barcelone en 1934, deux ans avant la Guerre Civile Espagnole : les tentatives des desperados pour s'opposer au pouvoir de Madrid en harcelant les autorités depuis les toits.

    Le personnage principal se nomment Alejandro, c'est un garçon de la rue, un cireur de chaussures. Il est anarchiste et admire Gurreaz, le héros de Saragosse. Il a noué une forte amitié virile (non dénouée d'ambiguité d'ailleurs!) avec Vicente, un indépendantiste catalan. Il y a aussi la mystèrieuse jeune femme anglaise, inaccessible, qui ne parait qu'au balcon et à la fenêtre de son hôtel. Enfin, il y a Juan, l'ami de misère d'Alejandro, joueur de guitare.

    Alejandro ressent de l'attrait pour les armes et dans le vent de la révolte, il entre en possession d'une carabine. Le titre de la nouvelle laisse d'ailleurs supposer, au lecteur averti, qu'il y aura au moins une victime avant la fin du récit.

    Une balle perdue est un roman de l'action (comme La Condition humaine de Malraux). L'intrigue s'étend sur trois jours et deux nuits au cours desquelles Alejandro découvrira la vraie nature humaine. Vaut-elle la peine que l'on se batte pour elle ? L'action révèle les hommes !

    Il y a dans cette histoire un lyrisme qui se dégage des descriptions de la ville de Barcelone : description des batiments, récurrence des motifs de la verdure et des pigeons, jeux de lumières et d'éclairage sur les façades. Ces effets introduisent des moments de répit dans l'action et les dilemnes moraux des personnages.

    Bref un petit texte agréable à lire sur le transat en une après-midi !

    A bientôt !


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  • Lors d’un précédent billet, je vous avais présenté la série La Geste des Chevaliers Dragons ainsi que les quatre premiers tomes. Pour rappel, cette bande-dessinée est scénarisée par le duo Ange, pseudonyme commun d’Anne et Gérard Guéro. Entre temps, j’ai appris que le duo utilisait aussi le pseudonyme Gaby pour signer une série qui court depuis 2005, à savoir Les Blondes. Rien de commun à priori entre ces deux œuvres, si ce n’est qu’elles mettent en scène des personnages féminins, stupides dans le cas des Blondes et volontaires dans le cas des Chevaliers dragons.

    Je vais maintenant vous parler des tomes 5 à 7 !

    Tout d’abord le tome 5, Les jardins du  palais, qui est dessiné par Paty. Vingt ans se sont écoulés depuis qu’un dragon a propagé le Veill sur le palais du Doge. Aujourd’hui la nature a repris ses droits et la végétation a tout envahit et les monstres rôdent. Or, au cou du Doge, dans le palais, on peut trouver un joyau qui désignera le descendant de la lignée. Un groupe de chevaliers dragons va s’aventurer en ces lieux pour récupérer le bijou pour l’héritier, groupe accompagné d’une apprentie. Mais les motivations des différents membres divergent et seront source de conflits. Les Chevaliers parviendront-ils à accomplir leur mission où seront-il victimes de la corruption des hommes ?

    Couverture_bd_9782849468531.jpgDans le tome 6, dessiné par Sieurac, Par-delà les montagnes, on suit les péripéties dans le nord de la chevalier Raiad qui va devoir affronter un cas de conscience, un véritable dilemme moral, dans une époque reculée alors que toutes « les régions n’étaient pas civilisées et tous les codes de la chevalerie pas fixée ».

    En effet, le volume commence par un combat contre un dragon. Rien de plus classique dans cette série et Raiad est séparée de son groupe de combattantes et recueillie et soignée par la tribu des Nauris.

    Or l’on sait par les précédents tomes, que là où il y a un dragon, la corruption des corps et des esprits, par le biais du Veill, s’étend. Or les Nauris présente déjà des anomalies physiques dû au Veill, mais cependant, ils ne présentent aucune trace de corruption morale. Or la doctrine de la Geste en ces temps reculés est de « nettoyer toute zone infestée par la déchéance et d’occire les créatures malfaisantes engendrées par la présence des dragons ». Mais dans le cas des Nauris que faire ? C’est le dilemme qui se présente à Raiad. Elle prendra la défense de cette tribu. Des siècles plus tard, suite à cette affaire, il sera décidé de ne plus se préoccuper des zones envahies par le Veill, de laisser les choses suivre leur cours et revenir à l’état initial de façon naturelle (les mutants étant stériles).

    Mais qu’advient-il des Nauris et de Raiad ? Ca je vous laisse le découvrir ! A signaler, une superbe scène qui évoque le face à face entre Gandalf et le Balrog dans le Seigneur des anneaux, c'est-à-dire une confrontation au dessus d’un précipice !

    Enfin, sur ce tome 6, je voudrais ajouter que la conduite de l’intrigue est exemplaire ! Chaque élément, chaque personnage joue un rôle dans la progression de celle-ci et il n’y a pas d’éléments inexploités. Bref, du grand art !

    Le tome 7 s’intitule Revoir le soleil et est dessiné par Thierry Démarez. Cette fois-ci l’histoire se déroule dans une cité au pied d’un volcan où quatre chevaliers dragon sont dépêchés afin de prévenir ses dirigeants de la présence d’un dragon et de la menace du Veill. Or cette cité pratique l’esclavage et d’une certaine façon son aristocratie est déjà corrompue de longue date. Les chevaliers vont donc être en butte à ces leaders avec un dilemme moral –une fois de plus – faut-il libérer les esclaves ? Pour une fois, une histoire qui finit bien !

    Voila ! Comme les précédents tomes, le scénario adopte des tonalités assez sombres et pessimistes. Les intrigues se situent à différentes époques et l’ensemble forme un puzzle. Les différents dessinateurs, enfin, permettent à la série de toujours se renouveler !

    A bientôt !


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  • Nous abordons maintenant la période 1869 - 1871, soient les derniers instants du Second Empire. A cette époque en effet, l'opposition à Napoléon III se fait plus virulente.

    Zola écrit dans La Tribune et Le Rappel (journal fondé par l'entourage de Victor Hugo) et donne un courrier dans Le Gaulois. Le ton de ces causeries est polémique.

    Il commence L'Histoire d'une famille qui débute au coup d'état du 2 décembre 1951 et peint les groupes sociaux ayant tiré avantages de l'Empire. Le premier roman du cycle s'intitule la Fortune des Rougon et se déroule en province, à Plassans. Peu après, Zola prépare La Curée qui a pour cadre Paris mais toujours la même famille, les Rougon-Macquart.

    Des troubles éclatent en province et à Paris dans le même temps (juin-octobre 1869)

    Zola habite à cette époque au 14, rue de la Condamine, quartier des Batignolles. Il y accueille un jeune aixois, Paul Alexis, qui deviendra un fidèle ami. L'éditeur Albert Lacroix accepte le projet des Rougon-Macquart avec une avance de 500 francs par mois pour l'auteur.

    Le 31 mai 1870, Zola a épousé Alexandrine Meley et continue à publier des pamphlets assez vifs contre l'Empire. Le Rappel se passe de ses services après un article jugé trop élogieux pour Balzac mais Zola collabore alors à La Cloche, autre journal républicain.

    Le 19 juillet 1870 éclate la guerre entre la France et la Prusse de Bismarck. Le 2 septembre, c'est la défaite de Sedan. et deux jours après, l'Empire s'effondre, ce qui sauve Zola de poursuites judiciaires suite à un article violemment antibonapartiste publié le 5 août. La publication de La Fortune des Rougon dans Le Siècle est interrompue depuis le 10 août. Le 7 septembre, la famille Zola quitte Paris pour Marseille afin d'échapper au siège.

    Zola espérait un poste de sous-préfet de la part du gouvernement de la Défense nationale mais ne sera pas exaucé, malgré l'appui - assez mou - des amis politiques de Gambetta. A Marseille, il fonde avec Marius Roux un journal éphémère, La Marseillaise.

    Un membre de la Délégation du Gouvernement, Glais-Bizoin, prend Zola comme secrétaire à Bordeaux. Sa femme et sa mère le rejoignent.

    L'armistice avec la Prusse est signée le 28 janvier 1871. Une Assemblée nationale est élue le 8 février et siège à Bordeaux.. Zola devient le chroniqueur parlementaire de La Cloche et Le Sémaphore de Marseille,observateur privilégié.

    Le 14 mars 1871, il rentre à Paris car l'Assemblée déménage à Versailles. Pendant la Commune, du 18 mars au 8 mai, il réside à Paris puis à partir du 10 mai à Bennecourt. Il assiste, de retour à Paris, consterné, à la répression dans le sang de la Commune et au retour à "l'ordre moral".

    La publication de La Curée est interrompue le 5 novembre sur décision du Parquet. Zola est désormais surveillé par la république conservatrice.

    A bientôt pour la sixième partie : La conquête du succès.


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  • Je ne le cache pas, j'adore Daniel Pennac ! Pour moi, ses romans et ses essais sont comme des friandises. J'avais déja lu Chagrin d'école peu après sa sortie en librairie fin 2007 (il avait alors obtenu le prix Renaudot 2007) et généralement j'évite de relire des ouvrages que j'ai déja lu (sauf si je les ai lu il y a plus de dix ans ou si c'est dans le cadre de mes études littéraires !) mais là j'ai fait une exception et l'ai relu cette semaine.

    J'ai déja eu l'occasion de critiquer trois ouvrages de Pennac : Comme un roman, Au bonheur des ogres et Des chrétiens et des Maures. La série ne s'arrétera probablement pas là : il me reste à lire entre autres Monsieur Malaussène, Malaussène au théatre, La Fée Carabine et même la bande-dessinée Lucky Luke contre Pinkerton (avec Tonino Benacquista).

    Chagrin-d-ecole.jpgChagrin d'école est-il un énième roman sur l'école ? Un prolongement de Entre les murs de Bégaudeau ou La fabrique du crétin, essai de Brighelli ? En fait, il louche à la fois vers le roman autobiographique et un peu vers l'essai. Cette fois-ci, c'est le point de vue d'un ex-cancre (mais un cancre tout de même) qui finit par devenir professeur de français et écrivain à succès, le tout traité avec humour et lucidité.

    Car le jeune Pennac a beaucoup souffert à l'école, de long moments de solitude devant les devoirs à rendre, les problèmes de maths que l'on arrive pas à résoudre :" mais tu le fais exprès !" Et bien non, le cancre ne le fait pas exprès. Pennac prend la défense des cancres et nous apprend que rien n'est jamais perdu. Tout enfant peut un jour devenir !

    Qu'est-ce qui a sauvé Pennac ? Trois choses : l'amour de la lecture (voir à ce sujet son essai Comme un roman) où des milliers de pages avalées, hors du cadre scolaire, au sujet desquelles on croit ne rien retenir, finissent quand même par imprégner et forger l'individu. Chez Pennac, cela à contribué à developper son goût de la narration. Personnellement, je suis de cet avis: seul la lecture -et peut-être l'expérience de la vie mais de manière très moindre - permet de se lancer dans l'écriture (et pas seulement pour des raisons orthographiques).

    La deuxième chose qui a sauvé Pennac, ce sont quatre professeurs, imprégnés de leur matière (mais qui dès qu'il rentraient chez eux passaient à autre chose), de l'amour du métier... et de considération -aujourd'hui, on dirait  du "respect". Pour ces professeurs, rien n'était jamais perdu. Si l'on aidait les élèves en perdition, c'était uniquement par ce que lorsque quelqu'un se noie, il est un devoir de le réanimer !

    Enfin, le troisième événement qui le fait devenir, c'est la rencontre avec l'amour (valorisant) à l'adolescence.

    Pennac nuance son propos sur bien des points, trop nombreux pour être énumérés ici ! Par exemple, il précise qu'il ne dévoile pas son parcours personnel pour se vanter. Enfin, il explique que celui qui a quitté l'école très tôt n'est pas nécessairement perdu pour la société, qu'il y a naturellement des élèves modèles (ce qu'il appelle des élèves "friandises"). Et surtout, il ne nie pas les problèmes sous-jacents : chômage, problèmes familiaux des élèves, pathologies, ZEP etc Mais il déclare qu'il faut se garder de tirer des généralités sur ce que l'on nous montre dans les médias sur ce qui se déroule dans les banlieues par exemples, ou sur les moindres agressions et faits divers mis sous les projecteurs avec un effet démultiplicateur.

    Il tente de cerner la psychologie du cancre (en ayant été un véritable lui-même). Il fournit un début d'explication et d'analyse sur l'évolution des élèves entre les années 1960 et les années 1990 (où il arrêta d'enseigner) toujours valable de nos jours : la transition de l'élève "pull-chandail" à l'élève-client.

    Voila, j'ai été enthousiasmé -comme toujours - par la lecture de Daniel Pennac. Et je recommande à tous les professeurs et surtout aux cancres de se lancer dans la lecture de ce livre. Pourquoi d'ailleurs, enseignants, ne pas le proposer à la lecture à vos élèves ?

    A bientôt !


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  • Le Mont Saint-Michel est réputé mondialement au même titre que les pyramides ou la Muraille de Chine. il accueille chaque année près de trois millions de touristes, ce qui le place au deuxième rang des monuments français les plus visités, derrière la Tour Eiffel. Il est entré au patrimoine de l'UNESCO. Mont.JPG

    Il se trouve que le 14 juillet 2011, j'ai eu l'occasion de parcourir la Baie du Mont Saint-Michel avec un guide très sympathique, Luc, qui nous a appris des montagnes de choses. Je ne reprend pas ici son discours car ce billet n'y suffirait pas (et je vous conseille vivement d'effectuer la visite par vous-même, avec un des guides bien sûr !). Je tire ces infos d'un guide papier acheté sur place et de connaissances que je possédais déja.

    Je ne reviens pas sur les origines géologiques du Mont sinon qu'il y a 500 millions d'années , il y avait là un océan à la place de la Manche où se formèrent des dépôts de schistes et se produisit également une remontée de magma qui forma le Massif Armoricain (formation granitique). Puis, jusqu'à 200 Millions d'années, l'érosion produisit son effet. La dernière glaciation, enfin, en 17000 avant JC, acheva la formation du paysage actuel dans ses grands aspects car suite à l'action de l'homme, depuis un siècle, l'ensablement gagne la Baie !

    Avant d'être un des trois lieux de pélerinages les plus couru du Haut-Moyen-Äge (avec Rome et Jérusalem, puis Saint-Jacques de Compostelle), le monde était un lieu de culte celte où l'on aodrait un principe masculin. Là, les frontières entre le monde des Vivants et le monde des Morts s'abolisaient le jour de la Samain. Son nom d'origine était le mont Tombe (latin tumba, tumulus, tombe et du celte tum : lieu élevé).

    Au VIème siècle, des ermites chrétiens avaient édifié deux sanctuaires, l'un à Saint-Symphorien, l'autre à Saint-Etienne.

    En 708, l'Archange Saint-Michel rendit trois fois visite en songe à Aubert, l’évêque d'Avranche, pour lui ordonner la construction d'un sanctuaire à son nom. Aubert ne tint pas compte de ce présage les deux premières fois, mais à la troisième visite, l'Archange posa un doigt de lumière sur la tête de l’évêque qui lui fit un trou dans le crane "par lequel on voyait la cervelle." (ce crâne est conservé à la basilique Saint-Gervais à Avranche).

    Un taureau indiqua l'endroit ou construire le sanctuaire mais une immense pierre, probablement un dolmen, occupait l'endroit. L'enfant Bain, douzième fils d'un ouvrier parvint à la renverser avec son pied et elle girait actuellement là où se trouve la chapelle Saint Aubert !

    Le sanctuaire aura la forme d'une grotte pouvant accueillir cent personnes, réplique de la grotte du Mont Gargan en Italie du Sud où était apparu Saint-Michel à la fin du Vème siècle et pour la première fois en Occident.

    Aubert donne l'ordre à un collège de douze chanoines de s'installer sur le Mont pour célébrer le culte de Saint-Michel. Il envoie deux émissaires à Gargan afin de rapporter des reliques de l'Archange, un morceau d’étoffe et un fragment de pierre sur laquelle il s'était tenu. Le sanctuaire est dédicacé le 16 octobre 709.

    Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le Mont, comment il est devenu Normand, l'arrivée des bénédictins, les péripéties de la Guerre de Cent Ans, le Pélerinage et les Pélerins, le Déclin, comment il fut transformé en prison et nombres de considérations sur l'architectures et la Baie. Mais je m'en tiendrais là aux origines et n'exclu pas de faire d'autres billets sur le sujet plus tard ! Des chercheurs passent toute leur vie sur le sujet sans jamais l'épuiser !

    A bientôt !


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  • La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.

    C’est sur cet incipit qui n’annonce pas la couleur qu’Aragon va bâtir une histoire autour de l’amour d’Aurélien et Bérénice.

    Et oui, aujourd’hui, je vais vous parler du quatrième roman du Cycle du Monde réel, qui porte le nom de son héros : Aurélien.

    Décidément, Aragon sait très bien parler de l’amour. La façon dont il décrit les monologues intérieurs de son personnage principal concernant ses sentiments et ceux de l’être aimé montre une grande expérience de l’auteur pour ces affaires là. Je rappelle qu’Aragon eut plusieurs amours dans sa vie dont Nancy Cunard et bien entendu Elsa Triolet.

    Mais le personnage d’Aurélien se sent étranger à la société. Il est en effet un rescapé de la Grande Guerre et il y a un passage dans le roman –mettant en jeu une anecdote sanglante racontée par le personnage de Fuchs – qui montre toute l’horreur dont il a été témoin et l’instigateur au cours du conflit. Aurélien proclame à un moment qu’il n’a eu qu’une maîtresse : la Guerre.

    La Guerre justement : le roman, qui se passe en 1923, évoque la Grande Guerre et se termine en 1940 alors qu’Aurélien est capitaine dans l’armée française qui recule devant l’offensive du Troisième Reich. Et cet épilogue annonce le roman suivant du Cycle : Les Communistes.

    Aurélien a été écrit au début des années 1940, parallèlement aux poèmes de la Résistance, donc durant le conflit. On a par ailleurs reproché à Aragon d’avoir écrit une histoire d’amour en ces heures sombres. Ce a quoi l’écrivain a répondu qu’il n’avait pas fait que cela. C’est sous-estimer l’importance de la guerre dans le roman.

    On retrouve des personnages des autres romans du Monde réel, selon une technique de retour des personnages à la Balzac. Ainsi, on retrouve Diane de Nettencourt des Cloches de Bâle,  Edmond Barbentane des Beaux Quartiers et Blaise d’Ambérieux des Voyageurs de l’impériale.

    Les lieux ont également une grande importance dans Aurélien. Ce sont des lieux de passage où les amants ne cessent de se manquer. C’est aussi la ville de Paris et là Aragon renoue avec ses années surréalistes et le Paris de Anicet ou le panorama, roman.

    Bérénice rêve d’absolu et dans ces conditions l’amour d’Aurélien et de cette femme ne se concrétisera pas ! Tout ça pour ça diront certains aigris ! Mais je vous laisse plutôt découvrir ce roman par vous-même.

    A bientôt !


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  • Je vais maintenant m'intéresser à la bande-dessinée Carmen Mc Callum, dont l'action se situe au milieu du XXIème siècle et se déroule en Australie, sur la Lune et enfin en Indonésie.

    C'est un récit palpitant que nous livre là Fred Duval, que l'on pourrait classer dans le genre cyberpunk ou encore techno-thriller futuriste. Le dessin de Gess rappelle un peu le style d'Olivier Vatine sur la série Aquablue, Vatine qui a d'ailleurs collaboré de loin à cette série.

    Carmen mc Callum est une ex-activiste de l'IRA, qui fait profession de mercenaire. Mais c'est une mercenaire avec une éthique et qui n'aime pas se faire doubler. Adroite aux flingues et aguerris aux méthodes d'infiltration, elle se retrouve aux prises avec des Yakusas. carmen mc callum 022

    Elle doit récupérer une japonaise cryogénisée depuis quinze ans en attente de son procès mais son commanditaire va tenter de la doubler. Carmen se rend vite compte qu'il y a plus que la simple histoire de trafic de drogue auquel est mélée Naoko Sonoda; Elle recevra l'aide d'un ex-agent secret devenu surfer, des aborigènes, d'un hacker de top niveau mais aura dans les pattes une journaliste-présentatrice un peu encombrante.

    Dans les trois premiers tomes qui couvrent une histoire à eux seuls (le premier cycle), on retrouve beaucoup de technologie. La Lune a été privatisée et on exploite son minérai. L'Intelligence artificielle s'est développé de façon spectaculaire et est d'ailleurs au coeur de l'intrigue à partir du troisième tome.

    Un petit mot pour terminer sur le genre cyberpunk. C'est un genre littéraire puis cinématographique qui vit le jour en 1984 sous la plume de William Gibson. Influencé par la beat generation, l'écrivain publie cette année le roman Neuromancer puis dans les années qui suivent Comte Zéro, Mona Lisa s'éclate ou encore Gravé sur chrome. Il y décrit un réseau informatique virtuel, sorte de deuxième monde dans lequel se promènent des hackers. Le livre préfigure l'interner et remporte un tel succès chez les férus d'informatique à tel point que l'on raconte que lorsqu'une agence fédérale américaine fait une perquisition chez un individu soupçonné d'être un pirate informatique la découverte de Neuromancer chez le suspect contribue comme preuve à charge car ce roman est leur bible !

    Enfin, dans le genre cinématographique, quand on parle cyberpunk, on pense d'abord à la trilogie Matrix (1999 - 2003) des frères Wachowsky ! Cependant, l'espace virtuel de Carmen mc Callum est bien plus coloré que celui de ces films !

    A bientôt !


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  • Après Kathy Tyers, c'est Greg Keyes qui se voit confier la tâche de poursuivre la saga du Nouvel Ordre Jedi - qui se déroule 25 ans après la Bataille de Yavin - et il remplit son rôle en rédigeant la duologie "L'aurore de la victoire" composé de "Conquête" et "Renaissance". Greg Keyes élabore également une oeuvre propre de fantasy dont Les Elus du Changelin fait partie.

    Nous en étions resté à l'invasion de la planète Duro à la fin du tome précédent. Là, Jacen Solo avait défié et battu le chef de guerre Yuuzhan Vong, Tsavong Lah. Donc au début de ce nouveau chapitre, les extragalactiques nourrissent du ressentiment à l'égard des "infidèles", ont temporairement stoppé leur avancée et lance une prime sur les têtes des Jedi. Ils sont aidés par les traitres de la Brigades de la Paix.

    Dans "Conquête", la Brigade de la Paix puis les Vong se lancent dans la traque des Jedi du praexum de Yavin 4. Anakin Solo vient à la rescousse de l'Académie. Malheureusement, son amie Tahiri est capturée et remise entre les griffes de la caste des Modeleurs. En effet, après les Guerriers et les Prêtres, le lecteur découvre deux nouvelles composantes de la société Vong : les Modeleurs (des bioingénieurs) et les Humiliés. Anakin va tout faire pour délivrer son amie avant que les Modeleurs ne fasses d'elle une Vong. Par ailleurs, dès ce roman et dans le suivant, la relation Anakin/ Tahiri se développe.

    Dans "Renaissance", Greg Keyes réussit le tour de force de mener quatre intrigues - parfois plus - en même temps sans baisse de rythme.On suit chacun des enfants Solo et leurs parents. Anakin, Tahiri et Corran Horn effectuent une mission qui les mènent jusqu'à Yag'dhul, Jaina, Kyp Durron et l'Escadron Rogue s'en prennent à une présumée superarme ennemie dans le système de Sernpidal. Yan Solo, Leia et Jacen cherchent des voies spatiales sûres et Luke Skywalker veille sur sa femme Mara sur le point d'accoucher.

    C'est du bon Star Wars, qui s'éloigne des habituelles luttes Jedi/ Sith, Rebellion/ Empire avec des réflexions sur la nature de la Force. Les auteurs qui se succèdent sur cette série ont, en outre, le mérite d'inventer une culture basée sur le refus de la technologie et le développement d'outils vivants. Je suis impatient de lire la suite !

    A bientôt !


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